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(France)

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Discussion : Et si on arrêtait de se forcer ?

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le lundi 13 octobre 2025 à 06h06

Effectivement entre «  se forcer » et «  faire des efforts » comment faire la différence ?

La masculinité dite toxique consiste par exemple à ne pas vouloir «  se prendre la tête », à fuir les discussions compliquées, à ne pas vouloir apprendre à faire autrement.
Inversement les personnes qui s’estiment déconstruites n’ont pas envie de faire l’effort d’ «  eduquer » les autres, préfèrent rester dans des espaces «  safe » où on espère que rien de désagréable ne va jamais arriver dans les interactions.

Plus généralement l’émotion négative comme seul critère d’évaluation des situations rend paradoxalement les relations fatiguantes car la vie est parsemée de telles émotions et s’y arrêter à chaque fois est impossible, sauf à avoir les moyens de discerner ce qui est important.

Pour moi l’argument de la fatigue est difficile à distinguer de la flemme sauf quand il y a des valeurs et finalités que les gens peuvent avoir en commun, ou se donner collectivement. De l’extérieur d’un groupe partageant valeurs et finalités, on peut juger que les gens se forcent, alors qu’ils font juste des efforts, paraissant inutiles voire violents aux personnes qui ne partagent pas leur valeur. C’est moins le fait de se forcer qui est problématique que ces valeurs et finalités qui peuvent être criticables, être des idéaux en décalage avec les pratiques, etc. A l’aune d’une critique de ces valeurs, il apparaît alors qu’on se force, mais pas avant.

Si on reste dans le contexte du polyamour, à partir du moment où on valorise les relations de longs terme, où la rupture est coûteuse, où le polyamour est en soi valorisé, etc on a un ensemble de valeurs qui expliquent bien que les gens vont supporter des ressentis très négatifs, certes jusqu’à un certain point.

Après globalement les relations de couples modernes sont traversées par des valeurs de sécurité et liberté, et échouent quand dans la pratique on n’arrive plus à articuler ces deux valeurs.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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crest

le jeudi 09 octobre 2025 à 06h40

Oui il faut se méfier des quiproquos en toute situation. Mais dans tout collectif de personnes qui ont l’habitude de se fréquenter les mots ont bien un sens identique. C’est quand on se déplace à l’extérieur des personnes qu’on fréquente et dans d’autres milieux sociaux que les quiproquos arrivent. Définir les mots est alors particulièrement utile quand on cherche à communiquer en dehors de son entre-soi ou réseaux habituels.

Hors contexte de relations polyamoureuses, se réjouir de n’être pas indispensable à autrui, c’est pour moi se réjouir de vivre seul, hors couple.

Quand j’entends cette éloge autour de moi, c’est souvent en référence à des relations de couples passées ou hypothétiques, dont on n’a pas ou plus envie. Il s’agit d’un sentiment de libération par rapport à des engagements que l’on ne souhaite pas ou plus. On est finalement encore dans le contexte des relations amoureuses et de couples. C’est en référence à ce contexte que ce sentiment existe.

Je pense que ça peut toucher les femmes pour des raisons spécifiques car c’est elles qui peuvent être épuisées en particulier par le travail de care qu’il y a à l’intérieur du couple. Ce travail d’attention de tout les instants à l’autre peut rendre réjouissant et libérateur le fait que ce travail soit d’avantage distribué et ne repose pas que sur soi.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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le samedi 04 octobre 2025 à 07h26

artichaut
Je pense qu'on se comprendrais mieux, si justement on mettait un peu plus de récit d'expériences derrière ce qui sinon ne sont que des mots vides et creux.

Cela suppose-t-il que la notion de compersion n’est pas si claire que cela en contexte amoureux ?
J’ai plutôt compris que tu souhaitais utiliser ce mot pour désigner une expérience plus générale, non limitée au contexte amoureux.
Qu’est-ce que ça apporterait par rapport aux autres notions existantes (empathie, altruisme, bienveillance, care, …) ?

Au delà du sujet amoureux, je m’intéresse particulièrement à tout ce qui rend possible le don sans contrepartie, au fait de donner contre rien, le don étant par définition un acte volontaire. Dans les autres cas on est soit dans le registre de l’échange ou du contrat, soit dans le registre du transfert obligatoire ou de l’extorsion.
Le don est pour autant un très vaste domaine de pratiques et très riches en sous-catégories possibles, même dans les sociétés capitalistes qui en tant que telles sont fondées sur l’échange. On le trouve par exemple là où la réciprocité n’est pas possible, par exemples dans les liens entre parents ou enfants, ou le soin envers les handicapés. Je ne développe pas plus ici (*).

Je précise cela car il me semble un peu que ce qui tu souhaites décrire ou valoriser est relatif aux logiques sociales du don.

(*) voir par exemple

https://journaldumauss.net/?Le-nouveau-MAUSS-est-a...

Message modifié par son auteur il y a 12 jours.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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le jeudi 02 octobre 2025 à 05h41

En fait pour nommer une expérience je pense qu’il faut au moins deux personnes qui aient la conviction qu’elles fassent la même expérience. Il n’y a pas de langage privé disait Wittgenstein.

