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Polyamour et réseaux sociaux

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zina

le jeudi 05 janvier 2012 à 09h54

Ce débat me donne envie de poser quelques questions :
Popol, si les personnes qui pensent comme toi étaient en majorité, penses-tu qu'il faudrait alors passer une loi pour que les bisous et mots doux en public soient considérés comme de l'exhibitionnisme et punis (d'amende etc...) ?
Tu as aussi décris les "démonstrations ostentatoires" comme "comme si on se branlait contre moi dans un bus bondé". Là aussi, peut être faut il être clair : Penses tu que dire "je t'aime" sur des réseaux sociaux publics à son/sa/ses chéris et/ou s'embrasser ou se tenir la main dans la rue fait partie de ses démonstrations ostentatoires qui sont pour toi aussi violentes que l'acte de quelqu'un se branlant contre toi dans un bus?
C'est juste cela qui est peu clair pour moi dans ce que tu dis Popol, en espérant que je puisse mieux comprendre ensuite :-)

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Popol (invité)

le jeudi 05 janvier 2012 à 10h30

"Ce débat me donne envie de poser quelques questions :
Popol, si les personnes qui pensent comme toi étaient en majorité, penses-tu qu'il faudrait alors passer une loi pour que les bisous et mots doux en public soient considérés comme de l'exhibitionnisme et punis (d'amende etc...) ?"

Je ne peux pas répondre ni oui ni non à aucune de tes demandes. Mon éthique c'est : je prône la liberté des uns et des autres, mais ce n'est pas pour que tout le monde fasse ce qui lui passe par la tête, juste qu'on se respecte ne serait-ce qu'en se posant la question de savoir si c'est OK pour ceux qui sont là.

Chez moi, n'importe qui peut lancer un referendum pour amener le gouvernement à voter sur une loi, il lui suffit de récolter un certain nombre de signatures... et si mon genre de sensibilité se généralisait, cela se pourrait que quelqu'un le fasse.

Si notre société était plus rigoriste comme dans les pays musulmans, ce pourrait être le cas; un couple d'européens que je connais, qui se baladaient au souk du Caire, se sont vus rappeler à l'ordre : "Vous n'êtes pas dans une chambre à coucher"! Notre ordre moral, ici, le tolère.

Bisous et mots doux, c'est juste privé, intime et à ce titre, je pense que c'est du ressort des personnes qui se les prodiguent de tenir compte d'autre sensibilités, quand ça tourne à la pelle qu'on se roule, ou à un moment qui exclut le partage avec des gens qui sont présents, impliqués jusque là dans l'échange, et se retrouvent confinés à un rôle de spectateurs malgré eux.

"Tu as aussi décris les "démonstrations ostentatoires" comme "comme si on se branlait contre moi dans un bus bondé". Là aussi, peut être faut il être clair : Penses tu que dire "je t'aime" sur des réseaux sociaux publics à son/sa/ses chéris et/ou s'embrasser ou se tenir la main dans la rue fait partie de ses démonstrations ostentatoires qui sont pour toi aussi violentes que l'acte de quelqu'un se branlant contre toi dans un bus ?

Je ne peux pas te répondre clairement avec des questions comme celles-là. Certaines oui, comme je les ai décrites ci-dessus. C'est selon ma sensibilité que je réagis, quand je sens que l'on m'utilise pour s'exhiber. Il y a bisou et bisou, faut pas déconner.

"C'est juste cela qui est peu clair pour moi dans ce que tu dis Popol, en espérant que je puisse mieux comprendre ensuite :-)"

J'ai de la peine à répondre à des questions qui proposent des alternatives, semi-ouvertes... j'ai fait de mon mieux.

