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Besoin de vos conseils? Dois-je avouer que j'aime aussi une autre femme?

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Jolebigorno

le jeudi 12 novembre 2009 à 08h37

Non, un bernard l'hermite ne m'a pas mangé, j'étais pas mal pris (avec ma femme) et je m'autorise un peu de recul pour répondre... C'est vraiment intéressant tout ce que vous me dites.
Lulutine exprime vraiment très bien ce que je ressens et où j'en suis... C'est vraiment bien que votre expérience puisse m'aider.
Pour répondre à MétaZet, j'aime toujours ma femme même si à certains moments j'ai pu en douter vu le peu de retour de sa part mais je sais maintenant que ce ne sera plus un amour comme au début, mais peu importe, on est quand même bien ensemble...
L'autre jour, on regardait l'émission de M6 "Maman cherche l'amour". Ma femme suit assidûment les aventures de ses femmes. A la fin de l'émission, je lui demande : "tu aimerais bien revivre tout ça?". Elle me dit : "Oui".
Je n'ai pas rebondi la dessus, j'aurai peut être dû...:-)
Ce cas de conscience est vraiment pesant, je vais passer une nuit avec mon autre amour samedi, même si mais mensonges sont crédibles, ça me fait de plus en plus mal de devoir mentir pour être avec elle. Même chose pour elle qui vit cette double vie au démarrage d'une histoire avec un autre... J'hésite à lui envoyer le lien de cette discussion, elle que la simple idée de vivre ce que nous vivons lui était totalement impossible il y a 4 mois!
Merci!

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Siestacorta

le jeudi 12 novembre 2009 à 09h34

Jo, il ne s'agit pas seulement de "dire la vérité". C'est déjà bien, et ce sera déjà compliqué, certes... Mais est-ce qu'en fait, tu as encore envie d'être avec ta femme ? Est-ce que tu crois que votre histoire puisse encore évoluer positivement, et que par le polyamour (ou sans...) tu pourrais encore trouver de l'épanouissement avec elle ?
Sinon, être dans le polyamour "par défaut" ne me semblerait pas mauvais, c'est un choix moins triste que l'adultère connu mais occulté, mais dans ce cas, il faudrait que ce soit clair dans ta tête que c'est à ça que tu veux arriver, et que c'est peut-être ça que tu vas proposer.

Disons que dans ta démarche vers ta femme, ce que tu vis avec les autres est secondaire. C'est de vos besoins à chacun qu'il s'agit, pas seulement de ce qui s'est passé. Il s'agit de projeter, pas de faire accepter.... Même si cette acceptation est souvent la partie la plus rude du chemin, c'est pas le but. Or en te lisant, on peut craindre que tu fasses la confusion.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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(compte clôturé)

le jeudi 12 novembre 2009 à 09h45

Le polyamour, certains ont la chance de pouvoir le vivre d'entrée de jeu en paix et en transparence, probablement au prix de quelques discussions, peut-être un peu âpres ici et là.

Pour d'autres c'est plus galère et que celui qui ne s'est jamais planté maison dans une de ses relations jette la première praire.(Gni hi)

Si le sexe est une des portes d'entrée vers la relation, tomber amoureux en vrai de la personne montre que c'est d'attachement et d'investissement que JB a besoin, dans le fond; ou j'déconne?

Ensuite, si j'ai bien capté, c'est en cherchant comment vivre mieux ce déchirement que le bigorneau joli est tombé sur la notion de PA, qui pour des raisons encore à déterminer peut-être lui a fait tilt. Ce qui paraît une confortable excuse de prime abord peut amener à une réflexion de fond sur son couple... ou rester une confortable excuse, ça c'est une question de balle à saisir au bond. Ce qui est bien, c'est que la vie offre une tripotée de passes à faire, pour choper le puck au passage. Mais passer de défenseur à attaquant, ça, faut vouloir!

