Toute une histoire sur France2
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Interpelée (invité)
le dimanche 10 mai 2009 à 19h40
Je n'ai pas encore fini de la regarder, mais il faut
absolument que je poste ici pour en parler...
Je n'ai pas la télé, et j'ai découvert le lien sur un forum sur la jalousie.
toute-une-histoire.france2.fr/
(émission du 7mai)
L'émission de Delarue a pour thème : "Est-il vraiment possible d'aimer un homme et en femme en même temps?"
C'est très étrange, ça mêle la problématique bisexuelle et polyamoureuse!
Il y a plusieurs histoires dans l'émission, celle qui retient le plus l'attention est celle d'un jeune couple de 24ans, avec un enfant, dont la jeune femme vit une histoire d'amour avec une autre jeune femme, elle même enceinte de son compagnon, le tout sans aucune dissimulation.
Si on passe les remarques très désagréables du présentateur, je trouve que c'est assez bouleversant et très intrigant. Ces jeunes gens ont réussi à dépasser le carcan de l'exclusivité dans leur couple, mais ils gardent celui de la différence innée homme/femme qui leur sert à justifier cette façon de vivre. Car les hommes des couples disent bien qu'ils ne supporteraient pas que leur femme voient d'autres hommes, que c'est parce qu'elles ont besoin de la complémentarité d'une femme qu'ils acceptent....
Mais on entend aussi qu'ils sont heureux que leur femme soit heureuse ainsi, et que tant que tout se passe dans le respect, ils sont heureux aussi...
Bref, à regarder, je trouve ça vraiment très intéressant, ces jeunes gens qui ont fait un pas pour être plus eux-même, et plus épanouis, mais à qui il reste encore quelques garde-fous sociaux qui les amène à ne pas "aller jusqu'au bout" en quelques sortes...
Et puis le public et la psy ont un discours que nous, polyamoureux, on entend si souvent : "on ne peut pas aimer plusieurs personnes en même temps", "vous n'êtes pas vraiment amoureux alors..." ou "moi, vraiment je ne pourrais pas supporter..."
Alors même si ça le jeune couple n'est pas totalement dans les valeurs du polyamour, ou alors partiellement, c'est quand même du polyamour, et c'est beau.
Bien sûr il faut passer outre le côté racoleur de l'émission et puis se dire que les participants ont été coachés avant l'émission, ça reste un talk show....
Bref, je suis encore un peu sous le coup de l'émotion, ce reportage m'a beaucoup touchée, je me dit que j'aimerais vraiment rencontrer ces jeunes gens, ou juste qu'ils aient vent du site ou juste du concept de polyamour!!!
Dites moi ce que vous en pensez!
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LuLutine
le dimanche 10 mai 2009 à 21h00
Je pense que pour entrer en relation avec les participants on doit pouvoir écrire à france 2....
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(compte clôturé)
le lundi 11 mai 2009 à 00h42
- Un présentateur/ animateur a un rôle de provocateur, d’avocat du diable. Il doit cadrer et rendre perméable ce que les gens ont de la peine à dire vite et clair, dans un timing strict, mettre en évidence les contradicteurs. Ceci dit, Delarue est particulièrement insupportable (particulièrement mal à l’aise ?).
- Ca mélange plein de thèmes... à commencer par la regrettable confusion qu'entretient le terme de bisexuel; il était temps que quelqu'un redresse la barre en donnant plutôt le terme de biamoureux... Le sexe est remis à sa juste place, en somme.
- A entendre les différentes personnes, et surtout la femme emperruquée, j’ai le sentiment que l’immense champ de liberté qui s’ouvre est vertigineux ; finalement vivre simultanément – ou pas – des amours homo ou hétéros, en rencontrant plus ou moins intimément (sexe ou pas, ou comment) une ou des personnes, tout ça suppose, en soi, une telle libération des règles en « vigueur » qu’il faut avoir les moyens de s’en passer.
Or, on peut avoir besoin de règles pour vivre ! Du coup, ça peut être une règle encore nécessaire pour soi-même, de considérer que la bisexualité, par exemple, n’est qu’une étape vers une homosexualité pleinement assumée, comme elle le dit. Le sujet de l’émission est le bi-amour, et même le jeune couple exprime ne pas vouloir (pouvoir ?) transgresser le tabou de choisir une deuxième partenaire représentant un challenge supplémentaire (un autre homme pour la fille.).
Le bi-amour pour préparer le terrain du polyamour?
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LuLutine
le lundi 11 mai 2009 à 00h48
"Delarue est particulièrement insupportable"
En même temps il y a des moments où il me semble qu'il pose exactement la question que le téléspectateur lambda pourrait être en train de se poser devant sa tv...et même si ça met mal à l'aise les invités, c'est pas une si mauvaise chose.
Ensuite bon sa façon d'animer...c'est sa façon d'animer...
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Apsophos
le lundi 11 mai 2009 à 02h07
Clementine
Le bi-amour pour préparer le terrain du polyamour?
