Polyamour.info



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Je ressens ce besoin de ne pas cantonner ma vie amoureuse et tendre au couple.

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LittleJohn

le lundi 18 mars 2013 à 15h57

alps

Pas de soucis. Je vous laisse entre vous.

adieu.

Eh, attends, t'en vas pas ! T'as pas vu, j'ai dit "subtil" !? Sérieusement, rendu à ce niveau, c'est presque de l'art ! Ça fait plusieurs jours que tu fais tourner les anciens en rond, franchement, chapeau ! :D

Mais c'est pas parce que je suis d'humeur taquine qu'il faut fuir comme ça, je ne t'empêche pas de t'exprimer !

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 16h04

Réponse très rapide car je suis pressé :
- Je n'ai pas eu l'impression qu'alps trollait... ?!
- Je ne suis pas polygame : bien évidemment, je suis pour que les femmes - les "miennes" y compris - puissent avoir aussi plusieurs amoureux ; et sinon, franchement, l'idée de poly"mariage" ou de poly"famille" ne me tente pas des masses, je préfère l'idée d'une seule relation "primaire" avec plusieurs relations "secondaires"
- pour l'agnosticisme, c'est à la fois lié et pas lié à la la problématique "poly" : pas lié dans le sens que c'est en soi une divergence sur un sujet profond, et lié parce que le catholicisme prescrit la monogamie (et que ça compte parmi les arguments de ma femme).

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bouquetfleuri

le lundi 18 mars 2013 à 16h07

À Siestacorta,
c'est la première fois que je vois ces deux éléments clivants réunis dans un post et encadrant une seule difficulté, je n'ai pas pu m'empêcher de le souligner, mais je ne me permets surtout pas de dire qu'il est signifiant dans ce cas précis.
Tu as raison, il faudrait faire un fil spécial.

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 16h10

Le troll, il me semble que c'est détourner une conversation pour qu'elle ne soit plus une discussion, mais seulement une dispute. La dispute devient alors si systématique que l'ensemble du forum perd son intérêt.

Pour ce qui est d'être obligé d'accepter le polyamour contraint et forcé, je pense que le chantage a lieu dans les deux sens : si tu ne me reste pas fidèle, je te quitte. Le polyamoureux peut avoir peur de rompre sa dépendance aussi (comme MetaZet de divorcer). La contrainte est souvent équivalente, et, crois-moi, le poly y cède régulièrement.

Je comprend bien pourquoi on peut évoquer des rapports de force, je suis bien d'accord qu'il n'est pas équilibré entre les sexes, puisque la société est encore pour bonne partie patriarcale.
Mais il n'est pas égal non plus selon les choix, puisque la société est pour écrasante partie mono, donc la personne la plus forte n'est pas celle qu'on imagine.

Mais bon, m'envoyer sur une théorie économique sans prendre la peine de me dire où tu pense que ça se recoupe, puis me dire que la façon dont je l'interprète est sans intérêt... Hé, tu chercherais pas un peu ?

Sinon, déconstruire, c'est nécessaire, pour débattre, dans une certaine mesure. Après, il s'agit bien sûr pas de dire "ayéééé, tous les morceaux sont bien séparés, le débat est finiiiiii !", mais une fois qu'on les distingue, de bien voir en quoi ils collent avec d'autre.
J'essaie.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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demeter

le lundi 18 mars 2013 à 20h51

MetaZet, je vais sûrement faire un hors sujet, dans ce cas n'en tiens pas compte, mais (qui sait ?) je crois qu'il y a plusieurs façons de dire les choses et les émotions sous des mots très différents. En allant sur ton blog on trouve en page d'accueil ces mots :

