Polyamour.info

artichaut

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Rennes (France)

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Discussion : L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … )

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h57

Comment nommer — autrement que par la négative — cet effet domino inversé ? :
Une nouvelle relation entraîne parfois d'autres nouvelles relations…
et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans la/les relation/s existente/s.

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Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h56

Tiao88
Vu que c'est (du moins en partie) un cocktail chimique et hormonal que notre cerveau (ou autre partie de notre corps) nous envoie, je doute qu'on ait un quelconque levier d'action là dessus.

J'ai tendance à penser que chimique ou pas chimique — tout comme le désir —, ça n'en est pas moins construit, donc on a du pouvoir dessus.

Tiao88
J'ai connu un attachement fort et un emballement mais au contraire, cela m'a fait un peu réinvestir ma relation historique. Certes un peu par culpabilité mais aussi ça m'a donné une espèce de coup de fouet qui m'a fait réaliser que même s'il y avait des soucis à régler (et au moins un autre à venir) je tenais à cette relation et j'avais envie d'y vivre plein de choses.

Oui, ça me fait penser à l'effet domino inversé : une nouvelle relation entraîne d'autres nouvelles relations et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans les relations existentes. C'est souvent, ce que je vis personnellement.

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Discussion : Du polyamour à la coparentalité

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h28

BBornotBB
- nous nous sommes vus récemment pour discuter de toutes ces questions, mais j'ai appris qu'ils s'étaient déjà engagés à 2 dans le processus de conception du bébé avant même cette rencontre : je me suis senti trahi par cette anticipation, car j'ai eu l'impression que la décision était déjà prise de leur côté et que je n'étais consulté que pour la forme.

Oui, ça ne commence pas de la meilleure manière…
Tu aurais eu envie que ça se passe autrement. C'est important de le dire, et voir comment c'est reçu (par les deux autres personnes concernées, …et je dirais presque surtout… par lui)
Est-ce que c'est possible de revenir en arrière sur ça, et prendre vraiment une décision à trois ??
Si non, ça me semble un très très mauvais présage, et un indice sur comment ça se passera inéluctablement ensuite. Et mon conseil serait de fuir absolument. En tout cas refuser ce faux pacte parental à trois.
Si oui, et que c'est vraiment quelque chose de souhaité (une fois compris le sentiment de trahison que ça te provoque), alors ça peut être joyeux. Et tout redevient possible.

BBornotBB
J'ai pourtant conscience d'arriver à un âge où il serait préférable de ne plus trop tarder à me la poser (…) je sens que j'aurais eu besoin de plus de temps pour me positionner à ce sujet, et cette demande me met dans une situation de précipitation.

Ça me semble dommage, mais pas insurmontable

BBornotBB
relégation (…) symbolique (choix du prénom, nom de famille, etc.).

Pourquoi cela serait-il pensé à deux, et pas à trois ?

BBornotBB
Cette situation d'être "co-père non géniteur" pourrait à la fois constituer un bon compromis pour moi pour avoir malgré tout un rôle parental au vu de ma difficulté actuelle à m'engager pleinement dans une parentalité, mais elle implique aussi, d'un point de vue plus existentiel sur le long terme, que je renoncerais probablement à la possibilité d'être un père-géniteur

Pourquoi ? On ne sait jamais ce que nous réserve la vie…

BBornotBB
et aller vivre dans une ville qui ne me plait pas "juste" pour répondre à une envie de second enfant qui, dans le fond, n'est pas de mon initiative).

Là pour moi est le noeud du problème.

BBornotBB
je suis sensible à l'argument que, si ma compagne n'a pas de 2e enfant, elle en gardera un regret qui la rendra triste peut-être tout le reste de sa vie.

Et toi, tu aurais envie d'un enfant avec elle ? (et avec eux)
La question me semble importante.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h40

En soi, oui, je suis archi d'accord avec toi @MPB, il faut d'abord tuer le Goliath. Car c'est ça qui nous à tous et toutes mises dedans.

