Participation aux discussions
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le vendredi 13 décembre 2024 à 00h45
Alabama
Habiter séparément est en plus d'être une réelle envie, un rempart à de nombreux éléments de la monogamie "réflexe".
J'aime beaucoup ce concept de monogamie-réflexe !
Qui vient subtilement compléter celui de monogamie de fait ou de schémas monogames dans nos relations.
Merci.
Je trouve très parlant.
Et merci pour ton témoignage sur le sujet qui vient enrichir le corpus de rélfexion.
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)

artichaut
le vendredi 13 décembre 2024 à 00h24
Alabama
Qu'entend on ici par symétrie ? Je suis pas du tout sûre de comprendre le concept.
Si ce n'est déjà fait, tu peux lire ce que nous en disions à l'époque @Lili-Lutine et moi-même.
Ou reprendre au début du fil en question, qui est tout à fait passionant.
(c'est un peu marrant pour moi de remettre le nez dans toutes ces choses que j'ai écrites sur ce forum… ce fil-ci remonte à 2019, 5 ans déjà… fichtre !)
Discussion : Critique de la relation socle

artichaut
le vendredi 13 décembre 2024 à 00h15
Alabama
Je sais que j'ai décalé la signification de " socle", car le terme tel qu'utilisé me semble rigide et fantasmé.
Des fois, un peu de décalage, ça fait pas de mal… !
Ce que tu proposes, ou en tout cas évoque, décale sacrément la monogamie (le système monogame).
Discussion : [Presse] Polyamour vu dans la presse (fil général)

artichaut
le jeudi 12 décembre 2024 à 21h39
« Le polyamour, entre « bricolage » au quotidien, communication et critique sociale du couple », paru sur the conversation, fév 2023
par Stéphanie Tabois (qui mène un travail de recherche sur les relations affectivo-sexuelles, et plus particulièrement sur le polyamour).
https://theconversation.com/le-polyamour-entre-bri...
début du texte
On souhaite peut-être qu’il en soit autrement, mais le sentiment de l’amour n’est pas universel ; il est tributaire des normes de la société dans laquelle nous vivons. Notre conception actuelle de l’amour est en partie héritée du romantisme du XIXᵉ siècle.Ainsi, le couple binôme tel qu’il est envisagé dans l’amour romantique se pense comme la rencontre entre deux individus, destinés à vivre ensemble. De cette idéologie, découle une vision de la relation amoureuse standard : un couple hétérosexuel liant deux personnes tombées amoureuses au premier regard, après s’être croisées dans la vraie vie et non sur une application de rencontre. Celle-ci valorise un couple stable, cohabitant, qui souhaite avoir des enfants, dont les partenaires sont engagés dans des rapports à visée égalitaire et pratiquent une sexualité dite conventionnelle.
Dans la réalité, on sait pourtant que les usages s’écartent de ce modèle.
Plus théoriquement, ensuite, les fondements idéologiques du couple binôme ont été questionnés, notamment par les utopistes et révolutionnaires, au nombre desquels on peut citer Charles Fourier (1772-1837) ou Alexandra Kollontaï (1872-1952) ainsi que, plus récemment, par les féministes des années 70.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le mercredi 11 décembre 2024 à 00h41
Caoline
Je pense que je comprends ce que tu veux dire en fait, mais je suis gênée par l’affirmation "est monogame" plutôt que "est influencée", "n'est pas très différente" "ne remets pas beaucoup en question les codes" ou "comportent de nombreux stéréotypes de la monogamie"...
Oui, ok. Je comprends.
C'est peut-être une formule (de ma part) pour marquer les esprits.
Je dis la relation est monogame, pas les gens. Mais je comprends que même ainsi, ça ne te satisfasse pas.
Caoline
car monogame ça à un sens précis "n'avoir qu'un seul partenaire à la fois".
Pas pour moi.
Pour moi la monogamie est un système, pas juste une simple modalité relationnelle.
Quand je parle de monogamie, c'est de ce système que je parle.
Si tu veux à la limite je devrait dire « système monogame » au lieu de dire « monogamie ». Je le fais pas abus de langage. Et sans doute aussi pour ne pas laisser aux seuls puissants le pouvoir d'utiliser les mots à leur manière.
Caoline
C'est souvent en fait que tu veux modifier le sens des mots ou accepte comme une fatalité que les autres le fassent.
Les mots sont importants justement car ils n'ont pas un sens arrêté (sinon il n'y aurait pas plusieurs dictionnaires donnant des définitions différentes, mais un seul). Leur sens est politique, il évolue dans le temps et selon les cultures, et surtout ils sont un instrument de (ou du) pouvoir.
