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Discussion : Christianisme et Polyamour
crest
le mardi 25 novembre 2025 à 22h10
le mot "poliamore" apparaît 3 fois dans le texte.
2. Saint Jean-Paul II, abordant la question de la monogamie, affirmait qu’elle « mérite d’être étudiée de plus en plus en profondeur »[2]. Cette indication de la nécessité d’un traitement plus large de ce thème est l’une des motivations qui ont incité le Dicastère pour la Doctrine de la Foi à préparer cette Note doctrinale. Par ailleurs, ce texte trouve son origine, d’une part, dans les différents dialogues menés avec les évêques d’Afrique et d’autres continents sur la question de la polygamie, dans le cadre de leurs visites ad limina[3], et, d’autre part, dans le constat que diverses formes publiques d’unions non monogames – parfois appelées « polyamorie » – se développent en Occident, en plus des formes plus privées ou secrètes qui ont été courantes à travers l’histoire.
95. La polygamie, l’adultère et le polyamour reposent sur l’illusion que l’intensité de la relation se mesure à la succession des visages. Comme l’illustre le mythe de Don Juan, le nombre dissout le nom : il disperse l’unité de l’élan amoureux. Si Lévinas a démontré que le visage de l’autre suscite une responsabilité infinie, unique et irréductible, multiplier les visages dans une union prétendument totale revient à fragmenter le sens de l’amour conjugal.
106. Dans le prolongement des réflexions philosophiques et culturelles développées jusqu’ici, il convient également d’aborder la question de l’éducation. Notre époque, en effet, connaît diverses évolutions concernant l’amour : hausse des taux de divorce, fragilité des unions, banalisation de l’adultère, promotion du polyamour. Face à ce constat, force est de constater que les grands récits collectifs (romans, films, chansons) continuent d’exalter le mythe du « grand amour », unique et exclusif. Le paradoxe est flagrant : les pratiques sociales contredisent ce que l’imaginaire célèbre. Cela révèle que le désir d’amour monogame demeure inscrit au plus profond de l’être humain, même lorsque les comportements semblent le nier.
La dernière citation est particulièrement bizarre. Au lieu de constater que les "grands récits collectifs" vont dans le même sens que ce que le Vatican défend dans cette note, la présence du "grand amour" dans l'imaginaire collectif contemporain serait quelque chose d'universel, "inscrit au plus profond de l'être humain" - ce qui est non seulement très douteux mais en plus pas du tout contesté par les tenants du polyamour...
Discussion : Christianisme et Polyamour
crest
le mardi 25 novembre 2025 à 21h44
Un peu plus de détails ici :
https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2025-11...
Le texte complet en italien
https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/c...
Message modifié par son auteur il y a 11 heures.
Discussion : J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué
crest
le mardi 25 novembre 2025 à 18h12
B a un positionnement clair au moins. W, non, et propose ni plus ni moins que d’embarquer A dans un conflit avec B en utilisant le mot magique « relation amoureuse » qui est censée l’attirer dans un plan bancal.
Message modifié par son auteur hier à 18h.
Discussion : A l'approche de la fin
crest
le mardi 25 novembre 2025 à 06h20
Je dirais que cette idolâtrie à double sens me fait me sentir très vivante.
Oui et d’un autre côté - si je peux me permettre de généraliser au-delà de ta situation - c’est aussi quelque chose de très spécial que de se dire, en tant qu’être humain, que cette sensation vivante proviendrait d’une seule personne. Alors même que la vie de l’être humain dépend en réalité de tout un monde, et pas seulement d’un seul individu. J’y vois une sorte de fétichisme, un oubli, caractéristique des sociétés modernes ayant produit la notion d’individu alors même que cette modernité se fonde sur une dépendance élargie à des mondes qu’elle invisibilise.
En réalité cette sensation d’être plus vivant et même entièrement vivant par la passion amoureuse est aussi un oubli du monde, c’est en ce sens que c’est une idolâtrie.
Le polyamour ne cesse de rendre hommage et justifier cette idolâtrie, à mon sens, en qualifiant les personnes d’intrinsèquement mono ou poly, alors que ce sont des rôles différents au sein d’un même jeu, d’un même univers mental.
J'essaye d'imaginer qu'il me délaisse, et en effet, ça fait mal.
C’est ce qui se profile si j’ai bien compris tes précédents messages qui envisagent sérieusement la rupture avec lui, dans la mesure où, lui, pour passer à autre chose, aura sans doute besoin de couper totalement les ponts avec toi, de cesser toute forme de communication.
