Participation aux discussions
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

MPB
le vendredi 10 janvier 2025 à 14h27
@artichaut : je suis complètement d'accord avec toi et @Alabama. Mais du coup, je formulerais presque ça autrement : je ne sais pas s'il s'agit de revaloriser l'amitié, ou de carrément désacraliser l'idée du couple et de ses privilèges. Ça revient quasiment au même j'imagine, mais moi je pense que c'est ça qui m'a mise dedans : ce qu'on nous présente comme LE Graal, LA relation ultime qu'on ne trouve QUE dans cette relation amoureuse exclusive, avec LA bonne personne qui agit exactement tout le temps comme on l'attendait, et où TOUT devrait être beau et rose tout le temps, sinon c'est sûrement du temps perdu.
Pour le reste, oui, carrément partager tout ça dans une relation dite amicale !
Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

MPB
le vendredi 10 janvier 2025 à 14h02
@artichaut : tu prêches une convaincue ! D'ailleurs, "je t'aime", ce n'est pas réservé qu'aux relations amoureuses...et on ne le dit clairement pas assez en dehors de ce cadre je trouve ! Ça pourrait commencer par ça 😁
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le vendredi 10 janvier 2025 à 11h11
Merci @artichaut pour le partage de certains de tes fonctionnements : ce site est d'une incroyable richesse pour ça ! Que des personnes si différentes puissent échanger des points de vue, c'est vraiment chouette. Pour ma part ça m'aide aussi à me défaire de certains a priori.
Pour le fait de se prioriser, en fait sur le papier je suis entièrement d'accord, ça dépend juste de comment et à quelle intensité. Exemple : imaginons, je suis très casanière et ma compagne adore sortir. Un soir elle me propose d'aller voir des potes ensemble, j'ai la flemme : si je m'écoute, je mets mes besoins en premier, je ne sors pas, elle oui. Potentiellement je passe à côté d'un chouette moment qui m'aurait énormément plu ! Je veux dire, on confond parfois "se prioriser" et "sortir de sa zone de confort", ou alors "faire plaisir à l'autre en faisant quelque chose que je n'aurais pas fait de moi-même" et "mon dieu cette personne va me transformer entièrement et je vais perdre mon identité". Je ne sais pas si je suis très claire ! Mais parfois, je trouve qu'en restant campé.e sur des positions, on passe à côté de possibilités d'évolution. Évidemment, je ne parle pas là de choses qui mettent notre santé mentale ou physique en jeu. Mais d'aspects où l'on peut mettre de l'eau dans son vin, même si ça coûte un peu, alors que ça fait plaisir ou rassure l'autre vingt fois plus que notre "effort", qui finalement peut ne pas en être un devant ce résultat.
Mais oui, en cas de gros désaccords, là j'entends, bien sûr. Et c'est ça que j'ai encore du mal à faire, me prioriser, car si l'autre n'est pas prêt.e à trouver un compromis ou venir vers moi, je vais tendance à prendre cette posture moi-même, pour avancer ou par peur de perdre la personne (et je ne dis pas que c'est bien).
@artichaut
Globalement prendre soin et demander de l'aide, je n'ai pas appris. Donc il y a un énorme déficit de départ.
Quand je te lis, j'ai l'impression que tu as quand même laaaargement avancé là-dessus, du moins que la volonté est là !
Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

MPB
le vendredi 10 janvier 2025 à 10h47
@artichaut
Je pense que le concept d'amitié —bien moins vérrouillé que celui d'amour-amoureux- permet d'y mettre beaucoup de choses.
Complètement, d'où la difficulté d'en tirer une définition claire et précise d'ailleurs ! Si on demande à des personnes "lambdas" la différence entre l'amitié et l'amour, je pense que l'absence de sexe/de désir sera très majoritairement la première réponse. Pourtant aujourd'hui, des personnes admettent largement que l'amitié ne s'arrête pas à ça. Et pour ma part, je me rends compte que les frontières entre amitié et amour sont bien plus poreuses que je ne le pense, à tel point que je considère qu'en fait, nos rapports avec tous les gens qui nous entourent ne sont que de l'amour, sous différentes formes. J'allais chercher un article sur le sujet, mais je me rends compte que cela a été déjà évoqué sur ce forum avec les 7 degrés de l'amour.
Je connais une personne qui dira plutôt "je ressens du Porneia pour toi actuellement" ou "j'ai besoin de Charis", etc etc.
