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Discussion : Besoin d'une période mono

Siestacorta
le lundi 19 juin 2023 à 15h48
Bonjour Nootnoot.
Nootnoot
(...)
Je suis polyA depuis plusieurs années et j'ai récemment débuté une relation avec mon meilleur ami que j'appellerai B. Nous ne nous y attendions pas du tout mais ça s'est fait comme ça, et notre complicité déjà existante depuis 15 ans a fait que ça a été très très fort dès le début.
Il était mono et souhaitait que nous soyons en relation mono,
(...)
J'ai ressenti l'envie d'une période mono, tout en gardant en tête le polyamour.
Sauf que quelques jours plus tard, B a fait une rencontre et à eu un coup de cœur. Je le vivais un peu mal car je voyais qu'ils se parlaient beaucoup mais lui ai dit qu'il pouvait aller la voir.
Le soir de leur rendez vous a été terrible. J'étais en pleurs toute la soirée avec du mal à respirer, des idées noires, je n'ai pas réussi à manger ni à travailler pendant plusieurs jours. Ces sentiments ont surgit alors que je n'avais jamais ressenti de jalousies dans mes autres relations, ça m'est tombé dessus, je ne m'y attendais absolument pas.
J'ai souligné des passages qui me semblent jouer beaucoup.
- ce n'est pas n'importe quelle relation pour toi. Le meilleur ami de 15 ans, il fait partie de tes bases affectives, même sans l'aspect relation amoureuse. Et puis avant c'était des histoires plus distendues, là tu entres dans un cadre plus fort (tu parles de "vivre ensemble : c'est fait ?) Donc bien sûr que c'est plus sensible que d'autres relations, où tu avais peut-être pas eu l'impression d'investir autant.
- il était mono avant... donc tu ne sais pas ce qu'il vaut comme poly. Tu le connais par d'autres côtés, donc peut-être que tu peux projeter un peu, en bien ou en mal. Mais tu sais encore moins que lui comment il vivrait plus d'une relation, et apparemment, elle, tu la connais pas.
Dès lors, tes réactions de jalousie me semblent pas sortir de nulle part, tu as d'un côté beaucoup à préserver (peur de perdre pas seulement la relation amoureuse mais cette personne elle-même avec la place qu'elle tenait déjà avant), et de l'autre des risques "flous" (donc grossissables psychologiquement) puisque la situation a de la nouveauté pour lui comme pour toi.
C'est important de pointer les réalités concrètes derrière les émotions de la jalousie, parce que potentiellement, on peut sortir d'un Lajalousie imprécis donc sans limite pour traiter des questions plus concrètes. Ça ne veut pas dire que les solutions sauteront aux yeux ni suffiront, que les sentiments font pas leurs vies de toutes façons, mais qu'on peut parler précisément de ce qui blesse, parce que c'est pas "toi quand t'existes dehors ça me fait mal spontanément". Non. C'est une situation concrète, on peut la décrire, et ça aidera à la traiter de façon précise (ya pas juste la peur ou l'indifférence comme réactions possibles).
Donc NRE, certes !, mais surtout tes précédentes relations épisodiques sont moins substantielles que ce que tu vis en ce moment. Donc ce qui fait que tu as besoin que lui "reste" mono en ce moment, c'est pas seulement cet enjeu émotionnel-là. Le changement est par lui-même assez important pour que tes craintes s'en nourrissent, avant même de parler de l'intensité des histoires débutantes.
Après, laisser votre relation trouver des marques avant de faire autre chose, ça s'entend : c'est pas parce qu'on est poly, libre de relationner, qu'on fait ça comme on change de chaussettes.
Que vous décidiez d'une non-exclusivité ou non, je pense que ça vaut la peine de discuter de ce qui se passe pour vous : par défaut dans votre relation actuelle, l'option non-exclusive est présente dans vos esprits, pourrait se représenter, il faut donc éclairer quels sont vos besoins, limites, sensibilités.
Et parallèlement, en continu sur ce travail, dire tout haut, faire exister dans vos actes, ce que vous savez déjà mais a besoin d'être affirmé pour pas être bousculé : vous êtes proches depuis très longtemps, votre lien est déjà important et bénéfique pour vous. Ce côté positif "qui va sans dire" gagne selon mon idée à être répété, même si ça a l'air artificiel, pour faire ressentir pendant les échanges qui établiront vos choix que ce qui est bon dans le lien est tout aussi réel que les difficultés actuelles.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Finkielkraut parle de compersion

