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Discussion : Je n'arrive pas à accepter

MMaddy
le mercredi 25 juin 2014 à 13h38
etresoi
Peux-tu m'en dire plus sur cette pression que tu ressens ?
est ce que ton ami te demande d'aller vite?
Y-a-t-il une menace ? un ultimatum ?
quelles sont tes peurs ?
Qu'est ce qui entretien ces peurs dans le comportement de ton ami ?
Qu'est ce qui les soulage ?
Cette pression est presque physique... j'ai une réaction épidermique dès que je pense à elle (chair de poule), la nausée, une douleur très forte au coeur. Même si tout cela s'est un peu atténué depuis samedi. Elle est aussi mentale. Lui ne me demande pas d'aller vite, ce n'est pas un ultimatum en soi... mais au fond de moi je le vis un peu comme ça. Soit j'accepte la situation, soit je m'en vais (c'est très binaire, comme l'a souligné Clown Triste, mais je ne parviens pas à imaginer autre chose dans les faits). Il ne veut pas arrêter de la voir pour autant, ni de lui parler. D'ailleurs nous en avons parlé juste ce matin justement... pour me ménager il a mis son téléphone sur silencieux, n'ose plus le regarder, n'ose plus aller sur facebook en ma présence, m'a dit qu'il attendrait que je sois prête. Ca fait plusieurs jours qu'il ne l'a pas contacté et il se sent mal. Il sent qu'il ne la respecte pas en faisant cela, qu'il se montre partial, qu'il fait du favoritisme en ma faveur. Et que tout cela va à l'encontre de ses principes.
Je lui ai dit d'arrêter cela et de faire ce qu'il avait envie de faire. Je crois que me "ménager" de la sorte ne me rend pas service, bien au contraire. Ca ne fait que me conforter dans l'espoir que ça n'arrive pas. Et ça ne fonctionne pas, car je sais que ça arrivera forcément un jour ou l'autre ! D'une certaine façon, j'ai même "hâte" que ça arrive... qu'il la voit, qu'il couche avec elle, qu'il en tombe amoureux. Rien ne dit que ça arrivera mais je le souhaiterais presque ; si ce n'est pas elle ce sera une autre, et je veux vivre ça le plus tôt possible. Afin de me prendre tout ça dans la figure et de pouvoir avancer... plutôt souffrir que de craindre de souffrir. C'est aussi cette attente qui me rend malade.
Le fait d'habiter dans un tout petit appartement ne rend pas les choses aisées... difficile d'avoir une intimité dans ce cas-là.
Lui en souffre en beaucoup aussi. Sa patience à des limites, et me voir pleurer sans arrêt depuis samedi commence à être difficilement gérable pour lui. Il ressent le besoin de partager avec moi ce qu'il a vécu avec elle. Hier, alors que j'avais un rare moment d'enthousiasme, il en a profité pour me parler d'elle. Il m'a dit son nom, montré des photos, sa page facebook. D'ailleurs elle et moi avons apparemment des centres d'intérêt en commun, et un parcours quelque peu similaire. Ca l'a rendu heureux comme tout de pouvoir en discuter avec moi... mon enthousiasme a été stoppé net. J'aimerais tellement pouvoir partager ce bonheur. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle est "mieux" que moi, qu'il serait bien mieux avec elle, que je dois m'effacer. Il m'a dit ce matin que peut-être ce serait lui qui me demanderait de partir... et une petite partie de moi me souffle à l'oreille que ce serait comme s'il choisissait entre elle et moi. Je sais qu'il n'en est rien mais une fois de plus, l'émotion et l'intellect ne sont pas d'accord.
Aussi un article que j'ai lu hier m'a interpellé, surtout ces passages :
"Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions."
"Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…"
"Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. "
Je sens que partir devient de plus en plus la solution adéquate... m'éloigner, tout du moins... et pourtant ça me semble si stupide.
Je ne sais si je suis en train de me détruire ou de me construire. Ou peut-être de me détruire pour reconstruire.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Je n'arrive pas à accepter