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zina

le jeudi 05 janvier 2012 à 11h03

Alors je vais te répondre avec ma sensibilité à moi.
Ca m'est arrivé d'embrasser fougueusement dans la rue des amoureux que je n'avais pas revu depuis des mois, parce que l'on se retrouvait dans des lieux publics.
Dans ces moments là, oui, j'excluais les autres autour de notre bulle, pour me consacrer aux retrouvailles. Pour autant, je n'utilisais personne d'autre autour, je n'avais aucune envie d'exhibition. C'est juste que j'avais envie d'un contact avec la personne que j'aime à ce moment là, alors qu'on était en public. J'aurais fait exactement la même chose en privé. Oui, je roule des pelles en public. Mais non, je n'utilise personne quand je le fais. Dans utiliser il y a quelque chose d'intentionnel, et dans mon esprit il n'y a rien d'intentionnel. Je ne force personne à me regarder quand j'embrasse...
Dans le public, il y a aussi la notion qu'on ne connait pas forcément tous ceux qui sont autour de nous. Je ne vais pas me mettre à aller m'assurer que tout le monde autour de moi sera ok pour que j'exprime mon amour pour mon amoureux par des mots doux ou des bisous même langoureux... Je ne force personne non plus, et oui, des fois, ca me fait un pincement au coeur quand deux amoureux s'embrassent alors que je viens de me faire plaquer par exemple, mais je ne vois pas au nom de quoi je limiterai leur liberté. Ma douleur ne vient pas d'eux, elle vient du rappel de ma propre situation dans ce cas par exemple, et brimer la liberté d'autrui pour une difficulté qui m'est propre, je trouve ca un peu abuser...
Ou alors, je dois aussi me l'appliquer à moi même, et peut être que mes cheveux au vent sont un exhibitionnisme qui mérite d'être interdit? Là je sais, on part dans le débat du voile, mais du coup, je trouve que c'est un peu dans la même veine. Dans ce que tu dis Popol, je ne vois aucune limite claire. Tout acte peut être selon toi taxé d'exhibitionnisme, sans se référer à l'intention de l'auteur mais simplement à la sensibilité du spectateur. Pourtant la définition de l'exhibitionnisme inclut une volonté de la part de l'auteur de se montrer. Quelqu'un qui oublie de se cacher n'a pas forcément la volonté de se montrer. Je ne sais pas si tu me comprends en cela?

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tentacara

le jeudi 05 janvier 2012 à 12h32

"Je pense que tu confonds des commentaires qui concernent des confrontations avec des gens auxquels tu es liée, et des commentaires qui te concernent."
En gros : "C'est pas à toi que je parle, c'est à ton mec. Ferme-la, femelle! Te mêle pas de nos conversations entre hommes." Hmmm! Ce petit vent de rétro-machisme qui souffle tout au long de ton post, ça éclaire bien des choses.

"Tentacara, j’ai pris plaisir à explorer votre monde à travers les pages consacrées au mariage, à la constitution de votre trio, à la naissance d’Aurore, à votre engagement militant, votre médiatisation, votre désir d’aller plus loin de manière associative. Mais c’est tout, et si je fréquentais les réseaux sociaux, je pense que j’éviterais en premier de lire vos pages, cela vous appartient en propre, je ne voudrais pas être plus impliquée, je me sentirais dans du voyeurisme. Ce qui m’échappe, c’est pourquoi vous vous sentez visés. "
Et où la places-tu la limite de l'exhibitionnisme ? Le critère devrait être pour les autres ce qui te convient, ce qui t'intéresse, ce que tu prends plaisir à explorer ou non, toi, Popol? Tu trouves exhibitionniste les mots d'amour sur les réseaux sociaux et les gestes de tendresse (ou de passion) en public comme d'autres trouvent exhibitionniste notre façon de raconter, d'expliquer notre philosophie et notre construction amoureuse. Chacun en la matière agit et réagit à l'aune de ses propres limites. La seule limite extérieure que nous intégrons comme contrainte, c'est la loi.

