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Discussion : Accepter le trouple par amour ?
Topper
le vendredi 15 septembre 2023 à 20h11
@Yennefer Le sujet n'est pas d'équilibrer numériquement les relations extérieures, mais de profiter toi aussi de la non-exclusivité. Il y a plein de mécanismes de pensée qui sont difficiles à appréhender lorsqu'on ne vit pas concrètement plusieurs relations, et qui sont pourtant très aidants pour passer des moments difficiles. Cela aide notamment à prendre du recul sur ses émotions et relativiser certaines situations que l'on peut vivre aussi de son côté.
Autre intérêt, cela permet d'avoir une partie de positif pour toi. Si le polyamour n'est pour toi que de l'acceptation et gérer ta jalousie et ta possessivité, ça risque d'être très éprouvant pour toi. Alterner avec des moments où tu es centrée sur toi, sur tes rencontres, sur la découverte de nouvelles personnes, cela permet d'y trouver ton intérêt et aussi de réduire ta dépendance affective.
Il faut penser au fait que lorsque ton conjoint souhaitera des moments d'intimité à deux avec cette autre femme, tu te retrouveras seule avec tes pensées. Il est largement préférable d'utiliser ces moments pour profiter de ta liberté ou te projeter dans de jolies et excitantes histoires, plutôt que de se focaliser sur ce qu'ils font et nourrir des angoisses.
Discussion : Accepter le trouple par amour ?
Topper
le jeudi 14 septembre 2023 à 10h23
Bonjour @Yennefer, tu as effectivement beaucoup de pression sur les épaules car tu es face à une situation existante et tu dois faire un choix qui va impacter radicalement ta relation avec ton conjoint.
C'est courant que des personnes en couple monogame tombent amoureuses d'une autre personne. C'est pas compatible avec le contrat moral implicite de la monogamie, alors certaines vont le vivre de manière platonique, intérioriser ce sentiment et passer à autre chose progressivement. Parfois, le temps qui passe permet aussi d'atténuer l'idéalisation de la personne. D'autres vont tromper leur partenaire.
Il y a deux solutions :
- se séparer,
- ou changer de mode relationnel pour quelque chose de plus permissif que la monogamie. Le polyamour en fait partie mais il y a d'autres modes relationnels non-monogames (couple libre, libertinage, etc.).
La question la plus importante est : qu'est-ce que je veux pour moi ?
Pour bien répondre à cette question, tu dois t'extraire de la situation avec ton conjoint, ses sentiments, son envie de trouple. Tu dois te concentrer sur tes envies, tes convictions, et aborder le polyamour selon ton point de vue et non comme un moyen de satisfaire ton conjoint.
Si tu souhaites passer de la monogamie au polyamour, tu dois adhérer à ce qu'est ce mode relationnel. Cela ne signifie pas que tu dois obligatoirement avoir plusieurs relations amoureuses de ton côté. Tu peux être ce qu'on appelle "poly-acceptante". Mais pour cela, tu dois au minimum être en accord avec cette manière de vivre les relations, notamment ne pas être exclusive sexuellement et sentimentalement.
Tu dois aussi te demander ce que peut t'apporter ce mode relationnel à titre personnel. Est-ce que tu as envie de faire d'autres rencontres de ton côté ? Vivre des expériences sexuelles et/ou sentimentale en dehors de ton couple ? Est-ce que c'est quelque chose qui te rend curieuse, te fait envie, te stimule, t'excite ?
Je te propose de te concentrer sur ce que ça peut t'apporter, car la transition entre la monogamie et le polyamour ne se fera probablement pas sans difficultés et sans douleurs. Tu souhaites déconstruire le modèle relationnel monogame et c'est une bonne chose mais ça va te prendre du temps, beaucoup de temps. C'est assez impressionnant le nombre de mécanismes que l'on peut avoir et qui viennent de là (jalousie, possessivité, compétition, sacralisation du domicile et du lit conjugal, actes symboliques et romantiques).
Analyser et remettre en question le moindre de tes ressentis, c'est un travail qui peut être éprouvant et fastidieux. Si tu t'engages là dedans et que tu ne peux pas te reposer sur ce que ça peut t'apporter, cela risque d'être très compliqué. L'abnégation a ses limites.
Je te propose également de te concentrer sur ce que ça peut t'apporter, car ça te permet de déterminer ce que toi tu veux. Sortir du modèle monogame est l'opportunité de poser carte sur table et de dire à l'autre ce qu'on souhaite et trouver un modèle qui convient à chacun. Je ne parle pas de trouver un compromis où personne ne sera pleinement satisfait, mais un cadre qui convient réellement à tous les deux.
Il voudrait avoir la liberté de vivre pleinement son amour avec elle. Ok, est-ce que toi tu veux faire la même chose de ton côté ? Parce que c'est une chose de demander de la liberté au nom de l'amour, ça en est une autre de l'octroyer à l'autre.