D'ailleurs, beaucoup de gens disent parfois "mon mari est aussi mon meilleur ami", dans cette dimension de "confident".
@crest j'aime beaucoup cette vision d'amour de groupe, et je crois l'avoir déjà ressenti et recherché, tout en admettant que pris.e.s à part, les différent.e.s membres de ce groupe ne m'apportaient rien d'aussi fort, loin de là !
Discussion : Envisager le polyamour

MPB
le vendredi 10 janvier 2025 à 10h33
@Miamou
je pense que ce qui n'est pas suffisamment pris en considération, c'est qu'@Ulrich, semble de plus en plus prêt à envisager de quitter L et sait très bien que N ne fera pas de concession. Dans nos commentaires on reste braqués sur le fait qu'au départ il ne voulait pas quitter L. (...)
Qu'on parle des red flag, de l'apparente rigidité dans certains comportements de N ou du fait qu'il a de la chance que L tolère la situation, n'y changera rien.
Tu as totalement raison, mais justement, peut-être qu'@Ulrich a besoin de lire nos inquiétudes avec nos regards extérieurs, et cette composante polyamoureuse que son entourage ne lui apporte peut-être pas. Je m'explique : lorsque j'étais (en très gros, comme je le disais) à peu près dans la même situation, je suis venue ici dans l'espoir très très naïf qu'on me dise "si si, si tu y crois ça marchera, l'amour triomphe toujours !", mais en vérité, au fond de moi, je savais que j'allais dans le mur. Et le fait qu'on me le confirme ici, même si ça a été très dur, m'a aidée à mettre de l'ordre dans tout ça. Ca a été long et fastidieux, mais je savais au fond de moi que "ma" N. présentait énormément de red flags, et ce même si on avait été en relation mono je pense.
Donc peut-être qu'en effet, nos avis ne changeront rien, et qu'Ulrich aura besoin de faire cette expérience de vie en offrant une vraie chance à cette nouvelle relation, et peut-être que ça marchera, ou qu'il regrettera, ça nous n'en savons rien. Mais peut-être aussi que nous ferons échos à des propres ressentis qu'Ulrich essaie d'ignorer tout en les connaissant.
@Miamou, ton dernier message me parle vraiment beaucoup, merci pour ça. Je suis aussi en train de déconstruire l'idée de la relation parfaite qui amène tout, quelle que soit la forme relationnelle, et j'apprends aussi à vraiment me rendre compte de la chance que j'ai dans mon entourage actuel, dans mes relations actuelles. Effectivement, parfois on a des souhaits contradictoires (passion des débuts couplée avec la routine solide avec un.e compagne/on de vie), et c'est important de prendre conscience de ce que nous amène une relation. Et à l'inverse, de ce qu'elle ne nous amène pas, ou plus, sans rester dans une forme d'illusion.
Et d'ailleurs, pour te répondre, avoir tous ses besoins comblés est une forme d'illusion je pense : ça ne fait qu'amener d'autres besoins, dans une roue sans fin. D'où apprendre à trouver la joie dans le présent et dans ce qui est déjà (évidemment, si tous les besoins primaires sont satisfaits et en l'absence de danger imminent).
Discussion : Envisager le polyamour

MPB
le mardi 07 janvier 2025 à 16h44
Merci @Intermittent, ça me parle aussi ;)
Et je pense que ce post a sa très juste place ici...
@Ulrich, pour avoir vécu en très gros à peu près la même chose que toi (si ce n'est que ma "deuxième relation" s'est rendue entièrement disponible pour moi en quittant son conjoint, donc il n'y avait même pas ce "garde-fou" là), je peux te dire que je vois des red flag partout. Après, je ne vais faire que répéter ce que j'ai vu ci-dessus : le consentement éclairé et enthousiaste, c'est vraiment la base. Et surtout, cette pression que met N. pour quitter ta femme est très dure, je trouve (et encore une fois je l'ai vécu, moi aussi j'ai failli en arriver là, et je me félicite tellement de ne pas l'avoir fait. Mais chaque histoire est différente...)
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le mardi 07 janvier 2025 à 16h31
@Intermittent : c'est très intéressant. Ici ça tourne beaucoup autour du sexe/de la sexualité, mais en soi ça peut s'appliquer à d'autres principes de la relation je pense !