Caoline
Et puis aussi, sur le fond, mon expérience ne confirme pas ton impression
Tenter de théoriser (un peu comme la sociologie) c'est aller vers le général, et c'est toujours une approximation. Ça ne saurait pas regrouper toutes les situations possibles. Et il y a donc toujours des exceptions, ou des cas qui ne collent pas à la généralisation théorique proposée.
Je ne dit pas que tu es ce cas là, mais c'est une possibilité, et donc un cas concret ne remet pas en cause une théorie proposée. C'est là que le concret peut avoir ses limites. Même si inversement il peut permettre de voir des choses qu'on avait pas vu dans la théorie.
Caoline
Moi ça me va que tu développes autant que possible même théoriquement tant que tu ne m'empêches pas de réagir en ramenant du concret.
Être poly-amoureux (au sens strict du terme) pour moi ne dit rien de notre rapport au système monogame.
Le poly-amour en soi, ne contrevient pas au système, il ne change rien, il le modifie juste légérement, un peu comme rendre l'adultère légal, quoi. Voire si on veut pousser le bouchon, le poly-amour, et a fortiori sa version récupéré par le capitalisme, corrobobre le système, le valide encore plus, comme le fait toujours le capitalisme, en aspirant tout ce qui tente de le pervertir.
Et pour le coup la construction étymologique du mot poly/amour (plusieurs amours), n'aide pas à affirmer que c'est autre chose que juste multiplier les relations (sous entendues monogames).
Depuis que le mot polyamour est entré dans le dictionnaire (2022), pour moi il s'est fait aspiré par le capitalisme. Il est devenu un aménagement du système capitaliste monogame.
Ce qu'on en fait nous concrétement est autre chose.
Mais perso, je vois bien la différence, notament sur ce forum ou sur les réseaux, depuis 2022.
Il est devenu quasi impossible de prétendre, ou de tenir la position que le polyamour c'est autre chose que juste avoir plusieurs relations amoureuses et sexuelles. Et pourtant j'ai bataillé pour ça, ici même.
Mais perso j'ai laissé tombé, et du coup j'ai laissé tombé le polyamour (le mot et le concept, pour parler de ce que je vis).
Je sais que tu n'es pas d'accord avec ça et que ton chemin est autre.
Mais on n'est pas obligé d'être d'accord.
.
Et je vois aussi que ça me met dans une posture complexe ici. Je suis un de ceux qui théorise le plus sur ce forum, or désomais je porte (presque) une position anti-polyamour.
Mais je ne vois pas trop quoi faire de ça. J'ai ni envie de quitter ce forum (même si je me suis posé mainte fois la question), ni envie de changer mes positions.
Mon idéal serait de changer le titre de ce forum !!
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le mardi 10 décembre 2024 à 16h59
Tiao88
C'est marrant, pour moi, la monogamie de fait était surtout de n'avoir qu'une seule personne comme partenaire amoureux et sexuel, non pas par principe (voir obligation réciproque) mais parce qu'aucune des deux n'éprouve le besoin de faire autrement à l'instant T. Par opposition à la monogamie de principe (bon j'avoue, je me suis assez contentée de la définition des fesses de de la crémiere et de fidélité mes fesses).
Merci pour le lien vers ces définitions (qu'à la lecture j'ai l'impression d'avoir déjà lu, mais que dans tous les cas j'avais oublié) !
Est-ce que ça contrevient à ce que j'écrivais précédemment, je ne sais pas.
La différence que je verrais entre de fait et par principe rejoint la question du choix.
- de fait : ce n'est pas choisis, on est dans le modèle qu'on nous présente comme le seul modèle existant, sans forcément s'être posé la question d'une alternative ;
- par principe : on chois ce modèle et on en fait un principe pour soi, voire pour ses partenaires, voir pour tout le monde.
Bon les deux peuvent se superposer un peu j'imagine.
Surtout on passe de l'un de l'autre, de manière progressive, pas en un jour.
Et qui aime les principes, peut avoir tendance à en mettre dans tout ce qu'il vit.
Le de fait, du coup devient de moins en moins vrai au fur et à mesure que d'autres modèles (polyamour & co) deviennent mainstream. Difficile d'ignorer ces autres modèles aujourd'hui. Et j'imagine que dans certains milieux on pourrait être dans de la polygamie/polyamour de fait. Ce qui, sur ce point, peut contredire ce que je disais auparavant.
La lecture que tu propose, ou que Audren propose sur son site, me fait plutôt penser à la différence entre relationdescriptive et prescriptive.
Et il me semblerait à la fois dommage et erroné de réduire la monogamie au fait d'avoir une seule relation. La monogamie, pour moi, c'est un système sociétal complexe qui va bien au delà d'avoir une seule relation. N'avoir qu'une seule personne comme partenaire amoureux et sexuel est un moyen, une injonction, limite un symptôme, par lequel le système monogame se déploie.