J'en viens au trouple. Selon-moi, c'est la pire configuration possible de non-monogamie. C'est généralement une solution qui vient en tête des personnes qui veulent sortir du modèle monogame sans en sortir vraiment. La plupart du temps, seule une personne profite réellement de cette configuration. Il est rare que les sentiments amoureux concernent les trois personnes pour les deux autres. Cela a son importance car partager son quotidien avec quelqu'un avec qui on ne partage aucun lien, ça ne rend pas le choses faciles à vivre. Egalement, le troupe demeure fermé et personne est libre d'avoir d'autres relations en dehors du trouple de la même manière que l'on est exclusif dans un couple monogame. En d'autres termes, cela permet à ton conjoint d'avoir plusieurs partenaires, en ayant le confort sécuritaire du couple monogame qui ne le confronte pas à ses propres insécurités potentielles. Pour lui, c'est tout bénef.
En outre, le trouple est le plus souvent trois personnes impliquées au quotidien avec un couple historique et une nouvelle personne qui se rajoute. Ce n'est jamais équilibré et il y a des difficultés supplémentaires à d'autres situations polyamoureuses. La nouvelle personne peut avoir beaucoup de mal à s'intégrer dans le couple originel, se faire aux habitudes de vies, à la cohabitation dans un lieu qui n'a pas été choisi. L'autre personne peut très mal vivre la promiscuité et être confrontée en permanence à la passion amoureuse des deux autres partenaires. L'arrivée de l'autre personne peut être vécue aussi comme une intrusion dans l'intimité et le domicile. Cela peut devenir rapidement étouffant et insupportable. L'impossibilité d'avoir un endroit où on ne peut pas se ressourcer peut-être extrêmement difficile à vivre.
Il y a aussi cette difficulté à se retrouver à deux, car tout est partagé et même les conflits. A ce sujet, le trouple rajoute cette difficulté d'être impair. Ainsi, dans chaque conflit (et lorsqu'on partage un lieu de vie et un partenaire au quotidien ça peut être régulier), cela se termine à une personne qui se range à l'avis de l'un ou l'autre. Lorsqu'une personne a trop souvent l'impression d'être contre les deux autres, ça ne se termine jamais bien. Il peut y avoir rapidement un sentiment de ne pas être écoutée, de ne pas être prise en compte, de persécution, de malveillance, d'injustice.
La transition de la monogamie au polyamour est déjà quelque chose de difficile. Il serait plus sage d'opter pour une configuration moins complexe à gérer que le trouple.
Discussion : Interactions entre métamours
Topper
le mercredi 13 septembre 2023 à 14h42
Caoline
Au nom du respect de moi même. Je sais que ça me fait souffrir, que ça crée questionnements et insécurités donc ils font ce qu'ils veulent mais si ils choisissent d'avoir une relation avec quelqu'un qui refuse d'échanger avec moi ils savent que ça me ferait souffrir et qu'il est probable que je mette fin à notre relation car je n'ai pas envie d'avoir une relation avec quelqu'un qui ne me respecte pas.
Si une métamour veut elle-même se protéger d'une souffrance potentielle en décidant de ne pas avoir de contact avec toi, pourquoi ce serait automatiquement pour toi une preuve d'irrespect ?
Discussion : Le/la mono polycompatible
Topper
le mercredi 13 septembre 2023 à 10h26
artichaut
Finalement le "poly-saturé" (ou mono-saturé) ne serait rien d'autre qu'une personne heureuse dans ses relations.
Ben non. La poly-saturation ne vient pas d'une personne heureuse dans ses relations.
Tu peux être heureux avec une relation, aimer cette personne pleinement, et quand même avoir envie de vivre d'autres histoires. Sinon, ça veut dire quoi ? Que dès qu'on est en couple heureux, on fait le vide autour de soi ? On n'entretient plus de relations familiales ou amicales parce que notre partenaire de vie nous suffit ?
On ne désire pas développer d'autres relations parce qu'on est malheureux dans notre ou nos relations existantes, mais parce qu'on peut le faire. Car on sait que chaque personne, chaque relation, aura ses spécificités, une richesse différente.
Et on peut le faire, jusqu'à une limite de temps et d'énergie disponible à consacrer à ces relations.
Le temps et l'énergie disponible n'a rien à voir avec le niveau de bonheur dans ses relations. Elle est en corrélation avec :
- nos propres activités personnelles,
- notre activité professionnelle,
- notre vie familiale,
- la disponibilité de sa ou ses relations,
- de la teneur des relations notamment vis-à-vis de l'implication au quotidien,
- des besoins de ces relations en terme de contact, de partage, de soutien, d'écoute, d'aide,
- des difficultés et conflictualités dans certaines relations.
J'insiste sur ce dernier point car cela peut radicalement affecter le seul de poly-saturation. On peut avoir 5 relations fluides et sereines et ne pas se sentir poly-saturé. A une autre période, on peut avoir 2 relations, dont une qui occupe un temps et une énergie considérable parce qu'elle demande une gestion très chronophage (jalousies, insécurités, dépendance affective, incompréhensions, mauvaise communication, etc.) et nous rendre complètement poly-saturé. Dans ce cas, ce n'est pas parce qu'on nage dans le bonheur.
Discussion : Pourquoi la société voit elle le corps du partenaire comme une propriété?
Topper
le mardi 12 septembre 2023 à 13h12
Ayna
Récemment le deuxième amant, qui depuis le début sait que je vis avec qqn, me voit avec le troisième (il était pourtant prévenu) et c’est l’effondrement. Je ne comprends pas : il n’a jamais été heurté par la présence du premier???? Ah mais il était là AVANT (donc lui c’est ok car premier arrivé….).
