Polyamour.info



Les messages appartiennent à leurs auteurs. Nous n'en sommes pas responsables.

Merci de consulter notre charte de discussion pour connaître les règles qui régissent les conversations sur ce site.

Tout le monde pleure sur la route de Madison ? (ou plaidoyer pour le polyamour)

Social
#

(compte clôturé)

le jeudi 29 décembre 2011 à 09h51

.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#

Popol (invité)

le jeudi 29 décembre 2011 à 11h24

Même émotion aujourd’hui qu’à l’époque, pour ma part. C’est le déchirement que vivent les personnes qui est touchant.

Je trouve ça très moral, et pas dans le bon sens du terme, de juger les gens à l’aune de leurs manières d’aimer. C’est moi qui te trouve très binaire, polypseudo, pour le coup… :-)

Chacun est tellement multiple en lui-même qu’on ne peut réduire une situation comme celle–là à quelque chose d’aussi mathématique, et nul ne peut donner à qui que ce soit une solution quelle qu’elle soit.

#
Profil

Mysterhill

le vendredi 30 décembre 2011 à 01h52

Même émotion, que ce soit le film ou le livre qui est tres bien. Il y a même une suite " retour à Madison". La suite n'apporte pas grand chose à l'histoire, dont la fin est connue. C'est un éclairage sur les personnages.
Pour en revenir au film, je n'ai pas cette perception d'une victoire de la morale. Certes la fin aboutit à la preservation de la famille, mais l'adultère a eu lieu. Je dirais même qu'il est même trancendé par le film. Alors non ce n'est pas du polyamour, mais il se dégage une telle beauté que je n'arrive pas à y voir une victoire de la morale
C'est simplement la victoire de la famille sur les sentiments, aussi profonds puissent-ils être.
Il y a eu un fil sur le couple et la famille: . un couple, à quoi ça sert, ici

La morale serait sauve si l'adultère n'etait pas consommé, non ? De plus les apparences ne le sont pas non plus, puisque tout est revélé par cette lettre - héritage.

L'adultère reçoit un traitement dans les médias qui tend à sa banalisation (exemple : la pub canal plus, le type découvert par un mari dans une armoire qui invente une incroyable histoire). J'y vois des ouvertures pour penser autrement et ce film y a contribué.
Paradoxalement une autre fin aurait certainement oté l'intensité dramatique qui veut qu'on se sente plus proche de ceux qui souffrent. La sympathie aurait pu alors virer vers le mari, resté seul avec les enfants.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#

Popol (invité)

le vendredi 30 décembre 2011 à 09h52

Je reviens sur "cette idée de l’amour unique qu’on ne rencontre qu’une fois".

Moi je n'ai pas entendu ni perçu ce discours-là dans le film.

Ce que j'ai entendu et perçu c'est l'idée qu'une rencontre aussi bouleversante est inespérée et rarissime, et qu'elle vaut bien tout le déchirement lié au départ, à la perte de la vie familiale même si Francesca est visiblement considérée comme un meuble chez elle - ce qui par ailleurs va très bien avec la mentalité italienne de ses origines.

Faut pas oublier que l'histoire se déroule en 1965, dans un état limite de la Bible Belt, et les contraintes de l'époque et du lieu.

Je pense en conséquence que la vraie question, plus que de plaider pour le polyamour, c'est "Comment se dépêtrer de 45 ans de morale familiale et sociale en trois jours seulement?"

Ben chiche, on ferait peut-être pas le pas nous-mêmes, preuve en sont les multiples histoires relatées sur ce forum: elles montrent que,fut-on polyamoureux convaincu, avoué, pratiquant... les espoirs et les coups de cœur ne se transforment ou ne se transcendent pas facilement, quand un conjoint ou une conjointe souffre ou met les pieds au mur.

#
Profil

Mysterhill

le samedi 31 décembre 2011 à 00h24

Popol
... les espoirs et les coups de cœur ne se transforment ou ne se transcendent pas facilement, quand un conjoint ou une conjointe souffre ou met les pieds au mur.

Et si on ajoute un foyer, des enfants, une enorme économique... voici le terroir idéal pour le developpement de l'adultère, au détriment du polyamour.

Je reste sur cette idée que derrière beaucoup d'adutères un polyamour est baillonné.

