TW! Agressions sexuelles
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Suze (invité)
le mardi 27 février 2024 à 18h42
Une question me tourne dans l'esprit depuis plusieurs années.
À ma connaissance, il n'existe que très peu de cas où un homme puisse être violé dans le sens juridique du terme : pénétré ou forcé à subir une fellation.
Qu'en est-il d'un homme qui a refusé à plusieurs reprises de coucher avec une dame et dont la dame a saisi l'occasion que ce monsieur soit stone pour coucher avec lui tandis qu'elle était elle-même tout à fait sobre.
Il me semble qu'ici coexiste une contradiction entre le Droit et peut-être ce que certains ou certaines pourraient qualifier d'agression sexuelle pour le moins.
L'absence de structures sérieuses adaptées pour répondre à cette question, du moins portées à ma connaissance, me fait me tourner vers vous pour savoir ce qu'il pourrait en être.
L'un de vous spécialiste du droit et connaissant la jurisprudence pourrait peut-être porter la considération des tribunaux à ce sujet ?
Cela rentre-t-il, selon vous, dans une définition du viol ?
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Suze (invité)
le mardi 27 février 2024 à 18h55
"très peu de cas" n'est pas approprié. Il serait plus juste de dire : "il existe des cas"
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Siestacorta
le mardi 27 février 2024 à 20h26
Suze
Une question me tourne dans l'esprit depuis plusieurs années.
À ma connaissance, il n'existe que très peu de cas où un homme puisse être violé dans le sens juridique du terme : pénétré ou forcé à subir une fellation.
Ya les cas de viols d'homme...
Par un autre homme.
Donc là pas besoin de chercher trop loin. Ça fait déjà du monde.
En France, il y avait la question de la contrainte et de la surprise.
https://violences-sexuelles.info/comprendre-defini...
Donc que tu mettes du ghb dans le verre d'une femme ou un mélange de viaguera et de somnifère dans celui d'un mec, tu pouvais te faire poursuivre pour viol.
Je crois que même avec ce genre de détour, on tombera plus souvent sur des hommes à l'initiative. Étonnant ⸮
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Suze (invité)
le mardi 27 février 2024 à 22h32
La question est un cas pratique, pas un cas théorique. Votre militantisme ne m'intéresse pas.
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Alinea7
le mercredi 28 février 2024 à 00h13
Suze
La question est un cas pratique, pas un cas théorique. Votre militantisme ne m'intéresse pas.
Juste pour rappel, ce forum est un forum dont le thème est le polyamour. Ni le viol ni le droit : le polyamour.
Je crois que ta requête trouvera plus d'écho sur des forums de reddit en lien avec le thème de ta question.
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Siestacorta
le mercredi 28 février 2024 à 00h59
Suze
La question est un cas pratique, pas un cas théorique. Votre militantisme ne m'intéresse pas.
J'avais bien vu, oui.
C'est pourquoi le lien que j'ai donné n'est pas particulièrement militant, et précise la définition de viol en droit, ce qui correspond plutôt à votre question. Ça fait deux réponses pour le prix d'une.
Dont celle qui relève qu'un viol d'homme n'est pas si rare, c'est évident en regardant le réel plutôt qu'une symétrie "logique".
Maintenant, la loi fait effectivement la différence entre viol et agression selon la question de la pénetration.
Les agressions sexuelles sont néanmoins punies, et il ya d'autres cas où une iniquité entre victimes naît de la qualification de l'acte (sans pour autant que le sexe des personnes soit un cas plus rare). Cette différence-là existe en dehors du cas évoqué.
La France a d'ailleurs récemment manqué un coche, en refusant une définition commune à l'Europe, qui aurait centré la définition de viol sur le consentement.
Toutefois : la Loi française dit "pénetration de toute nature".
Elle ne dit pas que le pénétrant ne peut pas êtrela victime, elle ne définit pas les rôles, elle dit "de toute nature".
Comme les références sur les attouchements, pour définir les agressions, parlent d'attouchements forcés sur l'agresseur, et que pour le viol, la précision n'est pas faite, ça me paraît pas fou de considérer que le viol existe ainsi, la loi dès lors indifférente à qui pénètre qui sans autre précision.
Militance à part, juste pour que la barrière de l'imaginaire n'empêche pas de saisir une logique des actes, une fellation forcée entre hommes, ou l'agresseur est la bouche ; je pense que "viol" ça peut déjà être compris comme ça.
Ou d'un autre côté, une femme forçant une autre mette son doigt à l'intérieur de son sexe, c'est aussi la contrainte qui ferait le viol, pas le sens de la pénetration.
Vref, je ne suis pas sûr que la contradiction soit une réalité juridique, sur ce point. Pas à ma connaissance...
