Polyamour.info

Camille06

Camille06

(France)

Participation aux discussions

Discussion : [Lexique] Polyamorie vs Polyamour

Profil

Camille06

le vendredi 25 février 2022 à 13h26

J'aime ce sujet ! :-)

Plutôt que de parler de recourir aux historiens des mots (habituellement j'adore), j'ai plutôt envie de vous partager ce que j'aime.

- Je trouve sympathique d'avoir une relation charnelle avec quelqu'un pour qui j'ai de l'attirance
- ça me plait encore + d'avoir plusieurs relations charnelles avec cette personne (tant qu'à faire)
- ça me plait encore + si avec cette personne j'ai une entente amicale ("sex... friend")
- ça me plait d'avantage encore d'avoir une amie (avant tout) avec qui occasionnellement j'ai des rapports charnels ("friend..sex") : le moteur premier est l'amitié
- ça me plait d'avantage encore de m'impliquer émotionnellement dans cette relation
- ça me plait d'avantage encore de m'impliquer amoureusement dans cette relation

Voilà, en quelques lignes simplistes, ce qui me fait vibrer d'avantage.
Certaines personnes considèrent que le début du large spectre de l'amour commence au troisième point. D'autres considèrent que le large spectre de l'amour commence au quatrième point. Vient ensuite le débat sur "C'est à partir de quel point que commence la polyamorie ?" et même question sur "polyamour" au cas où on ait une vision différente entre les deux.
.
J'aime le sexe pour le sexe, oui, énormément. J'assume.
Mais j'aime immensément + avoir les yeux en forme de coeur (ou des coeurs dans les yeux, ou des sensations amoureuses à divers degrés dans mon corps : me sentir amoureux un peu, beaucoup, moyennement, à la folie, énormément ou que sais-je).
.
C'est cool le sexe pour le sexe oui. C'est cool le sexfriend. C'est encore plus cool le friend dont on enlève l'inutile barrière sociétale concernant le sexe. Mais franchement ... n'est-ce pas encore plus géniale sensation d'avoir des sentiments amoureux ?
.
Pour moi, les qu'âtres premiers points (quoique le 4e est discutable) sont dans le paradigme du "je prends" , "j'obtiens", "j'ai", "j'ai réussi à avoir", le "trophée", "je consomme", individualisme et ego-isme (littéralement "moi plus important que tout"). Je ne dis pas que tout ça c'est "mal", non. Je dis simplement que c'est ... c'est un peu dommage, qu'il y a mieux. Pour moi c'est un peu comme voir une superbe tarte au citron et se satisfaire de manger uniquement la rondelle de citron dessus (ou manger la délicieuse noisette enrobée de chocolat sans songer au succulent cheesecake Chocolat-noisette sur laquelle elle était posée). Une part en moi s'écrie "What the fuck ??".
.
Bien sûr on peut creuser décortiquer l'origine et l'histoire du mot "polyamour". D'où il vient et ce que chaque auteur de tout pays a écrit dessus, oui... bien sûr. Mais n'oublions pas que l'Histoire (y compris l'histoire d'un mot) continue à s'écrire. Que voulons-nous voir du devenir du mot "polyamour" vis à vis du CONTEXTE des années autour de 2022 ? Car tout est toujours une question de contexte.
.
.
Moi, si je sors dans la rue faire un sondage au hasard, je prends 500 hommes au hasard et je leur demande « Hey, ça te dirait d'avoir une femme avec qui tu peux baiser ... régulièrement ... et avec qui tu auras de l'entente amicale ... et qui soit d'accord que tu aies d'autres amies comme elle en toute transparence ? Etant donné qu'il y a de l'amitié/entente c'est sur le large spectre de l'amour, et étant donné qu'il y a de la transparence et de la considération alors il y a l'éthique : donc on peut dire que c'est du polyamour». Sur 500 hommes pris au hasard dans la rue en 15 minutes, je pense qu'un minimum de 498 mecs répondront « YES !! C'est où qu'il faut signer ?!!! Je suis absolument-résolument polyamoureux, évidemment !».
.
A l'inverse, si je leur dis « Je te propose autre chose : une relation où tu t'impliques beaucoup émotionnellement, dans laquelle il y aura des sentiments amoureux de part et d'autre et inconditionnellement, et où chacun de vous deux pourrez vivre de l'implication amoureuse avec d'autres». Là, curieusement, sur 500 mecs pris au hasard en micro-trottoir, l'immense majorité peut-être répondrontt poliment « non merci c'est pas mon truc» et penseront surtout « Espèce de taré!».
.
Pourtant ....
