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Siestacorta

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Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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Siestacorta

le mardi 06 juin 2023 à 10h04

bidibidibidi

Topper Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.


+1

Alors il y a de ça, à ce détail près que sur le fond, malgré les péripéties, la relation mono est finalement désirée par les personnages. Ca ne les empêche pas de jouer des cartes en trichant, avec des affects toxiques amatonormés (jalousie, incommunicabilité des sentiments...).
Mais je veux dire qu'on peut pas leur reprocher de se détourner mutuellement de libertés qu'ils n'envisagent pas (pour l'oiseau dans sa cage, voler est une maladie, certes ; mais on va pas se placer comme sage-chants).
Ce qui me fait partager ce recul, c'est que c'est difficile pour moi de n'être qu'heureux pour eux.
C'est peut-être cette perception qui faisait que je me sentais poly avant d'avoir mis un mot dessus, j'étais déjà agacé par l'état d'esprit de ces films (pas seulement la naïveté, les perspectives et les enjeux faussés).

Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.

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Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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Siestacorta

le lundi 05 juin 2023 à 18h10

MPB


Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?

Pas le polyamour "en soi". Ça peut bien se passer, en tout cas pas plus mal que d'autres relations.
Mais "le polyamour qui se découvre en ce moment à un/ un et demi/ deux / plus" dans une société aux habitudes monogames, société pour laquelle la référence à un.e troisième personne c'est l'adultère et le loup dans la bergerie, oui ça tape vite dans les insécurités et les attentes mal calibrées qu'évoque @artichaut
Et c'est pas que la faute à une personne mono. Elle n'est pas la seule que la norme a formaté : une persone poly, dans sa perception de ce qu'elle doit/peut faire, a encore pleins de perceptions définies par la norme, même quand elle a sa propre expérience. On a souvent un passé mono, des parents monos, une culture mono... Difficile d'avoir complètement fait table rase. Et même, difficile d'en vouloir à quelqu'un qui l'a moins fait.

Je recoupe avec lui, finalement ce qui est toxique c'est d'avoir des attentes inadaptées, impensées.
Après, quand on aime, on espère que l'amour va nous rendre souple.
Et c'est pas complètement faux. C'est quand même une bonne qualité des émotions à ce moment-là, on a une motivation et une situation qui rendent du mouvement et des changements possibles. Même les amours exclusives ont besoin de ça pour exister.

Il va falloir pousser le curseur plus loin, puisqu'en polyamour y a plus de monde concerné. Plus d'occasions d'être mis face à ses croyances, ses besoins, ses limites et avec un effet "boucle", puisqu'un soucis d'un côté peut faire écho sur le reste (on change pas de coeur en passant d'un temps avec A à un temps avec B, donc pareil quand c'est souffrant, ça peut se transmettre (ou se compenser sur un temps, mais on parle des difficultés, là)).

Et autant je crois que l'amour lubrifie pas mal les caractères, autant il ne suffit pas. L'illusion amoureuse reste pour moi la même, poly ou mono.
Pas parce que l'amour serait illusoire, ya en général trop de ressentis là-dedans pour dire qu'ils sont indifférents pour chercher à vivre quelque chose.
Mais de n'y voir que cette force qui ne demande que d'être embrassée pour que tout se passe bien, non. Ça suffira pas si on est pas honnête sur qui on est, les efforts possibles et ceux que nous ne désirons pas faire, et ne désirerons jamais faire.

Bon.
Des généralités, sorry, j'aurais aimé avoir une réponse concrète à une question floue, pas facile ! (8E

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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Siestacorta

le lundi 05 juin 2023 à 17h40

artichaut
Le mot toxicité (relations toxiques, voire même personnes toxiques) est à la mode.
Moi j'ai l'impression qu'il y a surtout des insécurités. Assumées ou non, conscientisées ou non, acceptées ou non.
Guérir de ces insécurités est un vaste chantier.

Il est sur-utilisé, comme il y a quelques années "pervers-narcissiques".
Difficile de savoir dans quelle situation c'est une désignation abusive. Il n'y a bien sûr pas un monde avec d'un côté les toxiques et de l'autre les bienveillants, et miracle, on est toujours du bon côté quand on en parle.