Est-ce que ça ne vient pas simplement du fait que les relations existantes déterminent une certaine disponibilité et qu'une nouvelle relation vient rompre l'équilibre qui s'est mis en place ? Et c'est sans parler de la NRE qui chez certaines personnes modifie énormément l'implication dans les relations précédentes.
Cela n'a pas forcément un rapport avec le fait de posséder l'autre mais plus une question d'insécurité et/ou d'exigence liée à la relation qui se retrouve chamboulée.
Discussion : La liberté est elle faites pour tous ?
Topper
le mardi 12 septembre 2023 à 11h08
Bonjour @Guiwii, je trouve remarquable que tu viennes discuter avec des personnes non-monogames malgré un avis très critique, justement pour mieux comprendre tout ça. C'est une démarche qui n'est pas anodine et me parait primordiale lorsqu'on tente d'aborder le polyamour (ou d'autres modes relationnels non-monogames) qui entrent en confrontation avec la construction monogame. Il y a beaucoup de choses à remettre en question, d'introspection, d'analyse de son rapport aux autres, d'essayer de penser "outside the box".
Même si tu ne dois certainement pas le voir comme ça, il y a une chose que je trouve positive dans ta situation, c'est que dès le début elle a exprimé son envie de relation libre. Tu es déjà très attaché à cette personne, certes. Mais au moins, tu sais à quoi t'en tenir. Ce n'est pas quelque chose qui te tombe dessus après 10 ans de relation, qui chamboule tous tes repères et demande bien souvent une adaptation violente, sous pression et avec du consentement biaisé.
Ici, tu peux faire librement un choix avant de t'engager dans cette histoire :
- soit tu l'aimes dans son entièreté, et donc avec son besoin de non-appartenance qui fait aussi partie de sa personnalité, et tu tentes cette relation.
- soit ce n'est pas le cas, tu te convaincs que cette personne n'est pas faite pour toi et tu passes à autre chose.
Plus jeune, je n'avais pas de jugement particulièrement négatif sur les personnes non-monogames mais c'était clairement pas mon truc. J'adhérais parfaitement bien à la vision du couple monogame avec tout ce que ça implique (posséder l'autre, être possédé par l'autre, sacralisation de la relation et du sexe, romantisme exacerbé, exclusivité comme temple du couple, et l'escalator relationnel typique qui va avec).
Et puis par l'expérience et l'observation ma vision du couple a changé. La première entaille dans ce tableau parfait du couple est la réalisation que près de la moitié des personnes en couple monogame se trompent. J'ai moi-même été trompé deux fois (à ma connaissance).
La dernière étude sur le sujet de 2019, affichait un homme infidèle sur deux et une femme infidèle sur trois et sachant que sur les dernières décennies les femmes rattrapaient les hommes à ce niveau là. Notons aussi que ce qui est considéré comme une infidélité est très variable d'une personne à l'autre.
Tout ça pour dire que c'est très courant et l'image de la monogamie en prend un sacré coup.
Alors oui, ça signifie aussi que des gens ne se trompent pas, mais est-ce qu'ils sont vraiment heureux ? Combien de temps durent les couples en moyenne ? Alors peut-être que les gens n'ont pas plusieurs amours simultanés, mais ils ont au moins plusieurs amours successifs. Et certains passent ainsi d'une relation à l'autre parce que ce n'est pas concevable autrement dans un contexte monogame.
Et puis les couples de longue date qui ne se regardent plus, qui n'ont rien à se dire au restaurant, qui n'ont plus d'intimité, qui dépriment dans leur coin, qui deviennent des colocataires et en viennent à ignorer de plus en plus ce qui anime leur partenaire, ou alors sont en conflit continuel avec des années de frustration prête à exploser. Ce n'est pas non plus très reluisant.
Ce n'est pas pour faire une échelle de valeur entre la monogamie et la non-monogamie selon laquelle les relations multiples seraient forcément meilleures, mais c'est au contraire pour relativiser le fait que la monogamie serait formidable et le seul mode relationnel valable.
Lorsqu'on a ouvert notre couple, j'étais moi-même possessif et jaloux (comme quoi c'est pas forcément bloquant) et je détestais ce côté là de moi. Je n'aimais pas ce que ça me faisait ressentir mais aussi le contrôle que je voulais appliquer sur l'autre. J'ai dû bosser là dessus et c'était pas évident à gérer. Au fil du temps on s'habitue à ces émotions, on travaille sur ses insécurités, on pense les choses autrement.
J'ai notamment réalisé que l'amour de quelqu'un était bien plus certain lorsqu'on le laissait libre. Si une personne est libre de relationner avec qui elle veut, de tomber amoureuse, d'être intime, de vivre des choses fortes, et malgré ça revient toujours vers toi, c'est la meilleure preuve de ses sentiments pour toi.
Forcer l'autre à être exclusif par un contrat social c'est juste l'assurance que la personne accepte ce contrat à un moment donné. Même si l'intérêt s'en va, même si les sentiments s'estompent, même si la passion disparait, elle restera. Ce sera peut être par confort, par habitude, par peur du célibat. Je connais tellement de personnes dans ce genre de situation et extrêmement malheureux. On peut passer des années ou sa vie à être ignorant de ce que ressent vraiment l'autre.
