Quelles sont les vraies raisons qui font qu'un monogame refuse un partenaire polyamoureux?
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demeter
le samedi 29 décembre 2012 à 12h03
Aeliss
Demeter
C'est pas une conviction de penser que certaines personnes ne sont pas jalouses, c'est un constat. J'en ai rencontrés c'est tout, possible que ces personnes soient ultra-minoritaires.
Les constats sont souvent ce qu'on veut bien en faire. La jalousie est comme les autres sentiments, ou émotions. On les éprouve dans certaines circonstances et selon ce qu'on y met comme sens. Il est à mon avis aussi impossible de rencontrer une personne qui ne soit jamais jalouse que de rencontrer une personne qui ne soit jamais triste ou jamais gaie. Ce ne sont simplement pas les mêmes choses qui provoquent de la jalousie, de la joie ou de la tristesse. Après il y a des personnes qui dans la vie de tous les jours paraissent plus gaies ou plus tristes ou plus jalouses et dont on peut peut-être dire qu'elles vivent une existence gaie, triste, ou jalouse et dont les comportements relèvent dans les trois cas de ce que l'on considère à tort ou à raison comme une pathologie.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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Aeliss (invité)
le samedi 29 décembre 2012 à 12h33
Clown Triste
"Mais je note que tu regardes la situation avec des yeux de personne exclusive. "Si la personne qui j'aime n'a pas les mêmes grands projets que moi, la relation doit cesser".
L'un des intérêts de polyamour, la capacité à aimer différentes personnes de différentes manières, tient justement au fait qu'il est possible d'avoir une relation avec quelqu'un en fonction de ce que la personne a à offrir... "
Dans le cadre du polyamour oui mais dans celui de la monogamie, surtout quand il s'agit de fonder une famille, c'est autre chose.
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Apsophos
le samedi 29 décembre 2012 à 20h16
Petits points en vrac, vous retrouverez vous-même ce que je commente à chaque fois.
- Les projets de vie (plus généralement que les enfants) ça peut se faire avec n'importe qui, disons que c'est en soi un trait d'une relation.
- La jalousie, même moi ça m'arrive d'en ressentir, mais je dois avouer que c'est extrêmement rare et que c'est toujours mêlé à de l'envie, qui est elle-même beaucoup plus fréquente et/ou beaucoup plus intense.
- Dans le cadre de l'idéal monogame, la relation en vient nécessairement à comporter des transactions, voire à en être essentiellement constituée. En conséquence de quoi mon dispositif moral (puisqu'on en parlait) me pousse à ne pas envisager cet idéal dans ma réflexion/construction personnelle, et à encourager tout le monde à faire de même. (ce qui risquerait de me placer dans la position de gourou, mais en pratique ça n'arrive jamais)
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(compte clôturé)
le samedi 29 décembre 2012 à 22h59
Je commence aussi à croire que la raison pour laquelle un partenaire monogame refuse d'entrer en matière avec un polyamoreux soit surtout culturelle.
On peut comparer la relation monogame à un escalator qui procède inexorablement dans la direction drague-RDV-sexe-fiançailles-marriage-enfants... Il n'y a pas de possibilité d'arrêter cet escalator, ni de revenir en arrière, la seule possibilité est de casser la relation et tout recommencer avec un autre partenaire, et dans ce cas on peut inculper son partenaire actuel pour n'avoir pas joué le jeu jusqu'au but (pour une explication plus complète: solopoly.net/2012/11/29/riding-the-relationship-es...).
Donc, dans les relations monogame il n'y a jamais un dialogue direct entre les deux conjoints, mais il y a toujours une triangulation mari-femme-escalator: même au moment du divorce, les accusations ne sont jamais directes, mais passent à travers ce modèle social.
Dans ce contexte, le polyamoureux dérange parce qu'il ne suit pas cette norme sociale, et oblige l'autre partenaire à un dialogue direct: il peut choisir de sauter des étapes, de revenir en arrière, de partir de côté... en plus, comme il ne suit pas le modèle social de l'escalator, il est moins influençable lors que les choses commencent à aller mal, et il ne peut pas être accusé lors de la fin d'une relation...
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Aeliss (invité)
le dimanche 30 décembre 2012 à 11h37
marco
Si j'ai bien compris ce que tu as dit, il y a un manque de communication dans les couples monogames.
C'est même un trait essentiel des couples modernes, au vu des nombreuses séparations (divorces inlcus).
Je rajouterai aussi que la fidélité sexuelle est toujours sous-entendue, que les gens se marient où pas. Les personnes sont tellement enfermées dans ce schéma social qu'elles n'envisagent pas une autre façon de voir, d'où les adultères.
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Clown_Triste
le dimanche 30 décembre 2012 à 12h20
Merci pour le lien vers cet article sur le "relationship escalator", marco1003. Très intéressant.