Compter, que ce soit jusqu'à un, deux ou trois, c'est toujours compter.
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LuLutine
le lundi 11 mai 2009 à 13h18
Apsophos fait peut-être allusion à l'expression "quand on aime on ne compte pas" ???
En remarquant que ces gens se limitent en un sens, puisqu'ils "s'arrêtent" à deux personnes, pas plus. Alors que les polyamoureux ne se limitent pas a priori.
Mais ce que veut dire Clémentine, c'est peut-être que justement, une fois qu'on est passé de un à deux, il est peut-être plus facile d'évoluer et de comprendre...qu'on n'est même pas obligé de compter !
D'où l'évolution possible du bi- au poly- !
Oui, pour l'instant ces gens comptent, mais ils ont déjà fait un pas vers la non-exclusivité et le polyamour !
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Interpelée (invité)
le lundi 11 mai 2009 à 13h36
Oui, Lulutine et Clémentine, et je trouve ça assez intrigant, d'avoir fait un pas, d'avoir commencé, d'avoir ouvert son couple, mais de s'arrêter là et de dire "comme c'est le sexe opposé de mon partenaire, c'est différent, c'est pas de l'infidélité puisque ça m'apporte quelque chose de différent"
Comment ne pas voir que le sexe importe peu dans l'histoire, que les personnes apportent des choses différentes dans tous les cas?
Enfin je vois bien l'idée, mais ça montre donc la prégnance de cette essentialisation des différences hommes/femmes, et du coup des ressemblances à l'intérieur de la même catégorie de genre...La réduction des personnes à leur sexe...
En tant que bisexuelle, et face à ces personnes l'étant de fait, je trouve ça étrange!
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LuLutine
le lundi 11 mai 2009 à 13h50
"Comment ne pas voir que le sexe importe peu dans l'histoire, que les personnes apportent des choses différentes dans tous les cas?"
Exactement la réflexion que je me suis faite, mais ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, c'est plutôt aux participants de l'émission ! ;-)
"La réduction des personnes à leur sexe..."
Moi aussi je trouve ça dommage, mais là encore je crois que sur ce forum, tu prêches des convaincu(e)s !
C'est aux autres qu'il faut dire cela ;-) !
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(compte clôturé)
le lundi 11 mai 2009 à 14h10
Décidément, je vois ça comme des portes successives qu'on décide d'ouvrir ou pas, suivant son sentiment de sécurité (affective, sociale, etc). Ce qui ressort aussi, c'est la faculté à pouvoir plus ou moins encaisser un type de message que la communauté bi reçoit apparemment beaucoup: "Tu n'es pas capable de faire un choix entre les hommes et les femmes, donc d'assumer clairement ton homosexualité".
C'est un type d'ostracisme qu'on remarque aussi au niveau mono: "Tu n'es pas capable de faire un choix sur une personne" (que ce soit en relation homo ou hétéro.)
Bref, chaque personne qui transgresse un ordre social établi de longue date, ou plus jeune...est toujours un transgresseur, avant tout!
Je côtoie tous les jours au boulot un gay qui, pardonnez-moi la boutade, en dépit de sa coiffure et sa tenue branchées, a un sacré balai où je pense. Le fait de représenter soi-même une transgression n'est pas forcément un signe d'ouverture et de tolérance... Et va savoir si quelque part, on n'essaie pas d'assurer ses arrières (pardon encore, je me relis, et j'ai pas fait exprès, je vous jure) en gardant quelques rigidités morales? c'est se construire une carte de visite sociale respectable, quand on a assez transgressé pour sa capacité à le faire...
Attention, je constate surtout que les gens se protègent... parce qu'ils en ont besoin, et c'est essentiel.
La dame en perruque, ce qu'elle a constamment essayé de dire, c'est combien c'était bouleversant d'accepter cet aspect de sa personnalité. Alors que les jeunes étaient plus confiants.
C'est sûr que la paire de chromosomes sexuels détermine certaines inclinations, certaines compétences... qu'il ne faut pas confondre avec ce qu'on en fait (confondre la cause et l'effet).
Mais un écran de fumée comme ça, si c'en est un! dans quelques années peut-être, ils soufflent dessus et ils voient peut-être une autre porte à ouvrir. Ensuite, l'ouvrir ou pas, car telle est la question. On fait pas d'Hamlet sans casser des oeufs!
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Apsophos
le lundi 11 mai 2009 à 15h05
Interpelée
...
La réduction des personnes à leur sexe...
En tant que bisexuelle, ...
Et la réduction des personnes à leur orientation sexuelle ?
(je pinaille, je crois que même sur ça on est d'accord)
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Interpelée (invité)
le lundi 11 mai 2009 à 17h27
Oui, ok pour l'auto-étiquetage en tant que bisexuelle :) encore un mot pour aller plus vite...j'aurais du dire "en tant qu'individu se sentant attirée par d'autres individus indistinctement de leur genre"
Mais bon, il y a aussi le côté volonté de participer à une communauté, celle des "bi" étant encore très peu développée, et c'est triste parce que quand on est rejeté aussi bien par les hétéros que par les homos....