"nous nous sentons utilisées, car c’est un acte qui a pour but de se servir d’autrui comme d’un objet de satisfaction, en se nourrissant de polariser l’attention et de choquer d'autres individus, voire de créer le conflit. "
Alors, j'ai un scoop pour toi : tu n'es pas le centre de l'univers. Les gens n'agissent pas dans le but de provoquer ta réaction à toi, Popol. Il peut arriver que certaines personnes agissent dans l'intention de te faire passer un message, et cela peut évidemment être perçu comme une agression, mais ce cas-là est le plus rare et circonscrit à certaines situations (comme une rivalité amoureuse, par exemple). En dehors de ces cas, ton procès d'intention est parfaitement déplacé (et totalement parano et mégalo). Si tu n'as pas envie d'assister à ce genre de spectacle, tu peux détourner les yeux et je peux te dire, moi, que le spectacle continuera que tu regardes ou pas, parce qu'il ne t'est pas destiné, parce qu'il est l'expression spontanée d'une émotion qui a d'autant moins vocation à être censurée qu'elle est positive et bienfaisante pour ceux qui la ressentent.

Tu ne désires pas manifester ton affection en public, quel qu'en soit le moyen, c'est ton droit le plus strict. C'est ton droit encore d'être gêné ou embarrassé par les démonstrations des autres. Mais au même titre que ta jalousie ne t'autorise pas à régenter la vie de ton entourage, ton embarras n'est pas une raison légitime d'attendre des gens qu'ils s'autocensurent par égard pour toi.

Enfin, tu reproches à cette communauté d'essayer d'établir des critères de qualification du polyamour, critères qui ont pour résultat d'exclure certains comportements de la sphère de la définition. Ce terme a été inventé précisément pour décrire un mode relationnel qui n'était jusque là défini que par des périphrases. Définir le polyamour, l'associer à certains principes, c'est justement ce qui fait qu'il existe en tant que concept et non comme un vague fourre-tout qui comprend "tout ce qui n'est pas une relation monogame exclusive". Il ne s'agit pas de construire un ordre moral, de décider de ce qui est bien ou mal, mais de définir ce qui entre ou non dans le champ de notre réflexion. Une personne qui en aime deux autres et les laisse dans l'ignorance de leurs existences respectives n'est pas "polyamoureuse" au sens de la définition donnée, elle aime plusieurs personnes, certes, je me fiche de savoir si ce qu'elle fait est bien ou mal, mais ce n'est pas du polyamour, ne te déplaise.

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Popol (invité)

le jeudi 05 janvier 2012 à 13h26

Zina:

“Mais non, je n'utilise personne quand je le fais. Dans utiliser il y a quelque chose d'intentionnel, et dans mon esprit il n'y a rien d'intentionnel. Je ne force personne à me regarder quand j'embrasse...”

Alors voilà ce qui fait que tu n’es pas concernée. C’est une question d’intention, c’était pas assez clair? Comment je peux le dire autrement, je le chante sur tous les tons depuis une demi-douzaine de posts...

Je ne réclame pas non plus que l’on fasse particulièrement attention à moimoimoi, mais que ce ressenti que j’ai en commun avec Lulutine soit quittancé, reconnu, qu’on en prenne acte. Il n’est en aucune manière question de ce que j'ai lu avec découragement ici ont pour nous contrer: évoquer la jalousie, l’aigreur, un placage récent. C'est leur vécu, pas le mien. Ce serait… correct de ne pas plaquer ses propres ressentis en interpétation de ce que j’essaie de dire.

De même, partir dans des exagérations au sujet de son apparence, ça file à l’ouest. Le débat du voile, je ne m’y risque plus, je dirais juste ici que c’est grave de vouloir imposer d’aller visage découvert à des femmes qui se sentent à poil quand elles ne le portent pas. Une liberté qui impose nuisance au lieu d’être nourrissante, à quoi bon?

Je peux passer ma vie à tenter de t’expliquer quelque chose dont je crois que tu n’as pas envie de l’entendre, en fait. Preuve en est cette hilarante et incroyable interpétation de ce que j’écris: “Tout acte peut être selon toi taxé d'exhibitionnisme, sans se référer à l'intention de l'auteur mais simplement à la sensibilité du spectateur. “ Je peux encore dire que je ressens, j’espère… Ou alors il est temps de mettre en place une loi sur la liberté d’expression… ma parole, on dérape vers “1984”. Je suppose que si une loi devrait être votée à la majorité sur ce forum, c’est dans ce sens qu’elle irait, à vous lire. :-)

“Pourtant la définition de l'exhibitionnisme inclut une volonté de la part de l'auteur de se montrer. Quelqu'un qui oublie de se cacher n'a pas forcément la volonté de se montrer.”