Mais ces temps-ci j'en ai marre de tuer le Goliath, marre de tout définir en négatif (la non-exclusivité, la non-monogamie, le non-capitalisme).

J'ai envie d'inventer, de réinventer, d'autres possibles désirables… positivement
et accesibles tout de suite, ici et maintenant (sans attendre ni grand soir, ni paradis)
et qui ne soient pas accesible qu'à une élite, un milieu élististe de personnes capables de se déconstruire.
Alors j'ai envie de me ré-emparer de mots simples et que tout le monde connaît, et de décaler un peu, d'élargir (comme nos zones de confort) son champ d'application.

*
Je ne suis plus polyamoureux, j'ai des ami·e·s. Des ami·e·s intimes, des amitiés importantes. Et ce qu'on fait éventuellement de nos sexes ne regardent que nous. Ce n'est plus un sujet.
Le sujet c'est ce qu'on fait de nos vies affectives. De nos affects. De nos vies au sens large.

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Discussion : Après la phase passionnelle : descente en enfers ou montée en maturité ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h30

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h23

Pour moi la NRE c'est du mensonge.
Du mensonge à soi et à l'autre.
Du mensonge socialement admis (un peu comme le Père Noël ou la petite souris, mais pour adulte cette fois, donc sans doute une continuïté de ça) mais qui n'en est pas moins du mensonge.

C'est (vouloir) croire que le monde est beau. Que l'on est une personne exceptionnelle. C'est, en début de relation, refuser de voir les warnings que l'autre pourtant nous allume, oublier que l'humain est faillible.
C'est vouloir croire, y croire.

C'est jouer faux : se mater dans la glace 4 fois avant le rendez-vous, faire gaffe à comment on s'habille (non pas pour se faire plaisir ou faire plaisir à l'autre, mais pour ne pas se montrer sous un mauvais jour).
C'est surjouer la rencontre.

C'est s'étonner des mille ressemblances/coïncidences dans nos vies. C'est comme rencontrer son double, un miroir de soi-même qui ne nous renvoie que les meilleures partie de nous-même.
C'est s'aimer soi à nouveau.

Concrètement c'est un emballement disproportionné (qui dure de 3h à 3 mois, voire 3 ans disent certains…), qui nous obnubile la tête et le corps. Emballement émotionnel, intellectuel, sentimental. La tête en feu, le corps qui se réveille.
Tout le reste tend à disparaître, ou est mit en sourdine.
C'est un peu la phrase de Lamartine « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Mais c'est étrange on vit le manque alors même qu'on rencontre quelqu'un.
Soit qu'on anticipe le manque futur, soit que la rencontre semble si incroyable qu'une seconde sans voir l'autre nous paraît cruelle, soit plus vraisemblablement que ça vient toucher et activer un endroit, que dis-je, un continent de manque, LE continent du manque chez nous (et toutes les blessures associés : abandon, manque d'estime de soi & co).

Un coup de projecteur qui permet d'oublier, pour un temps, l'obscurité du monde.

Concrétement encore, c'est les papillons dans le ventre (le corps qui se réveille), le cerveau à mille à l'heure, le désir qui monte et les envies qui reviennent. Un appétit soudain pour le monde, la vie.

Mais c'est (comme) une drogue, il y a l'emballement, il y aura la descente.
Et comme la drogue ça peut être addictif. L'envie d'y revenir, quitte à prendre des risques (émotionnels, relationnels…)

*
En soi la NRE c'est de la monogamie (1, 2, 3). Le démarrage des scripts monogames.

Et pourtant, c'est vrai que même dans le monde poly, la NRE est souvent considérée comme normale, acceptable, allant de soi, etc. On ne peut pas lutter contre. Juste attendre que ça passe.

Et tout les dégâts causé au nom de la NRE, idem.

