Polyamour.info



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Je veux faire les choses bien

Besoin d'aide
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(compte clôturé)

le mercredi 31 juillet 2024 à 17h49

Bonjour à tous, merci par avance à celles et ceux qui me liront et qui peut etre auront des pistes de réflexions qui pourraient m’aider.

Pour re-contextualiser j’ai commencé ma relation amoureuse avec mon partenaire actuel avec une grande distance (france-canada). On a directement ouvert notre relation car nous voulions tous les deux tester une relation ouverte et avec la distance ça nous correspondait bien. Depuis le début nous expérimentons et en parlons régulièrement pour réadapter nos besoins/envies et attentes.

Tres vite nous avons réalisé que nous n’avions pas les mêmes besoins. Il préfère les relations libertines/ouvertes sans engagements émotionnel et souvent qu’une seule fois avec une personne. Quant à moi j’aime avoir des relations quand je ressens une connexion émotionnelle. On a réalisé que lui avait assez d’espace pour une seule relation émotionnelle, quant à moi j’ai encore beaucoup d’amour à donner et à recevoir.
Jusqu’à present nous avons échangé sur tout cela et ça s’est toujours bien passé. La distance aide car jusqu’à présent nous n avions jamais eu de relation dans le meme pays en meme temps que nous passions du temps ensemble. On etait loin et quand on se retrouve on se garde des moments de qualité que tous les deux.

Je suis en ce moment chez lui au Canada et il arrive d’ici quelques jours. Je viens de rencontrer un garcon pour qui je ressens plein de nouvelles émotions. On s’est vu seulement le temps d un weekend et je veux le revoir avant que mon amoureux rentre. Le “problème” c’est que le seul jour ou nous pouvons est la veille de son retour. J’appréhende le fait de passer des bras de l’un à l autre aussi rapidement. J’en ai parlé avec mon amoureux qui s’est avéré très compréhensif, il veut mon bonheur et que j’expérimente si cela me fait du bien. Il ne s’est pas non plus réjouit du fait que c’était la veille. Avez vous des conseils à ce niveau la ?

De plus, une des raisons qui me fait me questionner c’est qu’avec mon amoureux au niveau intime je me sens un peu en decalage. Je ressens des petits blocages de mon coté malgré son écoute et j’en parle mais ça ne vient pas aussi naturellement. J’ai peur de me sentir aussi bien dans les bras de quelqu’un d’autre ce qui pourrait accentuer les blocages que j’ai déjà un peu …

Désolé si c’était long et un peu fouillis et j’attends de vous lire avec impatience ✨

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Miamou (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 14h15

Bonjour!
Et bien, je ne saurais que peu t'aider étant donné que je ne vis pas dutout cela.

Par rapport à l'aspect très pratique, la première chose qui me vient à l'esprit, serait de ne pas forcément passer la nuit ensemble, que tu puisses t'assurer de pouvoir te poser avant de revoir ton partenaire. Même si cela reste la veille, les quelques heures pourraient aider?
Peut être découvriras tu que c'est une situation que tu gères aisément.
Si ce n'est pas le cas, que cela te et vous met en difficulté, et que cette disposition se présentait à nouveau, vous pourriez prendre des précautions afin d'organiser les choses autrement en y réfléchissant ensemble, par exemple, voir le garçon dont tu parles quelques jours après le départ de ton partenaire?
Peut-être que c'est aussi une possibilité pour cette fois également?

Enfin, par rapport au fait de te sentir bien et d'accentuer un possible blocage. Difficile de le savoir sans en faire l'expérience autrement qu'intellectuellement.
Je crois que cela peut aussi dépendre de la nature du blocage. Ce dernier a t'il toujours été présent ou est-il apparut plus tard dans votre relation? Est-ce lié à ton partenaire lui-même? A votre relation? As tu l'impression que cela dit quelque chose de celle-ci? À votre fonctionnement à distance? En lien avec vos besoins respectifs et vos manières de gérer vos rencontres relationnellement ? Perçois tu des éléments que tu aurais/vous auriez besoin de modifier, tester, discuter ? Est-ce quelque chose que tu as déjà vécu par le passé ?
On peut parfois être étonné, peut être que te sentir bien avec quelqu'un d'autre pourrait te permettre de débloquer certaines choses?

