Polyamour.info

Topper

Topper

Soissons (France)

Participation aux discussions

Discussion : Ma femme m'aime, ne veut plus de sexe avec moi, mais avec d'autres oui?

Profil

Topper

le mardi 29 août 2023 à 13h51

Bonjour @Blopblop,

La sexualité dans un couple ensemble de longue date a tendance à s'éroder irrémédiablement. C'est quelque chose qui est normal mais qui n'a rien d'inéluctable. Il faut entretenir le désir et ça ne peut pas se faire seul. Et si les deux personnes ne sont pas actives en ce sens, il faut au moins qu'il y en ait une active et l'autre réceptive de ces efforts.

Une nouvelle relation apporte une découverte d'une nouvelle personne, d'un nouveau corps, une ouverture vers de nouvelles pratiques, de nouvelles façons d'interagir sexuellement, de la passion.

Tout ça pour dire que tu n'es pas au même moment de ta vie sexuelle avec ta femme qu'elle ne l'est avec cet autre homme. Comparer les deux n'est pas utile et est surtout contre-productif. La question n'est pas là. D'ailleurs, vu comment tu vis les choses, je t'invite à ne pas demander de détails quant à sa vie sexuelle avec cet autre homme. A part te rendre les choses difficiles, cela ne t'apportera rien.

Le problème est entre toi et elle. A toi de communiquer avec elle sur ce sujet et il ne s'agit pas de se contenter de réponses vagues. Oui, il y a probablement des non-dits puisque tu ne comprends pas. Il faut questionner pour éclairer tout ça. Elle n'est pas attirée ? Pourquoi ? Est-ce que quelque chose la dérange chez toi ? Qu'est-ce qui pourrait lui faire envie ? Qu'est-ce qui pourrait raviver votre complicité ? Est-ce qu'elle aurait envie de partager des choses avec toi ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'irréparable pour elle ? Est-ce qu'elle peut avoir une volonté d'améliorer les choses à ce niveau là ou a-t-elle définitivement abandonné ?

Selon-moi des témoignages ne seront pas très aidants. Tu ne peux pas calquer les expériences d'autres personnes pour essayer de régler vos problèmes. Tu es face à une difficulté qui concerne spécifiquement votre rapport l'un à l'autre.

Voir dans le contexte

Discussion : Peut-on véritablement déconstruire quand l'élan ne vient pas de nous même ?

Profil

Topper

le jeudi 24 août 2023 à 15h54

Bonjour @Lily99,

Je pense que les circonstances ne changent pas grand chose aux capacités de déconstruction. Evidemment, si il s'agit d'un changement de mode relationnel imposé dans un couple historiquement monogame, il peut y avoir une résistance qui complique fortement les choses.

Au-delà ça, que ce soit une démarche volontaire ou circonstancielle, dans les deux cas il demeure une envie d'explorer cette possibilité, et donc de remettre en question la monogamie comme unique mode relationnel valable. Dans les deux cas, on se lance là dedans avec notre construction monogame qu'on a utilisée pour aborder toutes nos relations passées.

Il n'en faut pas plus pour commencer à déconstruire la monogamie. Même si on peut préparer un peu le terrain avec la théorie avant de se lancer, c'est vraiment la pratique qui va jouer. On peut consommer préalablement quantité de contenus sur la non-monogamie et le polyamour, cela ne va pas avoir d'effet sur nos mécanismes et fonctionnement ancrés depuis toujours. On ne se rend même pas compte à quel point cela influence notre perception et nos comportements.

Une fois que c'est concret, là on se rend vraiment compte de notre construction monogame. La confrontation avec les principes de liberté, de non-possession et de non-contrôle de l'autre, est de toute façon nécessaire pour induire des changements en soi. On a beau avoir eu l'impression de se préparer, cela ne change pas grand chose.

Par contre, la capacité à s'adapter, à modifier sa façon de penser, à analyser la monogamie, à faire une introspection sur notre construction et les comportements ou pensées que ça induit chez nous, est très variable d'une personne à l'autre.

Certaines personnes peuvent faire une grosse partie du chemin en quelques mois, tandis que d'autres peuvent mettre plusieurs années, voire ne pas y arriver du tout.

Voir dans le contexte

Discussion : Je ne sais pas si je dois tout dire a ma femme.

