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[Lexique] Poly par défaut

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artichaut

le jeudi 14 août 2025 à 00h04

Un nouveau terme m'est venu aujourd'hui en jardinant : poly par défaut. Et que dans certains cas, l'on pourrait également nommer : monogame contrarié·e.

Ce terme m'est venu en repensant à la réflexion de @LeGrandStyle «  peut-être que certains font le choix d’aller contre la norme alors que la norme leur convient » et aussi « J’avoue ne pas vivre le polyamour comme un “choix”, car si je pouvais être épanoui dans la monogamie, je choisirais ce modèle sans hésitation. »

J'ai envie de faire une mise en garde. Je propose ce terme, alors que je ne suis pas une personne concernée (je ne me ressent pas poly par défaut). Il y a donc un fort risque que ce soit stigmatisant.

*
Ça fait longtemps que ce sujet m'intéresse.

Si la monogamie est la norme par défaut, pour autant plein de personnes n'ont pas accès à cette monogamie pourtant jugée si banale, dans le sens où tout simplement créer une relation de couple est très compliqué pour elle/eux eu égard à leur position dans l'échelle sociale (surtout quand on cumule des critères stigmatisés). Et donc là où certain·e·s d'entre nous (dont je fait partie) ont commencé par un couple en monogamie de fait avant d'aller ensuite vers le polyamour par choix, d'autres n'ont pas eu ce chemin, n'ont jamais été en couple (ou alors quelques mois, avant de se faire jeter), et ont pu aller vers le "polyamour" (nottament via des relations "secondaires" subies) ou des relations adultèrines, car c'est la seule chose qu'on leur proposait.

Par ailleurs, d'autres ayant accès à la monogamie de couple, peuvent choisir l'un ou l'autre (monogamie ou polyamour, exclusivité ou non exclusivité) et peuvent aussi se retrouver poly par défaut, sans pour autant être structurellement empêché·e du fait de leur situation sociale.

Avant d'aborder la suite, j'avais besoin de faire cette nuance.

Et par exemple, pour ma part je me considère en quelque sorte hétérosexuel par défaut, bien qu'ayant la possibilité en soi d'aller vers des relations hétéro, homo ou autres.

*
À quoi sert ce terme ?

Il peut servir à dire « je suis poly, mais je n'ai pas choisi d'être poly ». Il pourrait peut-être (s'il convient aux personnes concernées) avoir valeur d'identité.
Et qui sait les dit "poly-acceptant·es" pourraient tout aussi bien préférer ce terme de poly par défaut. Notamment les personnes qui font un travail de compersion dans une situation d'ouverture de couple forcée.

Il peut aussi, inversement, quand on est non-monogame servir à visibiliser un risque (un des gros risque quand on est non-monogame !) : quand on relationne avec une personne poly par défaut, si celle-ci rencontre un·e monogame (et quand même y'en a beaucoup) elle risque de rompre avec nous du jour au lendemain (ou presque) pour vivre sa nouvelle relation évidemment merveilleuse.
La nuance précédemment citée est importante, dans le sens où pour certaines personnes ça risque peu d'arriver.

Dans une certaine mesure ce risque existe aussi avec les personnes qui ont commencé leur vie affective par le polyamour (n'ayant jamais testé la monogamie, l'exclusivité, ils/elles peuvent être tenté d'essayer). Et cet énervant discours mono "c'est que t'as pas encore trouvé le bon" risque de devenir réalité (ça m'est arrivé, enfin pas à moi, mais à l'une de mes partenaires, et donc de me faire larguer).

*
PS : si vous avez connaissance que ce terme existe déjà, je serais ravi d'en être informé.

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kill-your-idols

le jeudi 14 août 2025 à 14h13

De mon côté, je suis à un niveau encore supérieur.

Je n'ai jamais été en couple monogame.

À l'adolescence, j'étais trop occupé à fuir le couple dysfonctionnel de mes parents pour m'occuper d'avoir une relation (j'aurais bien aimé, mais je n'avais pas l'énergie pour le faire)

Sorti de la maison familiale, j'avais trop à coeur ma liberté, et j'avais trop de choses à explorer pour m'engouffrer dans un couple monogame.