Et la monogamie_de_fait, me semble toucher à bien d'autres choses que l'unicité de la relation amoureuse et sexuelle. Ne serait-ce que d'avoir des enfants, pour citer un exemple évident. Si tu as des enfants mais que tu n'es pas/plus en couple, ça passe. Si tu es en couple mais n'a pas d'enfant, ça passe. Si tu n'as ni l'un ni l'autre t'es vraiment un·e râté·e (du point de vue de la monogamie). La monogamie_de_fait, c'est donc aussi faire des enfants (non par choix délibéré éclairé enthousiaste et volontaire après mûre réflexion et avoir réellement envisagé d'autres possibles …mais parce que 'ça se fait', parce que papa-maman veulent des petits enfants, pour avoir un prêt bancaire, etc. Bref parce que la nomre monogame incite à le faire.) Et on pourrait dérouler ainsi plein d'autres choses.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le mardi 10 décembre 2024 à 13h06
Caoline
Même si je les trouve intéressantes, j'ai toujours des difficultés à m'insérer dans les discussions théoriques car je ne suis capable de baser ma réflexion que sur ce que je vis et j'observe chez mes proches.
Tu as du mal, mais quand même envie de t'y insérer. Tu saurais dire pourquoi ?
Caoline
@artichaut, je partage ton point de vue sur le fait que la personne qui ressent de la compersion est plus polyamoureuse que la personne qui a plusieurs relations
J'ai peur de te perdre complétement en disant ce que je vais dire (car je vais encore plus "dans la théorie") et donc tu peux l'ignorer si ça te semble être du détail pour toi :
J'ai pu en effet dire par le passé que de mon point de vue, la personne qui ressent de la compersion est la plus polyamoureuse. Ce n'est plus ce que je pense aujourd'hui, et donc ce n'est plus ce que je dis.
Aujourd'hui je pense et dis que la personne qui ressent de la compersion me semble être la moins monogame, à savoir qui remet en cause des élements de monogamie (ce qui en effet, ne fait pas d'elle pour autant une polyamoureuse, la compersion ne suffit pas).
Et la nuance (entre plus polyamoureuse ou moins monogame) est importante pour moi …mais c'est là, où je comprendrais que pour toi ça puisse ne pas faire sens, ou être de la théorie qui ne te parle pas.
Je peux expliquer plus ou tenter d'expliquer mieux, si toi ou quelqu'un ici, à envie.
Mais dans le doute, je m'abstient, pour ne pas t'embrouiller encore plus avec de la théorie.
Caoline
j'ai envie de dire qu'on prend ce qui nous convient et laisse le reste, on ne rejette pas tout en bloc.
Oui, c'est aussi mon avis.
Décortiquer, avec la "théorie" comme outil (c'est à dire regarder les choses en prenant du recul, pas juste depuis son seul point de vue), me permet de mieux comprendre ce que je vis, et donc d'avoir plus d'éléments pour savoir ce que j'ai envie de garder dans le bloc.
Discussion : Critique de la relation socle

artichaut
le mardi 10 décembre 2024 à 12h27
Kief
J ai du mal à comprendre ce qui vous titille tant dans la relation dite socle....
Je vis une relation que certain.e.s pourraient qualifier de socle. Je l appelle d ailleurs moi même ainsi car je n ai pas trouvé de meilleur mot pour le moment.
(…)
Suis je vraiment dans les critères que vous décrivez ?
(…)
Si vous pouviez l expliquer en quoi je suis en relation socle ou non selon votre définition ...
Pourquoi vouloir que nous définissions à ta place, comment nommer ta/tes relations ?
Si tu donne un nom à ta relation, et que ce nom te convient, quel est le problème ?
Kief
(…)
Alors oui cette relation prend de la place. Elle est aussi celle qui est la plus engagée et engageante, la plus solide, la'plus soutenante et du coup elle est clairement celle que je privilégierai si je dois choisir !
(…)
Pourquoi donnerai je moins après une nouvelle rencontre à cette relation dite socle qui est la plus soutenante au quotidien ?
Tu ne dois rien.
Ni choisir, ni donner moins ou plus à telle relation. Ni donner ou ne pas donner tel nom à ta/tes relations. Ni les modifier pour correspondre (ou ne pas correspondre) à quelque modèle que ce soit.
Ce que tu fais, ce que tu vis, est ou n'est pas dans la norme. L'est par certains aspects (et c'est inévitable), ne l'est pas par d'autres aspects (et ça ne regarde que toi).
