Polyamour.info

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Soissons (France)

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Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

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Topper

le mercredi 13 août 2025 à 10h00

artichaut
Est-ce que toi aussi, tu te sens en prise avec l'escalator (ou tu décris ce que tu observe chez les autres) ?

Je l'ai été.

Je suis un grand angoissé de la mort. Je dirais très au-delà de la moyenne. Je passe sur les détails du pourquoi mais le fait est que cela m'a rendu extrêmement sensible au passage du temps. Très tôt dans ma vie, j'ai remis en question mes choix de vie. J'ai réalisé que mes choix n'étaient pas les miens. J'ai fait ce qui était attendu, ce qui infuse dans notre esprit dès l'adolescence.

Je me suis souvenu que dès cette époque j'avais déjà une vision ordonnée de ce que devait être la vie et les étapes que je devais passer. En d'autres termes, j'ai réalisé que j'étais conditionné par un schéma terriblement rigide, consistant à vouloir atteindre un bonheur fictif miroité par la société, et que ceci je ne l'avais jamais questionné et personne ne le questionnait autour de moi. Je me suis souvenu qu'il m'était arrivé de croiser dans ma vie des gens qui ne collaient pas à ce schéma, mais ils apparaissaient bizarres, marginaux, et même si ils ne semblaient pas particulièrement malheureux, ils ne donnaient pas envie. Ce qui donnait envie, c'est la famille de la publicité Ricoré. Eux paraissaient heureux.

J'ai suivi cet objectif depuis que j'étais entré dans la vie d'adulte. J'avais un travail. Je gagnais beaucoup d'argent. J'étais en couple. J'avais acheté un bien immobilier. D'où je partais dans la vie, c'était un succès inespéré. Je ne pouvais être qu'heureux. La réalité est que je ne partageais rien avec cette femme, on était ensemble parce qu'il fallait être avec quelqu'un, je détestais mon boulot mais il fallait de l'argent pour financer les contraintes que je m'étais mises sur le dos. Je me mettais minable lors des afterworks du vendredi pour m'échapper, et ce sont devenus des afterworks du mardi, et du jeudi, et de tous les jours. Et les collègues faisaient pareil. Pourquoi étions nous tous aussi malheureux dans nos vie alors que de l'extérieur nous n'étions pas à plaindre ?

Je ne comprenais pas comment on en était tous arrivés là, à avoir bataillé pour ça, et en être tous autant insatisfaits qu'il fallait oublier la situation avec l'alcool. Je nous ai regardé de l'extérieur. Je nous ai trouvé pathétiques. Tout autour de moi, j'ai vu la même chose. Dans le métro, dans la rue, au travail. Les mêmes gens, entrainés dans une course sans fin avec des objectifs absurdes sans finalité. J'ai réalisé qu'on tous entrainés en avant, sans possibilité d'arrêter la course, qu'on ne se demandait pas pourquoi on faisait ça, et que c'était juste ce qu'il fallait faire. Pourquoi ? Et jusqu'où ? Nous étions tous comme sur un escalator qui nous contraint à toujours aller en avant.

J'ai repensé à ma vie, à mes choix qui n'en étaient pas, à comment j'avais répondu aux injonctions de la société mais aussi de ma famille. J'ai réalisé la pression que je subissais de l'extérieur mais aussi que je m'étais mise seul pour rester dans la course. J'ai compris que je répondais à un schéma écrit à l'avance. J'ai compris l'escalator relationnel. J'ai compris comment ce mécanisme est exploité par le capitalisme, consciemment ou non, mais en tous cas les deux fonctionnent merveilleusement bien ensemble comme une machine bien huilée.

A plusieurs étapes de ma vie, j'ai fait des crises de la quarantaine, à 25 ans, 28 ans, 30 ans, 34 ans, 40 ans. Chaque fois, j'ai fait un pas de côté pour m'extraire de ce système.

Aujourd'hui, je ne me sens pas en prise avec ça mais j'ai peut-être tort. Je ne me sens plus enfermé là dedans. Je dirais que c'est peut-être encore là, mais en l'ayant conscientisé et déconstruit, je suis attentif aux effets pervers que cela peut avoir.

artichaut
soit que tu devient toujours insatisfait au fil du temps

Non, si il y a quelque chose que j'ai réussi à faire, c'est d'être heureux de ce que j'ai. Je ne suis jamais insatisfait de ne pas avoir plus. Je chéris chaque moment de bonheur tel qu'il est.

artichaut
soit que tu subis l'insatisfaction de ta/ton/tes partenaire(s) au fil du temps

C'est arrivé plusieurs fois que ça cause la fin de certaines de mes relations polyamoureuses. Peu importe le contexte qui est chaque fois différent, au final, la cause principal de la dégradation de la relation est l'insatisfaction due à l'arrêt ou le frein d'une progression vers le toujours plus.

En dehors de mon expérience personnelle, j'ai trop souvent constaté ça dans les relations polyamoureuses que je connais et c'est régulièrement en filigrane dans les témoignages que je peux lire ici ou ailleurs.

Tout va bien jusqu'à ce que rien ne va plus, parce que ça veut plus que quand tout allait bien.

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Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

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Topper

le mardi 12 août 2025 à 10h25

Pour moi, la marque la plus profonde de la monogamie dont on peine à se débarrasser est l'escalator relationnel. Je l'assimile à la monogamie car cela rythme la construction des relations monogames. L'escalator est tellement intrinsèque aux relations monogames qu'il n'est jamais questionné ou même pensé. Même le terme "construire" une relation signifie mettre en place des actions visant à passer les étapes de cet escalator avec une finalité mal définie.

Cet escalator entraîne dans une envie de toujours plus, pour une recherche de bonheur toujours plus importante. Pourtant l'étape précédente, qui était alors une promesse d'accomplissement devient irrémédiablement insuffisante. Telle une fuite en avant, un nouvel objectif remplace sans cesse le précédent.

Je parlais d'une finalité mal définie dans l'escalator relationnel. Selon-moi, ce n'est pas pour rien. Lorsqu'on évoque le sujet, personne ne remet en question ce mécanisme, tout le monde s'accorde à peu près sur les différentes grandes étapes à franchir même si l'ordre peut varier. Par contre, plus on se projette dans le futur, plus ça devient flou. Personne n'est capable de dire précisément et avec assurance quelle est l'étape finale de l'escalator, celle qui permettra d'obtenir l'épanouissement ultime. Non pas que l'étape finale soit propre à chacun, elle est simplement impensable et angoissante.

