L'encouragement au polyamour
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Siestacorta
le mercredi 15 avril 2009 à 15h26
Attention, je ne parle pas de "convertir" ni de"persuader" des monogames.
Je me suis rendu compte, déjà, que de parler un peu ici (et dans la vraie vie) avec les polyamoureux m'avait aidé à avancer dans ma démarche. Je crois qu'il y a une part de "soutien" dans la communauté qu'on essaye de faire naitre.
Et je vois plusieurs moments où ce soutien serait nécessaire.
- quand quelqu'un a vécu jusqu'ici en mono, et souhaite entrer dans une relation supplémentaire, et ne sait pas comment ça fait...
- quand quelqu'un cherche à vivre dans l'honnêteté ce qu'il vivait caché.
- quand on doit le dire aux proches.
En fait, quand on parle de l'honnêteté PA, on le voit comme une évidence, tout en un bloc, à prendre ou à laisser. Mais selon le moment de notre vie (de nos vies) où on se reconnait dans le polyamour, les difficultés ne sont pas les mêmes.
C'est en cela que je crois que le site n'est pas forcément ou seulement destiné aux "croyant et pratiquant" mais aussi aux croyants et aspirants...
Qu'est-ce z'en dites ?
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(compte clôturé)
le mercredi 15 avril 2009 à 15h59
Claro que si, sinon je n'y serais même pas : l'idée est bien là, mais la pratique est en zone d'ombre, pour plusieurs raisons, pas toujours dépendantes de ma volonté, et même alors... il y a des pantoufles à chausser: on ne naît pas fakir, on le devient!
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clown.et.lapin
le jeudi 16 avril 2009 à 00h06
Même chose pour moi. 100% d'accord avec Clem et Siesta que je salue amicalement.
Discussion très récente avec une ex, je lui explique le poly-amour (amours plurielles) et je lui indique ma grande attirance vers ce mode d'existence.
Elle se récrie, que je suis immoral, anormal etc...Que la dernière chose à faire c'est de dire...Qu'elle est jalouse pour son mari avec lequel elle n'a plus de relation, "genre colocataire"...
20 minutes après, elle avoue qu'elle aime cette liberté qui lui permet d'avoir des relations sentimentales ou seuelles avec plusieurs et que c'est dommage que ce soit caché...Où est la cohérence ?
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LuLutine
le jeudi 16 avril 2009 à 00h42
Conditionnement quand tu nous tiens....
Elle trouve ça génial de pouvoir vivre ses amours ouvertement, mais elle ne remet pas en question l'idée que c'est "immoral"...c'est beaucoup trop gravé en dur chez certains !
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clown.et.lapin
le jeudi 16 avril 2009 à 01h06
celà commence par la remise en question : qu'est-ce qui est moral et pourquoi ?
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LuLutine
le jeudi 16 avril 2009 à 01h24
Justement, beaucoup de gens répondent : "C'est immoral parce que !" (comme l'orangina rouge ;-))
Et ils ne cherchent pas plus loin, c'est ce que je voulais dire...
Ils ne se rendent pas compte que parce qu'il n'y a pas de "vraie" raison (d'où le "parce que !"), ça serait peut-être justement une raison de remettre en question leurs acquis...
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Siestacorta
le jeudi 16 avril 2009 à 01h49
(la morale, toujours la morale des autres, blablablu...)
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(compte clôturé)
le jeudi 16 avril 2009 à 08h51
Mais ton ex, clown (amitiés itou), elle avait l'air d'avoir fait du chemin, en 20'. Y a pu qu'à lui dire qu'en effet tu n'es pas dans la norme (et pan dans les dents), et qu'entre immoral (oui, c'est comme normal, c'est hors-morale et hors norme!) et dommage, il n'y a que l'honnêteté de différence. Remarque que si avec mon mari j'en étais clairement à "colocataires", je chercherais aussi d'autres cul-ocataires. Et qui sait, peut-être qu'ainsi un équilibre est réalisé, que ce ne serait pas si bon si elle n'avait pas son jardin secret ? Va sawouâr... Faut pas lui casser son truc.
