La théorie et la pratique
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ladymarlene
le mercredi 31 août 2011 à 13h32
Ninon, je suis en ce moment dans la théorie, sauf dans mon coeur qui se partage bien entre deux hommes....
La pratique, pour le moment, c'est le libertinage.....
Mais la vraie pratique du polyamour, j'attends de trouver l'homme qui sera sur la même longueur d'onde que moi à ce niveau.
Ou que l'homme que j'aime se décide enfin à accepter ses sentiments pour moi....
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LuLutine
le mercredi 31 août 2011 à 18h07
Ninon
Bref, pas de polyamour pour moi, mais clairement, c'est un objectif à atteindre... un jour ! sans urgence ! :)
Ca dépend.
Si jamais ça ne te convenait pas au final, ce n'est pas forcément un objectif à atteindre.
Je pense que chacun vit sa vie au mieux et en cohérence avec ses aspirations et ses valeurs.
Ce que je veux dire, c'est qu'avec ton témoignage on pourrait penser que tu veux être polyamoureuse juste pour être polyamoureuse...ce qui n'est pas le but, il me semble. L'objectif du polyamour est d'être un choix reconnu comme valable au même titre que l'exclusivité, mais pas de devenir une obligation pour tous ;) !
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ladymarlene
le mercredi 31 août 2011 à 18h12
Ni d'ailleurs de faire du prosélytisme. C'est typique du choix personnel.
La question étant de savoir comment on gère après la monogamie, la monotonie et les inévitables tentations....Dur !
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(compte clôturé)
le jeudi 01 septembre 2011 à 00h45
ladymarlene
Imaginons un homme qui prècherait le polyamour et la liberté dans le couple et rentrerait chez lui couler une existence cool de monogame....ce ne serait pas très classe, non ?
Vos opinions ?
Le polyamour est la reconnaissance d'une possibilité : est-ce un devoir?
Il y a énormément de choses pour lesquelles on est heureux que quelque chose se fasse dans le bon sens, mais on manque de temps pour tout faire soi-même!
Je suis contre la faim ans le monde, je pourrais nourrir chacun des 50 millions d'enfants africains qui meurent de faim, mais comment les nourrir tous?
La question n’est pas seulement ce qu'on pourrait faire, mais aussi ce qu'on peut faire de mieux?
Je suis pour le polyamour, mais est-ce que ça veut dire que si je passe un an sans avoir deux amours je suis un planqué?
En l’occurrence je sors d'une période exaltante dans mon travail où je n'avais pas envie de libertiner, suis un hérétique? un renégat? un hypocrite? Un juste un mec qui prend des vacances?
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ladymarlene
le jeudi 01 septembre 2011 à 11h11
J'admets la justesse de tes propos mais pour autant irais tu précher à des gens de partir en Afrique nourrir les éthiopiens pendant que tu rentres chez toi ?
Et dirais tu à une personne que tu connais à peine "vas-y tu as l'esprit ouvert, pratique le libertinage" sans mesurer les conséquences que ça peut avoir sur elle alors que pour ta part, tu ne libertines pas ou plus car madame n'est pas d'accord ?
Si tu te poses la question, oui, c'est du vécu.....
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(compte clôturé)
le jeudi 01 septembre 2011 à 12h45
A moi avis parler du polyamour, dire que c'est bien et que ça marche, on ne peut le faire si on en a fait l'expéreince directe. Personnellement ça fait plus de 10 ans que j'y pense et que j'étais convaincu que ça marcherai. Ca fait quelques mois que je pratique pour de vrai et jusque là, ça marche. Et en fait, je e suis venu discuter ici de cette réalité que depuis quelques jours parce que je pense que je peux commencer à en parler parce que justement c'est pas qu'une théorie.
J'ai des opinions générales sur la faim dans le monde ou les énergies renouvelables par exemple, je peux avoir une discussion, mais je ne me permettrai pas d'essayer de convaincre quelqu'un parce que j'estime que sur ces sujets là, je n'ai pas l'expérience nécessaire et je ne connais pas les tenants et les aboutissants assez en détail.