Ceci dit, je ne peux m'empêcher de penser que, vu la configuration nouvelle qui se dessine, il serait d'abord important, pour votre relation à ton partenaire et toi, que tu puisses travailler (seule et/ou avec lui) sur les blocages que tu rencontres, avant d'introduire une intimité plus importante avec le garçon que tu as rencontré.

Sans doute que d'autres seront de meilleurs conseils, selon leur(s) expérience(s)

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pas important (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 15h04

C'est la première fois de ta vie que tu as une relation avec quelqu'un sur d'autres continents ou c'est quelque chose que tu fais systématiquement / très souvent ?

Je pense qu'il y a aussi une question de définition de l'amour. Pour certain.e.s c'est se passionner pour les multitudes de détails qui font un être humain, ses évolutions, ses péripéties, ses gestes, ses doutes etc.
Cela est difficilement compatible avec des relations multiples.
Pour d'autres, c'est principalement le désir.
L'intensité que l'on met derrière le terme amour et aimer varie beaucoup selon les gens. Dernièrement une personne m'a dit m'aimer mais c'est parce que cette personne apprécie ce que l'on fait ensemble, cela ne rentre pas du tout dans ma définition de l'amour à moi.

Question pour tout le monde : signer avec des paillettes à la fin c'est un truc que beaucoup de gens font ou c'est spécifique à un certain milieu de la fête ?

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Miamou (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 15h11

Ça dépend, tu parles des ça ✨?

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pas important (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 15h38

oui. C'est rare, spécifique au milieu de la fête, un symbole d'appartenance communautaire ?

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Miamou (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 16h28

Pour moi ça représente des étoiles. Je les mets quand je suis reconnaissante, quand je souhaite quelque chose de positif à quelqu'un, quand je me réjouis de quelque chose...pour plein d'occasions donc...mais pas de lien, pour moi, avec un signe d'appartenance, ni spécifique au milieu de la fête

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pas important (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 18h42

D'accord merci. J'ai vu apparaître cet émoticone il y a un peu plus d'un an et je l'avais trouvé magnifique dans sa symbolique. Puis j'ai fréquenté brièvement des hippies de festival et ça revenait régulièrement, du coup ça m'avait déçu et je me suis posé la question.

Merci pour ta réponse :)

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Miamou (invité)

le jeudi 01 août 2024 à 20h05

Avec plaisir!
Ça n'a rien avoir avec le sujet d'origine mais qu'est ce qui t'avait déçu ? Que ce ne soit pas si rare?
J'en profite pour te demander un éclaircissement sur cette phrase "Pour certain.e.s c'est se passionner pour les multitudes de détails qui font un être humain, ses évolutions, ses péripéties, ses gestes, ses doutes etc.
Cela est difficilement compatible avec des relations multiples."
En quoi est-ce moins compatible selon toi ?

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Profil

Siestacorta

le vendredi 02 août 2024 à 09h44

pas important

L'intensité que l'on met derrière le terme amour et aimer varie beaucoup selon les gens. Dernièrement une personne m'a dit m'aimer mais c'est parce que cette personne apprécie ce que l'on fait ensemble, cela ne rentre pas du tout dans ma définition de l'amour à moi.


Pour moi, dans l'amour-qui-fait-relation-amoureuse, il ya le plus souvent un part amicale, plutôt moins périssable que d'autres aspects de mes sentiments.
Le fait que ces parts se soient mélangées dans la rencontre rend la relation différente des amitiés, mais ça leur confère de la consistance et du caractère, indifférents à unicité ou multiplicité.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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pas important (invité)

le vendredi 02 août 2024 à 19h42

Structure du message : 1) l'émoticone 2) la compatibilité

1) l'émoticone

Miamou : Oui ça n'a rien à voir mais c'est pas grave ^^

"Ça n'a rien avoir avec le sujet d'origine mais qu'est ce qui t'avait déçu ? Que ce ne soit pas si rare? "

En fait, c'est lié à l'univers festival que j'ai découvert il y a un an pour tenter de comprendre l'univers mental de quelqu'un que j'estime beaucoup.
Ce qui m'a déçu c'est effectivement que ce ne soit pas si rare et le fait que ce soit utilisé pour signifier les paillettes. Ce n'est pas utilisé pour les étoiles, l'immensité infinie du cosmos, mais des paillettes qui sont des milliers de morceaux de plastique qui polluent l'environnement et tuent des animaux pour une énième fête où on cache les imperfections physiques par du plastique.
En plus, les imperfections physiques, je trouve ça très beau et triste de les cacher.
Du coup, ça m'a déçu et j'ai trouvé ça révélateur de notre société de consommation.

