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Pierrot-tango

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PARIS (France)

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Discussion : Poly & LGBT : quels rapprochements possible ?

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Pierrot-tango

le lundi 28 janvier 2013 à 22h50

Boucledoux
sans développer sur ce que je pense sur le fond de ces gens là et des leurs combats, je pense que c'est assez évident, il y a quand même une autre de différence... qui est de fond aussi : ils sont du côté de la norme (et la plus rétrograde en plus) et du pouvoir... ce qui change quand même deux trois trucs : argent, réseaux, médias, ministres (enfin au moins ouvertement dans le gouvernement précédent), églises....

Nous n'avons que nous et notre envie d'inventer notre façon de vivre... contre les normes dominantes. Perso je préfère mais du coup la comparaison est un peu biaisée non ?

Effectivement, moi non plus je ne souhaite pas développer sur le fond de leur combat, retrograde, conservateur, plus que mâtiné d'une religiosité qui me fait parfois paraître pour virulent, voire intolérent vis à vis de toutes les religions dès que la conversation s'engage en soirée... Sur la forme: oui, il y a des limites. Des limites de moyens, d'ancienneté de la cause nous dirons. Cela dit, et c'est peut-etre parce que je suis tout jeune trentenaire, je constate qu'etre anti-ivg à mon âge, dans mon cercle de connaissances donc, est particulierement hors-norme et souvent très mal recu (et tant mieux finalement, meme si je préfère toujours le débat que la simple taxation de reac' pour discréditer... il 'arrive d'ailleurs de soutenir le contraire de ce que je crois vraiment pour susciter le débat).
Je crois que les anti-ivg (je me retrouve à parler d'eux alors que mon but au départ n'etait pas cela... mais pourquoi pas) sont minoritaires aujourd'hui. Très minoritaires. Je n'en sais strictement rien mais à vue de nez, s'il y a 10% de la population en France qui se dit anti-ivg, c'est un max. Mais peut-etre suis-je coupé de la réalité. Des réseaux existent, politiques, ils se meurent peu à peu, me semble-t'il. Mais les irréductibles sont très engagés. Ils utilisent des méthodes de com' qui peuvent être réutilisées. C'était donc mon propos. Arrêtons de parler de ces anti-ivg (ca m'apprendra...), parlons des méthodes de com' des anti-nuclaire si tout le monde est plus à l'aise avec cette cause. Des méthodes de com' tout court. Ou parlons des méthodes de com' des lgbt puisque c'est le thème et que c'est ce qui me semblait etre la seule passerelle envisageable.
Là où je ne peux que te donner raison, c'est que les gens se disant polyamoureux sont bien plus minoritaires que les anti-ivg. Mais ne parlons plus de cette cause dans ce fil, je crois que je polue le débat avec une cause qui ne me plaît guère en plus et que j'ai nommée pour souligner la diff' entre fond et forme.
Enfin, et c'est le plus important: oui, ces anti-ivg ont de l'argent, des réseaux (qu'ils entretiennent mais qu'ils pénètrent aussi (les comités ethiques "etude sur l'embryon" par exemple qui sont nouveaux, l'educ nat' aux USA), ont eu des ministres, ont des églises.
Mais les polyamoureux n'ont ils pas (je n'ai pas de certitudes) des philosophes pour eux, des ecrivains, des sociétés/civilisations anciennes en exemple, des mythes, éventuellement un peu d'argent aussi (un peu), une énergie surtout à vouloir défendre ou surtout faire connaître une cause qu'ils estiment salutaire?

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Pierrot-tango

le lundi 28 janvier 2013 à 17h23

lam

Un exemple de texte parmi d'autres qui se rapproche de ce que je pense.
On ne naît pas hétérosexuel-le, on le devient : et pas toujours !

Et effectivement, c'est intéressant. Je n'ai pas le temps d'y réagir maintenant. Bientôt peut-etre, ou dans un autre fil, pour ne pas être trop hors-sujet.