MetaZet
« Le principal but de ce blog est de faire la promotion et le développement d'une démarche sceptique de recherche qui se veut un peu différente de ce que l'on entend communément par scepticisme ou zététique sans pour autant désavouer ces approches dans leurs principes et leurs acquis. Essentiellement, il s'agira ici d'adopter une perspective qui à la fois dépasse et englobe le scepticisme contemporain, le faisant reposer, contrairement à l'habitude et même un peu paradoxalement, sur une attitude épistémologique de confiance dans nos capacités à connaître le réel et dans le témoignage humain. J'entends aussi être constructif et non pas simplement critique, et aborder des domaines traditionnellement négligés par le mouvement sceptique actuel, comme les croyances religieuses, morales, métaphysiques, surnaturelles...
Ainsi, on trouvera ici, entre autres, des réflexions sur l'éthique et les mœurs, des articles concernant l'identité personnelle et la question de la survie, une critique des religions et croyances dogmatiques, pseudo- voire anti-scientifiques, et/ou moralistes, mais aussi une recherche raisonnée d'alternatives. »

et même si dans l'écriture ma syntaxe et mon champ lexical s'apparentent plus souvent au tien, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ces dialogues d'Audiart par je ne sais quelle alchimie d'inférences obscures :

Audiart

« - Écoute ma bonne Suzanne. Tu es une épouse modèle.
- Oh...
- Mais si, t'as que des qualités et physiquement, t'es restée comme je pouvais l'espérer. C'est le bonheur rangé dans une armoire. Et tu vois, même si c'était à refaire, je crois que je t'épouserais de nouveau. Mais tu m'emmerdes.
- Albert !
- Tu m'emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour mais tu m'emmerdes. »
(Un singe en hiver, 1962)

Au fond, c'est peut-être ça la différence éthique entre la didactique et la pédagogie, entre un professeur et un enseignant.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 21h03

Après relecture du premier post...

Curieusement, dans les témoignages qui paraissent ici, il est souvent question de dilemme, les gens se sentent parfois à un tournant, mais le mot divorce est rarement amené aussi clairement.
Souvent, si ma mémoire est bonne, c'est plus une menace lointaine, une peur par rapport à "si je parlais de poly, ça mènerait probablement à la séparation".

Apparemment, le décor de ton questionnement est nettement plus installé, les termes du conflit ont déjà été prononcés
.
Depuis combien de temps, les difficultés de communication sont-elle si dures ? Ca a toujours été une question de polyamour, ou ya des tensions parallèles, sur le bien-vivre ensemble, ou le désir, par exemple ?

Posé autrement : est-ce que ton épouse dirait aussi que le problème entre vous se résume à la question du polyamour ?

Pour la religion (on peut ne pas insister, hein, mais comme tu l'as mentionnée...), est-ce quelque chose qui était important du temps où tout allait bien, ou est-ce que ça s'est accentué avec le temps ?

Vu que les deux sujets sont posés, c'est difficile de pas supposer qu'ils cristallisent pas une autre tension (ou plusieurs)...
Entre le fait que tu demandes une aide sous la forme des options que tu penses avoir, le fait que tu te décris souvent comme un cartésien/rationaliste/librepenseur, et que tu présentes le conflit comme une question de choix plus que de ressentis, je me dis vraiment qu'il y a de l'occulté ou du refoulé.

Bon, en même temps, puisque la discussion semble déjà bien entamée entre toi et ton épouse, tu poses peut-être que la partie du problème qui présente une difficulté pour toi. Mais un conflit entre deux personnes, ça peut pas se résoudre sans détails. Si tu les donnes pas volontairement, tout va bien, mais si tu penses que la possibilité du divorce découle "simplement" de la question du PA, ca semble un peu simpliste, non ?

La question du divorce, c'est, je crois, "est-ce qu'on peut encore être heureux ensemble, ou pas" ?
Peut-être que la monogamie te rend malheureux, mais ça semble... encore flou.
Quand tu as signé pour le mariage, quel bonheur y avait-il d'assuré, qui pèserait aujourd'hui si peu face à un polyamour hypothétique ? Dans quel bonheur tu t'es engagé, est-il possible aujourd'hui, pourquoi l'était-il hier ?
(c'est la même question, pour essayer de tomber sur une formulation qui te touche)

Sinon, comme tu l'envisages toi-même, le divorce n'est pas une "fin de tout", une décision terminale. On fait des choix, et ce qui fait que c'est jamais comme dans nos plans, ça s'appelle la vie.

Je dis vraiment pas ça pour t'encourager dans cette direction, ni te donner un espoir tordu... mais bon, pour ce qu'on en sait, on peut y survivre, et c'est une étape : ni toi ni ton épouse ne pouvez assurer que ce que vous direz à ce moment-là (plus jamais de relation amoureuse) sera écrit dans le marbre.

