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Discussion : De la dépendance affective

Lili-Lutine
le lundi 14 juillet 2025 à 15h02
Dépendance affective d'après Wikipédia
Je ne me reconnais pas vraiment dans le terme de dépendance affective :-/
Pas parce que je serais invulnérable ou détachée
Mais parce que, même dans les relations où je me suis oubliée, ce n’était pas un besoin d’affection à tout prix qui m’a tenue
C’était autre chose
Quelque chose de plus enfoui, de plus confus
Une loyauté mal orientée
Un amour appris de travers
Une difficulté à nommer l’abus quand il se déguise en intensité
J’ai connu des liens où je me suis dissoute
Où la violence se mêlait à l’attachement, sans que je sache faire la différence
Où l’autre devenait à la fois refuge et danger
Mais une fois la rupture survenue, surtout quand elle est brutale, quelque chose en moi se ferme net
Comme une protection qui s’active : désaimer vite, couper, sauver ce qui reste
Pas de retour en arrière
Pas d’addiction à la douleur
Juste le besoin urgent de revenir à moi, de reconstruire des appuis sains
Ce qui me bouscule le plus aujourd’hui, ce n’est pas l’absence de l’autre, c’est le mensonge, les silences qui étouffent, les zones floues
Ce qui me fait perdre pied, ce ne sont pas mes besoins affectifs, je les connais, je les accueille, mais la sensation d’être dans une relation où je ne peux plus me fier, ni me dire pleinement
Il m’arrive de m’attacher fort, oui
Mais je n’attends pas d’une relation qu’elle me tienne debout à ma place
Je cherche le lien, pas la fusion
Je souhaite des ancrages, pas des chaînes
Et je pense qu’il est important de nommer que parfois, ce qu’on interprète comme de la dépendance affective, c’est peut-être aussi le fruit de nos traumas passés
De ces moments où le corps a intégré que l’amour et la douleur pouvaient coexister
Et qu’on s’est construit avec ça
On ne devient pas accro aux autres comme à une drogue
On cherche juste à réparer une scène ancienne, à rejouer quelque chose qu’on n’a pas su dénouer à temps
Parfois on s’accroche
Mais pas forcément par besoin d’être aimé·e
Par peur d’être abandonné·e, ou pire : de ne pas être cru·e
Je ne confonds pas attachement et emprise
Mais je sais que l’un peut parfois masquer l’autre
Et que c’est ce brouillage-là qu’il me faut surveiller, pas mes désirs d’être en lien
J’ai appris, parfois dans la douleur, à reconnaître quand une relation me fait perdre l’accès à moi-même
Et c’est ça que je ne veux plus vivre
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

Lili-Lutine
le lundi 14 juillet 2025 à 14h34
Je lis ce fil avec beaucoup d’attention, et je me rends compte que ce qu’il aborde résonne profondément en moi, même si ce n’est pas évident de poser des mots précis sur ce qui se joue
Mes attirances affectives et sexuelles vont majoritairement vers des femmes et des personnes LGBTQIA+
Et je me suis demandé : en quoi cette question de fétichisation de genre me concerne aussi ?
Est-ce que mes élans, mes préférences, mes choix sont totalement libres, ou bien traversés par des imaginaires, des récits, voire des blessures que je ne choisis pas toujours ?
Je me suis souvent demandé si ce que je cherche chez l’autre, c’est vraiment l’autre, ou une forme de refuge, de réassurance
Surtout quand la personne en face porte une identité que je perçois comme moins menaçante, plus proche, plus safe
J’ai été marquée par des années de violences sexuelles et d’abus, essentiellement de la part d’hommes cis hétéros
Ces expériences ont laissé des traces durables dans mon rapport à l’intimité, à la confiance, au désir
Et je ne peux pas ne pas prendre en compte cela dans ma façon de faire lien, d’aimer, de choisir
Je ne pense pas être dans une logique de fétichisation, mais je sens que mes préférences sont tissées avec d’autres choses
Des élans sincères, mais aussi des évitements, des peurs, des apprentissages de survie
Est-ce que cela suffit à faire système ?
Est-ce que cela peut reproduire malgré moi certaines exclusions ?
Ce sont des questions qui me traversent
Je n’ai pas de réponses toutes faites, mais j’ai envie qu’on puisse aussi ouvrir cette réflexion-là : celle des liens entre traumas, sécurité affective, choix relationnels
Pas pour se culpabiliser ou se corriger, mais pour mieux comprendre comment nos désirs se forment, se déplacent, se construisent dans l’histoire de nos corps et de nos vies
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