Ça pourrait être remis en question, mais c'est s'attaquer à un gros, très gros morceau de la monogamie réflexe, et aux parts les plus vulnérables de nos êtres : de nos proches, voire de nous-même.

Moi aussi, quand c'est l'autre qui la vit, j'attends que ça passe.

Quant à moi je l'ai vécue, mais j'aime pas trop ça. Enfin, j'ai aimé ça sur le moment, les permières fois. C'est même Whaouuu. Mais avec le temps ça me laisse un goût amer, et ça ne me donne pas envie d'y retoucher.
J'aime pas les mensonges.
Et je n'ai jamais été trop attiré par les drogues…

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Discussion : Culpabilité, NRE etc.

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h48

À propos de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Polyamoureuse, phobique de l'engagement ou difficulté à vivre une sexualité épanouie en dehors de la phase passionnelle ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h48

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Phase passionnelle et polyamour

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h47

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Durée de la phase passionnelle - retour d'expérience

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h45

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages.

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Discussion : NRE destructrice, engagement + ERE (Energie de relation existante)

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h41

À propos de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 13h52

J'ai envie de ramener ici quelque chose que @Alabama à dit sur un autre fil :

Alabama
Je suis ok de m'engager à certaines choses en "amitié" que beaucoup de gens réservent au couple (ex: prévenir de mes dates de vacances, échanger des nouvelles régulièrement, discuter des modalités de relation...)

Voilà quelque chose de très important pour moi. En amitié, je fait de la meta-relation : j'aime discuter des modalités de la relation, nommer ce qui se vit, mettre des mots sur les choses, être explicite, discuter de nos besoins dans la relation, se parler de nos jalousies (ne pas faire comme si ça n'existait pas en amitié), etc.

J'aime aussi que la relation soit incarnée, ne soit pas une relation_sans_corps. Qu'il puisse y avoir du tactile, de la tendresse, idéalement de la co-nudité (et même pourquoi pas de la sensualité ou du sexe, parfois). Des co-dodos aussi, pourquoi pas.

Bref dans revaloriser l'amitié, il y a aussi cela : venir y mettre des choses, que par habitude (ou norme sociale) on réserve au couple.

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 13h42

MPB
Et pour ma part, je me rends compte que les frontières entre amitié et amour sont bien plus poreuses que je ne le pense, à tel point que je considère qu'en fait, nos rapports avec tous les gens qui nous entourent ne sont que de l'amour, sous différentes formes.
(…)
D'ailleurs, beaucoup de gens disent parfois "mon mari est aussi mon meilleur ami", dans cette dimension de "confident".

Oui,

il y a souvent de l'amitié dans ce que les gens nomment relation_amoureuse_de_couple. Pas au début, mais au bout d'un moment. Et c'est souvent le plus beau. Mais alors pourquoi en passer par l'amour-amoureux ? Allons directement au plus beau !

il y a de l'amour dans ce que les gens nomment amitié (ou parentalité, ou etc) du moins quand elle est suffisamment développée et assumée/revendiquée.

Les concepts gagnent à être poreux.
Ça pourrait se traduire dans la définition.

Amitié : forme d'amour… etc

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Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 13h13

MPB
Pour le fait de se prioriser, en fait sur le papier je suis entièrement d'accord, ça dépend juste de comment et à quelle intensité. Exemple : imaginons, je suis très casanière et ma compagne adore sortir. Un soir elle me propose d'aller voir des potes ensemble, j'ai la flemme : si je m'écoute, je mets mes besoins en premier, je ne sors pas, elle oui. Potentiellement je passe à côté d'un chouette moment qui m'aurait énormément plu ! Je veux dire, on confond parfois "se prioriser" et "sortir de sa zone de confort", ou alors "faire plaisir à l'autre en faisant quelque chose que je n'aurais pas fait de moi-même" et "mon dieu cette personne va me transformer entièrement et je vais perdre mon identité". Je ne sais pas si je suis très claire ! Mais parfois, je trouve qu'en restant campé.e sur des positions, on passe à côté de possibilités d'évolution. Évidemment, je ne parle pas là de choses qui mettent notre santé mentale ou physique en jeu. Mais d'aspects où l'on peut mettre de l'eau dans son vin, même si ça coûte un peu, alors que ça fait plaisir ou rassure l'autre vingt fois plus que notre "effort", qui finalement peut ne pas en être un devant ce résultat.

