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Comment en finir avec la culpabilité?

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Profil

PolyEric

le lundi 27 février 2012 à 22h08

Popol
OK, j'ai capté ton point de vue, je crois.

A priori, non.

Popol
Sur la même lancée : qu'est-ce qui te dérange dans la relation que tu décris ?

Rien ne me dérange. Je trouve juste que la liberté est insuffisante.

Si les mimiques d'un partenaire évoquent une souffrance, je manque de bonheur, si tu veux. Et si les mimiques évoquent une remontrance, je me dit que si l'on me reproche quelque chose, c'est pour pré-justifier un défoulement qui ne va pas tarder à venir, donc je m'inquiète. J'appelle ça une liberté "payante".

Popol
Que ce quelqu'un qui est d'accord de t'accorder de la liberté, n'en ait pas la même conception...

Ce n'est pas sur la notion de liberté qu'il y a une différence de conception, mais sur le bonheur.

Popol
.... elle te répéterait que tu fais ce que tu veux, mais d'une manière qui te culpabilise... et en quoi elle te culpabilise).


Je te répète que ce n'est pas de la culpabilité. Au début, je croyais que s'était de la culpabilité, et j'essayais de m'en débarrasser, mais, ce n'est pas possible de s'en débarrasser parce qu'il n'y a pas de culpabilité, juste de la frustration, de la tristesse, etc. Il n'y a pas de truc que je m'invente, il y a juste un truc qui manque, et ça, c'est l'autre qui ferait bien de l'inventer, à défaut de l'avoir en lui.
Penses tu que la liberté est la seule chose qui compte ? Moi non.

Ce n'est pas en me ramenant toujours sur un point de vue qui fait semblant d'ignorer qu'il y a autre chose que la liberté et la culpabilité dans la vie, qui te permettra de comprendre, si toutefois, c'est ça que tu cherches, comprendre.

Popol
Et je pose la question, parce que ce qui revient régulièrement dans les fils, c'est la quête - à mon avis vouée à l'échec la plupart du temps - de quelqu’un qui a exactement les mêmes vues polyamoureuses, comme en garantie de paix des ménages. Alors que tout reste à faire... amoureusement parlant.

Déjà il ne s'agit pas d'avoir seulement la paix (peut-être qu'à force de te le répéter, ça va rentrer).
Ensuite, tu évoques les divergences entre vues polyamoureuses, alors que je ne parle que d'une de ces vues. Si cette vue là, manque, alors tout est dépeuplé, et si cette vue là est présente, alors tout est possible (ce qui est différent de tout est acquis). Et cette vue dont je parle, c'est la vue selon laquelle le polyamour est une évidence. C'est à mon sens la seule qui doit être nécessairement partagée. Les autres divergences, effectivement, peuvent cohabiter (à mon sens).

Popol
D’un autre côté, on a quand même ici quelques exemples encourageants au sujet de la cohabitation paisible de ces différences au sein d'une paire d'amoureux, chez les polys comme chez les monos.


La paix, toujours la paix. Il n'y a que la paix qui t'intéresse.
Je ne dis pas que le bonheur est dans la guerre.
C'est facile de comprendre que dans la paix, on peut s'ennuyer à mourir.
Autrement dit, la paix est nécessaire mais pas suffisante.

Popol
Perso, j'ai plus foi en une histoire avec une personne qui accepte mon polyamour tout en se vivant comme mono avec moi, et me prouve tous les jours que soit elle est en paix avec ça, soit elle se débat avec un bout de problème que ça lui pose sans se cacher ni me cacher-la merde-au-chat.

Perso, quelqu'un qui accepte, ne me convient pas.
Il me faut quelqu'un qui en a envie, qui le veut, et qui fait tout ce qu'il faut pour que ça aille.

Popol
La culpabilité là-dedans, elle peut surgir à partir de l’imagination, et non pas de quelque chose de réel. Une personne culpabilisable culpabilisera, quelle que soit l’assurance que lui donne son partenaire que tout va bien. Donc je trouve que c’est en soi un truc assez prioritaire à bosser, Anouk, et je comprends l’ouverture de ce fil dans ce sens : ça fait tellement partie des meubles de famille qu’on se trimballe qu’on finit souvent par le considérer comme une fatalité.

