La sexualité avec un A
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Alygator427
le lundi 12 septembre 2011 à 22h57
En fait ça parait simple mais je ne sais plus comment on fait ...
J'ai perdu le mode d'emploi, je ne sais pas comment je fonctionne et n'arrive pas à me réparer.
En fait j'ai jamais envie de rien et encore moins de ça. Mais j'ai envie d'avoir envie.
Désolé, j'ai trop de flics dans ma tête pour arriver à bien le représenter. J'avais réussie à un moment a faire du ménage, mais là, c'est une dictature.
Je sais c'est curieux de parler ainsi mais je suis comme un zombi qui ne ressent plus rien, qui est vide et rend vide tout autour de soi. Je suis comme un grand néant, qui veut rester néant. Ce qui est partiellement faux vu que je ressent de la tendresse (et donc prouve que je suis humain).
Mais je me résigne a plein de choses et j'ai cette impression forte que je ne rencontrerais personne d'autre avec qui ressentir des sentiments amoureux. Voir amicaux plus simplement. Et donc pratiquer.
En fait mon compagnon est bien trop patient, il est une exception. On a réussi à s'entendre. Mais voila, j'ai fait mon quota de rencontre. Et comme j'arrive pas a me réparer, ni mon compagnon à m'aider je suis bloquée et reste la à attendre le déluge. Et oblige par là, à le faire attendre aussi.
Même si c'est un peu bête de penser comme ça, mais j'arrive pas bien à le dire comme j'aimerais.
C'est pas vraiment une baisse de désir/envie/fantasme .. non c'est une disparition totale. J'ai peur de pouvoir m'en passer.
Je me suis informée aussi sur le forum asexuel, mais je veux pas l'être. Je veux pas être A-PA !!
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Popol (invité)
le lundi 12 septembre 2011 à 23h43
Qu'est-ce qui t'embête, croco joli?
Pas avoir envie, ou pas avoir envie d'être asexuel? Ce que tu es, ou ce que tu penses que tu devrais pas être?
Tu as connu, et tu regrettes que ça ne soit plus, si je comprends bien... Si c'est une panne, ce n'est qu'une panne...
Tout comme il y a des médocs qui te la coupent, il y a d'autres choses qui peuvent effacer la libido.
Ah, moi j'aime les bons docteurs de la tête, tu sais... mais avant de risquer quoi que ce soit comme idée...
Comment tu as empoigné le problème, jusqu'ici, à part en causer avec ton compagnon?
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Alygator427
le mardi 13 septembre 2011 à 00h02
Les deux m'embête beaucoup.
Je crois savoir pourquoi, en tout cas une contribution possible, et des mésaventures ça arrive, des désillusions aussi. Je n'arrive pas bien à en parler car je souhaite avant tout oublier.
Et mon compagnon est bien sur mon meilleur confident même si sur le sujet je n'arrive pas trop à m'en parler.
J'empoigne pas le problème, car je ne sais comment le prendre. Le temps jusque la ne m'aide absolument pas.
Bon ok, j’avoue j'ai une légère dépression liés à plusieurs trucs très différents, mais un bon orage et le soleil reviens ... et ba non.
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Popol (invité)
le mardi 13 septembre 2011 à 00h10
Oh mais d'expérience, p'tit caïman qui pourrait croquer la vie à belles dents, je peux te dire que la dépression en soi peut absolument couper la chique de ce point de vue.
On va dire que je suis monomaniaque, mais... un thérapeute, un peu d'aide, même si les daktari te rendent méfiante... y mangent pas les crocos... y s'en font même pas des sacs, c'est beaucoup trop précieux pour être trimballé n'importe où, ça se bichonne, oh que voui... ;-)
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Alygator427
le mardi 13 septembre 2011 à 00h16
On m'a conseillé un sexologue. Mais j'ai pas du tout envie qu'on s'infiltre dans ma tête pour mettre le bazar. J'y comprendrais encore moins bien. Plein de chose n'ont pas de mot et n'en on pas besoin.
Je pense que c'est de l’intérieur qu'est le problème, il pourra se dévoiler que de la. Après je ne sais pas l'expliquer.
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LuLutine
le mardi 13 septembre 2011 à 00h23
Et pourquoi c'est si difficile de se dire : "Ok, en ce moment, je n'ai pas envie. Ce moment peut durer des semaines, des mois ou des années, je ne ressens pas l'envie, donc pourquoi aurais-je le sentiment de me priver de quelque chose ?" ?