Mais c’est préciséement ce que je dis, bon dieu de bois!!!

“Je ne sais pas si tu me comprends en cela ?”

Et toi, es-tu sûre de n’avoir pas lu ma réponse en la filtrant avec un préjugé?

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zina

le jeudi 05 janvier 2012 à 13h42

Dans ton post de 10h30, je ne lis pas du tout de distinction concernant l'intention de celui qui comment l'acte (le bisou, le mot doux). Comment aurais-je pu l'entendre? Cela me semble même un peu contradictoire, mais si c'est une opinion partagée entre nous tant mieux. Si jamais tu as un compte caché je veux bien que tu me remontre les phrases que j'ai loupées en message privé pour ne pas inutilement dévier ce fil de son but initial (polyamour et réseaux sociaux). Sinon tant pis.

Pour le voile, imposer le visage couvert ou découvert est dans les deux cas le contraire de la liberté. La liberté est justement de faire ce que l'on veut. Je n'exprimes pas ici mon point de vue sur ce débat assez complexe.

Oui, bien sûr que tu peux dire ce que tu ressens. Mais il y a une différence entre dire "Cet acte me choque" et dire "Cet acte est de l'exhibition". Dans la deuxième phrase on a une présomption sur l'intention de l'auteur de l'acte.

Pour le reste on semble d'accord. Il y a des incompréhensions, mais ca semble un peu se lever, doucement :-)

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Popol (invité)

le jeudi 05 janvier 2012 à 13h54

“En gros : "C'est pas à toi que je parle, c'est à ton mec. Ferme-la, femelle ! Te mêle pas de nos conversations entre hommes." Hmmm ! Ce petit vent de rétro-machisme qui souffle tout au long de ton post, ça éclaire bien des choses. “

T’es à l’ouest, hou là là. Qu’est-ce qui te permet d’être aussi sûre de toi sur mon sexe?
J’ai soin de m’exprimer de façon épicène pour échapper aux remarques genrées. Ben merde, je pensais pas que pour ainsi dire la première viendrait de toi, et pareillement à côté de la plaque… Qu’est-ce que tu m’aurais servi si ta conviction au sujet de mon sexe était le contraire…

Et si je parle à une personne, je ne vois pas pourquoi quelqu’un d’autre devrait venir parler à sa place. Je n’aime pas les manières d’Aurélien, et je le dis clairement. Pourquoi interviens-tu?

“Et où la places-tu la limite de l'exhibitionnisme ? “

Qu’est-ce qu’on en a à fiche, de mes limites? Ce n’est pas moi qui suis en question, mais une manière que je trouve déplaisante de rester sourd aux ressentis qui sortent un peu du cadre habituel des polys, et de les réinterpéter avec un vocabulaire qui nous fait passer pour des bégueules. C’est pas croyable de lire ça… franchement.
Le reste de ton paragraphe, je ne le reprends même pas, je crois que tu as lu mon post de réponse en étant déjà remontée contre ce que j’aurais à dire. Je ne vois que répétition et amplification d’arguments qui ne font que répéter des choses sur lesquelles j’ai déjà donné des explications, en parlant de cohabitation de sensibilités; ce que tu me renvoies en accusation d’égocentrisme. Stupéfiant.

“Il ne s'agit pas de construire un ordre moral, de décider de ce qui est bien ou mal, mais de définir ce qui entre ou non dans le champ de notre réflexion. “

Alors je trouverais génial que la réflexion s’oriente de ce côté-là, car la confusion est bel et bien présente. C’est ce que je souhaite profondément: qu’on écarte ces notions de bien et mal, de moralité, pour rester dans un discours qui fait la part belle à toutes les différences. Qu’est-ce qu’on attend!!! C'est marrant que ça se passe sur ce fil, j'avais ouvert celui sur la morale polyamoureuse pour pouvoir avoir ce genre de débat, justement.