Et si ce n'est pas de la culpabilité ?
Perdre 15 ans pour s'apercevoir qu'il nous manquait tout simplement un truc essentiel ?

Popol
Ce que j’ai décrypté pour ma part, c’est que tant que j’ai eu besoin de pouvoir démontrer que j‘en ressentais, c’était pour continuer à faire partie d’un groupe social ou familial : je prouvais que j’étais «  dans la norme », que j’avais les mêmes fils rouges moraux.

Du moment que la libération de la culpabilité est survenue, il y a eu exposition automatique de ma manière différente de penser les rapports sociaux en général. Et cette libération .....m’a redonné un élan incroyable, inattendu, comme une quatrième dimension totalement insoupçonnée.

Résoudre ce genre de problèmes donne accès à certains plaisirs, mais pas à tous. L'amour se vit au moins à deux. Pour faire l'amour, on dépend donc des autres. On peut libérer toute sa tête, que le problème n'est qu'à moitié réglé. Si la tête de l'autre est toujours aussi coincé, que vas faire Anouk dans ce cas là, continuer sa psychanalyse à l'infini ?

Popol
Ma manière de communiquer est devenue plus abrupte, elle est parfois perçue comme ça en tout cas, mais la plupart de temps, ce qui m'est reflété c'est "merci de la franchise". Comme le bénéfice que j’en retire dépasse toutes mes espérances en matière de liberté, alors le jeu en vaut trèèèèèèèès largement la chandelle.

Voilà Popol qui donne des cours sur la franchise.
Je suis d'accord que la franchise, et l'authenticité sont nécessaires.
Mais j'ai quand même du mal à piger comment tu fais pour être franc et authentique en mentant (car si j'ai bien compris, tu es un adepte du mensonge). S'agit-il de mensonges visibles qui disent la vérité sans la dire ? Explique voir comment tu arrive à faire ce tour de passe passe, stp.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Popol (invité)

le lundi 27 février 2012 à 22h42

Ben ça m'intéresse pas trop tu vois. D'abord parce que j'en parle assez ailleurs, et en démêlant ce qui paraît contradictoire mais ne l'est pas... ensuite parce que ce n'est pas avec moi que le conflit que tu évoques va se régler. Tout comme tu poses ton expérience ici sans lire le reste des réponses, je vais m'autoriser à enjamber les derniers échanges pour me recentrer sur le sujet du fil.

Une partie de ce que tu racontes est intéressant pour répondre à Anouk, et c'est là que je raccroche mes bidons: Anouk, je suis en accord quand tu dis que la plus belle maxime reste rationnelle, mais que l'émotionnel ne s'en satisfait pas (à peu près).

Si on ne peut pas réprimer l'émotionnel, alors autant le travailler: à ton avis, pourquoi le petit air triste et résigné de ton partenaire arrive-t-il à te faire sentir mal?

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yellow

le lundi 27 février 2012 à 23h15

Bon, moi je demande un break. Vous savez la pause en plein match où il fait bon se dire "ouahou quelle tension, quel, jeu, quelle intelligence..", avant de repartir tout à sa joie de continuer à vivre ce temps fort. Et j'aime pas le foot ou autre sport à la tv. Mais j'aime beaucoup vous lire tous. ça me ravit de voir des gens qui réfléchissent autant sur eux, leur vie, leurs buts... Parfois aussi, faut faire une pause parce qu'on est tellement exigeant, passionné, qu'on en devient un peu incisif. Dans la vie en général d'ailleurs...