Et, si ce n'est pas trop indiscret : ça fait combien de temps à peu près ?
Ca se compte en semaines, en mois ou en années ?
En plus, quand on est PA, ce n'est pas comme si l'on pouvait dire : "Mon pauvre partenaire est obligé de faire ceinture parce que je n'ai pas envie"...
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Popol (invité)
le mardi 13 septembre 2011 à 00h27
Mettre le bazar? Ah tiens, je savais pas que les thérapeutes avaient cet objectif :-)... mais t'as raison, il faut mettre le bazar encore pire, avant que ça soit un peu plus en ordre. Une vague histoire de casser des œufs pour faire une omelette...
Mais sans aller jusqu'au sexologue, le simple psychologue ferai déjà un bout de l'affaire.
Le symptôme est le sexe, ça veut pas dire que c'est la cause...
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Siestacorta
le mardi 13 septembre 2011 à 02h03
J'ai vu, ho, 7 thérapeutes dans ma vie. Pas de sexologue encore, mais j'y songe, si, si.
ALygator : sur ces 7 thérapeutes, aucun ne s'est infiltré dans ma tête. Tous ont travaillé sur ce que je disais, pas sur ce que j'étais censé penser. Fantasmer sur la puissance manipulatrice "des psy en général", c'est oublier qu'on se manipule soi-même, qu'on se ment soi-même, qu'on crée très souvent soi-même les situations qui nous nuisent le plus.
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(compte clôturé)
le mardi 13 septembre 2011 à 08h50
Est-ce que ton corps n'est pas en train de te montrer que, si, si, les choses qui n'ont pas de mots en ont vraiment besoin ?
La souffrance est un signal fiable. Si tu avais mal au ventre tu irais voir un docteur du ventre, non ? Alors si tu as mal à l'âme, ce serait pas forcément une mauvaise idée d'aller voir un docteur de l'âme, juste une fois, pour voir...
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(compte clôturé)
le mardi 13 septembre 2011 à 22h13
Alygator427
On m'a conseillé un sexologue. Mais j'ai pas du tout envie qu'on s'infiltre dans ma tête pour mettre le bazar. J'y comprendrais encore moins bien. Plein de chose n'ont pas de mot et n'en on pas besoin.
Je pense que c'est de l’intérieur qu'est le problème, il pourra se dévoiler que de la. Après je ne sais pas l'expliquer.
Quand on ne veut pas changer, c’est qu'on n'a pas assez souffert.
Je ne sais pas les autres, mais moi j'ai dû atteindre un point de désagrément assez asphyxiant avant de m'auto-botter le train pour aller voir un psy. Peut-être que tu n'en es pas encore là?
En tout cas, avec le recul, je me dis que c'est l'investissement en temps et en argent le plus rentable de ma vie. Tout a pris une dimension plus forte, plus passionnante et enfin possible depuis cette thérapie.
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Popol (invité)
le mercredi 14 septembre 2011 à 00h48
Si tu te décides, croco, faut aussi te dire que le premier sera pas forcément le bon. Et que pour faire du bon changement, cinq ans c'est considéré comme un minimum. J'y suis et largement, mais par tranches, suivant ce qui se trouvait sur mon chemin.
Mon premier était un brave médecin des familles qui connaissait ultra-bien environnement qui a été le catalyseur de ma déroute. Une année d'entretiens de soutien, très bien. J'avais 22 ans.
Quand il s'est senti dépassé, il m'a envoyé chez un jivaro qui me ponctionnait mes sous, que je cause ou que je me la joue niagara pendant une heure. A mon avis, ce genre de méthode reflète que l'analyse traditionnelle est vite dépassée quand les émotions sont trop fortes. Tshaw machin après quelques séances.
La troisième intervenait dans une équipe de soins palliatifs. J'ai bossé avec elle en groupe et en solo pendant deux ans, j'en a profité pour décortiquer la culpabilité et l'envoyer au panier. J'avais 28 ans.
A 40 ans, la midlife crisis. Deux ans et demi, pour amorcer ma reconversion pro. Quelle libération...
A 48 ans, il était temps de faire le deuil d'une relation possiblement sympathique avec ma mère. Une année de travail.
Là, ça commence à être comme je voulais que ça soit: dégagé, pour que commence à planter ce que je veux dans mon champ.
Allez croco, ça fait un peu plus mal au début, mais le bénéfice est immense, incomparable avec la situation de départ..