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le mardi 07 janvier 2025 à 16h25
@Alabama, oui, je me suis souvent posé cette question sur la mort aussi. J'ai en tête que la mort d'un.e amoureu.x.se doit être d'autant plus dur à supporter que ça fige la relation dans quelque chose qui potentiellement allait bien (ou alors c'est ce qu'on garde en mémoire), empêchant de faire le deuil et de passer à autre chose, avec ce sentiment d'injustice "on avait tout, ça n'aurait pas dû arriver, s'iel avait été en vie ça aurait certainement été bien encore des années".
Cependant quand tu évoques l'espoir de renouer, je sais que pour ma part je veux justement ne pas tout m'attacher à cet espoir ou le nourrir. Je sais que ça existe, j'effleure parfois ça, mais en murmurant, comme si ça ne devait pas être dit trop fort. J'ai bien trop peur de ne pas avancer à cause de ça. Et puis il y en a d'autres ou surtout je ne veux pas renouer !
Cela dit, je te rejoins complètement sur les micro-ruptures, les rituels qui cessent, la mouvance. Je pars de très loin là-dessus : j'ai toujours eu cette chose "définitive" en moi, je ne sais pas pourquoi. La recherche de ma couleur préférée qui ne changerait jamais jamais, idem pour le minéral que je juge le plus beau, le paysage : est-ce que je préfère la mer, ou la forêt ? Et si je devais choisir entre les nouilles chinoises et les sushis en excluant l'autre pour toujours ? Comme si je devais être définie par des goûts toujours identiques au fil du temps...Peut-être que je croyais me connaître comme ça, par des traits de caractères ou des préférences marquées et immuables. Ça m'a amenée à fantasmer ce qui ne changeait pas. C'était il y a longtemps, mais j'en ressens encore les relents aujourd'hui.
Puis j'ai découvert le bouddhisme, j'ai lu sur l'impermanence, sur les illusions. Et j'ai beaucoup, beaucoup cheminé. Et aujourd'hui, j'accueille comme toi cette idée du changement qui me faisait si peur (quand j'étais petite, rien qu'une variation dans le menu annoncé le matin même pour un repas du midi pouvait me paniquer). Le polyamour aide beaucoup là-dessus ! Et aussi la possibilité de se laisser évoluer, de prendre plusieurs chemins, de se tromper aussi, de connaître "l'échec" : mon beau-père m'avait dit un jour que selon lui, je n'en avais pas vécu assez. Je n'ai compris que très récemment ce qu'il voulait vivre. D'ailleurs, je pense qu'on peut s'habituer à l'échec, ou à ce qu'on juge être un échec alors que c'est souvent plus complexe que ça ! (Je dis ça en clin d'oeil à mon sujet initial, sachant que je ne considère plus qu'une rupture est un échec).
Pour ma part je suis lesbienne et je n'ai jamais relationné avec un homme cis, mais ce que tu décris, je l'ai entendu par des amies. Moi-même, je l'ai un peu connu avec cette femme dont je parlais dans mon message précédent, qui disait clairement qu'elle ferait de toute façon passer ses besoins avant tous ceux d'autres personnes (et je dis bien personnes, car elle faisait par contre de ses animaux une priorité). Avait-elle tort ? Raison ? Bien sûr ça ne se questionne pas en ces termes : elle était comme ça, moi non, point. Peut-être qu'un équilibre aurait été possible, peut-être pas du tout. J'aime penser que des relations avec des personnes très différentes sont très enrichissantes, mais je crois quand même qu'elles sont plus complexes (mais ça c'est très personnel !).
Merci pour tes mots. En écrivant ces deux longs messages, j'ai vraiment eu l'impression d'être très...fragile sur beaucoup de points. Presque incapable. Merci de remettre l'église au centre du village : être curieuse de ce que vit l'autre et se sentir comprise/entendue/accueillie, sans que l'autre ne doive porter ou subir ça, mais juste dire "ok, je t'entends, je te vois". C'est déjà beaucoup !
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le mardi 07 janvier 2025 à 16h23
@artichaut, tes messages sont très riches et soulèvent beaucoup de réflexion, j'aime beaucoup. J'ai tendance à faire l'avocat du diable parfois, alors mes avis sembleront parfois opposés entre eux, même si je vais tâcher de rester cohérente !