Mais comme le dit @Alinea7 , ce n'est pas ici que tu auras le plus de chances de tomber sur de l'expertise.
C'est naturel de se demander pourquoi poser la question ici où tu connais cette limite, et sais aussi que tu pourrais croiser des mmmillllittaaants, brrrr 👻😰
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Suze (invité)
le mercredi 28 février 2024 à 09h32
Je vous remerci pour votre réponse argumentée. Effectivement j'aurais dû cliquer sur le lien. Après les échanges passés j'ai eu un préjugé négatif quant à ce que vous alliez poster.
Votre réponse correspond à ma question. Je vous en remercie et prie de bien vouloir m'excuser quant à cet a priori négatif.
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Siestacorta
le mercredi 28 février 2024 à 10h14
Dans le sens
Coopération, Réciprocité, Pardon, alors.
Pour finir l'étape réciprocité : un discours militant n'est pas un catéchisme, mais l'expression d'une vision partagée avec d'autres.
Dès lors, pour les militant.e.s comme pour les personnes avec lesquelles ont lieu leurs échanges, il ne faut pas sous-estimer le potentiel de connaissances offert.
Et quitte à le taire dans certains échanges, c'est généralement fécond de se contraindre à une écoute charitable d'un argument : c.a.d admettre temporairement que les raisons qu'a l'interlocuteur de tenir son discours sont effectivement aussi bonnes qu'il le croit.
Après ça on a le choix de réellement dialoguer ou non.
Se méfier des biais, ça sert à rien si on admet pas la possibilité d'apprendre quelque chose quand même.
En l'occurrence, dans un milieu un peu politisé, c'est possible que ce soit justement une dynamique militante qui entraîne un peu plus de connaissances sur les violences sexuelles qu'ailleurs.
Encore une fois, ce n'est pas une expertise que j'ai sur le viol. Mon hypothèse est peut-être fausse. Mais c'est un début de ressource.
Vlà.
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Neels
le mercredi 28 février 2024 à 10h34
Dans ce monde prônant la parité effectivement l'homme est bien mis de côté car il a déjà son étiquette de prétateur.
Bien sûr, que des attouchements non consentis envers un homme sont un crime. Qu'ils viennent d'une femme où d'un homme.
Le soucis est toujours le même, apporter des preuves.
...c'est un peu comme une garde non alternée d'enfant suite à un divorce,
par habitude et croyances, on laissera l'enfant à la mère en priorité même si elle a un bon "pète" au casque sur le plan psychologique.
C'est la vie !
Un jour il y aura les "Menmen"* !!! Les homme militants qui défendent l'homme lambda ! MDR(* c'est l'humour bien sûr !)
:-D
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Suze (invité)
le mercredi 28 février 2024 à 11h57
Les forums sont bien hélas une source de confusion, qui plus est lorsque l'inconnu demeure ce qu'il est : l'inconnu.
Vous avez raison, ce forum n'est pas le lieu. Il est bien plus opportun de me tourner vers mon réseau mais au vu du cas abordé, j'avais espéré conserver l'anonymat pour obtenir ma réponse.
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Aki
le mercredi 28 février 2024 à 15h52
Bonjour @Suze,
Certaines associations qui aident les femmes victimes de violences sexuelles aident parfois aussi les hommes. Tu peux essayer de les contacter.
Dans tous les cas, il existe le numéro national d'aide aux victimes : 08 842 846 37 (7 jours/7, 9h-21h, prix d'un appel local).
Pour répondre à ton questionnement, si on s'en tient à la définition juridique du viol, une femme peut très bien pénétrer un homme (ou l'obliger à la pénétrer) sans son consentement, par surprise, ruse ou contrainte. C'est probablement beaucoup plus rare que l'inverse mais c'est une réalité (j'ai personnellement plusieurs témoignages d'homme, en ce sens).
Donc voilà, n'hésite pas à contacter les personnes compétentes sur le sujet directement.
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ipso facto (invité)
le dimanche 03 mars 2024 à 12h05
il y a aussi la réalité du fait que vous trouverez très très peu de témoignages d'hommes sur cette question même si ça a un peu évolué depuis le temps (femme sur homme) : c'est un peu la double peine pour qui en parle = toujours cette histoire de regard social.
je n'ai pas de stats à l'appui mais à priori cela reste marginal par rapport à la masse de viols (hommes sur femmes et hommes sur hommes)
plus dur de caractériser celui des femmes sur femmes mais ce ne serait pas inintéressant de se pencher là dessus
on pourrait aussi parler du phénomène des hommes battus (ou il y a souvent viols conjugués dans la relation : j'ai croisé deux situations dans mon propre parcours où la honte totale de s'exprimer des messieurs était manifeste et on parle de personnes avec une force physique bien plus importante que les agresseuses et sans aucune drogue ; pure emprise psychologique)