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Jolebigorno

le jeudi 12 novembre 2009 à 10h40

Je pense que si j'en discute sérieusement avec ma femme je taierai ce que j'ai fait avant cette dernière relation car c'est uniquement cette dernière rencontre qui m'a fait prendre conscience et rechercher une réponse à ce cas de conscience.
Je sais que opter pour cette philosophie du polyamour n'est pas une excuse ni une solution de facilité... Je pourrai tout arrêter avec ma chère "maîtresse" (ZZ), on a failli le faire. Je sais qu'en faisant ça, je vivrai l'un des pires jours de ma vie car je l'aime trop, et j'aurai trop peur de recroiser une femme aussi géniale dans quelques mois qui me tentera sûrement de tout recommencer dans le mensonge... C'est tellement fort ce que j'éprouve pour elle que j'aimerai que notre histoire serve à en parler à ma femme. Je sais que c'est lourd à porter pour ZZ, je suis toujours épaté par la manière dont elle gère les choses mais je pense que si ma femme comprenait, cela pourrait faire basculer le reste du poids que j'ai sur les épaules (ou la coquille!) sur elle. Genre vas-y! A toi de tout dire à ton mec (un ami et néanmoins collègue que j'aime beaucoup)...
Je souhaite vraiment que cela ne soit pas unilatéral, pour ZZ comme bien sûr et surtout pour ma femme, voila pourquoi ça refroidit pas mal de passer à l'action....

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polyrateau

le jeudi 12 novembre 2009 à 10h58

..

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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(compte clôturé)

le jeudi 12 novembre 2009 à 11h46

Jolebigorno
je pense que si ma femme comprenait, cela pourrait faire basculer le reste du poids que j'ai sur les épaules (ou la coquille!) sur elle. Genre vas-y! A toi de tout dire à ton mec (un ami et néanmoins collègue que j'aime beaucoup)...

Je souhaite vraiment que cela ne soit pas unilatéral, pour ZZ comme bien sûr et surtout pour ma femme, voila pourquoi ça refroidit pas mal de passer à l'action....

Excuse-moi d'avance, mais je trouve que tu mets beaucoup d'espoir dans le fait que les choses s'arrangent d'elles-mêmes à partir d'un truc déclencheur, comme des dominos dont il suffit de pousser le premier pour que tout le toutim se mette en branle.

Et que ce truc déclencheur, c'est le fait que ta femme comprenne (or ça, même elle n'a pas prise dessus...), et non pas que tu prennes le risque que ça se passe assez mal.

Ca parle d'idéal, pas de réalité.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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JHGrenoblois

le vendredi 13 novembre 2009 à 08h27

Les cinq préceptes de la sagesse chinoise (?) destinés aux femmes
1. Il est important de trouver un homme qui t'aide dans les tâches ménagères et travaux pénibles, et qui ait un bon emploi.
2. Il est important de trouver un homme d'esprit, ayant beaucoup d'humour, qui te fasse rire.
3. Il est important que tu trouves un homme sur qui tu puisses compter, en qui tu aies confiance et qui ne te mente jamais.
4. Il est important de trouver un homme qui soit bon au lit, qui aime te faire l'amour.
5. Il est important que ces quatre hommes ne se connaissent pas

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Anarchamory

le vendredi 13 novembre 2009 à 18h35

Bon, en tout cas, y'a quand même une sacrée limite au polyamour, Jo : c'est que rien ni personne ne pourra forcer ta femme a accepter. Si elle l'apprend et qu'elle veut partir, aussi stupide pourras-tu trouver sa réaction, ça relève de son droit le plus strict. Reste à savoir si tu veux en payer le prix. Moi, le polyamour, j'arrive juste (un peu) à en parler (de temps en temps et pas longtemps), à ma femme : je commence à désespérer de la convaincre par des arguments, et je pressens que si je m'y adonnais, elle me quitterait tout net.

J'en conclus qu'elle tient davantage, au fond, à l'exclusivité, qu'à ma personne. Pour ma part, je tiens davantage à elle qu'au polyamour, donc je m'écrase. Donc en fait, c'est "tout simple" : tiens-tu davantage au polyamour qu'à ta femme ou l'inverse ? tiens-tu davantage à ta maîtresse qu'à ta femme ou l'inverse ? (la question ne se pose pas entre ta maîtresse et le polyamour, puisque visiblement, elle semble plus ou moins acquise à la cause).

