L'égalité entre les partenaires
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ERIC_48
le jeudi 18 mars 2010 à 22h08
Bon, on essaye le chat, c'est marrant.
Faut cliquer sur discussion, puis sur Chat en direct (qui s'affiche à droite)
Ensuite, retaper son pseudo, et c'est tout
Ensuite, on cause
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mandarine
le jeudi 18 mars 2010 à 22h08
Le chat il se mord la queue!
ERIC_48
Faudrait aller sur le chat, c'est fait pour ça
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lam
le vendredi 19 mars 2010 à 10h02
Clementine
Empathie, alors ?
Parce que si c'est ça, c'est une des clés majeures de mon fonctionnement. La distance permet de capter, et de rester plus solide pour dire certaines choses (pas forcément agréables et réconfortantes) qui relancent les neurones sur des pistes autres que le vécu des sentiments - ça c'est un volet, et c'est pas si facile à faire, vivre ses émotions.
Comme, par exemple, les comprendre, donc les nommer... comprendre ce qui les déclenche, s'observer un peu pour être indulgent avec soi, ET tenter d'y répondre différemment.
Non, c'est pas si facile de les vivre, et comme tu dis il faut déjà arriver à les accepter, à les regarder, à dire: "oui OK, c'est mon émotion, c'est moi, c'est un fait" avant même de pouvoir les nommer....
Depuis que je me suis rendue compte de ça j'ai l'impression que l'étape de communication la plus limitante c'est la première: me parler avec moi même! C'est aussi cette relation intra-personelle qui me semble le plus manquer d'amour dans les relations que je vis.
Je me demande comment as-tu commencé à placer les jalons de cette distance aux autres?
Est-ce que cela revient à s'accorder plus d'attention à soi, ou bien il y a d'autres pistes?
Je crois que c'est intéressant parce dans une optique d'égalité de traitement, il faudrait déjà que j'arrive à avoir un rapport qui tende à être égalitaire entre comment je me vois moi, et comment je vois les autres.
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(compte clôturé)
le vendredi 19 mars 2010 à 10h49
lam
... l'étape de communication la plus limitante c'est la première : me parler avec moi même ! C'est aussi cette relation intra-personelle qui me semble le plus manquer d'amour dans les relations que je vis.
Voui. Je vois deux axes possibles, là: on est passé maître dans l'art de nous cacher ce qu'on redoute de voir. Mais aussi, de fonctionner selon des idées reçues sur soi-même, via l'éducation et le parcours de vie (qui s'ancre souvent sur les premières pierres de l'éducation, d'ailleurs): peu se tolérer, peu s'accorder de marge, peu s'estimer, peu se valoriser, une histoire d'indulgence pour soi-même, qui n'a rien à voir avec le laxisme, mais tellement voisins qu'il faut les séparer pour s'accorder l'un sans verser dans l'autre.
Je me demande comment as-tu commencé à placer les jalons de cette distance aux autres ?
Forcée: une des premières personnes dont j'étais responsable comme étudiante infirmière avait un anus artificiel; ça m'a demandé un rude effort pour rester fonctionnelle vu l'agitation intérieure dans laquelle ça m'a mise, et que j'ai dû contenir; tout en gardant en réserve la poche de sentiments divers que ça m'inspirait, pour la réouvrir en compagnie de quelqu'un à qui j'ai confié ensuite mon désarroi.
Première expérience réussie, et qui m'a incitée à réutiliser tout le processus. La distance en fait partie, mais elle n'est qu'une armure rigide si elle ne s'accompagne pas du reste de la réflexion et de la confrontation aux sentiments. La violence de ce type de situation est telle que tu choisis: je pars... ou je reste, mais pour rester, je vais devoir faire la démarche, toujours.
Est-ce que cela revient à s'accorder plus d'attention à soi, ou bien il y a d'autres pistes ?
S'accorder des moments de debriefing, parler avec des personnes de ressource, signifie se garder de quoi s'offrir le luxe du temps, le luxe de l'argent qu'on y consacre, aussi parfois.
D'autres pistes... elle sont individuelles je crois, car c'est toi seule qui finis par repérer si tu métabolises mieux les merdes en allant skier, en faisant de la mosaïque au plâtre, ou en lisant de la poésie. Réfléchir, c'est bien; ne pas tomber dans le marasme, tout autant.
Je crois que c'est intéressant parce dans une optique d'égalité de traitement, il faudrait déjà que j'arrive à avoir un rapport qui tende à être égalitaire entre comment je me vois moi, et comment je vois les autres.
C'est un principe de soignant qui est en train d'émerger dans la corporation, et comme toute petite nouveauté, ça rencontre de la résistance, mais c'est cautionné de plus en plus (ou souhaité tel, du moins): les critères de travail sont "sécurité, efficacité, confort, économie et écologie" - Le dernier item s'est rajouté ces dernières années, simplement. Mais la grande nouveauté, c'est que la sécurité du patient ne concurrence pas celle du soignant, et c'est valable aussi pour tous les autres items. Cette idée de parité heurte une certaine idée de l'altruisme qui valorise le sacrifice et le don de soi en pâture... mais le recadrage de valeurs que ça amène est vital pour préserver la force de travail.