Message modifié par son auteur il y a 13 ans.

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Pierrot-tango

le lundi 28 janvier 2013 à 16h57

lam

Apparté : C'est pas grave mais je n'ai toujours pas compris en quoi les anti-IVG avaient des méthodes d'actions et de diffusion de la pensée qui étaient intéressantes et dont on pouvait s'inspirer. Moi je connais leurs actions de rue sur le terrain et c'est des prières. Ca ne m'inspire rien mais je veux bien que tu m'expliques pourquoi tu trouves leurs stratégies intéressantes ?

Message modifié par son auteur il y a une heure.

Sur ce point, de facon pragmatique, ils ont des methodes intéressantes parce que plus efficaces que celles des polys. Leur capacité à se faire entendre avant les élections, leur capacité de mobilisation, la déclinaison d'un discours "cohérent" qui puissent être repris par la presse, le principe de hapening qu'ils utilisent régulièrement, leur présence sur le net, l'entrisme qu'ils pratiquent dans les comités d'ethiques, etc. Sans copier, il y a des choses à en retirer me semble t'il. Mais c'est vrai de toutes les causes/idées plus connues/diffusées que le polyamour.

lam
De mon côté suis persuadée qu'on est tous et toutes racistes, sexistes, homophobes.... parce que notre culture est basée sur ces valeurs là, et qu'on ne se construit pas en dehors mais bien dans un cadre social.
Et c'est pas parce que je suis queer et out que je ne continue pas à lutter avec ma propre homophobie intégrée, c'est pas une déconstruction des plus faciles.

Je suis assez d'accord avec cela, c'est ce que je voulais dire par l'aversion assez naturelle de l'Homme, l'etre humain, pour la nouveauté, le changement, l'etranger, le différent, l'autre, etc. C'est intéressant d'en avoir conscience mais le terme "homophobie" même "latente" me semble trop fort et on prend le risque de ne plus savoir comment qualifier un acte ou une pensée "véritablement" homophobe (une crainte ou une détestation des homosexuels, de l'homosexualité). Mais soit, tout dépend de ce que l'on met derrière ce mot.

lam
Je suis d'accord sur le coté subversif d'aimer 'amoureusement' plusieurs personnes à la fois.
Simplement je pense que ce qui choque réside avec la différence d'aimer 'amicalement' plusieurs personnes à la fois, c'est la sexualité potentielle. Je ne dis pas que c'est pertinent, mais pour moi autant avoir les yeux ouvert sur comment et à partir de quoi les polys sont jugé-e-s.
D'ailleurs quand je rencontre un-e nouvelle amie-amante pas poly, c'est pas la question de l'amour platonique mais bien de l'amour charnel qui pose question.

Oui, mais paradoxalement, il semble bien plus reconnu et accepté "la faiblesse" d'un homme par exemple pour le "sexe" (des femmes aussi peuvent etre "faibles"). On accepte bien mieux une partie de jambe en l'air qu'une relation dite amoureuse. En fait, la société accepte plus facilement du sexe pur (si tenté que cela existe) en dehors du couple que le fait de "faire l'amour", et surtout d'accepter des nouer des relations amoureuses avec des personnes à qui on laisse l'entiere possibilité de faire l'amour (pas juste du sexe...) avec d'autres personnes. C'est pour cela que je trouve que ce n'est pas le sexe qui est subversif mais bien le sexe avec sentiments, donc les sentiments puisqu'ils sont l'élément spécifique aux polys. Le polyamour est selon moi bien plus subversif que le libertinage, que DSK qui s'envoit des call girls, qu'Ardisson qui nous vend l'échangisme... J'irai plus loin: qu'un homme aille chercher simplement de la tendresse dans les bras d'une autre femme que son épouse, voilà qui choque plus qu'une relation sexuelle après une soirée bien arrosée en voyage avec des potes dans je ne sais quel supermarché du bonheur que sont les stations balnéaires espagnoles. (c'est gratuit, je n'ai rien contre l'Espagne en général...). Cela choque plus qu'un patron s'envoyant sa secrétaire ou une patronne son dernier petit stagiaire. Voila ce qui choque mes amis lorsque je parle de polyamour. Ils reconnaissent une faiblesse de la chair mais assurent une fidélité "sentimentale" à toute épreuve. Donc une fois balayé le besoin libidineux, on en vient à parler de sentiments et c'est là que les yeux s'agrandissent, c'est là que la gène affleure. Ceux qui s'arretent à la fidélité physique n'ont jamais été amoureux (mais qu'est-ce qu'être amoureux...). Bon, j'assène... Ce n'est que mon avis. Et peut-etre que je ne serai plus d'accord avec moi-même dans une demi-heure.
Et bien merci pour tes réponses. Je vais aller lire le lien que tu m'indiques.