Mais il faut faire attention, quand on prend du recul et tente de mettre de la rigueur pour comprendre les situations, à pas se précipiter sur un autre raccourci et renverser la prise de responsabilité : "ya pas de comportements toxiques, ya que des gens insecures, pas assez bien dans leur basket pour tout prendre bien tout le temps".
Ben non.
Ou plutôt, ben évidemment. Bien sûr que la plupart des gens ont des fragilités, des impensés, des habitudes, des besoins.
Mais ça n'empêche pas que qu'il y a certains comportements inacceptables, à changer, que certains ne le f(er)ont pas, et qu'une fois fait le tour de nos sensibilités, une partie de travail, on peut dénoncer chez quelqu'un l'absence de désirs ou d'efforts de faire mieux.

Bref. En disant "toxiques", c'est vrai qu'on a encore pas dit grand chose, et pour autant ça vaut le coup de pas simplifier la réponse. Si ça se trouve, la relation ou la personne en question a pu être toxique, vraiment.

Bon, avec ça j'ai à peine lu le post d'origine...

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Discussion : Je suis Poly oui mais ...

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Siestacorta

le samedi 03 juin 2023 à 20h38

aznyanabila
Bonjour Tous le monde j'ecris ici pour echanger un peut.
Voila je suis en couple avec un amour depuis un an et demi
(...)
Et voila depuis que je suis avec cet etre manifique avec qui je vis une relación magnifique, pleine d'amour, d'echange je n'ai envie de personne d'autre. C'est dire... Il me suffi ... J'ai eu plusieurs fois l'occasion de pouvoir engager d'autre relación avec d'autre hommes mais je ne sais Pas, a chaqué fois je ne veux Pas Aller plus loin ... Il n'y a Pas ce truc que je sens pour celui que Jaime, je ne vibre Pas ... Et je me demande si j'ai envie, besoin de plus et je ne crois Pas ...
(...). J'ai un defaut de fabrication ? :) Hahaha

Bonjour @aznyanabila

Un an et demi, c'est pas peu pas mais c'est pas beaucoup non plus.
Si votre histoire doit durer, ça n'est que le début finalement. Et ce qu'on vit à cette époque-là de la relation est souvent d'une intensité plus forte que la suite. Si l'histoire dure et que la profondeur du sentiment perdure, peut-être qu'une intensité différente laissera de la place à ce moment-là - même si la première relation te satisfait encore et que tu souhaites pas l'arrêter.

Toute la vie, dans plein de domaines, on a des besoins et des envies qui commencent, augmentent, baissent, parfois disparaissent, et d'autres qui restent mais changés.
L'amour c'est pas un minéral, ça vit comme le reste.

Mais je ne comprend pas vraiment pourquoi tu te poses la question, en fait. Est-ce que c'est un problème, d'être "Poly mais..." ?
C'est pas grave de pas avoir envie de plus ? que tu sois capable d'être polyamoureuse ne veut pas dire que tu dois être disponible tout le temps, sentimentalement.

Pour caricaturer, ya plein de gens qui sont monogames et célibataires et qu'ont pas besoin, à tel moment de leur vie, de chercher quelqu'un. Ca n'en fait pas une raison de douter de leur possibilité d'avoir de nouveau envie plus tard.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : U.S : une petite enclave poly

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Siestacorta

le vendredi 02 juin 2023 à 15h55

Halala. Les réflexes de lecture.

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Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

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Siestacorta

le vendredi 02 juin 2023 à 15h36

Je crois que l'escalator relationnel est un concept assez précis dans la description d'une relation, pas vraiment au choix. Notamment parce qu'il n'est pas défini seulement de l'intérieur, mais par une norme.

On est là pour témoigner que bien sûr, une norme c'est pas une loi et encore moins une loi naturelle.

