Polyamour.info



Les messages appartiennent à leurs auteurs. Nous n'en sommes pas responsables.

Merci de consulter notre charte de discussion pour connaître les règles qui régissent les conversations sur ce site.

Des attentes implicites, réelles ou interprétées

Bases
#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 14h18

J'ouvre ce fil à propos d'un sujet qui me turlupine depuis longtemps.

Voici le cadre :

Une relation asymétrique, dans laquelle (si l'on peut dire) l'un(e) pourrait "aimer plus" que l'autre, ou du moins "espérer plus" de la relation.

Ca peut être :
- une relation affective dans laquelle l'un(e) est amoureux(se) et pas l'autre,
- une relation affective ou amoureuse dans laquelle l'un(e) des deux semble "plus attaché(e)", "plus à fond" et/ou aurait envie de plus de temps / d'activités partagé(es),
- ou encore n'importe quelle autre relation considérée comme asymétrique.

Dans mon cas, cette asymétrie a été clairement verbalisée et discutée par les protagonistes (mais on pourra aussi dans la discussion, si ça en intéresse certains, parler des situations où le cadre asymétrique n'est pas explicite mais tout de même ressenti par l'un(e) et/ou l'autre).

Bref j'espère que vous voyez un peu ?

Je précise que "asymétrie" n'a rien à voir avec "non-réciprocité" ! Il y a réciprocité, dans le fait que les deux ont envie de vivre une relation.
Simplement, il se pourrait que les (éventuelles) attentes ou espoirs lié(e)s à cette relation soient (très ? / trop ?) différent(e)s.

Voici donc maintenant la situation :

Dans mon cas, je suis la personne la "moins" attachée (même si dit comme ça c'est...je ne sais pas, c'est complètement faux d'une certaine manière, parce qu'il y a une sacrée réciprocité quand même dans l'histoire, mais bref).

Je suis heureuse de cette relation, elle m'apporte beaucoup et parfois j'aurais envie de me rapprocher de l'autre personne mais...soudain quelque chose m'arrête ; me fait fuir même parfois : je ressens chez l'autre une attente bien plus grande que ce que je me sens capable de combler (quand je dis "capable de combler", ça sous-entend "en continuant de me sentir bien", parce que je pourrais me forcer - à aller vers l'autre, à interagir, à faire un câlin etc. - mais alors je me sentirais très mal à l'aise !)

Du coup, je me replie, je m'éloigne, je reste à distance.

Jusque-là vous vous dites : "Ben oui c'est logique, la relation est asymétrique, l'autre attend de toi un certain nombre de choses que tu n'es pas prête à donner !"

Sauf que.

Sauf qu'en en discutant avec la personne concernée, elle me répond ce genre de chose :

Mais non, je n'ai pas d'attentes !

Ou encore, quelque chose dans cette veine (je ne promets pas que ce soit du mot pour mot, c'est ce que j'en ai compris) :

Je me rends disponible pour toi, au cas où tu veuilles, mais je n'attends rien ! Si tu ne veux pas c'est pas grave. Je ne suis pas "en attente" de quelque chose, je suis "disponible", c'est pas pareil.

Voici ce qui m'ennuie : moi, je ressens ce genre d'attitude de "disponibilité" comme une attente. J'essaye (vainement, jusqu'à maintenant) de me convaincre qu'il n'y a pas d'attentes derrière (car je fais confiance à la personne concernée, je ne pense pas qu'elle me mente sciemment), mais je n'y arrive pas.

------- ------- -------

J'ai fait deux-trois hypothèses (je force un peu le trait sur chacune, volontairement, pour bien les distinguer) :

Hypothèse 1 :

C'est moi qui déconne, je suis parano, je vois des attentes là où il n'y a que des propositions sans pression aucune, sans demande, sans sollicitation aucune.

Hypothèse 2 :

L'autre a en effet des attentes mais n'en a pas conscience. Ce que l'autre considère comme une disponibilité éventuelle, parce que son envie est de me donner tout ce que je pourrais être prête à recevoir, cache en fait bien un besoin de sa part (d'être vu(e), considéré(e), pris(e) en compte, de partager du temps / une interaction avec moi, etc.).

Evidemment, je suis consciente qu'il existe tout un continuum entre ces deux hypothèses, rien n'est totalement noir ou blanc...

Et vous, qu'en pensez-vous ?