Et mis en exergue par les festivals où on parle de sauver la planète et d'humanisme alors que concrètement c'est 1 semaine à picoler ou se défoncer en saccageant un champ et en achetant plein de babioles et qui mettent ensuite 1 semaine pour se remettre de la gueule de bois. Les bars de nuit sont les meilleurs casseurs de contestation, mais les festoches c'est pas mal.
C'est l'antithèse parfaite de ce pour quoi les gens qui y vont prétendent aller.
En plus, avec la quantité d'argent dépensée pour créer et faire vivre un festival, on pourrait acheter le champ et le transformer en zone naturelle.
Après, j'ai bien aimé l'expérience, les gens y sont sympas, en-dehors des idiots qui dealent. Une semaine par an c'est chouette.

C'est ce mélange là qui m'a attristé, le décalage entre la profondeur de la signification du monde étoilé, de la nature et le terme paillette, la consommation et se tromper sur la façon de pouvoir changer le monde.
En plus du manque de rareté, oui. La symbolique initiale, je la trouvais sublime.

2) la compatibilité

Pour moi, il n'y a pas la possibilité d'avoir des relations multiples en parlant d'amour parce qu'il y a un manque de temps pour découvrir la personne. Un être humain est sans cesse en train d'évoluer, chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Une ride se découvre, un cheveu change de couleur, une nouvelle idée née, un nouveau soucis apparaît, des souvenirs qui ressurgissent, qui se créent, une variation dans la façon de rire...
Pour connaître vraiment en profondeur la personne, il y a besoin de passer du temps, de l'écouter, de la soutenir, se désirer, perdre le désir, retrouver le désir, se découvrir, se redécouvrir... C'est infini parce que chaque être humain change en permanence. En ce moment même, durant le lecture de ce que j'écrit, des cellules meurent, se renouvellent dans le corps. C'est infini, comme le cosmos justement.

Pour rester dans la thématique festival et pour faire un parallèle. Pour moi, une vie humaine est une immense partition qui ne termine jamais d'apporter de nouvelles notes de musique, de nouveaux rythmes musicaux. Cette partition s'écrit indéfiniment jusqu'à la mort de la personne. Elle s'écrit en continue et est de plus en plus longue, de plus en plus complexe, de plus en plus profonde et variée à mesure que la personne grandit, évolue, vieillit.
En relations multiples, tu n'as pas la possibililté d'observer autant cette partition qui s'écrit et qui se joue. C'est obligé de rester à un certain niveau de surface parce qu'il y a matériellement moins de temps à y consacrer. C'est un peu comme si tu avais accès à la partition de quelqu'un, mais avec un brouhaha sonore qui empêche en permanence d'avoir réellement accès à l'ensemble de l'oeuvre.

Je trouve ça magnifique à observer une partition continue avec toutes ses variations et je trouve ça triste de ne pas connaître réellement une partition d'un être humain une fois dans sa vie parce qu'une fois mort, on ne pourra plus jamais avoir accès à quelque chose d'aussi complexe et beau.

C'est comme cela que je perçois la beauté de l'amour.

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Profil

Siestacorta

le samedi 03 août 2024 à 07h52

pas important


Pour moi, il n'y a pas la possibilité d'avoir des relations multiples en parlant d'amour parce qu'il y a un manque de temps pour découvrir la personne. Un être humain est sans cesse en train d'évoluer, chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Une ride se découvre, un cheveu change de couleur, une nouvelle idée née, un nouveau soucis apparaît, des souvenirs qui ressurgissent, qui se créent, une variation dans la façon de rire...
Pour connaître vraiment en profondeur la personne, il y a besoin de passer du temps, de l'écouter, de la soutenir, se désirer, perdre le désir, retrouver le désir, se découvrir, se redécouvrir... C'est infini parce que chaque être humain change en permanence. En ce moment même, durant le lecture de ce que j'écrit, des cellules meurent, se renouvellent dans le corps.