Dites, pour moi ça appelle cela: est-ce que devant la difficulté de l'amour, au sens où nous l'entendons ici car il y a bien quelque chose qui nous lie, est-ce qu'on n'aurait pas tous nos ptites techniques (sans côté péjoratif)? Popol qui a conquis une liberté bien affirmée, cette force-là fait plaisir... mais on ne peut pas suivre le même chemin, ça dépend de sa psychanalyse perso (avec ou sans psy...). Quant à Eric, dont je me sens proche dans le ressenti, il semble avoir un idéal passionné, et de chercher (l'histoire ne dit pas dans ce fil s'il a trouvé, et je n'ai pas besoin de savoir) la (La) personne, qui lui permettra d'aimer tous ceux qu'il voudra, La personne qu'il pourra admirer de faire la même chose. Finalement, ne recherchons-nous pas quelqu'un qui comprenne, et pour comprendre, eh bien malheureusement il faut le vivre, dans ses tripes, et puis le faire dans son quotidien, et puis jouer à cela entre amants, faire exploser tout ce bonheur-là d'être libre, mais vraiment libre, d'être, de jouir, de penser, d'espérer... Bon je m'emballe. Mais tous ces sentiments (ah ce que c'est beau, bon, vivant, artistique même!!), s'ils sont tout nus, tout seuls, on les sent se ratatiner, on aimerait les vivifier au contact de quelqu'un qui les vit tout autant, n'en a pas peur, désire en nous cela... nous aime pour nous-même snif...
J'aime lire Popol qui dit merde à tout bout de champ, sa façon à lui de se battre pour ce trésor gardé vivant. Et Eric qui râle parce qu'il n'y a pas assez de gens... artistes allez je résume comme ça. Artistes de l'amour (prétentieuse!). D'ailleurs je suis sûre que si la société avait fait naître des polyamoureux en plus grand nombre et sans pudeur, on ne rêverait plus de La personne, mais de toutes celles avec qui on partagerait notre vision du bonheur. Du plaisir de la vie. De la saveur des choses, même dans les plus basiques activités (mon match plus haut).
Ah ce temps n'est pas encore là. Mais, et il y a un mais, chers vous deux: moi si je crois à un instant x de ma vie que c'est en arpentant la montagne avec bagage et bébé dans le dos que j'y trouverai une plus belle vue et avec tout le matos qu'il faut pour y rester un peu, ben j'aurai vécu un grand truc un peu bête j'en conviens, mais qui fait partie du truc artistique en question. Après ça, peut-être que j'enverrai balader tout le monde en chérissant ma liberté retrouvée en dégringolant l'autre versant (je crois que je garderai bb si je pense lui apprendre quelque chose ou lui faire partager ma joie, mes découvertes..).
D'autres l'ont dit bien avant tout ça, c'est le chemin qui compte...
Ptêt pour ça que le chemin qu'on fait on le voudrait aidé par l'amour. Un amour, des amours, qui aident à être soi. A vivre d'intenses moments, de vrais bon moments... ou à finir en paix sa psychanalyse ;-)
C'est pas faciiiiile..........! Dans mon cas, emmener, élever, redescendre aussi sur terre, ne rien lâcher, être tolérante, c'est l'équilibre qui me va. Avant que la liberté ne dégomme tout ça un jour, qui sait. Puis ptêt qu'il y aura de bonnes surprises. Je suis sûre que si j'y crois, j'aurai au moins le douce illusion d'être une sacrée veinarde, au pire ça arrivera vraiment (les surprises, dans la vie, y'en a quand même plein, surtout quand on insiste avec ferveur...). Bref.

Je voulais vous dire en tout cas, que même si les points de vue divergent, c'est bien passionnant ce que vous essayez de vivre, et l'intérêt du forum est là: nous faire cogiter sur telle ou telle voie, sur tel possible ou pas, et puis apprécier les recherches, le ton, les humeurs, les douleurs... J'trouve ça beau.

Break terminé, j'espère pas avoir dérangé avec mes portes ouvertes. Mais z'avez remarqué, je les ai pas claquées...

bizzz

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lilitu

le lundi 27 février 2012 à 23h50

Yellow
Ptêt pour ça que le chemin qu'on fait on le voudrait aidé par l'amour. Un amour, des amours, qui aident à être soi. A vivre d'intenses moments, de vrais bon moments... ou à finir en paix sa psychanalyse ;-)

(+) Waouh, ben vi, c'est juste ça

et ça aussi:

Yellow

Puis ptêt qu'il y aura de bonnes surprises. Je suis sûre que si j'y crois, j'aurai au moins le douce illusion d'être une sacrée veinarde, au pire ça arrivera vraiment (les surprises, dans la vie, y'en a quand même plein, surtout quand on insiste avec ferveur...). Bref.

