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Discussion : L'art subtil du détachement

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PolyZen

le mercredi 14 février 2024 à 10h43

ahah oui (j arrive po à taguer moi) Alabama, c'était un peu naïf le " je suis soulagée qu une féministe avec une longue réflexion sur le sujet (je vais lire ton site en lien!) puisse ou vivre ces questionnements ou difficultés", je sais bien...

"D'où l'intérêt de démêler un minimum ce qui relève d'un besoin d'espace légitime et ce qui relève d'une demande non formulée d'abnégation de l'autre." J adore tes mots...

Je me suis quand même rendu compte que j'avais surinvesti la relation pour plusieurs raisons (mon seul amoureux, le fait de ne pas avoir ressenti l amour depuis longtemps, et d'avoir bcp d espace mental disponible car je ne bosse plus).

ahah je vais aller voir le blog de plus près.

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PolyZen

le mardi 13 février 2024 à 08h11

Alabama

De mon point de vue, une relation ça se construit, ça s'entretient, ça se nourrit. J'ai un regard féministe sur les relations, et il est récurrent que les femmes prennent mieux et plus soin des relations que les hommes. Donc moi, l'histoire du détachement, peut cacher une forme de confort à laisser l'autre nourrir le lien, ou un manque d'empathie du fait de ne pas chercher à ce que l'autre se sente bien dans la relation.

Aussi ce que je trouve très difficile, c'est de naviguer entre la déconstruction des relations classiques, et la déconstruction du genre et de la manière dont les hommes se connaissent peu voire pas. Moi en tous cas j'oscille entre des envies de déconstruction et une peur pas si irrationnelle " de me faire avoir" sur l'autel de la domination masculine dans les relations (prendre sans vraiment donner de soi, voir l'autre comme une ressource/source à laquelle on vient boire jusqu'à épuisement). Je trouve ça extrêmement compliqué de faire la part des choses entre ce qui relève de respecter le besoin de distance de l'autre, ne pas enfermer dans des réflexes classiques de co-dépendance et être simplement dans un rapport de genre on ne peut plus classique ou l'un peut se raconter être libre et détaché quand c'est en fait l'autre qui lui fournit le support affectif indispensable à cette liberté, sans fournir du confort à l'autre en retour.

Message modifié par son auteur hier à 17h.

Ah merci Alabama, je suis tellement d accord mais je n arrivais pas à élaborer clairement cette pensée, ou plutôt n osait la formuler ainsi.
Il est déjà très déconstruit, mais il reste un homme tout de même. J ai eu cette sensation que finalement c etait lui qui décidait de la tournure de la relation, tout en me disant que peut etre moi je me méfiais trop.

Et cette reflexion est passionnante : en quoi le genre, même sur des personnes qui experimentent des chemins différents, reste quand même avec certains marqueurs.

Et oui, passionnant (et complexe) cette ligne ténue et subtile entre liberté de chacun, co-dépendance, attachement/détachement

Merci de ta réponse , je suis soulagée qu une féministe avec une longue réflexion sur le sujet (je vais lire ton site en lien!) puisse ou vivre ces questionnements ou difficultés, car parfois, je crains d'être naïve , ou ne sachant pas si c'est moi qui suis dans un attachement ou dans un surinvestissement de la relation .

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 23h28

artichaut

Pour moi cette communication —s'il y a amour/amitié— est censé permettre de connecter empathiquement et donc de chercher des solutions. Je dis chercher, et pas proposer, ni même trouver. Car il me semble que ce qui compte c'est déjà de chercher. Chercher ensemble, c'est déjà de l'amour.


Oui en effet, chercher ensemble, se questionner, en discuter, c'est une marque d amour et de respect.

Pour le reste, Artichaut, je n en suis pas à ton niveau de déconstruction ni d analyse.