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titane
le vendredi 19 mars 2010 à 17h15
lam
Non, c'est pas si facile de les vivre, et comme tu dis il faut déjà arriver à les accepter, à les regarder, à dire : "oui OK, c'est mon émotion, c'est moi, c'est un fait" avant même de pouvoir les nommer....C'est pourtant une première étape fondamentale... je crois surtout que ce qui est dur c'est de décortiquer nos émotions afin de trouver l'émotion centrale... le "coeur"... car avant même qu'on la reconnaisse, il est possible que nous peurs, habitudes et croyances, cristallisent des couches d'émotions secondaires par dessus... c'est ça le plus dur je cois...
Depuis que je me suis rendue compte de ça j'ai l'impression que l'étape de communication la plus limitante c'est la première : me parler avec moi même !
Etre vrai(e) avec soi est difficile... je crois que c'est une question de décrispation et de faire face justement à ses peurs, craintes, doutes et croyances... concevoir d'autres façons de voir ou percevoir et sentir l'effet que cela peut nous faire
C'est aussi cette relation intra-personelle qui me semble le plus manquer d'amour dans les relations que je vis.
En effet, s'aimer n'est pas plus facile que d'aimer les autres... là aussi il faut être indulgeant avec soi... suivre davantage les émotions profondes que les jugements, et impulsions...
Je me demande comment as-tu commencé à placer les jalons de cette distance aux autres ? Est-ce que cela revient à s'accorder plus d'attention à soi, ou bien il y a d'autres pistes ?
Je ne vois pas le rapport immédiat entre se porter attention à soi et décider d'une distance avec les autres... parfois même, se rapprocher des autres nous permet de "ressentir" davantage et donc de voir ce qui ce passe en nous au delà de nos croyances ou réflexes ou habitudes... s'apercevoir que l'on aime au pluriel pour la première fois peut -petre une véritable révolution intérieure... l'évitement revient soit à un comportemen,t de moine (on se cloître pour éviter de ressentir) ou de prêtre (on diabolise afin de se donner un réflexe d'évitement)... en gros... pour ma part je me confronte davantage à moi même par les rencontres et le rapprochement avec les autres... en baissant mes gardes... peux toujours les relever s'il le fautJe crois que c'est intéressant parce dans une optique d'égalité de traitement, il faudrait déjà que j'arrive à avoir un rapport qui tende à être égalitaire entre comment je me vois moi, et comment je vois les autres.
c'est sur qu'il y a un lien... et c'est pour cela que les rencontres et le rapprochement peut aussi t'aider à te rapprocher des autres.
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LuLutine
le dimanche 16 mai 2010 à 14h59
titane
je parle de concession du genre : "ne la revois pas car je ne l'apprécie pas elle !"... "d'accord, mais tu ne lui fais pas ça à elle !!"... ou encore... "c'est elle ou c'est moi !"... ou encore : "si tu m"aimais vraiment tu me ferai ci ou ça..."
Moi je distingue les concessions des compromis.
Ce que tu mentionnes plus haut, ce sont pour moi des compromis : renoncer à sa liberté pour satisfaire l'autre.
Pour moi une concession, ce serait plutôt accorder une liberté à l'autre.
C'est un don alors que le compromis est un renoncement.
Et sinon Rosalie, je sais que je lis ce fil très tard mais je reconnais un peu un de mes amoureux dans ce que tu décris : il ne se gênera pas pour s'accorder telle ou telle liberté, mais lorsque je m'accorderai la même, il me fera la tête pendant une semaine ^^ . (Alors que nous en avions parlé et qu'il était d'accord "Sur le papier".)
Enfin, il a fait des progrès là-dessus ces derniers temps, ton mari en fera peut-être aussi ?
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Drya
le dimanche 16 mai 2010 à 15h52
Tiens, bonne idée de remettre ce fil à l'ordre du jour!
Sur le thème des concessions et des compromis, il me semble qu'un compromis c'est quand les partenaires font tous des concessions: chacun accepte de renoncer à certaines choses pour trouver un centre où personne ne perd complètement (mais un centre n'est pas forcément très équilibré). Depuis quelque temps, j'ai enfin compris que le compromis est la dernière "bonne" solution, dans le sens où personne n'est vraiment satisfait (ou "libéré") - d'où l'analyse de ce que chacun veut vraiment et l'imagination nécessaires pour trouver une solution où tout le monde est gagnant (donc "libéré" du poids d'une véritable contrainte). A défaut de toujours pouvoir trouver ZE solution, ça oblige au moins à se demander ce qui est vraiment important. A partir de là, une solution la plus positive possible se dégage plus facilement.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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LuLutine
le dimanche 16 mai 2010 à 16h10
Tu parles de contrainte et je suis bien d'accord.
Pour moi un faire compromis, c'est s'imposer une contrainte.
Faire une concession, c'est au contraire libérer l'autre d'une contrainte.