Je voulais vous dire en tout cas, que même si les points de vue divergent, c'est bien passionnant ce que vous essayez de vivre, et l'intérêt du forum est là : nous faire cogiter sur telle ou telle voie, sur tel possible ou pas, et puis apprécier les recherches, le ton, les humeurs, les douleurs... J'trouve ça beau.

Merci Yellow pour ce chouette break! Je m'y retrouve beaucoup :-)

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Anouk

le mardi 28 février 2012 à 17h12

C'est riche, tout ça!
Je rejoins Yellow: génial de pouvoir discuter avec des êtres pensants! Car le polyamoureux est enfermé en lui-même non seulement par la bonne morale monogame, mais aussi par l'injonction à ne "pas se prendre la tête" qui a cours en ce moment.

Or, on est hanté par des milliers de problèmes qu'on choisit de nier, ou d'affronter.
Vous m'avez beaucoup aidée. Vous m'avez renforcée dans ma volonté d'affronter. C'est énorme. Car la tentation de cesser de faire des vagues, de rentrer dans le droit chemin, de ménager la paix dont parlent Eric et Popol, d'"arrêter les conneries", comme je dis à mon amoureux, est constante.

Mais veut-il vraiment que j'arrête les conneries?
C'est sans doute ce qu'il aime chez moi. Ma liberté, ma cruauté... C'est là que je répondrai à la question de Popol: pourquoi son petit air triste m'atteint-il? Parce que, pendant un instant, je renonce à ma cruauté, qui n'est autre que mon intégrité. Yellow, d'après son témoignage, semble avoir renoncé à sa cruauté... ça m'a fait réfléchir.
Eric a raison: on a beaucoup de mal à assumer sa liberté tout seul, on voudrait que l'autre ne subisse pas, on voudrait que l'autre soit heureux... Mais il faut sans doute accepter sa solitude. Pire: sa cruauté.

Cependant, j'ai fait une expérience intéressante dont il faut que je vous parle... Mais là, j'ai peur que mon message ne s'efface, alors je me dépêche de l'enregistrer. A plus tard!

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demeter

le mardi 28 février 2012 à 18h42

Ne pas y renoncer... mais où trouver l'énergie pour cela quand rien ni personne ne vient en redonner ?

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Popol (invité)

le mardi 28 février 2012 à 19h45

C'est peut-être parce qu'on dépense trop en vains combats? Revoir ses priorités vu qu'on ne peut compter que sur soi quand on est seul?

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PolyEric

le mardi 28 février 2012 à 22h58

Curieuse définition de la cruauté.
Normalement c'est "Qui aime voir souffrir ou qui aime faire souffrir"
Espérons que ce ne soit pas ton cas Anouk, ou pas totalement du moins.

Si tu penses que c'est de la cruauté, ce n'est pas étonnant que tu penses également que tu ressens de la culpabilité.

Il faut dissocier la vrai cruauté (ressentie par soi, le plaisir de faire souffrir), et la fausse cruauté (ressentie par les autres sans que ça nous fasse plaisir voire en nous gênant).

Il faut également dissocier "faire fi de la souffrance des autres" pour atteindre le bonheur, et "aimer faire souffrir" pour atteindre le bonheur, ce qui n'est quand-même pas la même chose, n'est ce pas ?