Moi j'aime et j'ai besoin de comprendre ce qui nous traverse, ce qui nous agit. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pour avoir accès à ce monde qui sinon me semble bien étrange. Comprendre (me) permet de pouvoir poser des choix, au lieu de juste subir, ou être agit par.
Et ces choix parlent de nous, peuvent avoir des incidences, des conséquences, ils n'en restent pas moins nos choix.
Parfois mes choix vont dans le sens de la norme, parfois non. Mais au moins, j'ai le sentiment de choisir vraiment.
Sans cette volonté de comprendre la norme agit en moi, malgré moi, sans que je m'en rende compte. Ça ne me convient pas.
Par contre une fois que j'ai compris vers quoi la norme cherche à m'emmener, parfois il se trouve que j'ai envie d'y aller quand même, soit provisoirement (parce que par ex. ça me rassure), soit sur la durée (parce que c'est mon choix, et peu m'importe que la norme propose le même choix). Mais je ne prétends pas dans ce cas, sur ces aspects-là, ne pas être dans la norme.
Discussion : Critique de la relation socle

artichaut
le lundi 09 décembre 2024 à 16h41
Invité18
il en ressort beaucoup d’égoïsme, ce qui semble compter c’est que NOS besoins soient satisfaits.
C'est ainsi que débutent la plupart des "ouverture de couples" relatées ici. Et j'ai le sentiment que c'est une vision — consciente ou inconsciente — majoritaire.
A l'aune d'une société capitaliste, c'est peut-être compliqué de voir le monde autrement…
Invité18
Mais je pense que cela nous éloigne beaucoup de L’AUTRE. Comme si on n’était finalement surtout en relation avec soi même à travers l’autre.
Oui ça me semble assez juste. C'est en tout cas à mon sens le vecteur de la NRE, et la raison pour laquelle, elle est si puissante : on se reconnecte à soi, d'une manière intense et qui nous bouleverse.
Je dirais même que c'est le propre de l'amour-amoureux : être en relation avec soi même à travers l’autre, contrairement à d'autres formes d'amour (amitié, parentalité, etc) ou l'on peut aimer l'autre indépendamment de soi.
Trop souvent j'ai même l'impression que ça remplace notre propre estime de nous-même. Du coup, toucher à la relation ou à l'autre, c'est attaquer notre estime de nous-même.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le mercredi 04 décembre 2024 à 01h21
crest
Je peux témoigner que ce concept de polymonogamie lancé par artichaut a une très grande vertu thérapeutique pour sortir du schéma infernal mono-poly :
- Il permet à la personne monogame qui se fait "ouvrir" son couple d'améliorer son estime de soi, puisque tout le monde est monogame, même le partenaire qui a 2 relations. Elle n'est donc ni à la traîne, ni le maillon faible, ni la plus lente, ni la plus mono, ni la moins poly.
- Il permet de voir un truc qui sinon reste dans l'ombre : dans le polyamour comme projet, c'est un même type de relation que l'on superpose dans le temps, dont l'essence est l'exclusivité c'est-à-dire l'intimité, c'est-à-dire la séparation radicale et existentielle, entre un intérieur et un extérieur.
- La personne qui se fait ouvrir son couple vit une crise existentielle. La bulle qui la protégeait de l'extérieur est comme percée. Elle perd pied car le centre à partir duquel elle se situait dans le monde est emporté dans cette tempête entrée dans sa bulle.
La personne qui ouvre le couple (pour avoir deux relations au lieu d'une seule par exemple), elle, devra se faire violence pour scinder en deux son intimité, comme ses autres relations le lui demandent.
Les deux personnes ne peuvent plus se comprendre directement (malgré les sentiments restés intacts), elles ne partagent plus les mêmes coordonnées du monde.
- La jalousie n'est jamais que l'autre face de l'exclusivité qui a servi de base pour se construire une existence, protégée de l'extérieur (nous et les autres)
Merci pour ce point de vue de l'intérieur !
C'est typiquement ce genre de point de vue qui me semble manquer sur ce forum. Et qui donne à voir l'autre facette d'un polyamour, sinon un peu trop egocentré.
crest
- Le couple de 2024 n'a presque rien à voir avec le couple des sociétés traditionnelles.
Cette intimité qu'il peut y avoir à tous les niveaux, et que l'on recherche dans le couple moderne, est très historiquement située. Et propre aux sociétés où l'individu est émancipé des communautés de base (famille, village, corporation etc) donc libéré dans un sens, mais sur un autre plan soumis à des épreuves continuelles dans une société basée sur la concurrence et la marchandise. Le couple est cet espace minimalement communautaire à partir duquel bricoler le confort affectif domestique, sans lequel il n'est pas possible de se projeter vers la société, dans l'espace public que sont les différentes scènes sociales (travail etc) qui n'offrent à l'individu que des liens faibles.
