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J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué

Témoignage
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Alastor

le jeudi 27 mars 2025 à 16h44

Parce que parfois entre la théorie et la pratique il y a une grosse différence.

Je suis en relation non monogame depuis le début de ma vie relationnelle affective et sexuelle alors je "devrais" avoir l'habitude sachant que j'ai commencé à être en relation de cette manière vers 17 ans et que j'en ai bientôt 45.

Sauf que... Cette fois-ci la relation est différente pour moi.
Auparavant c'était mes partenaires qui avaient d' autres relations et je le vivais très bien.
Je n'avais pas de jalousie, pas de sentiments négatifs, MAIS j'étais aussi toujours la relation cohabitante.
Une fois s'est présentée la situation où une de mes relations amicale et sexuelle s'est mis en cohabitation avec son autre relation et j'ai été très heureux.se pour cette relation MAIS je n'avais pas de sentiments amoureux pour cette relation j'ai donc pu accéder à un vrai sentiment de compersion.

La situation actuelle est la suivante : j'ai une relation avec laquelle je cohabite que j'aime avec des sentiments amoureux très forts et j'ai une autre relation depuis un an.
Cette autre relation a débuté sur une amitié sur laquelle nous avons ajouté une dimension sexuelle.
On en attendait rien de plus...
Cette autre relation a une relation amoureuse et sexuelle avec quelqu'un d'autre qui a débutée quelques mois avant la nôtre.

Actuellement nos sentiments ont évolués on s'est dit qu'on était amoureux l'un de l'autre.

Mon problème est que je vois cette personne que j'aime faire entrer de plus en plus dans sa vie quotidienne son autre relation.
Concrètement cette personne passe plus de temps avec son autre relation.
Il pense aussi présenter cette autre relation à ses enfants. L'une des raisons de cette présentation est de pouvoir décaler le temps passé avec cette relation afin de dégager du temps pour nous quand ses enfants ne sont pas là.

Actuellement on passe 2 jours par mois ensemble ( et pour moi c'est peu) et 8 jour à 10 jours par mois avec son autre relation
Réellement on ne peut pas faire autrement, l'idée de la présentation aux enfants et donc du décalage est de pouvoir avoir 4 ou 6 jours par mois pour nous, tout en gardant le même temps pour son autre relation...
Sur le papier l'idée est bien...

Sauf que dans ma tête c'est moins bien.
Déjà cette idée à été pensée début septembre, on est fin mars ça fait donc 7 mois que j'attends que les choses changent...
C'est long 7 mois....
Dire qu'il n'y a eu aucune évolution de la situation serait mentir.
cette autre relation a été présentée ses amis, en novembre et décembre, moi à ses parents en novembre et ses amis début mars.
Ils ont passé des vacances de 7 jours ensemble et nous on a passé un weekend ensemble, puis deux jours consécutifs en semaine pour voir si cela se passe bien entre nous en ajoutant du temps.
Alors concrètement les choses avancent mais pour moi j'avoue que ce n'est pas très rapide....

Je sais à quel moment j'ai commencé à compter le temps passé ensemble et a comparer c'était en août...
J'ai failli arrêter cette relation plusieurs fois car je souffre de cette comparaison ( stupide je le sais en plus ) que je ne peux m'empêcher de faire...
Je sais que c'est MOI qui compare, moi qui sens notre relation comme inférieure à son autre relation car je compare ( alors que je sais que ce n'est pas comparable et qu'il ne faut pas le faire ) et que ma comparaison se fait uniquement sur du temps quantitatif passé ensemble.

Je ne peux pas retirer cette idée de ma tête : on passe plus de temps avec ceux qu'on aime le plus...
Je suis bloqué.e depuis plusieurs mois sur cette idée stupide et ça tue tout nos moments ensemble, ainsi que beaucoup de nos moments de communication quand on ne se voit pas.
Je passe à côté du beau qu'on partage ensemble car je ne pense qu'à ça.
Je n'ai même pas réussi à profiter des deux jours passés ensemble en semaine car je me dit que cela ne se reproduira pas.
Cette nuit on a encore failli rompre car je ne supporte plus d'attendre ( alors que je sais qu'il n'y a pas d'urgence et que au contraire on est probablement en train de construire un lien fort en prenant du temps justement).

