Polyamour et réseaux sociaux
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Junon
le samedi 31 décembre 2011 à 16h11
Parce que le bénéfice y est plus grand que le désagrément :-)
Je suis vraiment ravie d'avoir des nouvelles de mon amoureux, de sa famille, de nos amis, de recevoir rapidement des messages et de converser avec eux tous et si dans le lot, certains posts ou images ne me plaisent pas, ils sont minoritaires. Je suis quelqu'un d'extrêmement sociable et mon réseau amoureux et amical est très important à mes yeux.
Par contre, difficile de ne pas se remettre en question sur des choses aussi stupides que "pourquoi n'y a t'il aucune photo de moi sur son profil, aucun statut lié, etc". Mais ça, c'est lié à ma précédente relation amoureuse qui m'a bien entamé l'ego.
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Junon
le samedi 31 décembre 2011 à 16h19
Ce point là, oui, ça devrait venir vu qu'il fréquente le forum :-D
Il fait tout pour me rassurer sur ma place dans sa vie et je l'en remercie infiniment. Je suis malheureuse de me sentir insecure sur ce point parce qu'étant loin de moi et déjà en couples, il est 1000 fois plus présent que mon ex compagnon mais ce n'est pas vraiment rationnel de ma part...:-(
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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Popol (invité)
le samedi 31 décembre 2011 à 16h29
Ca me rappelle cette discussion et ses nombreuses reprises, concernant le thème "Comment manifestez-vous votre amour", ou un truc du genre, tu te souviens?
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Junon
le samedi 31 décembre 2011 à 16h34
Ui, ui, ui. Dans le fond, on se repose continuellement les mêmes questions..
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Popol (invité)
le samedi 31 décembre 2011 à 16h35
Bon, connaître ses points de faiblesse, c'est déjà pas mal. :-)
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Jena
le lundi 02 janvier 2012 à 10h34
Qu'il est intéressant, ce fil de discussion...
J'ai des réponses à formuler, dans deux catégorie. Vous me pardonnerez le côté troll de la première :
- je suis voyeur et exhibitionniste et je l'assume. Je suis démonstratif, visible et militant.
Je trouve limite qu'à la question de détresse "Comment gérez-vous … Twitter, Facebook" on réponde "les réseaux sociaux c'est inutile et je ne supporte pas les gens qui y vont", voir un jugement terrible comme "je trouve que c'est moins un signe d'amour que de malaise dans leur couple."
- ces réseaux sont un moyen parmi d'autres de garder une conversation avec certaines personnes trop loin, et aussi de voir vivre des conversations de groupe qui seraient impossible par téléphone (car bilatéral) ou par mail (car pas instantané). À ce titre, et aussi pour répondre directement, j'aime ces liens parce que ce sont des moyens supplémentaires d'échanger de bons mots, des informations, des baisers et des regards en biais avec mes ami-e-s et mes amoureux-ses. Ce sont des échanges que je chéris parce qu'ils sont uniques. Si nous pouvions être tous au même endroit en permanence, je suppose qu'ils auraient moins leur place ; en attendant, ils sont irremplaçables.
Par ailleurs, voir les échanges avec d'autres permet aussi d'avoir une idée peut-être plus précise de la nature de certaines relations, ou leur évolution, ou leur direction. Si tout ce qui est assumé est clair, et ce qui est su n'est pas fantasmé, je pense que je préfère voir et lire, qu'ignorer et faire comme si ça n'existait pas.
Si je comprends un peu la problématique de Junon - que ses pas soient fleuris où qu'elle passe - elle commence seulement à appréhender les réseaux type Twitter et Facebook, avec prudence, et avec la découverte viennent des ajustements nécessaires entre ce qu'elle voudrait voir ou pas, ou comment elle voudrait y être perçue. Avoir des exemples de "référence" a son utilité, tout particulièrement celui de Tentacara - bénies soient sa famille et sa descendance. Je suppose qu'une partie de cette discussion aurait aussi son utilité avec l'amoureux en question, est-on vraiment sûr qu'il vienne lire ici avec régularité ?