Toutafait, c'est selon les contextes.
Mais je trouve ça important aussi de ne pas
De désacraliser le "faire c'est vivre", le "sortir de sa zone de confort" en tant que but en soi, etc.
Perso je préfère la lenteur (élargir sa zone de confort plutôt qu'en sortir / big warning sur ça, car zone_de_confort = aussi, zone_de_consentement, donc en sortir, non). Souvent je préfère ne pas faire. Et j'aime ça chez moi. Dans l'exemple que tu donnes je resterais probalement à la maison.
Faire et sortir c'est aussi des fois passer à côté de possibilités d'évolution. L'introspection me fait évoluer. Les moments doudou de qualité à très peu au coin du feu aussi.
Mais j'entends quand même ce que tu dis. S'ouvrir au monde (et au monde de l'autre) c'est chouette aussi. Tant que c'est une invitation et pas une injonction.
Par ex enfant/ado et même adulte je déééééééétestait qu'on me dise "allezzzz, vient danser". Le bonheur de l'autre n'est pas mon bonheur. Foutez-moi la paix. Et on n'est pas obligé de faire tous et toutes pareil.
Une invitation c'est autre chose, c'est prendre le temps de comprendre comment proposer à l'autre, c'est proposer sans imposer, etc. C'est chercher la zone de congruence entre nos envies respectives. Je trouve qu'on met globalement trop peu d'énergie à ça : inventer de nouvelles manières de congruer ensemble.
Donc juste proposer d'aller voir des potes ensemble, bof. C'est ton envie, pas la mienne. Et j'aime pas cette culpabilisation et cette fausse évidence sur "sortir" serait mieux que "rester", "bouger" mieux que "se poser". etc.

MPB
si l'autre n'est pas prêt.e à trouver un compromis ou venir vers moi, je vais tendance à prendre cette posture moi-même, pour avancer ou par peur de perdre la personne (et je ne dis pas que c'est bien).

Et c'est là où à la fois :
- ça me fait un gros warning de : tu ne t'écoutes pas, tu ne respectes pas tes limites, tu t'auto-dissout dans la relation
et en même temps :
- je sais comment le monde genré fonctionne, et j'ai conscience qu'on est pas tous et toutes au même endroit, et que ce sont tjs les même qui 'se forcent' à prendre soin des autres ; et ça me crée un peu d'empathie pour être moi-même plus à l'écoute, plus solidaire, …et peut-être pour aller chercher, non pas le compromis (la compromission ?) …mais le plus de bonheur cumulé (ton bonheur +mon bonheur) ; ce que un peu tu nommais aussi avec ton "vingt fois plus".

MPB
Quand je te lis, j'ai l'impression que tu as quand même laaaargement avancé là-dessus, du moins que la volonté est là !

J'ai tendance à estimer que ce n'est pas à la moi de le dire (mais aux personnes qui relationnent avec moi). Mais oui j'ai bougé, c'est sûr (faut dire, que je pars de looooooin !). Après, ben, je parlais aussi au passé, et un déficit de départ, ça ne se comble pas en quelques mois, ni même en quelques années (et des fois j'ai aussi la flemme de le combler ou la 'nostalgie' d'un temps passé, +"simple", même si moins nourrissant, et surtout qui causait des dégâts)

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le jeudi 09 janvier 2025 à 10h47

crest
C'est peut-être un peu hors-sujet mais je pensais justement qu'une autre alternative à l'amour romantique est aussi les relations de groupe (je ne parle pas de sexe).