MMaddy
le mercredi 25 juin 2014 à 00h25
gcd68
L'important, c'est également de savoir ce que l'on veut et reconnaitre cela. L'indiquer clairement. Par exemple, une relation secondaire qui voudrait me séparer de mon mari, me mettrait en conflit avec moi-même. C'est peut-être ce positionnement que ton compagnon de vie devrait avoir et devrait clarifier. Bon après, moi j'ai une vie commune de plus de 25 ans...
Le souci c'est qu'il ne sait pas lui-même ce qu'il lui conviendrait. Il est "novice", n'a jamais eu de relation polyamoureuse auparavant, alors il se découvre... poser des règles et des conditions, c'est déjà entraver sa liberté.
Clown Triste : Merci pour ce long message. Tu as mis le doigt sur quelque chose... j'ai bien conscience que je suis dépendante de lui. Comment ne pas l'être actuellement, alors que je n'ai que lui ? Je m'en suis rendue compte rapidement, avant toute cette histoire. C'est aussi pour ça qu'on voulait une maison tous les deux ; afin que nous puissions avoir chacun notre intimité, et un endroit qui m'appartient aussi (pas facile de me dire que je suis chez moi, dans son appartement qu'il a occupé bien avant moi)... je pourrais ensuite trouver un petit boulot, un bénévolat, enfin, quelque chose qui m'occupe. Mais ce dont j'ai besoin c'est surtout de tranquillité et de calme. C'est ce qu'on s'était dit lorsque que l'on s'était mis ensemble, avec pour objectif de nous créer une bulle protectrice (surtout que nous sommes tous deux casaniers). Jusque là je n'ai jamais réussi à être à l'aise nulle part, que ce soit chez mes parents, au lycée, dans mon appart avec des colocs qui se trouvaient être des amis, dans l'assoc dans laquelle je me suis engagée pour mon service civique cette année... Je n'ai jamais réussi à aller au bout de quoi que ce soit, finissant toujours pas abandonner parce que je ne trouvais pas ma place.
Avec lui je voulais juste me poser, souffler, juste profiter d'exister. Et jusque là j'en étais très satisfaite. Chaque jour du quotidien était riche en bonheur et en joie. Chaque moment, même ! Nous parvenions à nous enthousiasmer de la plus petite chose, et je vivais ces moments à 100%, sans retenue, heureuse, avec l'impression que je n'avais besoin de rien d'autre. C'était presque parfait.
Concrètement, pour l'instant, rien de cela ne devrait changer, si ce n'est qu'il va peut-être s'absenter quelques soirs de temps en temps pour en rejoindre une autre (pour l'instant en tout cas, qui sait comment ça va évoluer). Mais je ne parviens même plus à profiter de nos moments ensemble. J'ai mal. Comme si la bulle était crevée, notre intimité violée. Comme si je devais me faire à ce que notre relation doive être altérée alors que je ne l'ai jamais souhaité. Ce n'est pas que lui que j'aime, c'est aussi notre relation, ce qu'on a construit. Je me suis confortée dans un modèle qui n'est pas le sien, depuis le début, et j'en paie maintenant les conséquences. Même si j'ai espoir de parvenir à accepter avec beaucoup de patience et d'amour, car j'ai tout de même le sentiment que ce n'est pas impossible.
Mais voilà. Difficile de louer une maison avec lui dans cette situation précaire. Difficile de retourner chez les parents où j'ai l'impression que le seul fait d'être entre ces murs suffit à me sentir vidée de mon énergie. Difficile donc de trouver mon indépendance. Pas insurmontable, c'est sûr, mais pour l'instant c'est clair que je suis paumée.
Je vais m'arrêter là pour l'instant, je n'arrive pas à être concise et c'est assez éprouvant d'écrire ! Je répondrai à la suite plus tard. Merci à vous en tout cas. (et merci C.T pour le compliment sur ma plume, c'est agréable à entendre :) )
Discussion : Je n'arrive pas à accepter