Ensuite, le PA n'est effictivement pas du tout un objectif à atteindre. Chacun doit vivre ce qu'il a envie de vivre. Et une théorie a beau être alléchante, c'est pas pour autant qu'on peut la mettre en pratique. Exemple: on peut vouloir être pilote de chasse et mesurer plus de 2 m,... ben ça va pas le faire. Ou aimer manger et vouloir être a toute fin mince: y en a qui y arrivent, d'autres pas. C'est pas grave!
Et sinon, y en a qui semblent très bien gérer la monogamie! Ca me semble étonnant mais ça ne me gène pas. Ce qui me gène plus, c'est que beaucoup veulent s'enfermer dans cette référence parce qu'elle est normative et que ça aboutit a des montagnes de culpabilité (à cause des "inévitables tentations") pour tant d'hommes et de femmes.
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(compte clôturé)
le vendredi 02 septembre 2011 à 01h16
je pense qu'on peut dire à des gens "c'est vraiment une bonne action d'aller en Afrique aider les enfants qui meurent de faim, moi je n'ai pas le courage", ou encore "le polyamour est une voie qui permet de s'épanouir au prix de certaines contorsions de l'emploi du temps et de la pensée unique moraliste de la société : c'est comme le bonheur, fatigant et tellement chouette! Moi ça me complique trop la vie et ça déplaît trop à ma femme/mon mari, donc je laisse tomber, pour l'instant?"
Si on dit "allez en Afrique comme je l'ai fait", c’est du mensonge, mais les deux premières phrases sont seulement un double constat que c'est bien et que c'est hors de notre portée.
Donc je ne condamnerais pas le principe sans avoir les mots précis qui sont employés.
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(compte clôturé)
le vendredi 02 septembre 2011 à 09h18
A mon avis il faut se méfier aussi des constats parce qu'ils ne peuvent montrer qu'un aspect superficiel. Sur l'histoire de la faim en Afrique, justement je pense que c'est pas forcément bien "d'aller en Afrique". Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas "aller en Afrique", mais qu'à la phrase il faudrait ajouter: "en prenant les précautions suivantes...". Précautions qu'on ne peut citer qu'en connaissant précisément la situation.
Je vais faire un parallèle avec le tremblement de terre en haiti et le fait que beaucoup de couple qui étaient en démarche d'adoption dans ce pays voulaient a toutes fins qu'on rappatrie les enfants (ce qui a été fait en grande partie) disant grosso modo: "il faut les sauver, les ramener ici, ils seront en sécurité".
Quoi de plus louable, c'est évidemment ce que n'importe qui pense au premier instant... Sauf que c'est sans doute pas ce qu'il aurait fallu faire. Parce que les gens qui connaissent le terrain te diront: si tu cherches quelques centaines d'enfants dans un pays ruiné ou désorganisé tu mobilise une quantité énorme de véhicules et de moyens humains qui auraient pu servir à porter secour immédiat (aliments, soins) à toute la population, y compris ces enfants en cours d'adoption.
Biensur, je comprend les futurs parents dont les enfants étaient là bas, j'aurai été a leur place j'aurai sans doute aussi fait des pieds et des mains, mon objet n'est pas de critiquer ce qui s'est passé. Mais je trouve que justement là, la théorie "aider les sinistrés" et la pratique "aider les sinistrés" n'est pas sur le même mode, sans même parler d'agir et d'y aller.
On peut dire dans la théorie de grosses conneries, parce que justement on a pas pratiqué. Et des exemple y en a plein.
Pour reprendre l'exemple de l'afrique donc, moi, ne connaissant pas la pratique je dirai: "il y a des enfants qui meurent de fain en Afrique mais je ne sais pas quoi faire. Si je veux agir efficacement (pas seulement pour me donner bonne conscience), je dois chercher comment en me renseignant".
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ladymarlene
le vendredi 02 septembre 2011 à 10h58
Toujours riches et passionnants, vos échanges, eulren et salsero.
Je suis d'accord et le répète : même si je soutiens les revendications des "indignés", je ne suis pas en train de manifester avec eux à madrid..
