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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

Loou
le dimanche 17 février 2019 à 16h08
artichaut
…du reste, perso, c'est un peu avec ça que j'ai rompu : ce sentiment de n'avoir pas énormément besoin d'être aimé (et de me suffire à moi-même).J'ai l'impression que ça peut avoir à voir avec la charge émotionelle (cf la BD de Emma, l'autrice de Fallait demander sur "la charge mentale") : des fois on a les sentiment de ne pas avoir besoin de quelque chose, car on le reçoit déjà, mais on ne s'en rend pas compte.
Je rebondis en faisant le lien avec la thématique du style d'attachement de l'autre fil...
J'aime bien la façon dont tu l'as formulé, mais je crois que ça marche dans les deux sens... Une personne à l'attachement anxieux ne se rend pas compte de son besoin d'espace parce que la relation avec un évitant lui offre déjà ça (et je parle de ma propre expérience, me rendre compte de ça a changé ma vie - même si je crois me ranger plutôt du côté des craintifs...)
D'un côté l'évitant.e doit (désolée, je trouve pas le verbe adapaté...) se reconnecter avec son besoin d'être aimé.e. De l'autre, la personne au style d'attachement anxieux doit se reconnecter avec son besoin d'indépendance. Si ces deux styles d'attachement ont tendance à se mettre en relation ensemble, c'est possiblement parce que chacun.e amène à la relation des choses dont l'autre a besoin : l'anxieux permet que la relation existe (bah, c'est mathématique : deux évitants ont tendance à... s'éviter xD), l'évitant évite qu'on tombe dans une fusion étouffante.
Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

Loou
le dimanche 17 février 2019 à 15h54
J’ai un peu de mal avec le rapprochement entre le polybéral et le style d’attachement évitant. Je trouve le rapprochement des deux un peu stigmatisante pour le coup. Pour moi, polybéral ça évoque un choix qui a une dimension politique alors que le style d’attachement n’est pas vraiment un choix et est d’ordre plus psychologique. Même si le style d’attachement n’est pas une fatalité, il est déjà assez difficile de s’en rendre compte du sien si on n’a jamais entendu parlé de ça, encore plus dur d’essayer de le travailler pour aller vers un attachement plus sain. Je me suis beaucoup intéressé au sujet de l’attachement ces derniers temps et il me semble que les comportements insécures sont enracinés à un niveau biologique et peuvent être liés à l’instinct de survie donc c'est pas comme si on avait une super prise là dessus...
Message modifié par son auteur il y a 7 ans.
Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

Loou
le lundi 11 février 2019 à 22h25
J'aurais plein de choses à dire sur tout ça mais pour commencer...:
Sur le débat quantité x qualité, sans tomber dans le pur quantitatif, je trouve que la diversité, variété de liens est souhaitable pour plusieurs raisons - ne pas tomber dans la fusion, ne pas submerger l'autre avec nos besoins et attentes, par la richesse même des différentes relations. Après, aujourd'hui quand je pense à mon entourage affectif, quand je parle de mes relations j'ai de plus en plus de mal à me restreindre aux relations sexuelles ou amoureuses. Donc quand je parle de diversité c'est au sens large, tout type de relations confondues. Et du coup, la qualité et l'intensité relationnelle je les cherche dans mes différentes relations (mais une chose à laquelle je me suis confrontée très tôt dans cette recherche, dans ce monde imprégné de norme monogame, c'est le fait que les gens ont tendance à ne valoriser que les relations amoureuses donc je me trouve un peu coincée à part quelques heureuses exceptions...)
J'ai longtemps aussi valorisé la qualité à la quantité, en essayant de nourrir des relations avec des gens que je voyais très souvent et de préférence en tête à tête, pour créer une certaine complicité que j'ai du mal à cultiver en groupe... Mais finalement depuis quelque temps je me retrouve dans des échanges de groupe, où des liens plus souples si créent et je trouve que ça a de la valeur aussi. Je n'ai pas l'impression de tomber dans l'accumulation relationnelle, je chéris tous ces liens et essaye de les cultiver chacun à sa manière - certains demandent beaucoup d'investissement, notamment quand ça se joue de 1 à 1, d'autres en demandent moins parce qu'ils se tiennent par les efforts de différentes personnes qui se relaient...
Donc finalement je crois pas que ce soit une simple question de quantité ou d'intensité... Je trouve qu'on tombe dans la consommation des gens/relations quand on les considère comme des objets, quand la relation est unilatérale : je prends ce dont j'ai besoin sans me soucier des besoins de l'autre. Si on fait attention à ne pas tomber dans ce schéma-là plein de choses sont possibles.