Lili-Lutine
le lundi 14 juillet 2025 à 13h29
artichaut
En ce moment je sens que je suis en train de questionner (voire de remettre en cause) l'élection affective (ce que Goethe appelle les affinités électives, si l'on veut) c'est à dire le fait de se choisir, et d'en faire une relation spécifique, élective.
Les personnes qui ont l'habitude de me lire ici, ne seront pas supris·es que je critique l'amour amoureux, mais en ce moment je sens que c'est quelque chose d'encore plus vaste qui se joue pour moi. Et je sens que même se choisir entre ami·e·s — alors que pourtant j'ai initié ce fil "Revalorisons l'amitié" — c'est presque trop, c'est presque faux pour moi, ou c'est …je sais pas… comme égoïste, ou à côté de la plaque, ou prétentieux, ou…
Je ne remet pas en cause le fait d'avoir des ami·es, mais plutôt le caractère excluant (et hiérarchique) que ça génère souvent. Comme un enfermement sur soi et un retrait du monde.
Et sans doute ça me renvoie à ce monde blanc, riche, occidental, qui se referme toujours plus sur lui même.
…et si nos amours, nos amitiés même, nos dites affinités électives, étaient un symptôme de cette stratégie d'enfermement ?
Merci @artichaut
Ton message a résonné fort
Pas seulement dans ma tête, mais dans mon ventre
Parce qu’il met à nu ce trouble que j’ai déjà senti, sans toujours réussir à le nommer
Ce moment où la joie d’aimer quelqu’un·e, de me sentir touchée, reliée, choisie aussi, vient se heurter à une gêne diffuse
Pas tant d’aimer, mais de désigner
Poser une lumière particulière sur une personne, tracer un cercle autour d’elle
Et de fait, m’éloigner un instant de ce qui n’est pas elle
Ce questionnement, je le ressens
Parce que même quand on ne se limite pas à une seule personne, on élit
On organise nos espaces, notre attention, notre tendresse autour de certain·e·s plus que d’autres
Et parfois ce geste-là, pourtant doux, pourtant sincère, vient créer une forme de repli
Une bulle
Un dedans
Un dehors
Je me souviens de scènes proches de la tienne
Moi, quelque part dans un lieu public, entourée de monde, et mon cœur tourné vers une personne aimée que j’allais retrouver
Et cette question, en sourdine
Pourquoi elle
Pourquoi pas celleux qui sont là, juste là, avec leurs histoires que je ne connaîtrai jamais
Qu’est-ce que je perds à toujours filtrer le lien par ce prisme du déjà-connu, du déjà-aimé
Moi qui ai grandi dans l’ombre d’un trauma, avec une méfiance viscérale envers l’autre, j’ai longtemps cru que choisir était une condition de sécurité
Choisir qui j’aime, qui je touche, à qui je me confie
Mais parfois je sens que ce choix devient une habitude, presque un mécanisme défensif
Une manière de construire des espaces affectifs rassurants, mais peut-être trop cloisonnés
Et ce filtre-là, aussi intime soit-il, est traversé par des enjeux sociaux
Il reflète les cercles de privilège, de langage, d’appartenance
Et tout ce qui échappe à ce cadre reste au seuil
Je pense que c’est là que je me retrouve dans ce que tu dis
Et si même nos amitiés, nos liens les plus généreux, portaient en eux une trace de ce repli
Une tendance héritée d’un monde saturé d’entre-soi, à protéger le connu, à faire lien seulement avec celleux qui nous ressemblent
Et si nos affinités dites électives étaient au fond une forme d’économie affective
Une stratégie d’enfermement douce, et socialement valorisée
Je ne dis pas qu’il ne faut plus aimer, ni même moins aimer
Je crois en la fidélité du lien, en l’intensité
Je crois aux relations nourries, traversées, choisies
Mais je souhaite que ces liens-là restent ouverts, poreux, mouvants
Qu’ils ne deviennent jamais des forteresses
Qu’ils ne fassent pas écran au monde
Je souhaite que mes amours, mes amitiés, soient des traversées et non des retraits
Des liens vivants, enracinés mais jamais fermés
Je souhaite rester curieuse
Disponible à la rencontre non prévue, au pas de côté, à l’autre qui m’inconforte
Je souhaite que l’affinité ne devienne pas une habitude, ni une préférence sociale déguisée en émotion
Alors non, je ne renie pas mes liens profonds
Mais je souhaite les interroger sans relâche
Je souhaite qu’ils me relient à plus grand qu’eux-mêmes
Et qu’ils n’oublient jamais les marges, les périphéries, les inconnus
Je ne sais pas encore vraiment comment vivre tout ça pleinement
Mais j’ai envie d’essayer
Avec mes élans, mes doutes
Et cette conscience que tout lien est aussi un choix politique
Peut-être que ce que je cherche au fond
Ce n’est pas un type de lien
Mais une manière d’être au monde, en relation
Avec soin
Avec écoute
Et sans clôture
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
Discussion : Nouveau café Poly à Avignon

Lili-Lutine
le mercredi 14 mai 2025 à 20h40
Félicitations @Ces pour cette belle initiative !
Ça fait un petit moment qu’on en parle toutes les deux, et je sais combien ce projet te tenait à cœur
Je suis vraiment heureuse de le voir prendre vie, et je vais faire mon possible pour vous rejoindre 💛
Message modifié par son auteur il y a 4 mois.
Discussion : Relations amoureuses et comparaisons