Siestacorta
le jeudi 08 juin 2023 à 13h31
artichaut
Il doit confondre avec la complexion…
Mais je me pose la question : cela méritait-il vraiment un fil de discussion ?
L'usage du vocabulaire poly par les stars a-t-il un quelconque intérêt ?
Alors, que ce lien ne mérite pas de fil de discussion, oui. Comme je disais en concluant, j'ai cherché un truc plus fourre-tout pour en papoter en passant, j'ai pas trouvé.
Est-ce que plus généralement, ça vaut le coup de mentionner sur le fofo des occasions où des concepts poly traversent un échange mainstream, c'est différent.
Je dirais pas que ça mérite une veille, mais pour moi ça aide à voir où on en est.
A une époque, même sur France Q, c'est des sujets qu'étaient pas évoqués en passant, et traités "sans écho", de façon ultra ponctuelle.
Là, la linguiste chroniqueuse conclut en disant " le mot dont il déplorait la disparition n'a pas existé, c'est en réalité un magnifique emprunt qui enrichit la langue française." Et je suis content qu'un message comme ça soit passé à l'antenne.
Savoir qu'il y a une image du polyamour, quels sont les malentendus facilement contrés et ceux qui persistent, ça peut m'intéresser. Ca m'aide à traiter les clichés qu'un public ou un autre peut avoir en tête à un moment donné, à pas voir les choses avec d'un côté les mécréants, de l'autre les débats internes d'une petite communauté. Il y a les moments où ce qu'on produit comme discours nous revient après son reformatage par la norme, et finalement sur ça aussi il y aura souvent des choses à dire.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Finkielkraut parle de compersion

Siestacorta
le jeudi 08 juin 2023 à 11h52
Et bien sûr il se plante.
Il en a parlé pour dire qu'il regrettait la disparition d'un vieux mot français.
Laelia Veron, membre du collectif des Linguistes Atterrés, lui rappelle que c'est un néologisme qui a trouvé son usage dans la communauté poly avant d'être récupéré dans notre langue.
La chronique retranscrite ici :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la...
(j'ai cherché un fil fourre-tout poly in the media mais pas trouvé)
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : [Lexique] Déconstruction