#
Profil

M_e_M

le dimanche 09 novembre 2014 à 16h21

Dans ce genre de situation, j'aurais tendance à conforter la confiance que j'ai dans la personne (vu que les choses sont dites et posées) et vivre la relation comme je le sens, en profitant ou non des moments de disponibilité de l'autre. Bien sûr toujours dans un esprit respectueux et bienveillant, ça va de soi. Prêt à engager un dialogue détendu si le besoin s'en fait sentir.
Il me semble ici qu'il est important d'entendre l'autre, et de le/la laisser prendre ses responsabilités et tenir ce à quoi il/elle s'engage. Je pense que ça peut être très frustrant pour l'autre si tu le/la polices a priori.
Il me semble en fait que ton dilemme se cristallise plus autour de comment toi tu sens la situation que comment l'autre pose les choses.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

#
Profil

Apsophos

le dimanche 09 novembre 2014 à 16h22

J'en pense que si je lâche quelque chose, je m'attends à ce qu'elle tombe. (et si elle ne tombe pas je m'attends à être brûlé pour sorcellerie)

Sinon je pencherais plutôt pour quelque chose d'approchant l'hypothèse 2.
Et du coup, ça existe les relations symétriques ?

#

(compte clôturé)

le dimanche 09 novembre 2014 à 17h00

Je vais peut-être te sembler très pragmatique, voire primaire, mais est-il indispensable que tu te poses toutes ces questions? Si tu vis ta relation comme tu en as envie, comme tu le ressens, en fonction de ton rythme, soit cela convient à ton ou ta partenaire et dans ce cas tout va bien. Soit cela ne lui convient pas et il ou elle t'en parle, les gens sont généralement prompts à exprimer quand ça ne va pas dans une relation. Et dans ce cas vous en discutez. Soit ça ne lui va pas mais il ou elle ne dit rien: c'est son droit de préférer ne rien dire, quitte à être frustré(e), il y a des personnes pour qui analyser une relation et en parler est difficile, voire insupportable. Enfin, peut-être transfères-tu sur elle des questions que tu te poses, toi: suis-je ou non assez disponible? Pourquoi ne le suis-je pas autant que cette personne? Le fait de la penser "en attente" alors qu'elle me dit qu'elle est juste disponible veut-il dire que j'aimerais qu'elle soit effectivement en attente, ou que ça m'insupporte, l'idée que qqn soit en attente par rapport à moi? Quand tu auras ces réponses, peut-être les questions disparaîtront-elles d'elles-mêmes...

#
Profil

MagentadeMars

le dimanche 09 novembre 2014 à 18h22

Je reconnais cette impression qu'on me me demande plus que je suis prête à donner, mais plutôt des relations mono. Pas uniquement, quand même. Dans ces circonstances, j'ai tendance à fuir. Alors si je favorise, en absence de toute information, l'hypothèse 2, c'est possiblement pour rationaliser mes propres comportements.

Je tente de me soigner... :)

#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 18h23

M_e_M
Je pense que ça peut être très frustrant pour l'autre si tu le/la polices a priori.

Je suis tout-à-fait d'accord, mais ce que j'essaie d'expliquer plus haut, c'est que c'est plus fort que moi, viscéral, instinctif...

Je ne suis pas en train d'analyser et de me dire "Ouh là là, il y a des attentes, que je ne peux pas combler !".
Non, je le sens.

C'est exactement ce que tu dis plus bas :

M_e_M
Il me semble en fait que ton dilemme se cristallise plus autour de comment toi tu sens la situation que comment l'autre pose les choses.

Apsophos
Et du coup, ça existe les relations symétriques ?

Je pense aussi (comme tu sembles le sous-entendre) qu'aucune relation n'est parfaitement symétrique.

Cependant, je pense que le degré d'asymétrie d'une relation peut être plus ou moins grand, et lorsqu'il est relativement faible, je considère que la relation est symétrique (par une approximation, en somme !).

@aimerplusieurshommes : le problème, c'est que c'est à moi que cet état de fait ne convient pas.
Je déteste me sentir mal à l'aise à cause d'un truc qui n'existe peut-être pas. J'aimerais me sentir bien dans cette relation (ce qui arrive, parfois) et je me sens d'autant plus mal à l'aise qu'on me dit que les attentes que je ressens n'existent pas.