@artichaut
"C'est à dire que tout est en soi possible et recevable (se séparer, se distancier, moins inverstir la relation, transformer la relation) à condition de prendre la peine de communiquer sur ça avec les personnes impliquées."
est-ce que tout est possible justement ? Oui, évidemment : on n'est pas pieds et poings liés dans une relation, quelle qu'elle soit. Une amie me disait récemment "si tu vas mal, tu peux arrêter de me parler pendant des semaines, des mois, je ne le prendrai pas mal, et si je t'écris et que tu ne me réponds pas, j'essaierai juste de vérifier que tu es vivante, mais tu pourras ne pas m'envoyer de signe de vie". Mais justement, je n'étais pas d'accord avec ça ! Pour moi on ne peut jamais dire "tu ne me dois rien". Parce qu'on doit toujours quelque chose, même à des inconnu.e.s : le respect. Dans le cas de mon amie, je n'imagine pas faire silence radio des mois auprès de qui que ce soit, et surtout pas de gens qui sont proches par exemple, pour moi ça serait juste irrespectueux. Après, tout le monde n'a pas la même conception du respect, tout comme tout le monde n'a pas les mêmes capacités en termes de communication : moi j'adore les messages, et communiquer par SMS, mêmes longs, ne me demande généralement pas ou peu d'énergie. Pour d'autres, c'est l'inverse, donc bien sûr ça serait peu pertinent d'attendre de ces personnes des nouvelles très fréquentes dans la journée, voire durant des jours. On en revient à ce que je disais : pour beaucoup de gens, être en relation amoureuse, c'est avoir "le droit" d'attendre de l'autre un message de bonjour, de bonne nuit, et des messages dans la journée, ça serait presque une base. Mais je connais des gens qui fuient ce schéma, sans même se demander s'iels en ont envie : juste le fait que ça soit un schéma est rédhibitoire. Moi j'adore les messages comme je disais, mais je ne veux pas que la personne se sente obligée de le faire : dans l'idéal, la personne avec qui je relationnerais aurait cette même envie de partage sous cette modalité. Parce que oui, je te rejoins exactement sur
@artichaut
"- l'autre n'est pas une marionnette à qui l'on peut tout faire vivre pour peu qu'on communique avec elle ;
- inversement s'engager à communiquer n'est pas s'engager à être disponible à toute heure de la journée pour répondre à des sollicitations (ni même tous les jours, toutes les semaines)."
En ce qui concerne la rupture, oui, la communication en amont évite en effet quelque chose qui semble sortir de nulle part et l'effet bombe/douche froide, et permet de s'habituer à l'idée que potentiellement, quelque chose va changer. La communication m'intéresse énormément en ce moment, car la dernière personne avec qui j'ai relationné (ma femme mise à part) avait beaucoup de mal à communiquer. Et fuyait les "grosses discussions prises de tête", ce qui fait que j'osais rarement lui signifier que quelque chose m'embêtait, car elle se fermait tout de suite. Bien sûr j'aurais dû tenir compte de ce red flag.
Mais "comment rompre" ? On pourrait ouvrir un nouveau fil de discussion, si ce n'est pas déjà fait ! Rompre est pour moi un exercice très difficile, tant j'ai peur de blesser. Mais c'est également dû à ma personnalité, ou je louvoie lorsque j'ai des choses difficiles à dire (je travaille beaucoup sur l'honnêteté actuellement justement), j'ai si peur de mal faire, de ne pas être légitime ou que sais-je. Ou l'espoir que tout s'arrange miraculeusement, de rompre juste avant le mieux. J'ai bien conscience que tout tourne autour de moi dans mes réponses, j'en suis désolée, je m'attache aux expériences vécues par mon entourage ou moi-même !
@artichaut
"Qu'est-ce qui dans cette souffrance t'appartient ? Qu'est-ce qui est lié à ton niveau d'investissement ? Est-ce que ce niveau d'investissement avait été discuté, validé par les deux parties, ou c'est toi seule qui t'embarque là-dedans ? Et même si c'est le cas, est-ce ok qu'il soit rediscuté, transformé, déséquilibré ? Est-ce que l'investissement c'est de l'engagement ? Qu'est-ce qui dans nos manières d'habiter le sentiment amoureux, peut être trop pour l'autre ? Et l'autre a-t-iel été ok avec ça ? etc."