Je ne le fais pas pour des raisons familiales, financières, économiques, etc....et aussi parce que, finalement,je ne les connais pas si bien que ça, leurs revendications.
Mais là où je fais le parallèle avec l'attitude de BHL ou de nombreux anciens soixante huitards devenus (entre autre) inspecteurs d'académie hyper réac, c'est que si quelqu'un me dit qu'il soutient ses revendications mais ne les rejoint pas pour les mêmes raisons énoncées, je ne lui conseillerai pas de tout plaquer.
Et c'est un peu ce qui s'est passé pour moi.....ce n'était pas "je considère que le libertinage c'est bien ça pimente et ça permet d'assouvir ses désirs sans tromper réellement son conjoint puisqu'il est présent et participe" ce qui est là de la théorie pure.
Non c'était 'lance toi, tu verras c'est super, de toute manière tu es faite pour ça !"
La nuance est-elle assez claire ?
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(compte clôturé)
le vendredi 02 septembre 2011 à 13h18
Ta remarque me semble très juste ladymarlene.
A la suite, voila ce que ça me fait imaginer à propos du passage théorie / pratique, en deux secteurs (mais il y en a surement plus):
- d'un coté le passage par le filtre de la sainte vérité (tu as appelé ça théorie pure de ton côté): on me l'a dit, c'est vrai, ça me rassure, je le fais, c'est bien comme ça... Et puis c'est tout. C'est un passage qui laisse les choses très immobiles un peu comme dans une religion il y a très peu de place en général pour le remise en question. C'est un passage théorie / pratique un peu figé et froid, il y a un modèle prédéfini.
- d'un autre coté, il y a le passage par le filtre chercheu-se/r: on me l'a dit, c'est une idée qui me plait, je veux la tester et l'éprouver... Et là c'est pas tout parce que c'est un passage où on se donne la possibilité de laisser son empreinte sur la théorie, de la faire évoluer. Ce n'est plus figé, c'est un passage plus participatif, constructif.
C'est peut être aussi que certains ne se jettent pas a l'eau parce qu'ils attendent un modèle fixe, balisé de toutes parts.
...mais peut être que je raconte n'importe quoi!...
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(compte clôturé)
le vendredi 02 septembre 2011 à 23h21
les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et cette leçon vaut bien un fromage sans doute (et ça doit en faire des milliards de fromages, pour que chacun l'apprenne!).
Il y a des gens qui envoient les autres au charbon pour voir s'ils suivront ensuite : dont certains qui ne veulent pas compliquer les choses en te mentionnant le fait que contrairement à ce qu'ils sous-entendent, ils ne connaissent rien à ce qu'ils te conseillent.
Dans ce cas ce n’est pas de l'hypocrisie mais de la manipulation puisqu'on te fait agir d'une façon que tu n'aurais pas choisie avec des arguments qui sont des mensonges et de la rétention d'information.
Si par contre tu as tous les éléments "ouais, c’est super, mais pour moi, euh, dur, mais toi vas-y", il n'y a pas manipulation, il y a juste projection : cette personne aimerait bien avoir l'audace, et voyant quelqu'un qui pourrait l'avoir, il vivra un peu de cette passion par procuration en se disant que c’est un peu grâce à lui. Comme un parent faible qui dit à son enfant d'aller en Amérique parce que c'est super, mais lui il va continuer au raz des pâquerettes ici-bas.
Quelqu'un qui compense un peu sa faiblesse en voulant donner sa force insuffisante à quelqu'un qui en a plus que lui mais pas encore suffisamment, pour qu'à vous deux vous en ayez assez pour qu'au moins l'un des deux vive ça. Le "donneur" n'aura pas le bénéfice, mais pas non plus la fatigue ni les risques...
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ladymarlene
le samedi 03 septembre 2011 à 11h17
Je dirais, eulren (mais peut être que ça m'arrange,) que plus que de la manipulation c'est de la projection. En l'occurence, le type en question, sa femme refusait de le suivre.
Donc, projection sur moi, fantasmes par procuration....mais manipulation, non. D'ailleurs, j'aurais tendance à dire que quand tu es vraiment manipulé, tu ne t'en aperçois pas....