En fait, je me sentirais beaucoup mieux :

- si je savais qu'elles existent réellement (c'est le cas dans d'autres relations asymétriques que je vis), je saurais alors pourquoi je me tiens à distance,

- ou alors si j'arrivais à ne plus ressentir quelque chose qui n'existe pas, pour pouvoir vivre cette relation de façon fluide.

Oui, c'est utile de me poser ces questions, parce que je me sens mal dans cette relation à cause de ça. Attention, je ne me sens pas que mal : je m'y sens bien aussi, pour plein d'autres raisons. Mais c'est en quelque sorte le "détail" qui gâche tout...

Je me retrouve à moyen ou long terme devant un dilemme : soit je trouve une solution pour bien vivre la relation, soit j'arrête la relation, seule solution qui me permet de ne plus me poser la question (mais actuellement cette option ne me semble clairement pas envisageable).

aimerplusieurshommes
suis-je ou non assez disponible ?

J'estime ne pas l'être beaucoup, mais je ne considère pas ça comme un problème. En revanche, j'ai le sentiment que l'autre va le considérer comme un problème.
Notamment suite à des événements où il a été verbalisé (pour ces fois-là) que je n'avais pas été aussi disponible que l'autre l'aurait aimé...

C'est vrai qu'entendre après ça que "non, il n'y a pas d'attentes", c'est peut-être difficile à comprendre pour moi...

aimerplusieurshommes
Pourquoi ne le suis-je pas autant que cette personne ?

Version courte et volontairement simpliste : on n'a pas du tout la même vie.

aimerplusieurshommes
Le fait de la penser "en attente" alors qu'elle me dit qu'elle est juste disponible veut-il dire que j'aimerais qu'elle soit effectivement en attente,

Euh, non je ne pense pas. Je préfère quand les gens ne sont pas en attente.

aimerplusieurshommes
ou que ça m'insupporte, l'idée que qqn soit en attente par rapport à moi ?

Ca m'insupporte si on me le fait sentir, et encore, je le vis avec une autre relation pour qui je n'ai pas la disponibilité "souhaitée", alors j'ai pris mes distances et je me contente de dire quand je suis libre ou non.
Dans cette autre relation les attentes sont exprimées clairement et j'exprime clairement celles que je peux combler ou non, en posant mes limites.

En fait, l'idée est peut-être là : ce que je ne supporte pas c'est la sensation que mes limites sont franchies.
Mais puisqu'on me dit qu'on ne cherche pas à les franchir, je n'ai pas à mettre de barrières.
Or après ça (lorsque je ne mets pas de barrières) j'ai la sensation qu'on cherche à les franchir quand même !
D'où mon malaise.

Si la personne pouvait être malintentionnée, je me dirais qu'elle raconte ça ("Je n'ai pas d'attentes") pour que j'ouvre toutes les portes et qu'elle puisse tranquillement obtenir ce qu'elle veut, avec ou sans mon consentement. Mais je vois mal cette personne agir ainsi...

aimerplusieurshommes
Quand tu auras ces réponses, peut-être les questions disparaîtront-elles d'elles-mêmes...

Et bien, toujours pas !
Ce qui me gêne c'est l'incohérence entre mon ressenti et le discours en face.
J'ai besoin de savoir à quoi faire confiance (mon ressenti, ou bien ce qu'on me dit ?).

MagentadeMars
Alors si je favorise, en absence de toute information, l'hypothèse 2, c'est possiblement pour rationaliser mes propres comportements.

Je tente de me soigner... :)

Le truc c'est qu'en général, dans les autres situations du même type que j'ai vécues, la personne a reconnu qu'elle avait des attentes.
Là, elle me dit que non.
Du coup, je suis perdue.

Tu me diras comment tu fais pour te soigner ? :P

#
Profil

MagentadeMars

le dimanche 09 novembre 2014 à 19h00

LuLutine
Tu me diras comment tu fais pour te soigner ? :P

Dans des exercices de tantra, il y a souvent des situations d'une certaine intimité "artificielle", ou au moins encadrée, du type que mon cerveau éduqué normalement me dise
"Mais tien, après ça elle doit avoir des attentes !"
Alors que non. Et puis des fois je me rends compte que moi, j'ai des attentes... qu'il faut laisser s'apaiser.

Il y a aussi des souvenirs des anciens blessures qui sortent... les sources des points fragiles...

