Changer de paradigme (relationnel)
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(compte clôturé)
le vendredi 26 avril 2024 à 00h30
Merci pour vos écrits, tellement éclairants.
Message modifié par son auteur il y a 12 mois.
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artichaut
le vendredi 26 avril 2024 à 00h32
polymerveille
Apres une période de solitude choisie et benefique, sorte d'hibernation, je me sens prête a de nouvelles relations, non exclusives. Je vois des amis , je sors . Dernierement , jai invité cet homme à prendre un thé, 2h de discussions intimes, on parle relations, couple , affectivite, sexualite je confie ma non-exclusivite. Cetait tellement bon et nouveau pour moi de parler en sincerité!
Et apres ca l'envie de le revoir encore .
Et pour lui , aussi , le desir est la, mais il est marié, monogame, un couple qu'il décrit comme avançant vers une séparation, et prefere entretenir une relation d'amitie sans sexe avec moi.
j'adhère car cela permet d'avancer en lenteur, apprecier ce lien sans attendre plus . sauf qu'une partie de moi en veux plus , et ça m'agace
Donc rationnellement j'accueille, je comprend, mais émotionnellement j'ai du boulot.
Moi je trouve ça génial ce que vous vivez déjà.
Peut-être qu'il ne sagit même pas d'avancer en lenteur, mais juste de savourer ce qui est là, et construire à partir de là, à cet endroit là précisèment.
Oui émotionnelement ça peut être du boulot. On n'est pas habitué·e·s à ça. Au lieu de ça, on projette. Toujours "plus", évidemment.
Il propose "une relation d'amitié sans sexe", Super. Qu'est-ce qui, là au sein de cet ensemble là, pourrait t'enthousiasmer, toi ? Comment rendre une telle relation absolument magnifique et extraordinnaire ?
À commencer déjà par ne pas la dévaloriser ni la cantonner à un truc de second plan, ni la configuer comme un miroir aux alouettes d'un truc qui n'arrivera possiblement jamais. Est-il prêt à se mettre en jeu dans une telle relation au présent, ou c'est juste une manière de te mettre "poliment" sur la touche sans le dire ?
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Merci @polymerveille de m'apporter un exemple. Ce qui me permet de parler par enthousiasme, plutôt que seulement par la négative. C'est plus facile pour moi, on dirait, de le faire avec les exemples des autres.
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artichaut
le samedi 27 avril 2024 à 10h44
Je choisis de répondre plutôt ici, à un commentaire posté ailleurs :
Alabama
Je me suis fait la réflexion il y a peu, que ton paradigme me ferait sans doute plus envie si j’étais un homme. En tant que femme, je le vis différemment je pense. Je pense que les hommes ont du mal à aimer, en particulier aimer les femmes. Aimer fait peur, c’est profond et ça chamboule. Accepter d’être dépendant de l’autre, c’est incompatible avec l’identité d’homme telle qu’elle se construit dans le patriarcat.
Et donc je ne suis pas étonnée que l’engagement soit voulu par les femmes et fui ou vu comme contraignant par les hommes. Et que petit à petit des femmes aussi le rejettent par réaction, parce que ce serait ne pas être cool, ou par peur d’être enfermée dans une relation aliénante pour elles, ou par peur que ça n’empiète sur le reste de leurs vies car par éducation elles apprennent à se faire passer après tout le monde.
Donc je me demande à quel point refuser la monogamie, du côté des hommes ce n’est pas refuser l’engagement, refuser de donner de soi, et à quel point ton nouveau paradigme n’est pas teinté de cela aussi. C’est une question ouverte, pas une certitude ou un jugement .
C'est une question que je me pose beaucoup aussi. En tout cas celle-ci : mon refus, non seulement de la monogamie, mais aussi de vivre une « relation amoureuse » est-elle emprunt d'un refus d'engagement ?