On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

ET il y a plusieurs fleuves.
C'est pas forcément grave.
C'est même joyeux, potentiellement.

Le temps sans lequel il ne saurait y avoir de profondeur de la relation...
Oui mais c'est vrai aussi (encore plus) pour les enfants ?
Et pour les amis?
Et pour des connaissances, des métiers, des expressions artistiques ?
Tout ça au pluriel, sans que ça implique que la vie soit moins belle.
Donc, quelle est l'authenticité du temps mobilisé pour l'amour-connaissance de l'autre, si en vivant exclusif on ne se donne pas soi tel qu'on est, justement non-exclusif,si on ne laisse pas l'autre se donner ainsi, tel qu'ielle est peut-être ?

On peut pousser l'esthétisme de l'attention jusqu'aux Nymphéas de Monnet, au Zen des maîtres calligraphes, et vraiment pourquoi pas, your kink is not my kink but your kink is ok, et c'est pas seulement une moquerie : je comprend qu'on puisse fonctionner comme ça, ça a effectivement un sens et une puissance vitale.
(quoi qu'en amour, le pendant de cette concentration, c'est que l'autre est tellement sur un piédestal unique et sacré que le potentiel que ça lea gêne dans ses mouvements à un moment est fort : ielle peut changer mais pas au point de changer de fonctionnement relationnel, de chemin, sinon ah non, apu amour, tout est pourri ou tout est trahi et c'est bien la faute à quelqu'un... Escalator relationnel, en marbre, mais escalator).

Le potentiel d'un choix spécifique de vie a une valeur....qui n'annule pas ceux qu'on peut faire dans des vies moins focalisées.

Oui, on peut se perdre, se diluer. Je dis pas que cette façon de penser n'a pas son propre défaut, on voit ça tout le temps. Comme on voit des séparations d'amoureux monos...

Goûter vraiment sa vie, sa vie avec un.e autre, sa vie avec des autres n'est pas affaire de perfection aimante : on donne ce qu'on a, on reçoit ce qu'on trouve, comme on peut, du mieux que chacun peut.
Et c'est pas forcément léger, pas forcément "non-amoureux", ce mieux. C'est aussi des alliances, des espoirs, du temps... tel qu'on est l'un l'autre, parfois ensemble, parfois pas.
Ce mieux n'a pas une forme unique.

(ceci-dit, à titre de "fonctionnement personnel", pas au niveau de mes croyances sur l'amour mais de mes croyances sur moi, : je ne pense pas pouvoir focaliser plus d'une NRE à la fois. C'est pas ma dispos à partenaire1 et partenaire2 la question, mais ma dispo à moi sur laquelle je suis très regardant. Au point de préférer le célibat à des relations certes nourrissantes, mais trop inadéquate pour que chacun soit bien.
Plus de deux amours avec des niveau d'intensité et des modalités différentes, aimer deux (plus ?) simultanément sans que ça minore l'importance d'une relation et avec le désir de créer un équilibre de là, ça donc, oui ; être amoureux deux fois simultanément, moi non mais je sais que d'autres peuvent et tant mieux. Aimer/être amoureux, ça se recoupe mais se confond pas. Même en parlant d'aimer avec des sentiments "romantiques" : question de modalité, d'histoire, de développements, de confiance mutuelle, de solidité du lien).

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

Siestacorta

le samedi 03 août 2024 à 11h47

J'ai même un argument, mi réthorique mi existentiel : si ce qui fait que la relation est vraiment digne de la nommer Hamour, c'est que la pe4sonne est la seul haimée et qu'on est sa seule personne haimée c'est ça qui rend la relation interchangeable.
Toutes les rencontres ne donneront pas lieu à de l'amour, mais si c'est le critère de l'unicité qui donne de la valeur à la relation, tout le monde peut en être l'objet ; ce n'est pas le caractère de l'Autre qui est réellement "le seul", seulement nous qui faisons une promesse de principe... surtout pour être le seul pour lui.