#
Profil

Junon

le samedi 31 décembre 2011 à 13h28

Pas moi. Non pas que j'ai un cœur de pierre (il est plutôt chouinegomme) mais le cinéma d'Eastwood me hérisse le poil de manichéisme et de monolithisme.
Dans le genre amours impossibles, Nuits d'ivresse printanière m'avait autrement bouleversée...

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#
Profil

Pinklady

le samedi 31 décembre 2011 à 13h30

tt à fait d'accord avec toi... pour l'avoir experimenté ...

Mysterhill
Et si on ajoute un foyer, des enfants, une enorme économique... voici le terroir idéal pour le developpement de l'adultère, au détriment du polyamour. Je reste sur cette idée que derrière beaucoup d'adutères un polyamour est baillonné.

#

(compte clôturé)

le lundi 02 janvier 2012 à 00h54

.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#

Popol (invité)

le lundi 02 janvier 2012 à 10h04

Bonne année à toi, polypseudo, et à tout le monde d’ailleurs.

Je ne crois pas que revoir le film une douzième fois me fera adhérer à tes vues, c’est une question de sensibilité différente, et sûrement de filtre auriculaire et sentimental différent, voire générationnel.

Y’a pas que ça : à partir de la même phrase, et surtout les inévitables risques de contresens lors de la traduction, on peut mettre le polyamour en bouteille… Pour parler l’anglais couramment, au point de suivre les films en VO en me passant la plupart du temps de lire la traduction en bas de l’écran, je peux te certifier qu’il n’est pas rare que certaines formulations soient très ambiguës et sujettes à interprétation, avec la mentalité européenne si différente, et si multiple en elle-même. Les traducteurs traduisent, mais ne sont ni des linguistes ni des historiens.

A part ça… écoute, on est inévitablement touché dans notre système moral d’aujourd’hui, avec les libertés que nous avons à présent et peut-être le prosélytisme libertaire du nouveau converti (l’histoire ne met pas en avant un problème de polyamour, mais le déchirement intime d’une femme qui voit lucidement les multiples dégâts collatéraux de la décision qu’elle s’apprête à entériner) … et comme homme ou comme femme ayant traversé les années 60 et la libération de la femme (ou enfant de cette génération de pionniers amoureux) - comme le souligne si bien la réplique de la sœur au frère, lequel cause un peu comme si sa mère se réduisait à un con faisant partie du patrimoine familial (on dirait qu’il découvre que l’héritage est grevé de dettes)... ou comme homme ou femme ayant hérité des fruits assez bien cuits et digestes des générations précédentes (exemple: la contraception hormonale des débuts, c’était pas choisir entre un patch ou un anneau vaginal ou des dragées, mais se taper l’équivalent d’un blindé Panzer dans le potager :-) )

S’il n’était question que de la rencontre fulgurante des amoureux, on ne verrait pas apparaître les enfants de Francesca. Cette dimension-là ne m’est pas apparue tout de suite, mais les points de vue et les cheminements respectifs du frère et de la sœur sont saisissants : chacun en tire des conclusions et de nouvelles interrogations ou décisions concernant leurs vies de couple frustrante ou ronronnante. L’une se décide à se séparer de son mari, l’autre revient poser à sa femme une question assez essentielle, je crois que c’est : est-ce que je te rends heureuse, ou un truc comme ça – en marge d’une remise en question, comme de toute remise en question susceptible de faire s’améliorer un individu, d’ailleurs… je m’interroge du coup sur sa vision du couple (et si je poussais un peu, je passerais au thème des hommes qui se prennent pour l’alpha et l’oméga de la réussite du conjugal, et l’hypertrophie de leur rôle, de leur culpabilité, etc, et à quoi ça tient) .

Bref, j’en viens à l’idée cruciale qu’il est important de ne pas attendre un événement extérieur pour commencer à vivre autre chose, de soi-même et par soi-même (Francesca se fait visiblement chier à mort au quotidien ; la rencontre ne fait que mettre ça en relief, quelque part). Pour la sœur, elle prend conscience que prendre le risque de la solitude peut déboucher sur un truc précieux : se connaître mieux, se barrer pour se retrouver.

Je préfère prendre du recul, taper large dans toutes les considérations, avoir une vue d’ensemble ; et reprendre ce qui est pour moi la vraie question, c’est-à-dire comment on fait pour intégrer quelque chose qui parle de mœurs différentes dans un paysage moralement crispé ; car l’impensable de l’époque l’est sûrement toujours, dans cette partie plus que puritaine des USA, à part ça.