Bon, je dis ça, c'est plus pour soulager des peurs présentes, pas pour faire un plan d'avenir, en se disant que l'un ou l'autre reviendra sur ses résolutions.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 21h07

Bon, si j'essaye de me livrer à quelque introspection (parce que j'en viens parfois à douter que je suis poly avec toutes ces misères !), je distingue en moi un certain nombre de motifs et de raisons à mon polyamour.

Commençons par les motifs :
- Déjà, j'ai extrêmement peu d'expérience amoureuse et sexuelle (1ère expérience sexuelle à 25 ans, puis rien, puis après j'ai rencontré ma femme à 26 ans, sans avoir jamais eu de petite amie avant) donc sans doute qu'il y a une certaine frustration à se dire que je suis passé à côté de plein de trucs et que j'ai besoin de faire mes expériences...
- Ensuite, j'ai l'impression que si vraiment il doit y avoir exclusivité, alors son prix ne peut être que la perfection (et encore, en période de soldes :) ) ; or, mon épouse est loin d'être parfaite - en tout cas à mes yeux - et je ne parle pas du physique, là, contrairement à ce qu'elle pense parfois (bon, honnêtement, ce n'est pas la plus belle femme de la Terre, mais je ne suis pas non plus une beauté à tomber par terre, enfin je crois pas). Ma principale raison pour être sorti avec elle, c'est qu'on était tous les deux célibataires et que j'étais désespéré ! Et ce qui m'a séduit chez elle, c'est qu'elle me porte de l'intérêt... Après, bien sûr, je me suis attaché à elle, mais j'ai énormément de mal à développer de l'amitié avec elle alors que je crois que c'est ce que je recherche avant tout dans une relation de couple (ma femme me trouve bizarre quand je lui dis qu'idéalement, mon épouse devrait être aussi ma meilleure amie !).
- Enfin, le goût de l'interdit : il suffit qu'on cherche à vouloir m'interdire un truc (sauf s'il y a de bonnes raisons) pour que ça me donne envie de le faire...

Maintenant, sur le plan des raisons :
- C'est vrai, je m'en rends compte, je peux aimer plusieurs femmes en même temps... et en fait, c'est assez bizarre (enfin, bizarre selon les conventions de la société, donc normal ici :) ) : quand je développe une amitié intense avec une femme (surtout si elle est belle et pleine de charme) avec de surcroît une belle complicité, eh bien ça me donne envie de lui faire des câlins (j'utilise ce mot à dessein : c'est pas forcément une envie si sexuelle que ça, mais sensuelle, très tendre, très chaleureuse...). Et c'est proportionnel à l'intensité de cette amitié. Dans mon idée, c'est une manière naturelle d'exprimer mon affection et je suis étonné qu'il n'y ait pas plus de gens qui soient sur la même longueur d'onde à ce sujet. J'ai l'impression qu'ils amputent l'amitié de sa partie physique, qui pour moi fait unité avec la partie psychique. Ils aiment comme des fantômes, en somme.
- Ensuite, je constate bien que je n'ai aucun désir d'exclusivité. Je ne sais même pas à quoi ça peut ressembler ! Je dis pas que je n'ai jamais été jaloux, mais la jalousie, pour moi, ça serait si ma femme - dans l'hypothèse où elle serait poly - venait à préférer ses amants à moi. Si elle en avait, mais qu'elle ne les préfère pas à moi, et qu'elle m'aime toujours autant, ça ne me poserait aucun problème, et à vrai dire, je ne vois même pas pourquoi ça devrait m'en poser. A tel point que si je venais un jour à éprouver un désir d'exclusivité, j'en serais triste et stupéfait à la fois, et j'essayerais de me faire soigner :)

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 21h12

Croisements de messages : je n'avais pas vu les posts de demeter et Siestacorta avant de poster le mien. Ne vous étonnez donc pas si ça ne répond pas à vos posts.

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 21h16

Je suis INTP au MBTI (si ça peut aider à m'analyser...)

www.16-types.fr/

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 21h28

Le MBTI, ça décrit des tendances, des comportements, et les modes de relation avec les autres.

Mais ça en dit beaucoup moins sur tes sentiments que ton post précédent.