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Pierrot-tango

le dimanche 27 janvier 2013 à 21h17

lam
Hum. Ca fait pas mal de fois que ça sort ce truc, j'ai l'impression que ce qui fait peur à plusieurs personnes c'est de se taper le stigmate des LGBT : "être des déviant-e-s sur le plan sexuel et relationnel". Pour moi ça illustre bien l'homophobie latente présente chez chacun-e de nous.

J'aimerai bien qu'on m'explique ce qui pose problème à la société vis à vis des polys : est-ce que ce n'est justement pas de vivre sa sexualité et ses relations de manière différente ?
Pour rappel les queers ont toujours à se justifier sur leurs mœurs, et sont soupçonné-e-s de frivolité, d'être focalisé-e-s sur le sexe.... un peu comme qui ?

Bonsoir.
Non, franchement, sur ce point, ce n'est franchement pas ce que je veux dire. D'ailleurs, je n'ai jamais considéré les gens qui ne sont pas uniquement hétéro comme déviants, pas au sens péjoratif du terme en tout cas.
Je refuse d'etre taxé d'homophobe, même latent. Je reconnais ne pas bien connaître, je ne me pretends pas spécialiste et je ne suis pas là pour te donner une lecon. Comme tout ce que je ne connais pas bien, je peux me tromper donc. Et même si l'Homme a probablement toujours une crainte de l'inconnu, de l'etranger, du différent, partir sur de l'homophobie ici me semble exagéré.
A propos de ce qui choque la société, je crois pour ma part que c'est de pouvoir aimer simultanement plusieurs personnes, l'amour ayant différentes composantes, et je pense que pretendre avoir des sentiments amoureux (sans sexe forcément...) choque veritablement plus. C'est cette dimension que je trouve subversive, pas le sexe.

Tu dis:
"Je n'ai pas dit l'inverse, heureusement que ça arrive à des hétéros d'ailleurs. Mais quand tu sors du schéma 'homme-femme', basé sur une vision de binarité complémentaire, tu vis de fait une vie sentimentale hors-normes même si elle est monogame."

Et bien soit. Nous ne sommes pas d'accord. Je crois que la nature des sentiments (de la vie sentimentale si tu veux) n'est pas différente parce que lesbienne, gay, trans, hétéro, etc. Meme les heteros ne fondent pas leurs sentiments sur cette binarité soit disant complementaire. Les religions et quelques grecs anciens, philosophe, ont essayé de nous vendre ce modèle en l'étayant. Mais si le concept de "moitié" existe, ceux qui croient vraiment en l'âme soeur, peuvent y croire en étant homosexuel aussi. Apres, peut-etre ne parlons nous pas de la meme chose: si tu appelles "vie sentimentale" l'ensemble de la relation, effectivement c'est hors-normes, évidemment. Quand je parle de "sentiments", je parle de l'attachement, la tendresse, la complicité, l'envie de protéger, l'admiration, etc. Je m'inspire de ce que je vois autours de moi: un couple d'ami gay se portent, l'un à l'autre, des sentiments tout à fait classiques, dans la norme de ce que ressentent deux personnes qui s'aiment, chaque relation étant différente par ailleurs.