Et puis je n'ai jamais vu la monogamie protéger de quoi que ce soit. Si quelqu'un veut sa liberté, il partira. Et là où il serait resté en couple si la relation libre était une option, la monogamie fait que la rupture est la possibilité.
Discussion : Polyamour, pas pour les "pauvres" ? Le polyamour serait-il réservé à la classe moyenne et plus ?
Topper
le lundi 11 septembre 2023 à 20h23
Bonjour Sally,
Je suis d'accord avec ce qui est le point de vue pragmatique de @Hawkeye, néanmoins si on va au-delà de la théorie ce n'est pas si simple.
Les paramètres qui influencent le coût du mode de vie polyamoureux sont nombreux.
Par exemple, cela ne va pas avoir le même coût en vivant en grande ville ou à la campagne. Dans le second cas, cela va occasionner de nombreux déplacements, généralement en voiture, car les personnes partageant ce mode de vie sont rares en zone rurale.
Si l'on a des enfants à garder, et encore plus en étant parent solo, cela peut revenir cher de s'octroyer du temps libre pour faire des rencontres et voir des partenaires.
Si l'on est en couple polyamoureux ou solo-poly, ce n'est pas non plus la même affaire. Partager un logement, des ressources financières, ça offre plus de liberté qu'en devant tout assumer seule.
La situation de vie des partenaires que l'on a, ça change aussi le coût. Si soi-même ou l'autre personne ne peut recevoir, les coûts d'hébergement et de nourriture peuvent sérieusement affecter le rythme des rencontres.
Je vais pas faire une liste interminable mais ça donne déjà une idée d'à quel point le niveau de vie peut affecter la vie polyamoureuse. Cela ne va pas l'empêcher, mais la manière dont ce mode de vie peut être vécu est radicalement différente entre une personne pauvre et très aisée.
L'amour est gratuit, oui, effectivement.
Passer une journée sur la plage, c'est gratuit aussi. Pourtant selon le niveau de vie, une personne pauvre devra se serrer la ceinture pour s'offrir un week-end à la mer dans l'année, tandis qu'une personne riche pourra y aller à loisir.
A partir du moment où on restreint volontairement le rythme des rencontres à cause du coût qu'elles occasionnent, j'estime que l'aspect financier impacte négativement la vie polyamoureuse.
Pour finir, de ce que j'ai pu voir autour de moi, dans différents réseaux, et diverses communautés, il y a une représentation des classes sociales très marquée. La plus importante a un niveau de vie très élevé. La question de l'argent n'est jamais un sujet. Il est assez clair que le niveau économique a une importance flagrante sur la densité des rencontres et la qualité du temps passé avec les partenaires. Sans doute que le temps et l'espace mental disponible pour remettre en question le schéma monogame a une corrélation avec le niveau de vie.
Vient ensuite une classe plutôt très modeste, voire précaire, qui fait ce chemin de déconstruction notamment via réseaux, communautés, associations, syndicalisme, militantisme. Ce sont majoritairement des personnes en zone urbaine et qui vont faire des rencontres et créer des relations dans leur entourage proche.
Quand on observe ces deux groupes très marqués qui partagent le même mode relationnel, la différence de niveau de vie fait que ça ne se mélange pas tellement. Je suis convaincu que l'une des raisons principales vient du train de vie polyamoureux qui n'est pas compatible.
Discussion : Interactions entre métamours
Topper
le vendredi 01 septembre 2023 à 17h13
Bonjour,
J'ai toujours pensé que ça pouvait être source de problème. L'expérience m'a donné raison.
Parfois ça se passe bien. Parfois non. Et quand ça se passe pas bien, c'est dramatique et ça peut tout faire péter.
Selon-moi c'est prendre de gros risques qui ne sont pas forcément nécessaires. Je ne conseille pas, et certainement pas à des personnes novices en polyamour.
Discussion : Ma femme m'aime, ne veut plus de sexe avec moi, mais avec d'autres oui?
Topper
le mardi 29 août 2023 à 13h51
Bonjour @Blopblop,
La sexualité dans un couple ensemble de longue date a tendance à s'éroder irrémédiablement. C'est quelque chose qui est normal mais qui n'a rien d'inéluctable. Il faut entretenir le désir et ça ne peut pas se faire seul. Et si les deux personnes ne sont pas actives en ce sens, il faut au moins qu'il y en ait une active et l'autre réceptive de ces efforts.
Une nouvelle relation apporte une découverte d'une nouvelle personne, d'un nouveau corps, une ouverture vers de nouvelles pratiques, de nouvelles façons d'interagir sexuellement, de la passion.
Tout ça pour dire que tu n'es pas au même moment de ta vie sexuelle avec ta femme qu'elle ne l'est avec cet autre homme. Comparer les deux n'est pas utile et est surtout contre-productif. La question n'est pas là. D'ailleurs, vu comment tu vis les choses, je t'invite à ne pas demander de détails quant à sa vie sexuelle avec cet autre homme. A part te rendre les choses difficiles, cela ne t'apportera rien.