Pourtant depuis des siècles (ou +, ou moins), il y a eu des tas de films, de poèmes, de pièces de théâtre, d'histoires dans l'entourage proche de chacun, ou de situations chez des gens que vous connaissez, où on a pu entendre tragiquement dire (et penser !) : « Mais je les aime tou(te)s les deux ! Mais je dois choisir ! Mais quoique je déciderai j'en aurai inévitablement beaucoup de peine !».
.
Les étiquettes sont réductrices.
Les étiquettes sont trompeuses : si je pense au goût du chocolat, il y a de fortes probabilités que si vous aussi vous pensez au mot "chocolat" nous n'ayons pas pile la même saveur à l'esprit.
.
"Polyamour" c'est une étiquette. Pour autant les mots ont leur importance, oui, surtout lorsqu'il y a un fil conducteur historique. OUI "polyamour" ça peut être "plusieurs" relations qui sont quelque part sur l'immense spectre de l'amour. Mais franchement ... est-ce que ça ne vous ferait pas d'avantage vibrer si "polyamour" c'était plusieurs relations dans lesquelles il y a des sentiments amoureux de la part de tous les participants ?
.
Alors on m'a dit « Ce que tu décris-là c'est d'avantage polylove que polyamour». Ok, soit, ça reste une étiquette qui va être soumise à 36 interminables débats ("love c'est un mot anglais", "mais alors on pourrait dire polyamoureux plutôt que polyamour", "oui mais ça fait confusion", "et pourquoi pas polyamoriste", blablablabla).
.
Bien sûr il existe des personnes aromatique, oui. Bien sûr il existe aussi des personnes qui sont traumatisées par le sentiment amoureux, oui. Bien sûr il existe des personnes qui n'y croient plus, et/ou qui ont la croyance limitante qu'il n'y que soi-même qui allons avoir des sentiments amoureux et que l'autre ne va pas s'impliquer autant qu'on souhaiterait, oui. Mais globalement ... ne peut-on pas admettre que le sentiment amoureux est quelque chose d'extrêmement puissant ?
.
Et je ne parle pas de l'ENR (Energie Nouvelle Relation) dont tout le monde où presque s'accorde à dire qu'il s'agit d'une puissante drogue chimique-hormonale très agréable. Non je ne parle pas de ça : je suis en couple depuis 11 années et je l'aime profondément, et j'aime l'aimer, et j'aime me sentir amoureux, et j'aime mes sensations de coeurs dans mes yeux lorsque c'est la 4128e fois que je la regarde se déshabiller le soir.
.
Qu'aspirez-vous à voir d'avantage dans le monde ? Souhaitez-vous voir un monde où il y a d'avantage de sexfriend (ok c'est agréable je signe) ou souhaite-vous voir un monde où il y a d'avantage de sentiments amoureux (je signe trois fois!) ?
.
Selon moi, le monde manque d'Amour. Je ne dis pas là que le monde manque d'amitié, de tendresse, de sympathie, de bienveillance, d'entente (bien que j'ai conscience que le monde manque aussi de tout ça). J'insiste : le monde manque d'AMOUR, d'être aimé, de se sentir aimé, d'aimer. (une petite pensée à Balavoine qui disait « Aimer est plus fort que d'être aimé»)
.
J'adore la rondelle de citron sur la tarte. Bon sang je kiffe et surkiffe. Ca me fait tout plein de choses, vraiment j'adore. Mais bon sang qu'est-ce que je me sentirais crétin de passer à côté de la tarte au citron. :-)
Remplacez avec la noisette sur le cheesecake Chocolat-noisette si ça vous parle d'avantage (et même s'il y a 36 noisettes de super qualité sur le cheesecake ma remarque demeure :-) )
.
.
Edit : Si vous voulez une version plus crue de ma métaphore avec la gourmandise culinaire : c'est un peu comme comparer à un gars qui s'acharne égoïstement à se branler dans le vagin d'une femme sans se soucier vraiment du plaisir de sa partenaire en prétendant lui faire du bien, ou deux êtres qui vibrent ensemble au diapason et planent ensemble à 5000 mètres au-dessus du lit. Dans les deux cas c'est du sexe oui, dans les deux cas il y a du plaisir oui (quoique discutable). Mais à choisir ... mon choix est vite fait. Et je reste convaincu que nous avons tous beaucoup de choix à portée de nous, si et seulement si on s'implique à être ouvert(e) à ces opportunités.

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Revenir vers le polyamour après un traumatisme

Profil

Camille06

le lundi 21 février 2022 à 11h41

Cela me dérange que je parle d'elle. Je souhaite parler qu'en mon nom car je considère qu'il n'y a pas mieux placé qu'elle pour parler d'elle (c'est valable pour n'importe qui). Pour faire court je dirais que tout un tas de raisons ont mené à ce qu'elle décide de vivre de cette manière-là l'autre relation qu'elle a eu en plus de moi (à la place de moi ??) il y a quelques temps.

