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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le vendredi 26 avril 2024 à 00h02
Alabama
Donc bref, juste pour dire que ton concept mérite des exemples je trouve, c'est pas très clair pour moi !
Ben justement je rechigne à donner des exemples. Même si j'ai conscience que ne pas donner d'exemples cantonne ce que je dis a de la théorie pure.
Face à la force qu'il y a en face, j'ai l'impression que les exemples que je pourrais donner paraitraient dérisoires, ou seraient immédiatement balayés.
En vrai je pense, que je rechigne à chercher à convaincre. Et j'ai l'impression qu'expliquer, soit j'ai pas les mots pour, soit ce que je cherche à exprimer est difficilement entendable.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le jeudi 25 avril 2024 à 16h47
Alors déjà ça, même si ça n'est pas le plus important de ce qui me vient :
Alabama
il m'arrive souvent de me demander, comment font les "mono-sexuels" pour n'être attiré·e·s que par un seul genre ou un seul sexe. C'est très étrange pour moi, et je suppose que c'est très étrange pour la plupart des bi/pan. Accessoirement, je vois dans ce fil une définition différenciée de bi et pan, mais il me semble qu'il n'y pas vraiment de différence pour la majorité des bi.
(…)
Je retrouve chez les hommes qui m'attirent ce je ne sais quoi de "calme", qui m'apaise. Bien sûr sous l'apparence calme il y a souvent beaucoup d'émotions réprimées, mais ça marche quand même sur moi. Et chez les femmes qui m'attirent, de l'énergie, de la puissance, de la joie. Les femmes effacées ou timides ne m'attirent pas, alors que l'inverse chez les hommes peut me faire fondre.
Tes attirances semblent donc d'une certaine manière assez genrées, mais comme en inversé de la norme. Les hommes plutôt effacés (qui colle peu au modèle viril) et les femmes plutôt puissante (qui colle peu à l'injonction de réserve faite aux femmes).
Mais du coup il y a tout de même une sorte de séparation des genres, qui fait que ça m'étonne que ça soit étrange pour toi de pouvoir n'être attiré que par l'un ou par l'autre (dans un sens plus classique, comme dans un sens inversé)… il suffirait par exemple, d'être comme toi, mais de n'être attiré que par les caractères clames ou au contraire puissant, non ?
Alabama
Accessoirement, je vois dans ce fil une définition différenciée de bi et pan, mais il me semble qu'il n'y pas vraiment de différence pour la majorité des bi.
Suis pas le mieux placé pour répondre, mais pour moi s'il y a deux mots, c'est qu'il y a forcément deux sens, ou a minima, des nuances (d'époque, de niveau de langage, de milieux, etc).
De ce que je comprends (de ce que me disent les personnes concernées) :
- les pan sont plutôt dans une logique de supression du genre (et trouvent pour certain·e·s, que se définir "bi" c'est trop binaire, tu aime les "hommes" + les "femmes", mais quid des personnes intermédiaires ? Pan serait alors plus inclusif envers les personnes trans ou non binaire)
- les bi sont plutôt dans une logique systémique, disent aimer les hommes + les femmes + les autres, trouvent qu'on ne peut abolir le genre puisque c'est un fait social, et que se définir pan, c'est prendre le risque d'invisibiliser les catégories sytémiques, justement, donc les oppresions.
J'ai donc le sentiment que dans les faits c'est pareil, mais que le choix sémantique conotte souvent des divergences politiques sur comment en finir avec le genre.
De la même façon que trans ou non-binaire peut conotter, via la sémantique, des divergences politiques.
Et de la même façon qu'aujoud'hui je ne me ressent plus du tout hétéro, mais pour autant, en tout cas pour l'instant, je ne vais pas arrêter de me dire hétéro, car je ne veux fuir ni mon genre assigné, ni mon orientation assignée, et prétendre ne pas bénéficier des privilèges qui sont les miens.
Pour l'instant je dirais qu'intérieurement je ne me sens ni hétéro, ni cis, mais que socialement je suis et l'un et l'autre.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le jeudi 25 avril 2024 à 14h36
Oui, c'est vertigineux.
Merci pour ta contrib.
Je vais prendre le temps de mettre mes idées au clair (car il y en a beaucoup), et je reviendrais poster.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 23h58
Topper
artichaut
Alors comment apelle t-on une personne qui est attirée par des personne de son genre (quelque soit son sexe) ?