Le problème est entre toi et elle. A toi de communiquer avec elle sur ce sujet et il ne s'agit pas de se contenter de réponses vagues. Oui, il y a probablement des non-dits puisque tu ne comprends pas. Il faut questionner pour éclairer tout ça. Elle n'est pas attirée ? Pourquoi ? Est-ce que quelque chose la dérange chez toi ? Qu'est-ce qui pourrait lui faire envie ? Qu'est-ce qui pourrait raviver votre complicité ? Est-ce qu'elle aurait envie de partager des choses avec toi ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'irréparable pour elle ? Est-ce qu'elle peut avoir une volonté d'améliorer les choses à ce niveau là ou a-t-elle définitivement abandonné ?
Selon-moi des témoignages ne seront pas très aidants. Tu ne peux pas calquer les expériences d'autres personnes pour essayer de régler vos problèmes. Tu es face à une difficulté qui concerne spécifiquement votre rapport l'un à l'autre.
Discussion : Peut-on véritablement déconstruire quand l'élan ne vient pas de nous même ?
Topper
le jeudi 24 août 2023 à 15h54
Bonjour @Lily99,
Je pense que les circonstances ne changent pas grand chose aux capacités de déconstruction. Evidemment, si il s'agit d'un changement de mode relationnel imposé dans un couple historiquement monogame, il peut y avoir une résistance qui complique fortement les choses.
Au-delà ça, que ce soit une démarche volontaire ou circonstancielle, dans les deux cas il demeure une envie d'explorer cette possibilité, et donc de remettre en question la monogamie comme unique mode relationnel valable. Dans les deux cas, on se lance là dedans avec notre construction monogame qu'on a utilisée pour aborder toutes nos relations passées.
Il n'en faut pas plus pour commencer à déconstruire la monogamie. Même si on peut préparer un peu le terrain avec la théorie avant de se lancer, c'est vraiment la pratique qui va jouer. On peut consommer préalablement quantité de contenus sur la non-monogamie et le polyamour, cela ne va pas avoir d'effet sur nos mécanismes et fonctionnement ancrés depuis toujours. On ne se rend même pas compte à quel point cela influence notre perception et nos comportements.
Une fois que c'est concret, là on se rend vraiment compte de notre construction monogame. La confrontation avec les principes de liberté, de non-possession et de non-contrôle de l'autre, est de toute façon nécessaire pour induire des changements en soi. On a beau avoir eu l'impression de se préparer, cela ne change pas grand chose.
Par contre, la capacité à s'adapter, à modifier sa façon de penser, à analyser la monogamie, à faire une introspection sur notre construction et les comportements ou pensées que ça induit chez nous, est très variable d'une personne à l'autre.
Certaines personnes peuvent faire une grosse partie du chemin en quelques mois, tandis que d'autres peuvent mettre plusieurs années, voire ne pas y arriver du tout.
Discussion : Je ne sais pas si je dois tout dire a ma femme.
Topper
le mardi 22 août 2023 à 19h03
Bonjour @Blopblople,
Blopblop
La pire a fait suite au fait que mon métamour avait dit vouloir prendre un peu de distance avec moi (stoper les contacts par message) mais elle est ensuite revenue vers moi.
Petite précision : métamour est le/la partenaire d'un/une partenaire.
Ainsi, l'autre femme est la métamour de ta femme.
Blopblop
Je sais qu'il y a des règles dans les couples ouvert.
Autre précision : ne pas confondre couple ouvert/libre, avec polyamour.
Le polyamour correspond à quelque chose de bien précis avec une éthique relationnelle particulière. Un couple ouvert/libre n'implique pas forcément des relations amoureuses ou suivies et ont des règles spécifiques propres au couple. Un couple ouvert/libre peut être polyamoureux mais ce n'est pas une obligation.
Mentir ou cacher des choses, ça ne correspond pas au polyamour qui est basé la confiance et la transparence. C'est donc évidemment quelque chose à corriger dans un contexte polyamoureux.
Autre problème, ta femme interfère dans tes relations. Tu devrais pouvoir être libre de relationner avec qui tu veux et de la manière que tu veux, tout en respectant les besoins et limites de chacune. Cela implique que ni ta femme, ni ton autre partenaire influe dans ta relation avec l'autre.
Ta femme devrait te faire confiance sur ta manière de gérer tes autres relations et identifier celles qui sont nocives pour toi. Peut-être que tu feras des erreurs, peut-être que tu vas morfler, mais c'est aussi un apprentissage que tu dois faire, et que tu ne feras pas si elle contrôle tes relations.
Même si c'est un réflexe tout à fait naturel, c'est malsain qu'elle projette ses mauvaises expériences et traumas sur tes histoires. Chaque personne est différente, chaque relation a ses spécificités. C'est un point sur lequel elle devrait travailler.
Cela peut être compliqué pour elle ne pas s'investir dans tes relations si tu lui en parles en détail, et en particulier de ce qui ne va pas. Elle peut aussi avoir un réflexe, là aussi très naturel, de protection envers toi. Cela peut être vraiment compliqué surtout si l'on pense que l'autre fonce droit dans le mur.