Certes.
Personnellement, ces temps-ci, j'aime penser et bricoler le confort affectif sous l'égide de l'amitié.
Dans l'amitié, il peut y avoir de l'amour, même pourquoi pas du sexe, mais il n'y a pas ce sexe_amoureux qui emporte tout.
Et dans l'amitié il peut y avoir beaucoup d'autres choses.
Perso j'y trouve beaucoup de confort affectif, de tendresse, de rassurance, de tranquilité, de simplicité même.
Je tente, on tente, de réinventer l'amitié, de la dé-hiérarchiser du sexe-amoureux, et de l'incarner avec toute la beautée et la puissance qu'elle peut receler.
Je ne dit pas qu'on y arrive, mais on s'y atelle, à notre modeste échelle.
crest
- Tant que la société est comme elle est, de plus en plus anxiogène et concurrentielle, les individus pourront y trouver une forme de sécurité psychique minimale. C'est donc plutôt la société telle qu'elle est devenue qui est à critiquer, plutôt que les moyens précaires par lesquels les gens bricolent des conforts affectifs.
Oui, c'est certain.
Chacun·e s'en sort avec les moyens précaires dont il/elle dispose.
Je ressent juste parfois un genre de solidarité envers, ou d'appartenance avec, les plus précaires d'entre nous.
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1
Discussion : Filmographie thématique : Films sur l'amitié

artichaut
le mardi 03 décembre 2024 à 21h25
Je cherche des films sur l'amitié.
Et notamment sur l'amitié homme-femme, mais pas que.
Si vous avez des idées de titres (avec un commentaire-descriptif c'est mieux ; spoil carrément bienvenu !)
J'entends par amitié, qu'il n'y a pas de relation amoureuse+sexuelle entre les protagonistes. Tout le reste est bienvenu. L'amitié peut être vu au sens large et pluriel. Vu le peu de choses sur le sujet, on va pas trop chipotter. Mais du coup les commentaires sont d'autant plus importants, pour savoir de quoi il retourne.
Merci d'avance !
Quelques pages sur le net :
https://www.selenie.fr/article-l-amitie-homme-femm...
https://www.cosmopolitan.fr/les-meilleurs-films-su...
https://www.senscritique.com/liste/les_plus_beaux_...
https://similaires.com/sur/16632-amitie-homme-femme
____________
> Voir aussi :
- Filmographie sur le polyamour
- Amitié — définition(s) —
- Élaboration d'une Bibliographie sur l'amitié
- Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le mardi 03 décembre 2024 à 14h15
Une image me vient. Ouvrir un couple c'est comme ouvrir une maison dont les fenêtres ou volets sont restés longtemps fermés.
Il ne s'agit pas juste de vouloir ouvrir une fenêtre et s'enfuir, il s'agit d'avoir envie d'inviter l'autre (sans le forcer) à ouvrir un peu sa fenêtre, ou à envisager d'ouvrir ensemble des fenêtre communes.
Ne pas être dans une posture de réclamer (réclamer pour soi, exiger, ou faire la réclame de), mais dans une réelle posture d'ouverture à ce qui pourrait venir. Et d'avoir une réelle envie de dépoussiérer les choses, et de consacrer du temps à ça avec l'autre. Pas juste de s'enfuir de cette maison devenue claustrophobisante, et exiger de l'autre qu'il/elle valide cette fuite.
Et ça peut pourquoi pas passer par une thérapie de couple, …mais pas juste pour convaincre l'autre. Mais pour réellement transformer quelque chose ensemble. Sinon la "thérapie" servira juste à acter une rupture, que l'on n'a pas le courage de poser soi-même.
Ouvrir un couple, c'est pas juste extorquer une validation de la part de l'autre (ce que j'ai le sentiment de voir trop souvent ici), c'est s'engager dans un loooong et lent processus de transformation, extrêmement chronophage et qui va demander beaucoup d'amour et de travail émotionnel (sur soi et avec l'autre). Le jeu peut en valoir la chandelle, mais peut-être aussi qu'on n'a ni l'envie, ni la force de ça, et qu'il vaut mieux le reconnaître, et avoir alors le courage d'assumer de poser une rupture.
Rénover la maison (ça prend bien 5 à 10 ans) ou repartir de zéro. Il y a un choix à poser lorsque l'on envisage "d'ouvrir son couple".
La compersion, c'est travailler depuis le territoire de l'amour.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le mardi 03 décembre 2024 à 01h37
Caoline
le mot monogamie a une définition à laquelle le fait d'avoir plusieurs relations ne peut correspondre.