Réponse d'une IA : Les personnes attirées par le même genre, peu importe le sexe, sont appelées pansexuelles.
Pas logique. Si hétérosexuel concerne le sexe, pansexuel concerne aussi le sexe et non le genre.
Et réponse à côté de la plaque : la personne pansexuelle est attirée sexuellement par tous les genres.
Pour signifier être attiré par un seul genre, il faudrait plutôt : hétérogenre, homogenre ; et leur pendants : bigenre, pangenre. Mais déjà, c'est pas l'usage, et ça prêterais à confusion.
Topper Je vois. Tu ne t'es jamais questionné sur ta sexualité, par exemple à l'adolescence ?
Je ne sais plus. Mais je pense que non.
Topper
Mais ça t'oppresse ? Tu te sens enfermé dans un rôle ? Des attentes ?
J'ai surtout le sentiment d'une coquille vide. D'une étiquette qu'on m'a assigné, que j'ai docilement accepté (parce qu'on ne m'a rien proposé d'autre, et que je n'avais pas non plus en moi, un puissant élan contraire), mais qui non seulement ne m'apporte rien, et possiblement à participé à maintenir ma vision avec des oeillères pendant pas mal d'années.
Je sais pas, c'est comme… on m'a inculqué que j'étais français, soite y'a peut-être une part de vérité, mais en soi ça ne m'apporte rien, ça m'empêche possiblement de me sentir autre chose et d'aller vers d'autres horizons, et ça cautionne une vision politique et culturelle du monde (capitaliste, impérialiste, hégémonique, etc).
Ça restreint et limite considérablement mon champ de vision. Ça m'enferme dans un système clivant, dont on ne peut pas dire qu'il fasse des merveilles.
Des attentes ? Je dirais, explorer le monde, sans ces étiquettes clivantes et qui à y regarder de prêt, me semble aujourd'hui illogiques et fake.
Topper Peut-être que serais-tu attiré amicalement, peut-être romantiquement, peut-être sexuellement...
Oui, donc, on peut se passer de la case "hétéro".
Je peux être attiré, ou pas attiré.
Du reste ces 3 cases… amicalement, romantiquement, sexuellement… me semblent tellement limitantes… devant l'infini des possibles.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 17h35
Alinea7
Mais je me suis bien écartée du sujet, désolée !
Y'a pas de mal. Je trouve tes interventions toujours pertinentes.
Car je dirais qu'elles viennent non pas stigmatiser, mais sans cesse (re)questionner.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 17h06
Alinea7
Si c'est s'autoriser, c'est très bien. Mais parfois j'ai l'impression qu'on arrive presque à l'injonction à tout remettre en question, à tout déconstruire. Et je ne sais pas très bien dans quel but.
Bien sûr (et heureusement) qu'il n'y a pas à se forcer. C'est à mon sens judicieux d'avoir conscience de ce qui systémiquement nous traverse et nous construit, mais au delà de ça, chacun·e son chemin.
Par contre, j'aurais tendance à te renverser l'argument : je ne sais pas très bien dans quel but se contenter d'un monde si étriqué et qui fonctionne si mal.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 16h57
Lili-Lutine
Il est indéniable pour moi que la société nous impose souvent des normes et des rôles préétablis qui peuvent entraver notre authenticité et notre liberté d'être nous-mêmes
Oui, il y a une dimension très politique à tout ça, très culturellement politique.
Au delà du coût (social, humain, financier) que cela représente, de la responsabilité de certaines catégories sociales plus que d'autres, et de la coercition opérée sur les individus, ce dont je voulais parler ici, il me semble — et qui m'est apparu de manière assez prégnante —, c'est peut-être l'étrangeté de ces shémas coercitifs.
D'un coup ça m'est apparu tellement absurde, inutilement restrictif, complétement illogique.
Et surtout, je sens que ce qui là s'effondre en moi (et qui n'est pas seulement l'hétéronormativité), opère un grand vide, une grande place et me donne beaucoup d'air. Comme si, suffoquant sous des monceaux de ruines, je trouvais un chemin vers l'air libre et découvrait un paysage tellement plus vaste que le monde dans lequel je m'efforçais de vivre.