Alors je préfère les concessions : ça signifie comprendre que l'autre ne nous appartient pas, qu'on n'a pas à contrôler ses faits et gestes, et ça me semble un bon choix !
Quand tu fais un compromis, tu y perds quelque chose. Quand tu fais une concession, c'est l'autre qui y gagne et toi tu n'y perds rien.
Par exemple si tu laisse ton amoureux sortir sans toi un soir, étant donné qu'il ne t'appartient pas, tu ne "perds" pas sa présence : elle n'était pas un dû ! Et lui il y gagne un espace de liberté. Espace qu'il aurait perdu si tu lui avais demandé de faire un compromis en restant avec toi.
Evidemment nous ne sommes pas parfaits et il nous arrive parfois de demander des compromis à l'autre....mais je trouve que le mieux c'est d'en faire le moins possible : s'orienter vers les concessions, plutôt que les compromis.
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(compte clôturé)
le dimanche 16 mai 2010 à 16h21
Et en fait, c'est toi qui sens si c'est plutôt un compromis ou une concession? Si oui, c'est dépendant de la susceptibilité individuelle, enfin... c'est ce que je pense. Une histoire de fierté, en somme.
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Drya
le dimanche 16 mai 2010 à 16h33
Clementine
Une histoire de fierté, en somme.
Une histoire de capacité au renoncement plutôt... pas toujours facile à maîtriser ^^
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LuLutine
le dimanche 16 mai 2010 à 16h35
En tout cas, c'est peut-être toi qui sens si tu renonces à une liberté ou si tu en offres une à l'autre.
Prenons un exemple concret :
- je laisse mon amoureux partir en vacances sans moi : je fais une concession. Ca semble presque naturel d'ailleurs quand on y réfléchit, car pourquoi limiterais-je sa liberté ? Cependant, on sait tous que dans beaucoup de couples se profilerait plutôt le second cas de figure :
- je demande à mon amoureux de ne pas partir en vacances sans moi : là, c'est lui qui fait un compromis.
Pour moi les deux sont très distincts et dans chaque situation je peux te dire si c'est une concession ou un compromis.
Mais si ton amoureux renonce à ses vacances parce que tu ne peux pas partir avec lui, non sur ta demande mais seulement parce qu'il préfère rester avec toi, là il n'y a pas de compromis (il ne se prive pas de quelque chose qu'il aurait préféré) et pas de concessions non plus.
Je pense que la notion de compromis est liée à la sensation de contrainte ("Je le fais parce que je suis obligé", "C'est elle qui me demande de rester", etc.). Et bien entendu cette sensation est individuelle et personnelle...d'ailleurs si l'autre ne nous dit rien, on ne se rend pas forcément compte qu'il fait un compromis.
Et pour moi la notion de concession est liée à l'idée de lâcher-prise, ne pas vouloir tout contrôler : "Je ne peux pas décider pour lui ce qu'il doit faire". Exactement le renoncement dont parle Drya. Et oui, pour certains, ça a peut-être à voir avec une fierté personnelle ("Il ne va quand même pas me laisser toute seule, moi !").
Je suis un peu fatiguée, je ne sais pas si c'est clair.
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(compte clôturé)
le dimanche 16 mai 2010 à 16h35
Ah ben je mettrais ça sur le même continuum, moi. Parce que la capacité à faire taire sa fierté, c'est pas du tout-cuit, pour certains :-/
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Drya
le dimanche 16 mai 2010 à 17h36
Moi je voyais ça plutôt du cas "il va me manquer pendant qu'il part en voyage sans moi" - ce n'est pas considéré comme un dû et ce n'est pas non plus une question de fierté, mais c'est dur de renoncer à sa présence pendant ce temps !
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Romy
le lundi 17 mai 2010 à 20h03
Coucou...je vous lis quand même. J'suis pas totalement partie...
Hier, mon mari me disait que nous n'avions pas la même vision de ce que nous recherchons du polyamour. Lui veut que les "tiers" soient reliés au couple, d'une manière ou d'une autre. Pas de jardin secret. Il a peur qu'on s'éloigne (ou qu'il s'éloigne...)
Moi, ce que je veux, c'est tout et rien en particulier. Si la personne que je rencontre plaît à mon mari et vice versa, je n'ai aucune objection (par plaire, je veux dire qu'ils apprécient leur compagnie réciproque), mais je ne veux pas à priori exclure les relations dans lesquelles l'ami ne serait pas intéressé à rencontrer mon mari. Donc ma vision est simple: je veux pouvoir avoir des amis avec lesquels l'intimité, si elle est désirée, n'est pas un problème. Point.
Or, en réalité, c'est ce qu'il fait, puisqu'il fréquente habituellement ses amies sans moi étant donné que je n'ai pas toujours des affinités avec elles.
On a conclu que nous fumerions un gros pétard et que nous en discuterions.
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Romy
le lundi 17 mai 2010 à 20h04
Je crois qu'il n'a pas confiance en moi et qu'il croit qu'une fille amoureuse est plus dangereuse qu'un homme amoureux. Ah le sexiste macho! (je l'aime comme ça :-))