Je pense même que j'ai une once de culpabilité (chose pourtant pas très présente chez moi) à cet endroit.
Gros sujet, en tout cas.
Pour l'instant, mes réflexions sur le sujet me laisse plutôt à penser que non (il me semble que je suis plutôt quelqu'un qui s'engage, justement).
Après ta question portait sur mon changement de paradigme, donc sur un concept, et pas seulement sur mon chemin de vie perso.
Je ne sais pas. Et je ne sais pas s'il est plus suceptible de plaire aux hommes, plutôt qu'aux femmes. Je pense surtout que pour l'instant, il n'est pas du tout clair ce changement de paradigme.
En tout cas je te rejoins sur le fait qu'à mon sens, aller vers le polyamour, du côté des hommes, va souvent avec un refuser de s'engager (et pire encore avec "l'anarchie relationelle", je trouve).
Pourtant la monogamie pour moi, permet déjà ça : le refus pour les hommes de s'engager dans les faits (au delà d'un discours d'engagement initial). Le patriarcat est bien rôdé à cet endroit et permet tout à la fois de déserter la charge relationnelle (puisque c'est bon "on est en couple"), de déserter la charge parentale (sous couvert de "travailler pour subvenir aux besoins du ménage"), d'avoir des aventures extra-conjugales, etc, etc.
Le "polyamour hiérachique", par exemple, permet juste d'ajouter une dimension supplémentaire de désertion (de la charge inhérente au couple socle) sans perdre les privilèges acquis par la monogamie.
Et "l'anarchie relationelle" permet de traiter toutes ses relations comme secondaires.
Dans ce changement de paradigme je ne promet ni "le sexe", ni "l'amour-amoureux". Donc je pense que ça n'est attirant pour aucun des deux genres consacrés.
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artichaut
le samedi 27 avril 2024 à 11h03
Peut-être c'est ça, d'ailleurs que je devrais dire, pour ne pas risquer d'être mal compris : ce changement de paradigme part du principe qu'il n'y aura ni sexe, ni amour-amoureux !
Et là je perds 99,99% des gens. Et on me dira "Ah, mais c'est juste de l'amitié ton truc". Mais au moins, avec ce 0,01 qui reste, on peut vraiment commencer à discuter, et envisager une toute autre façon de faire et d'envisager les choses.
En réalité ce changement de paradigme n'empêche en rien le sexe ou l'amour, mais la surfocalisation sur ces notions est telle, que sans proposer des les enlever, j'ai le sentiment de ne jamais pouvoir être compris.
Tant que l'on a cette ligne de mire du sexe, ou de l'amour-amoureux, on reste dans l'ancien paradigme.
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Alabama
le samedi 27 avril 2024 à 19h05
En fait, moi j'y crois à ton paradigme, il me plaît.
Mais il représente un horizon lointain, un idéal.
Partir du principe qu'il n'y a pas de sexe, ce n'est pas un problème pour moi depuis pas longtemps. Je découvre ces derniers temps cet état d'esprit. J'ai plus de désir sexuel que mon partenaire, ça a créé de l'inconfort, et la solution pour l'instant c'est que moi, je pars du principe qu'il n'y aura pas de sexe, et c'est à l'autre de me dire quand il en a envie.
Cela m'a fait un énorme soulagement, et je découvre que je suis capable d'accepter l'idée qu'il n'y ait pas de sexe, et le vivre bien. Ça me fait penser à une autre discussion que l'on a eue sur l'inhibition du désir. Je ne sais pas si j'inhibe mon désir, mais en tous cas je ne l'encourage pas. Et ça me fait du bien, je vis la relation d'une autre façon. Je vais finir par comprendre ton point sur ce sujet peut-être !
Mais renconcer à l'amour-amoureux, je n'en suis pas capable, et je ne le désire pas. D'ailleurs, pourquoi, toi, tu désires y renoncer ? D'où ça part, émotionnellement ?