Pas forcément pour te manipuler et faire que tu reviennes vers lui (tu en auras l’immense envie et ce sera très difficile pour toi d’y résister, très certainement ; et on peut aussi supposer qu’il est également conscient de l’impasse dans laquelle vous êtes tout les deux) mais parce qu’il en aura besoin pour lui-même.
Il est vrai que dans ce cas tu sauras pourquoi il te délaisse. Mais les sensations seront similaires, et tu auras encore, sans doute, envie et besoin de savoir qu’il continue à t’idolâtrer.
Message modifié par son auteur hier à 6h.
Discussion : Monogame marié en dilemme
crest
le dimanche 23 novembre 2025 à 23h34
Oui, étant donné son parcours de vie, j’imagine que tu as du être profondément troublé de l’avoir vu si heureuse dernièrement, après qu’elle ait pu avoir une petite aventure, et maintenant triste qu’elle redevienne, je ne sais pas, morose. Je comprends mieux ton sentiment de culpabilité.
Mais il est vrai aussi que si la seule chose dans sa vie qui lui fait vraiment du bien actuellement, c’est d’avoir des aventures extraconjugales, alors c’est que ça va pas, et que ces aventures ne règleront rien. Au contraire actuellement ça vous fait souffrir tout à fait inutilement tout les deux, en vous faisant vivre ce dilemme trop connu de l’ouverture de couple non consentie… situation qui met singulièrement à l’épreuve les gens sur un plan nerveux, psychologique. Même des personnes solides psychologiquement et avec des bases relationnelles solides dans leur couple en bavent forcément.
Il faut s’interroger sur le fait que la seule (?) chose qui lui fait du bien est une chose que précisément tu ne peux pas lui donner.
Désolé si je vais trop loin dans l’interprétation ; j’ai du mal à ne pas y avoir une forme de sabotage inconscient de votre relation.
Message modifié par son auteur il y a 2 jours.
Discussion : Monogame marié en dilemme
crest
le dimanche 23 novembre 2025 à 21h34
C’est en tout cas d’après ton témoignage toi qui ressens le plus d’émotions négatives, de l’ordre de l’insécurité, dans la situation présente. Ces émotions sont tout à fait normales (au sens où ne pas les ressentir est très exceptionnel), ce forum en est la preuve. Pleurer est normal et pleurer pour « rien », seulement par anxiété d’une situation qui n’existe pas, est désagréable et engendre de la honte. On se sent infiniment vulnérable. L’intensité de ces émotions semble être objectivement disproportionnée mais on ne peut pas s’empêcher de les ressentir.
Mais ça finit par s’arrêter.
Je comprends un peu moins d’où vient cette culpabilité, vis-à-vis de ta femme, à ressentir tout cela, dans ton contexte.
Message modifié par son auteur il y a 2 jours.
Discussion : Monogame marié en dilemme
crest
le dimanche 23 novembre 2025 à 15h14
Roki
Tout ça pour moi c'est tellement lié à une idée de couple ... Comme j'ai dit à ma femme, de l'extérieur si ils se baladent main dans la main, ça a clairement une connotation de couple pour absolument toute personne extérieure, si quelqu'un en reconnaît un des deux elle sera catégorisée entrain de me tromper..
Elle avec son alliance et sa bague de mariage et lui sans rien, c'est visible.. et j'ai pas envie qu'elle soit catégorisée avec des mots qui ne lui correspondent pas...
Pourtant elle n’a pas demandé à pouvoir marcher main dans la main avec quelqu’un d’autre en public. Mais au contraire des moments dans l’intimité avec quelqu’un d’autre.
Il faut aussi que ce quelqu’un d’autre tu puisses avoir confiance un minimum, ce qui n’est pas le cas ici quand tu parles carrément d’insultes à ton égard.
Ouvrir son couple sans règles ni limites n’est pas possible.
Je sais que ce n’est pas ce que tu veux. Mais je pense que le fait que ce soit fait n’importe comment, et sans transition, n’aide pas à s’ouvrir au changement.
Encore une fois, ouvrir un couple en crise ne résout pas la crise mais l’aggrave.
J'ai l'impression d'être horrible, d'être le pire mari, que j'aurais jamais dû être avec elle car je lui fait trop de mal..
C’est très exagéré de dire ça. On est dans une société monogame, et se marier ne signifie pas vivre en couple ouvert, sauf si on l’a stipulé au départ.