Heu, sinon,

MetaZet
Ma principale raison pour être sorti avec elle, c'est qu'on était tous les deux célibataires et que j'étais désespéré ! Et ce qui m'a séduit chez elle, c'est qu'elle me porte de l'intérêt...

C'est... rude, comme constat. Je sais pas si c'est aussi dur à reconnaître, ni si tu as déjà dit ça à ton épouse comme ça, mais si c'est pas le cas, si c'est pas seulement un recoin que tu découvres dans une période de dépit et qui s'exprime momentanément plus fort que l'ensemble de tes ressentis, ben ça peut être assez problématique.

Dans mes grands moments de ressentiment, je suis arrivé à me dire que beaucoup d'exclusifs l'étaient parce qu'ils se sentaient obligés... mais je me sentais hyper caricatural dans la seconde qui suit. Que tu l'exprimes aussi explicitement, ça me fait tomber plus d'une paire de bras...

C'est aussi par désespoir que tu as poussé jusqu'au mariage ?
(je me moque pas, hein, j'essaie de mesurer l'ampleur du problème...)

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 22h00

Siestacorta
C'est... rude, comme constat. Je sais pas si c'est aussi dur à reconnaître, ni si tu as déjà dit ça à ton épouse comme ça, mais si c'est pas le cas, si c'est pas seulement un recoins que tu découvres et qui s'exprime momentanément plus fort que l'ensemble de tes ressentis, ben ça peut être assez problématique.

Non, je n'ai pas dit ça comme ça à mon épouse. A vrai dire, à la réflexion, il y a eu quelques autres raisons : un intérêt pour le monde de la culture, et notamment du théâtre (quoique moi je sois plutôt branché "impro", et elle théâtre "classique"), un intérêt pour le fait religieux (sauf que moi je vois ça avec un regard ethnologique pas très compatible avec la ferveur de mon épouse...), un goût pour les câlins et pour les crêpes :-)

Siestacorta
C'est aussi par désespoir que tu as poussé jusqu'au mariage ?
(je me moque pas, hein, j'essaie de mesurer l'ampleur du problème...)

Surtout par attachement, sécurité et peur de la solitude.

Si j'examine les sentiments positifs que je lui porte, je dirais qu'il y a, par ordre décroissant :
- de la bienveillance, indéniablement (je suis prêt à faire beaucoup pour l'épauler, l'aider à s'épanouir, à réussir dans ses projets)
- de l'attachement, presque "familial"
- du désir charnel
- ex aequo : de la considération/reconnaissance par rapport à certaines de ses qualités que je lui reconnais volontiers, notamment de la détermination dans son travail.

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LuLutine

le lundi 18 mars 2013 à 22h20

MetaZet
(ma femme me trouve bizarre quand je lui dis qu'idéalement, mon épouse devrait être aussi ma meilleure amie !).

Ah ben moi je ne trouve pas ça bizarre.
Bon tu vas me dire, je suis poly !

Mais je connais aussi des exclusifs qui pensent la même chose...

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Anarchamory

le lundi 18 mars 2013 à 22h42

LuLutine
Ah ben moi je ne trouve pas ça bizarre.
Bon tu vas me dire, je suis poly !

Mais je connais aussi des exclusifs qui pensent la même chose...

Des hommes ? Des femmes ? Les deux ?... A vrai dire, je crois que j'ai été, en partie, victime des préjugés culturels, avant de rencontrer ma femme. A chaque fois qu'une fille me plaisait, je voulais devenir son ami... voire plus si affinité. Or, une fois une amitié installée - fut-elle légère - j'étais visiblement rangé dans une case "ami" hermétiquement séparée de la case "amant", si bien que si je déclarais ma flamme - en plus, j'avais le tort de faire cela verbalement, que ça soit par oral ou par écrit, et en étant complétement transi de trouille quand c'était par oral - la fille se sentait parfois un peu comme trahie dans son amitié... alors que pour moi, pas du tout, je ne lui proposais pas de lui retirer mon amitié, mais de la mener vers son accomplissement. Ma femme a été la seule pour laquelle j'ai adopté une autre stratégie : j'ai "attaqué" assez vite (on s'est rencontré le 11 septembre 2004, et on est sortis ensemble le 18... en s'étant revus qu'une fois entretemps), et je n'ai pas fait de déclaration verbale, je lui ai touché la main, alors que nous étions allés voir un spectacle d'improvisation théâtrale... C'est peut-être une stratégie qui marche, mais je la trouve contre-nature, sauf pour le tactile qu'à présent j'ai plus facile, depuis que j'ai décidé de dompter impitoyablement toute passion amoureuse qui pourrait se présenter à moi et qui, autrefois, m'envahissait au point de me faire perdre mes moyens et idéaliser complétement la fille convoitée... Mais pour que je sois tactile au mieux, j'ai besoin de me sentir bien avec la personne... donc, donc, donc... que ça soit une amie !