Ce qui est moral, ce qui ne l'est pas... La morale n'aurait donc vraiment d'autre fonction que de pacifier le plus grand nombre, en mettant quelques barrières. Ca permet aussi d'avoir un étalonnage, de ne pas laisser faire n'importe quoi... voilà à quoi servent la morale et les lois : à protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes (je pense, comme ça, aux pédophiles qui prétendent/croient que les gamins s'amusaient aussi, qu'ils étaient provocants, essétéra.)
Quess-tu veux, ma pôv' Lucette, c'est le jeu : tu peux pas t'empiffrer de Nutella et enfiler un jeans 38 taille basse sans quelques dommages collatéraux - parce que ça déborde de côté. (Je tiens une de ces forme olympique, question conneries, mécolles.)
Tiens ça me rappelle une dame à qui on demandait pourquoi elle coupait toujours son pâté de viande en deux avant de le mettre au four ? A savait pas, a toujours vu sa mère faire ainsi.
Renseignements pris auprès de la mère, il se trouve que le four était trop petit, à l'époque...
Yarque yarque yarque.
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Drya
le mardi 09 mars 2010 à 15h17
Tiens, je retombe sur ce fil d'il y a un an, court mais dont les thèmes reviennent en clair depuis quelques posts récents: la volonté d'honnêteté comme passeport vers le PA, les peurs d'être immoral et de "perdre" officiellement ce qui est déjà perdu dans les faits qui font frein...
...et les raisons pour lesquelles les gens débarquent sur ce forum!
Au fond, le problème est bien d'accepter d'être lucide, et ça, pas seulement dans le domaine amoureux: conditionnement pour vivre en société. Mais je reviens toujours à l'idée que si les humains ont érigé, et surtout maintenu, des principes aussi immuables, c'est qu'il y a une bonne raison quand les raisons d'origine ont disparu. Je ne parle pas de quelqu'un qui ne se rend pas compte qu'il obéit à des contingences qui n'existent plus, mais plutôt de quelqu'un qui est persuadé que les règles sont valides ou qu'elles viennent de la nature humaine plutôt que l'éducation ou la peur (je parle pas de celle d'être immorale ici).
En gros, comment être sûr d'être lucide ?
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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Siestacorta
le mardi 09 mars 2010 à 15h31
Drya
Mais je reviens toujours à l'idée que si les humains ont érigé, et surtout maintenu, des principes aussi immuables, c'est qu'il y a une bonne raison quand les raisons d'origine ont disparu.
L'habitude ?
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Siestacorta
le mardi 09 mars 2010 à 15h44
A quoi tu penses ?
(c'est la même question, en fait, ma proposition était pour rire...)
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Romy
le mardi 09 mars 2010 à 15h52
Moi aussi Drya je me pose des questions des fois.
J'avais parti un fil sur les préjugés sur le polyamour, parce que je me rendais compte que certains préjugés me faisaient plus mal que d'autres parce que justement, ce qu'ils disaient venaient rejoindre des "principes immuables' enfouis en moi.
Par exemple, dans l'article en anglais que Simplity a posté récemment (qui porte sur les excuses de Tiger Woods), un commentateur a dit:
"Not with you on this one. No-one says that being in a relationship should result in nil libido or being able to appreciate someone attractive, hell, even being attracted to them. But the price of the relationship, in my book at least, is fidelity. If you want your partner to be faithful to you, you equally need to keep it in your pants for them. Trust is a cornerstone of relationships as much as is love. Fidelity, faithfulness, honouring marital vows, not hurting the other person, trusting them and having them trust you… they may be passe these days but they’ll still do me. "
Quand je lis ça, ça me rend triste, car j'ai l'impression que je crois aussi un peu à ça. Comme si ça réussissait à me convaincre que si je suis polyamoureuse, c'est que je n'ai pas assez de volonté pour aimer en exclusivité.