Lili-Lutine
le dimanche 30 mars 2025 à 22h00
artichaut
L'amour monogame est déjà hyper compliqué. Le multiplier relève d'une vraie gajeure. Et se heurte très vite à de nombreuses difficultés. Sauf à inventer tout un tas de contre-règles, ou d'aménagement pas trop chamboulantes des règles initiales : conserver la hiérarchie, certaines modalités conjugales, certains scripts, ne pas trop se départir de l'escalator, etc.
Et nottament… quitter difficilement le régime de la comparaison, puisqu'il est au coeur même du procédé d'élection (je te choisis toi, je t'élis toi comme l'élu·e de mon coeur… car je te trouve mieux que les autres).
Et ce régime entre rapidement en confrontation avec le principe de la non-exclusivité qui est (ou devrait logiquement être) la compersion.
Il faut dire qu'on mésinterpréte le terme de poly-amour.
On le traduit par avoir plusieurs relations, au lieu d'aimer au pluriel, c'est à dire par exemple : aimer une personne et ses autres amours.
Les pratiquant·e·s du poly-amour ne viennent pas chercher de l'amour exponentiel, mais des relations. Et les relations ça se compare.
Je ressens beaucoup de justesse dans ce que tu écris
Merci pour ces mots lucides, exigeants, et tendres à la fois
Pour ma part, je ne cherche pas à multiplier les amours
Je ne cherche même pas à les nommer, à les placer dans des catégories fixes
Ce que je vis, ce sont des liens , des présences, des formes mouvantes d’attachement et d’exploration , qui naissent dans le respect, la clarté, le désir partagé, et surtout… dans le renoncement à posséder
Je ne crois pas que la compersion soit une condition ou un objectif
C’est un possible, oui
Mais je crois encore plus à l’écoute , à l’humilité, à la capacité de ne pas savoir à l’avance ce qu’un lien va devenir
Ce que tu dis sur le mécanisme de l’élection, du « je te choisis toi parce que tu es mieux », me touche beaucoup
Parce que c’est précisément ce dont j’essaie de me détacher totalement !
Je ne veux pas aimer en préférant
Je veux aimer en reconnaissant, en accueillant, en laissant la place
Pas une place hiérarchique ou concurrentielle, mais une place d’existence entière
Et oui, les relations se comparent parfois
Mais quand on cesse d’en faire une course ou un classement , on découvre autre chose : des reliefs , des textures , des paysages d’attachement qui ne cherchent pas à se superposer, mais à coexister
Merci de nourrir cette réflexion avec autant de clarté.
C’est précieux et je suis heureuse que ça vienne de toi <3
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
Discussion : [Vidéo YouTube] avec Meta Tshiteya le 30 janvier 2025

Lili-Lutine
le samedi 01 février 2025 à 13h10
« Le polyamour, une démarche sérieuse, intellectuellement enrichissante, et beaucoup moins triviale qu'il n'y paraît de prime abord. Par Meta Tshiteya. »
Un échange riche et passionnant sur le polyamour, la non-monogamie éthique, la jalousie, le féminisme et bien plus encore
00:00 Introduction
00:57 Présentation
05:26 Qu'est-ce que le polyamour ?
08:22 La non monogamie éthique
12:05 L'impact des religions
17:01 Le polyamour : le rejet de l'exclusivité
19:56 La gestion de la jalousie
21:42 Monogamie sociale et polyamour
23:58 Différence entre polyamour et libertinage
25:40 La gestion de la jalousie (bis)
30:44 L'intérêt des relations polyamoureuses
33:49 Les faux constats d'échec du polyamour
36:27 Comment se partager en polyamour
41:24 Polyamour et féminisme
43:03 Conseils pour aborder le polyamour
46:13 L'expérience du polyamour de Meta Tshiteya
01:00:18 Bisexualité et Echelle de Kinsey
01:04:02 L'importance de la liberté et de son usage
01:06:10 La compersion
Discussion : Mes limites sont plus importantes que mes besoins

Lili-Lutine
le mardi 21 janvier 2025 à 15h12
Pour moi, une limite est une barrière claire et non négociable, essentielle à mon bien-être physique et émotionnel. C'est un espace de sécurité que je pose pour me protéger de ce qui peut être ressenti comme une intrusion ou une agression, même involontaire
Poser une limite, c’est aussi une protection proactive, une façon de prévenir des déclencheurs (triggers) et de gérer mon espace personnel en fonction de mon état émotionnel et sensoriel du moment. J’ai besoin que mes limites soient clairement exprimées et respectées, sans qu’on me demande de les justifier ou de les négocier
Je ne perçois pas mes limites comme des obstacles à dépasser, mais comme des balises indispensables pour construire des relations respectueuses et sécurisantes, où mon consentement et mon bien-être sont entendus et pris en compte sans pression
En résumé, une limite pour moi est :
Clairvoyante et ferme, posée pour éviter des situations inconfortables ou douloureuses
Basée sur l’auto-protection, pour préserver mon équilibre sensoriel et émotionnel
Non négociable, car un "non" est un "non" et doit être respecté sans avoir à être expliqué
Un moyen de me préserver, surtout face aux injonctions à "lâcher prise" ou à "vivre l’instant présent", qui peuvent être source d’angoisse ou de surcharge pour moi
Discussion : Un papillomavirus dans notre Polycule...