Mais le problème de l'escalator, c'est justement qu'il décide à notre place de la direction prise par la relation. On peut se fiche des jugements des proches, de l'entourage, de celui des connaissances (les gens du travail avec qui on peut être en représentation), de la société, mais c'est pas pour ça qu'il n'existe plus concrètement et qu'on est pas dedans (les lois d'union sont faites pour qu'il ait des conséquences). D'autant plus qu'il y a dans un cas de polyamour descriptible comme hiérarchique une bonne probabilité que les privilèges définissant une relation primaire entrainent ce qui est commun à pas mal de privilèges, l'aveuglement sur la matérialité des privilèges."C'est comme ça depuis le début, donc ce qu'on a pas ressenti comme un problème n'est pas un problème, c'est juste normal et sans doute bon".

Encore une fois (et je passe pas de remarquer à condamner (si yavait un meilleur mode d'emploi universel et facile à appliquer, il serait sans doute bien connu)), avoir fait le choix de la non-exclusivité dans une relation au passif monogame, être plutôt capable de reprendre le dialogue par la suite, ça n'est pas forcément avoir pu regarder l'escalator bien en face. On ne peut pas affirmer aisément ne plus le subir ni ne plus le faire subir, où qu'on en soit dans le trajet - point culminant compris comme je le disais il y a quelques messages.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : U.S : une petite enclave poly

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Siestacorta

le jeudi 01 juin 2023 à 10h18

Neonmag
Connaissez-vous Somerville, ville du Massachusetts, aux États-Unis ? C'est la première à avoir reconnu, en 2020, les droits des ménages polyamoureux. Cette municipalité a également pris des ordonnances pour empêcher toute discrimination des personnes polyamoureuses.

https://www.neonmag.fr/pour-les-polyamoureux-cette...

Droits de concubinage, de visite à l’hôpital lorsqu'on est proche... Ça a inspiré d'autre villes, Cambridge et Arlington, en 2021.

Pendant quelques secondes, j'ai pensé que la culture hippie évoquée rapidement était liée à une expérience éducative assez connue, mais ça en fait je pensais Summerhill, en Angleterre, rien à voir.
Dommage, j'aurais aimé que les "libres enfants" de cet essai soient justement impliqués dans l'émancipation amoureuse aujourd'hui.

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Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

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Siestacorta

le vendredi 26 mai 2023 à 11h53

Topper
Dans ma relation historique, je pourrais dire que l'on est en haut de l'escalator. Je ne vois pas d'évolution dans la relation qui pourrait être particulièrement impactante.

On peut considérer que le sommet réel de l'escalator, ce serait d'être enterrés ensemble.
Donc toutes les autres étapes passées, si haut qu'on soit sur cette progression, on est encore dedans. Et vouloir sortir de son "axe", c'est tout aussi casse-gueule, voir plus, que lorsqu'on est au début. Et, en ce qui concerne la non-exclusivité, tout aussi impactant et limitant à cette étape dans le cas d'une relation supplémentaire : ampleur du risque à sortir du premier escalator, impossibilité d'aller s'aventurer sur un second sans ça.

Bref, je veux dire que cette séquence culminante n'est pas plus protégée ni protectrice qu'une autre, c'est la qualité du lien qui joue (captain obvious à la rescousse).

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Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

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Siestacorta

le mardi 23 mai 2023 à 15h32

L


Même si ça va faire hurler ce que je vais dire : avoir un acte sexuel, à la base c'est pour se reproduire.

Les chèvres pratiquent le sexe oral, il y a des espèces qui continuent la sexualité pendant la grossesse, l'homosexualité est relativement courante dans le monde animal.
Une fois établi que la vie sexuelle est déjà plus riche que la question de reproduction, que la vie sociale et émotionnelle humaine est un peu plus riche que la sexualité, on peut justifier des choix plus ou moins simples ; en faire une prescription n'est qu'un choix.

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Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

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Siestacorta

le mardi 23 mai 2023 à 14h28

Hello,

bien que ce soit lisible dans ton rappel, je souligne l'aspect critique de l'escalator. Nommer cette dynamique de relation, c'est bien pour mettre en évidence les problèmes qu'elle pose, ces contraintes tellement intégrées qu'on les vit comme naturelles.
On n'a besoin de le faire qu'en sortant, d'une façon ou d'une autre, de la norme du couple .On a parfaitement le droit d'être heureux avec le fonctionnement normé des relations, mais si on reconnait qu'on est dedans, on doit faire soit le choix d'assumer que cette mécanique restera, soit de tenter de sortir de l'escalator sans sortir de la relation, le tout sans se blesser.