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tentacara
le lundi 02 janvier 2012 à 12h23
Je souscris à 100% aux propos d'Aurélien - que les chœurs séraphiques fassent résonner son nom par delà les nuages. :-D
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Popol (invité)
le lundi 02 janvier 2012 à 13h24
A ceci : " Je trouve limite qu'à la question de détresse "Comment gérez-vous … Twitter, Facebook" on réponde les réseaux sociaux c'est inutile et je ne supporte pas les gens qui y vont », je réponds que ce que j’ai dit, c’est que les manières ostentatoires, et le besoin de raconter en public des futilités inintéressantes me gavent, et quand c’est la teneur principale d’un réseau social, je ne vois pas l’intérêt de le fréquenter. Rien d’autre.
Je réponds aussi que je ne vois aucune détresse dans le message premier de Junon. C’est une des personnes les plus affirmées, les plus polymorphes et les plus solides que je connaisse sur ce forum (elle vient poser ce genre de problématiques en livrant clairement ses zones de faiblesse, ce qui me fait dire qu'elle est intérieurement assez forte pour les affronter). Elle a d’ailleurs répondu par anticipation à la dernière question "Je suppose qu'une partie de cette discussion aurait aussi son utilité avec l'amoureux en question, est-on vraiment sûr qu'il vienne lire ici avec régularité ? " (-> Ce point là, oui, ça devrait venir vu qu'il fréquente le forum :-D / samedi 311 décembre, 16 19)
Il y a plein de réseaux qui permettent de rester en contact avec des personnes lointaines, et la plupart contiennent la possibilité de créer une sorte d’album familial réservé. Ce qui est totalement dispensable et remplaçable, c’est de choisir de les mettre en public...
Quant à l’idée qu’on peut se faire de l’évolution des relations entre deux autres personnes, je la trouve bien plus confortable en vérifiant directement auprès de la personne ou des personnes concernée(s) ; je n’aime pas me laisser instiller le doute en laissant mon esprit battre la campagne sur la foi de la correspondance « transparente» de mon réseau polyamoureux. Voir et lire, ce n’est pas encore vérifier ni savoir.
Pour étoffer l’idée, je reviens sur la compersion, ce truc qui me paraît de plus en plus vaseux : je peux me réjouir que mes partenaires se sentent bien, simplement parce qu’ils vont diffuser du bien-être, mais sans savoir pourquoi – et quelle importance… De même, lorsqu’ils se sentent mal dans une autre de leurs relations, je trouve vraiment schizoïde de leur prêter une oreille attentive sur leurs difficultés : mon accompagnement et mon engagement empathique, c’est de les accueillir avec le maximum de possibilité de réconfort. Quand quelqu’un arrive en pleurant vers moi, il est moins important de savoir pourquoi il est dans cet état-là que de lui ouvrir mes bras pas loin de la boîte à mouchoirs pour qu’il puisse juste vidanger sa peine. Je peux laisser passer par moi, mais je ne veux pas me laisser atteindre par le problème lui-même, puisqu’il ne m’appartient pas.
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LuLutine
le lundi 02 janvier 2012 à 17h15
Juste pour dire qu'estimer que tel ou tel comportement est acceptable en public ou trop ostentatoire, c'est surtout une question d'éducation.
Et que pour ma part, je ne me rappelle pas (du moins pas ces dernières années) avoir eu à me plaindre de comportements ostentatoires de personnes proches.
Par contre certains amis ont quelques fois eu des échanges très (trop ?) personnels en public, je trouve souvent cela déplacé et inutile mais en rien gênant. (Je me demande juste pourquoi ils éprouvent le besoin de se donner en spectacle plutôt que de converser simplement entre eux, en privé...)
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Jena
le mardi 03 janvier 2012 à 15h28
Clairement l'éducation des uns représente les névroses des autres. Certains ressentent le besoin de se cacher en disant ne pas avoir besoin de s'afficher, quand d'autres vivent leur histoire sans se soucier de savoir s'il y a un public ou pas, et ne voient pas ce qu'ils font comme s'exhiber. Dans les deux cas, il est apparemment difficile de voir ou comprendre le point de vue de l'autre, parce que dans les deux cas chaque camps voit un problème pathologique chez l'autre.
Ce que je lis chez Popol et LuLutine, ce sont des :
"Ce qui est totalement dispensable et remplaçable, c’est de choisir de les mettre en public"
"Je me demande juste pourquoi ils éprouvent le besoin de se donner en spectacle plutôt que de converser simplement entre eux, en privé"
À mon avis ce sont des jugements de valeurs personnels, et à ce titre devraient être plus nuancés.