Du coup, Junon, ton point de vue sur Eastwood m’intéresse, je me sens si peu en accord avec ce que tu dis. Tu es d’accord de creuser un peu, sur ce que tu perçois du côté monolithique et manichéiste du bonhomme ?

#

(compte clôturé)

le lundi 02 janvier 2012 à 13h07

.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#

Popol (invité)

le lundi 02 janvier 2012 à 13h55

Mais vraiment, polypseudo, tu traduis ce que tu veux de ce que tu lis (et entends)… Je te laisse t’interroger toute seule là-dessus.

Tu oublies juste opportunément que ce paramètre de traduction vaut son pesant de cacahouètes parmi tous les autres éléments du paysage (pour en retrouver d'un coup toute la multiplicité des pondérations à la fin de ton post), justement parce qu’il est si changeant d’une personne à l’autre (d’un continent, d’un pays, d’une région, d’une communauté religieuse ou ethnique ou politique à l’autre).

Alors exploitons ce qui est exploitable : « Combien on parie que les mono répondraient oui ! Les poly pas forcément ! Ça serait intéressant de faire un sondage non ? »

Heuh...les-monos-automatiquement-réagiraient-comme-ceci, alors que les polys auraient plus de discernement ? Je pense que tu es de parti pris comme peuvent l’être les personnes qui découvrent un truc nouveau qui leur paraît juste totalement génial et rédempteur.

OK, va pour le sondage, mais le mono moyen ne va pas forcément venir ici… et les réponses obtenues vont dans deux cas sur trois au maintien de l’émotion à travers les années, contre un qui n’a jamais été ému.

Qu’est ce que tu cherches à objectiver ? On dirait tout-à-coup que tu as honte de t’être laissée émouvoir, on dirait que tu te sens trahie d’avoir vibré devant quelqu’un que tu trouves finalement pathétique…

#

(compte clôturé)

le lundi 02 janvier 2012 à 14h01

.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#

Popol (invité)

le lundi 02 janvier 2012 à 15h20

Chacun ici ne fait que parler de son ressenti, en quêtant parfois si d’autres sentent la même chose (ça fait chaud de se sentir en compagnie), ou autre chose (intéressant pour comparer, élargir son point de vue).

Je te parle de toi parce que tu parles de toi… mais si tu ne veux pas expliquer le fonds de ta pensée et ce qui t’y conduit… tant pis !

C’est dommage pour toi que tu te sentes jugée, mais je ne peux rien y faire. D'autant qu'il ne s’agit pas vraiment de toi : ce que tu évoques, je l’ai lu sous bien d’autres pseudos, les questions soulevées sont d’intérêt général et surgissent de manière récurrente de la part de personnes différentes. En l’occurrence, ce qui pousse à renier fortement des choses qui nous paraissaient bonnes jusqu’alors, et aussi à, comment dire, "entrer en religion" comme en reniant une vie passée.

Et à part ça, ma foi, en effet, très bonne idée de m’ignorer. Mais si tu livres des choses qui me paraissent intéressantes à creuser en regard du concept et de l’application du polyamour, je ne me gênerai pas pour réagir. Ce sera à toi de ne pas relancer.

#
Profil

Tchu

le mercredi 04 janvier 2012 à 10h04

Junon
Pas moi. Non pas que j'ai un cœur de pierre (il est plutôt chouinegomme) mais le cinéma d'Eastwood me hérisse le poil de manichéisme et de monolithisme.
Dans le genre amours impossibles, Nuits d'ivresse printanière m'avait autrement bouleversée...

Message modifié par son auteur il y a 4 jours.

Indeed (+) pour Nuits d'Ivresses printanières.

Parce que l'autre, franchement, qui a envie d'être une Francesca ?

#

Popol (invité)

le jeudi 05 janvier 2012 à 00h16

Je crois que mon père et ma grand-mère se sont trouvés dans des situations telles que celle de Francesca; autres époques, autres paramètres, autres culpabilités et raisons de "rester".

C'est sûr que les temps que nous vivons nous donnent plus de latitudes, mais ce n'est pas sûr que nous sachions les utiliser vraiment, à part quitter un ou une partenaire quand on a fait le tour de ce qu'on attendait de la relation.

#
Profil

LuLutine

le samedi 07 janvier 2012 à 15h12

Popol
quand on a fait le tour de ce qu'on attendait de la relation.