Dans ce cas, réduisez le niveau de détail lorsque vous parlez de vos relations respectives. Ne donnez pas votre avis si on ne vous le demande pas. Demandez conseil quand vous en avez besoin. Soutenez l'autre et demandez-lui quels sont ses besoins si ça ne va pas dans une de ses relations. La plupart du temps, de l'écoute sans jugement c'est déjà très bien.
Discussion : Une nouvelle qui chamboule
Topper
le dimanche 20 août 2023 à 16h44
Cysseal
Mon ami a simplement répondu : « eh bien, ce sera simplement une accélération de ce qui nous pend au nez et qui nous aurait séparés dans quelques mois, années, … et ça serait encore pire ; parce qu’on pourrait avoir des regrets d’avoir laissé la chose en suspens »
Oui c'est vrai. D'ailleurs lorsque j'étais en difficulté avec la jalousie, c'est le genre de chose que je me disais. "Si ça se termine mal et qu'elle me quitte, c'est que ce serait arrivé tôt ou tard et finalement mieux vaut tôt que tard."
Une chose que l'on découvre aussi, c'est que lorsqu'on relationne avec de nouvelles personnes on peut avoir tendance à embellir notre perception car nous ne les connaissons peu, nous partageons pas de vie commune, pas de quotidien, de gestion de galères, etc.
Forcément, les relations extérieures paraissent beaucoup plus satisfaisantes et légères. La comparaison peut alors être cruelle. Il ne faut pas être dupe que ce n'est qu'une illusion. Avec le temps et l'expérience, on découvre que chacun à des qualités mais aussi des défauts. Il n'y a pas untel est mieux que machin. Ce n'est pas aussi simple.
Discussion : [Le site] Petite mise à jour du design
Discussion : Une nouvelle qui chamboule
Topper
le lundi 14 août 2023 à 09h28
Bonjour @Cysseal, tu as beaucoup d'interrogations et d'incertitudes et c'est normal. Le polyamour est très loin de ce que l'on t'a inculqué plus jeune. Les références dans la culture populaire sont rares même si cela tend à évoluer dans le bon sens. Tu navigues donc à vue et il va falloir que tu trouves toi-même tes réponses.
En soi, et contrairement à ce que certaines personnes pensent, le polyamour n'est pas normatif et contraignant. C'est une manière de définir des relations amoureuses multiples dans la transparence et l'honnêteté. Il y a une notion d'éthique qui incite les polyamoureux à adopter des comportements respectueux envers les différents partenaires. Car on ne va pas se leurrer, plus on a de partenaires, plus il y a de personnes impliquées, plus des complications inédites peuvent survenir et plus on peut faire du mal aux autres (ou soi-même) en gérant mal les choses.
Et c'est là qu'est la principale difficulté. Tu seras confrontée à des situations que tu n'as jamais eu à gérer ou que tu n'as jamais vu autour de toi. C'est donc compliqué de tout anticiper. Mais pas de panique, c'est normal et on passe tous par là, notamment en faisant des erreurs et en apprenant de celles-ci. Tu pourras venir à loisir te confier ici et exprimer tes doutes.
Tu verras que certains questionnements que tu as aujourd'hui n'ont pas lieu d'être et que certaines choses vont se faire naturellement. D'autres vont s'imposer naturellement à toi et tu ne les auras pas vu venir. Cela concernera essentiellement tes propres modes de pensée monogame qu'il va falloir déconstruire avec le temps.
Plutôt que sur l'extérieur, concentre-toi surtout sur toi et tes partenaires potentiels. Leurs besoins et envies, tes besoins et envies, et que tout ça puisse s'accorder ensemble. Il y a presque autant de façon de vivre le polyamour que de polyamoureux. J'exagère volontairement mais c'est une façon de te dire que chaque relation crée le fonctionnement qui lui convient avec ses propres spécificités (et à ce niveau là, on retrouve la même chose dans les relations monogames). Vous devrez tâtonner pour découvrir quel niveau d'information sur les relations de l'autre vous êtes capable d'entendre, quel niveau de contact avec les autres relations vous souhaitez, comment organiser les temps de chacun, etc.
Evite d'être trop dans le contrôle et de mettre des règles pour le moindre truc. Le polyamour implique un certain lâcher-prise, une confiance en soi et en l'autre.
Prends ton temps. Ne te précipite pas emportée par l'euphorie de la découverte. Faites très attention à la gestion de la NRE.
Enfin, essaie de penser en miroir. C'est à dire que la liberté que tu expérimentes, il faut que tu aies la capacité de l'offrir aux autres (et pas que en théorie). Beaucoup de personnes se vautrent violemment car elles imaginent le polyamour formidable tant qu'elles sont les seules à en profiter. Quand vient le tour de leurs partenaires, c'est le drame.
Discussion : Désaccord avec mon meilleur ami, lui aussi polyamoureux
Topper
le vendredi 04 août 2023 à 11h04
Bonjour Lyl, je raisonne comme toi. Pour moi, les interconnexions entre relations, c'est un contexte parfait pour du drama potentiel qui arrivera tôt ou tard. C'est pourquoi je préfère compartimenter mes relations. J'ai été témoin de plusieurs crises et complications dans des relations polyamoureuses à cause de ça. Je l'ai aussi vécu car ça a été un problème entre moi et ma compagne. Et tu as raison, cela complique les ruptures.