Imagine un enfant qui apprend à parler français et ne connaît pas le sens du mot froid. Il sort dehors pendant l’hiver avec un adulte qui lui dit «  oh il fait froid! ». L’enfant vient d’apprendre le mot «  froid ».

L’autre façon d’apprendre un mot à l’âge adulte est de décrire un certain contexte d’où un événement émerge, et qu’il s’agit de nommer.
Le mot compersion a été inventé dans le contexte de relations amoureuses plurielles, ordinairement entachées de jalousie et divers sentiments désagréables à ressentir, et d’où émerge l’événement d’une émotion positive, que l’on a nommé compersion. Il n’y a pas forcément besoin d’en dire beaucoup parce que la compersion dérive d’une expérience ordinaire connue des locuteurs : la relation amoureuse.

C’est pourquoi je serai favorable à la création d’un autre mot ou expression pour décrire les expériences que tu décris, et dont la toile de fond est différente. Cette toile de fond est à mon avis la critique du modèle amoureux étendue à la critique du modèle polyamoureux. Dans ce modèle les individus sont fortement validés par un ensemble de relations très intimes (j’aurais envie de dire communautaires) répétées dans le temps et avec un engagement à ce qu’elles se répètent. La critique de se modèle fait émerger des expérience où l’individu apparait comme détaché de ce type de relation, et valorisant fortement le fait de s’en détacher.

J’ai tenté d’appuyer le fait que le détachement complet à l’égard des égards des autres êtres humains pour nous, tout en éprouvant de l’amour pour ces êtres humains, etait une expérience limite spirituelle voire religieuse/

Dans mon expérience je parle «  d’accéder à la sainteté » pour décrire ironiquement mon état psychologique quand je suis détaché des turpitudes amoureuses avec autrui que connaît ma partenaire. Je parle d’ironie parce que je ne pense pas que ce soit de la sainteté : je suis tout simplement content d’être seul, cependant que je sais que je serai content de retrouver ma chérie plus tard.

D’un autre côté j’ai été tellement déstabilisé par l’expérience d’ouverture de mon couple que j’ai eu envie de me tourner vers une religion pour m’agripper à quelque chose. Puis j’ai découvert que ma façon d’aimer en relation amoureuse ressemblait beaucoup à l’idolâtrie qui est au principe de la critique que font les religions monothéistes naissantes des sociétés d’où elles émergent. L’idolâtrie est le fait d’adorer et de diviniser des entités que l’on crée soi-même, en pensant ensuite qu’elles ont une vie propre et qu’elles vont nous sauver des affres de la vie. Je pense que l’expérience amoureuse est une forme d’idolâtrie, et dire cela est évidement un geste critique pour tenter de s’en détacher.

Il me parait difficile de nommer une expérience sans un geste critique vis-à-vis d’une autre expérience dont les locuteurs ont l’expérience et qu’ils savent nommer.
Le fait de ne pas le faire s’appelle le quiproquo et génère des «  faux problèmes ».

Message modifié par son auteur il y a 14 jours.

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Discussion : Amours compersives, amitiés compersives, ou la compersion comme modalité interactionnelle

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crest

le mercredi 01 octobre 2025 à 06h19

J’ai l’impression que la compersion des polyamoureux est plus spécifique voire d’une autre nature que celle que souhaites conceptualiser ici. Je projette un peu ma vision dans ce qui suit mais c’est pour tenter de mieux cerner ce que tu veux dire.

Il me semble que la compersion des polyamoureux est plus (schématiquement) de l’ordre de l’excitation sexuelle, celle du caudalisme.
Il y a un «  oubli » de soi fugitif qui peut faire penser qu’on a franchi un cap dans le lâcher prise.

Mais à mon avis cela est permis par un lien très particulier avec la personne dont on se réjouit de la joie qu’elle éprouve, en sachant (et parce que on le sait, pour certaines raisons) que cette personne pense à nous aussi, à tout moment, de sorte que cette personne nous inclue dans son ressenti. On peut s’oublier mais c’est parce que l’autre, précisément, ne nous oublie pas, pense à nous. On n’a plus besoin de l’autre à ce moment-là, mais c’est parce que antérieurement il nous a promis de ne pas nous oublier, et qu’on sait qu’on le retrouvera bientôt.

Bref je suis tenté de dire que la compersion des polyamoureux a tout de l’amour amoureux, un peu déviant par rapport à la norme, mais qui puise quand même dans les mêmes ressorts affectifs, du lien privilégié et unique entre deux personnes qui s’aventurent hors de leurs habitudes mais qui peuvent le faire grâce à une grande confiance préexistante.

Le fait qu’on appelle «  amoureux » différentes phases du script romantique (le début de l’excitation sexuelle comme la relation de couple plus mature après plusieurs années ensemble) fait qu’il est tentant de nommer polyamour des relations simultanées mais développées à des stades de maturité différents. La compersion pourrait dans cas être l’évocation émotionnelle de l’amour naissant au sein d’un couple mature, qui peut ainsi revivre les sensations, érotiques, de l’amour naissant.