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artichaut
le samedi 27 avril 2024 à 21h04
Alabama
Cela m'a fait un énorme soulagement, et je découvre que je suis capable d'accepter l'idée qu'il n'y ait pas de sexe, et le vivre bien. Ça me fait penser à une autre discussion que l'on a eue sur l'inhibition du désir. Je ne sais pas si j'inhibe mon désir, mais en tous cas je ne l'encourage pas. Et ça me fait du bien, je vis la relation d'une autre façon. Je vais finir par comprendre ton point sur ce sujet peut-être !
Oui, tu vois, (inhiber ou) arrêter d'encourager ton désir avec cette personne, c'est peut-être une manière d'arrêter de surfocaliser, de surinvestir la sexualité. C'est contre-intuitif, c'est frustrant au départ, on peut même avoir le sentiment de ne pas se respecter soi, d'être dans du renoncement catho à 2 balles, mais on finit par découvrir autre chose, une manière d'ont on ne s'imaginait pas forcément capable d'être ou de relationner. Ça enrichi notre expérience de vie et l'étendue de nos possibles. Ça élargit notre zone de confort relationnel. Et même (c'est mon expérience) ça vient te nourrir affectivement à des endroits innatendus.
Et ça n'empêches nullement de vivre les choses +sexuellement avec d'autres personnes, si d'autres personnes sont raccords avec toi.
Alabama
Mais renconcer à l'amour-amoureux, je n'en suis pas capable, et je ne le désire pas. D'ailleurs, pourquoi, toi, tu désires y renoncer ? D'où ça part, émotionnellement ?
Ma première réaction à été « mais je ne rejettes pas du tout l'amour-amoureux ! »
Comme le sexe, je dis juste : arrêtons de surfocaliser ça, et de penser que sans ça, la vie est trop triste. Arrêtons de chercher ça, et de partir de là. De le penser comme un préalable, un pré-requis à toute relation digne de ce nom.
Et si de fait, ça déboule dans notre vie, arrêtons de le surinvestir, de prendre des vessies pour des lanternes, et ainsi de suite.
…mais en fait si, t'as quand même raison, je rejettes l'amour-amoureux, mais ça c'est plus à titre personnel. Je ne dirais pas que c'est intrinsèque en soi à cette proposition de changement de paradigme.
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artichaut
le samedi 27 avril 2024 à 21h15
…enfin je rejettes l'amour-amoureux comme je rejette l'hétéronorme et comme je rejettes la sexualité normée.
Disons que c'est comme si je considérais que par rapport à nos habitudes, à la hauteur, le niveau de là où on place généralement le sexe et l'amour dans notre vie, c'est comme si je préconisait de n'en garder que 1%.
Reconfiguer à 1% notre désir de sexualité et notre désir de grand amour et avancer à partir de là. Ne leur donner que 1% d'importance dans nos vies, et donc donner — pour un temps au moins — 98% à toute l'étendue des autres possibles. Et aller explorer activement ces 98%.
Et donc il ne s'agit pas du tout de supprimer le sexe et l'amour-amoureux, mais juste les replacer à une place non-démesurée, les destituer du pied d'estale sur lesquel notre culture les a placé, les détrôner en quelque sorte.
[Je dis 1% exprès pour marquer les esprits et bien faire comprendre l'intensité de la chose. Mais en réalité ça serait peut-être plutôt du 10%, …et 80% pour le reste des possibles]
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Alabama
le samedi 27 avril 2024 à 22h09
Bon mais je pense que je suis d’accord avec toi sur l’essentiel alors.
Je ne considère pas que la vie est triste sans amour amoureux. Mais je trouve que c’est quand même mieux avec.
Après concernant le sexe, je dirais que ce n’est pas un problème en soi que ce soit très important dans une vie. C’est très important dans la mienne, c’est pour ainsi dire mon sujet numéro un, comme ça aurait pu être les langues ou la cuisine.