J'avoue que j'ai du mal avec l'idée d'avoir une relation amoureuse parce qu'on en attend quelque chose de précis....

#

Popol (invité)

le samedi 07 janvier 2012 à 18h59

Peut-être qu'à notre époque et ici dans notre société où il est normal qu'une fille gagne sa vie, on peut se permettre le luxe de ne rien attendre d'une relation; mais jusqu'à grosso modo, la génération de ma mère, une femme se mettait souvent sous la protection d'un homme qui allait gagner de quoi entretenir une famille.

Même chez ma génération, remarque, je vois nombre de femmes qui se paupérisent notoirement en cas de séparation, et ont du mal à joindre les deux bouts, parce que le contrat tacite, c'était qu'elles s'occupent de la maison et des gosses, perdant ainsi le contact avec le monde du travail, et des années d'expérience de terrain. Donc, leur indépendance.

#

Popol (invité)

le samedi 07 janvier 2012 à 19h40

Mais à part ça, n'attendons-nous pas toujours quelque chose d'une relation, même si nous luttons contre ça?

Moi en tous cas, je sais ce que je recherche chez mes partenaires, donc, forcément, j'attends quelque chose.

Pas toi, pas vous?

#
Profil

LuLutine

le samedi 07 janvier 2012 à 22h58

Popol
mais jusqu'à grosso modo, la génération de ma mère

Tu as commencé ton paragraphe par "les temps que nous vivons"...donc je me plaçais plutôt dans une optique actuelle :) . C'est sûr qu'à une époque on raisonnait beaucoup plus en termes de : "Mon fils, épouse une femme qui te donnera des enfants ; ma fille, épouse un homme qui assurera ta subsistance."

Popol
Mais à part ça, n'attendons-nous pas toujours quelque chose d'une relation, même si nous luttons contre ça ?

Moi en tous cas, je sais ce que je recherche chez mes partenaires, donc, forcément, j'attends quelque chose.

Pas toi, pas vous ?

Disons que je n'entame pas une relation amoureuse parce que j'attends quelque chose de particulier. A part de vivre des moments agréables avec une personne que j'aime, évidemment... :)

Des attentes ?

J'ai parfois des espoirs, oui. De pouvoir vivre telle ou telle chose avec une personne que j'aime, par exemple. Mais des "attentes", ça voudrait dire pour moi que je considère ces choses comme un dû, et/ou que c'est une nécessité pour que la relation se poursuive. Ca n'en est pas une.

[Parenthèse : j'ai quand même peut-être quelques attentes qui sont communes à toutes mes relations, et pas seulement amoureuses : notamment le respect, la franchise, l'honnêteté...mais ça concerne une attitude générale de la personne et ça me semble assez différent de la façon dont tu utilises le mot "attentes".]

Et puis, l'idée de laisser tomber une relation amoureuse parce qu'on a eu ce qu'on en attendait...ça m'est totalement étranger, car même en imaginant que j'ai de véritables "attentes" (au sens où je crois le comprendre dans ton discours, et pardonne-moi si je me trompe), j'aurai toujours envie de vivre des moments agréables avec une personne que j'aime. :)
Autrement dit, je ne mène pas mes relations dans un but utilitaire mais par plaisir d'être avec les gens que j'aime.

#

Popol (invité)

le dimanche 08 janvier 2012 à 00h00

Okéé...

En te lisant, je réalise qu'en fait , je n'ai pas d'attentes réelles ou précises, mais que si la relation n'est pas satisfaisante en gros sur deux-trois choses que je trouve prioritaires (capacité d'écoute, tremplin mutuel pour aller vers les rêves de chacun, entre autres) alors c'est une relation qui va se déliter, ou se concentrer sur le sexe.pour autant qu'il soit à grimper aux rideaux.

Je dis aussi souvent: "Rien espérer, s'attendre à tout."

NB: hier j'ai vu une interview d'Omar Sy, qui racontait sa rencontre avec son comparse Fred. Il disait que les sketches, le duo s'étaient formés parce que ce type lui paraissait si fou et si drôle qu'il faudrait qu'il passe un maximum de temps avec lui; et ils ont tellement ri et déconné ensemble que le reste a suivi.

Ben voilà, ça c'est une manière de commencer une relation que j'aimerais vachement vivre :-)

Répondre

Chercher dans cette discussion

Autres discussions sur ce thème :


Espace membre

» Options de connexion