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

#
Profil

Tcheloviekskinoapparatom

le dimanche 09 novembre 2014 à 19h01

Je trouve que c'est un sujet intéressant, entre autres parce qu'il ouvre sur une question qu'on explore pas si souvent il me semble : comment gérer le sentiment de culpabilité dans les relations poly, même quand il a été verbalisé qu'on avait parfaitement le droit de faire ceci ou cela.

Je pense qu'il faut commencer par éliminer la question de savoir si oui ou non vraiment la personne a des attentes. L'important ce n'est pas la "vérité" que peut-être cette personne ne connaît même pas, qui peut changer d'un jour à l'autre, etc. l'important c'est ton ressenti.
Et dès lors il y a deux grandes possibilités :
- soit la personne fait tout ce qui est possible pour non seulement te dire qu'elle n'a pas d'attentes (c'est à dire quelque part d'exigences, d'hostilité si tu ne réponds pas à ses attentes), mais pour te le faire sentir, te rassurer sur ce plan dans sa communication (un petit "pas de souci, partie remise !" plutôt qu'un "dommage, bon je vais essayer de m'occuper" en réponse à une non-disponibilité par exemple) - et alors si elle fait tout ce qui est possible, c'est à toi de travailler sur des sentiments de culpabilité indue qui t'empêchent de vivre cette relation sereinement
- soit il y a des soucis de communication, ce qui n'est pas forcément sa faute, il peut juste être maladroit, ne pas se rendre compte de la portée de son expression - quoiqu'il en soit ça vaut sans doute la peine de déterminer ce qui concrètement te fait penser qu'il y a franchissement de tes limites.

#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 19h29

Tcheloviekskinoapparatom
(un petit "pas de souci, partie remise !" plutôt qu'un "dommage, bon je vais essayer de m'occuper" en réponse à une non-disponibilité par exemple)

Le hic, c'est qu'il n'y a aucun souci avec tout ce qui passe par la communication verbale.
Ce serait plutôt dans la communication non verbale (attitudes, regards, présence etc.)

Pour reprendre ton exemple, la personne dirait "pas de souci, partie remise !" mais en même temps je ressentirais qu'en fait si, il y a quand même un souci. (Bon c'est pas exactement ça mais c'est l'idée)

Mais merci pour ton intervention, la culpabilité me semble une bonne piste à creuser. Quand je ressens (à tort ou à raison) qu'on aurait voulu que je fasse preuve de plus de disponibilité, j'ai tendance à m'en vouloir un peu quand même de ne pas l'être, c'est vrai...

#
Profil

Marie-Georges

le dimanche 09 novembre 2014 à 20h15

Merci pour ce fil que je trouve extrêmement intéressant.

Que ressens-tu quand tu annonces à cette personne que tu ne seras pas disponible, ou bien lorsque tu déclines une proposition de sa part ? Crains-tu sa réaction, est-ce que tu y mets exagérément les formes par peur de la blesser ?

Je cherche par ces questions à savoir si la personne en question ne te mettrait pas une forme de pression un peu subtile, dans un genre "passif-agressif". Je ne dis pas que c'est le cas mais je souhaiterais parler de ce phénomène qui peut exister.

Pour moi, expliquer à quelqu'un qu'on est a priori quoi qu'il arrive disponible pour elle, c'est bel et bien mettre en avant un dévouement particulier (j'organise ma vie en fonction de toi) et par là, mettre la pression. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de disponibilité pour une relation et/ou quelqu'un ? Lorsqu'on prend rencart avec quelqu'un, il me semble que cela se fait date après date, rv par rv. On demande à l'autre s'il est dispo à telle date, si oui super, si non ok, on voit ensemble à peu près quand on se posera à nouveau la question.

Or dans la relation amoureuse, il y a parfois un phénomène étrange qui brouille cette pratique pourtant simple à la base. Et tu te retrouves - sans avoir rien demandé - dans la position de la personne qui "sait très bien que" l'autre dira oui. En gros, l'autre te place tranquillou dans la position du tyran et y va de ses réflexions culpabilisantes quand tu proposes un rencart. Ça peut être, pour te dire "oui" : "tu sais très bien que oui, je suis dispo pour toi, pourquoi me poses-tu la question" ou bien s'il doit décliner ta proposition : "aïe ça tombe mal pour moi, bon... ça veut dire que je te revois pas avant un siècle, c'est ça ?" c'est une manière d'exprimer une insatisfaction (l'autre aimerait te voir plus, être plus central dans votre relation mais sent qu'elle ne peut pas te le demander).