Merci pour ce partage. Pour moi, ce n'est pas hors sujet. Je pense que le concept d'amitié —bien moins vérrouillé que celui d'amour-amoureux- permet d'y mettre beaucoup de choses.

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Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

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artichaut

le mardi 07 janvier 2025 à 21h58

MPB
Mais "comment rompre" ? On pourrait ouvrir un nouveau fil de discussion, si ce n'est pas déjà fait !

Tu peux grave ouvrir un fil spécifique sur ce sujet passionnant (j'y participerais probablement). Ou bien venir en discuter ici. Comme tu préfères.

MPB
Pour le reste, je différencie l'investissement de l'engagement. Je vois l'investissement plutôt en termes temporels ou émotionnels, voire financiers. En fait pour moi l'investissement c'est conjugué au présent, et l'engagement presque au futur, comme si c'était "dans le futur, j'ai envie de vivre ça avec toi". L'engagement, ça sonne plus "profond", ça fait sans doute tout de suite très sérieux, peut-être que c'est la cause de la peur de certaines personnes qui entendent ce mot. Je pense qu'on peut être investi.e (ou se sentir investi.e) sans être engagé.e., et inversement.

Merci pour cette nuance entre investissement et engagement. Je sens que ça m'apporte de la nourissante complexité.

Me concernant je dirais alors que
- je suis quelqu'un qui s'engage (notamment sur la durée, ou dans les résolutions de conflits)
- je ne suis pas quelqu'un qui s'invesit beaucoup (ou disons que j'investis fort le présentiel, mais peut me lasser très vite du distanciel, et n'aime pas m'obliger à une quelconque régularité)

Pour moi l'idéal de la relation distancielle, ressemble à celle qui se pratique sur ce forum (et qu'autant que possible je tâche de mettre en place sur les applis avec mes proches) : on vient quand on veut, on écrit quand on veut (beaucoup ou peu), on ne s'oblige à rien. On peut laisser une discussion en plan, des jours, des semaines, et la reprendre à tout moment, comme si elle ne s'était pas même arrêtée. Et — en tout cas sur ce forum —, personne ne viendra nous reprocher ni d'écrire trop, ni d'écrire trop peu ; ni d'être trop présent, ni de s'absenter. Écrire beaucoup à un moment, n'est pas un engagement tacite à le faire plus tard. Etc.

Inversement en présentiel, j'aime la pleine présence à l'autre (dans la limite de nos besoins respectifs de souffler). J'ai tendance à me rendre entièrement disponible quand j'invite une personne à se voir. J'aime aussi être en présence côte à côte sans interagir, mais ça n'est pas ma modalité privilégiée.
Enfin ça dépend aussi avec qui. J'ai des modalités interactionnelles assez différentes selon avec quelles personnes.
Soit que je m'adapte à l'autre, soit que l'autre me pompe +ou- d'énergie, donc que ça demande +ou- de moment de repli.
En tout cas cet investissement du présentiel est si fort, que je suis en général incapable de prendre une décision en présence de l'autre. Je dois discuter, puis m'isoler, me retrouver seul, débiefer avec moi-même de ce que j'ai vécu. Et seulement à partir de là, je peux interpréter ce que j'ai vécu et je deviens capable de prendre des décisions.

MPB
cette femme dont je parlais dans mon message précédent, qui disait clairement qu'elle ferait de toute façon passer ses besoins avant tous ceux d'autres personnes

Je fais pour une bonne part, partie de ces gens-là.
Je suis clairement ma relation principale et prioritaire.
En tout cas en cas de gros désaccord, je n'ai pas à réfléchir pour pouvoir trancher : je me priorise toujours.
Et idéalement je souhaite que l'autre fasse de même et ça m'insécurise quand je sens que ça n'est pas le cas, car c'est pour moi un signe que l'autre potentiellement s'oublie dans la relation, et risque de ne pas respecter ses limites.
Je ne dis pas que c'est toujours facile sur le moment quand l'autre le fait, mais globalement ça me rassure sur la relation à long terme.