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 22h46

Pour toi, l'attachement, c'est aussi profond que l'amitié, ou moins ?

La bienveillance... c'est quelque chose d'altruiste ou de personnel ?

Tu parles de tout ça, hors écran ? Avec un proche ?
Parce que... Bon, j'ai eu quelques copains capables d'une distance à eux-même comparable. Et c'est en écoutant un peu d'autres aspects de leur personnalité (les mouvements du corps, la voix, les réactions spontanées) que j'ai pu, avec le temps, dépasser la cuirasse et avoir des réponses utiles dans les situations sensibles.

Et franchement, si personne te l'a dit, faut que tu l'entendes : ce type de discours est flippant, tel quel. Je le dis vraiment vraiment vraiment pas pour te stigmatiser, juste pour dire qu'il est très difficile d'éprouver une empathie et une compréhension pour quelqu'un qui minore l'aspect émotionnel de sa communication. Et parce que dans tes échanges avec ta femme (ou même pour "persuader des amies d'être tactiles), l'obstacle est possiblement en grande partie dans ton approche, pas ailleurs.
Reformulé / répété parce que c'est important : ce n'est peut-être pas volontaire ou conscient, mais tes réactions sont flippantes, et ce n'est pas parce que les autres gens sont moins rationnels que toi.

C'est un pas énorme de t'exposer ainsi directement, une franchise différentes des tes habitudes, si je me trompe pas. Si t'as pas l'habitude de dire carrément "je suis malheureux et ça a commencé là", c'est déjà beaucoup de l'avoir fait.

Je me permet, pour ma part, de te dire directement "ton comportement EST un problème" (quitte à me planter) parce que les amis dont je te parle semblaient tenir leurs émotions comme secondaires, disons contrôlables, alors que tout leur comportement quotidien (aisance, conventions, phobies, fixettes) montraient qu'ils étaient en fait hyper-sensibles... ou qu'ils avaient cru pouvoir blinder leur sensibilité, et puis, en fait, c'est comme un gaz gardé sous pression, ça explose beaucoup brutalement après.
Et qu'on m'a parfois remercié d'avoir osé dire "non, là, tu déconnes vraiment sec".

Bref : je crois que pour être aidé, tu dois être compris et PAS au sens où on comprend un problème de maths, mais où on a saisi ce que vit quelqu'un, ce qui souffre et ce qui danse dans sa tête.

C'est peut-être que moi qui perçoit cela, si ça se trouve un lecteur peut te deviner, être touché, et te répondre, dépasser ton fonctionnement analytique et voir ce qui t'es personnel.
Mais si je suis dans le juste, ta façon de raisonner et communiquer, et c'est watmille fois amplifié par les claviers, empêche cette compréhension.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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LuLutine

le lundi 18 mars 2013 à 22h57

MetaZet
Or, une fois une amitié installée - fut-elle légère - j'étais visiblement rangé dans une case "ami" hermétiquement séparée de la case "amant"

La fameuse "friendzone"....

Je ne sais pas si elle existe réellement. Si certaines personnes ne s'en servent pas pour pouvoir dire "Non mais tu comprends, t'es un ami, c'est pas ça notre relation, je ne veux pas tout gâcher" etc. au lieu de te dire clairement que simplement, elles ne veulent pas sortir avec toi...

Quand j'y repense, plusieurs de mes amoureux ont été d'abord des amis. Et ça n'a pas toujours fonctionné par contre, avec les gens pour qui j'avais eu un " coup de foudre" assez rapide...