L'autre est unique.
Je suis unique.
Comme tout le monde.

Le multiple fait le varié, fait les unicités : avoir plusieurs relations montre bien plus qu'elles sont spéciales que l'exclusivité, parce qu'on a pas besoin de ce statut pour faire la différence.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Miamou (invité)

le samedi 03 août 2024 à 20h05

Merci pour tes réponses!
Je ne m'attendais pas à ça comme explication 😊 Je comprends très bien la déception liée. Je n'imaginais pas que cela puisse être interprété comme étant des paillettes. Après, pour ce qui est des imperfections physiques, ça peut être difficile à vivre. De vouloir les cacher, d'y penser autrement, de se sentir autrement, ça me semble être assez légitime comme recherche. Si un truc te pourri la vie, difficile de penser à tout le reste.
Mais ça, c'est pareil pour tout finalement. C'est complexe parce que nos individualités justifient alors toutes formes de comportements qui nuisent à la collectivité mais qui se justifient de par la nécessité de ce qu'on vit. Et je crois que c'est vrai pour plein d'aspects de la vie quotidienne.
Je te rejoins par rapport à ta vision des festivals, bien que je pense que plein de personnes sont lucides sur ces points et ne se voilent pas la face mais peuvent faire le choix conscient de se dire "pour une fois, dans ce contexte...". Mais, à nouveau, c'est la même chose.
Concernant la vision de l'amour, merci pour ton explication et je comprends mieux ce que tu as voulu dire. Je ne saurais pas dire si je partage ce point de vue, d'une part parce que je ne me suis jamais vraiment penchée sur la question, je crois, mais aussi parce que je peux être en accord avec pas mal d'éléments amenés dans le premier message laissé par Siestacorta. En tous cas, je ne suis pas sûre que l'amour puisse être lié au temps consacré. Même si en effet, moins de temps, sans doute moins de connaissance de l'Autre, mais, tu peux passer beaucoup de temps avec une personne et finalement, très peu la connaître. C'est le cas de personnes, entre autres, qui ont des moyens de défenses très importants et qui vont pouvoir parler de plein de choses, sans jamais vraiment dire quelque chose d'elles-mêmes.
Le dernier message quant à l'unicité me laisse plus dubitative, en tous cas, en réflexion. Je l'ai relu au moins 5 fois!
Je dirais que ce qui fait que les relations sont "interchangeables", c'est la capacité d'aimer une personne pour ce qu'elle est et de pouvoir ne plus l'aimer, pour la même raison. Et ça, j'ai aussi l'impression que ça concerne toutes formes de relation. Parce que si on entend par interchangeable le terme remplaçable, j'ai bien l'impression que lorsqu'une relation s'efface, elle fait de la place pour une autre. A nouveau, quel que soit le mode relationnel, pour moi.

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De passage aussi ... (invité)

le dimanche 04 août 2024 à 23h23

Citation :
"Le dernier message quant à l'unicité me laisse plus dubitative, en tous cas, en réflexion. Je l'ai relu au moins 5 fois!".
Idem pour moi ....
C'est une spécialité "Siestacortesque" qui ne répond pas à un critère essentiel pour moi qui est :
"Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement" . Et la c'est clairement pas le cas ...

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Profil

Siestacorta

le lundi 05 août 2024 à 08h16

J'ai un peu retaillé le passage incriminé.
Normalement maintenant, la limite n'est plus à l'effort de compréhension et la bonne foi devrait suffire à l'accord comme au désaccord.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Miamou (invité)

le lundi 05 août 2024 à 11h38

Bonjour!
Disons que j'ai relu plusieurs fois, surtout parce que je ne savais pas en quoi j'étais d'accord ou pas. Même si j'avoue que je pense mieux comprendre avec les changements! Merci.

