Adultère ou polyamour
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LEV (invité)
le vendredi 13 juin 2025 à 10h58
Bonjour
Je vis depuis quelques mois une situation un peu spéciale. J’espère que vous serez indulgent sur la compréhension de ma situation et sans trop de jugement. Je suis monogame, mariée, deux enfants. J’entretiens depuis 20 ans des contacts plus ou moins réguliers avec un homme, mon premier amour - nous nous sommes beaucoup aimé, puis séparé et remis ensemble de manière cyclique jusqu’à ce que je tombe enceinte d’un autre, et décide de faire ma vie avec lui. Une à deux fois par an, nous allions boire un verre, déjeuner ensemble, messages réguliers pour les anniversaires, un pensée partagée de temps en temps. Nous avons toujours eu des sentiments amoureux l’un pour l’autre. C’est un amour caché, que nous vivions de manière plus ou moins platonique jusqu’à présent. La distance et le chemin qu’ont pris assez tôt nos vies respectives font que nous ne pouvions pas nous permettre plus.
Aujourd’hui, il est en couple depuis une dizaine d’années, se dit polyamoureux ou dans une « relation très libre » (quelle différence, je ne sais pas, si ce n’est pas qu’une relation libre ne semble pas imposer de transparence, à l’inverse du polymamour). Il a eu récemment un petit garçon.
La vie a fait que nous nous sommes revus récemment, et nous avons passé une nuit ensemble. En ce qui me concerne, mon couple étant totalement fermé (mon mari ne veut pas de relation libre), je suis dans une situation d’adultère que j’assume. Lui en revanche, me dit qu’il a des amours multiples. Avant de nous voir, nous avions établi (à son initiative mais j’étais tout à fait raccord avec ça) des règles, pour protéger surtout nos enfants et épargner nos vies de famille respectives : complète discrétion, et lui ne voulait surtout qu’on parle de notre relation aux conjoints, amis etc. De mon côté, c’est une évidence car je ne veux faire souffrir personne, si sa famille, ni la mienne. En revanche, j’ai du mal à saisir son état d’esprit, car je pensais que le polyamour impliquait la transparence avec le conjoint ? Ou alors une nuit et des échanges réguliers ne justifierait pas qu’on en parle ?
J’espère que vous pourrez m’éclairer sur le sujet, car j’essaie de me renseigner et d’apprendre.
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Depassage
le vendredi 13 juin 2025 à 12h24
Bonjour,
Adultère 100%, bien sûr, mais tu le sais déjà si tu as un peu lu. Et des deux côtés (edit, après t'avoir relu non, je ne sais pas de son côté)
Par contre, faut arrêter avec l'argument "je ne dis rien pour ne pas faire souffrir mon conjoint ou ma famille". Ce n'est pas contre toi du tout mais c'est l'argument un peu bateau que l'on sert à chaque fois et qui ne justifie rien: tu empêches ton conjoint de choisir la vie qu'il veut, tu n'es pas celle qu'il croit que tu es, tu as rompu le contrat de confiance. Mais tout ça tu le sais aussi.
La plupart des gens qui ne disent rien c'est surtout pour éviter l'explosion de la cellule familiale des deux côtés qu'ils ne souhaitent pas assumer.
Aucune agressivité dans mon message hein, je généralise à la plupart des situations rencontrées sur ce forum.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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LeGrandStyle
le vendredi 13 juin 2025 à 13h02
LEV
Aujourd’hui, il est en couple depuis une dizaine d’années, se dit polyamoureux ou dans une « relation très libre » (quelle différence, je ne sais pas, si ce n’est pas qu’une relation libre ne semble pas imposer de transparence, à l’inverse du polymamour). Il a eu récemment un petit garçon.
Peut-être qu’il trompe sa femme, et se dit simplement polyamoureux.
Il aurait été plus clair s’il était en mode don’t ask/don’t tell avec sa femme.
Et puis au vu de ta position, tu ne pourras jamais savoir.
En général ne pas pouvoir confirmer avec le conjoint c’est qu’il y a anguille sous roche ou que le conjoint est sous la contrainte.
Bonne chance avec les joies de l’adultère :)
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Miamou (invité)
le vendredi 13 juin 2025 à 13h27
Bonjour et bienvenue,
Je rejoins totalement @Depassage,
Ça me désole de lire cet argument.