Ce qui est embêtant de mon point de vue, c’est que nous sommes dans une société où c’est à la fois tabou, et l’endroit où l’on définit sa desirabilité et donc son aimabilité. Ça fait du gros gloubi boulga. Et ça c’est moche. Donc je ne sais pas si c’est sur côté dans le sens que tu dis toi, je dirais plutôt qu’on y met des choses que l’on ne devrait pas y mettre. Comme « si on est en couple c’est obligatoire », « si tu ne me désires pas c’est que tu ne m’aimes pas », « si je ne fais pas de sexe je suis un·e raté·e », etc…
Inhibition : non pas de frustration de mon côté, c’est même l’inverse : ça me défrustre, car j’ai retiré mes attentes, et la conséquence c’est que j’ai moins de désir. En réalité il y a quand même du sexe, c’est juste que je ne l’attends plus et quand y en a c’est la bonne surprise !
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artichaut
le samedi 27 avril 2024 à 22h38
Alabama
je dirais plutôt qu’on y met des choses que l’on ne devrait pas y mettre. Comme « si on est en couple c’est obligatoire », « si tu ne me désires pas c’est que tu ne m’aimes pas », « si je ne fais pas de sexe je suis un·e raté·e », etc…
Oui, tout à fait. C'est ce que j'apelle sur-investir, sans doute.
Alabama
pas de frustration de mon côté, c’est même l’inverse : ça me défrustre, car j’ai retiré mes attentes
Oui, c'est aussi ce que j'ai vécu, quand ça m'est arrivé.
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artichaut
le samedi 04 mai 2024 à 03h30
artichaut
Disons que c'est comme si je considérais que par rapport à nos habitudes, à la hauteur, le niveau de là où on place généralement le sexe et l'amour dans notre vie, c'est comme si je préconisait de n'en garder que 1%.
Bon, il y a encore une autre façon de voir ou de dire les choses. À savoir qu'au lieu de ne garder que 1% pour ces concepts de sexe et d'amour, il s'agirait de réduire à 1% ce qui est habituellement considéré comme sexe dans la sexualité, et amoureux dans l'amour, et par contre d'élargir ces deux concepts bien trop étriqués.
Élargir la notion de sexualité (par exemple, en y incluant la sensualité et certaines formes de tendresse) à toutes sortes d'interactions (y compris non corporelle).
Élargir la notion d'amour à toutes les formes de relations possibles (courtes ou longues, à intensité fréquente ou non, etc).
Et alors l'habituelle recherche d'une (ou deux, ou trois) relation amoureuse et sexuelle prend un tout autre sens.
Dans un cas il s'agit de ramener le sexe et l'amour-amoureux à une place et une dimension qui leur incombent, dans l'autre d'élargir considérablement ces notions étriquées, pour enfin les vivre pleinement, et cesser de sur-focaliser sur quelques miettes.
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artichaut
le samedi 04 mai 2024 à 03h49
L'avantage d'élargir ces notions étriquées auxquelles on donne une importance démesuré dans notre vie, c'est de ne pas avoir à renoncer à quoi que ce soit, de ne pas avoir à faire le deuil de cette importance que l'on donnait à ces notions, et juste se rendre compte à quel point on en avait une vision appauvrie, donc forcément insatisfaisante et nécessairement frustante, et qu'au contraire, non seulement nous avons déjà dans notre vie énormément d'amour et de sexualité, mais bien plus encore, que les chemins pour en vivre s'éclairent soudainement d'une stimulante lumière.
L'avantage de réduire l'importance que l'on donnait à ces notions étriquées, c'est de pouvoir enfin en sortir et respirer, voir les choses complétement autrement, et comme repartir de zéro, en risquant moins de se leurrer soi-même, en avançant peut-être plus sûrement (même si ça peut être +dur au début, car il y a un vrai deuil à vivre), et avec moins de risques de déconvenues.