On ne choisit pas forcément de les mettre en public. On peut ne pas choisir de les mettre en privé, et c'est très différent.
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tentacara
le mardi 03 janvier 2012 à 16h01
Le concept du "pour vivre heureux, vivons cachés" m'a toujours laissée perplexe. L'amour que l'on partage, la complicité, le bonheur que l'on éprouve, tout ça ce sont des choses très positives, pourquoi seraient-elles obscènes ou indécentes? Certes, il y a des choses que je n'ai pas envie de lire sur les réseaux sociaux, comme je n'ai pas envie de les voir dans la vie. Je suis mal à l'aise (tout comme Junon) d'être prise à témoin de l'intimité de mes amoureux avec leurs autres chéri-e-s. Mais je ne considère pas que les mots d'amour ou de tendresse qu'ils échangent sont une exhibition de leur intimité, c'est l'expression de leurs sentiments.
Je vis mal l'ostentation lorsqu'elle est clairement un message à mon intention. Comme lorsqu'on cherche à détourner l'attention d'un de mes chéris pendant qu'il me fait un câlin, qu'on cherche à l'éloigner de moi (notamment "manu militari", en le tirant par le bras, par exemple), ou qu'on se suspend à ses lèvres à l'instant même où j'entre dans la pièce, je considère cela comme une agression, et j'y réagis assez vivement en général.
Je n'ai pas envie que l'on cache ses sentiments par considération pour moi, ce serait absurde, mais je n'ai pas envie non plus d'avoir l'impression de me trouver poussée dans le placard de la chambre à coucher.
Enfin, nous nous sommes bien souvent, mes hommes et moi, vu taxés d'exhibitionnisme ou d'obscénité lors de nos interventions dans les médias (Françoise, ça te rappelle quelque chose?). Nous sommes dans une situation où trois possibilités s'offrent à nous : nous planquer pour avoir la paix, vivre et laisser dire ou revendiquer.
Nous refusons d'intérioriser la honte que l'on voudrait associer à notre mode de vie et qui nous pousserait à nous cacher. Ces jugements sont illégitimes et nous ne nous effacerons pas devant eux.
Vivre et laisser dire supposerait de devoir supporter toute une vie de quolibets, de regards de travers dans la rue, à chaque fois que nous sortons. C'est juste hors de question. Nous ne faisons rien de mal et sommes prêts à nous défendre.
La solution que nous avons adoptée : aller au devant de la critique et y répondre pied à pied.
Quand on est polyamoureux, la visibilité peut vite prendre une dimension militante. Dire "je t'aime" publiquement à deux personnes le même jour, c'est aussi affirmer sa liberté d'aimer.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
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Popol (invité)
le mardi 03 janvier 2012 à 19h23
Aucun jugement de valeur, Aurélien… je dirais à mon tour que cette réflexion est le reflet de ta propre névrose, si tu prends autrement le fait de faire part de sa fatigue devant des spectacles imposés. A ce titre, c’est mon tour de te dire que ce genre de propos devrait être plus nuancé, car il me paraît un jugement de valeur. Hé oui.
Des goûts et des couleurs… mais le pouvoir d’imposer sa vision de choses en ne donnant que le choix de dire que cela ne nous plaît pas nous met en position apparente de vouloir emprisonner mentalement les gens qui aiment se montrer… alors que pour ma part, je me sens moi dans la position de la personne qui n’a que le choix de devoir détourner les yeux, et qui doit subir les préférences des autres.
Je vous ai souvent vu les trois ensemble dans les media, ça n’a rien à voir avec ce que tu décris, Tentacara, de ce qui toi t’offusques ; et m’offusque aussi. Il y a un monde entre démontrer son attachement, comme vous, et faire de la provoc’ ou se mettre exagérément en valeur aux dépens d’autrui.
Ce que nous avons pu exprimer, Lulutine et moi, je vous prie de croire que de mon côté j’ai décidé de le dire après moult tergiversations, sachant parfaitement que mon propos risquait d’être déformé de la sorte.
J’en appelle au respect que vous demandez vous-même, pour accepter que ce genre de sensibilité existe, même en étant polyamoureux.