Assumer l'adultère, c'est aussi savoir assumer que la personne que l'on protège, c'est soi-même. Pour diverses raisons, toutes légitimes et compréhensibles. Mais en aucun cas ce n'est de l'altruisme d'empêcher quelqu'un de faire des choix de vie éclairés pour lui-même.
En termes de loyauté, il me semble que la question d'envers qui va celle-ci peut t'aider à réfléchir différemment. A cette demande de ne pas parler de ton ami-amoureux, à la confiance relative que vous avez construite dans ton couple. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse, seulement une qui te permettra d'être plus au clair avec toi-même et ce que tu pourrais attendre de cette relation et comment la mener.
Je suis d'accord avec @LeGrandStyle, soit il y a anguille sous roche, soit le conjoint est sous la contrainte.
En tous cas, ça ne m'évoque ni polyamour, ni, à aucun niveau, de l'éthique relationnelle.
Bon courage
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Siestacorta
le vendredi 13 juin 2025 à 13h31
Bonjour !
LEV
En revanche, j’ai du mal à saisir son état d’esprit, car je pensais que le polyamour impliquait la transparence avec le conjoint ? Ou alors une nuit et des échanges réguliers ne justifierait pas qu’on en parle ?
J’espère que vous pourrez m’éclairer sur le sujet, car j’essaie de me renseigner et d’apprendre.
Ton amant fait peut-être un abus de langage s'il parle de polyamour. Ne te fie pas à ce qui est décrit dans les articles qu'on propose sur le site, parce que c'est en ayant des attentes d'honnêteté et de "construction" qui ne conviennent pas pour décrire votre situation.
Je te ferai pas de prévention sur l'adultère : tu en parles explicitement, je pense donc que t'es assez grande pour comprendre par toi-même les risques et périls.
Pour que toi tu puisses réfléchir à où il en est lui, c'est à dire, la part de confiance possible dans une situation de tromperie :
- il est ok pour mentir. Certes, toi aussi, mais en me mettant juste à ta place : tu ne peux qu'avoir un premier indice qu'il peut aussi te mentir quand à sa situation conjugale. Peut-être que tout est bien tel qu'il le dit, qu'ils ont un genre d'accord "don't ask don't tell". Mais justement, c'est le défaut de cet accord : personne ne pointe de limites, donc le moment où elles sont franchies ne s'annonce pas... et pas pour toi non plus.
- si vous êtes clairs chacun sur les limites de cette histoire, l'adultère est confortable (j'en parle autant sous un angle pratique que critique). Vous limitez les conséquences sur votre organisation, vous n'avez pas à faire de projet dans ces limites. Et de ce point de vue, il peut être honnête à dire que ça l'arrange, et toi aussi.
- mais même comme ça, que l'un.e des partenaires tombe sur la réalité de votre liaison et que ça lui convienne pas, et il y a beaucoup de chances que la compartimentation intentionnelle, que vous souhaitez protectrice, ne soit pas percue comme une circonstance atténuante. Donc pour dire là où il en est, il faut que tu saches à quels point il est au clair sur ça.
Dans cette logique, pour te relancer : si tu assumes l'adultère, est-ce que nous poser des questions c'est pas aussi dire que malgré tout, quelque chose te gratte dans la situation ?
Peut-être l'envie de te "confesser" dans un endroit qui regarde ça moins sévèrement qu'ailleurs ?
Et... D'expérience, autant de la part de poly un peu engagés dans leurs conviction que de la part d'ex-partenaire des poly qui viennent participer ici, tu risques un accueil plus frais qu'espéré.
Ou peut-être cherche-tu un modus operandi qui te soit confortable aussi éthiquement.
Et dans ce cas, le polyamour me semble une option mais peut-être assez difficile en partant de votre situation de départ. En tout cas pas moins risquée qu'une révélation d'adultère en soi.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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LEV (invité)
le vendredi 13 juin 2025 à 13h48
Merci pour vos réponses.
Je ne cherche pas la validation de mon choix, ni ne me justifie. J’ai conscience que l’adultère est condamnable moralement mais c’est pour l’instant la seule voie que j’ai trouvé pour éviter de faire exploser la cellule familiale (-qui fonctionne de manière très harmonieuse par ailleurs), et conserver/faire évoluer cette relation parallèle, car il fait partie de ma vie depuis toujours, et je ne peux pas me résoudre à ce qu’il disparaisse. Nous avons déjà essayé tous les 2 de s’oublier et en 23 ans et plusieurs tentatives, ça s’est confirmé impossible.
