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demeter

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(France)

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Discussion : Je suis exclusive et heureuse comme cela du coup, je ne comprends pas tout mais j'essaye. Vous pourriez m'aider ?

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demeter

le vendredi 26 août 2011 à 23h02

gribou

A vrai dire oui, si quelqu'un de proche s'embarque auprès de quelqu'un de malhonnête, je n'hésiterai pas à lui communiquer mon espoir qu'il trouve quelque chose de mieux.Ca n'est tout de même pas intrusif de simplement lui souhaiter quelqu'un de sincère et capable de l'assumer véritablement dans sa vie.

C’est assez humain de croire qu’on sait mieux que l’autre ce qui est bon pour lui, mais cela reste relativement irréaliste, et parfois même dangereux, même et surtout sur des choix importants. Pourquoi souhaiter à quelqu’un d’autre autre chose que ce que lui considère comme quelque chose de bien ?
Je crois que si, malgré toute notre bonne volonté, on ne peut remettre en question notre propre avis sur la question, mieux vaut considérer ce que l’autre trouve bien comme une part de vérité de ce qu’il est, sinon cela revient bien à porter un jugement sur ses choix ou sur sa faculté de discernement ; ce qui n’est pas forcément intrusif, mais souvent mal vécu si notre jugement ne correspond pas au sien et qu’il estime ce choix et notre avis important.

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demeter

le mardi 23 août 2011 à 21h47

Mais il n'y a pas de problème pour moi non plus, c'est à mes yeux seulement que je me pose en tant qu'emmerdeur prétentieux. Ne voyez tous les deux aucune ironie, aucun regret, aucune amertume dans ce que je viens de dire, ni dans ce que j'ai pu dire auparavant, mais il me semble que prolonger la discussion dans ce sujet ne nous mènerait pas plus loin, si ? Il y a tant de points à éclairer qu'on va sûrement prendre le temps de le faire par la suite sur d'autres fils de discussion..

Ladys je pense (là je suis prétentieux :-) ) avoir bien compris ton point de vue, mais l'avoir mis de coté pour essayer de donner un autre angle de vue, disons de l'intérieur. Je n'ai même pas l'impression d'avoir complètement échoué. Je ne cherche pas à convaincre, seulement à soulever des interrogations et à mettre au vu des réponses, égoïstement, ma propre vision au clair.

RIP je n'ai pas le sentiment qu'on en soit resté aux lourdeurs, ni que tu m'aies prêté des intentions que je n'ai pas eues, (ni le sentiment de t'en avoir prêté non plus), tes constats et tes critiques (que je ne juge ni bonnes ni mauvaises) me semblent complètement justes et justifiés.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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demeter

le mardi 23 août 2011 à 14h58

bah, comment dire... des passions, des lumières qui remplissent littéralement la vie, des évidences de ce qu'elle doit être, comme une libération, le mouvement de la vie, tellement évident que l'on ne peut le définir, un coucher de soleil, l'énergie... la vie, quoi :-) ...

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demeter

le mardi 23 août 2011 à 13h31

RIP

Tu raisonnes bien, très bien, mais le terme raison semble te :-/ :-( L'image que tu renvoies alors de tes interlocuteurs est :-/ :-( Relis ce lien et demande toi si Ladys peut se reconnaître dans tes propos :
- ou si elle se sentira défigurée, inapte à communiquer.

Est-ce que le raisonnement a été source d'humiliation pour toi, Demeter ?

Plutôt un frein à la communication, au partage et à la remise en cause personnelle, à l’é-change, oui, assurément.

Voilà bien le sens du contenu de mes propos. En soulignant là les effets de mon raisonnement, tu en valides, le contenu.

Je vais en rester là, cela me semble un peu lourd tout ça, et puis je veux bien passer pour un gros emmerdeur prétentieux, mais bon, pas trop non plus quand même, hein (qui a dit « trop tard »?).