La compersion est une peur surmontée de perdre le lien mais le lien est préexistant. J’ai du mal à visualiser une personne flottante se réjouissant de ne pas être indispensable nul part, sauf à être particulièrement touchée par une foi en quelque chose (dieu, un idéal, etc) ou à accéder à des mondes transcendants qui la valide à tout moment. Le prototype de cette personne est quelqu’un qui aime indistinctement tous les êtres en raison d’une conscience élargie et d’une conviction que quelque chose de commun préexiste à l’infinité possiblement chaotique des événements humains.

A l’inverse de cette vision de la sainteté tu postules une compersion ancrée dans les expériences les plus ordinaires des gens. Je pense qu’il serait intéressant de décrire ces expériences car paradoxalement leur caractère ordinaire fait qu’on a particulièrement besoin de le faire.

Message modifié par son auteur il y a 15 jours.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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crest

le mercredi 13 août 2025 à 18h12

Je ne sais pas trop où mettre cela, mais je signale ces deux choses :

> Le 30 août, un nouveau festival s’invite à Lyon pour célébrer ce lien essentiel, trop souvent invisibilisé : l’amitié !
https://rebellyon.info/Nos-Puissantes-Amities-Open...

> Le Monde, 30/07/2025 : Ils sont amis et se marient : « Ça faisait un moment que je réfléchissais à décentrer l’amour romantique de ma vie »
Difficiles à quantifier car souvent non officielles, les unions entre amis se développent. Une façon de marquer l’amitié, à l’heure de la remise en question du couple hétéronormé et de ses attributs.
https://justpaste.it/j0120

Message modifié par son auteur il y a 2 mois.

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Discussion : Politiser la non-monogamie

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crest

le jeudi 19 juin 2025 à 11h05

RedRackham
--> Est-ce vous pensez que la non-exclusivité / la non-monogamie justifie un engagement politique ?

A mon sens, cela demanderait une clarification de ce qu'est la non-monogamie.

1) Est-ce que c'est une polygamie ?

Dans ce cas, la dimension politique concerne la filiation, la parentalité, le régime patrimonial.

2) Est-ce que c'est une nouvelle façon de flirter (rencontrer plusieurs partenaires en même temps) en attendant de construire une relation monogame, agrémentée éventuellement de relations secondaires ?

2bis) Ou bien une nouvelle façon de rompre les relations monogames, en s'autorisant une chevauchement (de plus en plus public et assumé) des relations monogames dans le temps ?

Dans les deux cas, je ne vois pas où est la dimension politique. On est plus sur une évolution des codes sociaux à l'intérieur du paradigme monogame.

3) Est-ce que c'est une remise en cause du script romantique/amoureux ? Et dans ce cas, la non-monogamie est également une critique du polyamour (au sens où il est fondé sur la norme du sentiment amoureux) ?
Le but est moins de reconnaître une nouvelle forme de relation, que faire descendre de son piédestal la relation amoureuse comme nec plus ultra des relations humaines. En revalorisant l'amitié par exemple.

Message modifié par son auteur il y a 4 mois.

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Discussion : Penser aux autres partenaires avec 1 partenaire

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crest

le mercredi 14 mai 2025 à 08h03

Je pense effectivement que si les pensées ne se contrôlent pas entièrement, la valeur qu'on leur donne est volontaire et consciente, ce qui explique qu'on s'autorise à les verbaliser.
Cependant le cadre intime d'une relation peut inciter à "tout dire" et être le plus transparent possible, surtout dans un cadre de relation non-exclusif où c'est d'autant plus valorisé.

E..<3
Mon partenaire trouve ça chouette de penser à ses autres partenaires quant il est avec moi.
Moi je trouve ça chouette de cultiver le moment present quant on est ensemble.
Je pense la même chose quant il est avec ses autres partenaires, je ne trouve pas ça chouette qu'il pense à moi.
Il cultive/alimente ses pensées.
Type elle me manque, j'ai hâte d'échanger avec elle quant il est avec moi.

Simple hypothèse : Cela peut pouvoir dire que, plus généralement, ton partenaire fusionne ses relations et valorise cette fusion possible (ou aurait envie de le faire d'avantage, façon trouple), et à du mal à cloisonner les relations qu'il a en ce moment. Ce qui est peut-être en décalage complet avec ce que ses partenaires souhaitent vivre, à savoir une certaine exclusivité "sur le moment".
C'est pour cela que le fait qu'il alimente ces pensées devient alors problématique.
Si c'est le cas, ça doit se manifester par d'autres actions de sa part dont on n'a pas connaissance ici.

Autre hypothèse : la phrase "elle me manque" renvoie je pense à un imaginaire particulier, romantique-amoureux et donc exclusif (*), qui rend mal à l'aise dans une configuration de non-exclusivité.

(*)
/discussion/-cXL-/Script-romantique-et-NRE/
/discussion/-cZx-/Relations-amoureuses-et-comparai...

Message modifié par son auteur il y a 5 mois.