MPB
être curieuse de ce que vit l'autre et se sentir comprise/entendue/accueillie, sans que l'autre ne doive porter ou subir ça, mais juste dire "ok, je t'entends, je te vois". C'est déjà beaucoup !

Mais oui j'aspire à être capable de ça.
Même si, comme le dit @Alabama, je suis homme, donc avec cette tendance à ériger l'auto-suffisance comme but ultime, et des grosses lacunes en prendre soin.

Globalement prendre soin et demander de l'aide, je n'ai pas appris. Donc il y a un énorme déficit de départ.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le mardi 07 janvier 2025 à 15h07

Ce qui m'intéresse aussi dans l'amitié c'est ce que en négatif la norme définit par la friend zone.

Ce besoin de définir une zone, et de la stigmatiser comme négative.

Pour moi la 'friend zone' c'est la vie !
C'est le consentement avant toute chose.
C'est devenir complice (ami·e·s), prendre le temps de se connaître, de rencontrer nos défauts respectifs, de se raconter nos traumas… avant d'envisager quoique ce soit d'hyper impliquant (sexe, vacances, projets, etc)

Et que cette rencontre, cette 'friend zone' soit le but. …et non pas le sexe, le couple, le mariage, ou je ne sais quoi.

Replacer l'ordre des priorités.
Qu'est-ce qui compte avant tout pour nous dans une relation ?

*
Par exemple, perso, j'aime le sexe, mais ce n'est vraiment pas le plus important.
Je préfère de l'amitié sans sexe, que du sexe sans amour-amitié.

C'est comme un bon repas. J'aime le salé (l'amitié) avant tout. S'il y a du dessert (du sexe) tant mieux, parfois c'est bien (mais parfois c'est décevant aussi), s'il n'y en a pas ce n'est pas du tout grave.

À la créperie je reprends une deuxième crèpe salée, plutôt qu'une sucrée.
On est pas tous et toutes fait du même bois.

*
J'avais bien aimé le titre de ce livre J'aime le sexe mais je préfère la pizza (clic).
Mais j'ai pas aimé le livre.

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le mardi 07 janvier 2025 à 14h35

Je découvre au passage que Wikipédia à une page sur l'amitié homme-femme.

À la fois c'est un concept purement cis-hétéro. À la fois j'ai dû moi-même y avoir recours dans l'énoncé de ma tentative filmographique. Car de fait on vit en contexte cis-hétéro.

Et malgré le biais, je me dis que c'est un bon axe de départ définitionnel : à savoir, une relation dans laquelle il pourrait y avoir amour_amoureux+sexualité (il pourrait y avoir ambiguïté dirait la norme), mais on choisis de faire exister autre chose.
C'est cet autre chose qui m'intéresse (même si dans ma conception, amour & sexe ne sont pas nécessairement exclus de l'amitié, mais d'une part ils ne vont pas forcément de pair, et d'autre part ils sont destitués de leur socle triomphal).

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le mardi 07 janvier 2025 à 14h25

Commentaires sur ces définitions.

Le Robert et Wikipédia ne peuvent s'empêcher de définir par la négative.

J'aime bien la notion de réciprocité de Wik*. L'amour peut être unilatéral (on peut aimer sans être aimé·e en retour), l'amitié serait forcément réciproque… donc quelque chose qui se construit, et non quelque chose qui nous agit. On ne tombe pas en amité. On ne naît pas ami·e·s, on le devient.

J'aime bien que le CNRTL fasse la distinction entre la relation d'amitié… de nature personnelle et de nature sociale. Ce que je trouve plus clair que dans d'autres dictionnaires. Ce qui peut permettre de faire la distinction entre une relation intime (que je préfère à "personnel") et une relation superficielle (mondaine, de politesse) ou affinitaires (politique), pour reprendre les exemples donnés.