Je commence à bien cerner mes responsabilités dans ma propre souffrance, où il est question d'idéalisation de la relation ou de ce qu'elle pourrait être, de ma propension à pouvoir donner beaucoup de temps (services rendus, écoute, recherche de solutions, petites attentions etc) lorsque je suis attachée aux personnes, et je sais que cette dernière relation me disait que j'étais "trop" intense pour elle, mais avait ses propres ambivalences quant à son engagement et à sa recherche de temps passé avec moi (paroles non concordantes avec les actes, volonté de se voir très régulièrement tout en paraissant parfois "subir" ça...). Pourtant justement, bien calmée par ma relation romantique précédente (que j'avais longuement évoquée sur ce forum), je pensais avoir pris soin de tout baliser, de dire où j'en étais (pas encore totalement guérie), qui j'étais, mes attentes (notamment en termes de toucher physique), mes "red flag" etc, et après coup je me suis rendu compte que cette personne n'avait finalement pas du tout les mêmes attentes que moi, mais ça n'avait pas ou peu été verbalisé, ou verbalisé mais contredit par d'autres actes. Récemment, j'ai lu que ce n'était pas tant la communication qui était importante, mais la compréhension : la volonté de comprendre l'autre, pas juste de parler et de dire où on en est. Cette idée m'a plu, parce que pour le coup, malgré mes travers, je sais que je tente vraiment ça, et que justement, je me dis souvent "ah mais oui mais cette personne a vécu ça, je comprends qu'elle soit méfiante dans ces cas-là" ou "mais oui bien sûr, avec son regard je comprends pourquoi elle a eu peur", etc. Ce qui amène à "comment identifier ses propres limites, et les communiquer clairement". C'est souvent après coup que je me dis "mais en fait ça c'était pas du tout OK pour moi, même en ayant compris pourquoi c'était advenu" ou "c'était encore moins OK que je ne le pensais". Donc je me dis que c'est peut-être pareil pour d'autres personnes de mon entourage, d'où les discours ambivalents parfois. Il arrive qu'on veuille très fort, mais qu'on ne puisse pas.
Relationner semble parfois demander des compétences très spécifiques, et il m'arrive de me demander justement si c'est mieux d'apprendre de son côté, comme on le fait en venant sur ce forum ou en lisant des livres par exemple, avant de pratiquer, ou si vu que tout dépend tellement aussi de la personne en face qu'il faut apprendre ensemble, "sur le tas". Sans doute que les deux sont complémentaires.
Pour le reste, je différencie l'investissement de l'engagement. Je vois l'investissement plutôt en termes temporels ou émotionnels, voire financiers. En fait pour moi l'investissement c'est conjugué au présent, et l'engagement presque au futur, comme si c'était "dans le futur, j'ai envie de vivre ça avec toi". L'engagement, ça sonne plus "profond", ça fait sans doute tout de suite très sérieux, peut-être que c'est la cause de la peur de certaines personnes qui entendent ce mot. Je pense qu'on peut être investi.e (ou se sentir investi.e) sans être engagé.e., et inversement. Par exemple, dans le cas de la dernière relation dont je parlais, cette personne m'avait donné le double de ses clefs et avait ri en me disant "si ça ce n'est pas de l'engagement !", mais par ailleurs, j'avais du mal à la sentir engagée, justement (et en même temps, elle disait elle-même le fuir). Et elle était investie à sa manière.
J'ai plus l'impression de faire ma thérapie que de faire avancer ce fil, vraiment pardon pour ça ! C'est juste que tout résonne beaucoup avec des questionnements ou des choses que je veux mettre en place, et/ou déconstruire. Et je sais que ça passe par un temps pour moi (ma psy n'est jamais loin si besoin aussi), et des discussions enrichissantes comme j'en lis beaucoup ici sans toujours y participer. Merci pour ça, vraiment.
Discussion : Filmographie thématique : Films sur l'amitié

MPB
le lundi 06 janvier 2025 à 16h22
Franchement c'est dur !
En vrai en voyant ce post je me suis dit "oh ben oui, avec tous les films que j'ai vus, je dois avoir ça", mais rien ne me vient. Enfin si, "the green book", mais l'amitié n'est pas le centre du film et elle est entre hommes. Et puis tes liens en citent déjà beaucoup ! Est ce que "les petits mouchoirs" ça compte ?