Ça ne me donne pas envie de me précipiter vers son contraire (je m'en fiche pas mal d'être hétéro, bi, ou pingouin), juste déjà de profiter de cette liberté de pensée et de mouvement que ça procure.
(Et je ne vais pas pour autant fuir systémiquement mon genre, mes privilèges, et mes responsabilités sociales. Mais juste je me rends compte de la vacuité — en tout cas pour moi-même — à laquelle certains de ces privilèges me donnent, ou prétendent me donner, accès.)
Discussion : Aide suite et fin d’une relation impossible

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 16h05
Vraichoix8
régulièrement, je ne me sentais pas aimée.Il dit que je ne dois pas me sentir méprisée par lui mais c’est tout ce que je ressens en fait.
Et oui j’ai eu envie d’y croire à cette histoire. Chaque fois que l’on se revoyait, que l’on faisait des choses ensemble à nouveau. Je me disais, peut être qu’il m’aime.
C’est quelqu’un qui me fait sentir régulièrement que je ne représente rien de spécial pour lui.
Il était chaleureux à un moment et quelques jours après plus froid. Du yo-yo sans cesse…
J’ai eu l’impression qu’à chaque fois que j’exprimais des attentes, il ne voulait pas les combler.Je me suis sentie nullissime.
Il ne m’a jamais dit qu’il m’aimait.
Je ne me sens pas assez bien pour lui de manière générale.Je n’arrive pas à croire qu’il puisse m’aimer.
Ça fait beaucoup tout de même !
Et pour le coup, ça n'est pas que la dimension "polyamoureuse" qui pose problème.
Et pour un peu, ça pourrait commencer à ressembler à une situation d'emprise.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 15h35
Topper
C'est uniquement sexuel. Pour désigner des orientations sentimentales, on utilise d'autres mots. Ainsi :
- hétéroromantique
J'ai juste utilisé l'abréviation hétéro justement, sans suffixe.
Du coup j'ai l'impression que c'est toi (ou la société !) qui focalise sur le sexe.
Topper
Pour moi l'orientation sexuelle, c'est lié au sexe et non au genre.
Pourtant c'est très très courant que des "hétéros" soient attiré·e·s par des personnes trans, du genre par lequel iels sont attirés (des mecs attiré par des femmes-trans, des femmes attirées par des mec-trans).
Ok, admettons que l'on parle de sexualité, d'hétérosexualité.
Alors comment apelle t-on une personne qui est attirée par des personne de son genre (quelque soit son sexe) ?
Topper
Pourtant plus haut, tu dis t'être considéré comme hétéro, car attirée par des femmes.
Oui, c'est ainsi que je me suis vu fonctionner. Je suis hétéro-de-fait (comme j'ai été mono-de-fait).
Et je ne veux pas usurper une place qui n'est pas la mienne, donc j'ai tendance à me dire hétéro, vu que je n'ai partagé de la sexualité quasi qu'avec des femmes.
Topper
C'est ce qui te plait, ta préférence.
Honnêtement, je n'en sais rien. J'ai le sentiment que c'est ce qu'on m'a inculqué, ce que la culture m'a transmis en intraveineuse.
Mais si je me mettais à avoir une vie bisexuelle et à me définir comme tel, ça ne changerait pas le problème pour moi.
De même qu'il y a un système_monogame, il y a un système_hétéro, et donc a minima on est mono-construit et hétéro-construit, de fait et avant toute chose.
Ce qui n'empêche pas de pouvoir se découvrir, au bout du bout, réellement hétéro ou réellement mono (…ou bi, ou poly, ou tout ce qu'on voudra).
Topper
Si tu est attiré par une femme pour tout un tas de paramètres dont le fait d'être une femme, est-ce que ça rendrait ton attirance sans pertinence ou légitimité ?
Oui.
Enfin en tout cas, ça remet sacrément les choses en balance. Et de manière assez vertigineuse.
Surtout si je me dis que : si cette personne — avec les mêmes paramètres dont tu parle — était un homme, je ne serais alors pas attiré par lui !
Et pourquoi unetelle plutôt que tel·le autre ? Serait-ce pour sa performativité de genre mieux appuyée (plus magnifiquement "femme") qu'une autre ?