Il y a une différence énorme entre cela et une situation plus ordinaire, à savoir dire en amont "tu sais que j'ai pas beaucoup d'activités en ce moment, et comme toi tu es très occupéE je te laisse proposer une date pour notre futur rencart." (et répondre ensuite JUSTE "ok pour telle date" ou "ah bin non là ça tombe mal pour une fois" à ta proposition, sans en remettre une couche sur "moi je suis dispo pour toi").

Est-ce que ce que je décris te parle ou pas du tout ? A vrai dire pour moi c'est du vécu. Si tu as une tendance à culpabiliser et l'autre une tendance au passif-agressif+une insatisfaction, ça fait quand même une bonne petite mayonnaise névrotique à digérer à deux. Ça n'a rien d'insurmontable à mon avis, c'est juste un mélange détonnant entre 2 personnes qui peut rendre les discussions compliquées.

#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 21h38

Marie-Georges
Que ressens-tu quand tu annonces à cette personne que tu ne seras pas disponible, ou bien lorsque tu déclines une proposition de sa part ? Crains-tu sa réaction, est-ce que tu y mets exagérément les formes par peur de la blesser ?

Ca ne se passe pas du tout comme ça, en fait.

C'est plutôt dans des situations du genre : on se trouve dans le même lieu et la personne va aller vers moi alors que je n'ai pas envie d'interagir à ce moment-là.
Bien sûr, en général je dis ou montre que je ne suis pas disponible à ce moment-là, mais disons que je ressens une pression désagréable, comme si je devrais l'être...je ne sais pas si c'est plus clair ?

Pourtant, ce n'est pas quelqu'un de passif-agressif, comme tu l'évoques.

Marie-Georges
Pour moi, expliquer à quelqu'un qu'on est a priori quoi qu'il arrive disponible pour elle, c'est bel et bien mettre en avant un dévouement particulier (j'organise ma vie en fonction de toi) et par là, mettre la pression.

Là, tu mets peut-être le doigt sur l'origine de mon ressenti. Après explications avec cette personne (qui m'avait expliqué que c'était une "disponibilité" de sa part et non une "attente"), j'avais en effet trouvé étrange qu'on "se rende disponible a priori" pour quelqu'un qui n'a rien demandé, tout en pensant "objectivement" qu'il n'y a "rien de mal" à être disponible en soi...

Mais tu as peut-être raison, ça met peut-être la pression quand même.

Je précise à nouveau que contrairement à ce que tu as cru comprendre, il ne s'agit pas d'une disponibilité "quoi qu'il arrive et en tout temps", mais dans le cadre d'une soirée par exemple ("Ce soir, pendant le temps de la soirée, je me rends disponible au cas où tu en aies envie").
Ce n'est absolument pas quelqu'un qui se rend disponible pour moi en permanence. Très loin de là !

Marie-Georges
"tu sais très bien que oui, je suis dispo pour toi, pourquoi me poses-tu la question"


Je ne crois pas avoir reçu texto ce genre de phrase, mais ton exemple résonne un peu dans ma mémoire.
Comme si j'avais quand même vécu des situations approchantes, mais je ne retrouve pas d'exemple précis.

#
Profil

Siestacorta

le dimanche 09 novembre 2014 à 22h32

LuLutine


Je ne crois pas avoir reçu texto ce genre de phrase, mais ton exemple résonne un peu dans ma mémoire.
Comme si j'avais quand même vécu des situations approchantes, mais je ne retrouve pas d'exemple précis.

Peut-être en échangeant les rôles ?
Tu ne t'es jamais retrouvée en situation d'offrir une grande grande souplesse de disponibilité, et de dire "moi je n'attend pas quelque chose d'étiquetable, je prend ce que tu acceptes de donner, et c'est ça qu'on appellera relation" ? (ou un équivalent) ? Juste la situation, de ton côté, pas ta motivation ni la façon dont c'était pris...

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 22h46

Siestacorta
Peut-être en échangeant les rôles ?

Non, c'était pas en échangeant les rôles, c'était dans une situation avec cette personne-là, qui considérait sa disponibilité acquise (ou quelque chose d'approchant), alors que moi pas. Enfin, j'arrive pas à retrouver précisément.