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LuLutine
le mardi 03 janvier 2012 à 20h09
Popol
Aucun jugement de valeur, Aurélien… je dirais à mon tour que cette réflexion est le reflet de ta propre névrose, si tu prends autrement le fait de faire part de sa fatigue devant des spectacles imposés. A ce titre, c’est mon tour de te dire que ce genre de propos devrait être plus nuancé, car il me paraît un jugement de valeur. Hé oui.
Des goûts et des couleurs… mais le pouvoir d’imposer sa vision de choses en ne donnant que le choix de dire que cela ne nous plaît pas nous met en position apparente de vouloir emprisonner mentalement les gens qui aiment se montrer… alors que pour ma part, je me sens moi dans la position de la personne qui n’a que le choix de devoir détourner les yeux, et qui doit subir les préférences des autres.
Je vous ai souvent vu les trois ensemble dans les media, ça n’a rien à voir avec ce que tu décris, Tentacara, de ce qui toi t’offusques ; et m’offusque aussi. Il y a un monde entre démontrer son attachement, comme vous, et faire de la provoc’ ou se mettre exagérément en valeur aux dépens d’autrui.
Ce que nous avons pu exprimer, Lulutine et moi, je vous prie de croire que de mon côté j’ai décidé de le dire après moult tergiversations, sachant parfaitement que mon propos risquait d’être déformé de la sorte.
J’en appelle au respect que vous demandez vous-même, pour accepter que ce genre de sensibilité existe, même en étant polyamoureux.
Pas grand-chose à ajouter, en gros on est sur la même longueur d'onde.
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Popol (invité)
le mardi 03 janvier 2012 à 23h21
Oui, sur ce coup-là, je nous sens raccord, Lulutine.
J'en profite pour remettre la compresse concernant ce que j'ai dit ici et sur d'autres fils, évoquant l'émergence d'une morale polyamoureuse; une morale en danger de juger les personnes qui se démarquent du "politiquement correct" de ce milieu, et qui commence à me gonfler sérieusement.
Pour réclamer le droit à la différence, je pense qu'un auto-examen soigneux en se demandant si on l'accorde toujours soi-même... c'est d'une cohérence élémentaire.
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tentacara
le mercredi 04 janvier 2012 à 09h38
De quel "politiquement correct" est-ce que tu parles, au juste ? Tu semble prendre les participants à ce forum pour une sombre masse indistincte et hostile à chaque fois que quelqu'un exprime un désaccord avec toi.
Il n'y a pas de "ligne du parti" ici, la seule morale polyamoureuse que nous défendions en masse, c'est le respect des autres dans leur individualité, leurs choix et leurs amours. Et encore ne s'agit-il pas d'une vague théorie moraliste, mais d'une éthique que chacun de nous tente d'appliquer à sa vie quotidienne.
On a rarement vu plus péremptoire et donneur de leçon que dans certains de tes posts ici, Popol, je pense qu'en termes de cohérence, de poutre et de paille, tu n'es pas le dernier à avoir un coup de balai à passer sur ton seuil.
Pour revenir à ta précédente intervention (ainsi qu'à celle de Lulutine), dire que tu n'apprécies pas les démonstrations d'affection en public est une chose, taxer d'exhibitionnisme ceux qui ont l'outrecuidance de ne pas se soucier de ta présence pour se prodiguer de l'affection en est une autre. C'est justement la différence entre dire son ressenti et porter un jugement.
Enfin, tu te sens la victime du goût des autres pour les démonstrations publiques d'affection et là, que te dire. Jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas illégal, ni de s'embrasser en public, ni de se dire des mots doux par réseaux sociaux interposés. Pour te dire mon sentiment, cela reste trop rare encore, pour contrebalancer la colère, la haine, le cynisme et la désillusion auxquels nous sommes quotidiennement exposés. Permets-moi donc de te souhaiter de rester la victime de ceux qui s'aiment, c'est un spectacle bien plus agréable que la guerre.
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LittleJohn
le mercredi 04 janvier 2012 à 10h00
Tentacara présidente ! (+) ^_^
(ah, on me signale que je ne suis pas sur le bon fil...)