“Une personne qui en aime deux autres et les laisse dans l'ignorance de leurs existences respectives n'est pas "polyamoureuse" au sens de la définition donnée, elle aime plusieurs personnes, certes, je me fiche de savoir si ce qu'elle fait est bien ou mal, mais ce n'est pas du polyamour, ne te déplaise. “

Qu’est-ce que ça vient faire ici, ça? On en a parlé où, sur ce fil????

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Popol (invité)

le jeudi 05 janvier 2012 à 14h02

Dans ton post de 10h30, je ne lis pas du tout de distinction concernant l'intention de celui qui comment l'acte (le bisou, le mot doux). Comment aurais-je pu l'entendre ?

Ben peut-être que tu aurais pu l'entendre si ta question ne m'avait pas vraiment donné le choix de le dire...

Cela me semble même un peu contradictoire, mais si c'est une opinion partagée entre nous tant mieux.

Ca le paraît seulement, parce que toutes les nuances ne sont pas encore exprimées...

Si jamais tu as un compte caché je veux bien que tu me remontre les phrases que j'ai loupées en message privé pour ne pas inutilement dévier ce fil de son but initial (polyamour et réseaux sociaux). Sinon tant pis.

Un compte caché? J'en ai un pour contacter les gens en privé, mais je ne l'utilise pas en public... Comprends pas bien ta demande, en fait.

Pour le voile, imposer le visage couvert ou découvert est dans les deux cas le contraire de la liberté. La liberté est justement de faire ce que l'on veut. Je n'exprimes pas ici mon point de vue sur ce débat assez complexe.

C'est OK, on peut en causer ailleurs. L'important est en effet de mettre le doigt sur cet oxymoron terriblement actuel: la liberté imposée.

Oui, bien sûr que tu peux dire ce que tu ressens. Mais il y a une différence entre dire "Cet acte me choque" et dire "Cet acte est de l'exhibition". Dans la deuxième phrase on a une présomption sur l'intention de l'auteur de l'acte.

Ce que j'ai dit, c'est "ceci, pour moi, est de l'exhibition parce que je la ressens ainsi". Je n'ai jamais écrit "ceci est de l'exhibition". Tout au plus, ceci: "Ce que je ressens comme de l'exhibition me gave".

Pour le reste on semble d'accord. Il y a des incompréhensions, mais ca semble un peu se lever, doucement :-)

On dirait. Je te remercie de prendre le temps et l'énergie nécessaire pour comprendre un point de vue dont je savais qu'il risquait d'être mal reçu; ceci malgré mes précautions syntaxiques, à côté d'un vocabulaire que j'ai renoncé à édulcorer (un chat est un chat), et que je continuerai à utiliser parce que je ne vois pas comment dire des choses importantes à dire pour moi.

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tentacara

le jeudi 05 janvier 2012 à 15h47

J'ignore en effet si tu es homme ou femme, et ça ne m'intéresse pas de le savoir, en revanche, prétendre que je n'aurais pas voix au chapitre parce que c'est à Aurélien que tu t'adressais dans un de tes posts et qu'il se trouve être mon compagnon est simplement machiste. A aucun moment je n'ai fait référence à ce que tu disais de la façon de s'exprimer d'Aurélien, il est bien assez grand pour se défendre tout seul, et moi pour donner mon opinion indépendamment de la sienne.

Tu nous as raconté sur trois pages que tu voudrais que l'on tienne compte de ton ressenti avant de s'envoyer des mots doux en public (et par extension de se manifester de l'affection devant toi). En tant que personne qui ne se soucie pas vraiment de qui est présent lorsque j'ai envie d'exprimer ma tendresse, à l'exception des personnes qui, parce qu'elles on un lien particulier avec moi ou le sujet de mon affection, pourraient en souffrir, je me contente de t'expliquer en quoi je ne considère pas que l'embarras de certaines personnes qui pourraient y assister soit une raison légitime de m'autocensurer.

Enfin, concernant, la fameuse morale que nous tenterions d'imposer, je ne suis encore une fois pas d'accord avec toi, et j'ai illustré ce désaccord et l'argument qui le fonde avec l'exemple qui me paraissait le plus simple.