Car si "faire couple" c'est être dans une "construction" perpétuelle, dans le toujours plus, que se passe-t-il lorsque la supposée étape finale est atteinte ?

Pour beaucoup de couples, cela signe la mort de la relation, en particulier pour les relations qui se sont créées jeune où l'escalator relationnel est la raison d'être de la relation. Ce n'est pas "je veux me marier et avoir des enfants avec cette personne". Même si on le croit, elle est précédée par la pensée : "je veux me marier et avoir des enfants et je dois trouver quelqu'un pour faire ça".

Au début de la vie amoureuse, c'est inconsciemment l'escalator lui-même qui conduit à vouloir une vie de couple. Avant même d'être en relation, on a déjà une idée fantasmée de ce que doit être notre couple et comment l'évolution des étapes doit se dérouler.

On retrouve la marque de l'escalator vers la trentaine avec des réflexions du type "si je veux un enfant, il faut que je trouve quelqu'un maintenant", avec une représentation en années des étapes nécessaires pour y arriver en compressant l'escalator relationnel au maximum en raison du temps qui passe.

Les couples qui perdurent auront su se créer de nouvelles étapes d'escalator, auront su se renouveler et faire couple autrement, ou se contenter de la relation telle qu'elle est.

Je retrouve dans les relations polyamoureuses cet escalator relationnel monogame comme principale difficulté à pérenniser ce type de relation. Non seulement, il y a cette envie permanente du toujours plus qui est davantage contrainte par la multiplicité des relations et la conjugaison des besoins de chacun. Mais il y a aussi bien souvent un escalator relationnel calqué sur l'escalator monogame.

Ainsi, on retrouve ces relations polyamoureuses dites secondaires incapable de se contenter de la relation telle quelle est, pourtant auparavant merveilleuse, désormais insatisfaisante et frustrante. Frustrante, car heurtée à un plafond de verre, autrement dit, un escalator relationnel bloqué à une certaine étape.

D'ailleurs "secondaire" sonne pour beaucoup comme une case insupportable, mais pas seulement pour des questions d'ego. Etre une relation secondaire signifie une relation dont l'évolution, donc l'escalator relationnel, est contraint par une autre relation qui demeure prioritaire.

Le cas de la relation secondaire est plus parlant, mais je retrouve la même problématique dans des relations polyamoureuses qui ne se disent pas hiérarchiques, anarchiques ou indéfinies.

Soit les relations arrivent à se contenter de certaines limites inhérentes à ce mode relationnel et peuvent perdurer sereinement, soit la frustration grandit et érode la relation avec le temps.

Dans tous les cas où la relation était satisfaisante dans le passé, qu'elle devient insatisfaisante ensuite, alors que rien a changé négativement, je perçois un mécanisme d'escalator relationnel causant une frustration car interrompu dans sa course en avant.

Il ou elle ne veut/peut pas se voir plus souvent, plus longtemps, partager des vacances, présenter ses amis, sa famille, s'installer plus proche, voire ensemble, avoir des enfants. Tout ce qui pourrait être représentatif d'une évolution qui évolue positivement.

Et parce que je l'ai constaté maintes fois, je suis même tenté de dire que ce mécanisme de l'escalator relationnel dans les relations polyamoureuses, lorsqu'il est très présent dans la dynamique de la relation, tend à rendre celle-ci monogame.

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Discussion : Le polyamour de ta femme, la fin de ta relation

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Topper

le dimanche 10 août 2025 à 15h04

zesensei
J'ai eu l'impression de lire un discours de mascu/incel.

Je me suis fait la même réflexion.

AD32
Ta femme va voir ailleurs. Adultère, ou non si tu es chanceux.

Tu fais partie de ces hommes qui écoutent, comprennent.
Qui partagent les tâches à la maison, l'anti-macho.

Tu n'as pas un caractère fort, tu es arrangeant, cérébral, analytique.

On est en plein dans cette opposition du "good guy" vs "bad boy".

Je ne vois pas en quoi le fait de ne pas être un homme médiocre est pertinent pour expliquer un couple à la dérive. Il suffit d'écouter les femmes pour se rendre compte qu'un homme à l'écoute, qui est actif à la maison, sont des qualités recherchées.

Selon-moi, réduire le désintérêt de sa compagne à ce genre de considérations, des propos lus et relus d'hommes victimaires, est la meilleure façon de ne pas se remettre en question et ne pas chercher/trouver les vraies raisons de la situation.

Et si vraiment elle a si peu de considération pour soi, il faut peut-être se poser les questions de vouloir à tout prix conserver une relation avec cette personne.

L'autre peut avoir envie de liberté, de vivre des expériences amoureuses et/ou sexuelles, avoir un coup de coeur, etc. Oui, l'autre peut succomber, et briser la confiance du contrat moral monogame.

Toutefois, la manière dont c'est géré et comment cela dégrade le couple, en dit plus sur l'état du couple que sur l'amant qui la fait jouir.

Cela arrive que madame soit particulièrement égoïste et n'écoute que son clitoris qui palpite. Dans ce cas, est-ce une grande perte ?

Pourtant, la plupart du temps, lorsqu'on commence à gratter, on découvre les lacunes : le désintérêt pour l'autre durant des décennies, une communication de mauvaise qualité, des non-dits à la pelle, des tabous, une sexualité figée. Parfois des charges mentales déséquilibrées, parfois un couple qui fonctionne bien mais uniquement en tant que co-gestionnaires. Et lorsque quelqu'un d'autre apparait et met en évidence malgré lui ce qui manque dans le couple, c'est souvent trop tard, irrattrapable, cassé.

AD32
"Chéri, je t'aime toujours, tu es un super mari et papa, mais ma relation m'a fait découvrir de nouveaux besoins. Je me sens vivante, moins seule ".

Peut-être qu'il serait judicieux de comprendre pourquoi elle se sentait seule et inerte auparavant. Ce n'est pas rien tout de même et je doute que ça ait un quelconque rapport avec le fait que les tâches à la maison soient partagées.

Si tu souhaites sauver ton couple @AD32, ce n'est pas quelque chose que tu peux faire seul. C'est un travail que vous ne pouvez faire qu'à deux et qui demande de la patience. A vous de déterminer ce dont vous avez besoin dans votre couple, et si vous avez l'envie de travailler sur vous-même pour rendre cela possible.

Si par exemple, tu souhaites une sexualité commune et qu'elle n'est pas enthousiaste à cette idée, alors il faudra se rendre à l'évidence que vos envies ne sont plus compatibles.