Pourtant l'adultère, ou même le libertinage, font complétement partie de la monogamie, en tant que système.
La différence, comme dirait Françoise Simpère, ce n'est pas d'avoir plusieurs relations, mais de l'assumer au grand jour (en tout cas, ou a foriori, en tant que femme).
Et même ça, ça ne suffit pas. Les Dom juan assument leurs relations multiples et ne remettent pas véritablement en cause la monogamie en tant que système. Ils sont juste monogames de façon sérielle. En somme ils ne vivent que la NRE, et certains pourraient dire qu'ils la magnifie, qu'ils "font de la monogamie un art", …ou sont l'exception qui permettent à la règle de tenir.
.
La vraie différence, je dirais plutôt que c'est la compersion.
La compersion me semble porter un coup sévère au principe même de la monogamie. Avoir plusieurs relations passe encore, il faut juste le minimiser un peu, le cacher sous le tapis, ne pas trop en faire cas… mais être heureux que notre partenaire ai d'autres relations, et l'assumer au grand jour, là on touche au sacré.
Et on reviens à une idée que j'aime bien : la personne la moins monogame de l'histoire, n'est pas celle qui vit une seconde ou une troisième relation, mais celle qui s'en réjouit pour l'autre.
Lorsque j'éprouve de la compersion je quitte concrétement la monogamie, je romps avec le principe de dépendance qui est au coeur même de la monogamie, je déclare l'autre (et soi-même) autonome, et je le/la rends libre.
La compersion c'est un peu l'amour sans la gamie, sans l'attachement de l'autre à soi.
…et peu importe alors que l'on soit monoamoreux ou polyamoureux, monocompersif ou polycompersif… si la gamie disparaît, il n'y a plus de monogamie qui tienne, ou en tout cas elle est bien bien remise en question.
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Et je précise au cas ou : je ne dis pas qu'il faut vivre de la compersion, je ne veut pas en faire une injonction, encore moins un nouveau dogme, une nouvelle religion. je dis juste qu'à mon sens, cumuler des relations ne nous fait pas — en soi — quitter la monogamie, là ou éprouver de la compersion, me semble au contraire un écart au game, bien plus significatif.
Et ça me fait me dire qu'à mon sens, mono ou poly est peu signifiant, là où quitter le game me semble à la fois, bien plus engageant et bien plus signifiant.
Être non-monogame, c'est pas juste être non-mono, c'est aussi (et surtout ?) être non-game.
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le lundi 02 décembre 2024 à 02h12
Je viens de faire ici cette proposition : « toute relation amoureuse et sexuelle est monogame ».
Ce qui est une extension du concept de monogamie de fait.
Et qui pourrait s'étendre à : tout ce qui est LA norme en système monogame, est concernée par la monogamie de fait. L'hétérosexualité est monogame de fait. Etc.
Ça ne dit pas que la relation amoureuse_et_sexuelle ou l'hétérosexualité soient "bien ou mal", ça dit juste que c'est la norme.
Et donc ça peut par exemple raconter que le polyamour quand il cumule des relations normées, conforte la norme, plutôt qu'il ne la détricote (ce qui de même, n'est pas en soi "bien ou mal", mais ça évite de trop s'la raconter sur nos supposées déconstructions).
Discussion : [Chantier] Décortiquons la Monogamie

artichaut
le lundi 02 décembre 2024 à 02h07
J'avais oublié de notifier ici que j'ai forgé le concept de polymonogamie :
J'appelle Polymonogamie (ou Poly-Monogamie) le fait de vouloir avoir plusieurs relations amoureuses et sexuelles.
Et dans cette lignée et avec cette logique, je viens de réaliser et de me dire que toute relation amoureuse et sexuelle est monogame.
Et dans le même temps, ça m'a amené à cette réflexion sur la NRE, qui même en contexte non-exclusif, souvent prends toute la place. J'ai le sentiment que la NRE n'est rien d'autre que ce qui nous connecte à la monogamie en nous. En un sens, la NRE me semble être l'expression la plus tangible de notre monogamie intégrée.
- À propos de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.
- [Edit] voir aussi le fil [Décorticons la NRE] Énergie de la nouvelle… Rencontre.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

artichaut
le lundi 02 décembre 2024 à 02h05
Ces jours-ci je me faisais la réflexion que toute relation amoureuse et sexuelle est monogame. J'ai conscience que ça puisse paraître provoc' et pourtant, ça m'est soudain apparu d'une limpide clarté.
Et ça me semble finalement la continuité logique de mes réflexions sur la monogamie de fait, la polymonogamie, ou même la relation socle.
Tachons d'expliciter.
Qu'est-ce qu'une relation monogame ?