Profil

Topper

le mardi 22 août 2023 à 19h03

Bonjour @Blopblople,

Blopblop
La pire a fait suite au fait que mon métamour avait dit vouloir prendre un peu de distance avec moi (stoper les contacts par message) mais elle est ensuite revenue vers moi.

Petite précision : métamour est le/la partenaire d'un/une partenaire.
Ainsi, l'autre femme est la métamour de ta femme.

Blopblop
Je sais qu'il y a des règles dans les couples ouvert.

Autre précision : ne pas confondre couple ouvert/libre, avec polyamour.
Le polyamour correspond à quelque chose de bien précis avec une éthique relationnelle particulière. Un couple ouvert/libre n'implique pas forcément des relations amoureuses ou suivies et ont des règles spécifiques propres au couple. Un couple ouvert/libre peut être polyamoureux mais ce n'est pas une obligation.

Mentir ou cacher des choses, ça ne correspond pas au polyamour qui est basé la confiance et la transparence. C'est donc évidemment quelque chose à corriger dans un contexte polyamoureux.

Autre problème, ta femme interfère dans tes relations. Tu devrais pouvoir être libre de relationner avec qui tu veux et de la manière que tu veux, tout en respectant les besoins et limites de chacune. Cela implique que ni ta femme, ni ton autre partenaire influe dans ta relation avec l'autre.

Ta femme devrait te faire confiance sur ta manière de gérer tes autres relations et identifier celles qui sont nocives pour toi. Peut-être que tu feras des erreurs, peut-être que tu vas morfler, mais c'est aussi un apprentissage que tu dois faire, et que tu ne feras pas si elle contrôle tes relations.

Même si c'est un réflexe tout à fait naturel, c'est malsain qu'elle projette ses mauvaises expériences et traumas sur tes histoires. Chaque personne est différente, chaque relation a ses spécificités. C'est un point sur lequel elle devrait travailler.

Cela peut être compliqué pour elle ne pas s'investir dans tes relations si tu lui en parles en détail, et en particulier de ce qui ne va pas. Elle peut aussi avoir un réflexe, là aussi très naturel, de protection envers toi. Cela peut être vraiment compliqué surtout si l'on pense que l'autre fonce droit dans le mur.

Dans ce cas, réduisez le niveau de détail lorsque vous parlez de vos relations respectives. Ne donnez pas votre avis si on ne vous le demande pas. Demandez conseil quand vous en avez besoin. Soutenez l'autre et demandez-lui quels sont ses besoins si ça ne va pas dans une de ses relations. La plupart du temps, de l'écoute sans jugement c'est déjà très bien.

Voir dans le contexte

Discussion : Une nouvelle qui chamboule

Profil

Topper

le dimanche 20 août 2023 à 16h44

Cysseal
Mon ami a simplement répondu : «  eh bien, ce sera simplement une accélération de ce qui nous pend au nez et qui nous aurait séparés dans quelques mois, années, … et ça serait encore pire ; parce qu’on pourrait avoir des regrets d’avoir laissé la chose en suspens »

Oui c'est vrai. D'ailleurs lorsque j'étais en difficulté avec la jalousie, c'est le genre de chose que je me disais. "Si ça se termine mal et qu'elle me quitte, c'est que ce serait arrivé tôt ou tard et finalement mieux vaut tôt que tard."

Une chose que l'on découvre aussi, c'est que lorsqu'on relationne avec de nouvelles personnes on peut avoir tendance à embellir notre perception car nous ne les connaissons peu, nous partageons pas de vie commune, pas de quotidien, de gestion de galères, etc.

Forcément, les relations extérieures paraissent beaucoup plus satisfaisantes et légères. La comparaison peut alors être cruelle. Il ne faut pas être dupe que ce n'est qu'une illusion. Avec le temps et l'expérience, on découvre que chacun à des qualités mais aussi des défauts. Il n'y a pas untel est mieux que machin. Ce n'est pas aussi simple.

Voir dans le contexte

Discussion : [Le site] Petite mise à jour du design

Profil

Topper

le mercredi 16 août 2023 à 08h44

Merci pour le travail réalisé. 😊

Voir dans le contexte

Discussion : Une nouvelle qui chamboule

Profil

Topper

le lundi 14 août 2023 à 09h28

Bonjour @Cysseal, tu as beaucoup d'interrogations et d'incertitudes et c'est normal. Le polyamour est très loin de ce que l'on t'a inculqué plus jeune. Les références dans la culture populaire sont rares même si cela tend à évoluer dans le bon sens. Tu navigues donc à vue et il va falloir que tu trouves toi-même tes réponses.