Si vos envies coïncident, il me parait primordial de revenir sur votre vie de couple depuis le début, comment il a évolué, comment vous avez évolué, comment vous l'avez vécue année après année, depuis la rencontre, avant les enfants, après les enfants, etc. Vous avez en vous une mine d'information qui sera utile pour repartir sur une base saine.

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Discussion : Comment gérer les 1er pas en polyamour ?

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Topper

le samedi 26 juillet 2025 à 22h06

Zoula
Sans compter que la découverte de cet univers m'a plongé dans le "côté obscur " de la société avec le jugement et la médisance. Ce qui n'a pas facilité le process.

Désolé pour ça. C'est difficile et éprouvant d'avoir à subir du jugement négatif alors que justement tu attendrais de l'écoute, de la compréhension et du soutien.

Le rejet de certaines personnes pour ce mode de vie ne se découvre souvent qu'une fois que l'on est de l'autre côté.

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Discussion : Comment gérer les 1er pas en polyamour ?

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Topper

le samedi 26 juillet 2025 à 15h25

Bonjour @Zoula, j'ai connu comme toi de grosses bouffées d'angoisses assez vertigineuses et compliquées à calmer. C'est devenu de moins en moins récurrent avec le temps, et ça fait des années que ce n'est pas arrivé.

Je ne sais pas exactement comment j'en suis arrivé à cette sérénité alors je te livre quelques pistes.

La première est un lâcher prise sur la perte possible de la personne. Il faut partir du principe que les gens passent dans notre vie. C'est un fait qu'il faut accepter. Etre dans cette angoisse constante, met dans une résistance par rapport à ça qui est totalement inutile. Si quelqu'un veut nous quitter, il nous quittera. A quoi bon se focaliser là dessus alors qu'on ne peut rien y faire.

La seconde est une façon d'articuler l'événement dans son esprit. Au lieu de se dire "il passe du bon temps avec elle et ça fait qu'il renforce le lien avec elle, ce qui le détourne de moi", se dire "il passe du bon temps avec elle, ce qui le rend heureux et comme je l'aime, j'ai envie qu'il soit très heureux".

La troisième est de donner moins d'importance à cette autre relation. Ainsi, c'est considérer qu'il passe du temps avec quelqu'un, comme si c'était un ami. Si c'était un ami, tu n'y prêterais aucune importance. Là, c'est pareil. C'est prendre ça comme un non-événement.

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Discussion : Je découvre cet univers de poly

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Topper

le mardi 22 juillet 2025 à 13h14

Bonjour @Interogatif, pour commencer, nourrissez-vous de témoignages de polyamoureux pour découvrir les multiples situations que vous pourriez expérimenter.

Aujourd'hui, vous n'avez aucune idée de ce par quoi vous allez passer. Tout ça vous donnera matière à enrichir vos réflexions/discussions et ce vers quoi vous voulez aller.

Gardez une grande flexibilité sur ce que vous allez vivre. Vous allez forcément tous les deux tâtonner et identifier avec le temps ce que désirez ou non. Ne soyez pas rigides.

Même chose pour les règles. C'est un très bon moyen de se ménager pendant la période de transition difficile entre la monogamie et le polyamour.

Faites en sorte qu'elles ne soient pas trop strictes. Gardez en tête qu'elles peuvent évoluer. Demandez-vous aussi (et expliquer à l'autre) la raison de cette règle. Une règle bien comprise est plus facile à appréhender et respecter.

Prenez soin de l'autre et échangez sur vos émotions. N'ayez pas de non-dits ou sujets tabous. Faites des contrôles réguliers de comment vous vous sentez et vivez les choses. Communiquez.

Ne partez pas du principe que l'autre pense comme vous, fonctionne comme vous et ressens les choses comme vous. C'est un piège d'autant plus courant que la relation est longue. On a le sentiment de bien connaître l'autre. La situation est nouvelle et vous allez beaucoup évoluer en très peu de temps. Vous n'êtes pas dans la tête de l'autre. Rester figé sur ce qu'on pense connaître de l'autre est la meilleure façon de se planter et provoquer des situations conflictuelles à l'avenir.

Enfin, avancez au rythme du plus lent. N'essayez pas de forcer les choses, ça ne fera que les ralentir.

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Discussion : Metamorie : ce que le lien metamour a à nous apprendre ?

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Topper

le jeudi 17 juillet 2025 à 11h46

Je ne vois pas en quoi relationner avec ses métamours fait de soi-même une bonne personne polyamoureuse.

Je rejoins @Caellan sur l'aspect invalidant que pourrait avoir ce jugement quant au choix que fait une personne d'entretenir une relation directe ou non avec ses métamours.

Il y a une définition du polyamour. Elle est simple et précise. Cela parle de transparence, d'honnêteté, d'éthique. Ça implique d'avoir connaissance du fait que ses partenaires ont d'autres relations, pas d'obligation à être en relation avec ses métamours.

C'est une injonction qui me met très mal à l'aise et qui est à mon sens extrêmement problématique.

J'ai vu trop souvent des personnes dans un polycule en mode "kitchen-table" qui vivaient extrêmement mal de devoir relationner avec des métamours avec qui ça ne passait pas, au point de devoir se séparer du partenaire commun.

Au même titre qu'on est pas obligé de bien s'entendre avec les amis de ses amis, je ne vois pas pourquoi on devrait forcément s'entendre avec les partenaires de ses partenaires.

Par exemple, on peut respecter le choix de notre partenaire à relationner avec une personne que l'on considère complètement conne sans avoir à relationner avec. C'est son choix, pas le nôtre. Sans avoir à partir dans des jugements personnels, on peut avoir des personnalités qui ne s'accordent pas du tout.

Ça me fait le même effet que les liens familiaux qu'on ne choisit pas. On se force à passer du temps avec des personnes qu'on n'apprécie pas forcément. La raison : parce qu'il faut. Je ne vois pas en quoi c'est profitable pour qui que ce soit.

Ça ne signifie pas que ça cache des insécurités, de la jalousie. Du moment que chacun sait que les métamours existent et que chacun est bienveillant avec les autres, c'est le principal.

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Discussion : Obligée de prendre une décision ?

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Topper

le dimanche 29 juin 2025 à 18h26

Intermittent
Ce d'autant plus que le second pourrait avoir des ambitions monogames non clairement exprimées.

Je penche également pour cette théorie.

Je te conseillerais d'être très prudente @Layri.