À chacun·e de choisir sa voie, et de trouver ses complices sur la même voie.
Perso j'ai ou j'avais tendance à préférer la première voie. Mais l'expérience m'a montré que la deuxième fonctionne plutôt mieux, en tout cas pour moi.
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artichaut
le samedi 04 mai 2024 à 03h57
Dans un cas, on risque de se définir comme hypersexuel, et dans l'autre comme asexuel. Tout en vivant potentiellement la même vie. Comme quoi ces notions sont particulièrement élastiques. Et honnêtement je ne sais pas si je suis l'un, l'autre, ou les deux à la fois.
Et de même, avec la même vie, je peux aussi bien me définir comme célibataire que comme hyperpolyamoureux.
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Intermittent
le samedi 04 mai 2024 à 12h31
Citation :
"Pourtant la monogamie pour moi, permet déjà ça : le refus pour les hommes de s'engager dans les faits (au delà d'un discours d'engagement initial). Le patriarcat est bien rôdé à cet endroit et permet tout à la fois de déserter la charge relationnelle (puisque c'est bon "on est en couple"), de déserter la charge parentale (sous couvert de "travailler pour subvenir aux besoins du ménage"), d'avoir des aventures extra-conjugales, etc, etc."
Quelle caricature ...
Tu décris des relations de couple datant des années 1960 et l'évolution des couples est bien différente de ce que tu décris.
Tous ces travers sont présents dans tous les types de relations, et la monogamie a bon dos ...
Les polyamoureux ne désertent pas leur relation principale ?
Même ceux qui sont en pleine NRE ?
Les polyamoureux ne trompent pas ? On en voit quand même un certain nombre ici dont le polyamour ne sert qu'à officialiser une relation extra-conjugale.
Les polyamoureux dont la journée fait 24h comme tout le monde, ne passe pas moins de temps dans leur foyer malgré leurs relations secondaires mais arrivent par miracle à s'occuper plus de leurs enfants ?
Les polyamoureux ne travaillent pas donc ils ont le temps de faire tout ça dans une harmonie savamment orchestrée .
On en voit pourtant beaucoup ici dont la relation principale est le parent pauvre sur le plan relationnel et n'a parfois qu'un caractère utilitaire ....
Je lis ici même des polyamoureux qui considèrent la monogamie comme plus simple et plus sécure que le polyamour.
Si tu pouvais de temps en temps mettre la pédale douce sur les caricatures ....
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artichaut
le samedi 04 mai 2024 à 13h26
Intermittent
Tu décris des relations de couple datant des années 1960
C'est sûr que depuis les années 1960 le patriarcat conjugal n'a pas pris beaucoup de rides. D'ailleurs le terme « polyamory » semble apparaître pour la première fois aux États-Unis au cours des années 1960, la boucle est bouclée !
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artichaut
le vendredi 17 mai 2024 à 09h31
artichaut
Dans un cas il s'agit de ramener le sexe et l'amour-amoureux à une place et une dimension qui leur incombent, dans l'autre d'élargir considérablement ces notions étriquées, pour enfin les vivre pleinement, et cesser de sur-focaliser sur quelques miettes.
Je viens d'écrire sur un autre fil, ceci :
C'est comme si le capitalisme avait juste inversé les choses : voulu nous faire croire à une recherche d'abondance (forcément vouée à la frustration) là où il y a si peu, et nous faire oublier et déconsidérer les territoires où il y a tant…
En fait, j’ai le sentiment de voir (presque) tout le monde courir dans le désert et déserter les jardin luxuriants, pourtant à portée de bras.
Ça rejoint cette notion de (sentiment de) pénurie que j’évoquais.
Si tout le monde cherche la même plante dans un désert, forcément que c’est pas très facile facile.
Et si un jour il pleut (on tombe amoureux) dans ce désert, c’est une folle luxuriance qui soudain apparaît, mais qui sera probablement de courte durée.