Je veux essayer de comprendre sa situation à lui et son état d’esprit, car il n’en parle pas de manière claire. Mais à vous lire, je pense en effet que c’est « on ne se dit rien, on ne se demande rien ». Qu’entendez-vous par « conjoint sous la contrainte »?
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Siestacorta
le vendredi 13 juin 2025 à 13h50
"Sous contrainte" : j'interprète ce que d'autres ont dit : oui lea conjoint.e est au courant, mais ça ne veut pas dire qu'iel est libre de décider de la forme de relation (exclusive ou non) qu'iel préfère.
Donc non-exclusivité de fait, non-choisie, donc contrainte.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Miamou (invité)
le vendredi 13 juin 2025 à 14h15
Après, il y a une différence entre conserver une relation et entreprendre une relation amoureuse.
C'est juste l'envie d'être avec lui que tu ne parviens et qu'il ne parvient pas à réfréner, mais le choix ici ça ne semble pas être "disparais de ma vie ou être ensemble".
Donc, le côté, "je ne peux pas me résoudre à ce qu'il disparaisse", ça me semble être une manière de rendre les choses plus tolérables ou moins moches parce que pas le choix...ce qui au vu de ce que tu exprimes...ne me semble pas très juste parce qu'il n'y avait pas de dichotomie de choix, à ce niveau-là.
Enfin bon. Tant pis.
Ça ne répond pas à la question quant à ton amoureux puisqu'il est le seul à pouvoir le faire et ce n'est même pas sûr que tous les mécanismes mis en place soient conscients pour lui ou suffisamment réfléchis que pour les expliciter.
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Depassage
le vendredi 13 juin 2025 à 14h25
@LEV, personne n'a dit que l'adultère était condamnable. Il s'agit dune position morale voir politique et religieuse et chacun a la sienne. L'éthique polya c'est autre chose, et vous n'êtes pas dedans.
Il me semblait qu'il s'agissait de l'essentiel de ton questionnement. Mais j'ai peut-être mal compris cela arrive.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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LeGrandStyle
le dimanche 15 juin 2025 à 04h43
LEV
Qu’entendez-vous par « conjoint sous la contrainte »?
Je rajouterais à la réponse de @Siestacorta, que le polyamour n’est pas tolérable pour le partenaire, i.e. soit il en souffre soit il préférerait fortement ne pas être dans cette situation.
Parfois le polyamour n’est pas choisi mais parfaitement tolérable / vivable par le partenaire.
Il y a aussi des configurations où le partenaire « paye » une dette (adultère, etc.) et la personne se donne le droit de fréquenter d’autres personnes au nom de cette dette. Ca peut être plus ou moins explicité dans la relation avec le don’t ask/don’t tell, et difficile de dire dans ce cas si le partenaire tolère (i.e. le vie bien) ou subit le polyamour.
En ce qui te concerne, il y a simplement le risque que sa femme termine votre relation de manière unilatérale, comme le risque pour lui que ton conjoint fasse de même.
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Intermittent
le dimanche 15 juin 2025 à 12h36
LEV
jusqu’à ce que je tombe enceinte d’un autre
La façon dont c'est formulé m'interroge ....
Ca évoque un accident qui aurait généré une relation dont le caractère utilitaire semble possible.
De plus, vous parlez très peu de votre mari en des termes qui pourraient évoquer une relation amoureuse avec lui.
Est-ce que le fond du problème n'est pas là ?
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LEV (invité)
le lundi 16 juin 2025 à 10h23
Merci pour tous vos éclairages sur ma situation.
Pour répondre au dernier commentaire, oui mon premier enfant a été un « heureux » accident, qui a certes conditionné les années suivantes. Mon mari est un compagnon de vie, un pilier, un ami, mais je n’ai jamais connu avec lui la passion, l’état amoureux ni des sentiments aussi intenses que pour mon premier amour. Je n’irai pas jusqu’à dire que je me conforte dans une situation utilitaire, car je suis totalement indépendante financièrement, moralement, et j’aime chacun des membres de ma famille profondément. Avec mon mari, c’est un amour familial tranquille, qui n’inspire pas la passion. Mais nous avons beaucoup de choses en commun, la passion du sport notamment.
Peut-être est-ce là en effet le fond du problème, mais cela n’a que peu de rapport je pense avec ma tentative de compréhension de la situation de mon amant et son état d’esprit quand il dit qu’il aime au pluriel.