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Discussion : Besoin de conseils pour une situation d'ouverture de couple avec une amie

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crest

le mercredi 14 mai 2025 à 07h43

Die Hexe
Je suis en couple exclusif avec ma compagne depuis 5 ans. Nous nous sommes rencontrées lorsque j'étais avec mon ex avec qui nous avons vécu 6 mois en trouple, mon ex et moi nous sommes séparées et nous avons décidé de rester ensemble avec ma compagne actuelle. (...) Au départ j'étais d'accord avec cette idée, surtout après ce qu'on venait de vivre à 3 je m'en sentais capable et ça me plaisait. Mais au fil du temps je me suis renfermée et j'ai repoussé toute conversation sur ce sujet car remplie de peurs et d'injections à l'exclusivité (alors que moi aussi j'ai éprouvé du désir pour d'autres personnes mais j'ai refoulé ça en me culpabilisant).

Qu'est-ce qui a fait que "au fil du temps", tu sois passé d'une relation de trouple (dont tu dis plutôt du bien ici mais dont tu parles très peu) à une relation de couple à deux que tu souhaites maintenant exclusive ?

Die Hexe
Je suis en couple exclusif avec ma compagne depuis 5 ans.
(...)
Je me sens sous pression mais en même temps ça fait au moins 1 an que j'aurais pu prendre ce sujet en charge. Ma temporalité, mon besoin de défricher un peu tout ça avant qu'elles aient une relation plus intime, n'est pas la leur. Surtout pour notre amie pour qui l'intensité de son désir devient très difficile à gérer.

Cinq ans c'est largement suffisant pour "oublier" le contrat initial qui comportait la possibilité de relation non-exclusive. Que s'est-il passé pendant ces 5 années ? Est-ce qu'il y a eu un travail de fait pour discuter des relations non-exclusives à froid (c'est-à-dire en l'absence d'une autre relation possible et pas sous la menace d'une séparation comme aujourd'hui) ? Qu'est-ce qui a été fait pour éviter de retomber dans l'exclusivité ?

Die Hexe
Tout en me rassurant à 1000% sur le fait qu'elle m'aime, qu'elle veut continuer la vie avec moi et que notre relation est la relation socle. Mais que si je n'arrive pas à accepter leur
potentielle relation et bien ça remettra en question notre couple pour elle

.

Je ne crois pas que ce soit tellement rassurant de dire à la fois qu'on tient à une personne et qu'en même temps, si elle n'arrive pas à faire quelque chose de très difficile pour elle (et suffisamment vite), on la quitte.
Ce qui aurait rassurant aurait été de dire est que les choses vont aller à ton rythme, puisque de ton côté visiblement tu multiplies les démarches pour ouvrir ton couple.
Aussi, le terme de "relation socle" est je pense assez ambigu quand la relation en question n'est pas si solide et en questionnement comme tu l'expliques par ailleurs. Ça donne plutôt l'impression que ce "socle" est en réalité conditionné à plein de choses encore très incertaines.

L'idée très prochainement, à ma demande, est qu'elles définissent ensemble des possibilités de relation, s'accordent sur leurs envies, (je ne veux pas participer à ce temps, j'ai posé mes limites) et qu'ensuite on en reparle à 3 et définisse un cadre et des règles.

ça devrait te permettre de diminuer ton stress, je l'espère. Tiens-nous au courant :)

Message modifié par son auteur il y a 5 mois.

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Discussion : Mon conjoint souhaite devenir polyamoureux

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le lundi 12 mai 2025 à 09h01

Ceriseflo
Cela fait seulement 5 semaines mais tout va très vite et il m'a dit il y a 2 jours qu'il souhaitait vivre du polyamour avec sexualité. Il n'a pas besoin que les choses se fassent dans l'urgence mais il m'a dit que c'était maintenant une certitude et que si je ne pouvais l'envisager le moment venu il me quitterai car il ne voulait pas m'imposer cela.

C'est un sacré coup pression que tu vis là.

Certes il n'y pas d'"urgence" mais maintenant il y a une menace de séparation si le "moment venu" tu n'es pas prête. J'y vois une injonction paradoxale (pas d'urgence mais une menace qui peut s'exécuter à un moment indéterminé, et surtout à moment qui ne dépend pas de toi).

Quelque chose de plus bienveillant et plus réaliste aurait été de proposer de construire une non-exclusivité dans le couple, en y allant progressivement et à ton rythme, et sans commencer par le plus difficile pour toi.

Est-ce que avant ces 5 semaines vous aviez déjà évoqué la possibilité de relations non-exclusives ? Est-ce que ton conjoint se documente sur le sujet également et pas uniquement toi ?

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Discussion : Difficultés du polyamour en ruralité dans un petit milieu

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crest

le mardi 06 mai 2025 à 09h23


Genre si ça va pas entre nous, j'ai l'impression que tout mon monde s'écroule, je me mets en retrait car j'ai l'impression d'être moins légitime qu'S. à exister dans ces espaces.

Qu'est-ce qui t'incite à te mettre en retrait ? Ton propre malaise intérieur ou le fait de ne pas être légitime à ressentir de l'insécurité dans des schémas non-exclusifs ?
As-tu des personnes à qui te confier sur place ? Les autres personnes sont-elles dans des orientations non-exclusives également ?


Et risqué (si les choses se passent mal pour 1 raison ou 1 autre, c'est tout ce petit noyau de personnes qui peut imploser: on est queer et on a pas bcp d'espaces safer).