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le vendredi 09 février 2024 à 17h58

Lili-Lutine
Je n'ai jamais vraiment été du côté de celleux qui ont besoin d'échanges rapprochés à distance avec ses partenaires

Je suis très mal placée pour comprendre les troubles que cela implique en soi :-)

Cependant, la plupart de mes relations (avant que j'en parle dès le début de la rencontre) avaient ce besoin, et cela ne m'a jamais réussi ni épanouie sur le long terme

J'ai donc dû trouver une approche bienveillante et ouverte pour en discuter comme d'un sujet crucial pour moi, afin que ce type d'échanges quasi quotidiens ne mette pas fin à chaque fois à la relation, maintenant la question de comment nous communiquons à distance est réglé dés le début de la rencontre <3




Message modifié par son auteur il y a 20 minutes.

Ah oui, merci beaucoup, cela m'éclaire!

Malgré ma profonde empathie, ma conscience de l alterité, mes limites doivent se lover dans cette histoire de communication : à étudier de près donc, pour mieux me trouver, faire évoluer des choses ancrées en moi, j'adore cela!

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 17h13

@Lili-Lutine
Merci de ce long message

Je vois tout à fait et justement je suis très attentive que mon mode de fonctionnement de communication ne soit pas intrusif

Peut etre que le soucis ici, c'est que je ne me sens pas libre d'être moi-même puisque je me refrène.
Et je ne parle pas d'une communication constante, comme je l ai dit je fuis m'emprise, la possessivité, le contrôle. C'est d ailleurs pour cela que le polyamour me parle tant, car j 'y trouve des personnes avec qui relationner de façon plus authentique, à mon sens

Disons que nous sommes en phase d'ajustement, d'équilibrage... ;)

Et que je suis aussi du genre à m'adapter, à écouter, à respecter les besoins de l autre et que là, je cherche aussi à respecter mes besoins.

Merci à vous !!!

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 17h03

GeorgyPorgy
Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut.
Et ma pente naturelle sera assez proche de celle de @Topper


Ah bon merci, je ne suis pas la seule à aimer cultiver le lien, pour moi c'est une façon de prendre soin de l autre malgré la distance, il me semble, assurer de sa présence, de son ATTENTION, sans non plus s'immiscer, ni etre intrusive.

"ma pente naturelle", j aime bien tiens cette expression

GeorgyPorgy
Faut parvenir à trouver cette cadence, inventer cette granularité, ensemble - si la nécessité d'adaptation est unilatérale & figée dans un tel contexte, ca veut peut-être dire d'autres choses sur la relation...

Oui et peut etre que je me pose trop de questions aussi, comme si l'absence de besoin de communiquer voulait dire l'absence d'amour (il me certifie que non, mais bon des fois, hein, qd ça gratte ailleurs, ça fait plouf).

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 16h54

Ah je vais m améliorer à chaque réponse !
on apprend en faisant ;)

Topper
Bonjour @PolyZen, je comprends ton ressenti. Pour moi aussi, le lien se crée et se renforce dans le temps par des échanges réguliers. Non, seulement ça permet de mieux connaitre l'autre et développer la relation, mais aussi cela permet de conserver une proximité même en étant à distance.

Naturellement, je vais vers une communication quotidienne. C'est quelque chose qui me plait et si je suis attaché à la personne, j'aime bien savoir ce qu'elle a fait de sa journée, si elle va bien, ou pas, parler de choses futiles ou sérieuses.

Ah bon voilà, je suis aussi comme cela, peut etre pas sur une com au quotidien, mais en tout cas savoir ce que traverse la personne, échanger, comme tu dis, futiles ou profonds...

Topper
Aujourd'hui, mon fonctionnement naturel est toujours là, et je viens avec lui. Par contre, je m'adapte en fonction de l'autre personne. Si l'autre fonctionne comme moi, très bien. Sinon, je me dis que ce n'est pas grave. Cela n'empêche pas d'apprécier le temps passé ensemble. Je peux toujours aimer la personne de la même manière car pour moi ce sentiment est propre à la personne.