Lili-Lutine
le mardi 15 octobre 2024 à 18h38
Ah, voici une petite anecdote croustillante (si j'ose dire !) qui m'a fait grincer des dents lors de l'un de mes premiers échanges avec une sage-femme, quand je lui ai demandé des conseils sur la fréquence des tests HPV pour mes partenaires. Là, elle me sort la réponse suivante : ce qui est préconisé pour les femmes c'est... Et les hommes, alors ? Silence radio.
Je me suis renseignée depuis, apparemment il n'y aurait pas encore de tests fiables à ce jour les concernant, c’est encore à nous de porter cette charge mentale supplémentaire. Quelle surprise… :-/
Bref, passons. Voici ce qu’elle m’a expliqué, directement tiré des recommandations officielles (on est tellement gâtées !) :
Entre 25 et 29 ans : le dépistage des femmes se fait par examen cytologique (analyse des cellules prélevées lors d’un frottis du col de l’utérus). Les deux premiers tests doivent être réalisés à un an d’intervalle ; puis, si tout est normal, un frottis tous les trois ans
Entre 30 et 65 ans : c’est le test HPV-HR qui est recommandé pour les femmes. On le fait trois ans après le dernier frottis normal, puis tous les cinq ans si le résultat est négatif
Pour celleux qui veulent creuser, voici le lien officiel vers Ameli : https://www.ameli.fr/vaucluse/assure/sante/themes/...
Et là, je ne peux m’empêcher de poser LA question qui me brûlait les lèvres : pourquoi ces recommandations s'arrêtent à 65 ans chez les femmes ?
Réponse magique de la sage-femme (qui connaît bien mon âge, vu qu’elle me l’a demandé au début de la consultation) : "Parce qu’après 65 ans, les femmes ont une activité sexuelle très réduite, voire plus du tout. Et souvent, elles n’ont plus de partenaires." :-/
J'ai failli m’étouffer. Mais bon, ce jour-là, j'avais d’autres chats à fouetter... Et peut-être qu’un autre jour, je lui expliquerai que certaines d’entre nous ne sont pas prêtes à ranger leur sexualité dans un placard avant leurs 100 ans. Ahah ! :-D
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Un papillomavirus dans notre Polycule...

Lili-Lutine
le mardi 15 octobre 2024 à 17h30
LunaN
J'aurai surtout besoin d'avoir vos retours savoir si vous avez été confronté à ce genre de problème ? Savoir comment vous avez géré ça.
Message modifié par son auteur hier à 23h.
Comme je l'ai détaillé dans mon dernier post, je n'ai clairement pas vraiment géré cette situation, je l'ai plutôt subie de plein fouet, dans l'urgence. Pendant plusieurs semaines, je n'ai plus voulu être approchée par qui que ce soit... J'avais besoin de tout comprendre, de donner du sens à ce qui m'arrivait, de trouver une logique solide, que ce soit pour les informations de base à connaître ou pour savoir quoi faire ensuite, et surtout comment agir. Puis, avec plus de connaissances sur le sujet, je me suis un peu détendue... mais d'une certaine façon, c'est une forme de résignation face à quelque chose de plus fort que moi. Je suis scrupuleusement les préconisations, voire plus encore, dans cette situation...
Aujourd'hui, je revois mes partenaires... mais elleux aussi pourraient me recontaminer, ou être contaminé·e·s par d'autres un jour ou l'autre. Un test HPV préconisé pour tout le monde tous les 3 ans, voire 5 ans, ne me rassure pas du tout !
On est toustes dans le même bateau, que ce soit celleux qui sont contaminé·e·s aujourd'hui et le savent, ou celleux qui ne le savent pas encore...
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Un papillomavirus dans notre Polycule...