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 21h58

J'espère que nous ne sommes pas trop éloigné du sujet qui portait si j'ai bien compris (?) sur la définition du polyamour et les implications de cette définition, sur l'intérêt de reconnaitre ce statut ou non : être ou ne pas être polyamoureux. Cette définition ne me semble avoir d'intérêt que dans les solutions qu'elle peut apporter, mais qu'elle ne peut pas être opposable dans une relation en tant que justification.
Bref....
RIP, excuse moi d'être un peu lent, mais j'ai du mal à te comprendre et je bute tout d'abord sur ta première phrase :
"Je reste cependant intimement convaincu qu'une part de cet effet est le fait d'une trop grande opposition entre raison et émotion"
de quelle raison parles tu ? La raison dans le sens du raisonnement ou bien une raison particulière ? idem concernant l'émotion.
La suite du coup ne me parle pas...

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 14h53

Amaz
....j'avance dans tout cela mais en ayant pas la lumière....

Je connais bien cela. Je me demande si cela ne fait pas plus de quarante ans que cela dure en réalité. Mais que de feux d'artifice... C'est beau un feu d'artifice. :-) C'est con mais c'est beau !

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 14h43

patrice-86
Quelque soit le bout par lequel on prend le problème, "éduquer c'est transmettre des valeurs"... Le mieux qu'on puisse faire, c'est d'en être conscient. A ce titre, l'autoritarisme le plus pervers ne niche peut-être pas dans le "c'est comme ça parce que JE l'ai décidé" mais plutôt dans les circonvolutions langagières faisant appel à des "arguments d'autorité" du type "Jacques à dit". A la place de "Jacques" chacun y mettra ce qui l'arrange : Dieu, la Nature, la Science...

Voilà la chose plus simplement dite :-)

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 14h12

Je continue par ce que le sujet me tient à coeur sur le principe.

Concernant l’éducation des enfants, le problème se pose de la même manière. Dans chaque apprentissage, chaque choix, il y a au préalable une « valeur » qui est nécessaire pour permettre de faire ce choix, valeur qui est enseignée simultanément avec la connaissance, mais qui est obligatoire pour permettre un choix. Elle peut être explicitée, ou non, mais elle est présente. On peut faire tourner un programme informatique pendant des années, il lui sera impossible de parvenir à une conclusion sur la base d’un raisonnement si il n’y a pas au préalable un « problème » à résoudre. Si on accepte qu’un enfant prenne froid sans être « touché » par ce fait il n’y a aucune raison à donner pour lui éviter de le faire. Dire « que le froid fait sécréter du cortisol qui endort les défenses immunitaires et favorise donc les infections. » n’a pour conséquence qu’il faut se couvrir que si la validité de cette affirmation n’est pas remis en cause, ce qui pour un enfant de quatre ans n’a pour fondement que la confiance qu’il te porte, et que les infections sont vues comme quelque chose de « pas bien ». Si tu dis par ailleurs que « ça marche », c’est que tu veux qu’il en soit ainsi. Cette valeur est un préalable, et ta volonté aussi, que tu sous entends si tu n’en parles pas, en faisant croire plusieurs choses sur lesquelles il est hors de question de revenir puisqu’elles ne sont pas envisagées.
-Que c’est une valeur universelle, puisqu'elle ne relève pas d'un choix, qu’il est donc impossible de la remettre en question sans être « anormal », « inhumain »
-Que le discours scientifique est une raison en soi dont les objectifs ne sont pas discutables.
- Que ce qu’il ressent (il n’a pas froid) n’a pas de réalité effective et qu’il doit se méfier de ce qu’il ressent.