En soi, et contrairement à ce que certaines personnes pensent, le polyamour n'est pas normatif et contraignant. C'est une manière de définir des relations amoureuses multiples dans la transparence et l'honnêteté. Il y a une notion d'éthique qui incite les polyamoureux à adopter des comportements respectueux envers les différents partenaires. Car on ne va pas se leurrer, plus on a de partenaires, plus il y a de personnes impliquées, plus des complications inédites peuvent survenir et plus on peut faire du mal aux autres (ou soi-même) en gérant mal les choses.

Et c'est là qu'est la principale difficulté. Tu seras confrontée à des situations que tu n'as jamais eu à gérer ou que tu n'as jamais vu autour de toi. C'est donc compliqué de tout anticiper. Mais pas de panique, c'est normal et on passe tous par là, notamment en faisant des erreurs et en apprenant de celles-ci. Tu pourras venir à loisir te confier ici et exprimer tes doutes.

Tu verras que certains questionnements que tu as aujourd'hui n'ont pas lieu d'être et que certaines choses vont se faire naturellement. D'autres vont s'imposer naturellement à toi et tu ne les auras pas vu venir. Cela concernera essentiellement tes propres modes de pensée monogame qu'il va falloir déconstruire avec le temps.

Plutôt que sur l'extérieur, concentre-toi surtout sur toi et tes partenaires potentiels. Leurs besoins et envies, tes besoins et envies, et que tout ça puisse s'accorder ensemble. Il y a presque autant de façon de vivre le polyamour que de polyamoureux. J'exagère volontairement mais c'est une façon de te dire que chaque relation crée le fonctionnement qui lui convient avec ses propres spécificités (et à ce niveau là, on retrouve la même chose dans les relations monogames). Vous devrez tâtonner pour découvrir quel niveau d'information sur les relations de l'autre vous êtes capable d'entendre, quel niveau de contact avec les autres relations vous souhaitez, comment organiser les temps de chacun, etc.

Evite d'être trop dans le contrôle et de mettre des règles pour le moindre truc. Le polyamour implique un certain lâcher-prise, une confiance en soi et en l'autre.

Prends ton temps. Ne te précipite pas emportée par l'euphorie de la découverte. Faites très attention à la gestion de la NRE.

Enfin, essaie de penser en miroir. C'est à dire que la liberté que tu expérimentes, il faut que tu aies la capacité de l'offrir aux autres (et pas que en théorie). Beaucoup de personnes se vautrent violemment car elles imaginent le polyamour formidable tant qu'elles sont les seules à en profiter. Quand vient le tour de leurs partenaires, c'est le drame.

Voir dans le contexte

Discussion : Désaccord avec mon meilleur ami, lui aussi polyamoureux

Profil

Topper

le vendredi 04 août 2023 à 11h04

Bonjour Lyl, je raisonne comme toi. Pour moi, les interconnexions entre relations, c'est un contexte parfait pour du drama potentiel qui arrivera tôt ou tard. C'est pourquoi je préfère compartimenter mes relations. J'ai été témoin de plusieurs crises et complications dans des relations polyamoureuses à cause de ça. Je l'ai aussi vécu car ça a été un problème entre moi et ma compagne. Et tu as raison, cela complique les ruptures.

Tu ne veux pas "date" les mêmes personnes que ton ami, soit. Dans la pratique, c'est peut-être un peu compliqué, car ça implique que vous vous teniez au courant de chaque rencontre. On ne peut pas déterminer à l'avance ce que va donner chaque rencontre, et donc l'importance qu'elle va avoir pour soi. Cela donne une situation qui est assez complexe à appréhender et à gérer par des règles arbitraires.

Par exemple, si la règle est l'antériorité, c'est à dire que la personne qui a commencé la relation en premier la conserve et l'autre l'abandonne, ça pose la question de ce que représente la relation pour l'un et l'autre. Si ton ami t'a précédé et que c'est une personne qui ne l'intéresse pas plus que ça, que pour toi c'est une personne à qui tu tiens, la règle sera en ta défaveur, et sans doute en défaveur de la personne tierce. Cela peut aussi être l'inverse.