Siestacorta
le mercredi 07 juin 2023 à 17h55
Je pense que ça se réfère aux gender studies initiées par Judith Butler.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Siestacorta
le mardi 06 juin 2023 à 13h23
Topper
Loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas de drama dans les relations polyamoureuses.
Je précise que c'est plus une cliché que j'ai entendu souvent dans les espaces d'échanges poly qui me fait réagir plus que ce qu'on dit précisément ici sur le fil.
Topper
On a néanmoins ce biais en tant que poly de voir du drama monogame qui pourrait ne pas exister en ayant un mode de pensée poly. Cependant, dans la pratique ce n'est pas si simple.
Oui. En fait, souvent, dans un scénario de film romantique, ya déjà une question de temporalité, aucun partenaire n'est prêt au même moment que l'autre.
Faut se dire qu'en polyamour, ça va se multiplier, ces besoins qui peuvent pas se rencontrer au bon moment. Ou il va falloir reporter, planifier... et ça décevra peut-être. Devoir dire souvent, à chaque partenaire, "pas ce jour là, je suis avec un.e autre", sans la confiance nourrie collectivement que chacun finira par y trouver son compte, ça peut faire plein de dramas, de difficultés transformées en choix symboliquement surchargés symboliquement.
Et oui aussi, le référent normé à une disponibilité entière dans la monogamie va accentuer ces attentes et déception, même entre poly confiants dans leurs choix et penchants.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Siestacorta
le mardi 06 juin 2023 à 10h04
bidibidibidi
Topper Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.
+1
Alors il y a de ça, à ce détail près que sur le fond, malgré les péripéties, la relation mono est finalement désirée par les personnages. Ca ne les empêche pas de jouer des cartes en trichant, avec des affects toxiques amatonormés (jalousie, incommunicabilité des sentiments...).
Mais je veux dire qu'on peut pas leur reprocher de se détourner mutuellement de libertés qu'ils n'envisagent pas (pour l'oiseau dans sa cage, voler est une maladie, certes ; mais on va pas se placer comme sage-chants).
Ce qui me fait partager ce recul, c'est que c'est difficile pour moi de n'être qu'heureux pour eux.
C'est peut-être cette perception qui faisait que je me sentais poly avant d'avoir mis un mot dessus, j'étais déjà agacé par l'état d'esprit de ces films (pas seulement la naïveté, les perspectives et les enjeux faussés).
Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Siestacorta
le lundi 05 juin 2023 à 18h10
MPB
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?
Pas le polyamour "en soi". Ça peut bien se passer, en tout cas pas plus mal que d'autres relations.
Mais "le polyamour qui se découvre en ce moment à un/ un et demi/ deux / plus" dans une société aux habitudes monogames, société pour laquelle la référence à un.e troisième personne c'est l'adultère et le loup dans la bergerie, oui ça tape vite dans les insécurités et les attentes mal calibrées qu'évoque @artichaut
Et c'est pas que la faute à une personne mono. Elle n'est pas la seule que la norme a formaté : une persone poly, dans sa perception de ce qu'elle doit/peut faire, a encore pleins de perceptions définies par la norme, même quand elle a sa propre expérience. On a souvent un passé mono, des parents monos, une culture mono... Difficile d'avoir complètement fait table rase. Et même, difficile d'en vouloir à quelqu'un qui l'a moins fait.
Je recoupe avec lui, finalement ce qui est toxique c'est d'avoir des attentes inadaptées, impensées.
Après, quand on aime, on espère que l'amour va nous rendre souple.
Et c'est pas complètement faux. C'est quand même une bonne qualité des émotions à ce moment-là, on a une motivation et une situation qui rendent du mouvement et des changements possibles. Même les amours exclusives ont besoin de ça pour exister.
Il va falloir pousser le curseur plus loin, puisqu'en polyamour y a plus de monde concerné. Plus d'occasions d'être mis face à ses croyances, ses besoins, ses limites et avec un effet "boucle", puisqu'un soucis d'un côté peut faire écho sur le reste (on change pas de coeur en passant d'un temps avec A à un temps avec B, donc pareil quand c'est souffrant, ça peut se transmettre (ou se compenser sur un temps, mais on parle des difficultés, là)).
Et autant je crois que l'amour lubrifie pas mal les caractères, autant il ne suffit pas. L'illusion amoureuse reste pour moi la même, poly ou mono.
Pas parce que l'amour serait illusoire, ya en général trop de ressentis là-dedans pour dire qu'ils sont indifférents pour chercher à vivre quelque chose.
Mais de n'y voir que cette force qui ne demande que d'être embrassée pour que tout se passe bien, non. Ça suffira pas si on est pas honnête sur qui on est, les efforts possibles et ceux que nous ne désirons pas faire, et ne désirerons jamais faire.
Bon.
Des généralités, sorry, j'aurais aimé avoir une réponse concrète à une question floue, pas facile ! (8E
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