Et quand je disais que cette pénurie (ressentie), fait encore partie de la norme (du paradigme en place), c’est que ce « désert » me semble une construction sociale.
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Alabama
le mardi 21 mai 2024 à 12h26
Pour ajouter de l’eau au moulin de la réflexion, je vous mets en lien un article que j’ai lu hier et qui parle de « relations fluides », dans le sens « adaptatives », comme dans le terme « fluidité de genre ».
J’ai trouvé cette lecture intéressante et cette notion de fluidité m’intéresse aujourd’hui plus que les notions de monogamie ou de polyamour. Pour ma part je souhaite élargir cette notion à toute relation, qu’elle soit qualifiée de couple ou non, donc typiquement à l’amitié aussi.
Aussi, je pense que je me sens proche du paradigme d’@aritchaut, avec une nuance toutefois : j’admets que j’ai certains besoin, ou disons « envies très fortes », qui préexistent à toute relation, et que par moments, je vais chercher consciemment à rencontrer des personnes avec qui ces besoins pourront être remplis.
Ça peut sembler un peu consommateur, peut-être que ça l’est d’ailleurs je ne sais pas trop, j’ai plutôt l’impression de rendre conscient des comportements insconscients.
Et donc cette histoire de fluidité me parle particulièrement en ce moment où je réalise que j’ai certains besoins non comblés dans mes relations, et que j’arrive enfin à les assumer, à signifier aux personnes que ça me rend triste pour ne pas souffrir en silence, et ensuite me demander où est-ce que je vais trouver cela.
Ça me semble très très proche du sujet de ce fil.
Et cette notion de fluidité me fait un bien fou, car elle me décale de l’autre définition « simple, facile, qui coule de source » et que je ne peux pas appliquer à mes relations de manière générale si je regarde bien dans le détail, et à fortiori encore moins à ma relation amoureuse. Elle n’est pas simple, mais par contre elle est fluide au sens de l’article et ça ça me remplit le cœur de joie de réaliser que j’ai la chance d’avoir un amoureux avec qui il est possible de reconfigurer la relation en fonction des situations.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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Intermittent
le mardi 21 mai 2024 à 15h51
Artichaut
C'est sûr que depuis les années 1960 le patriarcat conjugal n'a pas pris beaucoup de rides.
Donc, d'après toi, les relations de couple n'ont pas évolué en 60 ans ....*
Je te demande de mettre la pédale douce sur la caricature et tu appuies un peu plus fort sur la pédale ...
Je doute que tu ais des références réelles sur le sujet.
J'ai quelques tantes de cette génération et j'ai déjà discuté avec elles sur ce sujet.
Je peux te dire qu'en matière de patriarcat, c'était autre chose .... dans le mauvais sens du terme ....
Franchement si tu dis ça à une femme de cette génération, qui pourra comparer avec ses enfants ou petits enfants qui commencent à se mettre en couple (ou pas, d'ailleurs ...), elle va te rire au nez ....
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artichaut
le mercredi 22 mai 2024 à 11h25
Intermittent
Je te demande de mettre la pédale douce sur la caricature et tu appuies un peu plus fort sur la pédale ...
Ouais déso. Comme tes propos me semblaient faire un contre-sens (en semblant me décrire comme un prosélyte du polyamour contre la monogamie, alors que je dis plutôt que c'est pareil), ça m'a incité à appuyer sur la pédale.
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artichaut
le mercredi 22 mai 2024 à 11h42
Alabama
Pour ajouter de l’eau au moulin de la réflexion, je vous mets en lien un article que j’ai lu hier et qui parle de « relations fluides », dans le sens « adaptatives », comme dans le terme « fluidité de genre ».
J’ai trouvé cette lecture intéressante et cette notion de fluidité m’intéresse aujourd’hui plus que les notions de monogamie ou de polyamour. Pour ma part je souhaite élargir cette notion à toute relation, qu’elle soit qualifiée de couple ou non, donc typiquement à l’amitié aussi.(…)
Ça me semble très très proche du sujet de ce fil.