Il n'est pas possible de dire "oui, mais dans ce cas là, on fera autrement", car une règle, soit on la respecte inconditionnellement, soit il n'y a plus de règle. Une règle est là pour s'y conformer et pas pour la déformer et la contorsionner dès qu'elle devient une contrainte. Sinon, chaque situation future sera une exception. J'ai pris l'exemple de l'antériorité, mais peu importe selon quoi la règle s'articule.

Je pense qu'il faut faire au cas par cas lorsque vous découvrez que vous relationnez avec la même personne.

Ton ami ça ne lui pose pas de problème ? Soit. Toi ça te dérange et c'est ce qui compte.

Il y a une personne qui est oubliée dans la question, c'est la tierce personne. Que toi et ton ami choisissiez à sa place n'est finalement pas très pertinent selon-moi.

J'imagine que l'un et l'autre, peu importe vos sentiments pour la tierce personne, vous préférez relationner avec quelqu'un qui en a vraiment envie. Alors, laissez-la décider. Elle est la mieux placée pour savoir ce qu'elle ressent et si il y a une relation qui la fait plus vibrer ou qu'elle a le plus envie de développer.

Tu peux simplement expliquer que cette situation te met mal à l'aise et que ça te fait te sentir pas bien dans la relation. Il y a un choix à faire, soit elle continue avec toi, soit avec ton ami. Tu poses ta limite et tu laisses libre chacun de faire en fonction de ça. C'est tout à fait entendable. Ce sera probablement plus compliqué du point de vue de ton ami qui verra ça comme une interférence dans sa relation avec elle. Tu pourras lui répondre : "deal with it, c'est une complication des relations interconnectées et c'est justement ce que je voulais éviter."

Si la tierce personne ne veut pas faire de choix, alors tu peux toi-même abandonner cette relation pour te protéger.

Voir dans le contexte

Discussion : Besoin d’être rassurée nouvelle relation

Profil

Topper

le jeudi 29 juin 2023 à 20h31

Bonjour, tu dois travailler sur ta jalousie. Toutes les méthodes ne fonctionnent pas pour tout le monde. A toi de chercher ce qui peut fonctionner pour toi pour enrayer l'émotion négative qui te submerge.

Lorsque tu es sous le coup de l'émotion, c'est compliqué voire impossible de raisonner et prendre du recul sur la situation.

Certaines personnes vont avoir besoin de se retrouver seules pour digérer leurs émotions dans leur coin. Cela offre l'avantage de temporiser et ne pas trop faire peser les conséquences de la jalousie sur l'autre (colère, intensité, impulsivité, violence, culpabilité).

D'autres vont avoir besoin de se confronter aux choses en serrant les dents. Cacher sa jalousie et faire comme si tout allait bien permet de ne pas interférer dans la situation. En faisant ça, on peut se rassurer en constatant que même en ne tentant pas de contrôler l'autre, on n'est pas en danger. Le temps qui passe peut avoir un effet rassurant.

D'autres vont avoir besoin de réassurance dans la relation. Pour cela, il faut communiquer à l'autre ce dont on a besoin pour se sentir aimé (voir les 5 langages de l'amour).

Il y a peut-être d'autres façons de faire. Quoi qu'il en soit, il faut trouver la ou les méthodes qui te conviennent pour éviter les crises de jalousie. Celles-ci sont délétères pour la relation. Elles dégradent et marquent durablement les rapports entre les deux individus. Évidemment, chaque crise fragilise le couple et accentue les insécurités. Il est donc primordial et urgent d'agir là dessus.

Ensuite, lorsque l'émotion négative est passée, il est possible de se poser, plutôt seule, et réfléchir à ce qu'il s'est passé en soi. Pourquoi telle information a provoqué telle émotion ? Cela doit dire quelque chose de toi ou de votre relation. Mais attention à la facilité de penser que le problème vient de l'autre. Cela peut être le cas mais le plus souvent cela vient de soi.

Par exemple : "Je ressens de la jalousie lorsque je pense au fait que l'attention de ma partenaire est portée sur quelqu'un d'autre. Pourquoi ça me fait peur ? Est-ce que j'ai une insécurité par rapport à ça ? Est-ce que ça vient de ma construction ou mes expériences passées ? Est-ce que c'est grave ? Est-ce que ça fait partie de notre cadre relationnel ? Est-ce qu'il n'y a pas des moments où je porte mon attention sur quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça change mes sentiments pour ma partenaire ou mes envies qui la concerne ? Pourquoi j'ai ce besoin d'être au centre de son attention ? Est-ce que c'est sain pour moi d'avoir ce besoin et qu'il soit porté sur une seule personne ?"

