Relations avec les médias
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Dreltak
le lundi 26 mars 2012 à 01h34
Perso, malgrès mes convictions sur le couple (et plus largement la société), je ne vie pas en situation de polyamour explicite, et cela quand même depuis un tit bout de temps.
[a priori] Je fais comment, quand les médias cherchent a coup sur du concret, voir du "sensationnel"? [/a]
Bien envie que le polyamour soit un peut plus et un peut mieux connue, donc envie de faire en sorte que.... Mais de fait, y'a là une barrière (qui n'existe peut être que dans ma tête en fait).
(d'ailleurs si quelqu'un a un manuel de la drague qui traine chez lui, je suis toujours preneur)
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Apsophos
le lundi 26 mars 2012 à 01h46
Hypothèse : drunk poster is drunk.
(la barrière est dans la tête des autres, on nous fait construire plein de barrières et on appelle ça "devenir adulte" ou autre dénominations fumeuses)
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exred
le lundi 26 mars 2012 à 01h49
ah, il n'y a donc pas que moi qui n'ai pas réussi à saisir le sens du message :o
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Popol (invité)
le lundi 26 mars 2012 à 04h08
Salut Dreltak.
Comme tu dis, les media cherchent du "concret" alors ceux qui sont en situation de "creux", amoureux, il leur reste leurs idées sur ce que c'est quand ils le vivent.
Comment expliquer sa philosophie de vie quand on est dans cette position, c'est aussi dur que d'être menuisier sur l'île de Pâques...
Le cliché de l'amour libre et décomplexé a la vie dure, et se concentre sous la ceinture, le gros tabou de société étant quand même le sexe.
Donc l'intérêt des journalistes se concentre sur une facette assez triviale du polyamour et principalement en écartant la coexistence des sentiments.
Il reste quoi, à témoigner spontanément auprès des rédactions pour voir s'il y en a qui sont intéressés à cet aspect? Ce qui finalement, si l'on pouvait en débattre en public, élèverait le niveau des débats pour monter de la culotte au cortex.
La barrière, à part ça, elle se situe au niveau de la demande du public, et le journaliste offre ce que le public réclame. Or dans les pubs' que je vois actuellement sur les écrans, je constate un trend-de-la-croustille: fajitas panés, nuggets, bâtons glacés qui craquent sous la dent, présentateur de bagnole s'exprimant en allemand, adolescents au visage pailletés fracassant leurs guitares... et du sexe, du sexe et encore du sexe.
Tant que l'expression profonde des sentiments se mesurera à l'aune de la mouille et de la bandaison, le polyamoureux non-pratiquant ne sera pas à la mode, que veux-tu. Idée: faire changer la mode?
Houlah, trop gros pour moi, comme Findus.
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tentacara
le lundi 26 mars 2012 à 11h20
Salut Dreltak,
En tant que "trouple", nous avons participé à plusieurs reportages et le plus difficile a été de faire comprendre aux journalistes que nous étions polyamoureux avant d'être ensemble. Il ne s'agit pas de savoir combien de relations on entretient au moment T, ce qui fait un polyamoureux, à mon avis, c'est sa conception des relations entre les gens. Si tu as envie de témoigner, tu peux, par exemple envoyer un article spontané à Rue89. Ce qui est important, c'est de dire ce qui nous tient à coeur, de faire savoir que le polyamour n'est pas une situation de fait dans laquelle on "tombe" fortuitement. C'est avant tout une philosophie qui tient debout toute seule, indépendamment de son "statut sentimental" du moment. Je pense que c'est au moins aussi ,sinon plus important d'avoir des témoignages de gens qui justement ne sont pas dans des relations multiples pour éviter que l'anecdote brouille le message.
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Alygator427
le lundi 26 mars 2012 à 20h12
Je ne comprends pas pourquoi tu veux parler aux médias. Veux tu simplement contribuer à le faire mieux connaitre. Dans ce cas, on tente suffisamment d'en parler à nos entourages, non ?
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tentacara
le lundi 26 mars 2012 à 21h30
Je me permets de répondre à cette question, Alygator : Parler aux medias est avant tout un acte militant, cela permet de faire entrer l'idée d'un possible dans l'esprit des gens, ça permet aussi de limiter les rejets violents. Plus les gens en entendent parler, plus ils ont de chances d'être réceptifs lorsqu'un proche vient leur en parler. D'autre part, cela permet de maîtriser le message. Je me suis inscrite sur ce sit en 2009, juste après la diffusion sur Canal+ d'un reportage qui me paraissait montrer une image parcellaire et caricaturale du PA. Une image en tout cas dans laquelle je ne me reconnaissais pas du tout. Je me suis aperçue en venant ici qu'il n'existait pas d'image publique du PA en France et que c'était à nous de la prendre en main.
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PolyEric
le lundi 26 mars 2012 à 22h12
Et je me permet d'ajouter à cette réponse que parler aux médias (ce que je ne fait pas, mais bon, ça peut venir), c'est aussi permettre aux polyamoureux qui traînent dans la nature, de s'identifier et de nous rejoindre.
On a quasiment tous eu, d'une façon ou d'une autre, la chance de découvrir ce terme Polyamour ainsi que les sites internet adéquats, grâce à ceux qui, avant nous, ont fait l'effort de se faire connaître du grand public(dont nous faisions partie).