Bon, il y a aussi des amis qui ont refusé mes avances, mais c'est leur droit. Je me souviens qu'on m'ait dit quelque chose comme "Mes sentiments pour toi sont plutôt fraternels" ou un truc du genre, mais je pense que c'était sincère, c'était pas une histoire de "friendzone" qui aurait été un prétexte pour ne pas dire clairement l'absence de sentiments amoureux (justement la personne a bien dit ce jour-là que ses sentiments pour moi n'étaient pas amoureux !).

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 23h00

Hm, apparemment il ya aussi des échecs amoureux dans le cocktail.

Dans ma logique, ta cérébralité t'a fait subir les sentiments amoureux, pas parce que c'était ce mélange passion/désir/attachement, mais parce que c'était des émotions qui devaient être "agies" pour partir, et pas de celles qui se tassent aussi bien que les autres.
Ca peut aussi arriver avec le deuil, la peur...

Autrement dit, si tu trouves pas un moyen d'être en bonne relation avec tes trippes, ben tu vas les ressentir encore plus douloureusement un de ces quatres.

Et parti comme c'est là (attention, je suis en mode "also sprach Siestacorta", j'assume mon éventuelle connerie, et s'il yen a elle est colossale), tu vas tomber amoureux dans pas longtemps, et être encore plus désarmé qu'avant face à ça, juste parce que même avant d'aimer, tu t'interdis déjà de ressentir des émotions même moins intenses.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le lundi 18 mars 2013 à 23h17

MetaZet
Des hommes ? Des femmes ? Les deux ?... A vrai dire, je crois que j'ai été, en partie, victime des préjugés culturels, avant de rencontrer ma femme. A chaque fois qu'une fille me plaisait, je voulais devenir son ami... voire plus si affinité.

Ce plus si affinités, c'était à chaque fois, ou dans certains cas ?

Parce que toutes les amitiés sont pas poreuses. Ce serait bien qu'en général, dans la civilisation blablabla... , elles le soient plus, je suis le premier à l'espérer, mais ça empêche pas de comprendre en quoi ton désir est... ben juste toi en train de désirer parce que t'as les hormones qui bouillonnent, pas parce que l'autre est si "importante à toucher".

Ca n'arrive pas avec des mecs, donc, il y a une autre condition que celles qui permettent l'amitié (bonne entente, intérêts communs, confiance...)

On parle bien de libido et de relations sexuées.
Et tu décris ton parcours sexuel comme encore peu varié. Donc pour faire la différence entre plusieurs types de désirs (aussi intense ou pas sur le long termes et après satisfaction, influents ou non sur ton regard sur l'autre, dépendants de goûts formés et de fantasmes ou plus directement physiques, attachés à une esthétique antérieure ou une qui s'est dessinée autour de la personne rencontrée...), tu n'as que la raison, pas l'expérience. Tu as des infos incomplètes sur toi-même.

Et c'est pas pour faire mon vétéran ! j'ai plein de failles persos sur mon parcours érotique, mais sans connaître certains satisfactions, ton rapport au désir peut être faussé au point d'en voir à des endroits où, au final, il ne serait probablement pas aussi influent que ça.
T'aurais des amies que t'aurais pas pris le risque de froisser si ton désir avait eu plus d'occasions de vivre par ailleurs, selon cette idée.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Orchydia

le mardi 19 mars 2013 à 00h07

Bonsoir,

J'ai lu en diagonal les différents partages.
Ai-je vu le mot amour ? Quand bien même, je puis me tromper, il ne me semble pas avoir vu une seule fois le mot amour.
Je partage avec vous le très beau (à mes yeux) texte de Thierry Vissac, Qu'est-ce qu'aimer ? :

et puis ma contribution au sujet, comme pour ouvrir des espaces de réflexion:

1) à qui as-tu envie d'être (le plus) fidèle ? à ton épouse ou à toi-même ?
2) imagine-toi dans 10 ans, dans l'option :
a) où tu acceptes la demande d'exclusivité de ton épouse
b) où tu fais le choix d'expérimenter de nouveaux horizons

Belle nuit à toutes et tous
O.