Tu pars de l'évènement, puis tu questionnes ton émotion négative, enfin tu tentes d'y répondre, seule ou à deux si tu te sens suffisamment calme pour pouvoir échanger là dessus avec ta partenaire.

Tu peux découvrir énormément de choses sur toi en faisant ce processus. Ce n'est pas facile et ça peut être long. Il ne faut pas se décourager et se féliciter de chaque petit progrès, chaque crise évitée, chaque émotion contenue ou mieux gérée que la fois précédente. Cela permet de gagner en confiance et être dans un cercle vertueux.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour ?

Profil

Topper

le mardi 20 juin 2023 à 12h49

Bonjour @Tropsy89, vous avez évoqué le fait que la liberté soit accordée à vous deux ? Dans ton récit, j'ai l'impression qu'il y a une unilatéralité et que tu as juste à accepter la situation.

Or, il y a une part d'acceptation qui peut être beaucoup plus compliquée à atteindre du fait que seule une personne profite de relations extérieures.

Il y a certaines choses que l'on est incapable de comprendre si on ne le vit pas, comme le fait de faire une sortie avec quelqu'un d'autre, développer un lien fort, rentrer à la maison avec la NRE, le sexe avec une autre personne que son partenaire de vie, les ressentis amoureux qui se conjuguent, etc.

Tout ça génère des peurs bien réelles pour la personne qui reste à la maison. Lorsque l'on est celle qui profite de tous ces aspects, on ne vit pas ça de la même manière et ça peut permettre de relativiser beaucoup d'insécurités.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Profil

Topper

le mardi 06 juin 2023 à 12h49

Siestacorta
Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.

Loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas de drama dans les relations polyamoureuses. Par exemple, les relations interconnectées, c'est pour moi une situation qui favorise le drama. C'est juste pas le même que dans les relations monogames.

On a néanmoins ce biais en tant que poly de voir du drama monogame qui pourrait ne pas exister en ayant un mode de pensée poly. Cependant, dans la pratique ce n'est pas si simple.

A noter qu'une part de drama polyamoureux vient quand même des constructions monogames de chacun dont il peut être très difficile de se défaire.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Profil

Topper

le lundi 05 juin 2023 à 20h06

MPB
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?

Oui, je pense que le polyamour peut créer des situations toxiques. En reprenant la définition du dictionnaire Larousse, il suffit que la situation soit nocive pour la personne concernée. Et effectivement, le polyamour peut être une circonstance extrêmement éprouvante pour les émotions et la santé mentale. Anxiété, stress, perte d'appétit, perte de sommeil, difficultés de concentration, dépression... Plusieurs fois ici, j'ai conseillé à des personnes dans des situations difficiles d'être attentives à leur santé mentale. Déjà car en prenant soin de celle-ci cela permet d'être dans de meilleures conditions pour affronter les difficultés, mais aussi parce qu'il peut y avoir un impact sérieux sur la santé et cela peut être un signal qu'il faut sortir de la situation.

Au-delà de l'aspect impactant du polyamour en lui-même, la multiplicité des relations et les situations complexes peuvent révéler des comportements toxiques. Ce n'est pas propre au polyamour. Par exemple, une personne possessive, est bien plus confrontée à sa propre possessivité dans un contexte non-monogame que dans un couple monogame.

D'ailleurs, le polyamour peut mettre en évidence des comportements toxiques qui sont intégrés dans le fonctionnement monogame, voire valorisés. C'est le cas de la jalousie (problématique bien connue des aspirants au polyamour) qui est considérée comme une preuve d'amour dans la construction monogame. Pourtant, même dans le monde monogame, la jalousie amène à des comportements violents et malveillants. Les faits divers regorgent de drames qui résultent d'une jalousie mal gérée. Pire, c'est tellement intégré que la jalousie à valeur de circonstance atténuante, on parle alors de crime passionnel.

La monogamie n'est pas exempte de toxicité par ses fonctionnements (en particulier dans un cadre hétéro-patriarcal).

Lorsque je me suis déconstruit à propos de la monogamie, ça m'a fait un effet "pilule rouge". Je ne regarde plus les oeuvres de culture populaire avec le même regard. Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.

Voir dans le contexte

Discussion : Je suis Poly oui mais ...