Lili-Lutine
le mardi 15 octobre 2024 à 16h13
Moi aussi, ce diagnostic m’a fait paniquer et m'a vraiment troué le cerveau pendant un bon moment, je ne vais pas le cacher ! J'ai vu plusieurs gynécologues et sage-femmes (près de huit en tout) pour être bien sûre de comprendre la situation et savoir quoi faire, autant pour moi que pour mes partenaires. J'avais besoin de recouper toutes les informations pour espérer y voir plus clair :-/
D’un côté, on nous répète que le HPV est une IST et donc contagieuse, mais en même temps, on nous dit que ça peut s’éliminer tout seul en six mois... ou après plusieurs années... :-( :-/ On nous dit aussi que les préservatifs ne sont pas très efficaces... et que seulement 10% des porteur·ses de HPV peuvent un jour découvrir que ça évolué au stade précancéreux... ce qui, après encore plusieurs années, pourrait évoluer en cancer... :-( :-/ Les médias insistent beaucoup sur ces points, avec une forte injonction à se faire dépister et vacciner (en fonction de l’âge). Ces infos m'ont rendu parano... :-(
Quand j’ai appris que j’étais porteuse de deux types d’HPV parmi les plus agressifs, j’ai vraiment paniqué. Ça a été un choc, un véritable tsunami dans ma vie :-(
J’ai cherché des réponses partout. Et même si je suis bien plus informée aujourd'hui, il semble que le risque de contamination reste toujours présent, car le HPV peut se loger dans la bouche, la gorge, sur la peau, les mains... Bref, le préservatif n'offre qu'une protection partielle. Si je devais tout faire pour éviter de transmettre ou de contracter à nouveau le HPV, il faudrait que je vive dans une bulle, sans jamais approcher personne, peu importe la nature des interactions. En gros, la seule solution concrète à ce jour semble celle de surveiller régulièrement sa santé : consulter et faire des frottis de façon rigoureuse. Rien que ça, c'est déjà lourd à vivre… :-(
Ce diagnostic peut vraiment rendre fou·lle. On pourrait être tenté·e de s’isoler complètement pour éviter tout risque, mais à la fin, il n’y a que les contrôles réguliers et un suivi médical qui peuvent réellement nous apporter des réponses et de la tranquillité d’esprit...ou une forme de tranquillité approchante :-/
D’ailleurs, comme on l’a déjà mentionné ici, quasiment tout le monde est porteur·euse du virus à un moment donné de sa vie :-( Ce qui, dans mon cas, ne me rassure pas plus que ça... :-/
Depuis ce diagnostic, j’ai l’impression de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de moi :-( Je suis devenue une personne à risque, mais les autres aussi peuvent l’être pour moi sans le savoir. Aujourd'hui, je sais que je suis porteuse et potentiellement contaminante, mais demain ? Et pour les autres, comment savoir s'iels sont porteur·ses du HPV, surtout quand tout le monde ne fait pas de dépistage régulièrement ? Le HPV peut rester silencieux pendant des années. On peut le découvrir bien plus tard, voire jamais, pour les plus chanceux·ses... En réalité, chacun·e peut être porteur·se du virus sans le savoir, ce qui rend le tout encore plus complexe à gérer :-(
Les professionnel·le·s de santé m'ont finalement conseillé de "vivre ma vie" tout en veillant à ces contrôles réguliers. J’ai choisi de faire des contrôles gynéco et des frottis tous les six mois, car attendre un an, comme cela m'a été conseillé par toustes ces professionnel·le·s de santé, me paraît interminable et trop stressant pour moi :-(
Bref, ce diagnostic peut vraiment rendre fou·lle… Il est difficile à accepter, mais la meilleure chose à faire, c’est de maintenir un suivi médical régulier et d’être attentif·ve aux changements corporels. Heureusement, dans la plupart des cas, cela reste sans conséquence grave :-)
Courage, vraiment ! Et n’hésitez pas à poser toutes vos questions à plusieurs professionnel·le·s de santé, cela aide souvent à retrouver un peu de sérénité <3
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Maison enfants polyamour

Lili-Lutine
le lundi 14 octobre 2024 à 21h38
Sccicbd
Bonjour,
Avez vous des pistes ? Merci de votre aide !
Je dispose d’un document rédigé par des personnes concernées par une situation proche de la vôtre : Polyamour et co-parentalité : comment sécuriser le lien au·x parent·s non biologique·s ?. Ce document très détaillé pourrait contenir des pistes intéressantes pour vous. Cependant, je ne peux pas le partager directement ici, car le site ne permet pas de joindre des fichiers. Si vous êtes intéressée, envoyez-moi un message privé avec votre adresse email, et je vous le transférerai
Ce document est disponible sur la page Facebook Polyamour et parentalité https://www.facebook.com/groups/1048691260313251 , une fois que vous êtes acceptée sur cette page cherchez la publication du 30 septembre à 14h30 :)
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Un papillomavirus dans notre Polycule...