#
Profil

Marie-Georges

le dimanche 09 novembre 2014 à 22h59

LuLutine
j'avais en effet trouvé étrange qu'on "se rende disponible a priori" pour quelqu'un qui n'a rien demandé

Oui, je trouve ça étrange aussi. Il peut se rendre dispo pour toi si telle est son envie, mais pourquoi te le dire ainsi (je "me rends" dispo au lieu de "je suis dispo") et du coup t'assigner une responsabilité dans le fait qu'il soit dispo ? Peut-être un désir de t'attendrir, un espoir d'influer sur ta décision ? Peut-être une démonstration que tu es importante pour lui ? Je serais mal à l'aise si on me disait ça. (Et concernant mon vécu, c'est une personne souffrant de mon manque de disponibilité envers elle qui me disait des choses qui ressemblent à ça. Une souffrance non exprimée par peur des sujets qui fâchent, par fatalisme aussi car en tant que poly ma disponibilité resterait partielle quoi qu'il arrive...)

L'asymétrie est une situation souvent délicate quand elle est mal vécue par l'un des deux (c'est le cas dans mon histoire). Et toi, tu as apparemment -tout comme moi - la culpabilité facile sur ton manque de disponibilité. Cocktail explosif... En tout cas tu peux toujours travailler sur ça, de ton côté. Apprendre à croire quelqu'un sans arrière pensée lorsqu'il te dit "pas de souci", c'est utile. Et en y arrivant petit à petit, tu verras si ton partenaire renforce clairement ses messages culpabilisants ou pas.

#
Profil

LuLutine

le dimanche 09 novembre 2014 à 23h19

Marie-Georges
pourquoi te le dire ainsi (je "me rends" dispo au lieu de "je suis dispo")

Euh, attention, j'ai jamais dit que c'étaient les mots exacts employés.
J'ai traduit en fonction de mes souvenirs et de la façon dont j'ai compris le message, donc...ce ne sont pas forcément ces mots-là exactement qui ont été utilisés.
Bien qu'ils correspondent à ce que j'ai compris.

Marie-Georges
Peut-être une démonstration que tu es importante pour lui ?

Peut-être, cela dit on est importants l'un pour l'autre, pour moi c'est en quelque sorte acquis, alors on n'a pas besoin de ce genre de "démonstration"...

#
Profil

Siestacorta

le dimanche 09 novembre 2014 à 23h38

/ ! \ edité...

LuLutine
c'était dans une situation avec cette personne-là, (...)Enfin, j'arrive pas à retrouver précisément.

Bon. Mais plus largement sur ton expérience, par rapport au sujet d'asymétrie des capacités de souplesse mises en avant...
Est-ce que le rapport disponibilité-souplesse- grande ouverture aux rythmes et aux formes possibles (pas que le temps, la manière) à la relation avec, en face, quelqu'un pour qui cette adaptabilité pose un soucis d'asymétrie et un malentendu sur les intentions : tu peux l'avoir vécu par le passé, dans les rôles inverses que la situation actuelle ? Ca pourrait peut-être te donner un recul sur cette dernière.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

#

arwan (invité)