On pourrait se dire que ta maîtresse épousant davantage tes valeurs (du moins en ce qui concerne le polyamour) que ta femme, alors il faudrait tenter le risque de renoncer à ta femme et rester avec ta maîtresse. Double erreur selon moi :
- déjà, ça serait un peu égoïste, il me semble, comme vision des choses, car il faut voir qui des deux souffrirait le plus d'une rupture, et je pense que ce serait ta femme, car cela fait plus longtemps que tu es avec elle, vous avez un enfant ensemble (qui lui aussi souffrirait, d'ailleurs), et ... c'est ta femme ; alors qu'en revanche, tout semble indiquer que ta maîtresse ne veut pas aller trop loin avec toi et puis elle a qqn d'autre dans sa vie qui occupe la position principale.
- ensuite, une fois séparée de ta femme, tu ne serais qu'une relation secondaire de ta maîtresse, alors que tu es évidemment la relation principale de ta femme (par définition, puisque tu es le seul homme dont elle est amoureuse).

Bien sûr, on pourrait aussi se dire : "ma femme n'a qu'à accepter mon polyamour, ce n'est pas moi qui la chasse". Certes, oui, mais on ne peut pas plus la forcer à accepter cela qu'on ne peut te forcer, toi, à te cantonner à une monogamie exclusiviste ou à ne pas souffrir du fait qu'elle te quitte.

Enfin, il y a quand même des solides arguments biologiques du coté des monogames. Des arguments qui sont tout à fait recevables. C'est que le sexe, à la base, c'est pour se reproduire. Et de ce fait, cela implique (visiblement chez la plupart des gens) des réactions émotionnelles de base qui sont en lien avec cette fonction reproductrice, dont le besoin d'exclusivité, la jalousie, etc. Je me suis toujours demandé pourquoi, si l'exclusivité n'est qu'une norme sociale, il est si difficile de la déraciner, même chez des gens a priori ouverts d'esprit. Je pense de plus en plus que la réponse à cette question est la suivante : l'exclusivité n'est pas qu'une norme sociale, elle découle de la biologie. Mais cela ne veut pas dire non plus, bien entendu, que le polyamour soit un mal en soi. Il y a de la variabilité génétique entre les individus. Et chez certains, ces réactions émotionnelles, ou bien sont moins prégnantes, ou bien n'existent pas du tout. Ce sont eux et eux seuls qui peuvent être polyamoureux. Au fond, les polyamoureux sont un peu comme les gauchers, les daltoniens, les personnes qui arrivent à mettre leur langue en U, les homosexuels (du moins ceux pour qui une composante génétique ne fait guère de doute). Ils doivent donc, à l'instar des homosexuels, se rencontrer entre eux, sans chercher à convaincre les autres à se rallier à leur style de vie, qui n'est pas fait pour tout le monde. Si un gay trouve qu'un mec est sexy, mais si ce mec est hétéro, et bien... et bien tant pis : inutile de chercher à lui démontrer par A+B que l'homosexualité c'est fait aussi pour lui. Semblablement pour le polyamour : si tu vois une femme qui te plaît, que tu es déjà en couple, et que cette femme ne l'accepte pas, inutile de chercher à lui démontrer par A+B que le polyamour en fait c'est tip-top bien (et de même si c'est elle qui est déjà en couple... surtout que là il faudrait aussi convaincre son mec).

Voilà ce que je pense de plus en plus à présent.

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Anarchamory

le vendredi 13 novembre 2009 à 18h56

Il vient de m'arriver une idée : peut-être que ta femme pourrait être contre le fait que tu ais des relations sexuelles avec qqn d'autre qu'elle-même, mais qu'elle pourrait tolérer que tu ais juste des relations amoureuses sans sexe. Il pourrait être intéressant de voir/discuter avec elle des limites de ce qu'elle accepte, et négocier un terrain d'entente, peut-être pas idéal pour aucun de vous deux, mais optimisé au regard de vos aspirations respectives. Normalement, dans la plupart des relations de couple, il est rare que tout colle parfaitement, et il y a toujours des concessions à faire d'un côté comme de l'autre. Il s'agit simplement d'essayer de les équilibrer au mieux, histoire que ça ne soit pas un des deux qui consente à tous les sacrifices pendant que l'autre ne souffrirait pas la moindre abnégation...

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(compte clôturé)

le vendredi 13 novembre 2009 à 19h30

MetaZet

Enfin, il y a quand même des solides arguments biologiques du coté des monogames. Des arguments qui sont tout à fait recevables. C'est que le sexe, à la base, c'est pour se reproduire. Et de ce fait, cela implique (visiblement chez la plupart des gens) des réactions émotionnelles de base qui sont en lien avec cette fonction reproductrice, dont le besoin d'exclusivité, la jalousie, etc. Je me suis toujours demandé pourquoi, si l'exclusivité n'est qu'une norme sociale, il est si difficile de la déraciner, même chez des gens a priori ouverts d'esprit. Je pense de plus en plus que la réponse à cette question est la suivante : l'exclusivité n'est pas qu'une norme sociale, elle découle de la biologie.