Deux séries qui me viennent cependant :
-Scrubs (et l'amitié inénarrable de JD et Turk), et
-Grace et Frankie, amitié improbable en deux femmes que tout semble opposer mais qui ont un gros point commun...
Je continue à réfléchir !
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le lundi 06 janvier 2025 à 09h20
@artichaut, je posais la question car ta formulation titillait ma curiosité, mais à vrai dire je suis dans le "ne pas" que tu décris actuellement, et ça me fait du bien. Enfin, non, je suis avec moi, je fais des week-end avec moi-même, je vais explorer des choses qui me sortent de ma zone de confort mais me font du bien (la danse intuitive par exemple), je refais ma chambre pour qu'elle soit mon cocon...J'ai envie de me donner à moi, car en effet j'ai beaucoup donné à d'autres sans respecter l'équilibre, je pense. J'ai envie d'apprendre, d'être plus posée et plus accueillante à ce qui vient.
Et moi aussi, je réfléchis beaucoup à l'engagement. D'ailleurs, je pense qu'avec la communication, c'est peut-être la chose la plus importante dans une relation : le niveau d'engagement. Peu importent tous les points communs si l'on ne veut pas s'engager de la même façon, ou à la même intensité, ou si l'on ne met pas les mêmes choses derrière ce mot. Enfin je pense ! Mais je me demande aussi ce qu'on est "en droit" d'attendre. Des personnes diront qu'être en relation, c'est forcément devoir se parler tous les jours. Je cherche à comprendre jusqu'où il est possible de déconstruire ce que la société nous a inculqué concernant les relations amoureuses, et jusqu'où c'est souhaitable. Mais là encore, ça dépend forcément des personnalités. Pour ma part je pars avec un solide bagage mono-romantique-"mamoitiépourlavie", et je suis heureuse de me rendre compte que je peux sincèrement me réjouir que ma femme ait passé son premier Noël avec son amoureuse, pendant que je mangeais des pâtes avec un ami devant le DVD de Mylène Farmer ! J'aime ce chemin, même s'il m'amène beaucoup de questionnements. Donc oui, prendre le temps 😊
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le dimanche 05 janvier 2025 à 18h30
@artichaut Mille mercis pour tes liens sur la rupture, je découvre et je trouve ça passionnant (oups, j'aurais dû chercher à la loupe avant d'ouvrir mon sujet !)
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le dimanche 05 janvier 2025 à 18h28
Merci à vous pour vos réponses !
C'est drôle, sur le papier certains concepts me parlent énormément, et pourtant je sens que sur le principe je bloque. Je pense notamment au fait de se dire "cette histoire commence mais elle finira à un moment" : pour moi, en ce qui me concerne, je trouve ça dur d'avoir cette vision des choses. J'ai presque envie de me dire "bon ben autant ne pas y aller, vu qu'il va y avoir de la souffrance". Disons qu'après coup, je me retrouve souvent à me dire "potentiellement je vais rerencontrer des gens, me montrer vulnérable, les voir vulnérables, on va faire des projets, et ça va finir, donc autant ne plus relationner". Mais en effet, qu'est ce que j'attends alors ? Une relation qui ne terminerait jamais ? Avant oui, c'est sûr. Aujourd'hui je ne sais pas. Je pense être consciente qu'elles finissent toutes un jour, quel qu'en soit le mode. Ou alors elles se transforment.
Je crois que mes expériences jouent aussi dans cet état d'esprit : j'ai l'impression d'être souvent la personne qui va s'impliquer, se donner (trop sans doute), et finalement en souffrir le plus, comme si l'autre, blindé.e dès le début, ne faisait en effet face qu'à quelques heures de "oh ben c'est dommage. Allez, suivante !", comme si la personne n'avait finalement pas vraiment été là. Je pense que mon niveau d'investissement fait que je vis de toute façon des relations intenses (ou de manière intense ?), et la seule fois où je ne suis pas tombée amoureuse d'une de mes relations, nous l'avons arrêtée d'un commun accord car les sentiments arrivaient de son côté. En ce sens, ça me parle ce que tu disais @Alabama : j'accueille aussi ce qui vient, sans forcément trop me protéger, car je veux rester moi et vivre pleinement ce qu'il y a à vivre. C'est peut-être là le problème tout de même.
Bref, je vous raconte ma vie ! Mais tout ça me rappelle cette question de "vaut-il mieux connaître un immense amour et en souffrir après, ou ne jamais l'avoir connu". Pour ma part la réponse varie selon les jours !