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LuLutine
le mercredi 04 janvier 2012 à 16h43
tentacara
Pour revenir à ta précédente intervention (ainsi qu'à celle de Lulutine), dire que tu n'apprécies pas les démonstrations d'affection en public
Visiblement j'ai été mal comprise car je n'ai jamais dit cela.
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tentacara
le mercredi 04 janvier 2012 à 18h52
J'ai dû me méprendre sur la longueur d'onde que tu disais partager avec Popol, mes excuses, donc.
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Popol (invité)
le mercredi 04 janvier 2012 à 22h11
« De quel "politiquement correct" est-ce que tu parles, au juste ? Tu semble prendre les participants à ce forum pour une sombre masse indistincte et hostile à chaque fois que quelqu'un exprime un désaccord avec toi. «
Je parle de toute manifestation de liberté personnelle qui glisse insidieusement vers un supposé consensus sur ce qu’il est OK et pas OK de faire et de penser en tant que polyamoureux, sexe, sentiments amoureux, amicaux, tout confondu. Donc un danger d’exclusion sur la base de critères moraux consensuel à une majorité, donc à deux vitesses. Ca fuse de pas mal de côtés je trouve.
« Il n'y a pas de "ligne du parti" ici, la seule morale polyamoureuse que nous défendions en masse, c'est le respect des autres dans leur individualité, leurs choix et leurs amours. Et encore ne s'agit-il pas d'une vague théorie moraliste, mais d'une éthique que chacun de nous tente d'appliquer à sa vie quotidienne. »
Je ne le sens pas trop ces temps, le respect en question, mais c’est cyclique et en exacerbation récemment. Si quand je sens cela, je ne dis rien, alors je n’applique pas l’éthique qui est mienne. Si tu te sens concernée, je ne sais pas pourquoi. Le fait que les propos que tient un de tes compagnons me dérangent est une chose différente de votre lien lui-même.
« On a rarement vu plus péremptoire et donneur de leçon que dans certains de tes posts ici, Popol, je pense qu'en termes de cohérence, de poutre et de paille, tu n'es pas le dernier à avoir un coup de balai à passer sur ton seuil. «
Tout-à-fait, aucun problème, j’assume cette remarque, je me disais que ça faisait longtemps que ce n’était pas revenu sur le tapis, donc que ça n’allait pas tarder. C’est une constante bien connue que ce qui nous agace et nous fait réagir est en fait le reflet en miroir de ce que nous faisons et n’aimons pas en nous-mêmes, et ça marche dans les deux sens. Je pense que ni plus ni moins que ceux qui me hérissent, je réagis quand je vois cela. Et que ceux qui réagissent face à mes posts sont précisément des donneurs de leçons aussi brevetés que moi. Si je devais calculer de me taire et de passer sous silence mes malaises sous prétexte que je ne veux pas que cela puisse m’être reproché, alors à quoi bon venir échanger ?
[Par exemple, Aurélien, tes choix de vocabulaire me laissent perplexe sur tes intentions… S’il faut bien appeler un chat un chat pour désigner par le mot juste le ressenti qui y correspond (et j’en suis un exemple flagrant), je pense que cela n’a pas besoin de devenir tendancieux.
La plus soft des définitions de la névrose que je trouve, c’est : trouble psychique (hystérie, phobie, obsession…) généré par un conflit psychique refoulé.
Si tu vois quelque chose de pathologique dans ce que nous mettons en avant, moi je ne vois rien de pathologique (et ne parle pas pour moi, j’apprécierais) : je vois juste quelque chose de l’ordre de l’inconscience concernant l’effet de torsion dans ton discours. Et qui, par effet rebond, est assez flatteur pour toi et plutôt impactant pour Lulutine et moi.
La formulation laisse le bénéfice du doute sur le fait que tu exprimes éventuellement que les névroses soient bien partagées (ce qui est au moins vrai).
Selon toi, nous aurions besoin de nous cacher, nous prétendrions ne pas avoir besoin de nous afficher… vu comme ça, ça sonne faux en effet ; vous seriez insouciants et pleins d’innocence concernant un impact éventuel sur l’entourage, notions aériennes et teintées d’angélisme – brosse à reluire.]