Et on retombe sur le shème classique selon lequel la plupart des personnes sont globalement attirées par la même catégorie de personnes, créant un sentiment social de pénurie, là où me semble t-il, il y a surtout des normes culturelles qui agissent souterrainement, nous font aller tous et toutes dans le même sens, et qui nous brident émotionnellement.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 15h05
Alinea7
Bref, c'est à tout ça mis ensemble que j'ai fini par comprendre que je suis hétéro. Faute que ça se soit jamais produit.
Mais du coup j'ai l'impression que tu me rejoins au moins sur un point : c'est parce que tu n'es pas attirée par les femmes, que tu peux considérer que tu es hétéro ?
Alinea7
je vis bien avec ça : je ne choisis pas par qui je suis attirée.
Moi ça m'a toujours fait buguer qu'une chose aussi personnelle puise être comme en dehors de notre contrôle. Je trouve ça louche et ça m'allume plein de warnings.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 13h15
J'ai conscience que je ne dis rien de nouveau.
Ce qui est nouveau, c'est ce que ça fabrique chez moi.
Comme des choses que je savais déjà, mais qui prennent soudain une autre dimension, une réalité.
Et tout d'un coup hétéroland me semble tellement tristoune…
Et ça ne veut pas dire que je vais aller baiser demain avec des mecs.
Juste que j'ai le sentiment que quelque chose s'effondre en moi, quelque chose qui ne m'appartennait pas et qui inutilement m'encombrait.
Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 13h15
Aujourd'hui, je me pose cette question, et j'ai le sentiment de ne plus du tout comprendre.
Ça veut dire quoi être hétéro ??
Es-t-on attiré par un sexe ? Par un genre ? Par des attitudes ? Par des pré-supposés ou des trucs que l'on colle sur l'autre (mais qui ne sont pas lui/elle) ? Ou par des trucs auquel l'autre se conforme (mais qui ne sont toujours pas lui/elle) ?
Ça veut quoi que "les hommes" sont attirées par "les femmes" ou réciproquement ?
Perso je me suis toujours considéré comme hétéro, car attirée par des femmes. Mais par des femmes, pas par les femmes. Il y a des femmes qui ne m'attirent pas (mais alors pas du tout).
Mais alors, hétéro, n'est-ce pas plutôt et uniquement quelque chose qui se définit par la négative ?
Étre hétéro ce n'est pas être attiré par les personnes du sexe opposé, mais ne pas être attiré·e par les personnes de même sexe.
Et encore il faudrait définir ce qu'on appelle "être attiré par"…
Si j'ai de la curiosité pour quelqu'un (et j'en ai clairement pour des personnes, indépendamment de leur sexe génital ou de leur genre), ne suis-je pas attiré ?
Mais alors serait-ce uniquement une attirance sexuelle ? et/ou amoureuse ?
Et ça veut dire quoi "sexuel" ou "amoureux" ?
Oh la la, je suis un peu perdu.
Mais surtout, tout ça me semble tellement fake.
Je ne comprends pas ce qui se joue en moi.
J'ai l'impression qu'on m'a inculqué des trucs dégueus dans la peau, qu'on a lobotomisé mes désirs, qu'on a fait de moi un robot.
Et qu'est-ce qu'une femme "hétéro" va aimer chez moi, qu'elle ne pourrait aimer chez une autre ?
Ai-je envie d'être aimé par une personne qui aimerait de moi de simples artefacs culturels ?
Là comme ça, ça ne me fait pas du tout envie.
______________
Voir aussi :
- le Lexique du site et sa page discussion
- la page spécifique : Terminologies pour décrire nos sexualités
Discussion : Aide suite et fin d’une relation impossible

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 12h23
Vraichoix8
ma confiance a été brisée.
-comment faire confiance
je cherche uniquement à récupérer ma confiance
Peut-être ce n'est pas tant une histoire d'amour, qu'une question de confiance…
Discussion : Aide suite et fin d’une relation impossible

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 12h03
Tu dis dans ton titre que la relation est impossible.
Et du reste, dès le début tu dis ne pas t'être sentie aimée.
Et à la fin que tu ne veux plus l'aimer.
Pourquoi dis-tu que évidemment vous avez encore passé des nuits ensemble ?
N'y a t-il pas eu des choses qui se sont déroulées, juste parce que tu avais envie d'y croire ?