Voilà ce que je pense de plus en plus à présent.

Hé hé, bien des choses intéressantes toussa et même ce que je n'ai pas laissé, très vrai je trouve...

Le truc biologique, ça m'a aussi interpellée: ma frangine a mis son mec à la porte quand elle a découvert la tromperie... mais là où elle s'est effondrée une deuxième fois, c'est quand un bébé a été mis en route par l'autre fille; parce que ça voulait dire que sa famille à elle allait être précarisée en énergie et en temps, à part l'argent.

A en causer avec elle, ça m'a semblé intuitivement assez probable que si la monogamie est tellement bien ancrée, c'est pour pouvoir concentrer tout ça sur un toit, et ne pas diluer les possibilités de protection des enfants. Tout comme il semblerait que si l'amour dure 3 ans, c'est le temps pour un bébé d'apprendre les fonctions autonomes vitales.

Jute pour le fun:

"Au fond, les polyamoureux sont un peu comme [...] les personnes qui arrivent à mettre leur langue en U"

Petite rectification: 7 personnes sur 10 en sont capables, ce sont les 3 autres qui sont la rareté!

Par contre, mettre sa langue en "i" (à la verticale dans la bouche), ça c'est bien plus rare.

Ha, vous êtes tordants, à tous essayer comme ça!!!!

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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polyrateau

le samedi 14 novembre 2009 à 14h47

..

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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(compte clôturé)

le samedi 14 novembre 2009 à 15h31

C'est un "i" majuscule, voilà pourquoi...

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lam

le samedi 14 novembre 2009 à 17h40

MetaZet
Je me suis toujours demandé pourquoi, si l'exclusivité n'est qu'une norme sociale, il est si difficile de la déraciner, même chez des gens a priori ouverts d'esprit.

Je trouve ta question très pertinente! Puisque le PA parait si logique, si en phase avec notre ressenti, notre "nature profonde", pourquoi tant de difficultés à l'accepter?

MetaZet
Je pense de plus en plus que la réponse à cette question est la suivante : l'exclusivité n'est pas qu'une norme sociale, elle découle de la biologie.

Par contre sur la réponse j'ai un point de vue plus nuancé. Je ne crois pas que l'exclusivité découle de la biologie, mais alors pas du tout!
A mon avis il faut nuancer exclusivité des relations amoureuses(=monogamie) et exclusivité de compagnonnage de vie (compatible avec le PA).

Si on parle de compagnonnage de vie je veux bien que l'on aie instinctivement besoin d'avoir un partenaire spécifique avec qui on va construire des projets ou le besoin de confiance + stabilité est fort, avoir des enfants et les élever, construire un lieu de vie pour du long terme par exemple. Et je crois que c'est pour cela que l'on voit le schéma de une relation 'primaire' et plusieurs 'secondaires' qui se répète souvent chez les polys.

Par contre sur le coté biologique de l'exclusivité sexuelle et amoureuse, là, je n'y crois pour personne!! Et le chapitre "invention de la monogamie" du bouquin de J Attali (Amours, histoires des relations entre les hommes et les femmes) replace bien le contexte historique et les diverses motivations (liées au pouvoir: contrôle des guerres et du peuple via la religion) qui ont instauré les fondements de cette morale sociétale qui est si puissante et si ancrée aujourd'hui.

Ancrée d'ailleurs si profondément que l'on doit tous se battre quand on la dérange, et qu c'est jamais vraiment agréable de la remettre en cause cette foutue morale! Et je ne me reconnais pas du tout dans le schéma des gens que tu décris qui génétiquement seraient différents ce qui leur permettrai de ne pas être trop jaloux et donc avoir la chance de pouvoir être polyamoureux:

MetaZet
C'est que le sexe, à la base, c'est pour se reproduire. Et de ce fait, cela implique (visiblement chez la plupart des gens) des réactions émotionnelles de base qui sont en lien avec cette fonction reproductrice, dont le besoin d'exclusivité, la jalousie, etc.(...) Et chez certains, ces réactions émotionnelles, ou bien sont moins prégnantes, ou bien n'existent pas du tout. Ce sont eux et eux seuls qui peuvent être polyamoureux.