Et c'est pas évident.

Je met ça en avant parce qu'on peut lire dans ton résumé que dans ta relation principale, tu as déjà un escalator en route, que l'autre voulait avoir le sien propre : aucune ne se déroulait en-dehors de l'escalator, alors qu'une seule engagée dedans pose déjà ses propres contraintes.
Ce n'est pas que l'escalator est naturel, c'est qu'on vient de la culture monogame et que c'est la perspective par défaut.

Dans la perspective que tu décris, j'ai l'impression que le plafond de verre n'existe que parce que l'escalator n'est pas remis en question dans ta relation historique.

Encore une fois, ce n'est pas un soucis si c'est conscientisé. Mais je crains, en te lisant (et c'est étonnant de ta part étant donné ton sens de l'analyse habituel) que tu contournes l'éléphant dans la pièce (c'est la maison d'été de Babar du futur).
C'est possible que ce soit pas du tout ça. Mais ce que tu appelles le plafond de verre me fait penser à la "cage" de la licorne dans le texte de David Noble. (que j'avais tenté de traduire là)
Ce qui est reproché aux chasseurs de licornes, c'est de vouloir faire entrer une nouvelle personne dans un cadre de relation ultra-défini, qui limitera ses possibilités à elle - avant même qu'elle ait été rencontrée.
Et même si c'est dans une moindre mesure, c'est quelque chose qui peut je pense se retrouver pour une personne en relation secondaire : la relation primaire est prise dans l'escalator, donc la relation secondaire a d'emblée des limites imposées. Par défaut, ce sera cette relation qui sera ajustée, c'est en partie ce qui l'a définie (c'est ce point qui je crois dépasse la notion de plafond de verre). Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas souhaiter être dans cette situation, mais oui, dès le départ, il faut être conscient de ce qu'on (se) propose.

Je crois qu'une relation historique qui a commencé dans la monogamie est, par défaut, encore dans l'escalator, même une fois redéfinie comme non-exclusive.
La difficulté, c'est est-ce qu'on peut conserver l'aspect socle, les engagements forts, sans rester dans l'escalator. Est-ce qu'on le souhaite vraiment ? Peut-on définir des perspectives individuelles, des sécurités, sans ces références non seulement communes mais intégrées à notre histoire en cours ?

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Discussion : Ambivalence d’une femme qui aime plusieurs hommes

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Siestacorta

le dimanche 21 mai 2023 à 16h57

Testé et non approuvé
"Alors je ne suis plus sûre de rien : est-ce que j’ai cru que le polyamour pouvait me correspondre quand c’était arrangeant pour moi ? Serais-je finalement une incorrigible mono cachée derrière des discours qui prônent l’ouverture et la liberté ? Est-ce qu’il est simplement trop tôt pour le savoir ?"

On sait qu'on est vraiment polyamoureux quand ce sont les autres qui ont d'autres relations et non quand c'est nous ...
Bienvenue dans le monde de l'insécurité affective constitutive du polyamour.

"Sécurité", c'est souvent ce que le gardien dit au prisonnier.

Mais, renversement sémantique manichéen à part, la construction de conforts et de sécurités affectives est généralement un travail d'écoute mutuelle que beaucoup de gens n'aprennent pas à faire.

Le polyamour ne fait que multiplier les occasions de s'en apercevoir. Est-ce que ce qui est plus facile est meilleur ? Parce que c'est le meilleur argument de l'exclusivité, oui.

Bref, que chacun fasse les efforts de soin des autres qui correspondent à ce qu'il attend des relations avec eux.
Avec ceux qui le peuvent et le souhaitent.