Je suis en colère que cette relation présente son autre relation a ses enfants car pour moi cela revient à la faire entrer dans son foyer intime et donc passer encore plus de temps ensemble pour eux deux.
Je devrais être heureux.se pour cette autre relation mais je n'y arrive pas du tout surtout que moi j'ai une relation cohabitante avec laquelle je passe beaucoup de temps aussi.

J'ai la théorie... Mais pour l'instant je n'ai pas la pratique.

Je ne viens pas forcément demander des conseils car je sais déjà ce qu'il faut faire ...en théorie...

Je pose juste ça là car j'avais besoin de le partager avec des personnes qui ont peut être deja vécu ce genre de chose.

Message modifié par son auteur il y a 5 mois.

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artichaut

le jeudi 27 mars 2025 à 17h44

…j'ai l'impression que tu te juges de comparer (tu sais que ce n'est pas comparable et qu'il ne faut pas le faire, tu connais la théorie, etc) et de ressentir ce que tu ressents.

Or tu as le droit de comparer et ressentir ce que tu ressents, et si tu compares, et si tu le ressents, c'est qu'il y a des raisons de comparer et de le ressentir.
Raisons qui peuvent liéés à la situation et au comportement d'autrui.
Raisons qui peuvent liéés à des choses spécifiquement liées à toi.
Ou même un peu de tout ça.

Plonger dans la pratique au lieu de rester à la surface de la théorie, serait peut-être accepter de regarder ce qui est là et chercher à le comprendre au lieu de le juger et chercher à l'éviter.

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artichaut

le jeudi 27 mars 2025 à 18h09

Dis autrement, je pourrais dire : whoua génial, tu as la chance d'être jaloux.se. Archi, super !
(Moi j'adore ces moments, mais ça fait longtemps que ça ne m'est pas arrivé. Alors je t'envie sincérement).
C'est le moment d'en apprendre sur toi-même, et avec le bagage que tu as déjà en non-exclusivité et en compersion, ça ne devrait pas être une tâche trop trop diffiçile (par rapport à la majorité des gens qui débarquent sur ce forum).

Tu es jaloux.se, donc, et tu te compares.
C'est le moment de creuser en toi pour comprendre tes fonctionnements intimes. Qu'est-ce qui amène ça et pourquoi ? Qu'est-ce que précisément ça vient toucher en toi ? Quelle faille en toi est touchée ? Quels besoins ne sont pas nourris chez toi ?
(en allant un peu plus loin que tout ce que tu as déjà nommé)

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Alastor

le jeudi 27 mars 2025 à 20h14

@artichaut,

Merci de ta réponse.

Je sais pourquoi je réagis comme ça et assez précisément ce que cela vient remuer en moi et aussi auprès de ma.on partenaire, on en a déjà parlé et on a constaté qu'on active l'un l'autre des vieux réflexes et peurs que nous avons respectivement.

On discute beaucoup de nos manières de relationner respectives que chacun d'entre nous mets en place dans nos rencontres aux autres et aussi de nos mécanismes de défenses, du moins ceux que nous avons identifié.
C'est bien d'avoir une personne qui se pose presque autant de questions que moi sur les échanges humains.
Et en dehors de nos échanges sur les relations humaines en général on parle aussi beaucoup de la situation en particulier.

Pour travailler, sur ce que mes émotions à ce sujet précis dit de moi et de ce que je ressens sur la situation je crois que je dois reprendre le chemin de l'introspection et de la confiance en soi.

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Alastor

le jeudi 27 mars 2025 à 20h21

artichaut
…j'ai l'impression que tu te juges de comparer (tu sais que ce n'est pas comparable et qu'il ne faut pas le faire, tu connais la théorie, etc) et de ressentir ce que tu ressents.