Enfin, je me dis, à la lueur de vos réflexions ci-dessus, que si on veut que les poly qui s'ignorent, se reconnaissent vaguement en nous, et viennent voir ce qui se passe par ici, il faut bien que tous les types de poly, et tous les choix de vie possibles, soient représentés, y compris le choix de se cacher plus ou moins.
D'un côté, on peut se dire que montrer des poly qui n'arrivent pas à vivre pleinement leur philosophie, est une sorte d'aveu d'utopie ce qui peut donc faire fuir les indécis, mais de l'autre côté, on peut se dire que ça fera venir ceux que ça rassure de ne pas être les seuls à avoir du mal.
Etant donné que plus on est de fous, plus on a de chances de faire de bonnes rencontres, on peut se dire qu'augmenter (voire regrouper) le nombre de personnes qui n'y arrivent pas, réduit les problèmes, et peut faire que justement on y arrive plus facilement (ou moins difficilement, selon que le verre est à moitié vide ou à moitié plein).
Pour ma part, j'ai toujours eu l'impression que je ne devais pas paraître dans les médias car je ne représente pas vraiment le polyamour (j'y suis un peu marginalisé avec mon désir inassouvi de vivre en groupe). Mais je me demande si je ne fais pas une erreur grave. Car dans la masse, peut-être qu'il y a des gens que ça intéresse, et qui ne savent pas que j'existe. Je me prive donc peut-être d'une chance importante d'arriver à mes fins. Va donc savoir.
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gcd (invité)
le jeudi 29 mars 2012 à 16h36
Bonjour,
j'ai été sollicitée à deux reprises par les médias.
La première fois c'était pour l'émission "Toute une histoire". Je ne regrette pas d'avoir "postulé" en retard. L'un des témoins a remis à sa place l'animatrice en indiquant que le thème du jour était le polyamour et non la polysexualité (le débat dérapait constament en ce sens). J'ai moi même du expliquer a l'un de mes collaborateurs de travail qu'il se fourvoyait. L'amalgame est vite fait => polyamour = polysexuel = libertin = partouze. Oups ! vous avez trouver l'erreur ! Lorsque l'on lit wikipédia, le mot libertin apparait (à mon sens à tort) dans la définition établi pour les termes polyamoureux et mariage ouvert. L'amour en serait-il réduit au sexe ? Pour moi le sexe est l'expression du langage du corps et comme je l'explique dans l'essai que j'ai écrit (c'est compliqué l'amour ; non encore publié) il y a des gens qui en ce domaine sont plus bavards que d'autres. Toutefois, pour moi, une relation amoureuse saine (monogame ou polyamoureuse ou...) passe avant tout par le dialogue verbal. Manifestement, le polyamour n'est pas vendeur car pas assez sensationnel.
La seconde fois c'était pour l'émission "100% MAG". La journaliste recherchait une polyamoureuse s'assumant pleinement. Comme beaucoup, j'ai cette barrière qui me faisait hésiter, d'autant plus que mon mari n'était pas chaud du tout et qu'elle aurait voulu que l'on témoigne à trois. Mon histoire est un peu complexe mais je pouvais répondre négativement par avance pour cette tierce personne. Cela a un peu irrité la journaliste. Je lui ai dit par contre que je pouvais l'aider à comprendre comment je vivais mon polyamour et mes amoureux également. Là elle a coupé court à la conversation et m'a dit de la recontacter si je changeais d'avis. Elle n'avait plus de temps à perdre avec moi. De nouveau, je me suis aperçu que le polyamour n'était pas en soi la priorité de l'émission.
L'amour n'est pas vendeur et est mal apprécié car il est avant tout affaire de liberté individuelle, personnelle. Chaque polyamoureux a une certaine liberté et doit s'en réjouir. Je conclu mon essai en affirmant que mon bonheur de vivre réside dans cette liberté. Comme cela a déjà été dit dans la discussion, on peut faire connaître cette liberté d'aimer dans notre entourage personnel et professionnel. La machine a café est propice aux dialogues et aujourd'hui l'un de mes collègues de travail a fini par comprendre la différence entre libertinage et polyamour. En parlera-t-il autour de lui ? Et si c'était le début d'une longue chaine de discussion ailleurs que sur le net ou dans les médias.
Témoigné dans les médias est un lourd fardeau qu'il faudra gérer ensuite surtout si vous vous affichez à visage découvert. J'ai une activité professionnelle en relation avec un large public. Mes clients ne doivent pas me considérer comme la polyamoureuse qui a témoignée mais comme une commerçante qui fait bien son travail et est acceuillante, avec Madame et avec Monsieur, sans arrière pensée de quelque nature que ce soit.
A titre personnel, je n'ai découvert le mot polyamoureux qu'il y a un tout petit peu plus d'un an et complètement par hasard. Lorsque j'ai lu l'ouvrage de YA Thalmann, je me suis reconnue. Je me suis rendue compte que j'avais fait "ce qu'il fallait" seule pour arriver au bonheur. Je devais vraiment beaucoup y tenir. Toutefois, un peu d'aide n'aurait pas été du luxe. C'est cette aide que je voudrais apporter aujourd'hui à toutes les personnes qui en auraient besoin.
Au fait, que l'on ne se méprenne pas sur moi. Je connais quelques libertins et ils ont ma plus grande estime. Le bonheur commence par l'acceptation de sa vrai nature et l'acceptation des autres tel qu'ils sont (parfois plus facile à dire qu'à faire)