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Discussion : Ambivalence d’une femme qui aime plusieurs hommes

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Siestacorta

le vendredi 19 mai 2023 à 16h50

Needtolove

En l’espace de quelques mois, j’ai donc eu 3 hommes dans ma vie, puis 2, et maintenant il n’en reste qu’un seul : celui qui est polyamoureux
!
(...)
Cependant, hier, cet homme m’a posé une question somme toute banale, mais qui a eu l’effet d’un tsunami : comment vis-tu mon mode de fonctionnement ?
Et là… une vague d’angoisse a déferlé, une intense sueur froide. Je n’ai pas su quoi répondre.
(....)
Et pourtant je ressens : Alerte ! Danger ! Ce n’est pas le moment ! Tout est déjà si déstabilisant…

Bonjour

"ce n'est pas le moment", dans ton contexte, c'est une réponse très entendable.
Tu as fait des rencontres et vécu des choses, il y a eu du mouvement... Tu n'en es pas encore à en faire des projets, juste à vivre quelque chose qui, aujourd'hui, te fait du bien.

Le danger pas imaginaire réel mais encore plus sensible en venant d'un passif exclusif, c'est de te projeter dans un avenir de pénurie quand tu as bénéficié de ressources plutôt assurées.
Tu crains de te retrouver seule.

Pour répondre à sa question, il faut que tu saches si tu saurais être confiante malgré cette possibilité de solitude, et que tu te sois convaincue que l'histoire avec ton poly, si elle devait se définir non-exclusive, n'aurait pas moins de durabilité qu'une autre.

Ce chemin-là n'a pas à être fait en quelques mois.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

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Siestacorta

le mercredi 10 mai 2023 à 12h21

Anfère
Oui mais pourquoi parler de deuil ? De mort?

Lui et moi nous allons continuer à être vivant. A moins que l’un d’entre nous se suicide ou passe sous un camion… ce qui serait radicalement différent comme situation.

Pourquoi tout mélanger ?

Je suppose que l’on se sépare pour vivre des choses plus épanouissantes effectivement.
Cela n’empêche que c’est très difficile. Mais je ne pense pas que la solution soit de considérer que l’autre est mort …

On fait le deuil de la relation.
Une relation ça bouge, ça change, grandit, souffre, se nourrit de moments et d'efforts... C'est tissé entre soi et l'autre, en étant quelque chose de plus que l'un et l'autre. On peut dire que ça vit, et donc, quand elle cesse, qu'elle meurt.

On pourra toujours communiquer, on peut même continuer à éprouver, seul, de l'amour pour quelqu'un ; mais cette relation, ce qu'on partageait, ne sera plus là.

Après, on se sépare en espérant des choses plus épanouissantes, mais pragmatiquement, c'est juste "autre chose" qui arrivera, on verra ensuite si l'épanouissement y est possible, on cultive notre vie jusqu'à ce que de bons trucs poussent, quoi.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Escalator relationnel en poly/mono

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Siestacorta

le mercredi 10 mai 2023 à 11h24

(en vitesse, à un moment dans le fil vous êtes passé d'escalator à ascenseur, or il y en a un des deux qui laisse plusieurs choix de destination, et on peut en sortir sans douleur quand on vient juste d'y mettre le pied, on peut le faire monter puis redescendre à volonté... Donc il n'est pas un problème, il est déjà un moyen de choisir, ce que l'autre n'est justement pas, et c'est bien là ce que dénonce l'expression : il s'agit d'avoir d'autres façons de vivre les relations, alors que la difficulté c'est que l'escalator est l'imaginaire le plus commun).

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

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Siestacorta

le mercredi 10 mai 2023 à 11h16

Anfère
Franchement je ne crois pas du tout à ses étapes stéréotypées, comme s’il fallait en passer par là systématiquement.

Je crois aussi que les mots sont importants.
Une séparation n’est pas un deuil.

Ben il s'agit d'accepter que quelque chose est mort.
Une relation, peut-être une image qu'on avait de soi-même, la pertinence d'une attente.
Il s'agit plus de comprendre où on en est que de passer les étapes comme un parcours à suivre.

Mais en gros, c'est pas parce qu'on ressent quelque chose pour quelqu'un que la relation est vouée à vivre. Et comme c'est une relation, elle a besoin de deux personnes pour être vraiment vivante.
Si on se trompe sur cette réalité, on prolonge son seul ressenti pour nier qu'il y a là une fin, et on ne se met pas en route pour continuer a vivre sa vie telle qu'elle est (quitte à ce que ce soit souffrant un temps, mais au moins, sans qu'on l'entretienne, avec donc la bonne probabilité de se laisser progressivement disponible pour d'autres émotions).