Heureusement il est possible de divorcer quand on ne trouve pas de terrain d’entente.
Message modifié par son auteur il y a 3 jours.
Discussion : Monogame marié en dilemme
crest
le dimanche 23 novembre 2025 à 09h17
Soit je ne l'accepte pas et je sais que je rendrais malheureuse ou au moins pas totalement heureuse la femme que je veux le plus voir heureuse, soit je me laisse mourir de l'intérieur de la voir s'épanouir dans les bras d'un autre que moi..
Attention à ne pas te laisser enfermer dans ce genre de dilemme impossible.
De l’extérieur je dirais que l’ouverture d’un couple qui a des problèmes ne va pas permettre de résoudre ces problèmes.
La personne la moins satisfaite dans le couple est généralement celle qui ouvre (de force) le couple, et va « tomber » amoureuses à l’extérieur. Au lieu peut-être de mettre ces problèmes sur la table ; ou bien aussi par lassitude de ne pas avoir pu les aborder ou les traiter réellement.
J'ai parlé avec son ami pour échanger sur le sujet mais le résultat est qu'il comprend pourquoi je suis bloqué et il m'a clairement orienté sur le fait de moi faire les efforts de voir ma " seule et unique " ne plus avoir de " seul et unique "
Encore une fois je comprends et respecte les polyamoureux, c'est juste que je ne le suis pas et ne veux pas le subir...
C’est plutôt maladroit de sa part. En l’occurrence si ces personnes étaient vraiment au fait des configurations polyamoureuses, elles auraient parlé du « rythme du plus lent » qui est le fait de faire évoluer les relations au rythme de la personne pour qui c’est le plus difficile. Si ce rythme n’est pas respecté il faut plutôt considérer que tu te fais manipuler.
Le fait de respecter ce rythme est difficile pour les personnes qui « tombent » amoureuses, veulent ressentir ce genre d’excitation, et estiment que ce besoin est impérieux sans quoi elle deviendraient affreusement malheureuses. Cela veut dire que ce sera difficile (le fait d’ouvrir ton couple) pour tout le monde, pas seulement pour toi.
Une sorte d'amitié ++ mais sans rapports physique intimes au delà de câlins.
Mais c'est tellement horrible pour moi à imaginer, je sais plus quoi dire où faire...
Le problème c'est qu'on a bien parlé d'Amour pas d'Amitié qui pour moi est un sentiment réservé à nous deux et différemment à la famille ( 2 enfants, parents, ..
Oui si je comprends bien, il y a une contradiction entre le fait d’appeler « amitié » les relations extérieures dont ta compagne a envie, et de les appeler « amour » également quand vous parlez de « polyamour »? C’est bien cela ?
Discussion : A l'approche de la fin
crest
le dimanche 23 novembre 2025 à 08h42
Mais oui clairement il aimerait l'exclusivité. Je souffre de le perdre et ça me fait remettre en question ça aussi, alors qu'initialement je ne veux pas vraiment être exclusive. Disons que je me dis : à quoi bon avoir des relations avec des gens si je ne peux plus en avoir avec lui ? Je l'aime tant, à quoi bon aimer quelqu'un de nouveau ?
Je trouve que ce passage illustre la passion amoureuse, qui est à mon sens l’angle mort des considérations (poly)amoureuses, d’un point de vue éthique et normatif je dirais.
A partir du moment où on pose comme axiome que ce sentiment est incontrôlable et légitime, alors il n’y a pas tant de possibilités d’agir que ça.
Mettons que ce sentiment soit lui-même interrogeable, en terme de légitimité et donnons lui un autre nom pour l’observer sous un autre angle. Mettons que ce soit une forme d’idolâtrie d’une personne envers une autre. Cette idolâtrie est démultipliée quand la personne que nous idolâtrons donne des signaux qu’elle nous idolâtre aussi. Elle nous rend hypersensible à tous ces signaux, leur présence nous comble de bonheur, leur absence nous plonge dans la souffrance qui s’exprime typiquement sous la forme d’une grande colère.
Je pose cette question : quel est notre intérêt à maintenir cette idolâtrie ? D’un côté comme de l’autre ? Qu’est-ce qui s’effondrerait dans notre vie (nos vies d’individus mais aussi notre société) si on cessait ce culte ? Ce culte sociétal du sentiment amoureux au travers de l’idolâtrie autorisée des individus les uns envers les autres ?