Une de mes questions supplémentaire à mon message initial est celle-ci : Comment faire quand à la fois les deux (elle et moi) s'aiment énormément , à la fois les deux veulent rester ensemble/ne pas se perdre , à la fois le sujet de l'exclusivité ne leurs parle plus , à la fois le sujet des relations plurielles leur parait être LA voie, mais à la fois ... n'ont pas la même philosophie sur ce sujet. Exemple à peine exagéré :
- Pour moi c'est forcément avec un couple socle, avec une très forte éthique de TOUS les participants, uniquement si le couple socle n'est pas en zone rouge, et avec une relative sécurité/espoir sur l'avenir de la relation socle
- Pour elle, la notion de couple socle ne fait absolument pas sens, la relation principle/prioritaire devient elle-même, elle n'est pas enclin à discuter beaucoup, ça ne la dérange pas du tout de relationner avec d'autres personnes qui n'ont pas la philosophie ni l'éthique du Polyamour, elle vent avoir à rendre des compte qu'à elle-même : elle prend en considération les émotions des autres (moi inclus) dans le sens où elle "écoute/entend" et elle changera ce qu'elle avait prévu de faire uniquement si ça ne lui enlève rien de ce qu'elle comptait recevoir/vivre (définition littérale et non jugeante de "égo-iste" au sens de "moi plus important que tout le reste").

Nous avons 11 années de relation forte et profonde et l'envie d'avoir encore de belles décennies ensemble, ça nous paraitrait un non-sens total de terminer une relation parce que nous ne sommes pas compatible sur la philosophie du polyamour. Et je n'ai pas envie que l'un des deux s'écrase pour l'autre.

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Revenir vers le polyamour après un traumatisme

Profil

Camille06

le vendredi 18 février 2022 à 17h20

Bonjour.

L'Amour est un pilier central dans ma vie, la plus haute valeur et la raison n°1 d'un des sens de la vie à mes yeux.
C'est avec joie que je conçois le polyamour depuis quelques petites années, mais avec une forte valeur éthique (pas du tout dans un état d'esprit de "consommation"/avoir mais totalement orienté vers l'Être et le respect entre tous et inconditionnel).

Il y a quelques mois, pour tout un tas de raisons que je n'exposerais pas ici, ma compagne avec qui je suis en couple depuis 11 années (nous n'avons pas d'enfant par choix) a eu une relation avec un autre homme avec une éthique différente que celle que je souhaite vivre. Et malgré que je lui ai clairement dit mon désaccord sur ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle a quand même décidé d'aller vivre sa nouvelle relation avec lui durant 12 jours et 12 nuits d'affilés, sans que nous nous revoyons elle et moi sur cette période. Ca a été TRES difficile pour moi (abandon, rejet, sentiment de non-respect et non-considération et non prendre soin de moi ni de notre lien).

J'ai néanmoins pris la décision de rester dans cette relation. J'ai été énormément triste de ce qu'il s'est passé, mais ça va mieux. Aujourd'hui je ne me sens plus dans la tristesse : au quotidien je vais vraiment bien. Pourtant, il y a deux jours encore je pleurais lorsqu'au détour d'une discussion j'ai évoqué certains passage de ces fameux 12 jours.
Entre ma compagne et cet autre homme, leur relation s'est rapidement terminée entre eux peu de temps après ces 12 jours : c'est lui qui y a mis un terme (je n'ai pas du tout été dans l'esprit de cet homme lorsqu'il a pris cette décision : il a rompu pour une tout autre raison).

Aujourd'hui, le thème du polyamour me parle toujours beaucoup, du moins en théorie MAIS avec l'éthique que je veux y voir. Et ma compagne est toujours intéressée par ce sujet. Nous en discutons beaucoup et je pense (j'espère !) que si elle venait à re-vivre une autre histoire en supplément de moi, je pense (j'espère) que ça ne se repasserait pas pareil.

Ceci dit ... je regarde les choses en face : j'ai un traumatisme. J'ai clairement peur de souffrir énormément à nouveau. Peur que malgré les mots qu'elle a aujourd'hui, demain elle prendrait insuffisamment soin de moi/nous. J'ai peut-être un manque de confiance (en elle, et en moi aussi peut-être).

Comment revenir vers le polyamour lorsqu'il y a un traumatisme ?
J'ai la sensation d'avoir aujourd'hui un "besoin de sécurité" insondable.

Merci de m'avoir lu.
Merci pour vos pistes d'idées (autres que "communiquer communiquer communiquer" ;-) )

Voir dans le contexte

Retour au profil