Puis j'ai été pendant très longtemps l'amant de femmes mariées ou fraichement divorcées, et j'ai fait quelques expériences dans l'échangisme.

J'ai eu ma première expérience de vie de couple vers mes 35 ans. Et là, c'était trop tard pour renoncer à ma liberté.

Donc, je sais que je peux supporter une relation de couple avec, grand maximum, le 20% de mon temps. Dès que ça dépasse ce taux là, je commence à chercher les sorties de secours.

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Lili-Lutine

le jeudi 14 août 2025 à 14h39

En vous lisant, je repense à combien ce terme "Poly par défaut" peut recouvrir des réalités très différentes

Et, à mes yeux, il y a un vrai risque qu’il devienne une étiquette un peu rapide qui gomme les nuances

Je trouve plus clair de distinguer poly choisi, poly de contexte et poly contraint
Ça permet de nommer la diversité des trajectoires sans coller tout le monde dans le même sac ni instaurer une hiérarchie implicite entre les "vraies" et les "moins vraies" façons d’être non-monogame

Pour moi, un point essentiel est la question du consentement réel, pas seulement théorique

On peut se demander :

• Est-ce que chaque personne peut dire non, ralentir ou changer la forme du lien sans sanction ?
• Est-ce que les attentes implicites ont été rendues explicites et renégociables ?
• Est-ce que la personne la moins avantagée dans la relation a des options réelles pour partir ou rééquilibrer ?

Ces questions évitent de tomber dans le jugement moral ou dans la posture de supériorité qui consiste à dire qu’une manière de vivre le poly serait plus aboutie ou supérieure à une autre !

On peut avoir un parcours très linéaire ou très atypique sans que ça dise quoi que ce soit de notre capacité à prendre soin, à écouter, à respecter les limites !

Être "par défaut" n’enlève pas la capacité à poser des choix, des limites, à redéfinir son chemin

Le problème n’est pas l’étiquette en soi, mais l’absence d’espace pour décider autrement

En bref, je ne cherche pas à classer les vécus mais à outiller la lecture des situations

Si on garde la boussole du consentement réel, de la clarté et de la possibilité de choix, alors "poly par défaut" peut rester un terme descriptif et non prescriptif

Et nos liens gagnent en liberté comme en soin <3

Message modifié par son auteur il y a un mois.

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artichaut

le jeudi 14 août 2025 à 14h58

Lili-Lutine
à mes yeux, il y a un vrai risque qu’il devienne une étiquette un peu rapide qui gomme les nuances

Oui, le risque est là.

Lili-Lutine
Je trouve plus clair de distinguer poly choisi, poly de contexte et poly contraint

- Poly choisi, je pense que je vois

- Poly de contexte, je ne suis pas certain : tu veux dire être dans une relation avec un poly et le vivre bien, même si ça n'aurait pas été notre choix ?

- Poly contraint me semble un peu maladroit ou prêter à confusion Je suis de ceux qui pense que Le polyamour subit n'existe pas. Et j'aurais peur que ça instille l'idée qu'on peut légitimement imposer le polyamour à son/sa partenaire. En même temps je vois l'idée, puisqu'une personne en couple, dont le couple à été ouvert de force, et qui tant bien que mal fait des efforts d'empathie/compersion (car par exemple à trop à perdre dans la rupture de cette relation), est de fait dans une dynamique poly. Bien plus d'ailleurs que la personne qui s'est contenté d'ouvrir le couple de force pour aller voir ailleurs sans culpabiliser d'une adultère.

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Lili-Lutine

le jeudi 14 août 2025 à 15h47

artichaut
Oui, le risque est là.


Lili-Lutine
Je trouve plus clair de distinguer poly choisi, poly de contexte et poly contraint


- Poly choisi, je pense que je vois

- Poly de contexte, je ne suis pas certain : tu veux dire être dans une relation avec un poly et le vivre bien, même si ça n'aurait pas été notre choix ?