Être important et numéro 1 absolu a l'air important pour lui. J'ai du mal à le comprendre comme je ne me suis jamais retrouvée célibataire et secondaire, donc je n'arrive pas à me mettre à sa place. Je ne réalise pas si c'est vraiment difficile. Je peux juste voir qu'il n'est pas bien
.
Je fais l’hypothèse que tu réagirais de la même manière. Pour essayer de sentir ça, imagine qu’il te délaisse quelques temps, pour une raison qui n’est pas qu’il souffre de la situation, mais pour d’autres raisons, que tu ignores. Ne douterais-tu pas de ta propre valeur en tant qu’être humain, du fait d’être moins aimée, et ce « moins aimée » ne serait-il pas ressenti comme « pas aimée du tout »?
Message modifié par son auteur il y a 3 jours.
Discussion : Mon copain ne conçoit pas le polyamour
crest
le mardi 18 novembre 2025 à 08h20
Ash_12
je suis dans une relation avec un garçon depuis 4 mois et je n'ai jamais été aussi amoureuse de ma vie. Je suis épanouie dans cette relation et mon copain me rend très heureuse.
Cependant récemment j'ai commencé à ressentir des choses pour un de mes amis.
Tout est dans le fait de ressentir « des choses » et de nommer ces sensations « tomber/etre amoureuse », puis d’en déduire que tu serais polyamoureuse, avec une vision assez claire de ce que ça signifie concrètement (par exemple qui habite avec qui) et dans la vie quotidienne.
Ça fait pour moi beaucoup de conclusions potentiellement hâtives. C’est pas si simple je pense. Il n’y a pas d’un côté les relations monogames et de l’autre les relations plurielles, les deux modèles se chevauchent, et la non-exclusivité peut se comprendre de plusieurs manières.
Même si ton copain n’est pas ouvert aux relations plurielles, tu peux quand même explorer pour toi-même ces sensations et sentiments, et la signification qu’il est possible de leur donner. Peut-être pas avec lui pour l’instant mais avec d’autres personnes.
Est-ce que cette attirance pour autrui t’arrive spécifiquement et plus fortement en début de relation amoureuse par exemple ? Est-ce spécifiquement envers des personnes particulières ou bien c’est plus diffus ou très changeant ?
Discussion : Violence, rejet, humiliation, trahison : comment un homme se perd… et cherche à se réparer (témoignage sans réserve)
crest
le dimanche 16 novembre 2025 à 06h54
Jojodabro
On déménage, mais le schéma reprend. Les années passent, je vieillis?; je continue. Chaque occasion d’avoir une nouvelle relation, je saute dessus?–?toujours en secret, alors que je fais tout pour supplier ma femme de ne pas me quitter.
J’ai même eu des périodes où, sous couvert de couple ouvert accepté à contre-cœur, je deviens furieux, odieux, violent verbalement, dès qu’elle, elle ose avoir une histoire ou du plaisir ailleurs.
Ce forum est rempli presque exclusivement de témoignages de gens qui souffrent des difficultés qu’ils rencontrent après l’ouverture de leur couple.
Pour le coup quand je lis ton témoignage je trouve que ces difficultés, très communes et « normales », s’ajoutent ou se mélangent avec tes difficultés sans doute plus spécifiques que tu associes à ton passé familial.
Certes on peut juger que c’est mal d’avoir d’autres relations sans en parler à sa partenaire de vie. Ce n’est pas sur ce forum qu’on te dira le contraire. Mais j’ai un peu peur que tu viennes sur ce forum justement pour confirmer et appuyer cette auto-culpabilisation comme schéma interprétatif peut-être un peu trop simple. Parce que pour l’instant c’est le seul que tu as sous la main dans ton contexte. L’auto-analyse a ses limites.
Tu t’en veux beaucoup de ne pas avoir fait « ce qu’il faut » par le passé, et ta compagne t’en veut toujours pour cela 15 ans plus tard. Attention tu n’es peut-être pas le seul « méchant » dans l’histoire.
Vivre dans un tel contexte de couple, construit sur des reproches récurrents (?), n’est pas anodin.
Faites-vous aider par une personne tierce (et pour le coup c’est vrai, une thérapie de couple coûte cher. On peut toutefois trouver des accompagnants avec des tarifs accessibles, faut un peu chercher, ça dépend des endroits)
Message modifié par son auteur il y a 10 jours.