Gloups, aoutch! ca me fait mal ca... si on n'a pas dépassé sa jalousie alors on ne peut pas être poly? En tous cas tant mieux pour toi si tu te sens comme ca, mais faudrait pas non plus tomber dans la discrimination positive, ni l'élitisme....

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thibsib

le samedi 14 novembre 2009 à 18h48

La logique poly m'est apparue comme évidente une fois pointée comme une possibilité. Il y a plein de gens qui n'imaginent même pas que cela existe, avant même de ne pas être d'accord avec.
Pour la plupart, la monogamie répond à une bonne morale : "il faut rompre avec untel pour entamer une relation avec autre tel" et je crois beaucoup plus au poids de la société qu'à l'évidence biologique.
Sacré numéro d'équilibriste que tu dois exécuter Bigorneau. Bon courage car il y a des gros risques à prendre et je ne saurais conseiller la chose, la sachant dépendante de vos deux personnalités.

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Anarchamory

le dimanche 15 novembre 2009 à 09h42

lammm
Par contre sur la réponse j'ai un point de vue plus nuancé. Je ne crois pas que l'exclusivité découle de la biologie, mais alors pas du tout!

A mon avis il faut nuancer exclusivité des relations amoureuses(=monogamie) et exclusivité de compagnonnage de vie (compatible avec le PA).

Si on parle de compagnonnage de vie je veux bien que l'on aie instinctivement besoin d'avoir un partenaire spécifique avec qui on va construire des projets ou le besoin de confiance + stabilité est fort, avoir des enfants et les élever, construire un lieu de vie pour du long terme par exemple. Et je crois que c'est pour cela que l'on voit le schéma de une relation 'primaire' et plusieurs 'secondaires' qui se répète souvent chez les polys.

Par contre sur le coté biologique de l'exclusivité sexuelle et amoureuse, là, je n'y crois pour personne!! Et le chapitre "invention de la monogamie" du bouquin de J Attali (Amours, histoires des relations entre les hommes et les femmes) replace bien le contexte historique et les diverses motivations (liées au pouvoir: contrôle des guerres et du peuple via la religion) qui ont instauré les fondements de cette morale sociétale qui est si puissante et si ancrée aujourd'hui.

Sans doute. Mais mon propos n'était pas de dénier toute dimension sociétale, mais plutôt d'affirmer qu'il n'y a pas que ça : le biologique entre aussi en ligne de compte. Je suis toujours assez surpris par le déclin massif de la religion instituée, la sécularisation massive des esprits, et pourtant la persistance de l'exclusivité monogame. A bien y regarder, cependant, c'est bel et bien la religion instituée et non pas tout sentiment religieux, qui disparaît. La plupart des gens, aujourd'hui, ne sont pas athées, quoi qu'on en dise, mais plutôt vaguement déistes. J'entends souvent des gens me dire : "moi je considère que la religion est dépassé, que ce sont des vieilles fables, mais attention je crois quand même qu'il y a quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi". De même, on peut admettre que l'exclusivité monogame a subi des évolutions : l'aspect proprement institutionnel avec mariage et tout le toin-toin est sans doute jugé moins important qu'il y a un siècle. Plus personne ne condamne véritablement le sexe prénuptial sans passer pour un réac de première. De même, le divorce est autorisé et est même devenu d'une grande banalité. Mais le sentiment exclusiviste monogame persiste quand même.

Je pense qu'aussi bien le sentiment religieux que le sentiment exclusiviste monogame, une fois débarrassés de tout ce que la société leur ajoute comme subtilités et fioritures, sont des caractéristiques proprement biologiques de la plupart des individus, et dont l'existence découle de l'histoire évolutive néo-darwinienne de l'être humain. Autrement dit, ils ont des fonctions biologiques. A leur manière, ils contribuent à la sauvegarde de l'individu et à sa reproduction, ou bien ils sont au moins des sous-produits de caractéristiques biologiques qui contribuent à la sauvegarde de l'individu et à sa reproduction.

lammm
Ancrée d'ailleurs si profondément que l'on doit tous se battre quand on la dérange, et qu c'est jamais vraiment agréable de la remettre en cause cette foutue morale! Et je ne me reconnais pas du tout dans le schéma des gens que tu décris qui génétiquement seraient différents ce qui leur permettrai de ne pas être trop jaloux et donc avoir la chance de pouvoir être polyamoureux:

Gloups, aoutch! ca me fait mal ca... si on n'a pas dépassé sa jalousie alors on ne peut pas être poly? En tous cas tant mieux pour toi si tu te sens comme ca, mais faudrait pas non plus tomber dans la discrimination positive, ni l'élitisme....