Après bon, c'est sûr que ça ressemble à une relation au rabais cette proposition "d'amitié".
Pas étonnant que tu te sente rabaissée.
Discussion : Renoncer au polyamour

artichaut
le mardi 23 avril 2024 à 02h36
LeGrandStyle
Si j’aime vraiment ma partenaire, alors pourquoi la séparation est un des possibles dans mon fort intérieur?
Oui, pourquoi ?
Il y a des personnes qui, en NRE, redeviennent "mono", en tout cas, sont prises dans des émotions mono. C'est peut-être ton cas, même si ça ne t'es encore jamais arrivé avec cette intensité.
C'est marrant car ce que tu décrit est inversé par rapport à ce que dévrivait @Evavita. Et, pour l'avoir vécu, c'est une des pires situation a vivre en tant que poly (celle d'Evavita). Car cette conscience qui normalement est rassurante (qu'une nouvelle relation ne peut en aucun cas annuler la relation que nous vivons) se renverse et devient la cause de notre tourment. Absurde.
Un conseil : si tu dois vivre une relation mono avec cette nouvelle personne, vis-la (il y a des choses, que l'on a à vivre, et les fuir ne sert à rien). Mais ne tarde pas trop à en informer ta/tes partenaires actuels. Rien de pire, que d'apprendre la chose des mois après, quand on a senti venir le truc, mais que l'autre n'a eu de cesse de dire « mais non, je t'assure ».
LeGrandStyle
Une de mes partenaires m’a un jour dit que si je n’avais pas mon entière attention sur une seul et même personne, alors c’est que je ne l’aimais pas vraiment.
Et ça te fait quoi de (re)penser à ça ?
…argument mono par excellence, mais surtout emprunt d'un fort sentiment d'inspiration romantique (!)
Qu'est-ce que l'amour pour toi, LeGrandStyle ?
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le lundi 22 avril 2024 à 20h31
Je viens d'écrire quelque chose sur un autre fil qui m'a ramené ici, qui m'a faire voir les choses un peu autrement, et relisant l'intro de ce fil, j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose que je ressent et que je n'ai, jusqu'à présent, pas réussis à exprimer complétement.
Je ne suis pas sûr d'y parvenir, je ne suis pas sûr que ça soit le bon endroit pour le faire, et je me dis un peu « à quoi bon ».
Essayons toutefois.
Si ce que je recherche est recherché par une très grande quantité de personnes, il y a des chances que de ce fait même, je rende moi-même ma quête difficile, voire impossible. Alors certes, on ne choisit pas toujours ses envies, ses désirs, ses fantasmes, mais à bloquer sur ce truc que tout le monde veut, je me fourvoie tout·e seul·e dans une impasse, ou m'oblige à me déployer dans univers ultra-concurentiel et sans pitié, où à coup-sûr je vais plus laisser de plumes, que me réaliser et vivre de beaux moments.
Et si tant est que j'y arrivasse ça serait toujours au détriment de tiers qui auront été moins chanceux, moins salauds, ou moins persévérant que moi.
Bien sûr ça n'est pas valable pour tout.
Il y a plus de personnes qui recherchent une relation mono, que de personnes recherchant une relation non-exclusive (encore que…) Donc selon ma "théorie" ça devrait être plus difficle pour un·e mono de trouver partenaire. Or on lit souvent que c'est plus difficile pour un poly de rencontrer un·e autre poly, avec qui ça puisse fonctionner. En même temps se sont des polys qui se plaignent qui disent ça.
Ce que je veux dire, ce n'est pas qu'il faudrait forcément se contenter de ce que le plus grand nombre ne veut pas. Mais plutôt que les trésors ne se trouvent pas dans les endroits que tout le monde à déjà exploré.
Et tout d'un coup aller sur ces chemins mille fois parcourus ne me semble plus du tout désirable.
Je disais « à quoi bon », car après tout peu m'importe que tout un chacun veuille aller passer ses vacances au même endroit. Et peu m'importe les embouteillages que rencontrent ces personnes sur les autoroutes (ou même sur les petites routes de contournement qu'ils tentent d'emprunter).