Tant mieux si la contradiction te permet de nuancer un propos qui était au départ de ce fil bien plus général et péremptoire que ce que tu sembles affirmer maintenant.

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tentacara

le jeudi 05 janvier 2012 à 15h58

Pour revenir au sujet d'origine du fil, dans la situation de Junon, à savoir tomber par hasard sur une page de blog qui lui en apprend plus qu'elle n'aurait voulu en savoir sur l'intimité d'un de ses amoureux avec une autre, il est clair que le post en question n'était absolument pas écrit à son intention. En l'occurrence, elle a fait exactement ce qui me semble être à la fois respectueux de la liberté de l'autre de s'exprimer et de sa volonté de ne plus y être exposée, elle s'est désabonnée du compte de l'auteure du post.
De même, lorsque je trouve qu'un couple pollue un peu trop ma TL de ses élans enflammés, je me désabonne, tout bonnement parce que ça ne m'intéresse pas. Mais à aucun moment je ne me permettrais de discuter la pertinence ou la légitimité de leurs échanges. Je me réjouis de leur bonheur et je retourne lire ce qui m'intéresse.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Tchu

le jeudi 05 janvier 2012 à 21h04

J'ajoute que c'est même le principal avantage des réseaux sociaux. On peut refuser ou supprimer un contact ou un abonnement pour ne pas lire ce qu'on n'a pas envie de lire.

Ce qui n'est pas le cas sur un forum.

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Popol (invité)

le vendredi 06 janvier 2012 à 07h13

Tentacara…

« Tu nous as raconté sur trois pages que tu voudrais que l'on tienne compte de ton ressenti avant de s'envoyer des mots doux en public (et par extension de se manifester de l'affection devant toi). »

Non. Non et non. Ce que j’ai dit, c’est que cela me dérangeait. Et que quand cela me dérangeait, je cessais de lire et de fréquenter un endroit où je pouvais me trouver en présence de telles manifestations. Et que je souhaitais que les gens qui s’épanchent en public puissent accepter que cela soit dérangeant pour d’autres.
Et l’extension de quelque chose que je n’ai pas dit étant par essence encore plus interprétatif, je n’en tiens pas compte sinon en le relevant.

« je ne considère pas que l'embarras de certaines personnes qui pourraient y assister soit une raison légitime de m'autocensurer. »

Et c’est aussi ce que je pense ; et c’est pour cela que, je le répète pour la cent-dixième fois, c’est moi qui m’absente, détourne les yeux ou cesse de fréquenter certaines personnes et certains réseaux. Mais en aucun cas, je ne me priverai d’expliquer mon ressenti et mon point de vue, quoiqu’il m’en coûte au vu des dérapages. Expliquer et illustrer son propos peut se faire autrement qu’en partant en vrille, ça m’arrive aussi.
Je n’ai pas non plus dit que « vous » (c’est qui, vous ?) cherchiez à imposer une morale : ce que j’ai dit, c’est que j’en sentais le danger, parce que le cumul de certaines réflexions, issues de personnes différentes, prenaient le chemin d’une consensualité majoritaire m'évoquant trop clairement des valeurs imprégnées de morale, déterminant une certaine orthodoxie de discours et d’actes.

A part ça, sur la foi de ton dernier post en particulier, je relève que les membres d'un réseau polyamoureux, liés par amour ou amitié ou les deux, sont trop touchés par ce qui arrive aux autres pour arriver à ne parler qu’en leur nom propre. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de l’amour, en tant que sentiment général qui nous porte vers des personnes particulières et fait partager un certain courant fort.

Je crois en conséquence que tes interventions ne sont pas si neutres que tu le voudrais et que tu le dis, rapport à Aurélien. Dont j’espère toujours qu’il viendra lui-même reprendre les échanges sur le thème des peaux-de-bananes et de leurs retombées, assumées ou non.