Siestacorta
le lundi 05 juin 2023 à 17h40
artichaut
Le mot toxicité (relations toxiques, voire même personnes toxiques) est à la mode.
Moi j'ai l'impression qu'il y a surtout des insécurités. Assumées ou non, conscientisées ou non, acceptées ou non.
Guérir de ces insécurités est un vaste chantier.
Il est sur-utilisé, comme il y a quelques années "pervers-narcissiques".
Difficile de savoir dans quelle situation c'est une désignation abusive. Il n'y a bien sûr pas un monde avec d'un côté les toxiques et de l'autre les bienveillants, et miracle, on est toujours du bon côté quand on en parle.
Mais il faut faire attention, quand on prend du recul et tente de mettre de la rigueur pour comprendre les situations, à pas se précipiter sur un autre raccourci et renverser la prise de responsabilité : "ya pas de comportements toxiques, ya que des gens insecures, pas assez bien dans leur basket pour tout prendre bien tout le temps".
Ben non.
Ou plutôt, ben évidemment. Bien sûr que la plupart des gens ont des fragilités, des impensés, des habitudes, des besoins.
Mais ça n'empêche pas que qu'il y a certains comportements inacceptables, à changer, que certains ne le f(er)ont pas, et qu'une fois fait le tour de nos sensibilités, une partie de travail, on peut dénoncer chez quelqu'un l'absence de désirs ou d'efforts de faire mieux.
Bref. En disant "toxiques", c'est vrai qu'on a encore pas dit grand chose, et pour autant ça vaut le coup de pas simplifier la réponse. Si ça se trouve, la relation ou la personne en question a pu être toxique, vraiment.
Bon, avec ça j'ai à peine lu le post d'origine...
Discussion : Je suis Poly oui mais ...

Siestacorta
le samedi 03 juin 2023 à 20h38
aznyanabila
Bonjour Tous le monde j'ecris ici pour echanger un peut.
Voila je suis en couple avec un amour depuis un an et demi
(...)
Et voila depuis que je suis avec cet etre manifique avec qui je vis une relación magnifique, pleine d'amour, d'echange je n'ai envie de personne d'autre. C'est dire... Il me suffi ... J'ai eu plusieurs fois l'occasion de pouvoir engager d'autre relación avec d'autre hommes mais je ne sais Pas, a chaqué fois je ne veux Pas Aller plus loin ... Il n'y a Pas ce truc que je sens pour celui que Jaime, je ne vibre Pas ... Et je me demande si j'ai envie, besoin de plus et je ne crois Pas ...
(...). J'ai un defaut de fabrication ? :) Hahaha
Bonjour @aznyanabila
Un an et demi, c'est pas peu pas mais c'est pas beaucoup non plus.
Si votre histoire doit durer, ça n'est que le début finalement. Et ce qu'on vit à cette époque-là de la relation est souvent d'une intensité plus forte que la suite. Si l'histoire dure et que la profondeur du sentiment perdure, peut-être qu'une intensité différente laissera de la place à ce moment-là - même si la première relation te satisfait encore et que tu souhaites pas l'arrêter.
Toute la vie, dans plein de domaines, on a des besoins et des envies qui commencent, augmentent, baissent, parfois disparaissent, et d'autres qui restent mais changés.
L'amour c'est pas un minéral, ça vit comme le reste.
Mais je ne comprend pas vraiment pourquoi tu te poses la question, en fait. Est-ce que c'est un problème, d'être "Poly mais..." ?
C'est pas grave de pas avoir envie de plus ? que tu sois capable d'être polyamoureuse ne veut pas dire que tu dois être disponible tout le temps, sentimentalement.
Pour caricaturer, ya plein de gens qui sont monogames et célibataires et qu'ont pas besoin, à tel moment de leur vie, de chercher quelqu'un. Ca n'en fait pas une raison de douter de leur possibilité d'avoir de nouveau envie plus tard.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : U.S : une petite enclave poly
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Siestacorta
le vendredi 02 juin 2023 à 15h36
Je crois que l'escalator relationnel est un concept assez précis dans la description d'une relation, pas vraiment au choix. Notamment parce qu'il n'est pas défini seulement de l'intérieur, mais par une norme.
On est là pour témoigner que bien sûr, une norme c'est pas une loi et encore moins une loi naturelle.
Mais le problème de l'escalator, c'est justement qu'il décide à notre place de la direction prise par la relation. On peut se fiche des jugements des proches, de l'entourage, de celui des connaissances (les gens du travail avec qui on peut être en représentation), de la société, mais c'est pas pour ça qu'il n'existe plus concrètement et qu'on est pas dedans (les lois d'union sont faites pour qu'il ait des conséquences). D'autant plus qu'il y a dans un cas de polyamour descriptible comme hiérarchique une bonne probabilité que les privilèges définissant une relation primaire entrainent ce qui est commun à pas mal de privilèges, l'aveuglement sur la matérialité des privilèges."C'est comme ça depuis le début, donc ce qu'on a pas ressenti comme un problème n'est pas un problème, c'est juste normal et sans doute bon".
Encore une fois (et je passe pas de remarquer à condamner (si yavait un meilleur mode d'emploi universel et facile à appliquer, il serait sans doute bien connu)), avoir fait le choix de la non-exclusivité dans une relation au passif monogame, être plutôt capable de reprendre le dialogue par la suite, ça n'est pas forcément avoir pu regarder l'escalator bien en face. On ne peut pas affirmer aisément ne plus le subir ni ne plus le faire subir, où qu'on en soit dans le trajet - point culminant compris comme je le disais il y a quelques messages.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : U.S : une petite enclave poly

