[Lexique] « polymerde » ou « merde poly »
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artichaut
le jeudi 21 janvier 2021 à 10h26
J'ai initié le concept de « polymerde » dans ce texte : « Poly yes ! », « Polyamour 2.0 » : la question du consentement relationnel.
Pas sûr que j'en soit l'inventeur (je ne me souviens pas si je l'ai pioché ailleurs) et a minima c'est sans doute inspiré du concept de polyfake.
Je voudrais y revenir pour préciser ma pensée.
Et merci à @LeaBridou de m'avoir dit apprécier le concept. Ça m'a encouragé à pousser la réflexion +loin.
Voici déjà ce que j'en dis dans mon texte :
Le poly ne devrait pas être un prétexte pour faire de la merde multiplié par le nombre de nos relations (et accentué encore par la moindre disponibilité en temps), appelons ça faire de la poly-merde, si l'on veut.
(…)
Si vous ne voulez pensez qu'à vous, et faites de la polymerde à répétition, ne vous revendiquez pas du polyamour.
Bon déjà je semble hésiter sur la manière de l'écrire (avec ou sans tiret).
Précision pas forcément inutile : ce n'est pas parce que j'initie ce concept, que je m'exclue des personnes susceptible de faire de la merde ou de la polymerde dans mes relations (bien au contraire aurais-je envie de dire).
Et en poussant la réflexion m'est venue l'envie de faire la distinction entre « polymerde » et « merde poly ». Je ne sais pas si ça vous parlera, et si la nuance fait sens, alors j'ouvre cette discussion pour avoir votre avis, autant que pour discuter du sujet.
Et je propose donc ceci :
1. polymerde (ou poly-merde) :
Faire de la polymerde c'est "faire de la merde" multiplié par le nombre de ses relations. Même pas besoin d'être poly pour ça, il suffit d'avoir plusieurs relations (successivement ou simultanément).
Le polyamour n'est pas la cause. La cause c'est les comportement problématiques de la personne. Et le polyamour, par contre, devient une donnée aggravante : non seulement tu/je fait de la merde, mais tu/je le fait a répétition, voire simultanément.
2. merde poly :
Faire de la merde poly c'est "faire de la merde" dans le polyamour. Il faut donc nécessairement pratiquer le poly pour ça (et "mal" le pratiquer).
Le polyamour n'est pas non plus la cause. Mais il en est le vecteur.
En revanche faire de la merde poly n'implique pas qu'on le fasse a répétition, ni dans toutes ces relations. Ça peut être ponctuel et limité dans le temps.
J'ai tendance à penser que tout polyamoureux fait de la merde poly (personne n'est parfait, et c'est pas comme si on naviguait en territoire éminemment connu et balisé), mais tout le monde ne fait pas de la polymerde.
Le polymerdeux serait celui qui non seulement "fait de la merde" dans ses relations (et dans son polyamour s'il est poly), mais de surcroît le fait à répétition, et probablement sans chercher à se questionner, à se transformer, et sans réparer la merde qu'il propage autour de lui.
— Au passage je me dis que faire "de la polymerde à répétition", comme je l'écris dans mon texte (cité +haut), est un pléonasme, et que je me suis un peu mélangé les pinceaux dans mon propre concept. D'où l'intérêt de préciser ici ma pensée. —
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Happylove
le jeudi 21 janvier 2021 à 23h29
Bonsoir, ni l’un ni l’autre car le mot merde est agressif. Il y a tant de mots plus adaptés pour exprimer ce que vous aimeriez dire. La bienveillance devrait être présente dans chaque discussion même lorsqu’une personne estime que l’usage du polyamour ne l’est pas pour les bonnes raisons.
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bidibidibidi
le lundi 25 janvier 2021 à 16h45
Ce qui m'ennuie dans ta notion de poly-merde, c'est que c'est un joyeux fourre-tout. Et qui dit fourre-tout dit qu'au final la notion n'est pas claire.
Déjà, le polyfake, c'est une dénonciation du machisme.
Tu as aussi ton polibéral que tu vas mettre dans la poly-merde je suppose, qui est une dénonciation de l'individualisme.
Donc moi, ma question c'est : C'est quoi la merde quand on parle de relation ?
Parce que des couples qui se brisent, j'en ai vu quelques-uns. Etrangement, quand on se place des deux côtés de la brisure, on a l'impression que c'est toujours l'autre côté qui est intégralement responsable du divorce : à chaque fois les gens ont un spectre de lecture qui leur permet d'éclabousser joyeusement l'autre tout en restant totalement immaculé. Et moi je trouve que, dans le fond, c'est surtout une manière bien confortable de ne pas se remettre en question que de tout mettre sur la tronche de l'autre.
Je pense que beaucoup de relations sont en fait victimes d'une sorte d'effet boule de neige (pour choisir des jolis mots), des petits flocons qui sont jamais complètement résolus qui s'amassent et finissent par devenir tellement gros qu'on est obligé de regarder ailleurs parce que la réalité devient trop inacceptable générant encore plus d'effet boule de neige. Et bien sûr, à la fin, quand tout l'écran est rempli de neige, on a tout ce qu'il faut comme justifications à mettre sur la tronche de l'autre. Mais ce qui génère tout ça est souvent beaucoup plus complexe et difficile à définir que de parler de "poly-merde".
Des gens qui génèrent ça plus que d'autres, il y en a certainement. Mais pour le moment je cherche encore les couples qu'on pourrait qualifier de "poly-beaux". Parce que ces couples là, ceux qui durent et restent toujours aussi colorés et luxuriants qu'au premier printemps, ils m'ont l'air d'être l'extrême rareté. Donc, on fait presque tous de la merde ? Certainement. Mais je pense que c'est chaque fois pour des raisons différentes. Et je suis pas sûr qu'on ait besoin de montrer les gens du doigt quand ils font de la merde que nous on ne fait pas. La paille et la poutre, en gros.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Lunantine (invité)
le vendredi 29 janvier 2021 à 23h44
Bonjour,
Alors en temps normal, et de bonne humeur, je serai plutôt d'accord avec toi bidibidibidi.
Mais ma metamour aujourd'hui vient de faire une tellement grosse merde-poly, alors qu'elle est déjà bien coutumière des poly-merdes que je ne peux qu'approuver ces concepts... Puisqu'il faut bien appeler un chat un chat...
Alors oui, je l'accuse de tous les maux, mais parfois ça fait du bien.
Et pourtant j'apprécie cette personne depuis des années, mais là, trop, c'est trop...
Je ne fais pas avancer le débat, mais bon, parfois ça fait du bien.
Notre gentil polycule est en souffrance, et c'est pas joli joli.
Bonne soirée