Serait-ce un fond d'égoïsme qui surgit là en moi ? Je ne sais pas. M'enfin mon rôle n'est pas de convaincre les autres. On n'est pas obligé de chercher la même chose. Et même tant mieux qu'on ne cherche pas la même chose. Non pas égoïstement, pour garder pour moi et ne pas partager certains trésors, mais tout simplement car plus on sera à chercher/explorer des choses différentes, plus le monde sera riche, et moins on se marchera sur les pieds.
Bref, si je devais résumer, je dirais : si tu sens que tu n'arrives pas à obtenir ce que pourtant tu recherche avidement, pose toi la question si ce que tu cherches, ne serait pas tellement recherché par d'autres qu'il y a comme qui dirait des embouteillages sur la route, et s'il ne te serait pas possible de changer de lunettes, ou mieux, d'élargir ton horizon, et d'aller sinon dans le sens inverse où tu pensait vouloir aller, du moins à un autre endroit, innatendu ou totalement étonnant pour toi ?
Peut-être que des trésors tout aussi étonnants et innatendus t'y attendent !
Discussion : Habitat et non-monogamies

artichaut
le lundi 22 avril 2024 à 17h31
Lili-Lutine
Je comprends l'importance et l'urgence de réfléchir à des formes d'habitat qui soutiennent nos choix de vie non-conventionnels, surtout il me semble en vieillissant, et en envisageant le besoin de soutien et de solidarité autour de nous
Oui, c'est tout à fait ça.
C'est aussi dans mes réflexions : comment on aborde la vieillesse avec ces questions-là ?
Lili-Lutine
De plus, il est crucial de reconnaître que trouver un logement dans lequel on se sent bien est souvent peu accessible financièrement...
Oui et non. On a beaucoup de faux a priori sur le sujet, je trouve.
Ou bien on tend à inverser des logiques. Un peu dans le même esprit que pour les relations.
À force de chercher quelque chose de pré-pensé, pré-construit (et souvent d'hyper normé) on finit par se convaincre qu'il n'y a pas d'autres possibles.
J'ai, par exemple, plusieurs fois habité dans des logements gratuits, et ce n'était pas, de loin, les moins confortables…
Après si tu veux LE truc à fond dans la norme (donc que tout le monde veut), oui ça demande des sous.
Idem que pour les relations : vu que tout le monde cherche la même chose, ça donne le sentiment d'une pénurie (cf les plaintes à répétition, ici sur le forum, ou partout ailleurs).
Lili-Lutine
Si un jour je me trouve dans une situation matérielle précaire (et j'y ai déjà réfléchi), je choisirai toujours je pense un petit studio plutôt qu'une belle chambre dans un grand appartement à partager
Habiter seul·e fait complétement partie, selon moi, des solutions "non-monogames".
Lili-Lutine
Sur le plan politique, il me semble essentiel de remettre en question les normes et les structures sociales qui dictent notre façon de vivre et d'habiter
Les modèles d'habitat monogames perpétuent souvent des hiérarchies oppressives et des privilèges inégaux
Oui, c'est ce dont je me rend compte de plus en plus.
Lili-Lutine
Le plus important, pour moi en tout cas, c’est de trouver son propre havre de paix, peu importe la forme qu'il prend ou avec qui, n'est-ce pas?
Je ne suis pas sûr de croire au concept de havre de paix (et pourtant, je suis comme toi, j'ai besoin de mon lot de calme et de solitude), ou alors avec la conscience de quelque chose de temporaire. Car dans havre de paix, je vois quelque chose d'idéalisé et censé durer éternellement.
C'est peut-être cette notion de temporaire, de non-permanent — d'impermanence pourrait-on même dire —, qui me semble significative.
J'ai le sentiment qu'on cherche sans cesse à fuir ou nier cet aspect non-permanent et toujours en mouvement de la vie.
Et qu'à force de fuir, on finir par s'enfermer dans des relations toxiques ou des modalités d'habitat qui ne nous correspondent pas.
Discussion : Habitat et non-monogamies

artichaut
le lundi 22 avril 2024 à 14h50
En ce moment je me pose aussi la question de l'habitat à très courte durée : peut-on habiter ensemble, un week-end, une semaine, un mois… ?
Je ne parle pas de passer des vacances ensemble, mais bien d'habiter ensemble.