Ce Terry avait une relation principale, et sa relation avec toi lui convenait bien jusqu'à alors. Il avait mis un gros paquet de bille sur sa petite amie, et quelques une sur toi. Celle-ci ayant mis un terme à la relation, il se retrouve avec ce gros paquet de bille sans savoir quoi en faire. Le plus simple, est de tout miser sur toi et cette démarche fait très monogame à mon sens.

En outre, il n'a pas envie d'être célibataire, pourquoi ? Ça lui fait peur ? Il est trop dépendant ? Il a besoin d'une femme de ménage ? Il n'a pas envie de faire le deuil de sa relation ? Ce serait intéressant de savoir ce qui se cache derrière ça.

La situation post rupture dans laquelle il se trouve ne me paraît pas favorable à prendre des décisions réfléchies. Au contraire, c'est un contexte qui favorise les décisions impulsives et émotionnelles et ce n'est pas la meilleure base pour faire des plans sur l'avenir et chambouler tout un équilibre dans ta vie.

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Discussion : Le polyA et la consommation de l'humain

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Topper

le vendredi 27 juin 2025 à 09h49

Caellan
Au cours d'une vie, sauf cas exceptionnel, on passe par plusieurs relations monogames. Donc, mécaniquement, on vit plus de relations monogames qui échouent que de relations monogames qui réussissent (une seule du coup).
Par exemple, avant d'être avec mon conjoint, j'ai eu 3 relations monogames "sérieuses" qui ont conduit à des ruptures.
Donc il y a bien plus de couples qui ne fonctionnent pas que de couples qui fonctionnent. Mais ce n'est pas une critique, c'est juste normal. Mon propos était simplement de dire que peut-être on pourrait ne pas remettre en cause le polyamour au moindre échec, de la même façon qu'on ne remet pas en cause la monogamie au moindre échec.

Je suis d'accord et puis @Caellan n'évoque ici que des relations longues. On peut aussi prendre en compte le nombre de rencontres nécessaires avant de se dire en relation longue, d'histoires avortées au bout de quelques jours, semaines, mois.

Il y a une comparaison permanente, ou plutôt une confrontation, entre monogames et polyamoureux.

Je ne cesse de voir des propos de personnes monogames qui dénigrent le polyamour parce qu'elles ont testé une fois et ça a été une mauvaise expérience.

Si on arrêtait toute tentative de couple monogame au premier échec, il n'y aurait pas beaucoup de couples monogames à l'heure actuelle.

Au-delà de ça, il y a un biais de réflexion par rapport à ce qui sort de la norme. Il faut donc être prudent avec notre prédisposition à être critique sur ce qu'on ne connaît pas ou mal.

Quelqu'un qui a une mauvaise expérience polyamoureuse, en sortant de la norme monogame, va naturellement imputer tous les dysfonctionnements de la relation au mode relationnel polyamoureux. Pourtant, les raisons peuvent être multiples et sans lien avec le polyamour, comme une mauvaise communication, une incompatibilité de sensibilité ou de personnalité, un mauvais soin de l'autre, etc.

En cas d'échec, il est plus facile de dire "c'est à cause du polyamour" que de se remettre en question et analyser consciencieusement les raisons des dysfonctionnements.

Certes, le polyamour engendre des difficultés qui n'existent pas dans la monogamie, mais on peut aussi dire l'inverse.

Il faut garder aussi en tête qu'il est bien plus compliqué d'avoir les bons réflexes, les bons fonctionnements, les bons modes de pensée, pour vivre une relation polyamoureuse alors que toute notre construction et apprentissage concerne la relation monogame. Débuter confronte donc à de nombreuses erreurs et difficultés supplémentaires qui rend la comparaison au même niveau caduque.

Enfin, est-ce qu'on peut dire que la monogamie est un mode relationnel qui fonctionne lorsqu'en moyenne une personne sur deux en couple, se permet de ne pas en respecter les règles tacites d'exclusivité amoureuse et/ou sexuelle ?

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Discussion : Le polyA et la consommation de l'humain

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Topper

le jeudi 26 juin 2025 à 14h16

Loic74
On prends une relation secondaire, mais sans s'engager finalement, car il y a la relation primaire qui est présente (je trouve cela bancal franchement d'ailleurs).

On vit des soirées ou des WE avec sa relation secondaire, mais est-il prévu d'assumer le quotidien aussi, et de s'engager dans les projets de vie (construction d'une vie, éducation des enfants, projections financières...) Et avec quel niveau de partage alors...

Je trouverait cela faux de passer uniquement de très bon moments, toujours positifs, mais ne jamais partager les moments plus difficile...(je fais un aparté sur les sites de rencontres: c'est formidable car tout le monde adore aller en soirée, au ciné, sortir, faire des randos. Personne ne mets "j'adore faire ma déclaration, réparer mon évier boucher, tondre ma pelouse, ou bien gérer la fatigue et les interactions entre les enfants ;-D )

J'ai l'impression de nombre de relation PolyA sont comme cela?

Alors qu'en pensez vous, comment concrètement vivez vous vos relations poly ?

Bonjour @Loic74,

Je trouve ce questionnement intéressant mais je vois dans la critique qui en résulte une perception monogame des relations.

Pourquoi s'impliquer dans une relation devrait être forcément assumer le quotidien et s'engager dans les projets de vie ?

Et que signifie assumer le quotidien ? Est-ce que ça se résume à la logistique ? Faire les courses, payer les factures, le ménage, etc. ?

Je connais des personnes qui sont monogames, en couple, et font le choix de vivre seules. Dans ce cas, elle n'assument pas le quotidien de l'autre. Chacun fait ses courses, paie ses facture et fait son ménage. Cela ne signifie pas pour autant que c'est une sous-relation. C'est un choix de vie comme un autre.

Pourquoi faudrait-il des projets de vie en commun pour atteindre un grade particulier dans une relation ? Si deux personnes ont tout ce qui leur faut dans leur vie et n'ont pas de projet particulier qui impliquerait nécessairement quelqu'un d'autre, pourquoi faudrait-il absolument s'engager dans les projets de vie pour rendre son couple valable ?

A partir d'un certain âge, beaucoup de personnes ont déjà des enfants. Pour les jeunes générations, avoir des enfants, est de moins en moins un passage obligé et un objectif de vie. Ce changement de paradigme bouscule drastiquement l'organisation des relations.

Rappelons que dans la famille dite "nucléaire", c'est à dire une unité familiale composée d'un couple parental et de leurs enfants biologiques ou adoptés, les enfants sont centraux. Ils justifient à eux seuls l'escalator relationnel monogame : avoir une vie professionnelle, trouver un/une partenaire de vie, s'installer ensemble, mariage, avoir une vie confortable, acheter un logement, un chien, le monospace (rayer les mentions inutiles), dont l'objectif final est d'accueillir des enfants.