Profil

Topper

le lundi 05 juin 2023 à 08h24

Je n'aurais pas dit mieux que @Siestacorta.

Tu peux être profondément polyamoureuse et alterner des périodes où ton ou tes partenaires existants captent toute ton attention et d'autres où tu as de la place disponible.

Tu peux très bien laisser cette porte ouverte sans chercher à faire de nouvelles rencontres.

Je rajouterais que toutes les relations ne doivent pas forcément être à un haut niveau d'intensité et implication. De la même manière que l'on peut avoir des amis très proches et d'autres moins, des amis avec qui on partage certaines activités ou centres d'intérêts. Cela n'en fait pas des relations moins intéressantes.

Tu dois simplement préciser quelle est ta capacité d'engagement actuel. Et peut-être que dans le futur cela changera.

Voir dans le contexte

Discussion : Projets d'enfant et polyamour

Profil

Topper

le vendredi 02 juin 2023 à 17h11

Bonjour MinotGam, je pense que tu dois simplement parler de ce qui te tracasse avec A. Elle a le projet de faire un enfant avec toi, pas avec B. Evidemment, si elle arrête sa contraception, il y a autant de chance que l'enfant vienne de toi ou de B.

Or, une grossesse est un bouleversement. C'est éprouvant pour la personne enceinte. Cela demande de l'attention. La sexualité est interrompue ou fluctuante. Ne parlons pas des premiers mois ou années après la grossesse. Toute la vie est impactée. Il n'y a pas d'engagement plus important que celui d'avoir un enfant avec quelqu'un.

Admettons qu'elle tombe enceinte, que l'enfant vient de B, que B n'est absolument pas impliqué dans ce projet, qu'au final ça les changements que ça provoque ne lui conviennent pas et qu'il quitte A pendant la grossesse ou même après. Vous vous retrouveriez avec l'enfant d'un homme dont ce n'était pas le projet.

C'est parfaitement entendable que ça puisse être quelque chose qui te dérange et dont tu dois parler avec A pour voir si c'est problématique pour vous et si ça implique d'avoir une protection avec B.

Voir dans le contexte

Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Profil

Topper

le vendredi 02 juin 2023 à 11h42

bidibidibidi
Pourrais-tu définir l'escalator relationnel plus précisément ?

Non, je ne souhaite pas le définir plus précisément. Je ne considère pas que ce soit pertinent. Il n'y a pas un escalator relationnel universel qui s'applique à tout le monde même si les injonctions de la société poussent à reproduire des étapes particulières dans une relation. Chacun va y mettre les étapes importantes qu'il souhaite en fonction de ses propres attentes. En outre, certaines personnes sont très exigeantes par rapport à ça, d'autres absolument pas.

Voir dans le contexte

Discussion : [Podcast] Sexualité 2/5 - Le polyamour fou - durée 25 minutes – Vacarme avril 2023

Profil

Topper

le vendredi 02 juin 2023 à 11h25

Caoline
Reportage sympa et l'épisode 1 sur la sexualité après l'âge de la ménopause aussi. Merci du partage

Toute la série est chouette à écouter. Le premier épisode est sans doute le plus intéressant car c'est un sujet qui est trop peu évoqué.

Voir dans le contexte

Discussion : Réactions de l'entourage

Profil

Topper

le mardi 30 mai 2023 à 10h24

Pour vous, quelles ont été les réactions les plus surprenantes (bonnes ou mauvaises) de votre entourage lorsque vous avez annoncé être polyamoureux-se ?

Voir dans le contexte

Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Profil

Topper

le mardi 30 mai 2023 à 08h48

artichaut
La poly-monogamie a au moins le mérite de tenter :
- de diminuer la misère affective par la multiplication des relations
- de mettre un peu d'éthique et de soin dans tout ça

Mais pour moi, ça tend à échouer sur les deux tableaux :
- la misère relationnelle, bien souvent, est toujours là, et la frustration perdure
- l'éthique se contente bien souvent d'être déclarative, et la souffrance se fait lot commun

Tu ne penses pas que ça échoue parce que pour les personnes concernées :
- leur façon de penser les relations n'est pas bien déconstruite en ayant tendance à reproduire des envies et attentes monogames (escalator relationnel, possessivité, s'octroyer le temps de l'autre) ?
- l'éthique communément admise, ou en vigueur dans la relation, ne leur convient pas (échelle de valeurs différentes, divergences sur leur façon de vivre les relations, et ce qui est éthique ou non) ?