Je ne discute pas du bien fondé de ces sous entendus, qui te regarde, mais de la possibilité qu’a l’enfant ainsi d’agir sur ces croyances, sur la validité de ses apprentissages. L’usage de la liberté est quelque chose qui n’est pas forcément naturel.
Dans la plupart des témoignages ici, chacun parle de ce qui est fondamental pour l’éducation, des conditions à respecter, de risques majeurs, de ce qui est important, de ce que l’on a le droit d’interdire ou pas. Interdire est nécessaire, pour avancer, savoir ce qui est bien ou pas. Permettre d’apprendre sa liberté, c’est expliciter cette part de subjectivité qu’il y a dans chacun des actes éducatifs en essayant :
D’enlever la contrainte trop forte, la première contrainte étant la peur liée au peu d’autonomie, relativiser la connaissance à un choix subjectif dépendant de celui qui le fait :
Si ton enfant doit mettre un pull, c’est bien parce que toi tu crois que le froid fait sécréter du cortisol qui endort les défenses immunitaires et favorise donc les infections et que tu ne veux pas qu’il en ait (ou tu ne le souhaites pas ce qui est pareil pour un enfant de 4 ans). En ne l’explicitant pas, tu induis un rapport au savoir qui place le savoir au dessus de ses propres choix. En réalité chacun est libre de ses choix y compris celui de se détruire, qu’on le veuille ou non et plutôt que de trépigner de rage et d’impuissance ou de mettre en place des procédés de persuasion plus ou moins honnête, il me semble préférable de réfléchir sur cette réalité. Mais là encore c’est également une question de valeurs personnelles, mais c’est quand même un lien assez cohérent avec le thème du polyamour.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 13h11

Amaz
demeter Il est vrai que la culpabilité ne doit pas venir de moi et pourtant il m'est arrivé une fois de perdre pied car j'ai eu peur qu'il perde tout ce qu'il a par ma faute ! Et rien que d'y penser je le supporte carrément pas...je ne lui dois rien à elle mais je me sentirais à jamais coupable si ça arrivait d'avoir détruit 4 vies ses enfants y compris..

C'est de cette souffrance là dont je parlais quand à la nécessité d'être persuadée que tu ne peux strictement rien à ses choix et que tu n'en es responsable d'aucune manière..

Amaz
Qu'est ce que j'attends de cette relation bah la première idée qui me vient c'est "rien !"

Si tel est le cas, alors arrête vite, il y a tant de choses à vivre magnifique... Mais cela doit-être plus compliqué que ça en réalité.

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demeter

le lundi 22 août 2011 à 12h43

Ladys je vais essayer d’être plus concret, mais j’ai du mal à ne pas rester sur une vue d’ensemble.
Ce qui me choque c’est que tu poses tes valeurs (ici les valeurs du polyamour, mais de même concernant l’éducation des enfants) sur un fondement que tu prétends rationnel, alors qu’il n’en a que l’apparence, et que cette façon de faire « impose » à l’autre une pseudo légitimité qui sert de levier à une manipulation inconsciente certes mais réelle. (J’emploie volontairement des termes qui je crois vont te choquer aussi)

Il est effectivement important (intellectuellement car en pratique chacun en use inconsciemment à plus ou moins bon escient) de ne pas confondre la liberté, première, de fait, dont chacun dispose, avec la difficulté d’application de cette liberté. Il est plus facile de faire un choix quand quelqu’un te pose la question que face à quelqu’un qui tient un pistolet sur ta tempe et t’ordonne de choisir. La liberté dans les deux cas demeure, rigoureusement la même, mais la souffrance liée au deux situation n’est pas la même. La conscience de ta liberté est nécessaire dans le second cas, elle ne se pose pas dans le premier. Dans le second tu mets en cause ta propre existence, tu t’engages. Le choix que tu vas faire à une importance énorme.

Supposons un dialogue (qui est sous jacent ici, mais je modifie ta phrase d’exemple pour la replacer dans le cadre d’un dialogue et non d’une réflexion que tu poses comme personnelle mais qui en réalité n’est pas la tienne et que tu prêtes comme intention)

« A : Je t’aime, mais j’aime aussi machin.
B : - non, ce n'est pas possible si tu dis que tu aimes aussi l'autre, c’est que tu ne m’aimes pas"

N’est-ce pas le même dialogue en réalité que celui là :
B : « Aimer pour moi signifie que tu n’aies pas d’autres relations que celle que tu as avec moi.
A : si tu dis que tu ne m’acceptes pas comme je suis et capable d’aimer deux personnes, c’est que tu ne m’aimes pas. »

Enfin un troisième dialogue qui peut paraître plus « intelligent » en apparence :
« A : Je t’aime, mais j’aime aussi machin.
B : « D’accord, je comprends ce que tu entends par le fait d’aimer, mais aimer pour moi signifie que tu n’aies pas d’autres relations que celle que tu as avec moi. »

.Si l’on prend cet instant de la relation, il n’y a aucune différence en réalité dans les trois dialogues, puisque aucun n’apporte de solution. La seule solution « logique » est la rupture.