Siestacorta
le jeudi 01 juin 2023 à 10h18
Neonmag
Connaissez-vous Somerville, ville du Massachusetts, aux États-Unis ? C'est la première à avoir reconnu, en 2020, les droits des ménages polyamoureux. Cette municipalité a également pris des ordonnances pour empêcher toute discrimination des personnes polyamoureuses.
https://www.neonmag.fr/pour-les-polyamoureux-cette...
Droits de concubinage, de visite à l’hôpital lorsqu'on est proche... Ça a inspiré d'autre villes, Cambridge et Arlington, en 2021.
Pendant quelques secondes, j'ai pensé que la culture hippie évoquée rapidement était liée à une expérience éducative assez connue, mais ça en fait je pensais Summerhill, en Angleterre, rien à voir.
Dommage, j'aurais aimé que les "libres enfants" de cet essai soient justement impliqués dans l'émancipation amoureuse aujourd'hui.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Siestacorta
le vendredi 26 mai 2023 à 11h53
Topper
Dans ma relation historique, je pourrais dire que l'on est en haut de l'escalator. Je ne vois pas d'évolution dans la relation qui pourrait être particulièrement impactante.
On peut considérer que le sommet réel de l'escalator, ce serait d'être enterrés ensemble.
Donc toutes les autres étapes passées, si haut qu'on soit sur cette progression, on est encore dedans. Et vouloir sortir de son "axe", c'est tout aussi casse-gueule, voir plus, que lorsqu'on est au début. Et, en ce qui concerne la non-exclusivité, tout aussi impactant et limitant à cette étape dans le cas d'une relation supplémentaire : ampleur du risque à sortir du premier escalator, impossibilité d'aller s'aventurer sur un second sans ça.
Bref, je veux dire que cette séquence culminante n'est pas plus protégée ni protectrice qu'une autre, c'est la qualité du lien qui joue (captain obvious à la rescousse).
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Siestacorta
le mardi 23 mai 2023 à 15h32
L
Même si ça va faire hurler ce que je vais dire : avoir un acte sexuel, à la base c'est pour se reproduire.
Les chèvres pratiquent le sexe oral, il y a des espèces qui continuent la sexualité pendant la grossesse, l'homosexualité est relativement courante dans le monde animal.
Une fois établi que la vie sexuelle est déjà plus riche que la question de reproduction, que la vie sociale et émotionnelle humaine est un peu plus riche que la sexualité, on peut justifier des choix plus ou moins simples ; en faire une prescription n'est qu'un choix.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : L'escalator relationnel, plafond de verre des relations polyamoureuses ?