le lundi 10 novembre 2014 à 08h51

Lulutine,
tu t'es sûrement posé toutes ces questions mais au cas où...
- Vous avez, semble-t-il, parlé de ses attentes à lui ; mais avez-vous évoqué tes limites à toi? As-tu clarifié ce que tu ne veux/peux donner?
- As-tu réfléchi (voire évoqué avec lui) à tes craintes? Que crains-tu dans le cadre d'attentes dissymétriques? Peur de le blesser? d'être débitrice? De te retrouver insidieusement à donner plus que tu ne veux donner?
- Avez-vous évoqué vos fonctionnements amoureux? N'est-il pas possible que, plus qu'un décalage sur vos attentes, il y ait un décalage dans vos manières de signifier votre attachement? Si cet homme va forcément vers toi dans une soirée comme tu l'évoquais, ne pourrait-ce être parce qu'il trouverait grossier de ne pas le faire par exemple?
(En fait ton histoire fait aussi écho chez moi à une situation vécue : une relation qui s'est terminée sans raison "objective" mais du fait d'un malaise de l'autre, d'un "décalage entre nos attentes" selon cette personne.
Or, moi qui étais dans ma tête je ne me sentais ni plus passionné, ni plus en attente.
Le seul décalage réel qui existait est apparu après plusieurs mois de relation dans une discussions sur nos "espoirs" concernant la relation. Il est apparu que, sans avoir à ce moment-là d'attentes particulières ni même d'espoirs réels, j'envisageais/rêvais que la relation durerait (dans un cadre ou un autre) ; l'autre au contraire, notamment parce qu'aucune de ses relations ne durai jamais plus de 2-3 ans, n'imaginait pas qu'elle puisse excéder cette durée.
A partir de ce moment-là la situation s'est dégradée entre nous.
L'autre, ayant à ce moment-là, "compris" que mes attentes étaient supérieures aux siennes, a craint de me blesser et de se retrouver piégé dans une relation de couple où celui-ci passerait avant ses désirs (En fait, peut-être que si la relation avait duré, un décalage entre nos attentes aurait fini par arriver, peut-être en effet qu'au bout de 15 ans j'aurais par exemple mal vécu de la voir partir s'installer au bout du monde sans discussion entre nous à ce sujet. Mais comme les relations sont mouvantes et qu'on ne sait jamais vraiment comment évolueront nos sentiments, ceux de l'autre, nos attentes, celles de l'autre, pour ma part j'ai tendance à me focaliser sur le moment présent et à simplement attendre qu'il y ait désir réciproque de passer du temps ensemble).
A partir de ce moment-là un cercle vicieux s'est mis en place : l'autre a commencé à mettre beaucoup de froideur et de distance entre nous. Du coup je me suis mis à attendre en effet des témoignages d'amour qui ne venaient pas. J'ai pu dire des choses du genre "Tu sais que j'ai envie que l'on se voit bientôt. Toi je ne sais pas ; si tu as envie tu me le diras" (ça pourrait ressemble aux phrases que tu évoquais), qui ont sans doute renforcé le malaise, et au final j'ai mis fin à la relation, l'autre concluant donc par "c'est sûrement mieux : il y avait trop de décalage entre nos attentes".)
Voilà, je ne sais pas si cela pourra t'aider...

#
Profil

MagentadeMars

le lundi 10 novembre 2014 à 14h15

Si j'ai un peu mis sur le côté "travail sur soi", c'est que je trouve que ma capacité de parler franchement dans la situation où on me pose des questions sur mes attentes. C'est une question lourde, car même si elle se pose sans deuxième plan dans un cas, j'ai vécu bien des cas où elle amène rapidement vers une questionnement de la validité de la relation. Alors, difficile de ne pas partir sur une piste d'auto-défense, où toute clarté de pensée est perdu dans un brouillard de doute de ma validité en tant qu'homme.

Je ne sais pas si j'aie beaucoup plus de cafouillage intellectuel que mes pairs...

Si on accepte que ce soit très difficile d'avoir la vérité, du fait la vérité elle-même change de moment en moment, il devient plus intéressant à se poser la question
"Et alors, est-ce que c'est important à moi qu'elle ait des attentes irréalistes ? Pourquoi ? Parce que j'ai peur qu'elle soit déçue ? Ou parce qu'elle va m'engueuler, ou parce que moi je vais me sentir coupable, et je déteste cela..."

#
Profil

LuLutine

le mercredi 19 novembre 2014 à 17h27

Siestacorta
Est-ce que le rapport disponibilité-souplesse- grande ouverture aux rythmes et aux formes possibles (pas que le temps, la manière) à la relation avec, en face, quelqu'un pour qui cette adaptabilité pose un soucis d'asymétrie et un malentendu sur les intentions : tu peux l'avoir vécu par le passé, dans les rôles inverses que la situation actuelle ? Ca pourrait peut-être te donner un recul sur cette dernière.

Je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu veux dire.
En tout les cas je n'ai pas le souvenir d'une situation inversée (qui soit vraiment conforme à celle dont je parle).

Mais après oui, ça me permettrait sans doute de comprendre d'éventuelles situations inversées.
Et aussi pourquoi moi je ne m'enfuis pas autant que je "le voudrais" face à lui, alors que dans une situation parfaitement inversée je ne suis pas bien sûre que les gens resteraient très longtemps !!!

arwan
avez-vous évoqué tes limites à toi ? As-tu clarifié ce que tu ne veux/peux donner ?

Ben oui, mais bon c'est pas fixe, ça dépend des moments, donc je réponds un peu au cas par cas, dans chaque situation.

arwan
As-tu réfléchi (voire évoqué avec lui) à tes craintes ?