J'en viens d'ailleurs à ce que dit Clémentine sur la question de choix, c'est vrai que c'est la que ça rejoint la question poly....
Et puis bon, honnêtement, j'ai dit que j'avais du mal à comprendre qu'on "se permette" d'aimer une autre personne si elle est d'un autre sese et uniquement pour cette raison, et je dis "non mais oh, on est des individus, pas des sexes définis!" mais en vrai...."en tant qu'individu se sentant attirée par d'autres individus indistinctement de leur genre", ben ça m'est arrivé de chercher explicitement à rencontrer plutôt des femmes...
Et puis je suis d'accord quand tu dis que c'est déjà courageux et que c'est pour se protéger qu'ils ne vont pas jusqu'au bout de cette aventure, qui est déjà en effet très transgressive...
De toutes façons au final moi ça m'a beaucoup touchée comme j'ai déjà dit ces témoignages...aussi parce que j'amuse pas mal de l'homogénéité sociale des polyamoureux qui viennent aux rencontres, et que là, il me semble que ce sont des personnes d'un tout autre milieu social...et ça, ça me donne de l'espoir aussi....de me dire qu'on est pas juste quelques bobos libertaires (pas taper!)...
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clown.et.lapin
le lundi 11 mai 2009 à 17h34
Serait-il possible qu'Interpelée se déclare sur le site ? J'aimerais lui envoyer, via le site et en tout anonymat, une question en privé (qu'on pourrait mettre publique si elle est d'accord, après)
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Siestacorta
le lundi 11 mai 2009 à 18h02
L'homogénéité sociale sur le site : je me demande si ça ne s'explique pas plus par un rapport à la prise de parole (orthographe relativement respectée, goût des échanges culturels), qui a été codifié dans les premiers mois du site, plus que par le sujet lui-même.
Je l'espère, en tout cas.
Mais la questions des conditions sociales du polyamour est bonne... Je me demande si y répondre n'est pas un peu risqué ?
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Interpelee
le lundi 11 mai 2009 à 18h15
Siestacorta
L'homogénéité sociale sur le site : je me demande si ça ne s'explique pas plus par un rapport à la prise de parole (orthographe relativement respectée, goût des échanges culturels), qui a été codifié dans les premiers mois du site, plus que par le sujet lui-même.
Je l'espère, en tout cas.
Mais la questions des conditions sociales du polyamour est bonne... Je me demande si y répondre n'est pas un peu risqué ?
J'ai assisté à pas mal de rencontres, et pas mal de gens ne viennent pas forcément de ce site là, mais aussi de facebook ou couchsurfing, donc je ne sais pas...
Pour les conditions sociales du polyamour....mmh en tant que férue de sociologie, j'aimerais bien m'y pencher, mais effectivement, le faire de l'intérieur, comme ça, je ne sais pas trop ce que ça pourrait donner...
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(compte clôturé)
le mardi 12 mai 2009 à 10h13
Admettons que quelqu'un vive ça, et le vive en paix. Pourquoi irait-il chercher contact? Nous lire est bien suffisant (je pense aux journalistes, anthropologues, sociologues, and so on.)
Je suppose qu'il y a des gens qui ignorent même qu'ils font partie d'une minorité.
Et si le net, ou même les ordinateurs c'est pas leur tasse de thé... enfin, voilà, la visibilité générale est loin d'être la règle.
Je connais des marginaux qui se contretapent de savoir ce que font les autres, et certains savent à peine lire et écrire. Alors l'ortograffe et la culture, et a fortiori le net, tu penses bien...
Bref, on est une minorité d'une minorité, peut-être!
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(compte clôturé)
le mardi 12 mai 2009 à 12h54
Mais au fait on parle d'ici en Europe centrale? Ou plus large? S'il y a des pays où c'est plus implanté, on n'a peut-être pas la même homogénéité, ou peut-être que c'est plus brassé? Ou alors, parce que la culture environnante est plus relax, elle favorise ce choix?
Tu entendais quoi, en fait, par homogénéité sociale? Bobo? Heuh... un bobo, tu définis ça comment?
Allez, je vais dire franchement ce que ça me rappelle: des échanges un rien houleux sur le fait que peut-être on se prenait pour des gens plus intelligents, plus évolués, et ce genre de tsoin-tsoin... L'idée n'est pas de raviver la dispute, mais comme le débat était restée en suspens après défection d'interlocuteur, ça devait toucher quelque chose au vif.
Donc je fais comme d'hab', je mets mon casque et mes genouillères, et je reviens poser la petite bombinette au milieu pour voir comment on peut la désamorcer. Vous trouverez au vestiaire tout l'équipement du hockeyeur moyen, sauf les battes...