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Anarchamory

le mardi 19 mars 2013 à 00h20

Bon, alors l'attachement, pour moi, c'est à la fois plus faible et différent que l'amitié, car l'amitié comporte une part d'attachement, mais il y a aussi un sentiment de connexion profonde entre deux êtres, et puis, bien sûr, de l'estime/appréciation/reconnaissance/considération (pour moi tous ces termes sont assez proches) réciproque et de la bienveillance. La bienveillance, c'est à la fois altruiste et personnel (je suis bienveillant avec tout être humain, mais ce n'est pas tout le monde que j'épaule et que je soutiens... c'est humainement pas possible).

Je discute parfois de ça avec des "vrais" gens, mais en général, c'est via Internet.

C'est vrai que je ne me livre plus aussi facilement d'habitude. Je dis "plus" et non pas "pas", car j'étais beaucoup plus expansif à une époque, et ça m'a joué des tours. Là, si je me confie, c'est d'abord parce que je me sens arrivé au pied du mur ; aussi parce que j'ose espérer que sur un forum "poly" on ne va pas me prendre pour un extraterrestre si je dis que je ne suis pas exclusif et que je peux aimer plusieurs femmes en même temps ; enfin parce que j'en ai marre de me mentir à moi-même et de mentir aux autres (et j'inclus ma femme, surtout elle, d'ailleurs) sur ce que je suis vraiment, pour plaire à leurs standards... à un moment, je crois que ce n'est plus tenable de se nier soi-même, et qu'on ressent le besoin de s'affirmer. Et c'est d'ailleurs un art difficile, car il faut se faire confiance, et réussir à éviter les écueil de l'effacement ou de l'agressivité.

En ce qui concerne mon rapport à mes émotions, j'ai un peu du mal à voir comment tu l'analyses... Je pense être quelqu'un d'à la fois très cérébral et très sensible. J'ai l'impression que mes coups de coeur d'ado ou de post-ado manquaient singulièrement de maturité et que l'âge m'a rendu, non pas moins sensible, mais mieux sensible. J'essaye de travailler mon goût, comme un spécialiste en vins peut le faire. C'est-à-dire que j'apprends à être touché et à libérer ma sensibilité, avec les personnes qui en valent vraiment la peine, et en fonction de ce qu'elles sont vraiment, et non pas en fonction d'une imagination débridée... J'en ai fait l'expérience ce dimanche, en rencontrant IRL des gens avec qui j'avais sympathisé via FB et qui m'ont séduit par leurs centres d'intérêts, leur façon de voir la vie, leur gentillesse, et même leur charme, leur beauté (bon, je précise qu'il y avait un mec et une fille : mais objectivement, le mec était beau, même si je ne suis pas sensible de la même manière à cette beauté qu'à la beauté d'une femme), etc. C'était vraiment un moment très fort et riche en partage j'ai trouvé, et ça m'a fait chaud au cœur. Je me sentais vraiment bien avec eux. On était pas mal sur la même longueur d'onde (à part peut-être sur la question des relations amoureuses, même si le concept du polyamour ne leur semble pas non plus inepte, intellectuellement parlant). Donc, tout ça pour dire que je ne pense pas être un cœur de glace, mais je ne m'éprends plus guère des mauvaises personnes...

Sur mes amitiés "poreuses" : A présent, je conçois toutes mes amitiés féminines comme poreuses, sauf si, physiquement y'a vraiment un truc qui me repousse ou si il y a une différence d'âge très importante. Je suis d'accord qu'il y a un truc en plus, la libido, etc. Je peux avoir de la libido hors amitié, comme je peux avoir de la bienveillance hors amitié, mais inversement, mon rapport à l'amitié H-F comporte, ou plutôt intègre une dimension libidinale. Pourquoi, sinon, fait-on la bise à ses amies femmes ? Pourquoi est-ce qu'on ne leur sert pas la main ? D'où vient la galanterie, les rapports de séduction dans les relations H-F, même hors couple ? Je pense que dans tout rapport H-F, enfin chez moi en tout cas, il y a une part "basale" d'attirance, de désir, et que cette part progresse à mesure que l'amitié s'approfondit. Je pense que si cette part prend des dimensions gigantesque sans que cela soit relié à une amitié réelle et solide que cela mène à des désillusions et de la souffrance inutile.