Or tu as le droit de comparer et ressentir ce que tu ressents, et si tu compares, et si tu le ressents, c'est qu'il y a des raisons de comparer et de le ressentir.
Raisons qui peuvent liéés à la situation et au comportement d'autrui.
Raisons qui peuvent liéés à des choses spécifiquement liées à toi.
Ou même un peu de tout ça.

Plonger dans la pratique au lieu de rester à la surface de la théorie, serait peut-être accepter de regarder ce qui est là et chercher à le comprendre au lieu de le juger et chercher à l'éviter.

Et pour répondre à ce message spécifiquement : oui je me juge car j'ai toujours vécu en non monogamie et que je devrais savoir comment réagir.

Et merci de m'avoir dit que j'avais le droit de ressentir ce que je ressens, ces mots m'ont fait du bien.

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artichaut

le jeudi 27 mars 2025 à 21h26

Alastor
je crois que je dois reprendre le chemin de l'introspection et de la confiance en soi.

En tous cas si tu a envie de venir raconter plus tard, le chemin parcouru, ça sera avec plaisir que je/on te lira.
Et ça pourrait être instructif pour d'autres…

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Alastor

le vendredi 28 mars 2025 à 14h07

Il y a du nouveau.

Hier en fin d'après midi ( donc avant que je reponde à @Artichaut) j'ai appris que la rencontre entre les enfants et les parents et l'autre relation( je vais dire B.) de ma relation ( je vais dire W.) ( c'est juste pour être plus pratique) avait déjà eu lieu....pendant les vacances de février.

Alors cela devrait peut être me rassurer car le comportement de W n'a pas changé envers moi.
Mais pas du tout.

Depuis le début de mon chemin avec W j'ai peur de n'être que la "personne du mardi" car on se voit le mardi une semaine sur deux.
Et maintenant que B. a rencontré toute la famille de W il n'y a plus rien qui empêche que ce soit ce qui arrive.
W. et B. n'ont plus aucuns obstacles pour se voir tout le temps, tous les jours et c'est ce qui va arriver progressivement.

(B. va d'abord venir sur les semaines où W. A ses enfants, puis elle va rester de plus en plus de temps chez W. Et au final cela ne sera plus chez W mais chez eux avec B. qui accorde à W. une relation extra conjugale le mardi ( et oh wahou le mercredi aussi de temps en temps) dans sa grande compréhension du besoin de liberté de W.)

Oui j'ai conscience que c'est un scénario très pessimiste que je me décris suite à cette annonce.
Ce qui me fait dire que c'est ce scénario qui risque de se réaliser :
W. N'ose pas dire a ses enfants qu'il aime deux personnes car il a peur de bousculer leur norme et leur croyance au moment de l'adolescence que ses enfants sont en train de vivre.
B. est totalement monogame et aspire à vivre une vie "normale et bien rangée" de monogame.

Encore une fois j'avais besoin de partager ça avec des gens, qui peut-être peuvent comprendre mes émotions, sans me dire : oui mais c'est normal car B. est sa vraie relation et toi juste sa maîtresse.

Quand j'ai fait par de ma peur ( bon sans lui décrire ce scénario catastrophe) à W il m'a demandé de me souvenir de l'objectif de la présentation de B.a ses enfants et aussi que pour lui je n'étais pas secondaire...

Alors pourquoi partager ça ici...
Ce forum est rempli de personnes qui se posent des questions par rapport à des évènements qu'ils sont en train de vivre et qui peuvent ressembler à ce que je vis actuellement.
J'aurai pu trouver une reponse, une solution parmis toutes ces histoires qui ressemblent à la mienne...
Sauf que là je suis pleine de mots pour mon histoire qui veulent sortir de moi, peut être pour arrêter de tourner en moi, peur être que venir poser ces mots ici va me permettre d'avancer sur cette situation qui me bloque...
Peut-être qu'a ce moment précis de mon cheminement de vie j'ai besoin de quelqu'un qui me dit juste : "ok je comprends et je suis aussi passé par là.."