Voir dans le contexte

Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Profil

Topper

le vendredi 26 mai 2023 à 10h13

Alabama
Je pense que c'est illusoire de dire qu'on peut avoir autant de relations que l'on veut.
Et je ne pense pas que les histoires d'emploi du temps soient liées à la monogamie.
Je considère que je ne peux pas avoir un nombre illimité d'ami·e·s, justement parce que ça demande du temps d'entretenir les relations, de donner mon soutien quand il y a besoin, d'apprendre à connaître l'autre.

Je suis tout à fait d'accord avec ça mais ça vient peut être de ma façon de m'investir dans les relations.

Voir dans le contexte

Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Profil

Topper

le mercredi 24 mai 2023 à 19h41

Siestacorta
Dans la perspective que tu décris, j'ai l'impression que le plafond de verre n'existe que parce que l'escalator n'est pas remis en question dans ta relation historique.

Dans ma relation historique, je pourrais dire que l'on est en haut de l'escalator. Je ne vois pas d'évolution dans la relation qui pourrait être particulièrement impactante.

Siestacorta
Et même si c'est dans une moindre mesure, c'est quelque chose qui peut je pense se retrouver pour une personne en relation secondaire : la relation primaire est prise dans l'escalator, donc la relation secondaire a d'emblée des limites imposées. Par défaut, ce sera cette relation qui sera ajustée, c'est en partie ce qui l'a définie (c'est ce point qui je crois dépasse la notion de plafond de verre). Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas souhaiter être dans cette situation, mais oui, dès le départ, il faut être conscient de ce qu'on (se) propose.

Oui, c'est juste. Et c'est bien là la difficulté à gérer.

artichaut
Comme tu le note @Topper, ou comme @Siestacorta le fait remarquer, plusieurs escalators peuvent se combiner, et le/la poly se retrouve devant le fait de devoir choisir :
- s'il/elle peut en mener plusieurs de front
- s'il/elle fait le choix des relations hiérachiques (primaire avec escalotor, secondaire sans escalator, ou un escalator en sourdine, au très ralenti, mais pouvant venir se substituer au primaire, si celui-ci devait devenir défaillant… une manière se s'assurer ses arrières peut-être)
- s'il/elle renonce (ou tente de renoncer) aux escalators.

C'est intéressant. Et j'ai d'ailleurs eu des relations secondaires sans escalator perceptible. Sans doute que c'était parce que j'étais moi-même une relation secondaire, que l'on avait un temps limité, et qu'on avait tout intérêt à se satisfaire de la situation telle qu'elle était.

Le problème que j'ai évoqué dans mon premier message était avec une personne solo-poly.

artichaut
Mais une chose m'a interpelé dans ta question, tu fait l'hypothèse que les étapes ne sont pas nécessairement les mêmes (entre l'escalator poly et le·s escalator·s mono). Et je me suis demandé "Il y a-t-il un escalator spécifiquement poly (ou non-exclusif) ?" Et si oui lequel, ou lesquels ? Comment fonctionne t-il et quelles en sont les caractéristiques ?
De mon passé de polyamoureux, je peux tirer quelques réflexions qui valent ce qu'elles valent…
- déjà il y a l'escalator sexuel qui tend à jouer pour toutes les relations : le but et le critère de validation d'une relation est le sexe, on est incité à tendre vers, et pour le coup à multiplier le sexe avec plusieurs partenaires
- il peut y avoir un escalator metamoureux (secret -> cloisonnement -> relations parallèles -> relations conviviales)
- il peut y avoir un gravissement de l'échelle du spectre des relations (mono -> polymonogamie hiérachique -> solo poly -> anarchie relationnelle, par exemple)
- il peut y avoir un enjeu à entraîner sa/son partenaire plutôt mono, vers le monde plutôt poly, avec tout un tas d'étapes non dites, non pensées, mais pourtant possiblement bien là
etc
Bref il peut y avoir plein d'injonctions succesives que l'on se met à soi même, et aussi beaucoup à l'autre.
Une injonction à devenir la Personne Poly Parfaite par exemple. Je ne sais pas si c'est un escalator, mais ça y ressemble.