C'est une relation qui s'incrit dans le système monogame.
Et concrétement c'est une relation amoureuse et sexuelle, qui correspond à un certain nombre de scripts, ou en tout cas de critères normés, quant à la manière dont elle commence, se déroule et se termine. On pourrait détailler ces scripts, mais là ici, n'est pas le propos.
Et ce type de relation, amoureuse et sexuelle correspond tellement a l'injonction de cette norme sociétale en matière de relation, ou même plus largement en matière de réussite de vie, et celle-ci est tellement codée et narrée à travers toute la culture littéraire ou filmographique, qu'il est plus que tentant de proposer la réciproque : une relation amoureuse et sexuelle est une relation monogame.
On pourrait qualifier la relation_amoureuse_et_sexuelle de "fusionnelle" ou "intense", pour encore plus coller à la norme. Mais j'ai le sentiment qu'on peut même se passer de ces adjectifs tant cette forme relationnelle est l'arbre qui cache la forêt.
En régime monogame seule existe la relation_amoureuse_et_sexuelle. Toute autre type de relation est dévaluée, et mérite à peine le nom de relation. Même en polyamour, quand on dit "j'ai deux (ou trois) relations", on sous-entend "j'ai deux (ou trois) relations amoureuses et sexuelles". À la limite en polyamour on peut avoir des relations asexuelles, et en libertinage des relations non-amoureuses, mais en monogamie LA relation, la seule qui vaille la peine d'être vécue, et la seule qui soit sytématiquement encensée, est une relation amoureuse et sexuelle.
Certaines autre relation (parentale, etc) sont très codées, et valorisées également, mais la RAS (relation amoureuse et sexuelle) est sans aucune hésitation possible, celle qui se retrouve toujours au sommet du podium.
J'ai donc envie de dire que de même qu'en système monogame toute relation par défaut est monogame, tout relation amoureuse_et_sexuelle est également par défaut de la monogamie de fait.
Et le polyamour dans sa forme la plus courante, ou par défaut, est un cumul de relations monogames.
À quoi ça sert de modéliser cela ?
- D'une part à prendre conscience du peu d'écart à la monogamie que propose le polyamour, ou en tout cas le polyamour le plus courant (et sans suprise celui vanté par les médias mainstream).
- D'autre part à visibiliser un angle mort qui parcourt l'ensemble des relations, y compris non-exclusives, celui de l'infini des autres possibles, qui se retrouve même ici, même dans les milieux les plus "déconstruits", sans cesse minimisé. Dans le meilleur des cas on met à égalité la RAS avec l'infini des autres possibles, alors que la RAS n'est qu'une infime partie de l'infini des possibles à laquelle on a accordé une importance tellement démesurée, qu'il est véritablement difficile de voir autre chose qu'elle.
- Enfin de comprendre peut-être, pourquoi les RAS, même en contexte non-exclusif, provoquent une NRE, qui souvent prends toute la place. J'ai le sentiment que la NRE n'est rien d'autre que ce qui nous connecte à la monogamie en nous. En un sens, la NRE me semble être l'expression la plus tangible de notre monogamie intégrée.
La supposée primauté de la RAS sur toute les autres est ancrée en nous, comme la monogamie est ancrée en nous, comme l'hétérosexualité est ancrée en (la plupart de) nous, etc.
Et la RAS est aux relations affectives ce qu'hétéro est aux sexualités : la partie émergée de l'iceberg.
Dire que la RAS est monogame, c'est finalement juste dire que la RAS est la norme.
Le fait qu'il m'ai fallut si longtemps pour conscientiser et pouvoir nommer une chose aussi simple, me montre à quel point la norme est ancrée en moi, à quel point je suis moi-même monogame, quoique je déconstruise, quoique je tente d'inventer ou réinventer.
C'est au final, une belle leçon d'humilité.
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> Voir aussi :
- le fil générique : Décortiquons la Monogamie, sept 2020.
- le Lexique du site et sa page discussion.
- Monogamie(s) — définition(s) —
Discussion : Construire la non-exclusivité en dehors du couple

artichaut
le dimanche 01 décembre 2024 à 15h44
Pour ma part, en laissant le 'polyamour' là où il est et à ceux/celles qui veulent l'utiliser, j'aurais envie de dire qu'une des premières choses possible serait d'intensifier les amitiés, à commencer par celles que tu as déjà. Prendre des rendez-vous avec ces personnes, et mettre des mots forts sur tes ressentis/émotions vis à vis de ces relations, de les partager à ces personnes, et de proposer (sans imposer) de faire de la place pour donner plus d'espace à ces relations (si telle est ton envie, bien sûr). Vous donner des rendez-vous régulier, pour partager ce qui vous fait kiffer.