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artichaut

le vendredi 28 mars 2025 à 18h38

ok je comprends et je suis aussi passé par là..

Alastor
B. est totalement monogame et aspire à vivre une vie "normale et bien rangée" de monogame.

Ah mais tout s'explique alors !
Évidemment que tes compétences en gestion de la jalousie sont mises à mal par le fait que B soit mono.
Ce qui habituellement va de soi, est même un gage de rassurance, s'inverse totalement ici.
Et le risque n'est pas seulement projection, mais est bien réel.
Le principe de la monogamie c'est de grignoter du terrain, et de fermer les choses à double tour dès que possible.

Pour moi W ne peut pas te rassurer de manière satisfaisante, seul·e B pourrait le faire (à part toi-même, bien sûr).
Un·e mono qui débarque dans une config poly, c'est un des pires cas de figure pour nos non-monogamies.

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Crest déconnecté (invité)

le samedi 29 mars 2025 à 05h18

«  Je sais que c'est MOI qui compare »

C’est quelque chose que je rumine depuis quelques semaines : certes c’est bien l’individu qui fait l’opération mentale de comparer mais est-ce que ce n’est pas la «  situation » elle-même (qui transcende l’individu) qui induit cette comparaison ?
Pour caricaturer une épreuve sportive induit la comparaison, il est impossible d’y échapper.

Ce qui rend complexe ce dont on parle quand il s’agit de relation amoureuse et du sentiment d’être comparé c'est que :
- c’est une institution qui dans son essence même donne une place à l’individu en relation avec un autre (je te choisis toi)
- pour un individu donné il n’existe qu’une seule place de ce type-là (c’est ce que l’on nomme l’exclusivité, la monogamie)
- cette «   place » ce sont des règles que l’on s’attend à voir respecter, qu’il s’agisse des protagoniste de la relation ou des autres
- il n’est possible de bricoler/changer ces règles qu’au prix effort, d’inconfort, d’ambiguïté car il n’est possible de changer une institution à soit tout seul ou à quelques individu (car ces règles ont une portée générales, elles valent à l’échelle de toute société)
- Parler de polyamour au sens d’avoir plusieurs relations amoureuse c’est réactiver cette institution donc ces règles donc l’attente de les voir être respectées.
- le but affiché du polyamour est que plusieurs relations amoureuses existent sans être en concurrence. Mais il faut alors construire des manières de différencier les places de chacun. Les hiérarchiser explicitement est une manière de faire (couple socle etc). Les autres manières vont plutôt être dans le fait d’éviter de faire le même genre d’activité ou de cloisonner sévèrement les espaces et les temps de chaque relation.
- l’insécurité naît quand il n’aura pas été possible de différencier les places (souvent par inconscience et manque de vigilance à mon avis, ou bien par fatigue des efforts à faire puisqu’on n’a pas toute faite la façon de faire). C’est manifestement le cas quand la relation n’arrive pas à quitter un script romantique qui d’abord naît d’un élan tres intime mais qui ensuite suit des étapes codées socialement (des règles). C’est aussi le cas quand la hiérarchisation et le cloisonnement de l’espace et du temps atteignent leur limites propres (refuser d’être une relation secondaire, croiser l’autre partenaire dans les mêmes scènes sociales, recevoir des confidences sur les autres partenaires etc).

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Profil

artichaut

le samedi 29 mars 2025 à 09h36

@crest

Même si le point de départ est ici, j'ai le sentiment que poster sur un fil à part aurait pu être judicieux… car le sujet que tu aborde est plus vaste qu'un fil au titre "J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué" (qui bientôt se perdra dans les flots de ce forum).
[Si finalement tu le fais, je recopierais mon/mes message là-bas]

Déjà il y a t-il une différence entre comparer et le sentiment d'être comparé ? Est-ce qu'on se compare, car on a le sentiment d'être comparé ?