Par contre, mon attachement et mon investissement n'aura rien à voir et la relation sera toute autre. Ce sera aussi une relation beaucoup plus fragile car si à un moment je dois privilégier certaines relations plutôt que d'autres, je vais garder celles qui sont plus enrichissantes pour moi au quotidien.

Oui c'est ce que j apprends, car je cherche à deconstruire. Et sans doute que ce que tu dis me fait peur sans que je me l avoue : que cette relation passe "au second plan" car même en m adaptant, elle ne me convient plus, que la non communication la fragilise.

Après, c'est aussi peut etre un ressenti d'avoir l impression d'être seule à m adapter, et que c'est son mode de fonctionnement qui prévaut, et là, il y a déséquilibre.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 16h44

Merci de vos réponses !

Je vois que je je sais pas répondre techniquement , je n'arrive pas à vous taguer...

Désolée SIestacorta, je comprends la frustration du click qui glisse...

"ce spectre est chassé par un exorciste normatif qui, nous noyant dans les litanies amoureuses, nous empêche de penser des façons plus diverses de faire lien."

Hm je ne parlais pas de litanies amoureuses, ou de rester dans la norme , si c'est reproduire les normes avec autant de relations poly, bonjour l'angoisse !!!!

Je parlais juste d'un lien, et comme tu dis, de le cultiver, tisser, autrement. Mais entre un lien diffèrent et pas de lien, je m interroge sur ma capacité à trouver de l equilibre là dedans.

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PolyZen

le vendredi 09 février 2024 à 10h16

Bonjour la communauté!

Alors oui, sujet phare, je sais, et justement : attachement/détachement, en lien avec l'engagement

Chacun a sa definition du polyamour, de l engagement, de la relation, de l amour. Et en plus, c'est mouvant pour chacun... ;)... On n'est pas sortis d'l'auberge ;)

J 'explore le polyamour, la polyrelation, deconstruire les schémas, les représentations etc... La communication avec l 'autre permet d'explorer, d ajuster, de grandir dans l exploration... C'est beau, c'est nourrissant et exhaltant. Et très très questionnant.

Cette notion d'attachement : construire un lien d'attachement plus sain, plus vaste, plus puissant car pas dans la dépendance, pas dans la possession , oui, évidemment que je veux cela (et que je le veuille ou non c'est aussi en reaction à 13 années avec un dependant affectif)

MAIS... Je vis une très belle histoire avec un homme bien plus jeune que moi, depuis un an. On n'est pas ds la meme région. On se voit peu, tous les mois ou mois et demi. Pour un weekd end. Et quand on se voit, c'est indubitablement de l amour, celui où chacun aime voir l autre se déployer dans sa vie, dans son intimité, dans sa liberté d'être soi (on explore ts les deux notre pansexualité).

Il n a pas besoin de lien entre nos rencontres et peu à peu, nous ne communiquons plus ou très peu, par messages.

Pour moi une relation, c'est du lien, être amoureux c'est aussi savoir comment se sent l autre, ce qu il traverse, soutenir, s'envoyer des mots doux etc...

Et du coup je me pose la question du sens du détachement. Moi qui ai vécu un attachement toxique, évidement que le détachement, ça me sécurise presque.

ET là, sans lien entre les rencontres, Je sais plus trop si c'est du détachement ou de l'empêchement. Avoir plusieurs relations pour n'en vivre aucune à fond. Se disperser. (j aime pas dire ça hein, on dirait les gens qui ne vivent pas le polyA et ce que j entends a chaque fois que je parle de polyA)

Donc je me demande si parmi vous, il y a des personnes qui vivent ainsi : des relations polyamoureuses où ce qui compte est le moment de la rencontre et qu'ensuite chacun vaque à sa vie... L amour est là, mais pas la peine de le nourrir entre deux rendez vous.

Merci et belle fin de semaine!

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