Discussion : Les images qui pourrissent la vie
crest
le dimanche 16 novembre 2025 à 06h18
Mouse
Je finis presque par essayer de déconstruire le lien magique qui nous unit pour me protéger.
Oui. Parce que plus tu penses et ressens que ce lien est magique, spécial, unique au monde, que tout est (ou semble être) parfait, et plus c’est contradictoire frontalement avec les autres sensations et pensées qui te « pourrissent la vie ».
Comment faire face à cette contradiction ?
C’est d’autant moins facile que tu as peur de mettre de la distance avec la personne aimée.
En réalité je pense qu’il s’agit de mettre de la distance avec une forme de relation avec la personne aimée, dont on a fait le centre de sa vie. Construire la non-exclusivité le demande, à mon sens. Ce n’est pas facile, il y a beaucoup d’obstacles. L’idéologie (poly)amoureuse en fait partie, pour moi.
La personne aimée ne t’aidera pas beaucoup car elle n’est pas en train de construire de la non-exclusivité, du moins au début. Les problèmes arriveront plus tard pour elle alors que pour toi c’est déjà là.
L’entente sexuelle (qui peut être encore plus grande qu’avant) n’est pas un bon indicateur de la situation, à savoir le décalage de vécu entre les deux partenaires qui ont du mal à l’admettre puisqu’ils sont sensés être « amoureux »… comme avant ?
J’ai beau chercher le besoin ou la peur derrière ces émotions je ne trouve pas.
Oui parce que la personne en face semble la même, continue à nous aimer, nous rassure sur ses sentiments envers nous etc. Alors qu’est-ce qui ne va pas ?
Déjà, dis-toi que ces émotions sont la norme, au sens où ne pas les ressentir c’est l’exception.
Si tu as besoin de cloisonner, et par exemple ne pas en savoir tellement (juste ce qu’il faut) sur l’autre personne, alors fais respecter cette limite (et c’est pas forcément facile pour ton partenaire qui peut au contraire avoir très envie de te faire part de ce qu’il vit).
Globalement je pense que chercher les causes en soi-même de ces angoisses est une impasse, à moins qu’il y ait des signaux de grande dépendance affective auparavant dans la relation (et dans ce cas aller consulter un tiers professionnel est le bon réflexe). La non-exclusivité peut aussi être une ouverture au monde des autres en général, ou bien à des relations privilégiées mais non amoureuses, à des formes de spiritualité, etc. Une autre vie est possible 🙂
Message modifié par son auteur il y a 10 jours.
Discussion : Suis-je polyamoureux ?
crest
le mardi 11 novembre 2025 à 23h21
Ce qu’on observe aussi c’est le décalage émotionnel entre deux personnes en relation, dont l’une est sécurisée et l’autre non. Ce genre de déséquilibre peut exister dans une relation monogame classique. Mais il est à peu près systématique en configuration polyamoureuse quand l’un des partenaires reste avec un seul partenaire. C’est à la fois très sécurisant et bon pour l’ego d’avoir plusieurs partenaires, tout en étant très difficile (sinon impossible) de se mettre à la place de la personne qui reste avec un seul partenaire. La non-exclusivité est vécue de façon radicalement différente dans les deux cas et c’est une expérience réellement éprouvante de vivre au cœur d’une relation auparavant intime un écart de ressenti aussi radical qui ouvre au cœur d’un couple une faille béante.
Discussion : Accompagner notre couple dans la non-exclusivité
crest
le mercredi 05 novembre 2025 à 18h51
À la réflexion ce témoignage ne me semble pas réaliste non plus. Là je me dis qu’il a été généré par Chat Gpt. La forme : long et sans faute. Le fond : trop d’incohérences et de descriptions caricaturales librement inspirés de cas réels, mises bout à bout de situations qui ont l’air réelles mais donne au total un scenario inventé du type : « écris-moi un récit d’ouverture de couple non consentie inspiré de témoignages du site polyamour.info où la narratrice entre malgré elle dans une configuration polyamoureuse mais en souhaitant être optimiste, tandis que son conjoint la met devant le fait accompli, sans communication préalable, en plusieurs étapes progressives mais se succédant rapidement dans le temps, etc. »
Dans quel but ?
Message modifié par son auteur il y a un mois.
Discussion : Accompagner notre couple dans la non-exclusivité
crest
le mardi 04 novembre 2025 à 11h37
Ces deux passages marquent un écart entre ta perception de votre couple et la sienne.