Donc, je pense que ce sont les termes "digne d'amour" qui sont interpellants. Il n'est pas vraiment question de savoir si un mode relationnel permet à une relation d'être plus digne d'amour qu'une autre. Je ne suis pas en accord avec le fait que la multiplicité montre que chaque relation est spéciale non plus. Puisque, quel que soit le mode relationnel, j'imagine qu'il va dépendre des protagonistes de faire en sorte que la personne se sente spéciale, tant dans la monogamie que dans la multiplicité.
Il me semble difficile de se sentir spécial si l'engagement n'est qu'une promesse de principe. Et ça me semble difficile de se sentir spécial, quand on a peur de représenter pour son partenaire de vie uniquement la sécurité, les habitudes de vie etc. Si ce qui est véhiculé, n'est pas explicitement et implicitement, "je t'aime pour qui tu es" mais "j'aime ce qu'on a construit et tu me permets de vivre mes autres relations tout en étant en sécurité" (matérielle ou affective - et ça, souvent, c'est implicite et me semble répandu). Donc, je me pose la question de savoir en quoi la multiplicité montrerait à quel point il est question de reconnaissance de l'unicité de chaque personne, réellement pour ce qu'elle est, statut ou pas? D'autant que la multiplicité des relations, est aussi un accord de principe (tu auras une place, tu seras aimé(e), tu seras écouté(e) et entendu(e), tes limites seront prises en considération etc etc etc).

Dans le cas d'un passage à la non exclusivité après des années de vie commune, j'ai aussi tendance à imaginer que cette demande intervient avec le fait de savoir que, pour vivre une autre relation, la personne est prête à mettre un terme à la première, puisque c'est le risque même de la révélation. Déjà là, je crois qu'il y a une inégalité entre les deux relations. Et rares sont les personnes qui ne comparent pas la relation passionnelle du début et le confort, la tendresse de la relation historique, qui d'après plein de témoignages, s'ils y tiennent, semble représenter contraintes et efforts, qui semblent trop souvent empêcher de vivre la passion comme ils le voudraient la majorité du temps, en termes de fréquences, de libertés, de contraintes relationnelles etc. Donc, s'il n'y a pas de statut unique, il y a au minimum comparaison, ce qui ne me semble pas fondamentalement plus rassurant en terme relationnel. J'ai lu plein de fois "c'est différent". Et si c'est différent, il me semble que c'est parce qu'il y a une comparaison qui amène à la prise de conscience de cette différence.

Donc dans la monogamie, il y a un accord de principe qui confère un statut unique pendant un certain laps de temps, puisqu'on sait que tout peut changer et que la réalité est différente de l'intention.
La non exclusivité, ne confère pas de statut unique mais n'amène pas non plus nécessairement le fait d'aimer l'autre pour ce qu'il est.
Je crois que ça va donc fondamentalement dépendre des personnes concernées, de leur intelligence émotionnelle, de leurs compétences en matière de communication, de la manière de voir, percevoir, amener les choses, plus que du mode relationnel.
Finalement, quel que soit le mode relationnel, y'a juste aucune assurance. Ni qu'on est aimé pour ce qu'on est, ni qu'on est perçu comme étant unique.

Ce qui me donne l'impression que, quel que ce soit le choix de mode relationnel, n'est adapté que celui dans lequel les partenaires se sentent suffisamment sécurisés mais le mode relationnel ne montrerait pas, pour moi, le fait qu'une relation est spéciale ou non. En tous cas, c'est pas la non exclusivité qui me ferait penser ça.

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Profil

Intermittent

le lundi 05 août 2024 à 16h25

Siestacorta
J'ai même un argument, mi réthorique mi existentiel : si ce qui fait que la relation est vraiment digne de la nommer Hamour, c'est que la pe4sonne est la seul haimée et qu'on est sa seule personne haimée c'est ça qui rend la relation interchangeable.

Le fait de mettre un H devant "Amour" dans cette partie du texte est une dé valorisation implicite de ce sentiment dans le cadre monogame.

L'Amour sans H ( le vrai donc ...) doit donc pour Siestacorta se dérouler dans un cadre multirelationnel pour mériter l'emploi du terme couramment utilisé par la majorité des personnes.

Le reste est une digression tortueuse sur l'unicité qui déforme le sens généralement employé dans la monogamie du caractère unique d'une relation, dans le seul sens numérique d'une relation avec une seule personne à la fois et non le fait que cette personne serait unique parce que différente de toutes les autres.