Siestacorta
Et tu décris ton parcours sexuel comme encore peu varié. Donc pour faire la différence entre plusieurs types de désirs (aussi intense ou pas sur le long termes et après satisfaction, influents ou non sur ton regard sur l'autre, dépendants de goûts formés et de fantasmes ou plus directement physiques, attachés à une esthétique antérieure ou une qui s'est dessinée autour de la personne rencontrée...), tu n'as que la raison, pas l'expérience. Tu as des infos incomplètes sur toi-même.

Et c'est pas pour faire mon vétéran ! j'ai plein de failles persos sur mon parcours érotique, mais sans connaître certains satisfactions, ton rapport au désir peut être faussé au point d'en voir à des endroits où, au final, il ne serait probablement pas aussi influent que ça.
T'aurais des amies que t'aurais pas pris le risque de froisser si ton désir avait eu plus d'occasions de vivre par ailleurs, selon cette idée.

Bien d'accord avec ça, notamment ce que j'ai mis en gras.

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Siestacorta

le mardi 19 mars 2013 à 11h02

MetaZet
En ce qui concerne mon rapport à mes émotions, j'ai un peu du mal à voir comment tu l'analyses...

Il y a plusieurs affirmations, dans tout ce que je t'ai répondu, mais j'espère avoir insisté assez, ce sont des hypothèses.
Assez probablement il me manque deux-trois éléments qui renverseraient la perspective... Mais en attendant, à partir de ta façon de raisonner et de certaines de tes idées, ce que tu exprimes "sans détour", je me fais une image, et comme je te le dis, je pense que pour que quelqu'un t'aide comme tu le demandes, cette image a besoin d'être complétée par des entretiens in visu, ou par un contact amical que nous n'avons pas
Quelqu'un de plus proche de toi t'aiderait à la fois dans cette décision et dans la compréhension de ton changement actuel (disons à l'aboutissement actuel de tes changements passés).

C'est pas un homme de glace que je sens. C'est pas l'absence des émotions, c'est la distance avec elles.
Le mieux goûter et l’œnologie sont probablement une bonne image, et un bon repère, mais étant données les difficultés antérieures et les limites actuelles, c'est comme si tu avais développé et formé tes goûts en regardant la couleur des vins.
La passion pour le vin est là, mais de loin. D'ailleurs, tu as cherché la sécurité dans ton mariage ! Même si aujourd'hui tu veux retrouver ton tire-bouchon (métaphore bancale mais... bref), tu as toi-même fabriqué une situation où tu n'y avais pas accès. Une épouse assez croyante, mono, avec qui tu t'es engagée parce que tu en avais marre de te planter dans tes recherches. Tu as construit une partie de ta cage (on fait fait souvent ça, hein, te sens pas plus bête qu'un autre).
Et en fuyant les situations incontrôlables où tu tombais amoureux, plutôt qu'en les creusant, en éradiquant "impitoyablement" cet ordre de sentiment, tu as coupé une partie des sources de compréhension sur toi et sur les autres.
Elles te faisaient mal, donc à un moment c'était probablement utile...
Mais c'est comme mettre des bandages aux pieds des japonaises pour des raisons esthétiques. Ca aide certainement pas l'équilibre, et c'est pas étonnant que plusieurs générations après, certaines apprennent encore à marcher avec les pieds en dedans.
Bref, t'as un peu trop bridé ta croissance, je crois.

Deux pistes :
- tu parles de polyamour à beaucoup d'amies, apparemment. De son côté ta femme refuse que tu passes par là... C'est global, elle te refuse aussi les amitiés tendres ? En clair : quand tu dis que tu proposes une continuité physique à tes amies, tu es déjà dans la transgression de ta relation avec ton épouse, ou tu parles du passé ?

- si ici tu cherches à te faire dire que tu n'es plus à l'aise dans ton mariage, et qu'on te le confirme... ben oui, apparemment.
Les questions de Orchydia me semblent utiles : dans dix ans, avec ou sans épouse, tu crois que tu vivras comment ? Dans le meilleur des cas, dans le pire des cas ?
Ca fait 4 futurs possibles. Tu peux voir toi-même sur lequel tu es en train de travailler, lesquels sont raisonnablement accessibles, lesquels sont des chimères, de fantasmes ou de peur.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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