Si il n'y a pas de volonté d'élever des enfants ensemble, est-ce que ces "projets de vie" sont nécessaires et est-ce qu'ils ont encore un sens ? Est-ce qu'on doit vraiment partager un lieu de vie ? Est-ce qu'on doit avoir acheter en commun un monospace ?

Or, dans les relations polyamoureuses, il est rare qu'il y ait un projet d'enfant. Si ce n'est pas le cas, tous les "projets de vie" liés à la parentalité n'ont plus de sens. Autrement, les "projets de vie" ressurgissent à cette occasion.

J'avais des discussions avec une monogame qui était très intéressée par mon mode relationnel polyamoureux. Elle en comprenait la plupart des fonctionnements et raisonnements. Par contre, ça faisait un bug dans sa tête sur un point : "Mais comment pouvez-vous construire une relation ?"

Elle était exactement dans cette façon de penser qui est que pour qu'un couple soit valable sur la durée, cela implique d'avoir des projets de vie commun qui construisent la relation, ou en d'autre termes qui lie les deux personnes ensemble. C'est comme si il fallait être ensemble sur un contrat d'assurance pour que le couple ait une valeur particulière.

Le piège de ça, est que lorsqu'on est arrivé au bout de l'escalator, il n'y a plus rien. Quels sont les projets après le travail, la maison, les enfants, etc. ? Si on prend ces projets de vie comme lien et moteur du couple, que se passe-t-il lorsqu'on a rempli les objectifs et que les enfants quittent la maison ? Selon-moi, c'est en partie pour ça que beaucoup de couples monogames se séparent à ce moment là. Ils n'ont pas su réellement construire une relation. Ils n'ont rempli que des objectifs communs dictés par la société.

Si on devait voir la construction d'une relation autrement ? Est-ce que la construction ne doit pas être vue à travers le lien qu'on construit avec l'autre plutôt qu'à travers des considérations logistiques et matérielles ? Est-ce qu'il ne faudrait pas plutôt le voir dans l'implication que l'on a dans la relation ?

J'ai eu de multiples relations en ayant une relation historique et en étant hiérarchique. Pourtant, je m'implique énormément dans mes relations extérieures. C'est variable d'une relation à l'autre, et c'est aussi en fonction de l'autre, mais naturellement je suis comme ça.

J'ai eu des partenaires que l'on peut qualifier de relation secondaire qui s'impliquaient énormément, d'autres moins, d'autres pas du tout. Celles qui s'impliquaient le plus n'étant pas forcément les plus disponibles ou des célibataires sans enfants. Pour moi, c'est à la fois une question de personne et une question de connexion et de partage.

J'ai une amoureuse qui vit loin. Mis à part le fait que l'on ne soit pas physiquement ensemble, on partage tellement de choses, on s'implique tellement dans le quotidien de l'autre, que ça ne fait pas grande différence avec ma relation principale. En ce qui me concerne, je trouve qu'on a construit une très belle relation et je suis très heureux de l'avoir dans ma vie.

J'ai l'impression que l'aspect consommation des relations n'est pas propre au polyamour ou plus généralement aux relations non-monogames. Les monogames passent d'une relation à l'autre avant de trouver la bonne personne et peuvent avoir par moment la même frénésie de rencontre que les non-monogames.

Pour moi, le côté consommation vient à la fois des applications de rencontre qui ont facilité le contact avec de nouveaux partenaires potentiels, et une exigence plus importante de ce qui est attendu dans une relation par rapport à auparavant. Dès qu'une relation est insatisfaisante ou peu satisfaisante, il est aujourd'hui plus facile de chercher mieux alors qu'on avait davantage tendance avant à se contenter de ce qu'on avait même si c'était nul ou toxique.

Selon-moi, si quelqu'un ne s'implique pas avec soi, c'est soit qu'on est pas compatible, soit qu'on ne donne pas envie à l'autre de s'impliquer ou qu'on ne lui donne pas cette possibilité.

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Discussion : Aller vers le polyamour ?

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Topper

le dimanche 15 juin 2025 à 17h26

La non-monogamie et le polyamour peuvent vous donner une autre vision du couple et plus globalement des relations.

Dans la monogamie, il y a une vision très binaire des relations, avec d'un côté les relations amoureuses et de l'autre les relations amicales. Ce qui différencie l'une de l'autre et que dans l'une, il y a nécessairement des sentiments amoureux et de la sexualité, et pas dans l'autre.

Cette façon de considérer les relations cause des problèmes notamment induits par l'idée que toute la sexualité avec une autre personne repose sur le ou la conjointe. Cela engendre beaucoup de pression sur l'autre et de dépendance, et on peut facilement en imaginer les conséquences négatives.

Avec la non-monogamie, on s'aperçoit que l'on peut vivre des relations beaucoup plus fluides, avec ou sans sentiments amoureux, avec ou sans sexualité, ou que celle-ci soit limitée ou très spécifique.

Comme le fait de se mettre en relation n'implique pas que la personne coche tous nos critères, tous nos besoins et toutes nos envies, on peut vivre une connexion libérée de tous ces enjeux.

Pour le couple historique, cela peut retirer beaucoup de pression sur les attentes de l'autre partenaire. Il n'est plus nécessaire de combler absolument tous les besoins en raison de caractères exclusif de la relation.

Sache que l'arrivée dans le polyamour est le plus souvent due à une relation naissante (voire coexistante) qui provoque un changement de mode relationnel. Autant dire que ça part déjà avec une situation très compliquée qui ne facilite pas la transition.

Dans votre cas, vous partez sur de meilleurs bases. Cela a été plus ou moins suggéré par ton épouse. Dans ton récit, elle ne parle que de sexe à l'extérieur. A voir si il est envisageable qu'il y ait de l'amour ou de l'affection sans que ça remette quoi que ce soit en cause.

Prenez le temps de réfléchir à comment vous souhaitez que ça se passe au niveau de l'organisation. Ne cherchez pas à créer des contraintes qui sont intenables sur la durée. Par contre, si vous en avez besoin, vous pouvez vous fixer un plan progressif avec des étapes, puis décider quand vous pouvez passer à la suivante.

Faites un point régulier sur ce que vous ressentez, comment vous vous sentez dans le couple, vos angoisses, vos envies et besoin.