On peut avoir l'impression d'aimer la souffrance des autres lorsque l'on se libère et que ça fait souffrir les autres, mais en fait, ce n'est pas le plaisir de faire souffrir qui nous anime mais le plaisir d'être libre. Popol le décrit bien, dans son expérience, il dit même que les autres lui en sont reconnaissant à long terme, ce qui peut paraitre surprenant, mais tout à fait réel. Je suis d'accord avec lui sur le fait qu'aimer être libre ne fait pas de nous des sadiques, et que les autres ne souffrent ni de nous, ni de notre liberté, mais d'eux-même. C'est sur un autre registre que je ne suis pas d'accord avec lui, celui du besoin des autres, car "ne pas être sadique" ne suffit pas à mon sens à être pleinement heureux, il nous manque quand-même le bonheur des autres pour vivre le nôtre.

Dans un travail sur soi, il ne faut enlever que la partie réellement cruelle en soi. En général cette partie est assez faible, du moins chez les personnes qui ne sont pas trop frustrées. Car plus une frustration augmente, plus la tentation de propager la souffrance grandit, et plus on aime faire souffrir les autres. L'inverse est vrai aussi. Plus on se libère, moins on est cruel.

Alors pourquoi les autres ressentent-ils le contraire ? Pourquoi les autres inventent-ils de la cruauté en nous ? Probablement parce qu'ils se reconnaissent un peu. Ils sont frustrés et voudraient propager cette frustration sur nous, ils se sentent potentiellement cruels, et voudrait que leur cruauté soit assouvie, comme s'il s'agissait d'une solution pour eux, au lieu de faire ce qu'il faut pour assouvir leurs propres envies de base, l'envie d'aimer notamment.

Et c'est pour ça, que même lorsque notre liberté est entière, nous ne sommes pas forcément joyeux, car nous ne pouvons pas "jouer" avec les frustrés qui nous entourent. Ils voudraient que nous devenions frustrés, et nous voudrions qu'ils deviennent libérés et réalisés. Cette situation est quelque peu guerrière. Elle reste presque aussi frustrante que d'être frustré à cause de sa propre névrose. C'est pourquoi la psychanalyse ne résout pas tout. Une fois débarrasser de sa propre névrose, il nous reste celle des autres, qui est encore plus difficile (impossible) à éradiquer.

Chercher les personnes qui vont bien, ou faire avec celles qui nous aime, les rassurer, aider à leur libération par notre bien être, ou tout ça à la fois, moi, je ne vois que ça à faire. A moins de se satisfaire de sa solitude, ce qui ne me parait pas spécialement jouissif (pour celui qui a goûté au truc).

Les autres peuvent aimer notre "cruauté" apparente, car ils sentent qu'il y a là, la solution à leurs problème. Si chaque personne d'un groupe (couple ou autre) fait fi de sa cruauté et se met à vivre pleinement, le monde se libère de la cruauté et se met à vivre pleinement. C'est peut-être bizarre et difficile à concevoir, et pourtant c'est comme ça que ça marche (que ça marcherait si tout le monde le faisait).

demeter
Ne pas y renoncer... mais où trouver l'énergie pour cela quand rien ni personne ne vient en redonner ?

Ou plutôt, ou trouver la personne qui vient en redonner ?
Peut-être en suivant le chemin que Yellow trace dans la montagne :

yellow
....ptêt qu'il y aura de bonnes surprises. Je suis sûre que si j'y crois, j'aurai au moins le douce illusion d'être une sacrée veinarde, au pire ça arrivera vraiment (les surprises, dans la vie, y'en a quand même plein, surtout quand on insiste avec ferveur...). Bref.
....

....j'espère pas avoir dérangé avec mes portes ouvertes.

J'aime bien les portes ouvertes.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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yellow

le mardi 28 février 2012 à 23h30

Réflexion (de 22h58) limpide Eric. Je crois bien que c'est tout à fait ça aussi. Chapeau pour clarté, très en forme. ;)
Je me dis qu'avec cette notion "se libérer", il doit bien y avoir un moment où on se libère du manque du double, de la compréhension sans se dire etc. La confrontation est toujours libératrice. La difficulté certainement aussi. Faut pas s'arrêter à ça, le bon chemin, c'est celui qu'on sent et qui nous ressemble, et aussi qui s'adapte à toutes les situations: l'autre proche ou moins proche de sa liberté, avec ses possibilités son passé.. c'est très intéressant aussi. parce que finalement, on y est tous passés. Parler, être, ça convainc sans beaucoup d'effort. Après il faut jouer avec tout, c'est sûrement ça la confiance. Reste à se créer une vie qui permette le plus possible de coller à ce qui nous permet vraiment d'être dans notre 'trip'.
C'est là qu'on se retrouve ici...