Lili-Lutine
le lundi 14 octobre 2024 à 12h22
Avant tout, je précise que je ne suis ni médecin ni professionnelle de santé. Je partage simplement ces informations car je suis moi-même concernée par le HPV (test positif aux types 16 et 18, avec une cytologie négative pour une lésion intra-épithéliale ou maligne). Sur les conseils des professionnelles de santé que j'ai consultées, je n'ai pas changé mon mode de vie ni mes pratiques sexuelles, car les précautions que je prenais déjà étaient celles recommandées. Mes pratiques sont toujours protégées, et j'ai informé toustes mes partenaires. Désormais, je fais simplement des contrôles plus réguliers pour surveiller la situation
Déjà, il faut savoir que la majorité des personnes sexuellement actives, quel que soit leur genre, leur orientation ou leurs pratiques sexuelles, contracteront une infection à HPV au moins une fois au cours de leur vie. Le système immunitaire parvient le plus souvent à éliminer le virus naturellement en quelques mois ou années. On peut être porteur·se de HPV à un moment donné et ne plus l’être par la suite
Concernant la transmission, le HPV se propage par contact direct peau à peau, notamment lors de rapports sexuels ou même par des contacts intimes sans pénétration. Les zones principalement concernées sont les muqueuses ano-génitales (vulve, vagin, anus, pénis, col de l’utérus), mais aussi la bouche et la gorge. Donc, tout le monde est potentiellement exposé à ce virus à un moment donné, quel que soit son genre ou ses pratiques sexuelles
Il n’existe aucun moyen totalement efficace de prévenir la transmission du HPV, car le virus peut se transmettre via des contacts avec des zones qui ne sont pas protégées par un préservatif. Les préservatifs réduisent les risques, mais ne couvrent pas toutes les zones susceptibles d’être infectées. Cependant, ils restent indispensables pour se protéger contre d'autres infections sexuellement transmissibles (IST) comme le VIH, la syphilis ou la gonorrhée
Le frottis est un examen clé pour détecter les anomalies cellulaires (dysplasie*) qui pourraient évoluer en cancer du col de l’utérus.
*dysplasie cervicale ou du col de l’utérus = la dysplasie cervicale est une anomalie du développement du tissu du col de l’utérus après contamination à certains virus HPV (Papillomavirus) dits oncogènes. La dysplasie cervicale constitue un état précancéreux qu’il faut traiter avant qu’il ne puisse dégénérer en cancer du col de l’utérus.
Si votre col de l'utérus comme votre frottis révèlent des anomalies, il est conseillé de consulter un·e gynécologue ou un·e sage-femme pour des examens complémentaires comme une colposcopie par un·e gynéco. Il est important de faire des contrôles réguliers (du col de l'utérus, des frottis ou tests HPV), tous les 3 à 5 ans, en fonction de l’âge et des antécédents
La meilleure protection, lorsque vous savez que vous êtes porteur·se du HPV, est de consulter régulièrement et de surveiller attentivement toute modification de la peau ou des symptômes inhabituels. Rappelons que dans la majorité des cas, le HPV n’entraîne pas de complications graves, et qu’un cancer HPV met souvent de nombreuses années à se développer. Avec un suivi médical régulier, le risque de développer un cancer reste extrêmement faible
En résumé, presque tout le monde est porteur·se du HPV à un moment donné, mais dans la plupart des cas, cela ne conduit pas à des conséquences graves. La vigilance et un suivi médical régulier sont les meilleures protections pour prévenir toute évolution négative
Voici également deux vidéos plus bas + un article, et vous trouverez aussi sur internet des infos sérieuses pour mieux comprendre ce qu'est le HPV, comment il se transmet, et les recommandations en matière de prévention et de suivi :
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=PHTSbbmANCg
Vidéo Facebook : https://www.facebook.com/100066991496704/videos/53...
Site dédié aux papillomavirus : https://papillomavirus.fr/
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : [Lexique] Sexogamie

Lili-Lutine
le mardi 08 octobre 2024 à 12h05
Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse, @artichaut. Ces classifications rigides que l'on impose aux relations, où le sexe devient souvent l'unique marqueur de leur valeur, enferment et limitent nos possibilités de connexion. Elles nous empêchent de laisser évoluer nos rapports naturellement, que ce soit envers nous-mêmes ou les autres, sans que cela ne devienne un drame à chaque transformation
Ces schémas invisibilisent et pénalisent souvent les personnes du spectre asexuel, ou celles traversant des périodes sans libido pour diverses raisons : trauma, chagrin, maladie... Réduire la relation à l'acte sexuel, c'est minimiser toute la richesse d'autres formes de lien comme l'affection profonde, l'empathie sincère, ou l'altérité respectueuse
Le monde serait tellement plus inclusif si l'amour et l'attention sincère que l'on porte à nos proches étaient au cœur de nos interactions, sans se sentir contraint·e·s par une hiérarchisation des relations basée sur le sexe
Bravo pour cette prise de parole sans concession ! Ton texte invite à une réflexion plus vaste sur le patriarcat et ses injonctions autour de la sexualité, tout en ouvrant un espace pour des formes plus diversifiées de relations. Je pense que le chemin vers une société plus libre et respectueuse de nos désirs pluriels passe par cette remise en question des normes patriarcales et hétéronormatives 🌈
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur les relations affectives