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Alygator427
le mercredi 14 septembre 2011 à 12h38
Donc on veut emmener devant un spécialiste !!
Merci, sauf que j'ai pas les moyens. Et puis rien que voir un docteur pour une souci c'est difficile mais la, j'aurais tellement la trouille que je lui raconterais rien. Donc au final je ne pense pas que ce soit une solution. Je m’analyse et me dissèque déjà tout le temps, pas besoin de tout déballer devant un autre humain, même si c'est son travail.
C'est avec mon compagnon que je cherche à m’améliorer. Et oui il est PA, mais il est pas douer non plus pour rencontrer d'autres personnes, donc pour l'instant on est deux. Et même si je lui dit de voir ailleurs et bien il ne veut pas.
Désolé je répond en désordre et n'importe comment mais j'ai un truc stupide à faire.
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(compte clôturé)
le mercredi 14 septembre 2011 à 13h14
1. si tout le monde semble d'accord, ça vaut quand même peut-être la peine que tu ranges ça dans un coin de ton crâne pour revenir dessus plus tard :)
2. il y a des solutions pour que ce soit remboursé par la sécu, des centres spécialisés, etc
3. un bon thérapeute est justement quelqu'un qui va te mettre suffisamment en confiance pour que ta trouille se dissipe petit à petit ; mais il est certain que ça ne sert à rien tant qu'on n'y est pas véritablement prêt
4. "t'améliorer avec ton compagnon" (enfin tout de même, attention, c'est pas une compète hein ;)) ça n'exclut pas du tout de creuser un petit peu pour te faire du bien à toi toute seule
Et ton compagnon, il t'aime et il reste certainement pour toutes les merveilleuses qualités que tu as. C'est pas parce que tu ne peux pas partager du sexe avec lui pour le moment que vous ne partagez rien et que tu le fais souffrir.
Je lance une idée comme ça : est-ce que tu es du genre à te choyer sur le plan corporel/sensuel ou pas ? Est-ce que tu te fais masser de temps en temps, est-ce que tu fais du sport ou de la relaxation, est-ce que tu chantes, est-ce que tu cuisines ? Bref, en laissant le sexe de côté, est-ce que ton corps est pour toi une source de plaisir ou juste une enveloppe un peu encombrante ?
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Alygator427
le mercredi 14 septembre 2011 à 20h40
Je comprend bien, mais je ne m'attendais pas à cette conclusion.
Niveau souffrance, hum, ce n'est pas vraiment de la souffrance vu que c'est plus une absence.
Ça tombe bien pour la compét, j'ai jamais aimée ça. Après bien sur mon compagnon m'aime pour plein d'autre chose et tant mieux vu que ça fait presque deux ans.
Mais cet aspect m'inquiète particulièrement car il est général, et c'est ce qui a tendance à m'attrister. J'aimerais bien apprécier mais j'y arrive pas. C'est comme si encore une fois il fallait que je me résigne à oublier cet aspect car c'est pas pour moi.
Et pour ta dernière question, la solution deux. J'ai longtemps eue honte d'être un humain, mais ça va je m'y fait. J'accepte ^
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Siestacorta
le jeudi 15 septembre 2011 à 02h48
Alligator, tu te creuses, et tu travailles sur toi, tu te "disséques", c'est bien.
Bon, je vais te faire une métaphore soufi, ou taoiste, je sais plus, pour te répondre
- l'esprit est une maison vide. Je n'ai jamais rencontré le propriétaire.
- d'accord, mais QUI a conduit les recherches ?
En gros : tu peux t'autoanalyser tout le temps, tu ne peux pas t'observer en train d'analyser. Donc, si tu cherches à trouver ce qui déconne dans ta tête, chercher avec quelqu'un qui te dit "là, c'est toi qui regarde mais tu te rends pas compte de ta maniière de regarder", ça te permet de ne pas te cacher des trucs à toi-même, à ne pas oublier ce que tu trouves, à ne pas rater "l'éléphant dans le salon".
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(compte clôturé)
le jeudi 15 septembre 2011 à 19h56
bien qu'ayant fréquenté differents psys, je relativiserai leur apport: sur trois experiences:
-un super efficace rapidement (therapie breve plus medocs)
-un "soulageant" ouvert et pertinent sur les choix de medocs pour une periode de transition mais qui ne m'a pas donné l'envie de continuer sur la voie d'une therapie dans la veine analytique "au long cours"
-une psychologue pleine de jugements et de stéréotypes hallucinants qui a malgré elle achevé de mon convaincre que certaines choses ne se reparent pas.