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yellow

le mardi 28 février 2012 à 23h43

Ou encore.. c'est là qu'on décide de vivre à fond notre envie de partager tout ça, en polyamoureux, fou de joie, pourquoi ressentir un manque? On peut ouvrir les portes.. de qui on veut, amoureux du moment, amoureux de demain... Du moment qu'on est vraiment l'artiste de tout ça. Pfffiou.
PS. Anouk, je n'ai pas renoncé. J'en suis là c'est tout.

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PolyEric

le mercredi 29 février 2012 à 21h12

yellow
Je me dis qu'avec cette notion "se libérer", il doit bien y avoir un moment où on se libère du manque du double, de la compréhension sans se dire etc.

Ce n'est pas la première fois que je lit ça ici. Une idée selon laquelle on pourrait s'équilibrer tout seul, sans personne avec qui s'emboîter. Que ce soit avec ou sans jeux de mots, moi, je n'y crois pas. Il est possible de se fixer à moitié du chemin tout en croyant être en haut des marches, mais quand on y regarde de plus près, on voit bien qu'il reste encore du chemin et personne pour le faire avec nous.

Quand on a goûté à ce truc que l'on partage avec les autres (ou quand on l'a imaginé) et qu'il nous échappe ou que l'on n'arrive pas à le trouver, il nous manque, qu'on le veuille ou non. Décider de ne plus voir ce manque, ne revient pas à vivre le truc.

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PolyEric

le mercredi 29 février 2012 à 21h40

Pendant que j'attendais une nana sur MSN je cliquais un peu partout, et j'ai vu passé un test psy "Quel est le potentiel d’infidélité de votre homme ?"

J'ai fait le test. Normalement c'est la nana qui doit cocher par rapport au comportement de son mec, mais bon, j'étais avec ma copine, et on était à peu près d'accord sur ce que je devais cocher. Voici mon score : de 70 à 100%

Et voici le commentaire qui va avec (à destination de Madame):

Vous le saviez déjà, on ne vous apprend rien : votre homme n'est pas du genre fidèle à 100%. On est d'ailleurs plus proche de l'infidèle compulsif au tableau de chasse gros comme l'Encyclopédie Universalis. Visiblement, il vous veut vous mais aussi toutes les autres. Idéalement, on vous conseille de fuir avant que les choses ne tournent au vinaigre car celui-là ne sera jamais satisfait.

Ils me connaissent ou quoi ?
Dois-je me culpabiliser, rentrer dans le rang ?

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yellow

le mercredi 29 février 2012 à 22h39

Peut-être que ton hypothèse est bonne Eric.. je ne sais pas trop. ça me paraît juste pessimiste d'être "en attente".
Bon, en attendant qu'Anouk nous parle de sa découverte, elle l'a pris comment ta copine, ce résultat de test?
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lilitu

le jeudi 01 mars 2012 à 00h49

Anouk
Eric a raison : on a beaucoup de mal à assumer sa liberté tout seul, on voudrait que l'autre ne subisse pas, on voudrait que l'autre soit heureux... Mais il faut sans doute accepter sa solitude. Pire : sa cruauté.

Tiens, dans les dernières histoires ou je suis passée pour la méchante/cruelle- qui-fait-souffrir-les-autres-par-égoïsme, y'a un moment ou ma vision des choses a basculé. Elle s'est même complètement retournée. Je me suis retrouvée à me dire que en fait, c'était eux qui étaient cruels de vouloir m'emprisonner comme ça, de me manipuler avec leur regard de chien battu et de me rendre responsable de leur vide existentiel. Accompagner un amoureux qui souffre de se sentir abandonné, d'accord si il garde à l'esprit que cette émotion lui appartient, par contre si d'une manière ou d'une autre, il essaye de m'en coller la responsabilité sur le dos, maintenant, j'ai l'impression que c'est lui qui me manipule. Pour moi la cruauté elle est là.
Je crois que la cruauté c'est de faire quelque chose pour manipuler les émotions de l'autre. Soit en cherchant à le rendre jaloux d'un côté, soit en cherchant à le faire culpabiliser, de l'autre. Mais tant que chacun assume ces émotions, il n'y a pas de cruauté.