Si d'autres personnes de ce milieu sont en relation non-exclusives, il y a fort à parier que ça ne se passe pas comme sur des roulettes. Y a-t-il possibilité d'organiser quelque chose comme un café poly, ou autre espace de discussion, qui permettrait au moins d'échanger sur des ressources théoriques ?

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Discussion : Difficultés du polyamour en ruralité dans un petit milieu

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crest

le mardi 06 mai 2025 à 09h11

Salut,

Je te conseille si tu ne les connais pas les 2 brochures "Le début de la fin des haricots" vol 1 et 2, qui ont été écrites dans un contexte féministe avec lequel tu seras peut-être familier :

https://infokiosques.net/spip.php?article1566

https://infokiosques.net/spip.php?article1854

Un petit extrait :


Si vous souffrez très fort de jalousie dans le cadre d’une relation poly, rappelez-vous d’abord que le poly n’est pas une injonction et que personne n’est un super héros/une super héroïne capable de déconstruction express de la jalousie. On n’est pas venu.es ici pour souffrir, ok.

Ensuite, soyez indulgent.es avec vous-même, sans pour autant vous laisser aller totalement dans le délire control freak. Expliquez plutôt à vos partenaires ce qui vous effraie réellement (oui vous vous sentirez peut-être ridicule, mais vaut mieux avoir l’air con que de péter un plomb), la jalousie est souvent l’arbre qui cache la forêt :

- Partenaire A : « J’suis jaloux de Fifrelin, mais j’ai surtout peur que : il soit meilleur amant que moi/que tu te barres avec lui loin de moi/que tu adoptes un cochon d’inde avec lui/qu’il soit meilleur aux petits chevaux que moi, etc. »

Et là, la personne en face devrait répondre un truc du genre :

- Partenaire B : « tu es exceptionnel à mes yeux pour telle ou telle raison, aie confiance, et je peux aussi adopter un cochon d’inde avec toi si c’est vraiment ça qui te ferait plaisir. »

J'ai moi aussi été confronté à cette difficulté de vivre des relations multiples dans un "petit milieu", qui plus est enclin au départ à "politiser" le polyamour sous forme d'une injonction à déconstruire le modèle exclusif.

Comme le dit la brochure, c'est surtout l'estime de soi qu'on risque de déconstruire quand on est confronté au risque permanent d'être comparé à d'autres personnes dans son intimité.

J'ai aussi vécu ce qui est dit dans le volume 1 : "la sur-importance de la relation amoureuse peut être provoquée par la non exclusivité elle-même."
Pour moi la porte de sortie est de s'interroger sur le script romantique et à ce qu'il entraîne comme schémas de compétition.

J'ai tenté de théoriser cela ici :
/discussion/-cXL-/Script-romantique-et-NRE/
/discussion/-cZx-/Relations-amoureuses-et-comparai...

Message modifié par son auteur il y a 5 mois.

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Discussion : Le rationnel comprend, l’émotionnel s’effondre

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crest

le jeudi 03 avril 2025 à 20h08

Je compatis à ta souffrance et beaucoup se reconnaîtront, malheureusement, dans ton témoignage.
Tes mots sont touchant.
Ceci dit j'aimerais tenter de décaler le regard.

Thorba
Ce matin-là, j’ai fini par voir la réalité en face : je suis dans une relation polyamoureuse.

J’ai toujours dit que je ne voulais pas l’être. Que c’était une de mes limites dans cette relation. Mais de fait, je l’ai toujours été. À mon insu. J’ai refusé de le voir, de l’accepter.
Je lui ai exprimé ça. Elle a hoché la tête.

Je te propose un autre exercice de pensée : dis-toi que personne n'est polyamoureux dans cette situation que tu vis, que tu ne l'es pas, mais que ta compagne non plus, pas plus que son ex.

Qu'est-ce que ça fait ?

Personnellement ça m'a aidé, dans une situation similaire à la tienne, à me sentir mieux.

Tu peux voir le polyamour dans votre cas comme un projet de construction collective à trois personnes d'un édifice existentiel dont le résultat est que chacun se sente en sécurité (affective). Ce résultat n'étant pas atteint, il est rédhibitoire -et en réalité absurde- de dire que unetelle est polyamoureuse et que untel ne l'est pas. Le polyamour n'est pas une qualité attachée à un individu (ainsi le fait d'avoir un élan romantique envers 2 personnes ne devrait pas être appelé "être polyamoureux") mais à une maison collective où tout les habitants se sentent aimés et en sécurité.

Il faut suivre le "rythme du plus lent" (c'est une expression des polyamoureux). Si tu ne te sens pas bien, le chantier doit d'arrêter. Il faut discuter, et comme vous vous en êtes aperçus vous-mêmes, arrêter de le faire quand la fatigue se fait sentir.