Ensuite j'aime bien la métaphore (pas si caricaturale) de l'épreuve sportive : tant qu'on vivra les relations comme des compétitions, la comparaison, les podiums, les trophées seront de rigueur.

Enfin je trouve que tu décris bien ce que tu appelle Institution (le poids de la Norme) avec ses règles, ses scripts, ses injonctions, ses mécanismes.
Pour autant il y a toujours un Je, un Moi, au prise avec cette institution, qui peut choisir (d'essayer) de vivre autrement.
Puisqu'on est dans des dynamiques relationnelles, certes ça ne dépend pas que de nous, et lorsqu'on est en dynamique non-exclusive, le danger, vient même des tiers (lorsque ceux-ci sont capables de retourner la personne avec qui nous étions en relation, que nous pensions sincérement non-monogame, et qui d'un coup se fait mettre le grapin dessus, le grapin de la norme, et de ses promesses).

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Profil

artichaut

le samedi 29 mars 2025 à 10h02

Que peut-on faire face à ça : la monogamie qui revient nous frapper par la porte de derrière, alors même que nous avions le sentiment de créer à plusieurs autre chose ?

Je pense que les réponses sont à la fois individuelles et collectives.

individuelles
Chacun·e est responsable de soi, de s'engager ou pas, de s'impliquer ou pas, d'accueillir ses émotions, d'assumer ses choix et les conséquences de ses choix. etc.
Choisir d'être non-monogame — quand c'est un choix — n'est pas la solution de facilité.
Aimer, c'est pour moi vouloir le bonheur de l'autre. Y compris si le bonheur de l'autre veut dire qu'il/elle cesse de relationner avec nous. Et donc ça peut aussi être accepter que l'autre (que l'on aime) se fasse pervertir par un·e mono. Avec les conséquences que ça va avoir pour nous.
Et c'est là qu'on va avoir besoin de beaucoup d'amour de soi, pour non seulement accepter ça, mais le désirer.
Comme avec nos enfants, l'amour c'est accepter de laisser partir l'autre, c'est désirer ardemment le bonheur de l'autre, tout en le laissant maître à bord du chemin de son bonheur.

collectives
D'une part on n'est pas toujours non-monogame par choix. Et l'être quand ce n'est pas un choix est encore plus difficile.
D'autre part, quelque soient nos choix, nos privilèges, nos compétences, nos traumas, etc… toujours, quand on dévie de la norme (ici la monogamie), celle-ci viendra nous mettre des bâtons dans les roues.
Sans aller jusqu'à considérer la Monogamie comme une secte, et ses missionnaires comme de dangereux manipulateurs, de fait la monogamie et ses adeptes nous font du mal.
Et face à quelque chose de systémique, les réponses individuelles ne suffisent pas.
(Et comme pour chaque sytème d'opression, je ne dit pas que chaque monogame est un·e monstre, mais qu'à travers chaque monogame se déploie la monstruosité de la Norme).
C'est pourquoi il y a besoin de tels forums, d'entraide, de solidarité, etc.
C'est pourquoi il y a besoin de réléchir/théoriser/échanger ensemble et d'inventer des parades.

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Profil

artichaut

le samedi 29 mars 2025 à 10h30

Et pour revenir à ta situation @Alastor je dirais qu'elle est
- à la fois parfaitement acceptable, et même désirable (par amour) ;
- à la fois parfaitement innaceptable, en tant que ré-intrusion de la Norme par une porte dérobée.

D'où peut-être ta confusion face à des ressentis contradictoires.

Avec cette complexité supplémentaire que ce qui fonde la non-monogamie à savoir la compersion, l'accueil quasi inconditionnel des metamours, en tant que vecteur de bonheur de nos amours, cet accueil même qui créée de la rassurance relationnelle, puisqu'on aime et est aimé·e pour nous-même, et qu'une relation nouvelle n'est pas un danger
Ce qui fonde la non-monogamie, cette compersion donc, est justement ce qui est mis à mal, lorsque qu'un·e mono-extrémiste débarque dans un schéma non-mono. Et ce qui était rassurance (une nouvelle relation n'en n'annule pas une autre, ma relation ne dépend d'aucune autre à venir) devient tout à coup danger imminent.