Lili-Lutine
le lundi 20 mai 2024 à 19h29
À PROPOS D'AMOUR DE BELL HOOKS
À propos d'amour de Bell Hooks est une exploration profonde de la nature de l'amour, soulignant particulièrement la dimension essentielle de la tendresse
Hooks examine comment notre société a perdu la véritable essence de l'amour, souvent remplacée par des désirs matérialistes et des relations de pouvoir
La tendresse est au cœur de la conception de l'amour selon Bell Hooks
Elle considère la tendresse comme une composante vitale de l'amour, permettant d'exprimer la vulnérabilité, la compassion et la douceur
Pour Hooks, la tendresse est une pratique qui peut guérir les blessures émotionnelles et renforcer les liens interpersonnels
Elle argue que sans tendresse, l'amour perd sa capacité à transformer et à guérir
Le livre se divise en plusieurs chapitres qui abordent différents aspects de l'amour : l'amour de soi, l'amour romantique, l'amour familial et l'amour communautaire
Hooks insiste sur l'importance de l'amour comme force de guérison et de transformation
Elle souligne que pour aimer authentiquement, il est nécessaire de pratiquer l'autodiscipline, l'humilité et le respect
Hooks critique la manière dont les médias et les normes sociales déforment notre compréhension de l'amour, nous poussant souvent à chercher la satisfaction personnelle plutôt que la véritable connexion et l'engagement envers les autres
Elle distingue clairement l'amour véritable des fausses représentations de l'amour
En outre, Hooks aborde les obstacles à l'amour, tels que le patriarcat, le sexisme et le racisme, expliquant comment ces systèmes d'oppression empêchent les individus de s'aimer pleinement et de s'aimer les un·e·s les autres
Elle appelle à une révolution de l'amour, où les individus et les communautés s'efforcent de surmonter ces barrières pour créer des relations basées sur le respect mutuel, la tendresse et la compassion
En conclusion, "À propos d'amour" est un appel à repenser nos conceptions de l'amour et à le réintégrer comme un élément central de nos vies
Hooks nous encourage à voir l'amour non pas comme une émotion passive, mais comme une action dynamique et transformative, capable de changer le monde si nous sommes prêt·e·s à l'embrasser pleinement, avec une place primordiale accordée à la tendresse
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : [Vidéo] La Gomera : par amour des autres. Arte 2024.

Lili-Lutine
le samedi 18 mai 2024 à 20h13
artichaut
À quand une émission de télé-réalité sur le polyamour ?!
C'est drôle, j'ai pensé exactement la même chose que toi en regardant ce reportage, ahaha !
Je l'ai pensé de manière ironique, bien sûr, et non sérieusement :-D :-D :-D
Ça s'inscrit dans ta discussion Habitat et non-monogamies, il me semble
En tout cas, ça apporte une idée supplémentaire :-D
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : [Vidéo] La Gomera : par amour des autres. Arte 2024.

Lili-Lutine
le samedi 18 mai 2024 à 18h15
La Gomera* : par amour des autres
*La Gomera est la deuxième plus petite des principales îles de la chaîne espagnole des Canaries
Reportage (Allemagne, 26 avril 2024, 31mn)
La Gomera : par amour des autres sur YouTube
Disponible jusqu'au 24/06/2024 sur YouTube
La Gomera : par amour des autres sur ARTE Regards
Disponible jusqu'au 25/04/2029 sur ARTE Regards
« Une communauté aux contours changeants, installée depuis plus de cinq ans dans l’archipel des Canaries, pratique un mode de vie alternatif fondé sur l’amour. Ses membres ont choisi de s’affranchir des conventions sociales et de vivre des relations polyamoureuses.
Kiran et Tonique partagent la vie d’autres marginaux dans une baie de La Gomera. Ils passent le plus clair de l’année sur la plage ou dans des grottes difficiles d’accès, loin des sites touristiques. Les Allemands Foxi et Panda, ainsi que le Ténérifien Viktor font partie de la même communauté. Foxi et Panda ont tourné le dos à leur vie bourgeoise, car elle ne les rendait pas heureux. Loin d’une logique matérialiste et exclusive, ils ont décidé de partager une relation polyamoureuse. Tous trois gagnent leur vie en tant que musiciens, danseurs et cracheurs de feu sur la plage et en proposant des séances de coaching de vie. Tonique accompagne ainsi des personnes en crise, dont la vie a perdu son sens et son intérêt. Récemment, Tonique a accueilli Dani, un Britannique aisé, poussé à la dépression par un mode de vie bourgeois. Après avoir partagé quelque temps la vie de la communauté de La Gomera, il a compris qu’il ne pourrait plus jamais vivre comme avant. Tonique l’a sorti de sa dépression, ce qui lui a permis de retrouver sa joie de vivre et de retourner à Huddersfield dans le Yorkshire aux côtés de sa compagne Sharon. Or, Dani vient d’inviter Tonique, qu’il souhaite présenter à sa compagne. Comment celle-ci réagira-t-elle lorsqu’il lui avouera qu’il les aime toutes les deux, chacune à sa façon ?»
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : [Outil] micro-moments d'amour, l'amour amour comme une émotion passagère (Barbara Fredrickson et Marine Duvouldy)

Lili-Lutine
le mardi 14 mai 2024 à 09h15
J'ai également ce livre
Lorsque je l'ai découvert à sa sortie en France et que je l'ai lu, cela a marqué pour moi le début d'un processus lent de transformation, tout aussi libérateur que la conférence de Marine Duvouldy
J'en parle dans un de mes posts dans cette conversation [vidéo] L'amour dure 90 secondes | Marine Duvouldy | TEDxAnnecy | oct 2018
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : [vidéo] L'amour dure 90 secondes | Marine Duvouldy | TEDxAnnecy | oct 2018