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Discussion : Politiser la non-monogamie

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Topper

le samedi 14 juin 2025 à 19h06

Par exemple, en cas d'accident et/ou d'hospitalisation, qu'un-e partenaire soit exclu-e des informations ou des visites ne me paraît pas être un sujet minime.

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Discussion : Aller vers le polyamour ?

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Topper

le samedi 14 juin 2025 à 14h32

Bonjour @Ipseite,

Passer à un mode relationnel non-monogame te donnerait effectivement une liberté sexuelle. La fin de l'exclusivité sexuelle te permettrait de partager de la sexualité avec quelqu'un d'autre et également d'explorer de nouvelles choses dans ce domaine.

Par contre, partager du sexe avec Marie, Cécile ou Sarah, ça ne remplacera pas l'absence de sexe avec ton épouse. Il faut être conscient que tu continuera de ressentir une frustration par rapport à ça si la situation n'évolue pas dans ton couple.

En d'autres termes, le polyamour ne règlera pas les problèmes dans ton couple. Ce que ça peut faire, c'est te permettre de vivre ce dont tu as envie sans contraintes liées à la monogamie.

Dans ton cas, aller vers le polyamour est peut-être à l'origine un choix par dépit. Toutefois, dans la pratique, tu peux y trouver une richesse insoupçonnée et t'épanouir à travers les différentes relations que tu pourras expérimenter.

Pour ce qui est des rencontres, il y a les sites Polyrencontres et Vennvibe qui sont spécialisés pour les polyamoureux. Il y a également OKCupid qui a depuis longtemps attiré de nombreuses personnes non-monogames et polyamoureuses.

Pour éviter les personnes infidèles, il faut proscrire les services de rencontre généralistes (Tinder, Hinge, etc.). Quant aux personnes libertines, elles peuvent être sur ceux là ou des services spécialisés (Wyylde, Libertic, etc.).

Les évènements comme les cafés polys permettent aussi de se créer un réseau de gens dans la même situation.

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Discussion : Politiser la non-monogamie

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Topper

le vendredi 13 juin 2025 à 08h53

Bonjour @RedRackham,

Je pense que les relations multiples ou polyamoureuses justifient un engagement politique. C'est déjà un débat qui revient cycliquement, notamment à la période de la marche des fiertés : faut-il inclure ou non le polyamour dans les LGBTQIA+ ?

On peut alors constater que le débat est loin d'être serein et qu'il y a beaucoup d'aprioris et d'hostilité dans la communauté existante. Celleux qui sont contre sont plus virulents que les autres alors le débat est abandonné jusqu'à la fois suivante.

En France, c'est discuté comme si, nous français, nous allions décider mais je ne doute pas que si l'inclusion finit par arriver, elle nous viendra des USA ou du canada.

Dans ce débat, on parle uniquement de polyamour. Je n'ai pas travaillé le sujet, mais il y a probablement une raison. J'ai d'ailleurs réduit mon début de réponse aux relations multiples et polyamoureuses.

Selon-moi, la non-monogamie est un concept trop vague et englobant. C'est même régulièrement vécu par des personnes monogames à certaines périodes de leur vie sans qu'ils en prennent conscience. Ils se disent monogames mais il ne se sont simplement pas "posés". Pourtant, ils peuvent cumuler plusieurs relations et ont un fonctionnement non-monogame des relations même si c'est temporaire.

Dans la société, la non-monogamie est quelque chose de relativement admis tant que c'est passager. Je ne connais pas de problématiques liées à ce contexte qui mérite qu'on s'y attarde.

Par contre, dès lors qu'il s'agit d'un mode de vie assumé sur la durée comme le polyamour, viennent avec le temps des questions de partage de logements, d'enfants, d'héritage, de solidarité.

Là, il y a du travail législatif à faire. Pas forcément énorme, mais la difficulté est ailleurs. Quand on a vu la réaction au mariage de même sexe, autant dire que l'union à plusieurs est un cran au-dessus en ce qui concerne la remise en cause des traditions. Ça demanderait de se fédérer et pas qu'un peu.

Or, nous ne sommes pas dans un clivage gauche/droite aussi simple que pour d'autres causes. Il y a de l'hostilité autant à gauche qu'à droite et il y a autant des polyamoureux à gauche qu'à droite dans des couches sociales qui ne se côtoient pas.

Faire se comprendre et travailler ensemble des personnes qui sont de classes sociales différentes, n'ont absolument pas les mêmes difficultés, la même culture militante et les mêmes enjeux me paraît être un frein de taille.

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Discussion : Débuter en polyamour par une rencontre spéciale ?

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Topper

le jeudi 12 juin 2025 à 11h18

M31
Même en étant maman ?
Mon conjoint me dit qu'il connaît pas de mec dans son entourage qui refusent catégoriquement une femme avec enfant, un ami m'as dit la meme chose aussi. Mais je sais pas, une femme avec enfant et en couple en plus je me dis que c'est compliqué

Tu as peut-être ici un raisonnement monogame.

Dans le contexte d'un couple ouvert, tu ne vas pas proposer une implication, un engagement et du temps semblable à ce que tu pourrais offrir si tu étais célibataire, sans enfant et à la recherche d'un partenaire de vie.

Si un homme recherche une femme pour se mettre en couple, tu ne vas effectivement pas lui convenir. Ce n'est pas grave car vous auriez des attentes totalement incompatibles.

A côté de ça, il y a de nombreux hommes qui ne cherchent pas à se mettre en couple monogame pour le moment, ou qui sont ouverts à d'autres types de relations. Il y en a aussi un paquet qui sont en couple monogame et qui cherchent des relations extra-conjugales et sans engagement. Si ça ne correspond pas à ton éthique relationnelle, tu auras beaucoup de tri à faire.

Quoi qu'il en soit, pour quantité d'hommes, que tu sois en couple avec enfant n'a strictement aucune importance. Vous allez rapidement vous rendre compte que tu vas crouler sous les demandes, tandis que lui, selon son aisance, aura des contacts ponctuels et difficiles à concrétiser en rencontres.

Là où le fait d'être en couple avec un enfant peut poser problème, c'est si la relation s'inscrit dans la durée et que le partenaire en question souhaite d'avantage de disponibilité de ta part.

C'est une problématique du polyamour. Autant il est admis que l'amour ne se divise pas quand on a plusieurs amoureux, autant le temps ne peut pas se multiplier. Il faut forcément le partager et les attentes de chacun peuvent être difficiles à concilier.