Et @Neels, sache que tu m'as donné envie de plats d'hiver 😅
Mais sinon, je pense que toi et moi avons effectivement une grande différence dans le vécu de nos relations ! Mais c'est ce qui fait la richesse de ce forum !
Et sinon, je ne connaissais pas les 5 contraintes existentielles, je vais aussi lire dessus je pense !
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le lundi 30 décembre 2024 à 15h48
Oh wahou, merci @Alabama pour tous ces éléments de réponse ! C'est très intéressant. Donc pour toi ça serait plus lié au caractère de la personne et à la relation en elle-même qu'à une forme d'habitude ("j'ai connu plein de ruptures donc je gère ça de mieux en mieux").
J'avoue t'envier un peu sur les trois jours, même si oui je me doute que les restes ne sont pas forcément simple à gérer non plus.
Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

MPB
le dimanche 29 décembre 2024 à 22h15
Bonsoir tout le monde !
Voilà un bon moment que je n'ai plus écrit par ici, d'autant plus pour ouvrir un post. J'espère d'ailleurs ne pas faire de redites !
Voilà donc ma pensée du soir : rendre plurielles des relations romantiques/amoureuses, c'est prendre le risque de multiplier les ruptures. Pour ma part, je crois que je suis le genre de personne qui met du temps à s'en remettre, tant mon engagement peut être important. Ma question est donc : pensez-vous que l'on "s'habitue" aux ruptures, ou est-ce plutôt une question de personnalité ? Style telle personne va être du genre à foncer dès le lendemain, et telle autre écrira des poèmes sur les coeurs brisés durant des mois, et ce quel que soit le nombre de relations passées.
N'hésitez pas à partager vos expériences !
Je me rends bien compte que c'est très large comme question, et que bien sûr cela dépend (et encore !) du temps qu'a duré la relation, de la personne qui y a mis fin, de l'état d'esprit à ce moment là, de la potentielle transformation du lien vs une coupure totale, etc etc.
Bref, à vos claviers ! Et j'en profite pour vous souhaiter deux très bonnes dernières journées de 2024 ;)
Discussion : Accepter que son partenaire puisse partager une part essentielle de sa vie avec sa métamour et pas avec soi.

MPB
le samedi 20 avril 2024 à 09h16
Eh bien, de rien 😁, contente que tu reviennes par ici ! N'hésite pas à donner quelques nouvelles 😊
Discussion : Ma copine et mon ami.

MPB
le samedi 22 juillet 2023 à 13h04
Depuis que j'ai lu ton message, je me demande si je dois y répondre ou non. Je crois que je comprends aujourd'hui d'où venaient mes hésitations : je crois que cela fait écho à ma propre histoire, d'une manière différente bien sûr. D'autant que dans mon histoire, c'est mon "ex-relation" qui était à ta place.
En te lisant, j'ai lu...une adoration, une adulation pour la personne que tu as rencontrée. J'ai été mise à cette place, et je peux t'assurer que, lorsque la personne me disait "je t'aime comme tu es" (et elle me le disait très souvent), je n'arrivais pas à la croire, car pour moi, elle ne pouvait pas me voir telle que j'étais. Elle me voyait telle qu'elle aurait aimé que je sois. Dans une idéalisation complète (due à la NRE ? A des besoins qu'elle avait la nécessité vitale de combler de n'importe quelle façon ? Je ne le sais pas). Or j'étais déjà en relation avec une autre, depuis 10 ans, et mariée. Elle m'assurait que c'était ok, qu'elle le gérait, et résultat, après plus d'un an, lors de notre dernière discussion (il y a moins d'une semaine, nous étions alors séparées depuis 4 mois), elle a laissé entendre qu'elle aimerait tellement que nous soyons à deux. Uniquement à deux.
Je t'invite à t'interroger réellement sur ce qui est OK pour toi ou non dans cette relation, et plus globalement dans toute relation : te mentir à toi-même n'aidera pas, je te le promets. Et en faisant ça, indirectement, tu mentirais à ta partenaire. En ce sens, mon commentaire rejoint beaucoup celui de @Miss_Dre (dont j'admire le ton dans tous les échanges qu'elle a eu depuis son arrivée sur le site : bienvenue à toi :-) )
Bref, beaucoup de courage à toi dans cette période de cogitation intense...!! Mais nécessaire.