*
Sinon quelques fil de discussion sur le forum à propos d'habiter :
- Vivre en groupe, janv 2010
- Comment organiser la maison ?, juin 2012
- Recevoir d'autres poly-voyageurs, juillet 2013
- Quelles bases pour une vie de groupe réussie ?, janv 2014
- Vivre à plusieurs, juillet 2016
Discussion : Habitat et non-monogamies

artichaut
le lundi 22 avril 2024 à 14h31
Si on reprend ce que Brigitte Vasallo dit de l'amour monogame, qu'il possède 3 caractérisques : il est censé être unique, exclusif et éternel.
alors un habitat non-monogame serait
- ni unique (j'ai eu d'autres habitats avant, j'aurais d'autres habitats après)
- ni exclusif (on peut avoir plusieurs habitats simultanément)
- ni éternel (aucun habitat n'a la garantie d'être "pour la vie")
ou relationellement
- ni unique (j'ai habité avec d'autres avant, j'habiterais avec d'autres après)
- ni exclusif (on peut habiter à plus qu'en couple, à plus que la seule famille nucléaire)
- ni éternel (nous n'habiterons pas toujours ensemble)
Habiter ensembe, comme dormir ensemble, partager du sexe ensemble, ou se projeter toute la vie ensemble, fait partie de ce symbolique censé asseoir, valider et garantir ton existence, ta sécurité, mais qui en réalité valide le système dans lequel il s'inscrit.
Renoncer à l'un (habiter ensemble, dormir ensemble, partager du sexe, se projeter toute la vie, etc) semble remettre en cause toute la relation. Pourtant aucune relation n'est figée, et elle ne devient à chaque instant, que ce qu'on en fait.
Discussion : Habitat et non-monogamies

artichaut
le lundi 22 avril 2024 à 14h31
Je relisais récemment Mona Chollet, et malgré son indéniable capacité à vulgariser certains concepts féministes, je la trouve quand même un peu réac.
Elle se positionne clairement contre la non-exclusivité amoureuse dans « Réinventer l’amour », et dans « Chez soi », j'ai été déçu qu'après tous ces chapitres, elle arrive au bout du compte, à la fin du livre, à… « Imaginer la maison idéale »…
J’ai le sentiment que, de même qu'on peut avoir tendance à chercher LA relation affective (pour ne pas dire amoureuse et sexuelle) censée résoudre tous nos problèmes affectifs jusqu'à la fin de nos jours, de même on peut avoir tendance à chercher LA maison, censée résoudre tous nos problèmes d'habitat, réussissant à combler toutes nos velléités d'habitat (réunissant plein d'enjeux affectifs) jusqu'à la fin de nos jours.
Cette réflexion m’a apporté un éclairage neuf sur des choses sur lesquelles je bloque depuis pas mal d’années et dans lesquelles j’ai pu me fourvoyer. Un certain totalitarisme de l’habitat.
Là où au niveau affectif, je me suis créé au fil des ans, un genre de patchwork relationnel (j’ai cessé d'attendre une relation idéale unique, pour me créer une constellation personnalisée, multiple et toujours en mouvement) j'ai le sentiment d'avoir eu plus de mal à lâcher ce mythe au niveau habitat.
J'ai le sentiment que me dire qu'en matière d'habitat, comme en matière relationnelle, rien n'a à être normé et rien n'est éternel, me ré-ouvre des possibles, me redonne du pouvoir.
Il ne sagit pas tant d'accepter (me résoudre à) une précarité habitationnelle — comme j'ai pu avoir le sentiment qu'on me renvoyait à une précarité, quand à mon mode de vie affectif — que de (ré)ouvrir une porte sur un monde des possibles,
Au demeurant ce sont surtout les autres qui nomment ma vie précaire. Car je refuse certains normes, que le système considère comme la manière sécuritaire de vivre.
Au même titre que la notion de célibataire appartient au système du couple et de la monogamie, la notion de "précarité" appartient au système capitaliste et monogame. C'est une manière de se positionner ou d’être positionné·e à l’intérieur de la grille de lecture du capitalisme.
Je ne sais, au final, si je veux revendiquer la précarité (affective, émotionnelle, relationnelle, habitationnelle, financière…) ou si je veux me détacher de ce mot, pour me détacher des concepts péjoratifs et stigmatisants qu'il récèle.
Ça dépend des contextes, peut-être.