Soyez l'un et l'autre aussi clairs que possible sur votre situation de couple, vos disponibilités et ce que vous pouvez proposer comme type de relation. Vos partenaires potentiels pourront faire leur choix de relationner en connaissance de cause. Si ça ne leur convient pas, n'insistez pas et passer à quelqu'un d'autre. Vous vous épargnerez bien des soucis.

Malheureusement, il arrive bien souvent que les gens soient pleinement d'accord au début, et puis avec le temps les contraintes deviennent insupportable alors que la situation n'a absolument pas changé par rapport au début de la relation.

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Discussion : Débuter en polyamour par une rencontre spéciale ?

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Topper

le mercredi 11 juin 2025 à 11h26

Bonjour @M31,

Il y a déjà plein de bons conseils dans les messages qui précèdent.

Je pense que cet amour de jeunesse a, comme tu dis, quelque chose d'idyllique. Je rajouterais qu'avec les occasions manquées dans le passé, cela prend une tournure particulièrement romantique et idéalisée. Il faut faire attention avec nos représentations culturelles qui nous amènent à donner une valeur particulière à certaines situations.

Attention également à l'aspect caché et la culpabilité qui rend les sentiments plus intenses.

Alors que tu es dans un contexte où tu ressens des manques, des pertes de repères (d'objectifs ? de sens ?), voilà qu'un amour avorté, puis plusieurs fois manqué, refait surface. Un tel évènement, précisément à ce moment là, peut te donner l'impression d'un alignement de planètes. C'est stimulant, fait fantasmer, et procure des sentiment intenses. En voulant vivre ça pleinement, cela concorde avec le besoin de te prioriser suite à deux années où ta vie a tournée essentiellement autour de ton enfant.

Cette envie de te mettre au premier plan est tout à fait naturelle. Ce n'est pas là dessus que je souhaite porter ton attention. Par contre, tu dis ceci :

M31
C'est bien la première fois qu'un homme me chamboule autant. Il y a déjà eu des discussions avec d'autres, mais c'était plus de l'amusement, là j'ai l'impression que c'est différent.

Demande-toi si ça te semble différent en raison de la personne (que tu connaissais pourtant avant), ou si tu es autant chamboulée en raison du contexte de vie dans lequel tu te trouves ? Est-ce que tu ne construis pas une histoire faussée par ton état émotionnel actuel ?

Peut-être que cet homme est un réceptacle de tes envies que tu projettes sur lui parce que le hasard a fait qu'il a recroisé ta route à ce moment là ?

Ce serait intéressant pour toi que tu fasses le tri dans tous ça pour faire les bons choix. Essaie de prendre du recul et penser "outside the box". Est-ce que tu as envie d'ouvrir ton couple pour toi ou pour donner une chance à cet amour de jeunesse ? Si il n'était pas dans l'équation, est-ce que tu aurais autant envie de changer de mode relationnel ? Qu'est-ce qui te plait vraiment chez cet homme indépendamment de ce qu'il te fait ressentir ?

Il faudrait que tu arrives à déterminer si tu as vraiment envie de polyamour, c'est à dire avoir plusieurs amoureux qui ont potentiellement aussi plusieurs relations, et auquel cas, cet amour de jeunesse est un déclencheur.

Ou alors, si tu as juste envie d'explorer cette relation potentielle et avoir le sentiment de vivre un truc fort pour toi, et auquel cas, cet amour de jeunesse est un objectif.

L'envie qu'il y a derrière est très importante. La première revient à changer la façon dont tu penses ton couple, remettre en question la monogamie, déconstruire tout ça, énormément travailler là-dessus.

La seconde, c'est simplement désirer quelqu'un et utiliser le polyamour comme quelque chose d'arrangeant permettant de se soustraire des contraintes de la monogamie. La personne reste alors généralement profondément monogame car ça n'a jamais été une aspiration de faire le travail de déconstruction nécessaire, mais simplement de vouloir concrétiser une relation. Dans la pratique, cela provoque des relations dysfonctionnelles car il y a une confrontation importante entre des mécanismes monogames et des situations complexes et incompatibles avec un raisonnement monogame.

M31
Pour finir, je me sens mal vis-à-vis de mon fils peut-être parce que j'ai peur qu'il puisse mal vivre cette situation si ça arrive, vu qu'on nous a mit en tête la norme d'êtreen couple, d'aimer qu'une seule personne etc... Même si, en soit, il n'est pas obligé de savoir vu qu'il est tout petit. Mais à côté je me dis que si nous sommes en accord avec ça, pour lui ça devrait le faire.

Si vous ouvrez votre couple, vous n'avez rien à dire. "Maman va voir un ami. Papa va voir une amie." Cela ne regarde que vous dans un premier temps. Laissez passer du temps, jusqu'à ce que la situation se stabilise. Si à un moment donné, vous avez des relations suivies, vous n'avez aucune envie de revenir en arrière, vous avez la conviction que votre vie est désormais le polyamour, alors il sera temps de l'évoquer avec votre enfant.

Les enfants comprennent très bien que l'on peut avoir plusieurs amoureux-ses. Ils vivent ça à l'école alors ça ne leur pose aucun problème. Ils préfèrent, et c'est plus sain, que les choses soient claires car ils sentent quand il y a des choses cachées.

Il n'y a pas besoin de faire de "coming-out" qui donne un sentiment de gravité. Il suffit le plus souvent de répondre aux questions des enfants comme elles viennent sans en dire plus que ce qu'ils veulent entendre.

Je conseillerais néanmoins d'évoquer le sujet avant l'adolescence car c'est un âge où le poids des normes est fort et le besoin de conformité et de stabilité est important. Selon-moi, ce n'est pas la période idéale pour révéler ça.

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Discussion : Entrée en polyamour trop rapide ?

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Topper

le vendredi 06 juin 2025 à 10h49

Bonjour @Damon60,

Dire que ce ne sont pas des choix mais que c'est plus fort qu'elle, c'est une façon de se déresponsabiliser de ses actes. Tout le monde a des envies et des pulsions. On fait le choix d'y céder ou non.

Il y a plusieurs choses qui ne vont pas dans ton récit.

Déjà, elle t'annonce que quelqu'un lui fait des avances et qu'elle désire explorer cela. Elle t'informe avant qu'il ne se passe quoi que ce soit. Vous avez un contrat moral entre vous. En t'expliquant la situation, elle aborde son envie de faire évoluer ce contrat. Tu n'as de raison de te sentir trahi à ce stade là. Ce sentiment que tu as est quelque chose que tu peux réfléchir.

Tu n'es pas d'accord. Tu ne souhaites pas faire évoluer le contrat. Elle dit accepter alors que dans les faits, elle passe outre. Ce n'est pas correct. Dans ce cas, il y a une rupture de confiance.