Prendre le temps de réfléchir sur soi est indispensable, globalement, mais encore plus dans un contexte de polyrelations..!
Discussion : Changement de paradigme ou manipulation ?

MPB
le samedi 22 juillet 2023 à 12h43
Bonjour @MitsuCat
Merci beaucoup pour ton témoignage : tu as vécu des choses difficiles, cela n'a pas forcément dû être simple à écrire. Peut-être que ça t'a aidée, aussi, à te rendre compte de certaines choses ?
Sortant moi-même d'une relation toxique, je crois que je n'arriverai pas du tout à être objective : en te lisant, j'ai juste eu envie de te dire de fuir, de te protéger, de te préserver. Je connais cette sensation de se croire capable de reparler à la personne après du temps, de se dire "maintenant je peux gérer" : cela n'a pas été mon cas. Je suis à nouveau en période de "sevrage", j'espère tenir =)
Je pense que tu as affaire à une personne extrêmement manipulatrice, qui tente de surfer sur la vague du "ne soyons pas normatif" pour justifier tous ses actes. Je crois que tu as très bien résumé toi-même les attentes de cet homme envers toi : avoir une moitié de loyer, et pas de questions sur le reste de sa vie pour être tranquille.
Le fait qu'il rejette toute la faute sur son ex est également un signe d'alerte : dans une relation, on est deux (voire plus), il est extrêmement rare que toute la responsabilité de l'échec d'une relation incombe à une seule personne. Disons que je ne ressens pas de potentialité de remise en question chez lui...et peu d'écoute.
Tu sais, notre instinct est bien plus puissant qu'on ne le croit. Certes, nous avons perdu cette partie "animale" de réflexe de survie, il n'empêche, quand on sent quelque chose de malsain, généralement c'est avéré. Peu importe à quel point on aimerait que ça ne soit pas le cas...
Tu ne te sens pas en confiance, pas respectée, tu emploies le mot toxique : tu as repéré ce qui n'allait pas. Est-ce que tu as parlé de tout ça à des proches de confiance ? Car se dépêtrer seule de ce genre de situation est extrêmement compliqué : même quand on arrive à partir, le manque se fait sentir, et c'est là qu'on minimise ce qui n'allait pas, on repense aux bons moments, et il suffit de quelques phrases bien choisies (et malheureusement, c'est un point que lequel les personnes manipulatrices excellent), et on a envie d'y croire à nouveau.
Je ne veux pas être alarmiste, mais les relations et situations toxiques peuvent être très dangereuses pour la santé mentale : on peut en arriver à douter de soi, à se dévaloriser, à se dire que c'est notre faute, et à culpabiliser de laisser certains comportements s'installer alors qu'une petite voix nous dit que ce n'est pas ok.
Quoi qu'il arrive, tu as le droit de te sentir aimée et respectée. Et c'est ok d'avoir besoin d'aide, c'est ok de la demander, c'est ok d'être entourée. Et tu n'as pas à avoir honte.
Nos histoires sont extrêmement différentes, peut-être que je te semblerai alarmiste, mais dans tous les cas, je ne retrouve pas la philosophie du polyamour dans ce que tu décris : le consentement, les discussion, s'assurer du consentement, se soucier du bien-être de TOUTES les relations...et toi tu es en mesure, je pense, dire ce dont tu as besoin/envie dans une relation. Tu as l'air de l'avoir déjà fait d'ailleurs...
Fais-toi confiance.
Beaucoup de courage à toi =)
PS : si besoin, tu peux m'écrire en MP, sans obligation bien évidemment.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

MPB
le mardi 11 juillet 2023 à 08h26
À la lecture de ta réponse, mon avis est que tu ne vis pas du polyamour. Tu aimes deux personnes, oui, mais le polyamour doit être pleinement consenti et accepté par toutes les personnes concernées, ce qui ne semble pas du tout être le cas de ton mari...
Sans en avoir parlé du tout, j'ai l'impression qu'il a tout simplement été mis devant le fait accompli : qu'il soit de nature "possessive" ou non, c'est quelque chose d'extrêmement compliqué à gérer.
Je te renvoie vers ce fil de discussion : /discussion/-cKH-/Comment-convaincre-son-compagnon/
Je trouve qu'il donne de bonnes pistes de réflexion, qui te parleront peut-être, ou pas.