lam

Je n'ai pas dit non plus que c'était pareil d'être poly ou d'être LGBT. Je suis bien placée pour connaitre la différence. Merci de ne pas m'expliquer ma réalité comme si je ne comprenais pas ("rien à voir avec l'homosexualité"), ni de généraliser sur ce les autres pourraient/devraient faire ("Sur le plan de la communication : il se trouve que les anti IVG sont bien plus médiatisés que le polyamour. Vous pourriez donc apprendre d'eux, je le crois."). Je pense avoir clairement exprimé pourquoi moi ça ne me parle pas. Pourquoi ne pas parler de toi, et expliquer en quoi toi ils t'inspirent les anti-IVG, et quelles idées ça te donne ?

Je te trouve bien susceptible. Je suis désolé de t'avoir donné l'impression de vouloir t'apprendre ta réalité. Je trouve que le "rien à voir avec l'homosexualité", dans le paragraphe est plus une manière d'enfoncer le clou sur ce que je raconte, qu'un propos dédaigneux contre toi. C'est plus de la rethorique qu'une attaque personelle. Je ne te connais pas, je n'ai rien contre toi.
La fixation que tu fais sur les anti-IVG montre que tu n'as pas compris ce que je disais (ou que je me suis mal exprimé): je te parle de forme, pas de fond. J'ai nommé plusieurs causes, ces causes ayant une visibilité plus importante que les polyamoureux. Tu balaies cela parce que "prier pour des foetus", c'est pathetique ou révoltant et qu'il faut pouvoir disposer de son corps. Ce n'était simplement pas mon propos. Par contre, l'idée de hapening, de formalisation de la pensée pour la rendre diffusable, d'une forme d'entrisme dans les médias, dans les différents cercles d'influences (franc macon, parti politiques, syndicats, les think tank...), tout ceci non pas pour manipuler qui que ce soit, mais pour informer et donner aux très jeunes la possibilité d'entrevoir une autre facon d'aimer, et bien oui, tu peux apprendre de toutes les causes (je disais "vous pourriez en apprendre" parce que je te vouvoyais, pas pour donner une lecon aux polyamoureux...). Et j'ai bien dit, tu peux apprendre, pas "tu dois". Peut-etre sais-tu tout ce qu'il y a savoir à ce sujet, je le dis sans ironie. Tu es peut-etre une experte en communication/diffusion d'idées subversives/novatrices au sein de notre société.

lam
Je me demande si tu connais des homos qui n'ont jamais justifié de leur orientation sexuelle ? Jamais argumenté ? Parce qu'illes peuvent pas ? parce que personne ne le leur demande??? ?
Si t'as des exemples ca m'intéresse... Bon je trashe un peu mais franchement c'est fatiguant pour moi le regard essentialisant-condescendant à la sauce "c'est pas ta faute, t'as pas choisi"...

Ca ne me viendrait pas de demander à un ami (ou pas ami d'ailleurs) homo de me justifier son orientation sexuelle. Je pourrai être curieux de sa prise de conscience, des évolutions de ses orientations,... Moi meme je me pose la question de savoir pourquoi je ne suis pour l'instant que hétéro. Je n'en sais trop rien. Oui, la norme, la culture,... Mais je ne le ressens pas ainsi. De plus je ne saurais pas argumenter auprès de quelqu'un qui me demanderait pourquoi je préfère les femmes... Je ne sais pas pourquoi je préfére les femmes. J'ai par contre l'impression de savoir pourquoi je trouve le polyamour, ce mode de vie, plus intéressant que la stricte monogamie, je pourrais argumenter à quelqu'un qui me dirait que je suis un déviant par exemple. Bon, je n'attends donc pas d'un homosexuel qu'il justifie sa préférence. Je ne considère pas que c'est une faute dont la gravité serait allégée parce que "pas choisi". Je trouve pénible de devoir subir tes accusations au lieu de parler de sujets plus intéressants.