Oui, j'ai peut-être un peu exagéré mon propos. Disons que ces gens qui ont dépassé leur jalousie ou même ne l'on jamais expérimenté seront les seuls à pouvoir être poly dans de bonnes conditions, sans faire de leur vie un enfer perpétuel. Maintenant, on peut sans doute être poly et maso ;)

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Anarchamory

le dimanche 15 novembre 2009 à 09h47

Au fait, comment notre organisme biologique fait-il la différence entre une relation sexuelle ayant pour unique but le plaisir ou l'amour (et donc délibérément et volontairement détournée de la procréation par l'usage d'une méthode contraceptive) et une relation sexuelle ayant pour but (également) la procréation ?

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tinou81

le dimanche 15 novembre 2009 à 11h29

Juste le résumé de "La Jalousie, ciment du couple", Cerveau et Pyscho 34, aout 2009
"La jalousie differe entre les hommes, qui craignent les infidélités conjugales, et les femmes, plus sensibles aux infidélités émotionnelles".
"Exacernée, elle détruit les relations sentimentales, mais vécue avec mesure, elle augmente la longévité des couples".
Pas de mention du polyamour, bien sur...

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Siestacorta

le dimanche 15 novembre 2009 à 14h03

J'en reviens toujours à l'idée facile à exprimer : c'est un peu plus simple à gérer, la monogamie, matériellement. Pour avoir des enfants, pour savoir sur qui on reposera dans l'avenir.
C'est pas tant biologique que matérialiste, pour moi.

Au delà de la biologie, nos vies humaines, notre société sont devenues plus complexes et plus riches que les sociétés animales. Plus instables, aussi. Adapter cela à son fonctionnement affectif me semble aussi "naturel" : l'environnement social est riche, vouloir maintenir une unicité amoureuse est un peu illusoire.

Il s'agit pas de dire que la monogamie est impossible. Mais elle est très décevante si on croit trop en son nature, à sa place dans actuelle dans la société. Si on ne la remet pas un minimum en cause.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Clown_Triste

le dimanche 15 novembre 2009 à 14h21

@MetaZet
Je n'ai ni le temps ni l'envie de me lancer dans de grands posts polémiques mais je me sens très proche de ton point de vue.

Aux curieux, je recommande au passage la lecture du livre "Sperm Wars : Les secrets de nos comportements amoureux" de Robin Baker.
S'il n'est pas exempt de défauts, il offre une perspective très intéressante sur la composante biologique invisible de beaucoup de nos comportements.

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Anarchamory

le dimanche 15 novembre 2009 à 14h35

Siestacorta
Au delà de la biologie, nos vies humaines, notre société sont devenues plus complexes et plus riches que les sociétés animales. Plus instables, aussi. Adapter cela à son fonctionnement affectif me semble aussi "naturel" : l'environnement social est riche, vouloir maintenir une unicité amoureuse est un peu illusoire.

Il s'agit pas de dire que la monogamie est impossible. Mais elle est très décevante si on croit trop en son nature, à sa place dans actuelle dans la société. Si on ne la remet pas un minimum en cause.

Je suis très d'accord là-dessus. A mon sens, il y a peut-être quelque chose à inventer, un juste milieu à découvrir et explorer, entre l'idéal PA (inaccessible à la plupart des gens, selon toute vraisemblance) et la réalité de la monogamie exclusiviste (qui fiche des boutons aux polyamoureux). Encore que ça ne concerne que le cas des "polys" qui sont en couple avec des "monos". D'ailleurs mon message /discussion/-eW-/Besoin-de-vos-conseils-Dois-je-av... allait dans ce sens.

(en attendant que l'on parvienne à corriger la jalousie/exclusivité/possessivité par des médicaments, des implants neuronaux ou des manips génétiques... oui parce qu'en plus d'être PA [en théorie...] je suis également assez transhumaniste :-D , bref j'ai tout pour plaire !).

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