- Poly contraint me semble un peu maladroit ou prêter à confusion Je suis de ceux qui pense que Le polyamour subit n'existe pas. Et j'aurais peur que ça instille l'idée qu'on peut légitimement imposer le polyamour à son/sa partenaire. En même temps je vois l'idée, puisqu'une personne en couple, dont le couple à été ouvert de force, et qui tant bien que mal fait des efforts d'empathie/compersion (car par exemple à trop à perdre dans la rupture de cette relation), est de fait dans une dynamique poly. Bien plus d'ailleurs que la personne qui s'est contenté d'ouvrir le couple de force pour aller voir ailleurs sans culpabiliser d'une adultère.

Poly choisi
C’est celui qui se construit dans le temps, souvent après des expériences en monogamie
On modifie peu à peu son parcours relationnel, ses choix de partenaires, et on développe le désir ou la curiosité d’essayer un autre format
Ce n’est pas toujours un chemin linéaire : on teste, on ajuste, on change d’avis, on explore encore, jusqu’à trouver un modèle qui convient

Poly de contexte
Je vais donner ici un exemple personnel : mon compagnon Fred
Il n’avait jamais pensé, ni même envisagé, que la non-monogamie puisse lui convenir
À mes côtés, il a dû se confronter à ses croyances de l’époque sur ce qu’était une "vraie" relation amoureuse
Cela a impliqué environ 18 mois à 2 ans de discussions souvent intenses, parfois d’incompréhensions ou de malentendus
Finalement, il a trouvé dans ce format relationnel un espace d’épanouissement qui aujourd’hui lui fait dire qu’il n’en changera pas

Ce que Fred vit comme choix non-monogame ressemble très peu à ma façon de le vivre
Après quelques essais qui ne lui convenaient pas, il a rapidement choisi de n’avoir qu’une seule autre partenaire que moi
Cette personne, comme lui, ne souhaite pas avoir d’autres partenaires
Iels sont donc en exclusivité l’un·e avec l’autre, et moi avec ellelui
Elle et moi nous apprécions beaucoup, et cela dure depuis plusieurs années
Leur format est le plus adapté à leurs besoins communs, même s’il ne correspond pas à ma propre pratique de la non-monogamie

Sans le contexte (ma non-monogamie dès le départ), Fred n’aurait sans doute jamais eu cette expérience
C’est pourquoi je parle ici de "poly de contexte" : c’est l’environnement relationnel qui rend possible (ou qui amène à explorer) un format qu’on n’aurait pas cherché spontanément

Poly contraint
C’est, pour moi, une réalité qui existe, même si le terme peut heurter
Il désigne les situations où l’on reste dans un lien non-monogame qui ne nous convient pas, mais dont on ne peut pas ou ne sait pas sortir
Les raisons peuvent être nombreuses : dépendance économique, sociale, émotionnelle, peur de perdre ses enfants, peur de la solitude, manque de réseau de soutien, invalidité, pressions culturelles ou familiales…
Ce maintien peut être volontaire pour certain·e·s (« je reste quoi qu’il arrive »), ou transitoire jusqu’à ce qu’il devienne nécessaire pour sa santé mentale ou physique de partir
On ne peut pas analyser cette catégorie sans la replacer dans les structures sociales qui pèsent sur nos choix : patriarcat, culture du viol, inégalités économiques et de genre, validisme… Ces systèmes influencent profondément notre capacité à négocier ou refuser un format relationnel

Peu importe au fond les noms qu’on invente ou les concepts théoriques : l’important reste de se comprendre et d’apprendre ensemble, en décortiquant ce qui se joue dans nos liens
Surtout là où nos angles morts et nos impensés, souvent hérités de normes sociales, peuvent être à l’origine de nos souffrances ou de nos échecs relationnels

Message modifié par son auteur il y a un mois.

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kill-your-idols

le jeudi 14 août 2025 à 15h58

Lili-Lutine
Poly choisi
C’est celui qui se construit dans le temps, souvent après des expériences en monogamie
On modifie peu à peu son parcours relationnel, ses choix de partenaires, et on développe le désir ou la curiosité d’essayer un autre format
Ce n’est pas toujours un chemin linéaire : on teste, on ajuste, on change d’avis, on explore encore, jusqu’à trouver un modèle qui convient