Car je pense effectivement que j'ai dû me tromper. Je ne suis plus certain de cette distinction entre état/orientation sexuelle (état qui peut évoluer) et comportement/poly. Parce que c'est vrai que je n'ai pas l'impression finalement de choisir. Je m'y reconnais aujourd'hui mais cela a été une intuition bien plus ancienne. Donc c'est vrai que, quelque part, je ne le choisis pas. En fait, après réflexion, j'ai le sentiment d'etre parti du postulat intuitif que nous sommes tous des polyamoureux potentiels et que ce serait donc plus un comportement qu'un état particulier. Mais on peut certainement aussi soutenir que nous sommes tous individuellement multiples pour ce qui est des potentielles orientations sexuelles, donc là aussi je me suis certainement trompé.
Pourquoi condescendant? D'ailleurs, en quoi le fait de se reconnaître homo, par essence, depuis "toujours", sans l'avoir choisi, pourrait susciter de la condescendance? Que mes propos puissent etre maladroits, peut-être. Mais tes procès d'intention sont inutiles.
Tu choisis d'etre out ou pas, c'est évident, mais l'opposition n'est pas ensuite entre inné ou choisi: un élément de ton intimité peut n'être ni inné, ni choisi. On peut devenir (l'acquis) hétéro sans l'avoir choisi, je crois. C'est cela que j'appelais un "état".
Cela m'intéresse. Je n'ai pas choisi d'etre hetero, mais ce que dis Boucledoux qui explique qu'il est parvenu à une déconstruction volontaire pour aboutir à une forme de bisexualité m'intéresse. Je ne sais pas vraiment comment entamer cette déconstruction que je trouverais salutaire. J'y ai déjà songé mais les fils se perdent probablement dans ma prime enfance. J'y parviendrai peut-etre par des lectures, des rencontres, etc.

Message modifié par son auteur il y a 13 ans.

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Pierrot-tango

le dimanche 27 janvier 2013 à 15h19

Boucledoux
Je voudrais répondre là dessus et sur la différence entre orientation sexuelle/état (ce que je comprends comme quelque chose qu'on est par "essence") et polyamour/philosophie (c'est à dire un choix, réfléchi conscient.)

Je ne me reconnais pas du tout dans cette opposition et je crois qu'il y a mille façons d'être et de devenir polyamoureux comme il y a mille façon d'être et de devenir homo/lesbienne/bi.

Mon expérience personnelle est même carrément à l'opposé de la manière dont tu présentes les choses : l'idée de la non-exclusivité, de la relation amoureuse comme quelque chose de non enfermant, de la non appartenance et de l'autonomie de l'autre (ce que 25 ans après je range sous le nom de polyamour) c'était une évidence pour moi, instinctive et non réfléchie à l'adolescence, avant même mes premières expériences amoureuses réelles, avant surtout les réflexion philosophiques et politique construites par dessus.
Mes attirances bi, c'est arrivé beaucoup plus tard, et plutôt comme le résultat d'une déconstruction volontaire, réfléchie, d'un choix ou d'une philosophie si tu veux...

Pour d'autres, c'est le contraire... alors en tirer des généralités sur ce qui est un "état" ce qui est un "choix" ou une philosophie...

Ce qui me semble c'est que pour les poly comme pour les lgbt, ce qui est toujours un choix, c'est la manière dont on choisis de l'assumer, de le revendiquer, d'en faire un discours politique, politique au sens ou il porte un sens qui signifie quelque chose pour et sur la société dans laquelle on vit et la place qu'on a envie d'y prendre. Et c'est peut-être là aussi que les deux se rejoignent...