MMaddy
le mardi 24 juin 2014 à 08h17
Sincèrement, je ne sais pas... lui est attentif, comprend ma douleur, m'écoute et m'accompagne... les conditions sont réunies pour que je puisse accepter mais je suis malheureuse. Ce qui pourrait m'apaiser et me rassurer c'est qu'il me dise (et qu'il le pense sincèrement, qu'il ne fasse pas que le dire évidemment!) que finalement, ce n'est pas ce qu'il veut, ce n'est pas ce qui lui convient. Et que je puisse prendre tout mon temps pour laisser venir le polyamour à moi. Plutôt que d'avoir cette pression terrible. Mais je sais que ça ne fonctionne pas comme ça, que c'est un 'faux' souhait puéril, il est ce qu'il est et je l'aime aussi comme ça... et puis peut-être que si je n'y étais pas confrontée aussi brutalement je ne prendrais pas le temps d'y réfléchir plus que ça.
Je ne sais pas quoi faire. Si je le quitte je vais en souffrir terriblement, m'en vouloir de gâcher une si belle relation.
Je vais continuer dans cette voie de vouloir comprendre, accepter, mais ça ne pourra durer des années.
Discussion : Je n'arrive pas à accepter

MMaddy
le mardi 24 juin 2014 à 06h28
En attendant c'est très difficile... hier j'ai été une véritable loque, incapable de manger ou dormir mais seulement de pleurer. Aujourd'hui j'ai réussi à me battre un peu contre cette torpeur, à être plus positive et enthousiaste. J'ai d'ailleurs constaté une amélioration par rapport à mes douleurs dans la poitrine, mais je me rends compte aussi que le bonheur de nos moments à deux s'est retrouvé considérablement réduit... il est entâché, moins entier.
Et je n'ai dormi qu'à peine 3/4h cette nuit (ce qui est toujours plus que les premières deux nuits, m'enfin) et j'ai cette angoisse, cette douleur lancinante que je ne parviens plus à réfréner (ni même à comprendre tout à fait) quand je me retrouve seule avec mes pensées. Bien qu'ayant eu régulièrement des troubles du sommeil, cette intensité dans l'angoisse nocturne je ne l'ai connu que pendant ma dépression il y a un an et demi... bien sûr que c'est le début, c'est normal, je ne peux pas accepter quelque chose aussi vite, sûrement. Mais comment aller mieux dans ma tête quand je n'arrive pas à me régénérer physiquement ? Ni par le sommeil, ni par la nourriture ! J'essaie de me forcer à manger mais j'ai la pulsion de cracher chaque bouchée, accompagnée d'une nausée très forte. J'attends que la pharmacie ouvre pour demander conseil, savoir si des somnifères ou équivalents existent sans ordonnance... le problème étant que j'ai déjà pris des trucs assez costauds dans ma vie, justement parce que tout ce qui était plus léger ne marchait pas. La solution serait de contacter mon médecin traitant chez moi (il me connaît suffisamment pour m'en prescrire à distance, sans me voir je pense) et de me faire envoyer l'ordonnance mais... je sens une réelle urgence.
Discussion : Je n'arrive pas à accepter

MMaddy
le lundi 23 juin 2014 à 22h29
bodhicitta : Voilà, mail envoyé, j'espère que tu l'as bien reçu !
gcd68 : Tout ce que je recherche pour l'instant, ce n'est pas devenir polyamour spécialement... je ne vais pas me forcer à aller fréquenter des gens si je n'en ressens pas le besoin ! Je n'exclue pas le fait que ça puisse arriver un jour, bien sûr. C'est vrai que j'ai pensé à "essayer", mais je pense que ce serait vraiment me tromper dans ma tentative de compréhension. L'important pour l'instant c'est de pouvoir accepter et même me réjouir de ce que vit mon compagnon. D'ailleurs tu parles de changer sa nature profonde... oula non je ne le souhaite pas. Je l'ai espéré au début, c'est vrai, avant d'avoir vraiment compris et de manière secrète et égoïste. Et je ne suis pas fan non plus du terme "nature profonde" d'ailleurs ^^ je ne suis pas certaine de croire à son existence, nous sommes des êtres humains capables d'évoluer en permanence.