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Où placer le curseur entre penser à soi et penser aux autres ? Est-ce que toute forme de violence est (in)évitable ?

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Siestacorta

le vendredi 05 mai 2023 à 12h02

Alinea7


Est-ce que j'ai le droit d'accepter de quelqu'un qu'il fasse un effort qui lui coûte, pour moi ?
Est-ce que j'ai le droit d'imposer à quelqu'un quelque chose qui lui coûte, pour moi ?
Et comme on est rarement dans un cas ou l'autre,...comment ça se passe entre les deux, c'est quoi la limite ?
Est-ce que si la personne refuse, et que je ne lui impose pas alors que je pourrais, ça mine de toute façon la relation ? Et l'inverse ? Et entre les deux

(...)

Est-ce qu'exister au monde c'est forcément faire violence au monde ? Y a-t-il une façon douce d'exister et être soi ?

(...)

J'ai des ressentis similaires.
Ma version de la question, j'imagine asse proche tu me dis si oui ou non :
"toute relation passe-t-elle par du rapport de force, et est-ce qu'il peut y avoir du juste" ?

C'est une problématique que j'ai commencé à arpenter quand (en thérapie), j'ai compris que je ne faisais pas une différence de nature entre "désaccord", "expression du constat d'inadéquation des besoins", "opposition" "conflit" et "agression mutuelle" (et "compétition", par dessus le marché, mais là au moins j'assume plus mon rejet).

Alors que quand même, si les relations durent plus de 5mn, le sacrifice et la fuite doivent pas être les seules options fonctionnelles, et le conflit pas forcément une destruction.

Je tenterai d'y revenir plus tard, mais même avant de rentrer dans des bénéfices partagés en dépit desquels je passe trop d'énergie et de temps et de mauvaise adaptation à éviter ces "conflits", ça vaut le coup de dire que cette grille de lecture du rapport de forces, toute pertinente qu'elle soit dans un certain nombre de cas, est aussi vécue intensément pour nos raisons névrotiques ; cette grille est donc trompeuse et incomplète.

Bon j'y reviendrai quand j'aurai une seconde de plus, mais tu vois un peu la perspective.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Comment convaincre son compagnon ?

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Siestacorta

le vendredi 07 avril 2023 à 12h49

Je vais dire un peu pareil que mes petits camarades.

Pour savoir à quel point : avant que tu parles à C. de non-exclusivité durable, aviez-vous parlé de rencontres possibles en général, de ta rencontre avec F. en particulier, et si oui, comment ? A-t-il entendu parler de F. après-coup ?

Parce qu'il y a, déjà sans qu'il y ait rencontre, de bonnes raisons de bloquer qu'on peut essayer de t'expliquer (la métaphore du saut en parachute de @Hawkeye me semble assez juste), mais selon les conditions de cette rencontre, il peut y en avoir encore plus.

Des moyens de convaincre pour que ça paraisse naturel, non.
Des façons de se parler, s'entendre, décider ensemble en minimisant les dégâts même quand on arrive pas à ce qu'on désire, ça peut se discuter. Mais c'est pas "convaincre", c'est juste communiquer et respecter l'autre sur une situation qui s'améliore rarement juste parce que ça nous ferait trop plaisir.

D'accord : ce site et son forum parlent de pourquoi/comment le polyamour.

Mais c'est entre personnes consentantes, qui au final ne disent pas "ok, si toi ça te convient je cède (mais au fond je voudrais autre chose)" (comme ton F. qui fait ça par défaut et parce qu'il se sent pas légitime de refuser C.), mais bien "je veux ce choix, je l'apprécie".

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Comment faire lorsque notre partenaire ne sait pas rassurer ?

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Siestacorta

le samedi 01 avril 2023 à 13h30

T'as l'air de faire beaucoup déjà, oui.

A froid, hors situations de stress, si tu demandes si, derrière les fois où la tension monte, il y a quelque chose qui le met mal au point de pas pouvoir juste communiquer, ça donne quoi ?