Au début de ce fil je croyais ne pas avoir de recette pour dépasser la culpabilité. En fait, je repense à un truc qui m'a bien fait avancer. C'est de réaliser, que culpabiliser, chez moi, c'était vouloir prendre en charge la part de l'autre. C'était en quelque sorte un manque de considération de sa capacité à grandir, à assumer ses émotions, à dépasser ses souffrances. Je me maintenais dans un rôle presque maternel vis à vis de l'autre en me mettant dans une position impossible ou j'étais celle qui devait trouver la solution pour qu'il arrête de souffrir. Alors que si je lui laisse ce rôle, si j'ai confiance, je lui laisse aussi la possibilité d'évoluer.
Je ne sais pas si c'est très clair, là... chuis un peu fatiguée.

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PolyEric

le jeudi 01 mars 2012 à 08h48

lilitu
Je me suis retrouvée à me dire que en fait, c'était eux qui étaient cruels de vouloir m'emprisonner comme ça.... Pour moi la cruauté elle est là.

... réaliser, que culpabiliser, ...c'était en quelque sorte un manque de considération de sa capacité à grandir, à assumer ses émotions, à dépasser ses souffrances.

Je me maintenais ...dans une position impossible .... Alors que si je lui laisse ce rôle, si j'ai confiance, je lui laisse aussi la possibilité d'évoluer.

Je ne sais pas si c'est très clair, là... chuis un peu fatiguée.

J'aime bien quand tu es un peu fatiguée.
Ya vraiment de l'idée, là.

yellow
...ça me paraît juste pessimiste d'être "en attente".

Je ne suis pas en attente, je cherche.
Pour moi, la vision pessimiste, c'est de se dire qu'on peut se satisfaire tout seul. Ici se trouve la ligne de basculement du point de vue. Tout est finalement dans la question : Seul(e) ou avec d'autres ?

yellow
...elle l'a pris comment ta copine, ce résultat de test ?

Elle a rigolé, et n'a pas suivi le conseil.
Les questions étaient parfois en dessous du seuil de gravité de la situation.
Je faisais souvent pire dans les faits, que la réponse la plus grave imaginée et proposée par le concepteur du test, qui pensait surement proposer des situations exagérées. Il n'a pas prévu de score supérieur à 100%, dommage.
Ma copine aurait surement fait un meilleur score que moi (un score plus grave encore) quoique, ça se discute car je me défend bien.
C'est grave, docteur ?

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Popol (invité)

le jeudi 01 mars 2012 à 13h55

Lilitu,

Je ne sais pas si c'est très clair, là... chuis un peu fatiguée.

Pour moi, oui, parce que j'aurais pu écrire ce post, et je plussoie: très bonne piste pour lever le voile sur la culpabilité.

Quelque part, il faut créer des liens qui ne reposent pas sur ce ressort, partir de quelque chose de neuf... c'est ça le plus dur, mais le plus enrichissant à tellement de points de vue. On apprend qu'être individualiste, c'est être plus respectueux d'autrui, en le laissant faire son propre chemin : quand ce bouton-poussoir-là, celui du bourreau /sauveteur, ne peut plus être activé, l'autre aussi doit se débattre pour trouver d'autres voies que la victimisation.

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Profil

PolyEric

le vendredi 02 mars 2012 à 10h26

Popol
Pour moi, oui, parce que j'aurais pu écrire ce post

Et cette partie là du post (voir ci-dessous), tu aurais pu l'écrire aussi ?
C'est une vraie question.

lilitu
Accompagner un amoureux qui souffre de se sentir abandonné, d'accord si il garde à l'esprit que cette émotion lui appartient....