Siestacorta
le mardi 23 mai 2023 à 14h28
Hello,
bien que ce soit lisible dans ton rappel, je souligne l'aspect critique de l'escalator. Nommer cette dynamique de relation, c'est bien pour mettre en évidence les problèmes qu'elle pose, ces contraintes tellement intégrées qu'on les vit comme naturelles.
On n'a besoin de le faire qu'en sortant, d'une façon ou d'une autre, de la norme du couple .On a parfaitement le droit d'être heureux avec le fonctionnement normé des relations, mais si on reconnait qu'on est dedans, on doit faire soit le choix d'assumer que cette mécanique restera, soit de tenter de sortir de l'escalator sans sortir de la relation, le tout sans se blesser.
Et c'est pas évident.
Je met ça en avant parce qu'on peut lire dans ton résumé que dans ta relation principale, tu as déjà un escalator en route, que l'autre voulait avoir le sien propre : aucune ne se déroulait en-dehors de l'escalator, alors qu'une seule engagée dedans pose déjà ses propres contraintes.
Ce n'est pas que l'escalator est naturel, c'est qu'on vient de la culture monogame et que c'est la perspective par défaut.
Dans la perspective que tu décris, j'ai l'impression que le plafond de verre n'existe que parce que l'escalator n'est pas remis en question dans ta relation historique.
Encore une fois, ce n'est pas un soucis si c'est conscientisé. Mais je crains, en te lisant (et c'est étonnant de ta part étant donné ton sens de l'analyse habituel) que tu contournes l'éléphant dans la pièce (c'est la maison d'été de Babar du futur).
C'est possible que ce soit pas du tout ça. Mais ce que tu appelles le plafond de verre me fait penser à la "cage" de la licorne dans le texte de David Noble. (que j'avais tenté de traduire là)
Ce qui est reproché aux chasseurs de licornes, c'est de vouloir faire entrer une nouvelle personne dans un cadre de relation ultra-défini, qui limitera ses possibilités à elle - avant même qu'elle ait été rencontrée.
Et même si c'est dans une moindre mesure, c'est quelque chose qui peut je pense se retrouver pour une personne en relation secondaire : la relation primaire est prise dans l'escalator, donc la relation secondaire a d'emblée des limites imposées. Par défaut, ce sera cette relation qui sera ajustée, c'est en partie ce qui l'a définie (c'est ce point qui je crois dépasse la notion de plafond de verre). Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas souhaiter être dans cette situation, mais oui, dès le départ, il faut être conscient de ce qu'on (se) propose.
Je crois qu'une relation historique qui a commencé dans la monogamie est, par défaut, encore dans l'escalator, même une fois redéfinie comme non-exclusive.
La difficulté, c'est est-ce qu'on peut conserver l'aspect socle, les engagements forts, sans rester dans l'escalator. Est-ce qu'on le souhaite vraiment ? Peut-on définir des perspectives individuelles, des sécurités, sans ces références non seulement communes mais intégrées à notre histoire en cours ?
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Ambivalence d’une femme qui aime plusieurs hommes

Siestacorta
le dimanche 21 mai 2023 à 16h57
Testé et non approuvé
"Alors je ne suis plus sûre de rien : est-ce que j’ai cru que le polyamour pouvait me correspondre quand c’était arrangeant pour moi ? Serais-je finalement une incorrigible mono cachée derrière des discours qui prônent l’ouverture et la liberté ? Est-ce qu’il est simplement trop tôt pour le savoir ?"
On sait qu'on est vraiment polyamoureux quand ce sont les autres qui ont d'autres relations et non quand c'est nous ...
Bienvenue dans le monde de l'insécurité affective constitutive du polyamour.
"Sécurité", c'est souvent ce que le gardien dit au prisonnier.
Mais, renversement sémantique manichéen à part, la construction de conforts et de sécurités affectives est généralement un travail d'écoute mutuelle que beaucoup de gens n'aprennent pas à faire.
Le polyamour ne fait que multiplier les occasions de s'en apercevoir. Est-ce que ce qui est plus facile est meilleur ? Parce que c'est le meilleur argument de l'exclusivité, oui.
Bref, que chacun fasse les efforts de soin des autres qui correspondent à ce qu'il attend des relations avec eux.
Avec ceux qui le peuvent et le souhaitent.
Discussion : Ambivalence d’une femme qui aime plusieurs hommes