Je pense que les mots déclenchent un imaginaire et des attentes sociales qu'on ne peut pas évacuer. Le choix d'utiliser le mot "amoureux" pour décrire un genre d'émotion n'est pas neutre car il est directement associé à une institution qui dans notre société est la monogamie (historiquement assurant la filiation et l'héritage), que la société moderne a relié et fusionné avec l'idéal du mariage d'amour, et donc un style d'émotions et de sentiments, et que l'on apprend à force de répétition à nommer "être amoureux". Cette socialisation est très puissante - comme toute socialisation. Les émotions très violentes que l'on ressent quand on la transgresse en sont la manifestation.
Se dire "polyamoureux" quand on souhaite des relations intenses plurielles c'est, plus j'y réfléchis, se tirer une balle dans le pied. Pour reprendre le titre de ton témoignage "Le rationnel comprend, l’émotionnel s’effondre", je pense plutôt que, quand il y a une telle déconnexion entre l'idéal (ce qu'on voudrait qu'il existe) et la pratique (ce qu'on vit réellement dans sa chair), c'est que la théorie et les concepts qui formulent cet idéal sont à retravailler.

Bon courage à toi

Message modifié par son auteur il y a 6 mois.

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Discussion : Relations amoureuses et comparaisons

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crest

le dimanche 30 mars 2025 à 11h59


Déjà il y a t-il une différence entre comparer et le sentiment d'être comparé ? Est-ce qu'on se compare, car on a le sentiment d'être comparé ?

Justement, c'était le sens de mon propos : on n'a pas le choix de se comparer ou pas, c'est induit dans la façon dont est codée la relation amoureuse dans une société qui n'est pas polygame. Ce n'est pas une question de volonté ou d'auto-discipline personnelle.

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Discussion : Le rationnel comprend, l’émotionnel s’effondre

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crest

le dimanche 30 mars 2025 à 11h52


Et je ressens en même temps une pression énorme à devoir m'ouvrir pour ne pas la perdre. Elle ne me le demande pas explicitement.

Peut-être qu'il faudrait creuser cela : le non-dit, une façon de faire peser une exigence/pression sans en parler ?

Comme une contrepartie ou contre-poids à une pression ressentie de l'autre côté :

Mais elle m'a aussi dit qu'elle ne pouvait pas me donner plus sans se perdre elle-même. Et je le crois. Je le vois. Elle a ses propres limites, ses propres douleurs aussi. Elle n'est pas mon sauveur. Elle ne peut pas porter tout ce que je vis.

?

Dans certains cas, le polyamour est la "solution" involontairement trouvée (rien que le fait que le concept existe dans la société suffit...) pour rééquilibrer une relation existante insatisfaisante mais dont l'insatisfaction n'a pas pu être verbalisée, conscientisée, assumée.

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Discussion : J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué

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crest

le dimanche 30 mars 2025 à 11h38

J'ai finalement déplacé mon message ici :
/discussion/-cZx-/Relations-amoureuses-et-comparai...

Concernant le récit fait ici je m'étonne qu'on s'en tienne au fait que quelqu'un "soit" "mono" comme l'explication ultime de pourquoi ça se passe pas bien. Sans qu'il y ait eu besoin de décrire ce que fait cette personne "mono".

Il y avait pourtant d'autres signaux explicatifs qui n'avaient pas besoin de cette hypothèse essentialisante (des gens seraient "mono" et d'autres pas):

Alastor
Je n'avais pas de jalousie, pas de sentiments négatifs, MAIS j'étais aussi toujours la relation cohabitante.

Que j'ai traduis par : par le fait d'habiter avec ma relation, j'avais une place spéciale dans la configuration polyamoureuse qui évitait que je compare ma relation (ou que je la compare défavorablement) avec les autres relations de la personne avec qui je partage le quotidien.


Cette autre relation a débuté sur une amitié sur laquelle nous avons ajouté une dimension sexuelle.
On en attendait rien de plus...
Cette autre relation a une relation amoureuse et sexuelle avec quelqu'un d'autre qui a débutée quelques mois avant la nôtre.

Actuellement nos sentiments ont évolués on s'est dit qu'on était amoureux l'un de l'autre.

Mon problème est que je vois cette personne que j'aime faire entrer de plus en plus dans sa vie quotidienne son autre relation.
Concrètement cette personne passe plus de temps avec son autre relation.
Il pense aussi présenter cette autre relation à ses enfants.

(...)
Je suis en colère que cette relation présente son autre relation a ses enfants car pour moi cela revient à la faire entrer dans son foyer intime et donc passer encore plus de temps ensemble pour eux deux.

Ici on passe de l'amitié à l'amour amoureux, puis à la présentation aux enfants. C'est à partir de ces 2 événements que la question de la comparaison et de la place se pose et donc de l'insécurité affective : 1/ c'est une relation amoureuse 2/ qui devient comparable défavorablement à une autre relation amoureuse qui prend une double forme officielle/publique (escalator relationnel) et cohabitante (ce qui a manifestement son importance ici cf point précédent).

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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Discussion : Relations amoureuses et comparaisons

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crest

le dimanche 30 mars 2025 à 11h22

petite tentative théorique en réaction à ce fil : /discussion/-cZv-/J-ai-juste-besoin-de-partager-ce...

« Je sais que c'est MOI qui compare »

C’est quelque chose que je rumine depuis quelques semaines : certes c’est bien l’individu qui fait l’opération mentale de comparer mais est-ce que ce n’est pas la « situation » elle-même (qui transcende l’individu) qui induit cette comparaison ?
Pour caricaturer une épreuve sportive induit la comparaison, il est impossible d’y échapper.