De fait, hormis les vrais jumeaux, nous sommes unique génétiquement et culturellement dans tout type de relation.

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Profil

Peace-Shark

le lundi 05 août 2024 à 17h05

@Miamou

Je mets ton dernier poste en favoris.
Il va me servir à exprimer ce que j'ai déjà ressenti sans pouvoir le matérialiser aussi clairement.

En grand merci.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

Siestacorta

le lundi 05 août 2024 à 17h42

Alors !

Intermittent
Le fait de mettre un H devant "Amour" dans cette partie du texte est une dé valorisation implicite de ce sentiment dans le cadre monogame.

En partie, mais pas que.
Quand j'utilise ce terme, c'est pour moquer l'ensemble de la norme amoureuse, au niveau surtout sentimental. Le H qui fait ouvrir grand la bouche et le kheur, le truc immense, généreux, transcendantal MAIS si ya trop de ci ou pas assez de ça alors en fait c'est que c'est pas vraiment de l'amour. Et surprise surprise : les polys aussi peuvent aller dans un délire de ce genre.
Si tu fais une recherche de l'usage que j'en fais ici, tu tombes clairement pas que sur ce que j'en pense dans le cadre de la monogamie :
/discussions/recherche/?q=Hamour

Seulement, la monogamie étant elle aussi certaine de sa légitimité à définir les limites de l'amour, oui elle peut prendre une pique ou l'autre quand je me met à en parler.
Pour être transparent : je suis pas contre l'Hamour en soi, j'en apprécie certains ressorts, c'est ce qui m'a parfois opposé à @artichaut, qui lui préfère sortir les relations de ce paradigme pour se permettre de vivre finalement plus de choses.
Perso, je préfère ne pas renoncer à ce fonctionnement, juste lui donner une place moindre.
Je suis souvent, dans ma vie relationnelle, le cadre hamoureux. Et c'est pas une question de vrai/faux amour.


Intermittent
L'Amour sans H ( le vrai donc ...) doit donc pour Siestacorta se dérouler dans un cadre multirelationnel pour mériter l'emploi du terme couramment utilisé par la majorité des personnes.


Non. Je n'absolutise pas mon argument, en fait. Je le pose, je le tiens pour pas moins légitime que ceux qui promeuvent l'exclusivité comme "leur" magie amoureuse. Quelques posts plus haut je dis justement, à propos de l'investissement qu'on peut avoir en une seule personne tant elle reste à découvrir, et qui rjetterait donc la non-exclusivité amoureuse pour des questions de temps à prendre pour connaitre :

Moi-même

your kink is not my kink but your kink is ok, et c'est pas seulement une moquerie : je comprend qu'on puisse fonctionner comme ça, ça a effectivement un sens et une puissance vitale.

Là j'ai pas les reférences, mais j'ai par ailleurs passé du temps sur ce forum à répondre à des polyamoureux que je jugeais trop idéalistes/ jugeants.
Pour moi, on aime comme on peut, monos ou polys. Mon attente c'est pas que tout le monde soit non-exclusif, mais que la non-exclusivité soit juste un ensemble d'options entendables, pas pires ou moins valables que ce qu'on peut fièrement présenter aujourd'hui chez Monsieur le Maire, monsieur le Curé, monsieur le producteur de chansons pop.

Intermittent

Le reste est une digression tortueuse sur l'unicité qui déforme le sens généralement employé dans la monogamie du caractère unique d'une relation, dans le seul sens numérique d'une relation avec une seule personne à la fois et non le fait que cette personne serait unique parce que différente de toutes les autres.

Je pense que ceux qui font cette confusion entre le numérique et le qualitatif sont ceux qui pensent que le polyamour, ce n'est jamais vraiment de l'Hamour.
Fatalement, ils s'expriment ici, parce que le reste d'internet et du monde leur donne si peu d’occasions de vivre selon leurs propres désirs.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

Siestacorta

le lundi 05 août 2024 à 18h19

Miamou


Donc dans la monogamie, il y a un accord de principe qui confère un statut unique pendant un certain laps de temps, puisqu'on sait que tout peut changer et que la réalité est différente de l'intention.
La non exclusivité, ne confère pas de statut unique mais n'amène pas non plus nécessairement le fait d'aimer l'autre pour ce qu'il est.
Je crois que ça va donc fondamentalement dépendre des personnes concernées, de leur intelligence émotionnelle, de leurs compétences en matière de communication, de la manière de voir, percevoir, amener les choses, plus que du mode relationnel.
Finalement, quel que soit le mode relationnel, y'a juste aucune assurance. Ni qu'on est aimé pour ce qu'on est, ni qu'on est perçu comme étant unique.