L’un se reconnaît dans la définition du polyamour, l’autre dans la définition du monoamour. Tous les deux sont sincères. Aucun des deux n’a raison. La rupture est pour certain vécu comme l’anéantissement de leur vie. C’est cela que j’appelle la reconnaissance de l’autre : lui reconnaître la légitimité de la manière qu’il a de le vivre, de l’engagement qu’il y met, de l’importance subjective qu’il accorde à cette relation, importance qui met en jeu des peurs, des envies, des frustrations profondes, son identité, pas le fait d’avoir raison ou non.

Chacun alors dans le cas contraire met un pistolet sur la tempe de l’autre en le sommant de se rallier à son point de vue. Et je reprends encore une fois : la raison est impuissante à modifier la perception de la réalité. Demander à l’autre d’accepter la réalité de nos sentiments multiples c’est nier en même temps la légitimité des siens. Quand tu parles de :
« la convention qui veut que chacun ait un "droit de regard" sur les émotions, les sentiments, les goûts et les choix des personnes qu'il aime.
Ca couvre aussi bien le fait de nier que son amoureu(se) puisse avoir des sentiments pour quelqu'un d'autre, de refuser que son conjoint puisse disposer de son corps comme il l'entend… »
Il ne s’agit pas de convention, mais de la réalité des sentiments de l’autre dont tu nies en les posant ainsi leur légitimité. Tu es libre de l’accepter ou non, mais pas de lui faire porter la responsabilité du mal être de cette relation en lui faisant croire que ce qu’il ressent n’est baser que sur une « convention » qui n’a pas de sens que parce qu’elle manque de rationalité. L’être humain n’est pas que rationnel, loin de là.. Il n’y a pas de « faute » de part et d’autre, pas de « tords partagés », mais chacun en est responsable autant que l’autre. Ton choix t’engage mais n’a rien de légitime si ce n’est qu’il est en accord avec ce que tu crois, ressens. Celui qui met fin à la relation est celui en a vraisemblablement le moins besoin pour des raisons qu'il lui reste à définir et qui ne regarde que lui. Changer provoque de la souffrance dans tous les cas et elle doit nécessairement être partagée.

La solution pour éviter une rupture vient probablement dans la possibilité de chacun a évoluer, consciemment ou non, à aller vers l’autre, sans chercher à maîtriser nécessairement par la réflexion ses choix et les choix de l’autre, sans s’accrocher à une définition qui au lieu d’être un point d’appui pour construire sa vie dans le cas heureux où la définition est commune au personnes de la relation, mais devient dans ce cas une case dans laquelle on s’enferme et qui nous coupe de l’autre. L’existence d’une autre relation suppose la même difficulté si elle survient. C’est encore une fois histoire de personne, de vécu, pas de savoir si le polyamour est la « bonne » solution, pas d’en faire une philosophie, une idéologie rassurante qui dédouanerait de sa propre responsabilité.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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demeter

le dimanche 21 août 2011 à 23h04

Amaz
Il refuse tout contact physique car il a peur que sa nature profonde d'homme ne lui fasse commettre ce qui est catalogué de pêché. Il ne cesse de me dire que je suis dans son coeur, dans sa vie.... d'où je me demande si ce n'est pas une forme de polyaimour ?