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(compte clôturé)
le samedi 03 septembre 2011 à 11h31
En fait, peut être ni manipulation ni projection mais autre chose, du niveau de la trouille ou de l'attente d'un signe favorable... Je connais un peu ça dans mon milieu professionnel où il y a une théorie très généraliste et plein de pratiques et simili pratiques!
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ladymarlene
le samedi 03 septembre 2011 à 13h37
Attente d'un signe favorable genre "si tu venais avec moi ? J'aurais moins peur...." Ca me parle, je dois dire !
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(compte clôturé)
le dimanche 04 septembre 2011 à 00h45
ladymarlene
Attente d'un signe favorable genre "si tu venais avec moi ? J'aurais moins peur...." Ca me parle, je dois dire !
c’est un peu ce que je suggérais dans cette idée de mise en commun des deux courages.
A part ça, quand tu es manipulé tu t'en rends compte, mais rarement à quel point. Quand on commence à ressentir un drôle d'inconfort à l'idée de faire quelque chose présenté comme normal, c'est peut-être un signe.
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ladymarlene
le dimanche 04 septembre 2011 à 12h03
En même temps, tout le monde manipule tout le monde à un moment ou à un autre....ce n'est pas TROP ça qui me choque.
"Présenté comme normal ?" Donc, qui ne l'est pas ? Mais si tu ressens cet inconfort, c'est que tu n'es pas si manipulé que ça non ?
En fait, si.....on est rarement heureux quand on est manipulés....
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(compte clôturé)
le dimanche 04 septembre 2011 à 12h42
ça dépend de ce que tu appelles manipuler.
Si c'est obtenir quelque chose de quelqu'un alors qu'il ne te l'aurait pas donnée spontanément, c'est juste de la transaction.
Si c'est obtenir ce que tu veux au prix de la destruction partielle de l'autre, tout en lui faisant croire que c'est pour son bien, on ne fait pas tous ça!
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ladymarlene
le dimanche 04 septembre 2011 à 18h18
Je pense qu'on est d'accord même si on l'exprime autrement.
La destruction de l'autre, c'est le but du manipulateur.
J'ai été confrontée à un manipulateur et effectivement, ça m'a démoli. Ca a même failli détruire notre couple.
Hors, là ça a abouti à des révélations qui m'ont fait progresser dans la découverte de quelqu'un de très cher : moi.
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LuLutine
le dimanche 04 septembre 2011 à 23h39
ladymarlene
La destruction de l'autre, c'est le but du manipulateur.
Oui et non. A la base, le manipulateur est quelqu'un qui se sent mal et qui a besoin - schématiquement - d'enfoncer les autres pour se sentir mieux.
Je ne suis pas sûre que son but premier soit de détruire. C'est "juste" un "dommage collatéral".
J'ai vu des manipulateurs tenter de détruire la vie d'autres personnes en étant persuadés de bien faire ("Il ne sait pas ce qu'il fait, il ne se rend pas compte, je fais ça pour son bien", etc.).
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amantparisien
le lundi 05 septembre 2011 à 10h43
En tout cas, le sujet passionne les foules ! ;-)
je crois que la question de départ met le doigt sur un comportement typiquement humain : la vélléité.
Qui n'a jamais pensé un jour :
Tout lâcher et faire le tour du monde ?
Arrêter de bosser pour les autres, et "monter sa boite" ?
Arrêter de fumer, demain ?
Apprendre l'anglais ? (ou autre chose).
Etc.....
Et dans le domaine des relations humaines, et du sexe, en plus, il faut être deux (voire plus) pour que la chose se réalise...
Je me reconnais bien dans certains témoignages. Depuis que j'ai été "converti" au polyamour, j'ai eu pas mal de contacts avec des poyamoureuses (théoriques ou avérées).
Mais encore aucune n'a fait la preuve de l'être au point d'accepter juste un rendez vous autour d'un déjeuner.
Je suis très dubitatif, de ce fait, sur le nombre de femmes (j'ai affaire seulement aux femmes) qui prétendent être (ou vouloir être) polyamoureuses, et celles qui préfèrent regarder "desperates housewifes"....