Tu ne veux pas "date" les mêmes personnes que ton ami, soit. Dans la pratique, c'est peut-être un peu compliqué, car ça implique que vous vous teniez au courant de chaque rencontre. On ne peut pas déterminer à l'avance ce que va donner chaque rencontre, et donc l'importance qu'elle va avoir pour soi. Cela donne une situation qui est assez complexe à appréhender et à gérer par des règles arbitraires.
Par exemple, si la règle est l'antériorité, c'est à dire que la personne qui a commencé la relation en premier la conserve et l'autre l'abandonne, ça pose la question de ce que représente la relation pour l'un et l'autre. Si ton ami t'a précédé et que c'est une personne qui ne l'intéresse pas plus que ça, que pour toi c'est une personne à qui tu tiens, la règle sera en ta défaveur, et sans doute en défaveur de la personne tierce. Cela peut aussi être l'inverse.
Il n'est pas possible de dire "oui, mais dans ce cas là, on fera autrement", car une règle, soit on la respecte inconditionnellement, soit il n'y a plus de règle. Une règle est là pour s'y conformer et pas pour la déformer et la contorsionner dès qu'elle devient une contrainte. Sinon, chaque situation future sera une exception. J'ai pris l'exemple de l'antériorité, mais peu importe selon quoi la règle s'articule.
Je pense qu'il faut faire au cas par cas lorsque vous découvrez que vous relationnez avec la même personne.
Ton ami ça ne lui pose pas de problème ? Soit. Toi ça te dérange et c'est ce qui compte.
Il y a une personne qui est oubliée dans la question, c'est la tierce personne. Que toi et ton ami choisissiez à sa place n'est finalement pas très pertinent selon-moi.
J'imagine que l'un et l'autre, peu importe vos sentiments pour la tierce personne, vous préférez relationner avec quelqu'un qui en a vraiment envie. Alors, laissez-la décider. Elle est la mieux placée pour savoir ce qu'elle ressent et si il y a une relation qui la fait plus vibrer ou qu'elle a le plus envie de développer.
Tu peux simplement expliquer que cette situation te met mal à l'aise et que ça te fait te sentir pas bien dans la relation. Il y a un choix à faire, soit elle continue avec toi, soit avec ton ami. Tu poses ta limite et tu laisses libre chacun de faire en fonction de ça. C'est tout à fait entendable. Ce sera probablement plus compliqué du point de vue de ton ami qui verra ça comme une interférence dans sa relation avec elle. Tu pourras lui répondre : "deal with it, c'est une complication des relations interconnectées et c'est justement ce que je voulais éviter."
Si la tierce personne ne veut pas faire de choix, alors tu peux toi-même abandonner cette relation pour te protéger.
Discussion : Besoin d’être rassurée nouvelle relation
Topper
le jeudi 29 juin 2023 à 20h31
Bonjour, tu dois travailler sur ta jalousie. Toutes les méthodes ne fonctionnent pas pour tout le monde. A toi de chercher ce qui peut fonctionner pour toi pour enrayer l'émotion négative qui te submerge.
Lorsque tu es sous le coup de l'émotion, c'est compliqué voire impossible de raisonner et prendre du recul sur la situation.
Certaines personnes vont avoir besoin de se retrouver seules pour digérer leurs émotions dans leur coin. Cela offre l'avantage de temporiser et ne pas trop faire peser les conséquences de la jalousie sur l'autre (colère, intensité, impulsivité, violence, culpabilité).
D'autres vont avoir besoin de se confronter aux choses en serrant les dents. Cacher sa jalousie et faire comme si tout allait bien permet de ne pas interférer dans la situation. En faisant ça, on peut se rassurer en constatant que même en ne tentant pas de contrôler l'autre, on n'est pas en danger. Le temps qui passe peut avoir un effet rassurant.
D'autres vont avoir besoin de réassurance dans la relation. Pour cela, il faut communiquer à l'autre ce dont on a besoin pour se sentir aimé (voir les 5 langages de l'amour).
Il y a peut-être d'autres façons de faire. Quoi qu'il en soit, il faut trouver la ou les méthodes qui te conviennent pour éviter les crises de jalousie. Celles-ci sont délétères pour la relation. Elles dégradent et marquent durablement les rapports entre les deux individus. Évidemment, chaque crise fragilise le couple et accentue les insécurités. Il est donc primordial et urgent d'agir là dessus.
Ensuite, lorsque l'émotion négative est passée, il est possible de se poser, plutôt seule, et réfléchir à ce qu'il s'est passé en soi. Pourquoi telle information a provoqué telle émotion ? Cela doit dire quelque chose de toi ou de votre relation. Mais attention à la facilité de penser que le problème vient de l'autre. Cela peut être le cas mais le plus souvent cela vient de soi.
Par exemple : "Je ressens de la jalousie lorsque je pense au fait que l'attention de ma partenaire est portée sur quelqu'un d'autre. Pourquoi ça me fait peur ? Est-ce que j'ai une insécurité par rapport à ça ? Est-ce que ça vient de ma construction ou mes expériences passées ? Est-ce que c'est grave ? Est-ce que ça fait partie de notre cadre relationnel ? Est-ce qu'il n'y a pas des moments où je porte mon attention sur quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça change mes sentiments pour ma partenaire ou mes envies qui la concerne ? Pourquoi j'ai ce besoin d'être au centre de son attention ? Est-ce que c'est sain pour moi d'avoir ce besoin et qu'il soit porté sur une seule personne ?"