Ce qui rend complexe ce dont on parle quand il s’agit de relation amoureuse et du sentiment d’être comparé c'est que :
- c’est une institution qui dans son essence même donne une place à l’individu en relation avec un autre (je te choisis toi)
- pour un individu donné il n’existe qu’une seule place de ce type-là (c’est ce que l’on nomme l’exclusivité, la monogamie)
- cette « place » ce sont des règles que l’on s’attend à voir respecter, qu’il s’agisse des protagoniste de la relation ou des autres
- il n’est possible de bricoler/changer ces règles qu’au prix effort, d’inconfort, d’ambiguïté car il n’est possible de changer une institution à soit tout seul ou à quelques individu (car ces règles ont une portée générales, elles valent à l’échelle de toute société)
- Parler de polyamour au sens d’avoir plusieurs relations amoureuse c’est réactiver cette institution donc ces règles donc l’attente de les voir être respectées.
- le but affiché du polyamour est que plusieurs relations amoureuses existent sans être en concurrence. Mais il faut alors construire des manières de différencier les places de chacun. Les hiérarchiser explicitement est une manière de faire (couple socle etc). Les autres manières vont plutôt être dans le fait d’éviter de faire le même genre d’activité ou de cloisonner sévèrement les espaces et les temps de chaque relation.
- l’insécurité naît quand il n’aura pas été possible de différencier les places (souvent par inconscience et manque de vigilance à mon avis, ou bien par fatigue des efforts à faire puisqu’on n’a pas toute faite la façon de faire). C’est manifestement le cas quand la relation n’arrive pas à quitter un script romantique qui d’abord naît d’un élan très intime mais qui ensuite suit des étapes codées socialement (des règles). C’est aussi le cas quand la hiérarchisation et le cloisonnement de l’espace et du temps atteignent leur limites propres (refuser d’être une relation secondaire, croiser l’autre partenaire dans les mêmes scènes sociales, recevoir des confidences sur les autres partenaires etc).

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Discussion : Les relations sont des conversations

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crest

le mardi 18 février 2025 à 11h26

Salut,

Dans l'effort pour trouver un autre paradigme relationnel (*), je propose la notion de conversation.

L'avantage de la conversation est qu'elle est commune à tout type de relations (amitié, amour, voisinage etc). C'est une notion plus précise que la notion fourre-tout de communication qu'elle englobe toutefois.

Une relation, un lien avec une autre personne, c'est une conversation qui continue. Une séparation c'est une conversation qui s'arrête. Qu'il s'agisse d'un lien amical ou d'un lien amoureux, la conversation est à la fois un art et quelque chose que les gens font spontanément. Revoir la personne avec qui on est liée, c'est poursuivre une conversation que seul le temps et l'espace ont interrompu, mais qui ne s'est pas arrêtée. La conversation tricote le lien, c'est elle qui lui donne sa forme spécifique, originale ou hors norme.
Quand on revoit la personne on reprend souvent des thèmes de conversations abordées auparavant. Partager sa vie quotidienne avec une personne, c'est avoir des conversations. Se séparer, c'est ne plus avoir de conversation. Une conversation peut être ennuyeuse et superficielle mais c'est alors le lien qui l'est aussi. Une relation en crise se lit à la difficulté d'avoir des conversations, qui patinent. Un monologue même en présence d'autrui n'est pas une conversation.

La conversation peut demander un effort, au début ou au cours d'une relation. On l'entretient pour faire durer un lien à quoi on donne de la valeur ; si on le fait pas, la relation peut s'arrêter. Ça peut être une charge mentale, c'est une activité genrée et dénigrée comme étant du bavardage, parce que avoir une conversation ne produit pas de valeur au sens marchand ou capitaliste. Cependant ce sont les conversations qui font les liens sans quoi aucun être humain ne peut exister. Mener une vie sans avoir besoin de faire l'effort d'entretenir des conversations c'est peut-être se reposer sur les autres pour le faire.

On pourrait décrire n'importe quelle relation sous la forme d'une conversation, y compris dans sa dimension sexuelle ou corporelle. Certaines personnes seront moins à l'aise avec les mots mais plus à l'aise avec leur corps. J'aurais donc envie d'étendre la notion de conversation au-delà de la communication verbale. Mener des activités ensemble, de concert, mettre en commun des ressources à plusieurs, c'est aussi poursuivre une conversation. En retour, les actions concrètes, la dimension matérielle de la vie, ce qui est mis en commun au sens large se reflète dans les conversations verbales. Les conversations fabriquent aussi la réalité au sens où elles valident les visions qu'on les gens d'eux-mêmes et du monde : les conversations sont des points d'appuis indispensables à l'existence.

C'est aussi une notion suffisamment neutre pour pouvoir à la fois :
1) qualifier différents types de relations sans les hiérarchiser
2) rendre justice aux différences profondes existant entre ces types de relations

On pourrait ainsi considérer les relations les plus importantes dans la vie des gens comme le résultat d'une densification de conversations, qui deviennent si fréquentes et si multiples dans leurs thématiques qu'elles couvrent la plupart de ce qui importe aux partenaires, de façon si vaste qu'on peut oublier que le sentiment qui est résulte (amoureux ou autre) est le résultat d'une activité concrète : la conversation. Toutes les relations sont donc performatives, puisque ce sont des conversations qui les font exister.