Finalement, je suis d'accord avec ce que tu expliques. Probablement que je n'arrive pas assez à affiner mon intuition qui est que l'on cherche des passerelles entre deux choses très différentes; j'y reréfléchirai. Peut-etre que le fait de discuter des éventuelles passerelles est déjà prendre le risque de formuler des généralités sur les polys ou lgbt.
Lorsque je parlais d'inné ou d'acquis, je suggérais justement que l'orientation sexuelle est un état, mais un état qui peut donc évoluer, changer et même probablement être déconstruit volontairement par un travail sur soi. C'est vrai. Je pense avoir été capable de pluriamours et confronté à de douloureux dilemnes avant même d'en avoir connu le nom. J'ai cherché à remedier à quelque chose qui n'est finalement pas une "malformation". Je fais le choix aujourd'hui de l'assumer, de développer une philosophie autours de cette intuition.
Enfin, je suis d'accord sur ce en quoi se rejoignent les polys et lgbt à la fin de ta réponse: la formulation d'un discours "politique", en écho à ce qu'est la société, à ce qu'on pourrait lui souhaiter ou au moins lui donner à connaître, mais justement, ce point n'est pas spécifique à ces deux causes. On en revient à de la "com", à la formalisation d'un discours politique. Pourquoi, pas, c'est une passerelle, un enjeu commun.

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Pierrot-tango

le dimanche 27 janvier 2013 à 13h03

lam
Non je ne trouve pas que les anti avortement et les LGBT soient comparables.. pour moi le polyamour c'est aussi de pouvoir disposer librement de mon corps. Et je ne pense pas que les anti IVG qui prient pour les fœtus morts aient quelque chose à m'apprendre par ailleurs en termes de méthodes de communication.

Donc par rapport aux anti-avortements que j'ai mis dans ma "liste" de mouvements combattants pour des causes diverses... Ne vous méprenez pas. Je ne voulais pas rentrer sur ce terrain de savoir si c'est bien de prier pour des foetus et oui je suis d'accord avec vous sur la liberté de disposer de son corps. Sur le plan de la communication: il se trouve que les anti IVG sont bien plus médiatisés que le polyamour. Vous pourriez donc apprendre d'eux, je le crois. Ils font du prosélytisme, vous ne voudriez pas en faire, je n'en fais pas de mon côté non plus. Mais cette idée de polyamour est encore très, trop confidentielle. C'est dommage. Donc il y a beaucoup de causes dont vous pourriez apprendre sur la façon qu'elles ont de communiquer. Même de causes qui vous révulsent.

Le point le plus intéressant restant les éventuels points communs et spécifiques :
Tout d'abord, je ne vois pas l'évidence dans le fait que ne pas être hetero soit envisager "l'autre" différemment de la norme. La différence dont je parle, elle est dans la perception du "couple", monogame, notion qui n'est donc pas sexuée, pas genrée. Une notion qui ne dépend pas de l'orientation sexuelle. Cette différence, elle réside dans le fait de s'autoriser un nouvel amour qui ne détruit pas le précédent, se confronter à la jalousie plutôt que de la subir… Rien à voir avec l'homosexualité. Le seul point commun est éventuellement d’avoir été capable de s’écouter pour mettre sa vie en accord avec un ressenti, un état… Les végétariens font de même… Rien de spécifique aux polyamoureux et aux LGBT (c’est pratique mais c’est moche ce sigle tout de même…).

Vous dites: "Et ça souligne deux points communs : n'avoir ni une sexualité, ni une sentimentalité conformes à la norme en vigueur (hétéro-monogame).". Je ne suis pas expert ès homosexualité. La plupart de mes connaissances homo sont monogames. Leur "sentimentalité" est dans ce que vous et moi appelons la "norme": un amour, fidele, physiquement et surtout sentimentalement à une seule personne. La norme quoi....