Je suis une jeune femme de 37 ans, en couple avec mon compagnon de 37 ans également depuis plus de 13 ans. Entente fusionnelle, stabilité émotionnelle, projets communs, un pacs, une maison, deux enfants merveilleux. Nous n’avons pas de dispute, beaucoup de respect, de communication et une façon de raisonner et réfléchir posément en cas de difficulté. Nous nous aimons d’un amour infini, inconditionnel.
Cependant cet été, nous avons eu une petite crise silencieuse au cours de laquelle mon compagnon s’est inscrit sans me le dire sur Tinder. Nous avons géré la crise avec du dialogue et de l’autocritique constructive.
J’ai découvert fin septembre sans le vouloir qu’il avait fait tout un tas de recherche liées à Tinder, qu’il se posait des questions sur notre couple etc…
L’ouverture de couple forcé dans un contexte de couple que l’un pensait pleinement satisfaisant pour tout les deux, alors que ce n’est pas le cas, est malheureusement trop classique. Le fait de se sentir (à nouveau) très amoureux dans un tel couple ne résout pas ce décalage même si il donne l’illusion confortable que le couple n’est pas en crise, mais au contraire stimulé par cette ouverture.
Je pense qu’il faut questionner la pertinence des sentiments amoureux et fusionnel dans cette situation. Clairement le bon réflexe dans un contexte d’ouverture de couple n’est pas de tomber ou retomber amoureux de son conjoint : c’est précisément ce qui t’amènera à souffrir de grande insécurité.
Pour le reste cela a été dit plus haut mais ton récit donne le portait d’une personne peu communicative et peu encline à respecter le consentement de l’autre, qui a peut-être besoin de chaos et de grand changement dans sa vie, et qui est pour le moment en situation de te l’imposer.
Message modifié par son auteur il y a un mois.
Discussion : Être en couple(s), ça peut être chouette
crest
le mardi 04 novembre 2025 à 05h46
Le couple est une institution au sens juridique. On en a trace dans le code civil, les politiques publiques etc
Le sentiment amoureux une institution au sens social. On en a trace dans la culture, l’art, etc
Nous sommes libres dans les sociétés modernes de choisir avec qui être en couple. Mais c’est par le sentiment amoureux que nous faisons ce choix, c’est le sentiment amoureux qui le valide. Cependant en pratique entre le sentiment amoureux et la mise en couple il y a un laps de temps. De plus on peut être en couple, être moins ou plus tellement amoureux, et ressentir à nouveau un sentiment amoureux pour une autre personne.
Bref couple et sentiment amoureux ne se superposent pas complètement, et c’est dans ce décalage que se logent les possibilités du polyamour (on pourrait même dire que le terme polyamour est le nom donné à ce décalage), mais aussi toutes les difficultés pratiques et les discussions qu’on peut avoir ici.
Si on conçoit assez bien que le couple est un construit social, c’est plus difficile à faire pour le sentiment amoureux, qui est vu comme un ensemble d’émotions nous plaçant en état de passivité.
L’importance du sentiment amoureux dans le couple n’a fait que croître historiquement au fur et à mesure que les individus ont été placé comme responsables et seuls décideurs de avec qui ils se mettent de couple.
On peut certes en vouloir en couple en tant que norme sociale. Pourtant le sentiment amoureux est en une autre. Et il est certain que le couple comme institution est devenu très dépendant du sentiment amoureux. Dans les sociétés modernes, le fait d’être en couple sans sentiment amoureux devient devient de plus en plus chose étrange voire insupportable. Le polyamour émerge de cette modernité associant couple et sentiment amoureux.
Le problème n’est pas de devoir vivre avec des normes, il y en aura toujours.
Le problème est plutôt pour l’individu de se dépatouiller avec des normes qui peuvent se contredire entre elles : cela produit énormément de souffrance.
À mon sens une façon de diminuer ces souffrances commence par mieux comprendre comment ces deux normes entrent en contradiction.
Message modifié par son auteur il y a un mois.
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
crest
le lundi 27 octobre 2025 à 06h34
Tiao88
(…)
j'ai peur que ça ne renforce les à priori des personnes mono/exclusives en mode "ah ben on savait que ça ne pouvait pas marcher". -(...)
Les mêmes personnes qui ouvriront leur couple plus tard ?