Peut-on avoir une conversation à plusieurs ? Ça dépend et l'expérience montre qu'il n'est pas si simple de faire entrer une nouvelle personne dans une conversation existante, que ce soit pour que la personne nouvelle puisse y avoir une part active, ou que ce soit pour la conversation de départ ne soit pas interrompue ou soit toujours possible. Le résultat est que la conversation sera différente. Les conversations sont donc toujours un peu fermées au départ, avant d'inclure ou non d'autres participants.

Toute conversation est exclusive au départ parce que le tour qu'elle prend dépend fortement des protagonistes et de l'histoire de ce qu'elles ont pu mettre en commun. Il n'est jamais très simple de parler d'une conversation à une autre personne qui n'y a pas participé ; généralement on en fait un résumé grossier et on se trouve fréquemment obligé de faire de la traduction, afin de faire correspondre ce qui est dit ailleurs avec une autre conversation.

L'exclusivité d'une conversation est la conséquence de la familiarité et de l'aisance qui se produit par la répétition, de sorte que les mots et les gestes ont une signification à la fois très particulière pour les personnes impliquées (difficilement traduisibles pour l'extérieur), et "efficaces" dans le sens où en peu de mots, des pans entiers et complexes de la réalité du monde sont et ont été mis en commun dans les esprits et les corps des protagonistes.

_

(*) EDIT : C'est plutôt cette discussion "Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical" qui m'a inspiré
/discussion/-cXW-/Revalorisons-l-amitie-les-amitie...
plutôt que celle-ci :
/discussion/-cHV-/Changer-de-paradigme-relationnel

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Discussion : Monogame en relation Poly

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crest

le dimanche 12 janvier 2025 à 23h09

Topper Tu ne peux pas vivre sereinement une relation non-monogame en pensant comme un monogame. Ce changement de paradigme se fait sur le temps long. Il faut être patient même si c'est difficile.

Une autre difficulté est de ne pas être bien seul et être dans le besoin de l'autre pour combler un tas d'insécurités. Autant on peut se servir de l'autre comme d'un pansement dans une relation monogame, autant c'est casse-gueule d'être dans une dynamique de dépendance dans une relation non-monogame.

Il faut donc apprendre à rechercher de la validation autrement, par toi-même (accomplissement dans le travail ou d'autres activités) ou par des sources variées (famille, amis, autres relations).

Ainsi, tu pourras prendre un certain recul avec ta relation. Je ne dis pas de t'éloigner émotionnel mais d'avoir un rapport plus sain. Tu accepteras alors mieux ses spécificités, son rythme différent, sa singularité, ses envies. Tu considéreras davantage cette relation comme une personne indépendante de toi et qui fait le choix de vivre une histoire avec toi, plutôt que comme quelqu'un qui doit combler tes besoins.

Je trouve tout ce topo dogmatique, normatif, élitiste. Typique des propos qui fait se sentir nulle toute personne le prenant ne serait-ce qu’un peu au sérieux.
Mais là j’ai plutôt envie de déconstruire cette norme poly libérale tellement elle s’exprime de façon pure et décomplexée.

L’individu qui répond à toutes ces injonctions est peut-être polyamoureux mais existe-t-il ?
Un tel individu, qui se contente de quelques amis et de gratifications professionnelles, tellement autonome affectivement qu’il est capable de s’auto-valider (sic), doit sûrement cumuler pas mal de privilèges (et de relations) pour être à ce point à l’aise dans ce monde. A-t-il encore besoin de relations amoureuses ou même de relations tout court?

Merde à la fin.

La personne vient exposer ses vulnérabilités et en réponse on lui fait la leçon de comment théoriquement ça devrait se passer si c’était parfait ? Ça n’a aucun sens désolé.

Message modifié par son auteur il y a 9 mois.

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Discussion : Envisager le polyamour

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crest

le dimanche 12 janvier 2025 à 22h20

Ulrich
Merci à @crest pour son témoignage. Tout plaquer et vivre 3 ans après une rupture traumatique... Il m'a sérieusement fait réfléchir.

Ce que je n’ai pas dit c’est qu’à l’époque j’avais besoin de ce chaos pour changer de vie (en gros quitter le boulot, m’engager politiquement). Quand bien même cela voulait dire dormir peu, être angoissé etc.
C’est très exactement le genre de chose que décrit Alberoni dans son livre Le choc amoureux. Tomber amoureux (ce qu’on appelle plus vulgairement ici la NRE ou la passion) est l’état naissant d’un mouvement collectif à deux, nous dit-il.

Il faut absolument regarder en face l’aspect destructif de la passion amoureuse (sans que ça se réduise à cela), qui est de plus ou moins grande intensité, mais qui est pour moi inhérent aux changements d’envergure dans l’existence.
Et même si de l’extérieur cela semble ridicule ou pathologique, clairement une folie.
Son surgissement n’est pas forcément une bonne nouvelle pour tout le monde, comme tout changement, comme toute révolution.

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