Vous dites:
" Ne pas être hétéro c'est aussi se décaler des normes de genre, et envisager les autres de façon différente. Ce qui implique avoir une vie sentimentale différente. ". Pour ma part, je pense que l’on peut « se décaler » des normes de genre sans avoir une vie sentimentale hors-norme. C’est le point précis sur lequel nous ne sommes pas d’accord. Finalement, je comprends l’orientation sexuelle comme un état (qui peut évoluer / quelque soit l’acquis par rapport à l’inné) et le polyamour comme un comportement: etre homophobe revient à nier l'autre dans son essence, denigrer le polyamour est un choix philosophique (pas éclairé selon moi...). Je crois que l'on peut argumenter pour le polyamour, on argumente pas pour justifier de son orientation sexuelle. Cette différence fondamentale me fait dire qu’il n’y pas plus de passerelles qu’avec n’importe quelle autre « cause ». Et surtout, cela brouillerai le message des polyamoureux si dans l’esprit des « gens », le polyamour devenait un "type" de sexualité. Ce serait infiniment réducteur.

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Pierrot-tango

le samedi 26 janvier 2013 à 22h47

Bonsoir à tous.

Discussion intéressante mais il y a un point que je ne comprends pas. J'ai découvert cette idée de polyamour récemment, ai toujours finalement eu l'intuition que j'étais un pluriamoureux, j'explore depuis peu cette philosophie de vie, etc. Bref, de ce que j'ai saisi du polyamour, de ce que j'en ressens surtout, c'est que l'orientation sexuelle n'a absolument rien à voir avec le choix, le désir de vivre des amours plurielles. J'enfonce peut-être une porte ouverte, mais s'il s'agit de profiter de leur capacité de mobilisation, il y a plein de combats dont on peut s'inspirer et autres que ceux, très divers en plus, des mouvements dits LGBT. A ce compte, les polyamoureux pourraient se rapprocher des associations antiracistes, de protection des animaux, des anti-nucléaires, des anti-avortements... s'il s'agit simplement de copier des méthodes de communication.

Je ne vois pas vraiment les problématiques spécifiques et communes aux LGBT et polyamoureux. Si vous pouvez en nommer une, j'en suis curieux.
En fait, je pense qu'organiser des passerelles, des discussions, des rencontres, c'est toujours enrichissant, évidemment. Mais si ce n'est que c'est d'actualité, je ne vois pas l'intéret de choisir les combats menés par les mvts LGBT. Le risque est bel et bien de reduire un peu plus le polyamour à une forme de sexualité, des propos déjà trop souvent entendus lorsque j'en discute autours de moi. Alors qu'il me semble que le défi est bien dans le mélange sexe/sentiment/complicité et je prèche des convaincus ici. Que les polyamoureux aient une vie sexuelle différente de la "moyenne", certes. Mais ils ont surtout une vie sentimentale différente. Une facon d'envisager l'Autre qui est différente.

Les discriminations dont ont pu violemment souffrir les homos/trans... sont sans communes mesures avec ce que les polyamoureux peuvent essuyer de sourires narquois, grivois ou plus souvent un peu gênés. Il faut faire connaître le polyamour, je suis pour, sans vouloir le vendre. Je ne vois pas non plus de défi commun et spécifique en terme de discrimination non plus. Voici mon point de vue.

Je voudrais finir en disant que je vais manifester pour le mariage pour « tous » parce que je les ai trouvé trop nombreux lors de la manif' "contre". Je trouve pourtant que ce mariage pour tous entérine une institution terriblement corsetée. J'aurais préféré l'abolition pure et simple du mariage. Qu'on laisse les catholiques/juifs/musulmans et tout le toutim se marier devant leur dieu s'ils le souhaitent, je voudrais que devant l'état, on puisse faire reconnaître une union bien plus multiforme que le couple, qu'il soit hétéro, gay ou triste. Et si le problème, ce n'était pas une crispation autours d'un mot, juste un mot: le mariage. Quel malentendu ce serait... et que d'énergie gaspillée. Mais je m'égare, ce n'est pas le sujet.
A bientôt.

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