C.T.
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PolyEric
le dimanche 30 décembre 2012 à 23h19
Ah ces architectes !
Et que dire des ascenseurs ?
Moi je vous le dit, il faut prendre une maison de plein pied, ou son partenaire à contre pied, ou prendre son pied, non je blague, je vous fait marcher en fait.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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Aeliss (invité)
le dimanche 30 décembre 2012 à 23h42
mdr Eric 50
Faut surtout prendre son pied sans se blesser.
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Nanou-monogame
le lundi 11 mars 2013 à 17h13
Aeliss
Je ne suis pas polyamoureuse mais le polyamour m'intéresse.
Je me demande qu'est ce qui fait qu'un monogame refuse un partenaire polyamoureux ? :
- jalousie
- valeurs morales
- norme culturelle
- à cause de l'éducation
-l'égocentrisme: L'idée qu'une autre puisse attirer son attention nous donne la sensation de n'être que la seconde (ou la troisième etc.)....
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Boucledoux
le mardi 12 mars 2013 à 20h35
Aeliss
Je me demande qu'est ce qui fait qu'un monogame refuse un partenaire polyamoureux ? :
Le fait qu'il soit monogame ? C'est à dire que la non exclusivité ne corresponde ni à ses besoins intimes et profonds ni à ses choix de vie ?
Choix de vie auxquels il a peut-être réfléchi aussi profondément, sincèrement et longuement que des polys très accomplis, juste pour lui la réponse n'est pas la même...
Nanou-monogame
-l'égocentrisme : L'idée qu'une autre puisse attirer son attention nous donne la sensation de n'être que la seconde (ou la troisième etc.)....
en quoi est ce forcément négatif ?
Il me semble que la principale différence entre le poly et le monoamour c'est que le dernier est une norme sociale obligatoire et automatique et que le premier est jugé déviant et doit subir en permanence de l'ensemble de la société des jugements dévalorisant de psychologue de comptoir.
Par contre en tant que choix individuel pour soi je ne crois pas qu'il y en ait plus valable que l'autre et c'est pour ça que pour ma part, je suis gêné quand on enferme "Le Mono" dans un jugement à rebours que je ne trouve pas meilleur.
Genre :
marco1003
On peut comparer la relation monogame à un escalator qui procède inexorablement dans la direction drague-RDV-sexe-fiançailles-marriage-enfants...
Vraiment Marco ? Toutes les relations mono ? Dans le même sac ?
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Nanou-monogame
le mardi 12 mars 2013 à 22h55
Boucledoux
L
Nanou-monogame
-l'égocentrisme : L'idée qu'une autre puisse attirer son attention nous donne la sensation de n'être que la seconde (ou la troisième etc.)....
en quoi est ce forcément négatif ?
Il me semble que la principale différence entre le poly et le monoamour c'est que le dernier est une norme sociale obligatoire et automatique et que le premier est jugé déviant et doit subir en permanence de l'ensemble de la société des jugements dévalorisant de psychologue de comptoir.
Pas faux ceci dit mon égo est une raison suffisante pour ne pas accepter le polyamour....
Bon certes, il s'est mal construit durant mon enfance et aiguille quelque peu mes convictions qui sont à l'heure actuelle dans une position ou je ne m'estime ni mono ni poly....avec des tendances de l'un et de l'autre...mais par cet égo je (me) suis "classé" comme étant mono bref là n'est pas la question....mais bon pour quelqu'un de mono très ancré dans la societé actuelle l'égo joue clairement sur certains choix comme celui pour un mono de ne pas se mettre avec un poly....
Boucledoux
Vraiment Marco ? Toutes les relations mono ? Dans le même sac ?
^^ Il n'a pas tord dans le fond...de manière generale la vie d'un mono se resume à ça :drague-RDV-sexe-fiançailles-mariage-enfants...et je rajouterais par les tendances actuelles...divorce, et on recommence avec un(e) autre ^^ pour finir en famille recomposée
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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(compte clôturé)
le mercredi 13 mars 2013 à 11h13
OK pour les raisons culturelles, le regard des autres, la facilité de se conformer au modèle dominant,etc... mais il peut y avoir des causes très profondes, ancrées dans le passé. Un jour, je discutais avec une amie (intelligente, rigolote, énergique, attirante, bon boulot) qui me racontait qu'elle avait rompu en une seconde avec l'amour de sa vie parce qu'il était allée voir son ex pour régler le divorce (pour vivre avec mon amie, il avait quitté sa femme et son bébé d'un an) et, ému devant son chagrin, l'avaiot prise dans ses bras et ils avaient fini par faire l'amour. En rentrant, ma copine avait tout de suite soupçonné (deviné) ce qui s'était passé et l'avait jeté dehors. Je lui ai dit qu'elle avait été dure et que ce qu'avait fait son amoureux était compréhensible compte-tenu du contexte...
