Politiser la non-monogamie
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Lili-Lutine
le jeudi 14 août 2025 à 18h46
Depassage
Brillante démonstration.
Juste, non, chacun n'a pas le droit de se définir, d'un terme médicale en tout cas (ce n'est pas ce que tu dis) sans diagnostic médical.. Ce serait trop facile. Oui, c'est à la mode sur tik tok et sur beaucoup de forum cependant.
Message modifié par son auteur il y a une heure.
Oui, je comprends que pour certains termes issus du champ médical, il y ait une dimension de diagnostic formel qui joue un rôle important, notamment pour accéder à des droits, des soins ou des aménagements
Mais il me semble essentiel de distinguer ce cadre administratif ou médical, et la manière dont les personnes se définissent elles-mêmes à partir de leur vécu
Beaucoup de personnes neurodivergentes n’ont pas eu ou n’ont pas voulu passer par un diagnostic officiel, parce que les parcours sont longs, coûteux, épuisants, parce que les critères peuvent être biaisés, ou tout simplement parce qu’elles revendiquent le droit de nommer leur propre expérience sans attendre la validation d’un système normatif
Ce qui me gêne surtout ici, c’est l’usage d’un terme daté et lourd d’histoire pour justifier une attitude perçue comme brutale ou arrogante
Cela entretient des stéréotypes et invisibilise la diversité des manières d’être autiste ou neurodivergent·e, au lieu d’ouvrir à la discussion et à la compréhension mutuelle
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Depassage
le jeudi 14 août 2025 à 18h59
Oui, j'avais parfaitement saisi ton propos. je voulais juste souligner l'utilisation générale et abusive d'un terme qui recouvre une réalité médicale pour ceux et celles qui peuvent en souffrir (ce qui est mon cas mais je n'en fait pas étalage et ne l'utilise pas pour me déresponsabiliser de propos déplacés que j'ai pu avoir)
Message modifié par son auteur il y a un mois.
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Lili-Lutine
le jeudi 14 août 2025 à 19h01
Depassage
Oui, j'avais parfaitement saisi ton propos. je voulais juste souligner l'utilisation générale et abusive d'un terme qui recouvre une réalité médicale pour ceux et celles qui peuvent en souffrir (ce qui est mon cas mais je n'en fait pas étalage et ne l'utilise pas pour me déresponsabiliser de propos déplacés)
Bien dit <3
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Hestia
le jeudi 14 août 2025 à 20h55
Lili-Lutine
Dire que "ce n’est pas de l’arrogance, c’est de l’Asperger" poserait problème à mes yeux pour trois raisons :
1. L’histoire derrière le mot
Le terme « syndrome d’Asperger » porte le nom de Hans Asperger, un médecin autrichien dont la biographie révèle une collaboration active avec le régime nazi. Il aurait participé à l’envoi d’enfants jugés "inéducables" vers le centre d’euthanasie d’Am Spiegelgrund, certains périssant ensuite dans ces lieux de mort
Depuis plusieurs années, des voix scientifiques appellent à supprimer cette désignation, au profit de "TSA (trouble du spectre autistique)"
2. L’auto-identification, oui, mais dans un contexte éclairé
Bien sûr, chaque personne garde le droit de se définir comme elle le souhaite
Le problème n’est pas tant l’usage du terme que la manière dont il est mobilisé
S’en prévaloir pour justifier un comportement condescendant, supérieur ou blessant ne vaut pas excuse, et, dans ce cas, l’histoire pesante du mot devient d’autant plus gênante, presque déplacée
3. Neurodivergence ≠ immunité relationnelle
Certaines personnes autistes, souvent “diagnostiquées Asperger” par encore certains psychiatre, psy ou autres , peuvent en effet longuement ressentir un décalage, une directivité ou une intensité dans leur communication qu’on interprète comme arrogance
C’est un vécu réel, porté par la neurodivergence
Mais confondre ce trait avec un droit à écraser l’autre, se faire sentir supérieur ou légitime de dire comment ça lui vient…c’est refuser la responsabilité sociale
L’honnêteté brute n’excuse jamais l’absence d’empathie ou le mépris
En résumé :
Le mot « Asperger » est lourd de conséquences historiques et éthiques. Il est tout à fait possible de l’utiliser, ou non , mais il faut savoir à quoi on s’expose
Et non, la neurodivergence sociale ne dispense pas de l’attention aux autres
Message modifié par son auteur il y a 3 heures.
Merci 🙏🙏🙏🙏
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RedRackham
le samedi 16 août 2025 à 10h56
Lili-Lutine
Dire que "ce n’est pas de l’arrogance, c’est de l’Asperger" poserait problème à mes yeux pour trois raisons :
1. L’histoire derrière le mot
Le terme « syndrome d’Asperger » porte le nom de Hans Asperger, un médecin autrichien dont la biographie révèle une collaboration active avec le régime nazi. Il aurait participé à l’envoi d’enfants jugés "inéducables" vers le centre d’euthanasie d’Am Spiegelgrund, certains périssant ensuite dans ces lieux de mort
Depuis plusieurs années, des voix scientifiques appellent à supprimer cette désignation, au profit de "TSA (trouble du spectre autistique)"
2. L’auto-identification, oui, mais dans un contexte éclairé
Bien sûr, chaque personne garde le droit de se définir comme elle le souhaite
Le problème n’est pas tant l’usage du terme que la manière dont il est mobilisé
S’en prévaloir pour justifier un comportement condescendant, supérieur ou blessant ne vaut pas excuse, et, dans ce cas, l’histoire pesante du mot devient d’autant plus gênante, presque déplacée
3. Neurodivergence ≠ immunité relationnelle
Certaines personnes autistes, souvent “diagnostiquées Asperger” par encore certains psychiatre, psy ou autres , peuvent en effet longuement ressentir un décalage, une directivité ou une intensité dans leur communication qu’on interprète comme arrogance
C’est un vécu réel, porté par la neurodivergence
Mais confondre ce trait avec un droit à écraser l’autre, se faire sentir supérieur ou légitime de dire comment ça lui vient…c’est refuser la responsabilité sociale
L’honnêteté brute n’excuse jamais l’absence d’empathie ou le mépris
En résumé :
Le mot « Asperger » est lourd de conséquences historiques et éthiques. Il est tout à fait possible de l’utiliser, ou non , mais il faut savoir à quoi on s’expose
Et non, la neurodivergence sociale ne dispense pas de l’attention aux autres
Merci <3