Et cette notion de fluidité me fait un bien fou, car elle me décale de l’autre définition « simple, facile, qui coule de source » et que je ne peux pas appliquer à mes relations de manière générale si je regarde bien dans le détail, et à fortiori encore moins à ma relation amoureuse. Elle n’est pas simple, mais par contre elle est fluide au sens de l’article et ça ça me remplit le cœur de joie de réaliser que j’ai la chance d’avoir un amoureux avec qui il est possible de reconfigurer la relation en fonction des situations.
Merci pour ce partage !
J'aime que le changement et l'adaptabilité soit considérée comme "la norme", et non le maintien de la situation existante.
Et l'anticiper, le nommer, ça change effectivement beaucoup de choses dans l'approche.
La liberté (de changer), sans le libéralisme (de s'en foutre de l'autre).
Et j'aime aussi que « fluide » soit ici utilisé non pas comme "facile" (les fameuses relation "sans prise de tête" tant prônée par certains mec-cis), mais comme une capacité à être toujours en mouvement (et qui n'est pas antonyme avec la capacité de s'engager, bien au contraire même ! …juste on ne s'engage pas pour, ou dans, la même chose).
Alabama
Aussi, je pense que je me sens proche du paradigme d’@artichaut, avec une nuance toutefois : j’admets que j’ai certains besoin, ou disons « envies très fortes », qui préexistent à toute relation, et que par moments, je vais chercher consciemment à rencontrer des personnes avec qui ces besoins pourront être remplis.
Ça peut sembler un peu consommateur, peut-être que ça l’est d’ailleurs je ne sais pas trop, j’ai plutôt l’impression de rendre conscient des comportements insconscients.
Je ne pense pas que ça soit consommateur d'aller vers ce qui nous fait envie. Ni d'avoir des besoins ou des « envies très fortes ». Et même je trouve ça bien d'anticiper les choses et de s'associer à des personnes qui ont plus de chance de répondre à ses attentes, parce qu'elles auraient, par exemple, les mêmes « envies très fortes ». On va pas non plus se mettre des bâtons dans les roues (ce que d'ailleurs je constate qu'on a beaucoup tendance à faire, comme aller chercher des personnes qui au contraire vont nous faire revivre certains mécanismes foireux, toujours les mêmes, …comme si on espérait que cette fois-ci, ça se passe bien et que ça guérissent magiquement toutes les fois précédentes… ou comme un biais d'engagement qui nous invite à toujours persister dans la même voie).
En revanche, je peux avoir tendance à dire ou penser, qu'une fois qu'on y est, une fois qu'on commence relationellement à s'associer avec telle personne (ce qui arrive très vite en fait), il est vain de continuer à coller nos attentes, et qu'il me semble plus efficient, et même plus enthousiasmant, de faire avec l'existant, de co-construire ce qui existera, et de toujours remettre l'ouvrage sur le tapis (hum chais pas si ça se dit ça !).
Ce que j'aime aussi dans cette notion de fluidité, telle que décrite dans l'article, c'est qu'elle peut nous inciter à remettre de la "fluidité" dans toutes nos relations (et pas juste les dites "amoureuses"), à savoir ne pas les considérer comme figée et immuables. Prendre le risque de les considérer comme vivantes, et pouvoir y modifier des choses.
Et là je trouve qu'on rejoint très fortement ce changement de paradigme que j'essaie (sans doute avec plein de maladresses) de dessiner.
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De passage (invité)
le mercredi 22 mai 2024 à 11h58
Les relations sans prise de tête sont monnaie courante dans les milieux homos et parmi les nouvelles générations de femmes. Pas besoin d'être un homme cis pour les revendiquer. Pourquoi @artichaut cette détestation des hommes cis que tu exprimes à longueur de posts?