Poly de contexte
Je vais donner ici un exemple personnel : mon compagnon Fred
Il n’avait jamais pensé, ni même envisagé, que la non-monogamie puisse lui convenir
À mes côtés, il a dû se confronter à ses croyances de l’époque sur ce qu’était une "vraie" relation amoureuse
Cela a impliqué environ 18 mois à 2 ans de discussions souvent intenses, parfois d’incompréhensions ou de malentendus
Finalement, il a trouvé dans ce format relationnel un espace d’épanouissement qui aujourd’hui lui fait dire qu’il n’en changera pas

Ce que Fred vit comme choix non-monogame ressemble très peu à ma façon de le vivre
Après quelques essais qui ne lui convenaient pas, il a rapidement choisi de n’avoir qu’une seule autre partenaire que moi
Cette personne, comme lui, ne souhaite pas avoir d’autres partenaires
Iels sont donc en exclusivité l’un·e avec l’autre, et moi avec ellelui
Elle et moi nous apprécions beaucoup, et cela dure depuis plusieurs années
Leur format est le plus adapté à leurs besoins communs, même s’il ne correspond pas à ma propre pratique de la non-monogamie

Sans le contexte (ma non-monogamie dès le départ), Fred n’aurait sans doute jamais eu cette expérience
C’est pourquoi je parle ici de "poly de contexte" : c’est l’environnement relationnel qui rend possible (ou qui amène à explorer) un format qu’on n’aurait pas cherché spontanément

Poly contraint
C’est, pour moi, une réalité qui existe, même si le terme peut heurter
Il désigne les situations où l’on reste dans un lien non-monogame qui ne nous convient pas, mais dont on ne peut pas ou ne sait pas sortir
Les raisons peuvent être nombreuses : dépendance économique, sociale, émotionnelle, peur de perdre ses enfants, peur de la solitude, manque de réseau de soutien, invalidité, pressions culturelles ou familiales…
Ce maintien peut être volontaire pour certain·e·s (« je reste quoi qu’il arrive »), ou transitoire jusqu’à ce qu’il devienne nécessaire pour sa santé mentale ou physique de partir
On ne peut pas analyser cette catégorie sans la replacer dans les structures sociales qui pèsent sur nos choix : patriarcat, culture du viol, inégalités économiques et de genre, validisme… Ces systèmes influencent profondément notre capacité à négocier ou refuser un format relationnel

Peu importe au fond les noms qu’on invente ou les concepts théoriques : l’important reste de se comprendre et d’apprendre ensemble, en décortiquant ce qui se joue dans nos liens
Surtout là où nos angles morts et nos impensés, souvent hérités de normes sociales, peuvent être à l’origine de nos souffrances ou de nos échecs relationnels

Il y a aussi un 4ème type.

Le gold star poly

Défini para analogie au gold star gay, qui est le gay qui n'a jamais eu de relations hétéro, le gold star poly est le polyamoureux qui n'a jamais eu de relations monogames, et qui a de la peine à les concevoir.

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Lili-Lutine

le jeudi 14 août 2025 à 16h03

Et je me demande comment on pourrait nommer les personnes qui, depuis le début de leur vie, regardent la monogamie comme étrange et peu enviable… comme un truc perçu très tôt comme risqué, contraignant, pas pour elles
Celles qui sentent confusément qu’il faut se méfier, que ça ressemble à un piège
Sans forcément avoir les mots, ni les références, ni même les exemples autour d’elles, elles savent tôt dans leur vie que ce format relationnel n’est pas le leur
Elles vont alors passer des années à se cogner à la norme, aux structures, aux autres, toustes les autres, avant de réussir à s’en extraire ou à ne jamais y entrer du tout
Peut-être que pour elles, on pourrait parler de Poly instinct ? :-D

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kill-your-idols

le jeudi 14 août 2025 à 16h07

Lili-Lutine
Et je me demande comment on pourrait nommer les personnes qui, depuis le début de leur vie, regardent la monogamie comme étrange et peu enviable… comme un truc perçu très tôt comme risqué, contraignant, pas pour elles
Celles qui sentent confusément qu’il faut se méfier, que ça ressemble à un piège
Sans forcément avoir les mots, ni les références, ni même les exemples autour d’elles, elles savent tôt dans leur vie que ce format relationnel n’est pas le leur
Elles vont alors passer des années à se cogner à la norme, aux structures, aux autres, toustes les autres, avant de réussir à s’en extraire ou à ne jamais y entrer du tout
Peut-être que pour elles, on pourrait parler de Poly instinct ? :-D

oui! <3 <3 <3

Message modifié par son auteur il y a un mois.