Comment alors ne pas se faire avoir, et ne pas par mimétisme tomber dans l'oubli de nos compersions pour plonger dans les seules affres de leur compétition monogame ?

Perso en pareil cas, je lâche l'affaire, je déclare forfait.

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Profil

LeGrandStyle

le samedi 29 mars 2025 à 13h10

Alastor
Je ne peux pas retirer cette idée de ma tête : on passe plus de temps avec ceux qu'on aime le plus...

Il y a un décalage sur vos attentes, et forcément c’est la personne qui en veut «  plus » qui en pâtît.
Peut-être est-ce la première fois que tu te retrouves dans cette situation?

Tu ressens de la jalousie car B reçoit ce que tu désires, et c’est normal.

Il souhaite de toute évidence passer plus de temps avec B, et essaye de créer plus d’espace pour vous mais la priorité est donnée à B, c.a.d. il ne va prendre sur son temps avec B pour toi.

S’il n’y avait pas B, et que tout de même tu ne serais que la personne du Mardi, serais-tu satisfaite de la relation?

C’est fascinant qu’on n’est pas aussi trigger quand une personne donne de son temps à son travail ou hobby, pourtant c’est la même chose :)
Après c’est plus difficile de se comparer à un hobby qu’à une personne.

J’essayerai de me focaliser sur ce que W veut faire de son temps, ce qu’il désire lui.

artichaut
Évidemment que tes compétences en gestion de la jalousie sont mises à mal par le fait que B soit mono.

Je ne sais pas si c’est le point le plus important, qu’elle soit mono ou non, cela ne change rien au fait que W passe plus de temps avec B.

Peut-être que B n’est pas dans la compétition et ne souhaite simplement pas avoir de relations multiples (et est du coup rangée dans la catégorie «  monogame »).

De mon expérience c’est assez flagrant lorsqu’une personne monogame est en compétition, mais bon peut-être que W fait semblant de ne pas le voir, impossible de savoir.

Ceci dit, c’est clairement pas sécurisant de savoir qu’on est potentiellement sur un siège éjectable.

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Profil

Alastor

le samedi 29 mars 2025 à 14h36

artichaut
ok je comprends et je suis aussi passé par là..

Ah mais tout s'explique alors !
Évidemment que tes compétences en gestion de la jalousie sont mises à mal par le fait que B soit mono.
Ce qui habituellement va de soi, est même un gage de rassurance, s'inverse totalement ici.
Et le risque n'est pas seulement projection, mais est bien réel.
Le principe de la monogamie c'est de grignoter du terrain, et de fermer les choses à double tour dès que possible.

Pour moi W ne peut pas te rassurer de manière satisfaisante, seul·e B pourrait le faire (à part toi-même, bien sûr).
Un·e mono qui débarque dans une config poly, c'est un des pires cas de figure pour nos non-monogamies.

Encore une fois merci pour tes mots @artichaut.

Je vais répondre un peu en vrac à tout ce que j'ai lu.
Alors oui je compare mais c'est probablement très humain de comparer.

Et si je suis aussi inquiète c'est que si moi j'ai toujours vécu ma vie en non monogamie ce n'est pas le cas de W qui vit comme ça que depuis une dizaine d'années.

B. Elle est monogame pas parce qu'elle ne veut pas d'autre relation et serait "rangée " dans cette catégorie par défaut mais parce qu'elle est comme ça et que si elle autorise W. a avoir d'autres relations c'est uniquement car au niveau sexuel elle a peu de désirs et que donc si W. veut assouvir son désir sexuel ailleurs alors c'est ok pour B.
Quand W et B se sont rencontrés la non monogamie à été un des premiers sujets abordés.
Mais savoir comment cela a ete expliqué et compris de chaque côté, ça je ne peux pas le savoir.