Bonjour Amaz,
Clairement non, ce n’est pas une forme de polyamour. Mais une façon d'aimer sûrement oui. La culpabilité que quelqu’un peut ressentir vient quand il juge que ce qu’il fait va à l’encontre de ce qu’il juge « bien », et même si cela est très subjectif, elle lui permet de rétablir ses actes de la vie de tous les jours, de supporter ce qu’il doit faire, de leur donner un sens, et c’est aussi ce qui lui permet de garder l’estime de soi, en ne franchissant pas des interdits qu’il n’est pas prêt à accepter. La culpabilité est utile à tout le monde, mais elle diffère selon ce que l'on croit être, un idéal de soi. Le fantasme permet la plupart du temps de surmonter la pesanteur de ces responsabilité que cette culpabilité fait peser sur celui qui se débat avec un idéal exigeant (trop exigeant et/ou inadapté à sa situation ?). Quand ce poids est trop lourd, quand les responsabilités perdent du sens (le cas des enfants devenus grands qui quittent la maison par exemple : la pesanteur demeure, mais la « récompense affective en retour» n’est plus là) la transgression de ces interdits est alors tentante et érotise bien souvent une relation extérieure. Tant qu’elle reste à l’état de fantasme, il n’y a pas vraiment de problème, (sauf si ce fantasme est également interdit). Mais la culpabilité ne disparaît pas avec cette transgression. Pour qu’elle disparaisse, il faut mettre à mal ces valeurs, en adopter d’autres, ce qui est d’autant plus douloureux pour celui qui le vit que ces valeurs sont celles qui l’ont fait avancer jusque là. Il s’agit d’un deuil qui parfois se fait, parfois jamais. Dans tous les cas c’est long et la personne qui doit le faire se « détruit » pour se reconstruire si elle y parvient. Plus dur de faire cela à 40 ans qu’à 20, moins qu’à 50.

Bon, de tout cela on peut s’en foutre royalement si ce n’est qu’il est très pénible de voir celui qu’on aime se débattre avec cela et qu’il faut être particulièrement équilibré pour supporter le « temps qu’il faut » et dont personne ne connaît la durée, nécessaire pour que la personne mise à mal retrouve un équilibre entre ce qu’elle était et ce qu’elle apprend. Les va-et-vient successifs causant des dégâts sur soi même entre la passion et la haine, comme un tsunami affectif en somme. La culpabilité ne venant pas de toi, c’est alors une histoire entre sa femme et lui. En réalité entre lui et lui, mais il faut du temps pour le réaliser (même quand on le sait), surtout si sa conjointe partage les mêmes valeurs, elle ne va sûrement pas l’aider particulièrement, et toi tu n’y peux pas grand-chose non plus. Si tu n’es pas persuadée de cela, tu risques d’en souffrir.

Tu peux en revanche veiller à respecter ses propres interdits qu’il t’énoncera sûrement, sans chercher à passer outre, malgré le plaisir qu’il y prendra et toi aussi sûrement, c’est à lui de faire ce chemin, pas à toi. Quant au polyamour, ce serait d’abord (encore une fois, mais là pour de vrai) une histoire entre sa femme et lui, avant d’être la tienne, et puisqu’il te dit l’aimer, il le sait sûrement mieux que personne, difficile de passer outre si cet amour ainsi formulé (formulé de cette manière, comme tu le décris en tout cas) demeure.

J’ai beaucoup parlé de lui pour essayer de répondre à ta question, mais je me demande ce qu’il en est de toi et de ce que tu attends de cette relation ? N’est-ce pas là le fond du problème, du moins du tien ?

Comme le dit clown-triste, tu es bien la seule à pouvoir faire la part de ce que tu veux vivre et les mots sont souvent plus utiles à ceux qui les prononcent qu’à ceux qui les lisent ou les entendent. Voilà juste un « autre son de cloche… »

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demeter

le samedi 20 août 2011 à 16h57

ladys,
je me permets d'insister encore, parce que la formulation de ta phrase me choque et il ne s'agit pas simplement de remplacer un mot par un autre, mais bien du fond du problème.

C'est justement la contrainte de l'existence de l'autre qui pose un cadre, dans ce qu'il met lui même comme ressenti de ce qu'est le fait d'aimer qui donne du sens au verbe aimer, qui l'enrichit, qui remet en cause, qui apprend, qui donne du plaisir même, de par la liberté que l'on a d'en accepter "la valeur" ou non (et non pas de considérer sa position comme une volonté de nier nos sentiments).