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Hestia

le jeudi 14 août 2025 à 17h02

J'aime beaucoup tes catégories @Lili-Lutine.
Je rentrerai donc dans la categorie de "poly de contexte"... et je me sens aussi "poly-militante" parce que je crois que ce serair vachement plus confortable pour moi de me refondre dans la norme et le fonctionnement monogame aussi imparfaite soit elle. Et pour autant je m'y refuse, justement parce que "philosophiquement", sociétalement, je ne veux pas contribuer à pérenniser un système basé sur le patriarcat et autres inégalités sociales. Et que construire d'autres formes de relations ; ou la non-exclusivité, l'ethique, le dialogue et le "care" seraient les bases ; est une possibilité me semblant infiniment plus séduisante... (mais je ne tiens pas forcément à avoir plusieurs relations même si c'est actuellement le cas, et que ça reste régulièrement éminemment anxiogène et douloureux quand mon amoureux à de nouvelles relations). Je ne sais pas si je suis tres claire 😬

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artichaut

le jeudi 14 août 2025 à 17h18

Lili-Lutine
Poly choisi
Poly de contexte
Poly contraint
Poly instinct(if)

Merci pour les précisions, mais pour moi ça n'inclue justement pas les deux exemples que j'ai essayé de nommer
- La personne qui choisi le poly faute de mieux, car elle sent bien que sa catégorie sociologique ne lui permet pas d'espérer le grand amour mono vendu par la société comme allant de soi. Pour elle ce n'est ni vrai choix, ni un contexte relationnel ou situationnel (comme pour Fred) mais un plafond de verre structurel. Le polyamour peut devenir un choix, mais souvent pas défaut.
- La personne qui a le privilège de pouvoir choisir, qui choisit le polyamour, mais n'est fonciérement pas satisfait·e de son choix. Ce n'est pour moi, ni tout à fait choisis, ni tout à fait contraint.
Dans les deux cas c'est un genre de choix, mais un choix par défaut.

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Lili-Lutine

le jeudi 14 août 2025 à 17h48

artichaut
Merci pour les précisions, mais pour moi ça n'inclue justement pas les deux exemples que j'ai essayé de nommer
- La personne qui choisi le poly faute de mieux, car elle sent bien que sa catégorie sociologique ne lui permet pas d'espérer le grand amour mono vendu par la société comme allant de soi. Pour elle ce n'est ni vrai choix, ni un contexte relationnel ou situationnel (comme pour Fred) mais un plafond de verre structurel. Le polyamour peut devenir un choix, mais souvent pas défaut.
- La personne qui a le privilège de pouvoir choisir, qui choisit le polyamour, mais n'est fonciérement pas satisfait·e de son choix. Ce n'est pour moi, ni tout à fait choisis, ni tout à fait contraint.
Dans les deux cas c'est un genre de choix, mais un choix par défaut.

Oui, je comprends ce que tu veux dire par "choix par défaut" et je vois bien les deux exemples que tu cites.
Pour moi, le premier cas : la personne qui, à cause d’un plafond de verre social, n’a pas accès au grand amour monogame "vendu" comme allant de soi, se rapproche beaucoup du poly contraint dans ma grille
La contrainte, ici, n’est pas forcément un·e partenaire ou une situation immédiate, mais bien un contexte social, économique, validiste, raciste, sexiste, etc. qui limite les possibilités relationnelles
Ce n’est pas un contexte choisi, c’est un contexte subi, même si ça peut déboucher sur un poly vécu comme épanouissant ensuite

Le second cas : la personne qui a le privilège de choisir, qui choisit le poly, mais n’en est pas vraiment satisfaite, pour moi, c’est une forme de poly de contexte qui ne s’assume pas totalement comme telle
Le contexte étant ici un mélange d’envie, d’opportunité, de curiosité, mais aussi de décalage entre ce qu’on pensait trouver et ce qu’on vit vraiment

Je comprends l’idée de "choix par défaut" mais je trouve que ça rend invisible les déterminants sociaux ou personnels qui orientent ce "défaut"
Nommer ces forces-là (privilèges, exclusions, contraintes intériorisées, etc.) me semble plus éclairant que de rester sur l’impression qu’on "a juste choisi faute de mieux"

Message modifié par son auteur il y a un mois.