Comme je disais, c'était un argument.
Il est plus critique des certitudes de l'exclusivité que vraiment une promotion de la non-exclusivité. Je crois pas que le polyamour est bon pour tout le monde.

Beaucoup de monos croient en revanche qu'en dehors de l'exclusivité, point de salut.
Ou plutôt : le professent, contre tout le reste de ce qui arrive : polyamours, adultères consentis, périodes d'apprentissage, recherches d'expériences de vie, recherche en commun de réaménagement de la forme d'une relation suite à un évènement affectif... Tout ça c'est soit de la rigolade, ou de l'inconscience soit carrément de l'hypocrisie, soit, pour certains, un pêché politique.

Quand quelque chose déconne, ça ne peut qu'être que parce qu'on veut sortir des promesses et du modèle, jamais parce que le modèle lui même ne peut pas convenir aux gens tout le temps ! Les gens se sentent enfermés, se font des reproches des crises et des ruptures au moindre pas de côté, mais c'est parce qu'ils vivent pas le vrai amour, parce qu'ils savent pas s'engager, c'est jamais la faute à la promesse d'exclusivité en soi.
En revanche, quand une tentative de non-exclusivité se passe mal, là oui c'est forcément une preuve que la non-exclusivité c'est juste une porte vers l'ENFER.

Perso, je crois comme toi qu'il n'y a pas de garantie. On ne peut compter que sur ce qu'on fait pour nourrir le lien... Et parfois, rien ne suffira, qu'on mette un petit enclot exclusif (portant en lui-même la peur donc le désir de l'extérieur) ou qu'on ouvre toutes les portes pour que le lien tienne de lui-même (en risquant effectivement qu'un foyer affectif ne soit qu'un passage).

En revanche, je crois que la singularité de la relation amoureuse et des sentiments des personnes sera moins douteuse si l'exclusivité n'est pas sa preuve d'existence.
Et là c'est pas une question de sentiment, parce que de ce point de vue quand je suis en NRE je suis focalisé, mais une question de structure des "gamies" : pour moi, quand on exige l'exclusivité, que relation et investissement dépendent de ça chez l'autre pour durer et être "réel", alors on fait beaucoup plus de l'autre un objet qu'une personne singulière : l'autre est là pour une fonction affective, pas pour qui il est. Il est "notre" personne aimée, pas quelqu'un qu'on aime. Notre amour, pas l'amour qu'on vit avec lui.

C'est ce que je répondais à @pas important, c'est que la singularité existe de toute façon, tout le temps, qu'on la trouvera dans tous les cas. Lui consacrer 100 % de son temps je comprends vraiment sentimentalement qu'on le désire, moralement
- c'est pas obligé
- c'est pas obligé de demander la pareille à l'autre (aime la personne seule comme tu veux, mais laisse-la t'aimer comme elle le souhaite elle)
- potentiellement, ça idéalise le déroulement et les perspectives de l'exclusivité au point que ce soit... idéal, abstrait, enfermant
- ça ne tient donc pas comme critique des cadres non-exclusifs, puisque c'était à ce positionnement que je réagissais (que était personnel, comme le mien, posant des arguments pour se consolider mais en restant "pour lui") :

pas important

Pour moi, il n'y a pas la possibilité d'avoir des relations multiples en parlant d'amour parce qu'il y a un manque de temps pour découvrir la personne.

C'est vrai, pour lui.
C'est ça que j'appelle poser un idéal Hamoureux, @Intermittent. Là il tend vers l'exclusivité, mais j'en ai autant au service de ceux qui vont tenter de me vendre qu'aimer vraiment aimer c'est pouvoir aimer tout le monde indifféremment, l'univair, ou que la libertay amoureuse c'est inconditionnail.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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