Mais de même un cadre éducatif concernant les enfants se devrait pour respecter celui qui le subit, au moins ne pas nier son ressenti, et de plus permettre à celui qui apprend de devenir acteur/ responsable de cet apprentissage (et donc apprentissage de sa liberté) en y incluant la possibilité de contester ce cadre :

"Je t'aimerai quand même, même si tu refuses de mettre ce pull, mais je veux que tu le mettes, non pas parce que je ne te crois pas quand tu me dis que tu n'as pas froid, mais parce que j'ai peur que tu attrapes la grippe"

et non pas :
" Mets ton pull parce que tu as froid et tu te tais parce que je suis ton père et qu'on ne parle pas ainsi à son père"

(entre les deux il y a une marge. Tout cela est très théorique j'en conviens et je préfère dire à mon gamin "ne traverse pas la route" plutôt que de prendre le temps de tout bien dire comme il faut et de le regarder se faire écraser.)

de même le consentement à un type de relation ne laisse de latitude pour évoluer dans le cadre dans lequel il se définit que lorsqu'il s'accompagne de la possibilité d'être remis en question. L'enfermement dans une définition telle que le polyamour ou l'exclusivité induit des contraintes fortes et difficile à discuter par la suite, définitions qui deviennent à leur tour "conventions" parfois préalables à la relation.

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demeter

le samedi 20 août 2011 à 09h18

J'aime bien cette phrase : "Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais"...

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demeter

le samedi 20 août 2011 à 09h07

ladys
Pour moi, l'acceptation et la reconnaissance des sentiments sont les conditions sine qua non du débat sur la façon de vivre ses relations. Si un sentiment est nié (pas le sujet lui même, par un de ses amoureux), la base même de la reflexion sur la transparence, et la liberté de vivre ces relation est sappée.

Disons que la relation a du mal, mais la liberté de la vivre ou non existe bel et bien, c'est même là qu'elle prend son sens. Il est illusoire à mon sens d'attendre de l'autre une liberté qui nous appartient de fait et de lui en faire porter la responsabilité au nom d'un raisonnement qui ne peut qu'être subjectif et personnel. L'intérêt de la définition du polyamour est peut-être alors de s'y reconnaitre (s'y enfermer ?) ou non.
Pour ma part je me reconnais plus simplement "vivant" que polyamoureux. (ce qui ne signifie aucunement évidemment que les polyamoureux et ceux qui se disent ainsi ne soient pas et ne se reconnaissent pas également vivants )

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 19h01

RIP

Ne pas avoir à appréhender le jugement de sentiments que personne ne choisit facilite l'expression des termes de la relation qu'une personne peut se sentir prête à consentir ou non. C'est tout bénéfice pour une personne, poly ou mono, quels que soient les sentiments qu'elle éprouve. Qu'elle n'en éprouve aucun, qu'elle en éprouve pour une ou plusieurs personnes.

En tous cas, ce serait sûrement une bonne idée (comme la démocratie).

Mais la relation ne me parait pas s'ancrer sur la réflexion, ni sur ce qui semble juste ou non, ni sur un choix libéré de son parcours, mais sur le va et vient constant entre les sentiments, les actes et le sens de ces actes, sens qui ne relève pas souvent du langage, ni du raisonnement. La réflexion, le retour sur soi, peut être aidant pour les choix futurs, et permet probablement d'en saisir des nuances, d'enrichir la finesse du ressenti, de le modifier, mais ne le définit pas. Et les choix, les actes, modifiant à leur tour les sentiments, provoquent d'autres choix sans que l'on puisse espérer les maitriser, les contenir dans une définition.

On croit faire des choses avec les gens parce qu'on les aime, alors qu'il me semble que c'est de l'inverse dont il s'agit : on aime les gens parce que l'on fait quelque chose avec eux, aussi inéquitable, aussi peu réfléchie que soit cette relation.

La raison, le dialogue, permet d'appréhender la réalité certes, de poser des actes quand les choix sont faits, mais est impuissante à en modifier la perception directe, en tout cas moins que les arts, moins que les yeux de celle(s) qu'on aime, moins que le temps qu'il fait, moins que le vent dans les arbres ou l'hiver et l'été...

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 09h45

RIP
Consentement qui me semble dévoyé de son sens s'il devient un critère de discrimination des sentiments. Mais d'où vient la tentation de le faire alors qu'il n'y pas intention ? (J'y ai cédai et j'y cèderai encore...)