Là, je dis n'importe quoi. Mais c'est la preuve que ça vient de quelque part bien enfouis. Principes? Habitude? Je ne sais pas.
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ERIC_48
le mardi 09 mars 2010 à 16h14
clown.et.lapin
20 minutes après, elle avoue qu'elle aime cette liberté qui lui permet d'avoir des relations ...avec plusieurs et que c'est dommage que ce soit caché...Où est la cohérence ?
En fait, il me parait clair qu'il ne s'agit pas d'un problème de cohérence mais de courage face à la meute.
Lorsque l'on est tout seul, c'est déjà dur d'être cohérent, mais fasse à la meute, c'est souvent impossible, trop dur.
Si quelqu'un nous jette les stéréotypes de la société à la figure, ce n'est pas forcément qu'il les a, mais peut-être qu'il ne sait pas comment s'en débarrasser, et le fait de nous les jeter à la figure, lui permet de nous observer pour voir comment nous nous en sortons.
Si nous nous en sortons pas trop mal, du genre inflexible qui n'est pas inquiété par la meute, la confiance ouvre ses portes, et la vérité sort. Le tout, c'est d'être bien préparé à ne pas fléchir, et effectivement, je pense que nous avons un rôle à jouer auprès des "débutants" pour leur donner quelques ficelles déjà testées. Le fait de se tenir droit comme un piquet en béton, même quand on est tout inquiet de savoir ce qui va nous tomber dessus, en est une.
Les polyamoureux qui se cachent sont peut-êtres plus nombreux qu'il n'y parait.
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Boucledoux
le mardi 09 mars 2010 à 16h22
Drya
(...)
conditionnement pour vivre en société. Mais je reviens toujours à l'idée que si les humains ont érigé, et surtout maintenu, des principes aussi immuables, c'est qu'il y a une bonne raison quand les raisons d'origine ont disparu. (...)
Depuis que je vous lis (quelques semaines maintenant) je cherche comment dire ce que je sens autour de cette question -si je comprends bien ce que tu poses et si je pense bien à la même chose-. En gros, l'impératif monogame est tellement ancré et naturalisé qu'il n'est jamais interrogé et que sortir de cette norme est simplement impensable pour la société. Si c'est le cas, c'est bien qu'il sert à quelque chose !
Mon avis en très rapide et un peu brut de décoffrage - je suis au taff là - c'est que nous aurions tout intérêt à aller voir de très près ce que disent les théoriciennes du féminisme radical sur la construction des genres et sur l'hétérosexisme et à nous demander quelle analyse faire de la monogamie obligatoire comme un des rouages de l'oppression des femmes...
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ERIC_48
le mardi 09 mars 2010 à 16h35
Les hommes aussi sont opprimés par la monogamie.
En fait, c'est l'amour qui est opprimé, et pas quelqu'un.
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Amande
le mardi 09 mars 2010 à 16h40
La monogamie permettait ( en principe ) à l'homme d'être certain que ses enfants étaient de lui et que le conjoint(-e)s'occuperait de nourrir et protéger les petits.
Cette recherche de sécurité reste ancrée en nous et celà malgré les progres de la science et la multiplication des ressources.
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ERIC_48
le mardi 09 mars 2010 à 16h42
Drya
En gros, comment être sûr d'être lucide ?
Pour moi, le polyamour n'est pas une question de lucidité.
C'est une question d'acceptation.
Mais la question est la même.
Comment être sûr que l'on accepte ?
Sommes nous poly parce que nous n'acceptons pas le mono, ou sommes nous mono parce que nous n'acceptons pas le poly ? (ici, le "nous" ne désigne pas les poly mais quelqu'un pris au hasard)
Pas plus facile à résoudre.