C'est pas tant une crainte que le fait que je ressens une demande alors que j'ai dit non (je simplifie), et ça induit une pression.
C'est donc désagréable.

arwan
Si cet homme va forcément vers toi dans une soirée comme tu l'évoquais, ne pourrait-ce être parce qu'il trouverait grossier de ne pas le faire par exemple ?

Bon, c'était pas clair ce que j'ai dit visiblement.
C'est pas le simple fait de venir vers moi.
Evidemment que je comprends qu'on vienne me dire bonjour.

Désolée, j'arrive pas à être plus claire là (mais je suis très perturbée par autre chose aussi, alors bon).

C'est pas le fait de venir poliment me dire bonjour / me parler, plutôt le fait de venir avec des attentes (du moins, dans mon impression, je ne dis pas que c'est le cas).

arwan
comme les relations sont mouvantes et qu'on ne sait jamais vraiment comment évolueront nos sentiments, ceux de l'autre, nos attentes, celles de l'autre, pour ma part j'ai tendance à me focaliser sur le moment présent et à simplement attendre qu'il y ait désir réciproque de passer du temps ensemble

Je me retrouve assez bien dans ce que tu dis (et aussi dans certaines parties que je ne cite pas).

#
Profil

ScottBuckley

le vendredi 21 novembre 2014 à 03h37

....
Les relations entre deux personnes me font penser à deux bulles d'oxygène flottant dans l'espace d'une grande salle de danse :
parfois elles veulent être proches l'une de l'autre, parfois elles veulent juste s'approcher d'autres bulles d'oxygène .... parfois elles veulent danser en mode fusionnel, ou mener la danse .... ou attendre que quelqu'un les invite à danser ....
.... ou attendre qu'elle-même arrive à trouver le courage et le juste & simple lâcher-prise pour oser inviter l'autre à danser ....
( tout en ayant peur de se prendre un non bien asymétrique en face )

C'est surtout la communication non-verbale qui me vient à l'esprit en lisant cette nouvelle discussion ( merci chère LuLutine de l'avoir initiée ! les relations proches mais asymétriques me parlent beaucoup, et les non-dits aussi ! si bavards ;) ) .

Et si toi et cette personne vous essayiez de varier les rythmes, les rôles, les moments & endroits où vous voyez (ici en ville ou ailleurs en vacances?), leurs durées, les modes de communication ( silencieuse, ludique, gourmande, colin-maillard, sensuels, froids/chauds, instinctives non-cérébrales, mimées .... ) ,

puis en jouant à attendre fort & explicitement quelque chose de l'un-e & de l'autre ( et à l'autre de devoir deviner quoi ! : quelle est cette attente non-verbale ? ) .... puis à ne rien attendre du tout ( façon théâtrale ) , puis en inversant les rôles ....

Parfois, je sens que les choses changent pour deux personnes à condition que le cadre qui les enveloppe change du tout au tout (ou presque) .

Ré-inventer une relation à deux (ou plus), c'est aussi oser changer pleinement & complètement le cadre dans lequel on évolue, en sortant - mais vraiment - de sa ' zone de confort ' et de la routine de la ville et de la vie que l'on a tous les jours.

Qu'en dis-tu ?
( ' Mais comment faire / pour aimer sans calculer / ( ... )
l'amour ma thématique ' , comme dirait -M- Chedid ;) )

L'autre jour avec une copine non francophone on s'est amusé à communiquer à distance d'une table sans mots .... et bien j'ai trouvé ça bien plus intense et bien plus troublant qu'avec des mots, et j'en suis encore tout chamboulé ^_^ .
( elle mimait une attention toute particulière, un pas vers l'autre, un jeu d'yeux, une forme d'attirance plus ou moins nuancée ou explicite selon elle... et elle joue très bien! )

Dommage que la si riche communication non-verbale (90% de nos communications le seraient) soit aussi méconnue voire méprisée -pour l'instant-, elle peut être tellement belle (+) ( surtout quand elle est bienveillante ) .

Et c'est l'une des rares langues que l'on peut parler juste avec le corps tout en s'adressant à un trrrès grand nombre de personnes sur toute la planète : entendantes, Sourdes, bébés, adultes, jeunes, moins jeunes, non-dansantes, dansantes .... magnifique langue !

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

Répondre

Chercher dans cette discussion

Autres discussions sur ce thème :


Espace membre

» Options de connexion