« De même, lorsque je trouve qu'un couple pollue un peu trop ma TL de ses élans enflammés, je me désabonne, tout bonnement parce que ça ne m'intéresse pas. Mais à aucun moment je ne me permettrais de discuter la pertinence ou la légitimité de leurs échanges. Je me réjouis de leur bonheur et je retourne lire ce qui m'intéresse. « 

Toi et moi avons donc en gros la même manière de procéder et d’envisager.
Pour le reste, ma vision du débat récent, c’est qu’il a débordé de manière intempestive à cause des projections étirées à partir d’une manifestation de confiance de ma part : venir poser un ressenti que je pressentais comme allant à l’encontre de la philosophie de vie polyamoureuse très largement exprimée sur ce forum, ressenti teinté d’une nuance assez importante pour que j’aie besoin de signifier mon démarquage. Tout comme je souhaite, de toutes mes forces, recevoir et produire à mon tour des réponses dépouillées des notions de bien et de mal - qui nous imprègnent, bien malgré nous.

NB: la plupart des forums que je connais offrent la possibilité de supprimer et de rétablir les interventions de membres choisis. En l'absence de cette possibilité ici, j'ai pour principe de ne lire les interventions des personnes qui m'incommodent que quand je me sens assez calme pour être capable de trier ce que je trouve intéressant de leurs propos, et jarter ce qui me gonfle. Ca permet de diminuer l'effet des préjugés, vu les inévitables projections personnelles.

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Profil

LuLutine

le samedi 07 janvier 2012 à 16h50

Salut Zina,

Moi si je te vois dans la rue (en supposant pour l'exemple que je ne te connaisse pas) embrasser fougueusement quelqu'un, ça me fera plutôt plaisir (même si je viens de me faire plaquer, et ça a toujours été comme ça : si je me sens triste, ce serait encore plus triste que les autres le soient aussi, alors autant qu'ils se sentent bien !). Je me dirais probablement que soit vous êtes très amoureux, soit vous ne vous êtes pas vus depuis longtemps.

Mais si, par exemple je me retrouve dans le même wagon de train que vous, en face de vous (places numérotées, train complet, tout ça, donc pas possible pour moi de changer de place), et que vous passez un quart d'heure à vous embrasser sans cesse, je trouverai que c'est trop. Pour des démonstrations que je trouve excessives, je pense que les gens peuvent attendre d'être en privé...

Voilà en gros une idée de mes limites. Et comme je le disais c'est une question d'éducation (contrairement à ce qu'ont l'air de percevoir certains, ce n'était pas un jugement, plutôt un constat) : j'ai été éduquée à limiter mes démonstrations d'affection en public. Rouler une pelle à quelqu'un, aucun souci (même si nos parents font la gueule ;) ), mais passer un quart d'heure à le faire sans discontinuer...je garde ça pour la chambre à coucher (ou autre lieu privé, mais tu vois l'idée).

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Popol (invité)

le samedi 07 janvier 2012 à 19h13

J'plussoie.

Me référant à ce que tu disais, Zina : "Mais il y a une différence entre dire "Cet acte me choque" et dire "Cet acte est de l'exhibition". Dans la deuxième phrase on a une présomption sur l'intention de l'auteur de l'acte.",

il est clair que quand je dis "ceci est de l'exhibition", je dis que je le ressens comme de l'exhibition. Il n'y a pas de barème absolu, sinon la loi s'en serait mêlée depuis longtemps. Mais je sais ce que je suis en mesure de trouver charmant et qui me mettra la banane et la pêche pour la journée (surtout si je viens de flairer le lilas sous mon balcon)... et ce que je trouverais gonflant d'ostentation - de plus, là, il peut y avoir de l'ostentation (les situations où je dénote un besoin ou une jouissance à imposer un spectacle), mais aussi une innocence, une naïveté, une irréflexion sur l'impact sur l'entourage, d'un comportement de ce type.

Par exemple, voici un extrême: les mômes passent un cap vers leurs cinq ans, où ils se rendent compte de ce qui se fait et ne se fait pas en public; on dit qu'ils intèriorisent le surmoi, le petit policier social, quoi. Et sur mes neveux, c'est en effet vers cet âge qu'ils ont cesse de se tirer sur la zigounette en public, et que s'ils ne voulaient pas qu'un adulte autre que leur papa ou leur maman aille les torcher aux WC, ils ont commencé à le dire.

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