Seule la derniere a été "maltraitante" et jugeante.
@alligator
Un constat: tu n'as pas besoin de psys pour te triturer, tu le fais toute seule. Un élément clé de la depression sont les autojugements, les peurs, les critiques incessantes: le tribunal permanent devant lequel on se fait passer encore et encore.
Pourquoi ne pas partir de tes jugements sur ta non envie: je me rappelle de l'anniversaire d'un copain qui prenait quarante ans et auquel je faisais remarquer avec mon sens de l'humour façon frères Farelly (tout en subtilité et en dessous de la ceinture donc) que ce serait bientot l'andropause et sa réponse qui m'a beaucoup fait rire : "ça me ferait des vacances".
Mon désir fonctionne de façon chaotique et un peu imprevisible, mais j'apprécie qu'entre un tsunami et une serie de rouleaux, il y ait de temps en temps un drapeau vert sur la plage et que mon amoureuse puisse me toucher l’épaule sans que je bande (elle apprécie aussi je crois) ou encore savourer un joli décolleté sans être excité.
En tout cas je suis sur d'une chose, ce n'est pas en faisant la guerre à ton vide d'envie que tu laisseras du champ à l'envie: j'oserai un conseil soufisto-taoiste: commence par apprendre à aimer ton vide d'envie: dans ce mouvement meme tu renoues avec l'amour. Recrée les conditions d'une histoire d'amour avec toi-même, avant de te blamer de ton absence d'amour/desir avec autrui.
Minou.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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LuLutine
le jeudi 15 septembre 2011 à 23h39
Tigreminou
te blamer de ton absence d'amour/desir avec autrui.
C'est sûr que l'absence de désir n'est pas une raison de se blâmer !
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(compte clôturé)
le vendredi 16 septembre 2011 à 00h07
Alygator427
Je comprend bien, mais je ne m'attendais pas à cette conclusion.
En fait, c'est ça le souci : on ne voit pas bien à quelle conclusion tu t'attendais.
Sénèque disait "à qui ne sait vers quel port aller, aucun vent n'est favorable".
Finalement, tu espères quoi? Qu'on te dise "ha ouais!", ou plutôt "han, nan, c'est vraihan?" ou plutôt "ma pôvre!" ou dans un autre style "secoue-toi" juste pour avoir l'occasion de protester, ou "fais ci fais ça" juste pour pouvoir dire "j'l'ai d'jà fait ça marche paâas" ou encore "à ta place je ferais ça" pour le plaisir de répondre "à ma place je ne le ferais pas"? ou qu'un génie sorte de l'écran en te disant "pouf tes souhaits sont exaucés"?
Peux-tu nous éclairer?
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Junon
le vendredi 16 septembre 2011 à 00h58
Alygator427
Donc on veut emmener devant un spécialiste ! !
Merci, sauf que j'ai pas les moyens. Et puis rien que voir un docteur pour une souci c'est difficile mais la, j'aurais tellement la trouille que je lui raconterais rien. Donc au final je ne pense pas que ce soit une solution. Je m’analyse et me dissèque déjà tout le temps, pas besoin de tout déballer devant un autre humain, même si c'est son travail.
C'est avec mon compagnon que je cherche à m’améliorer. Et oui il est PA, mais il est pas douer non plus pour rencontrer d'autres personnes, donc pour l'instant on est deux. Et même si je lui dit de voir ailleurs et bien il ne veut pas.
Désolé je répond en désordre et n'importe comment mais j'ai un truc stupide à faire.
Moi ce que je lis là, c'est quelque chose qui ferait tiquer un systémicien...qui appellerait ça de l'homéostasie, en bref la résistance et même la recherche d' un état de fait qui rend potentiellement malheureux mais qu'on maintient parce qu'on ne connaît que ça/qu'on sait le gérer/qu'on a peur de chambouler son système, etc;
Et ça me parle, bougrement même, vu que ça fait des années que je refuse de consulter pour des problèmes récurrents par peur et sous une multitude de raisons/prétextes, dont ceux que tu évoques...
Ca te parle, à toi?
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Alygator427
le lundi 19 septembre 2011 à 16h44
En fait je ne cherchait pas spécialement de l'aide.
Je voulais juste partager un souci mais c'est vrai que ce n'est pas intéressant.
En fait, si cela ne vous embêtes pas, on peu supprimer ce fil. Mais merci quand même pour vos réponses et vos conseils, j'y réfléchie.