Tu pars de l'évènement, puis tu questionnes ton émotion négative, enfin tu tentes d'y répondre, seule ou à deux si tu te sens suffisamment calme pour pouvoir échanger là dessus avec ta partenaire.
Tu peux découvrir énormément de choses sur toi en faisant ce processus. Ce n'est pas facile et ça peut être long. Il ne faut pas se décourager et se féliciter de chaque petit progrès, chaque crise évitée, chaque émotion contenue ou mieux gérée que la fois précédente. Cela permet de gagner en confiance et être dans un cercle vertueux.
Discussion : Polyamour ?
Topper
le mardi 20 juin 2023 à 12h49
Bonjour @Tropsy89, vous avez évoqué le fait que la liberté soit accordée à vous deux ? Dans ton récit, j'ai l'impression qu'il y a une unilatéralité et que tu as juste à accepter la situation.
Or, il y a une part d'acceptation qui peut être beaucoup plus compliquée à atteindre du fait que seule une personne profite de relations extérieures.
Il y a certaines choses que l'on est incapable de comprendre si on ne le vit pas, comme le fait de faire une sortie avec quelqu'un d'autre, développer un lien fort, rentrer à la maison avec la NRE, le sexe avec une autre personne que son partenaire de vie, les ressentis amoureux qui se conjuguent, etc.
Tout ça génère des peurs bien réelles pour la personne qui reste à la maison. Lorsque l'on est celle qui profite de tous ces aspects, on ne vit pas ça de la même manière et ça peut permettre de relativiser beaucoup d'insécurités.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques
Topper
le mardi 06 juin 2023 à 12h49
Siestacorta
Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.
Loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas de drama dans les relations polyamoureuses. Par exemple, les relations interconnectées, c'est pour moi une situation qui favorise le drama. C'est juste pas le même que dans les relations monogames.
On a néanmoins ce biais en tant que poly de voir du drama monogame qui pourrait ne pas exister en ayant un mode de pensée poly. Cependant, dans la pratique ce n'est pas si simple.
A noter qu'une part de drama polyamoureux vient quand même des constructions monogames de chacun dont il peut être très difficile de se défaire.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques
Topper
le lundi 05 juin 2023 à 20h06
MPB
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?
Oui, je pense que le polyamour peut créer des situations toxiques. En reprenant la définition du dictionnaire Larousse, il suffit que la situation soit nocive pour la personne concernée. Et effectivement, le polyamour peut être une circonstance extrêmement éprouvante pour les émotions et la santé mentale. Anxiété, stress, perte d'appétit, perte de sommeil, difficultés de concentration, dépression... Plusieurs fois ici, j'ai conseillé à des personnes dans des situations difficiles d'être attentives à leur santé mentale. Déjà car en prenant soin de celle-ci cela permet d'être dans de meilleures conditions pour affronter les difficultés, mais aussi parce qu'il peut y avoir un impact sérieux sur la santé et cela peut être un signal qu'il faut sortir de la situation.
Au-delà de l'aspect impactant du polyamour en lui-même, la multiplicité des relations et les situations complexes peuvent révéler des comportements toxiques. Ce n'est pas propre au polyamour. Par exemple, une personne possessive, est bien plus confrontée à sa propre possessivité dans un contexte non-monogame que dans un couple monogame.
D'ailleurs, le polyamour peut mettre en évidence des comportements toxiques qui sont intégrés dans le fonctionnement monogame, voire valorisés. C'est le cas de la jalousie (problématique bien connue des aspirants au polyamour) qui est considérée comme une preuve d'amour dans la construction monogame. Pourtant, même dans le monde monogame, la jalousie amène à des comportements violents et malveillants. Les faits divers regorgent de drames qui résultent d'une jalousie mal gérée. Pire, c'est tellement intégré que la jalousie à valeur de circonstance atténuante, on parle alors de crime passionnel.
La monogamie n'est pas exempte de toxicité par ses fonctionnements (en particulier dans un cadre hétéro-patriarcal).
Lorsque je me suis déconstruit à propos de la monogamie, ça m'a fait un effet "pilule rouge". Je ne regarde plus les oeuvres de culture populaire avec le même regard. Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.
Discussion : Je suis Poly oui mais ...
Topper
le lundi 05 juin 2023 à 08h24
Je n'aurais pas dit mieux que @Siestacorta.
Tu peux être profondément polyamoureuse et alterner des périodes où ton ou tes partenaires existants captent toute ton attention et d'autres où tu as de la place disponible.
Tu peux très bien laisser cette porte ouverte sans chercher à faire de nouvelles rencontres.
Je rajouterais que toutes les relations ne doivent pas forcément être à un haut niveau d'intensité et implication. De la même manière que l'on peut avoir des amis très proches et d'autres moins, des amis avec qui on partage certaines activités ou centres d'intérêts. Cela n'en fait pas des relations moins intéressantes.
Tu dois simplement préciser quelle est ta capacité d'engagement actuel. Et peut-être que dans le futur cela changera.