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Popol (invité)

le vendredi 02 mars 2012 à 15h40

Si j'écris "ce post", c'est ce post, pas une partie du post.

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oO0

le samedi 03 mars 2012 à 01h14

Salut,

je ne fais que passer pour répéter quelques nuances qui me semblent importante.

La morale monogame* : Il s'agit d'une morale passée, dans le sens où aujourd'hui nous sommes dans une morale du consentement qui, dans le principe, laisse autant place à des relations exclusives que non-exclusives. Le fait est, certes, que la réalité des moeurs a une tendance prononcée à l'exclusivité. Je me rappelle ainsi d'une époque où je me sentais oppressé par la "morale monogame*", mais je n'arrêtais pas de me dire en voyant tous ces couples que je présumais "monogames*", quel mal il y avait à ce qu'ils cherchent à se rendre heureux. Je ne pouvais effectivement m'empêcher de préférer les voir se tenir la main, s'embrasser, se tenir l'un contre l'autre, marcher côte à côte, se murmurer à l'oreille, etc. Je préférais cela à plein d'autres choses que ce que l'humanité peut donner à voir, alors pourquoi le voir comme une forme d'oppression ?!? Pourquoi, serait-ce de l'oppression ?

Alors, je faisais le compte de mes proches, familles, amis, connaissances qui, pour la plupart, aspirent à des relations exclusives et je tentais de mesurer ô combien cela pouvait être blessant pour eux que je prenne leur choix de vie, leurs aspirations relationnelles ou encore, leurs envie de bonheur comme une forme d'oppression.

Plusieurs d'entre vous ont, ici, remarqué que la culpabilité pouvait venir du regard des autres, du fait de voir de la cruauté en nous. Mon impression, ici, c'est qu'il est prêté au personnes "monogames*" la cruauté de jugements moraux qu'ils n'ont le plus souvent pas. Que ce soit dans mon entourage familial, amical ou de connaissances, je n'ai jamais eu à subir ce genre de jugement. Notamment, parce que je pense que j'ai essayé très tôt de me défaire de ce sentiment d'oppression à leur égard sachant qu'il ne pouvait que les blesser parce que c'était leur prêter des intentions qu'ils n'avaient pas. De ce fait, leur regard m'a la plupart du temps paru plus bienveillant, moins culpabilisant, ce qui d'une certaine manière est une manière comme une autre d'en finir avec la culpabilité : éviter de les blesser en leur prêtant un regard culpabilisant qui nous blesse et les culpabilise autant qu'il nous culpabilise.

Je n'y suis cependant pas arriver du premier coup et j'ai connu plusieurs périodes de crise où j'ai tenu des caricatures incendiaires frisant l'esclavage en forçant le trait du cliché de la possessivité de l'exclusivité dans les relations dites amoureuses. Je me suis cependant toujours empêché d'affronter quiconque là-dessus comme s'il pouvait s'agir d'oppresseurs.

Pwouet ! Blabla !?! Pwouet !
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* La monogamie concerne, tout comme la polygamie, un projet familial davantage que les relations dites amoureuses.

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Popol (invité)

le samedi 03 mars 2012 à 05h41

Cheminement intéressant : en effet, il y a un clivage entre l’interprétation du regard d’autrui et le boulet que ça peut représenter, mais qu’on risque de se fabriquer tout seul.

Juste pas d’accord sur ceci:

« La monogamie concerne, tout comme la polygamie, un projet familial davantage que les relations dites amoureuses. »

Autant la polygamie est un truc que je qualifierais plutôt de culturel, bâti autour de la pérennité familiale, la préservation du nom, des biens, d'une structure de société… autant je ne peux enfermer la monogamie dans ce concept, car je la perçois comme bâtie sur la recherche amoureuse d’un alter ego ou d’un partenaire complémentaire pour mener à bien un projet empreint de recherches diverses, dont la moindre n’est certes pas la recherche sentimentale.

Et que dire alors des polys qui fondent famille ?

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