Siestacorta
le vendredi 19 mai 2023 à 16h50
Needtolove
En l’espace de quelques mois, j’ai donc eu 3 hommes dans ma vie, puis 2, et maintenant il n’en reste qu’un seul : celui qui est polyamoureux
!
(...)
Cependant, hier, cet homme m’a posé une question somme toute banale, mais qui a eu l’effet d’un tsunami : comment vis-tu mon mode de fonctionnement ?
Et là… une vague d’angoisse a déferlé, une intense sueur froide. Je n’ai pas su quoi répondre.
(....)
Et pourtant je ressens : Alerte ! Danger ! Ce n’est pas le moment ! Tout est déjà si déstabilisant…
Bonjour
"ce n'est pas le moment", dans ton contexte, c'est une réponse très entendable.
Tu as fait des rencontres et vécu des choses, il y a eu du mouvement... Tu n'en es pas encore à en faire des projets, juste à vivre quelque chose qui, aujourd'hui, te fait du bien.
Le danger pas imaginaire réel mais encore plus sensible en venant d'un passif exclusif, c'est de te projeter dans un avenir de pénurie quand tu as bénéficié de ressources plutôt assurées.
Tu crains de te retrouver seule.
Pour répondre à sa question, il faut que tu saches si tu saurais être confiante malgré cette possibilité de solitude, et que tu te sois convaincue que l'histoire avec ton poly, si elle devait se définir non-exclusive, n'aurait pas moins de durabilité qu'une autre.
Ce chemin-là n'a pas à être fait en quelques mois.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

Siestacorta
le mercredi 10 mai 2023 à 12h21
Anfère
Oui mais pourquoi parler de deuil ? De mort?
Lui et moi nous allons continuer à être vivant. A moins que l’un d’entre nous se suicide ou passe sous un camion… ce qui serait radicalement différent comme situation.
Pourquoi tout mélanger ?
Je suppose que l’on se sépare pour vivre des choses plus épanouissantes effectivement.
Cela n’empêche que c’est très difficile. Mais je ne pense pas que la solution soit de considérer que l’autre est mort …
On fait le deuil de la relation.
Une relation ça bouge, ça change, grandit, souffre, se nourrit de moments et d'efforts... C'est tissé entre soi et l'autre, en étant quelque chose de plus que l'un et l'autre. On peut dire que ça vit, et donc, quand elle cesse, qu'elle meurt.
On pourra toujours communiquer, on peut même continuer à éprouver, seul, de l'amour pour quelqu'un ; mais cette relation, ce qu'on partageait, ne sera plus là.
Après, on se sépare en espérant des choses plus épanouissantes, mais pragmatiquement, c'est juste "autre chose" qui arrivera, on verra ensuite si l'épanouissement y est possible, on cultive notre vie jusqu'à ce que de bons trucs poussent, quoi.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Escalator relationnel en poly/mono

Siestacorta
le mercredi 10 mai 2023 à 11h24
(en vitesse, à un moment dans le fil vous êtes passé d'escalator à ascenseur, or il y en a un des deux qui laisse plusieurs choix de destination, et on peut en sortir sans douleur quand on vient juste d'y mettre le pied, on peut le faire monter puis redescendre à volonté... Donc il n'est pas un problème, il est déjà un moyen de choisir, ce que l'autre n'est justement pas, et c'est bien là ce que dénonce l'expression : il s'agit d'avoir d'autres façons de vivre les relations, alors que la difficulté c'est que l'escalator est l'imaginaire le plus commun).
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

Siestacorta
le mercredi 10 mai 2023 à 11h16
Anfère
Franchement je ne crois pas du tout à ses étapes stéréotypées, comme s’il fallait en passer par là systématiquement.
Je crois aussi que les mots sont importants.
Une séparation n’est pas un deuil.
Ben il s'agit d'accepter que quelque chose est mort.
Une relation, peut-être une image qu'on avait de soi-même, la pertinence d'une attente.
Il s'agit plus de comprendre où on en est que de passer les étapes comme un parcours à suivre.
Mais en gros, c'est pas parce qu'on ressent quelque chose pour quelqu'un que la relation est vouée à vivre. Et comme c'est une relation, elle a besoin de deux personnes pour être vraiment vivante.
Si on se trompe sur cette réalité, on prolonge son seul ressenti pour nier qu'il y a là une fin, et on ne se met pas en route pour continuer a vivre sa vie telle qu'elle est (quitte à ce que ce soit souffrant un temps, mais au moins, sans qu'on l'entretienne, avec donc la bonne probabilité de se laisser progressivement disponible pour d'autres émotions).
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.