« Pour revenir à ta précédente intervention (ainsi qu'à celle de Lulutine), dire que tu n'apprécies pas les démonstrations d'affection en public est une chose, taxer d'exhibitionnisme ceux qui ont l'outrecuidance de ne pas se soucier de ta présence pour se prodiguer de l'affection en est une autre. C'est justement la différence entre dire son ressenti et porter un jugement. »
Je pense que tu confonds des commentaires qui concernent des confrontations avec des gens auxquels tu es liée, et des commentaires qui te concernent. Quand bien même, il y a en plus confusion avec ce qui regarde des gens ici sur ce forum et ce que je pense, en général, de gens qui m’imposent leur liberté sous prétexte d’exercer le droit à la leur.
Tentacara, j’ai pris plaisir à explorer votre monde à travers les pages consacrées au mariage, à la constitution de votre trio, à la naissance d’Aurore, à votre engagement militant, votre médiatisation, votre désir d’aller plus loin de manière associative. Mais c’est tout, et si je fréquentais les réseaux sociaux, je pense que j’éviterais en premier de lire vos pages, cela vous appartient en propre, je ne voudrais pas être plus impliquée, je me sentirais dans du voyeurisme. Ce qui m’échappe, c’est pourquoi vous vous sentez visés.
[ Lulutine, je vais parler pour nous deux, mais sans prétendre me substituer à toi et les nuances que tu apporteras sont bienvenues- excuse-moi pour cette prise de liberté littéraire.]
Nous ne parlons pas d’obscénité – qui est clairement une notion de morale - nous parlons d’ostentation, et même d’exhibition, de comportements qui nous dérangent… nous trouvons normal que notre liberté soit respectée, en ne subissant pas l’exposition à une intimité que nous n’avons pas envie de voir ; de plus, nous nous sentons utilisées, car c’est un acte qui a pour but de se servir d’autrui comme d’un objet de satisfaction, en se nourrissant de polariser l’attention et de choquer d'autres individus, voire de créer le conflit.
Pour moi, est-ce que ça te vise, toi et tes compagnons? Non, sincèrement, et depuis le début de cette discussion je me suis dit qu'il allait falloir le clarifier; de même que je souhaite clarifier que tous les partenaires des gens que j'apprécie, je ne les apprécie pas pour autant: c'est un processus de différenciation que je trouve important de mettre en vigilance.
Mon imaginaire érotique se fonde sur d’autres pôles de tensions que les démonstrations ostentatoires et quand ceux des autres me sont imposés, il ne me reste que ma grande irritation de voir que mes préférences sont balayées au profit de la satisfaction des pulsions d’autres. Quand je parle d’exhibitionnisme, je dis que je sens la violence de voir ma présence déniée, mon monde érotique écrasé sans égards, comme si on se branlait contre moi dans un bus bondé. C'est une remarque générale sur mon rapport au monde, rien qui vous concerne directement, mais je vois qu'il était temps de le préciser, car c'est en train de virer au conflit de personnes.
Je pose un credo aussi légitime que le vôtre, mais sur un plan distinct de ce que vous revendiquez et vivez.
"Enfin, tu te sens la victime du goût des autres pour les démonstrations publiques d'affection et là, que te dire. Jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas illégal, ni de ni de s'embrasser en public, ni de se dire des mots doux par réseaux sociaux interposés. "
Aucune raison de me priver de clamer mes préférences personnelles, si d'autres le font. Être en minorité n'est pas une raison de me taire - si je me taisais, ce serait pour ne pas risquer ce genre de mise au point sur la liberté; à ne pas confondre avec le libertarisme, surtout quand il s'accorde plus de libertés qu'il ne se soucie de respecter celle des autres.
"Pour te dire mon sentiment, cela reste trop rare encore, pour contrebalancer la colère, la haine, le cynisme et la désillusion auxquels nous sommes quotidiennement exposés. Permets-moi donc de te souhaiter de rester la victime de ceux qui s'aiment, c'est un spectacle bien plus agréable que la guerre."
Voilà qui me rappelle plusieurs épisodes de mon enfance au sujet d'une certaine soupe que je ne voulais pas manger... : " Les petits biafrais seraient bien contents de l'avoir, ta soupe!". J'ai fini par proposer de la leur envoyer, mais le débat s’est soldé par une manifestation déplacée de puissance parentale :-)
Hors de question de me laisser museler par des rappels à l'ordre de ce genre.