J'ai par exemple dans ma vie, eu une relation à un moment, avec qui on se voyait une fois par semaine pour discuter et cuisiner ensemble.
Identifier tes kiffs quelqu'ils soient, et rencontrer des personnes possédant les mêmes, pour partager de la complicité, ne peut qu'être réjouissant et nourissant.
Un autre possible est de mettre beaucoup plus de tendresse dans tes relations. La tendresse peut s'exprimer par des cadeaux, des mots doux, et bien sûr du tactile (câlins à gogo, gestes affectifs et co-dodos) et ça permet, en toute simplicité, de quitter les dynamiques purement 'hétéro'. C'est pas toujours facile, et ça peut créer de l'ambiguïté. À toi de savoir doser, pour proposer sans imposer, etc.
Il y a, si besoin, dans certaines villes des ateliers, stages & co travaillant ces questions.
Rencontrer certaines communautés (LGBT notamment) plus ouvertes à ça, peut aussi faciliter les choses.
Un autre possible, pour rester dans le domaine du corps, est d'explorer le champ du Kinky-BDSM, par exemple en te rendant à un Munch. Le champ du naturisme ou de la co-nudité, les massages en tout genre (pour qui aime ça). Ou toutes les formes de danses (du tango à la danse libre, en passant par la danse contact, ou la biodanza…).
Une autre manière de partager profondément de l'intime, peut consister à participer à des cercles de paroles (mixtes ou par genre), voire d'en organiser soi-même.
Quand on commence à explorer le monde des possibles, la modalité 'sexualité-amoureuse' peut vite perdre de sa superbe et paraître bien fade et étriquée, surtout eu égard aux monceaux de problèmes que ça draîne quasi systématiquement. Sans parler des risques de réactivation de traumas & co, et la gestion des conflits associés. Franchement développer de nouvelles relations 'monogames', la flemme !
Discussion : Construire la non-exclusivité en dehors du couple

artichaut
le dimanche 01 décembre 2024 à 15h10
Hestia
Et toi, est ce que tu arrives a identifier ce que tu aimerais développer en "temps à toi" ?
Je me pose exactement la même question.
Parce que ça a l'air archi super ce que tu as envie de vivre @crest !
Et que sans doute ce forum à besoin d'un peu plus d'exemples concrets en la matière.
Ce que j'entends @crest c'est que tu n'as pas envie d'avoir une autre relation 'monogame' (sous entendu amoureuse et sexuelle) qui viendrait s'ajouter à celle que tu as déjà et qui te convient ("espace de liberté et de sécurité incroyable dans une société en crise"), mais que tu voudrais être moins fusionnel dans ton couple, quitter les mots-impasses, chercher de nouvelles façon de voir, et opérer des changements dans ton intimité pour construire une autre manière d’être au monde, plus hardie envers les autres. Archi super programme.
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

artichaut
le samedi 30 novembre 2024 à 19h58
LilouM
La sortie de la politique de l'autruche a pris la forme d'un baiser avec un inconnu, loin de mon domicile. J'ai pu en parler à mon conjoint qui a exprimé sa colère mais aussi sa reconnaissance de lui en avoir parlé.
Qu'est ce que la sexualité ? Est-ce qu'un baiser c'est de la sexualité ? Là aussi il y a tellement de concept à reconsidérer. Et de non-exclusivité douce à explorer, avant de sauter de plein pied dans le grand bain.
LilouM
Aujourd'hui, j'ai dis "me séparer" dans l'autre post mais la réalité c'est que je déménage simplement, car le quotidien est devenu lourd et que tenter de ne plus cohabiter est une alternative. C'est aussi une façon l'un pour l'autre de savoir ce que nous voulons sans nous polluer de réflexions liées au fait qu'on a un bien en commun et qu'une séparation implique des engagements financiers.
Dans ce que tu décris @HareRama, je vois quelque chose de très "dramatique" avec peu d'alternatives.
En monogamie stricte (ou étriquée), déménager équivaut forcément à une rupture.
Mais le curseur monomagie/non-monogamie n'est pas un truc binaire, c'est un spectre. Il y a autant d'aménagement possible de la monogamie que de façon de vivre les relations.
Quitter la monogamie c'est d'abord quitter les certitudes pré-établies, pour nous, par d'autres : qu'un couple c'est comme ci, que la sexualité c'est ça, qu'amour+sexe est la panacée, etc.
Rester en monogamie au contraire c'est se contenter de penser les choses de manière normée… et tjs TINA en bout de course.
En exagérant, j'aurais tendance à penser que tout le monde sur ce site est "monogame" (moi y compris). On a juste fait bougé quelques lignes à quelques endroits.