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artichaut

le jeudi 14 août 2025 à 18h58

Lili-Lutine
Je comprends l’idée de "choix par défaut" mais je trouve que ça rend invisible les déterminants sociaux ou personnels qui orientent ce "défaut"
Nommer ces forces-là (privilèges, exclusions, contraintes intériorisées, etc.) me semble plus éclairant que de rester sur l’impression qu’on "a juste choisi faute de mieux"

Oui

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HiBou

le mercredi 20 août 2025 à 19h02

kill-your-idols
Il y a aussi un 4ème type.

Le gold star poly

Défini para analogie au gold star gay, qui est le gay qui n'a jamais eu de relations hétéro, le gold star poly est le polyamoureux qui n'a jamais eu de relations monogames, et qui a de la peine à les concevoir.

kill-your-idols
De mon côté, je suis à un niveau encore supérieur.

Je n'ai jamais été en couple monogame.

Puis j'ai été pendant très longtemps l'amant de femmes mariées ou fraichement divorcées, et j'ai fait quelques expériences dans l'échangisme.

J'ai eu ma première expérience de vie de couple vers mes 35 ans. Et là, c'était trop tard pour renoncer à ma liberté.

Donc, je sais que je peux supporter une relation de couple avec, grand maximum, le 20% de mon temps. Dès que ça dépasse ce taux là, je commence à chercher les sorties de secours.

ça me semble encore une fois très incohérent ;)
Tu dis ne pas être en couple monogame mais bizarrement tu fréquentes des femmes monogames, post rupture, libertines, ça me fait penser à de la consommation !!!

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kill-your-idols

le mercredi 20 août 2025 à 19h18

HiBou
kill-your-idols
De mon côté, je suis à un niveau encore supérieur.

Je n'ai jamais été en couple monogame.


Puis j'ai été pendant très longtemps l'amant de femmes mariées ou fraichement divorcées, et j'ai fait quelques expériences dans l'échangisme.

J'ai eu ma première expérience de vie de couple vers mes 35 ans. Et là, c'était trop tard pour renoncer à ma liberté.

Donc, je sais que je peux supporter une relation de couple avec, grand maximum, le 20% de mon temps. Dès que ça dépasse ce taux là, je commence à chercher les sorties de secours.


ça me semble encore une fois très incohérent ;)
Tu dis ne pas être en couple monogame mais bizarrement tu fréquentes des femmes monogames, post rupture, libertines, ça me fait penser à de la consommation !!!

C'était de la consommation, et j'étais le produit.

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HiBou

le jeudi 21 août 2025 à 09h52

kill your égo ;)

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HiBou

le jeudi 21 août 2025 à 10h33

artichaut
Il peut aussi, inversement, quand on est non-monogame servir à visibiliser un risque (un des gros risque quand on est non-monogame !) : quand on relationne avec une personne poly par défaut, si celle-ci rencontre un·e monogame (et quand même y'en a beaucoup) elle risque de rompre avec nous du jour au lendemain (ou presque) pour vivre sa nouvelle relation évidemment merveilleuse.
La nuance précédemment citée est importante, dans le sens où pour certaines personnes ça risque peu d'arriver.

exactement ce qui m'est arrivé en début d'année :p, elle se disait libre mais au final était terrifiée de me voir partir avec une autre quand on sortait, ce qui ne serait jamais arrivé, enfin je vous épargnes les détails... Il faut que j'arrive à rencontrer des solopoly !

J'ai l'impression que souvent les personnes se déclarent polyamoureuse mais sous des conditions totalement héritées du schéma monogame, du coup je dirais presque, plutôt que poly par défaut, poly par confort parce que dans le terme "par défaut", ça me donne l'impression que ce n'est pas un choix personnel.
Mais être en couple et avoir des amants ou des maitresses, pour moi ce n'est pas du polyamour.

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