Je trouve que le film décrit bien l’asymétrie d’expérience (et la grande difficulté sinon l’impossibilité de se mettre à la place de l’autre) entre les deux membres du couples quand l’un ouvre le couple et l’autre se fait ouvrir son couple en finissant par dire ok.
C’est intéressant dans le documentaire le moment où elle dit ok : il y a toujours une justification assez intellictuelle d’y aller alors que le coeur n’y est pas vraiment. Ici c’est parce que la femme a eu dans sa jeunesse une période de grande liberté sexuelle, alors que l’homme non, et en plus il ose faire le parallèle entre cette absence de phase de liberté sexuelle dans son passé et l’absence de liberté politique dans la RDA où il a vécu jeune (un des rares moments où il parle sérieusement). Je dis « il ose » mais c’est mon regard; dans le film c’est présenté comme quelque chose qui fait sens. Même si à mon avis c’est totalement aberrant. Mais là encore c’est hyper bien vu : la justification politique de l’ouverture du couple est un grand classique, très certainement partagé par la réalisatrice qui a voulu mettre le thème de la notion liberté au centre de ce qui se dit.
Il y a un récit justificatif qui se construit par des conversations -et ce processus est bien montré- des raisons d’ouvrir le couple tandis qu’émotionnellement ça suit pas. C’est bien présent dans le film. Ce récit est certainement propre à chaque couple, et je trouve qu’il prend la forme d’une sorte de comptabilité où celui qui ouvre le couple invoque un déséquilibre que l’ouverture du couple est sensé pouvoir rééquilibrer. Même si c’est un leurre on comprend bien que ce récit n’est pas une option. Et la forme générale qu’il prend n’est pas anodine (n’y retrouve-t-on pas tous les fondamentaux des sociétés marchandes?).
Dans le documentaire la femme ne dit pas que ça ne pouvait pas marcher cette expérience de couple libre qu’ils ont tenté, elle dit juste « moi je ne me sens pas libre ». Le film s’arrête à peu près là et laisse ouvertes les possibilités d’imaginer la suite de leur relation sachant qu’on voit qu’ils sont encore ensemble, pas fâchés.
Bizarre de dire que ça se termine mal, du coup.
Message modifié par son auteur il y a un mois.
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
crest
le vendredi 24 octobre 2025 à 07h02
Après avoir regardé ce documentaire, je trouve que c’est inspirant et stimulant. Il semble que la réalisatrice ait une réelle sympathie pour « l’alternative » -selon ses propres termes- polyamoureuse et pourtant elle montre un échec.
Les choses que j’ai observées ou ressenties d’emblée :
- un vif agacement face à la façon de communiquer du couple, le fait de parler en permanence par blague, par de second degré, limite passif agressif. Il y a énormément et dans tous le film de contacts corporels façon câlin. Mais je ne les sens absolument pas reliés.
- il m’a semblé que le documentaire était essentiellement le point de vue de la personne qui se fait ouvrir son couple, en l’occurrence la femme. Beaucoup de plans sinon tous la montre soucieuse, mal à l’aise, sans joie, avec beaucoup de retenue dans les émotions.
- l’homme m’a paru terriblement antipathique de bout en bout.
Même si sa femme exprime peu par des mots son malaise, son visage et toutes ces attitudes non-verbales en disent suffisamment…dans le film ! Car dans la vraie vie cette absence de lien est tout à fait plausible.
La scène du shibari m’a paru violente à regarder car elle montre là-aussi sans mot le vécu diamétralement opposé des deux : la douleur rentrée de la femme (dans sa relation à son mari qui l’attache), le sourire et la confiance de l’homme (dans sa relation à la nouvelle amoureuse qui l’attache).
Finalement ne voit-on pas une personne (l’homme) totalement envoûté par sa NRE et radicalement coupé émotionnellement de femme, jusqu’à ce qui ça lui explose au visage à la fin ?
L’autre scène assez violente à voir est celle de la boxe, où l’homme tape trop fort sur la coussin tenu par sa femme qui lui dit « doucement ! », et il ne fait pas plus doucement.
- je n’ai pas pu m’empêcher de trouver vaines la vie des ces gens (alors que ce n’est pas l’intention de la réalisatrice je pense) qui sont montrés uniquement dans des scènes très bourgeoises de loisirs, de fêtes, d’ateliers de développement personnel, etc.