En agissant ainsi, le contrat moral qu'il y a entre vous n'a plus aucune valeur. C'est grave, car cela signifie que tu n'as plus de certitude sur ce qui est respecté ou non. Qu'il soit là ou non, ça ne cadre plus votre relation. C'est quelque chose qu'elle doit comprendre.

Après avoir annoncé qu'elle a couché avec cette autre personne, tu lui dis que tu aurais préféré ne pas savoir. En disant ça, tu l'invites d'une certaine façon à cacher ses agissements. Je ne trouve pas ça judicieux.

Donc depuis 4 ans, elle continue de voir cette personne, elle t'en parle, et rien ne change. Elle ne demande pas à revoir votre contrat, mais pourquoi devrait-elle faire ça ? Le contrat d'origine n'a plus lieu d'être puisqu'elle a clairement une relation sans que ça remette la vôtre en question. En acceptant la situation, cela implique que le contrat a évolué.

Dans l'état actuel des choses, forcer ta partenaire à faire un choix, en gros "elle ou moi" ne me parait pas être la façon de faire la plus pertinente.

Je ne pense pas que vous devez être dans un rapport de force ou chacun doit tordre le bras à l'autre pour obtenir ce qu'il souhaite.

Aujourd'hui, vous avez des envies qui ne sont pas compatibles. Elle a clairement envie d'avoir une certaine liberté concernant ses relations sexuelles/amoureuses. Qu'elle gère ou non correctement les choses, c'est un autre sujet. Tu dois d'abord déterminer si tu es à l'aise avec cette idée et si philosophiquement la relation libre et/ou le polyamour sont des concepts qui te plaisent. Si ce n'est pas le cas, il est inutile d'aller plus loin.

Sinon, exprimez vos envies et vos attentes relationnelles pour que vous puissiez intégrer ce mode relationnel dans de bonnes conditions. Ne partez pas dans le piège des règles pour contraindre la liberté de l'autre. Concentrez-vous sur vous et ce que vous attendez de l'autre.

Par exemple, parlez du niveau d'information que vous attendez concernant les autres relations, du soin apporté aux émotions de l'autre, du temps passé ensemble, de ce qui vous tiens à coeur, de vos craintes, de vos insécurités, de comment vous avez besoin de vous sentir aimé/désiré/rassuré, de ce qui est important pour vous dans votre relation, de comment vous voulez voir évoluer votre relation, etc.

Communiquez en toute transparence, même si ça peut être douloureux. La confiance a été rompue. Pour la reconstruire, il ne doit pas y avoir de mensonges, non-dits, ou sujets tabous.

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Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour

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Topper

le mercredi 04 juin 2025 à 12h59

Sobbru
Merci pour ce message. Je me retrouve totalement dans ce que tu écris. Néanmoins est-il possible de créer quelque chose d'unique quand toute la libido et esprit sexuel de sa femme est tourné vers la relation extérieure ?

La libido est une chose, le désir pour une personne en est une autre.

Une relation peut alimenter la libido, et d'autres relations peuvent profiter de celle-ci. Par contre ça ne crée pas du désir indifféremment pour tous les partenaires.

Selon-moi, si toute l'attention et le désir sexuel est tourné vers la relation extérieure, il n'est pas possible d'alimenter une sexualité seul dans le couple. Les deux doivent en avoir envie et agir pour entretenir et stimuler le désir.

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Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour

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Topper

le vendredi 23 mai 2025 à 08h29

Slump94
Pour l'instant je ne me sens pas prêt à aller voir ailleurs car je l'assimilerai à une revanche, ou vengeance et je ne suis pas dans cet esprit. Mais je lui dirai pourquoi pas si l'occasion venait à se présenter. Donc le sujet des fréquences de nos activités sexuelles seront au sujet.


C'est bien de ne pas te précipiter si tu ne te sens pas prêt, et surtout si ça n'a pas été longuement discuté avec ta femme, ne serait-ce que par égard pour les futures personnes impliquées.

Je comprends que tu puisses avoir un sentiment de culpabilité. C'est commun pour les personnes qui initient l'ouverture du couple ou en profitent en premier. C'est tout aussi commun pour celles qui suivent.

C'est une pensée avec laquelle il faut composer et qui s'estompe avec le temps.

Pour ce qui concerne une impression de vengeance, c'est toi qui pense ça dans ta tête. Ta femme ne pense probablement pas la même chose et ce qui importe c'est ce qu'elle en penserait. Alors le mieux, c'est d'exposer la situation, ce que ça te fait ressentir et lui demander ce qu'elle en pense.

Tu dis également que tu n'es pas prêt à aller voir ailleurs, donc le sujet de la fréquence des rapports sexuels sera un sujet.

Est-ce que tu trouves que c'est une bonne chose d'exercer plus de pression sexuelle sous prétexte que tu n'es pas prêt à en trouver ailleurs ?

Et même si tu étais prêt, c'est loin d'être aussi simple de trouver une partenaire. Donc la fréquence sera tributaire du sexe que tu peux avoir ailleurs ?

Que penses-tu que pourrait ressentir ta femme si elle constate une baisse de pression pour du sexe avec elle dès lors que tu as d'autres partenaires ?

Slump94Il y a un effort notable ces derniers temps.

J'aimerais plutôt lire qu'il y a une attention particulière ces derniers temps.

Les mots ont leur importance et dire qu'il y a un effort signifie qu'on exerce une force contre une résistance ou un manque d'envie.

Comment tu le perçois exactement ?

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Discussion : Couple socle et jalousie

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Topper

le samedi 17 mai 2025 à 10h49

Dis-toi que ton partenaire est dans une situation délicate.

Pour avoir été dans cette position, c'est extrêmement inconfortable et insatisfaisant. Il doit ménager le chèvre et le chou.

Tu ne dois pas avoir de doute sur son envie d'être libre de passer du temps avec toi comme il le souhaite. Le problème n'est pas lié à toi. C'est entre lui et sa compagne.

Si ton partenaire se conforme aux limites qu'elle fixe, ce n'est pas par envie, mais pour continuer à vivre le plus sereinement possible votre histoire. Il sait très bien que si il ne le fait pas, l'impact sur vous pourrait être bien plus dramatique.

La patience est de mise te concernant. Il faudra par contre que après une période d'apaisement, ton partenaire travaille avec sa conjointe pour comprendre les raisons de cette jalousie et la dissiper, et fasse en sorte que ce soit moins contrôlant et plus équilibré entre eux.

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