C'est intéressant tout ça. Effectivement, il peut y avoir plein de sortes d'escalators alternatifs à l'escalator monogame habituel. Cela peut être d'autres perspectives d'évolution dans la relation et qui rendent celle-ci satisfaisante si l'évolution ou la progression vers quelque chose est un besoin.

artichaut
Finalement la notion d'escalator me semble une notion profondément ancrée dans la pensée de la temporalité justement.
Pour qu'il puisse y avoir escalator, il faut qu'il y ai pensée chronologique, et pensée de progression.
Chaque marche de l'escalator est une portion de temps (que l'on consacre à son/sa partenaire).

Je pense plus que chaque marche est une étape, un accomplissement, qu'une portion de temps. Mais oui, effectivement, il y a une pensée chronologique avec un passé et un futur : "aujourd'hui, je veux plus qu'hier et je veux encore plus pour demain".

Voir dans le contexte

Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Profil

Topper

le mardi 23 mai 2023 à 13h11

Bonjour, je me suis demandé si les relations polyamoureuses pouvaient avoir une difficulté particulière liée à l'escalator relationnel. Pour partir sur des bases communes de réflexion, je vais expliquer deux expressions pour les personnes qui ne connaissent pas.

L'escalator relationnel : c'est un terme qui est plutôt utilisé dans les relations monogames et qui décrit un schéma classique que les gens reproduisent dès lors qu'ils se mettent en couple. Suivent alors des étapes (dont l'ordre n'est pas très important) qui font que la relation évolue. Cela peut être par exemple le fait de passer plus de temps ensemble, puis de partir en vacances, puis vivre ensemble, puis se marier, puis acheter un logement, puis avoir des enfants, etc. Ces étapes peuvent être des attentes dans la relation. On parle d'un escalator car une fois qu'on monte sur la première marche, on ne peut aller que dans un sens et on ne peut pas en interrompre la marche.

Le plafond de verre : c'est une limite invisible que l'on ne peut pas dépasser. C'est un terme qu'on utilise surtout dans le monde du travail. Par exemple, lorsqu'une personne gravit les échelons mais se heurtera irrémédiablement à un plafond de verre. Cette limite indépassable l'empêche d'évoluer et accéder à des postes à responsabilité en raison de mépris de classe, de discrimination raciale ou de sexisme.

En ramenant ça aux relations polyamoureuses, j'ai remarqué qu'il y avait aussi un escalator relationnel. Même si les étapes ne sont pas nécessairement les mêmes, j'ai constaté que les attentes augmentaient avec le temps et qu'elles constituaient des étapes dans la relation.

J'ai moi-même vécu ça dans une histoire où au début la relation était satisfaisante. Pourtant, avec le temps les attentes ont augmenté. Il fallait plus, toujours plus, sinon c'était synonyme de frustration, de tensions et d'insatisfaction. En l'occurrence, dans mon cas, la relation pouvait rester telle quelle, mais ne pouvait pas évoluer indéfiniment vers plus d'implication, de temps et d'énergie de ma part. Cela a donc conduit à la fin de la relation car l'autre personne s'est retrouvée en souffrance.

Je n'ai pas envie de me retrouver à nouveau dans cette situation, alors c'est un sujet qui me questionne. J'ai une relation principale, avec une vie de famille prenante, et comme tout le monde, mon temps n'est pas extensible. Il n'y a même pas besoin d'être dans ce type précis de situation pour être confronté à ça. Rien que le fait d'avoir plusieurs relation limite forcément le temps de disponibilité.

J'en déduis donc qu'il y a obligatoirement un plafond de verre à l'évolution des relations multiples auquel on se confronte en raison d'un escalator relationnel.

En discutant avec quelqu'un qui débute dans les relations non-monogames, cette personne m'a demandé : mais une relation sans projet ni rien, est-ce une relation qui avance et qui progresse ?". Ce à quoi j'ai répondu : qui avance ou progresse vers quoi ?

La personne n'a pas su quoi me répondre sur le moment. Puis elle a réalisé qu'en disant ça elle avait pensé le couple de manière exclusive avec des des projets de type maison, mariage, etc. J'ai trouvé ça intéressant car par sa question, cela a fait un lien entre monogamie et escalator relationnel.

Selon-vous, est-ce que l'escalator relationnel est un reste de la construction monogame ou est-ce que c'est quelque chose de naturel dans une relation entre deux personnes ?

Si c'est quelque chose de naturel et que l'on ne peut pas ou difficilement contraindre, est-il possible de gérer cette limite à l'évolution de la relation ou sera-t-elle forcément mise en échec à un moment donné ?

Voir dans le contexte

Retour au profil