D’un autre côté j’ai eu l’impression de voir des adultes retournés en adolescence - ce qui est finalement assez sensé puisque le sujet est l’apprentissage (dans la douleur pour la femme) de mode relationnels pour lequel les protagonistes n’ont pas de compétences au départ, ce qui est par définition la situation des adolescents. La vie adolescente est effectivement en dehors du monde adulte. Cohérent avec le fait qu’on voit des gens en dehors du monde (sans travail à faire, sans obligation - de façon significative les enfants n’apparaissent plus après la décision d’ouverture du couple).
Sur un plan plus théorique :
Ça parle de liberté et ça se veut parler de liberté.
La conclusion est plutôt forte : la femme dit qu’au bout du compte elle ne se sent pas libre alors que l’intention était de se donner la liberté du couple libre. Elle dit que la liberté qu’elle veut, c’est la sienne, et pas celle qu’elle a octroyé à son mari (et oui, super dommage que la psy l’ait interrompue à ce moment-là !).
La réaction du mari est très significative aussi : le rapport intime à leur maison différent selon la femme et le mari. Pour la femme espace de repli où souffler mais où elle ne peut plus le faire, espace d’intimité pour le mari qui entend le partager avec sa deuxième amoureuse.
S’en suite la fin du film et semble-t-il un retour à la case départ (fin du trouble et de la cohabitation en tout cas) après la phase où la deuxième amoureuse s’installe dans la maison du couple, ce qui s’avère être la concession de trop pour la femme.
Mon commentaire et ma conclusion que je développerai plus tard
Liberté et sécurité, notions souvent opposées. pourrait n’être qu’une seule et même chose dans la réalité, au travers la notion de place qui en est la synthèse.
Message modifié par son auteur il y a un mois.
Discussion : C'est quoi l'engagement ?
crest
le jeudi 23 octobre 2025 à 06h34
J’ai l’impression que l’engagement va avec le fait qu’on puisse « compter sur nous » sur certains trucs. Pour moi ça va être sur un plan matériel notamment ainsi que le fait d’être à l’écoute de la personne. Un peu en mode famille/communautaire ou de camaraderie politique finalement où se dessinent une interdépendance et un soutient mutuel.
J’apprécie d’avoir des responsabilités et donc l’engagement n’est pas un poids dans la mesure où je me connais et où je ne peux donner que ce que je peux. Quand on se connaît les uns les autres, on sait ce qui est possible et l’idéal est de pouvoir accepter ces limites et ne pas faire peser des attentes en référence à un modèle trop en décalage avec ce que les gens peuvent vraiment faire. Même si ces modèles d’un autre côté peuvent nous tirer vers le haut en remettent en cause des pratiques non interrogées, il faut être vigilant à ça et ne pas utiliser ces modèles pour culpabiliser l’autre sensé s’engager à les suivre.
Discussion : Est ce vraiment fait pour moi?
crest
le jeudi 23 octobre 2025 à 06h17
J’ai l’impression que tu es assez lucide concernant cette relation, qui à la fois ne te satisfait pas mais t’empêche de faire d’autres rencontres de type amoureuse puisque tes chances en tant qu’homme de pouvoir le faire en mode « polyamoureux » sont minces.
Le fait d’habiter 6j par semaine avec une autre relation, de ne pas pouvoir écouter tes états d’âme, de demander uniquement de la légèreté, de vivre à 300 km de toi, donne un tableau d’une relation à distance annexe dans sa vie.
Peut-être que pour toi le fait de ne pas confier ta déprime au dehors de relations amoureuses est à interroger. Si tu souhaites persévérer dans un mode polyamoureux c’est important de construire une non-exclusivité en dehors de liens amoureux (on parle beaucoup d’amitié dans ce forum comme alternative au modèle romantique-amoureux). Même si tu en viens à un modèle mono classique aussi d’ailleurs.
Le fait de pouvoir être soi-même et de confier ses états d’âme est une attente normale dans une relation amoureuse mature monogame (le couple) et dans ce cadre on jugerait très négativement l’attitude de ta copine.
Dans le polyamour ça peut l’être moins puisque qu’en principe la non-exclusivité fait que les différentes dimensions du couple peuvent être distribuées sur plusieurs personnes.
D’un autre côté le modèle romantique qui n’est pas remis en question par le modèle polyamoureux (par définition !) engage les gens dans des attentes propres au couple monogame classique (après la NRE). Les gens s’attendent finalement à des relations « complètes » qui cochent toutes les cases et miment les relations monogame sur tous les plans, à part le nombre de relations autorisées.
D’où les tensions que tu peux vivre, et que beaucoup vivent aussi.