Cela dépend si tu considères le terme discrimination comme mise en valeur de différences, distinction, ou si on lui donne un sens péjoratif. L'aboutissement d'un choix de vie pose nécessairement la légitimité de ce choix en tant que référent de nos actions, puisqu'il définit la notion de 'bien'. Par opposition, ceux des autres, contraire, nous semblent nécessairement 'mal'. Sauf à penser que la connerie des autres ne nous dérange pas, ce qui n'est pas très respectueux de ce qu'ils sont et qui est juste une autre manière de le dire. Cela ne remet pas en cause la définition. Une définition est une définition. Il s'agit peut-être simplement de ne pas s'y accrocher.

Popol
Le seul point commun restant bel et bien comme une définition qui dirait, en somme : le polyamour, c’est tout ce qui n’est pas du monoamour. Un truc en creux, quoi, qui reste à remplir de tout ce qu’on veut comme paysages amoureux. Comme un moule à cake… et vive la pâtisserie, aussi bien ses douze mille recettes que sa définition du dictionnaire !

Encore que le monoamour puisse être une des composantes des relations polyamoureuses.

En somme ce serait sur les questions d'amour, "le refus d'appartenir à une quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance, et en particulier des systèmes, et une insatisfaction de la philosophie traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie."
C'est ainsi que Walter Kaufmann décrit l'existentialisme. Là, je m'y retrouve beaucoup plus.

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 02h17

et non je n'ai rien fumé de spécial ce soir... :)

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 02h11

On peut faire une analogie (sans voir de notion de bien ou de mal dans tout cela on est bien d'accord, mais analogie dans le processus de cheminement, de consentement donc jusqu'à un choix abouti) entre prétendre qu'il y a des gens qui sont polyamoureux et d'autres qui ne le sont pas, et dire qu'il y a des gens qui sont fumeurs et d'autres qui ne le sont pas. S'arrêter de fumer est effectivement une question de volonté, mais la seule raison est inopérante pour en avoir la volonté, même si dans ce cas, fumer est plus objectivement dangereux (et encore) que de ne pas fumer.

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 01h53

Du coup la question de la sincérité dans la relation dépend également du choix de la personne qui la souhaite, de son parcours et donc de ses sentiments encore une fois. Vouloir ériger en philosophie un mode vie que ce soit le polyamour ou tout autre système me semble porter sa propre contradiction. Il ne peut qu'être une réponse individuelle et à plus ou moins long terme. Il est plus pour moi question de sincérité avec soi même et c'est déjà bien assez compliqué comme ça qu'avec l'autre personne de la relation. La sincérité dans la relation n'est qu'une réponse possible, parmi d'autres.

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demeter

le vendredi 19 août 2011 à 01h46

RIP
Je proposerais de distinguer deux niveaux :

- sentiments
- consentement

L'un ne relève pas de nos choix, s'impose à nous. L'autre, relève de nos choix.

Tu crois alors que tes choix ne relèvent pas de tes sentiments ? Pour ma part je pense au contraire qu'ils ne relèvent que de cela. Je parle des choix qui posent problème, pas de ceux qui ont déjà une réponse dans une expérience antérieure.

Des derniers on ne parle pas ou plus, ils guident les actes et les sentiments, ils sont en accord avec la personne.

Des premiers, au mieux peut-on les assumer par la suite, au pire les justifier ou les regretter. Mais ils posent au moment même où ils sont faits le problème de la liberté inhérente à l'existence de celui qui les fait. Ce problème n'est pas propre aux choix amoureux.

En ce sens le consentement (quel qu'il soit là encore) n'est qu'un aboutissement d'un conflit intérieur, puis d'un apaisement, ou d'une satisfaction immédiate, mais ne doit pas grand chose à la seule raison. Il est un aboutissement à une volonté, volonté dans le sens de vouloir, pas au sens moralisateur qui tiendrait cette volonté justement comme l'aboutissement de la raison et à laquelle la personne devrait se conformer. La raison n'intervient que dans la gestion de ces conflits intérieurs postérieur au choix et en ce sens elle permet alors d'apprendre en réponse à ce conflit, sans pour autant garantir la justesse et le bien fondé de cet apprentissage.

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