Cette copine était née d'un père qui ne l'avait pas reconnue et d'une mère qui l'avait mise très t$ôt en nourrice. Elle m'a répondu: "Toi, tu peux pardonner, parce que tu as été aimée dès l'enfance par tes parents et tu te sens "aimable", tu n'es pas démolie par le rejet . Moi, on a toujours payé des nourrices pour qu'elles s'occupent de moi, je n'ai pas connu l'amour gratuit, alors maintenant, c'est cela que je veux: l'amour absolu, sans compromis." C'était tellement fort chez elle qu'un jour où je lui ai donné un conseil (professionnel) qui lui a déplu, elle a cessé de me voir et m'a avoué des années après que mon conseil, elle l'avait vécu comme une critique et pire: comme un rejet de ce qu'elle était. Voilà: il y a des gens tellement blessés par le passé qu'ils cherchent en permanence à combler le vide créé par la blessure. Je ne dis pas que c'est bien, c'est douloureux à vivre pour tout le monde, et même pour eux, mais ça existe et ça ne se raisonne guère plus qu'une phobie, à moins de faire un travail sérieux sur soi.
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Cendre
le mercredi 13 mars 2013 à 12h43
drague-RDV-sexe-fiançailles-mariage-enfants...
C'est pas le résumé d'une vie mono que les étapes du projet de vie rêvée que nous propose notre société. Je rajouterais même deux éléments (pour ce qui est de celui que je traînais personnellement) :
drague-fiançailles-mariage-CDI-enfants-maison.
Et c'est Franck Lepage qui m'a mis la puce à l’oreille à ce sujet : sur l'aspect proprement pernicieux du mot « projet » qui est rentré du monde professionnel à la sphère privée.
www.scoplepave.org/1-l-education-populaire-monsieur
A chacun d'accepter le risque de sortir du cadre de nous même, avant que la vie ne nous en expulse par entropie. Et si certains, après ce travail sur eux, souhaitent rester mono-amoureux, ne souhaitent pas rester en relation intense avec un poly, et bien, ça se comprend, ça se respecte, comme démarche.
(même si c'est toujours beaucoup plus facile à écrire sous forme de généralité que d'avoir les comportements adéquates en situation réelle !! )
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Nanou-monogame
le mercredi 13 mars 2013 à 16h52
aimerplusieurshommes
OK pour les raisons culturelles, le regard des autres, la facilité de se conformer au modèle dominant,etc... mais il peut y avoir des causes très profondes, ancrées dans le passé. Un jour, je discutais avec une amie (intelligente, rigolote, énergique, attirante, bon boulot) qui me racontait qu'elle avait rompu en une seconde avec l'amour de sa vie parce qu'il était allée voir son ex pour régler le divorce (pour vivre avec mon amie, il avait quitté sa femme et son bébé d'un an) et, ému devant son chagrin, l'avaiot prise dans ses bras et ils avaient fini par faire l'amour. En rentrant, ma copine avait tout de suite soupçonné (deviné) ce qui s'était passé et l'avait jeté dehors. Je lui ai dit qu'elle avait été dure et que ce qu'avait fait son amoureux était compréhensible compte-tenu du contexte...
Cette copine était née d'un père qui ne l'avait pas reconnue et d'une mère qui l'avait mise très t$ôt en nourrice. Elle m'a répondu : "Toi, tu peux pardonner, parce que tu as été aimée dès l'enfance par tes parents et tu te sens "aimable", tu n'es pas démolie par le rejet . Moi, on a toujours payé des nourrices pour qu'elles s'occupent de moi, je n'ai pas connu l'amour gratuit, alors maintenant, c'est cela que je veux : l'amour absolu, sans compromis." C'était tellement fort chez elle qu'un jour où je lui ai donné un conseil (professionnel) qui lui a déplu, elle a cessé de me voir et m'a avoué des années après que mon conseil, elle l'avait vécu comme une critique et pire : comme un rejet de ce qu'elle était. Voilà : il y a des gens tellement blessés par le passé qu'ils cherchent en permanence à combler le vide créé par la blessure. Je ne dis pas que c'est bien, c'est douloureux à vivre pour tout le monde, et même pour eux, mais ça existe et ça ne se raisonne guère plus qu'une phobie, à moins de faire un travail sérieux sur soi.
Histoire qui me fait légèrement "sourire" car j'ai exactement ce même ressentis qu'est le "rejet"....hmm eh oui ce n'est pas nouveau....ce qu'on a vécut hier fait ce que nous sommes aujourd’hui....malheureusement....
Merci pour ce temoignage qui me rappelle parfois ce que je préfère oublier mais qui va me permettre d'avancer....