Tu n'es pas bête, pas dangereuse, donc parler plus fort en soi ça n'est pas nécessaire. Ça peut te faire taire, mais si c'est la seule chose qu'il désire, c'est un soucis...

Empathie avec la souffrance derrière la colère... suis pas très doué pour ça non plus : si quelqu'un met un rapport de force conflictuel, j'ai du mal à pas le considérer responsable de tout ce qui ne peut plus être dit et de tout ce qui sera dit de trop. Quand il a plus cinq ans.

Mais, si je tente une réaction plus mature moi-même, en passant sur l'éventuelle rancune qu'on considère que c'est forcément à moi de faire les efforts d'adultitude, montrer l'empathie face à la colère "oh ma/mon pauvre ça va pas fort hein, câlin" ey plus tard "alors, chouchou, pourquoi quand je montre mon émotion ça te met dans cet état"... pourquoi pas, j'ai déjà vu des moments assez miraculeux avec ce genre de contre-pied, et parfois des évolutions, comme quoi une relation peut nous faire grandir.

Pour répondre à ta question, oui, s'il est bourrin quand tu reagis sur des choses triviales, ya peut-être (pas forcément) des risques en plus dans le côté exigeant d'un chemin poly.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Comment faire lorsque notre partenaire ne sait pas rassurer ?

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Siestacorta

le samedi 01 avril 2023 à 12h02

Giulia
Ce qui est incompréhensible pour moi, c'est lorsque je lui dis : "ce que tu me dis, m'a fait ressentir que tu penses ça et ça de moi, et ça me blesse. Peux tu me rassurer là dessus ?"

Eh bien il s'énerve. Il est sur la défensive. Là ma demande est quand même claire selon moi. Il me dit des trucs du genre "tu te créés des problèmes, tu te créés tes émotions négatives, tu veux passer une mauvaise soirée".

Alors oui, je crée mes problèmes et mes insécurités, je ne le nie pas. C'est dans ma tête. Mais en quoi ça empêche une réaction empathique à ceux ci ?

Ta demande : en fait, confirmer qu'il entend ce que tu ressens, dire que ce qu'il fait est différent de ce que tu crains et réaffirmer son attachement à toi.

Ça marche pas mal, si tu sais définir ce que tu crains, et si cette crainte ne représente pas une limite dans votre accord trop facile à franchir (ex : je crains qu'il s'attache. Bah oui, ça peut bien arriver).


Giulia
J'imagine que c'est une chose importante pour moi que de pouvoir vocaliser un mal être et qu'il soit accueilli avec empathie.

J'ai une amie, très sensible, qui se plaint souvent.
Et ça m'inquiétais, je ne savais pas quoi faire.
En fait, j'ai compris que les 3/4 du temps, la plaindre quand elle se plaint, ça suffisait. Elle resoud pas son problème, mais se sent objectivement mieux que quelqu'un montre son empathie, c'est une étape sociale avant qu'elle passe d'elle-même à autre chose.

Est-il possible qu'une partie du temps, ton besoin d'écoute ne demande pas, en plus de "ok je t'entends et je vois que tu as peur", d'autres adaptations ? Ou, après avoir vocalisé, et qu'il ait manifesté qu'il sait ce que ressens, il y a autre chose à faire ou dire ?

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Discussion : Comment faire lorsque notre partenaire ne sait pas rassurer ?

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Siestacorta

le samedi 01 avril 2023 à 11h20

Je ne sais plus dans quel ouvrage sur la cnv j'ai compris qu'l fallait être précis sur les actes qu'on demande, pour pas mettre celui dont on attend quelque chose dans une dette sans fin (ce qui peut lui faire peur et donc fuir )

- rassure-moi
- quand saurais-je que j'ai fait ce qu'il faut ?
- jamais, j'ai toujours besoin.

J'exagère, et encore une fois, on est bien d'accord que c'est lui qui fait le moins le travail ici.

Mais, oui, etre précis dans la demande (des mots doux, des gestes d'affection, être joignable dans tel cadre, offrir tel temps ensemble à tel moment plus tard...), ça fait qu'il y a bien quelque chose à faire, pas à correspondre spontanément à une vision plus abstraite de qui on devrait être.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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