On retrouve beaucoup les mots : attachement, affection, sympathie.
Je recense aussi : vertueuse, désintéressée, accueil, bienveillance, engage[ment], inclination, durable.

Il n'y a nulle part le mot intime/intimité.
Mais néanmoins la possiblité que l'amitié soit ardente et "proche de la passion" (amoureuse, évidemment). Mais j'y lis une comparaison à un amour_amoureux voué à se brûler les ailes, plutôt que la vraie possiblité d'une intensité en profondeur.

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le mardi 07 janvier 2025 à 14h08

Le Robert ->
nom féminin
1. Sentiment réciproque d'affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur la parenté ni sur l'attrait sexuel. Se lier d'amitié avec quelqu'un. Vieilli Amitié particulière : liaison homosexuelle.

Larousse->
nom féminin (latin populaire amicitas, latin classique amicitia)
1. Sentiment d'affection entre deux personnes ; attachement, sympathie qu'une personne témoigne à une autre : Être lié d'amitié avec quelqu'un.
Synonymes : attachement - camaraderie - familiarité - intimité

CNRTL ->
substantif féminin.
Relation d'ami.
I.− Les êtres intervenant dans la relation sont exclusivement des animés.

A.− La relation d'amitié est de nature personnelle.

1. La relation a pour objet de créer ou d'entretenir, etc. une communauté de nature affective et vertueuse. Une amitié désintéressée, avoir de l'amitié pour quelqu'un, une preuve d'amitié :
a) La relation affective, même ardente, est généralement distincte en tant que telle des relations familiales ou amoureuses ou des simples relations mondaines
− entre pers. de même sexe
− entre pers. de sexe différent
b) La relation d'amitié peut s'établir à l'intérieur d'une relation d'affection familiale
− entre époux
− entre les autres membres d'une famille
c) La relation d'amitié peut s'établir à l'intérieur ou à la suite d'une relation amoureuse
d) La relation d'amitié nuance de son type d'affectivité des situations, des gestes, des sentiments

2. La relation d'amitié est une relation d'accueil, de bienveillance accordée ou reçue, de service ; par métonymie acte de bienveillance.

3. La relation d'amitié est proche de la passion amoureuse dont elle exprime souvent l'aspect non physique :
a) entre pers. de sexe différent
b) entre pers. de même sexe

B.− La relation d'amitié est de nature sociale

1. Relations mondaines ou de politesse
2. Relations politiques

Wiktionary ->
Étymologie
Du latin populaire *amīcitātem, accusatif de *amīcitas, altération, par changement de suffixe, du latin classique amicitia (« amitié »), dérivé de amīcus (« ami »).

Nom commun
1. (Psychologie) Sentiment réciproque qui engage deux personnes l’une envers l’autre.

Wikipédia ->
L’amitié est une inclination réciproque entre plusieurs personnes n'appartenant pas à la même famille. Elle peut exister entre frères et sœurs par delà les liens de sang. Parfois c'est une amitié de groupe.

• Sentiment réciproque d'affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur la parenté ni sur l'attrait sexuel.

La relation d'amitié est aujourd'hui définie comme une sympathie durable entre deux ou plusieurs personnes n’ayant aucune attirance physique ou psychique. Elle naîtrait notamment de la découverte d'affinités ou de points communs : plus les centres d'intérêt communs sont nombreux, plus l'amitié a de chances de devenir forte.

Elle implique souvent un partage de valeurs morales communes. Une relation d'amitié peut prendre différentes formes ; l'entraide, l'écoute réciproque, l'échange de conseils, le soutien, la critique bienveillante, l'admiration pour l'autre, en passant par le partage de loisirs. Une ou un meilleur(e) ami(e) sert aussi à se confier et avoir confiance.

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