Lili-Lutine
le mardi 14 mai 2024 à 09h02
À chaque fois que je réécoute cette conférence, je me remémore avec émotion la première fois que je l'ai découverte
Ce fut comme un de ces petits électrochocs qui remettent tout en place et donnent enfin du sens à nos émotions internes
Depuis, quelque chose en moi a changé
Cela m'a, entre autres, aidé à mieux vivre l'instant présent et à ne plus ressentir de culpabilité lors des fluctuations de mes sentiments envers les autres
Ces va-et-vient émotionnels et sentimentaux circulent désormais plus librement en moi, moins entravés par la morale, la culpabilité ou la peur d'une fin irrévocable de mes relations
C'est simplement la vie qui se meut en moi
Je reste attentive à la façon dont j'interprète ces émotions, ce qui me donne non seulement plus de recul pour les vivre plus sereinement, mais m'aide aussi à évaluer plus clairement si une relation est saine pour moi, en observant par exemple la fréquence et l'intensité de mes micro-moments d'amour ahahah
Discussion : Comment construire des relations saines ?

Lili-Lutine
le dimanche 28 avril 2024 à 13h13
artichaut
J'avoue, j'ai hésité à répondre à cause de ça !
Changer, en tant qu'homme, c'est aussi apprendre à laisser de la place. Il y a parfois besoin de silence, d'espace, pour que d'autres puissent s'exprimer. Alors je vais arrêter de monopoliser ce forum pendant quelques jours.
@artichaut, tes contributions au forum sont précieuses, et même si tu décides de prendre du recul, ton travail de réflexion est une source d'inspiration et de discussion pour beaucoup d'entre nous <3
N'oublions pas que pour chaque personne qui écrit, il y a de nombreuses autres qui lisent et réfléchissent en silence, enrichissant leur compréhension et leur perspective grâce à tous ces échanges !
Ta voix compte, et ta perspective en tant qu'homme enrichit notre espace partagé <3
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Comment construire des relations saines ?

Lili-Lutine
le dimanche 28 avril 2024 à 12h48
Mon cheminement dans les relations non-monogames m'a enseigné au fil du temps la finesse des équilibres à trouver entre autonomie et interdépendance, semblable à la danse complexe entre deux partenaires égal·e·s en talents mais différent·e·s dans leurs expressions
Ma pratique occasionnelle du BDSM m'a permis aussi de cultiver, pas à pas, une compréhension approfondie de la négociation et du consentement
Ces pratiques, semblables à des rituels précisément orchestrés, requièrent une clarté et une équité qui m'ont bien mieux outillées pour reconnaître et articuler mes besoins de manière autonome, tout en me libérant de plus en plus significativement des liens de dépendance ou d'emprise
Lors de mes interactions avec mes partenaires, je cherche à atteindre un équilibre qui maintient notre intégrité individuelle tout en renforçant nos liens – une démarche comparable à l'établissement d'une connexion entre deux entités distinctes et pourtant interconnectées
Ces dialogues constants sont la fondation sur laquelle nous bâtissons des relations qui respectent nos limites, notre individualité, et notre engagement mutuel
L'opposition aux schémas patriarcaux est un combat de longue haleine pour moi, nourri par la persévérance et la résilience
Je suis stimulée par les progrès que j'observe chez certains hommes de mon cercle proche, notamment lorsqu'ils collaborent avec des partenaires investi·e·s dans la création d'une société plus équitable, œuvrant activement à une distribution plus équilibrée des responsabilités émotionnelles
Pour moi, les relations saines se manifestent il me semble par des contextes ou des environnements caractérisés par une communication franche et un consentement mutuel éclairé
Lorsque je me sens épaulée dans l'expression de mes désirs et besoins, je constate que notre interaction est épanouissante pour moi
Si je me sens accablée ou confrontée à une résistance face à un changement qui me semble essentiel, cela me sert de signal pour réexaminer la dynamique en cours
La solidité des liens que je tisse repose tant sur ma capacité à m'adapter et à comprendre en profondeur les particularités de mes partenaires, que sur leur aptitude à embrasser et à interagir avec mes traits intrinsèques, y compris mes fonctionnements neuroatypiques et mon TDAH
Une relation saine, pour moi, est une voie à double sens où l'impact de nos fonctionnements individuels sur l'autre est reconnu, respecté et intégré dans notre manière de coexister
Je suis pleinement consciente que mes imperfections façonnent qui je suis
Malgré l'expérience que j'ai accumulée, je fais encore des erreurs, qui aujourd'hui, de plus en plus, loin d'être des obstacles, sont des jalons précieux de mon parcours personnel d'apprentissage
Je m'engage au mieux de mes possibilités, en saisissant chaque obstacle comme une occasion de progresser et de m’améliorer
Accepter ma vulnérabilité et admettre l'échec sont des démarches fondamentales qui, à mon avis, orientent plus sûrement pour moi vers des relations authentiques et enrichissantes
Chaque nouveau jour est pour moi l'opportunité de renforcer mes connexions avec autrui, d'enrichir notre compréhension mutuelle et de faciliter notre évolution personnelle et collective, indépendamment du format relationnel ou affectif de chaque échange