Enfin là tout de suite, je suis fatiguée.
Je repasserais plus tard pour en discuter.

Merci à tous pour vos messages ça me fait réfléchir.

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Profil

crest

le dimanche 30 mars 2025 à 11h38

J'ai finalement déplacé mon message ici :
/discussion/-cZx-/Relations-amoureuses-et-comparai...

Concernant le récit fait ici je m'étonne qu'on s'en tienne au fait que quelqu'un "soit" "mono" comme l'explication ultime de pourquoi ça se passe pas bien. Sans qu'il y ait eu besoin de décrire ce que fait cette personne "mono".

Il y avait pourtant d'autres signaux explicatifs qui n'avaient pas besoin de cette hypothèse essentialisante (des gens seraient "mono" et d'autres pas):

Alastor
Je n'avais pas de jalousie, pas de sentiments négatifs, MAIS j'étais aussi toujours la relation cohabitante.

Que j'ai traduis par : par le fait d'habiter avec ma relation, j'avais une place spéciale dans la configuration polyamoureuse qui évitait que je compare ma relation (ou que je la compare défavorablement) avec les autres relations de la personne avec qui je partage le quotidien.


Cette autre relation a débuté sur une amitié sur laquelle nous avons ajouté une dimension sexuelle.
On en attendait rien de plus...
Cette autre relation a une relation amoureuse et sexuelle avec quelqu'un d'autre qui a débutée quelques mois avant la nôtre.

Actuellement nos sentiments ont évolués on s'est dit qu'on était amoureux l'un de l'autre.

Mon problème est que je vois cette personne que j'aime faire entrer de plus en plus dans sa vie quotidienne son autre relation.
Concrètement cette personne passe plus de temps avec son autre relation.
Il pense aussi présenter cette autre relation à ses enfants.

(...)
Je suis en colère que cette relation présente son autre relation a ses enfants car pour moi cela revient à la faire entrer dans son foyer intime et donc passer encore plus de temps ensemble pour eux deux.

Ici on passe de l'amitié à l'amour amoureux, puis à la présentation aux enfants. C'est à partir de ces 2 événements que la question de la comparaison et de la place se pose et donc de l'insécurité affective : 1/ c'est une relation amoureuse 2/ qui devient comparable défavorablement à une autre relation amoureuse qui prend une double forme officielle/publique (escalator relationnel) et cohabitante (ce qui a manifestement son importance ici cf point précédent).

Message modifié par son auteur il y a 5 mois.

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Profil

artichaut

le dimanche 30 mars 2025 à 11h51

crest
J'ai finalement déplacé mon message ici :
/discussion/-cZx-/Relations-amoureuses-et-comparai...

Comme convenu, j'y ai recopié mes messages…

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Profil

artichaut

le dimanche 30 mars 2025 à 13h27

crest
Concernant le récit fait ici je m'étonne qu'on s'en tienne au fait que quelqu'un "soit" "mono" comme l'explication ultime (…) hypothèse essentialisante (des gens seraient "mono" et d'autres pas)

Avant d'éventuellement répondre contextuellement ici, j'ai déjà envie de creuser le sujet sur un plan théorique, alors je le fait sur un nouveau fil, pour ne pas surcharger celui-ci.

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Profil

Alastor

le dimanche 30 mars 2025 à 16h57

Merci d'avoir fait partir cette conversation sur un plan plus théorique, ça peut sembler étrange mais cela me permet de prendre du recul.

Je n'ai pas vraiment aimé qu'on me mette les yeux dans mes propres contradictions mais c'était nécessaire.

Oui être la relation cohabitante me donne une place que je considère comme favorable.
Je le redis c'est moi qui compare les deux relations que W à celle avec B. et la nôtre.

Se pose la question de savoir qu'est-ce que cela change que B. soit mono?
Ça change qu'elle n'accepte la situation que pour W. ( Ce qui pose vraiment la question de savoir pourquoi elle s'est engagée avec une personne ouvertement non monogame et qui l'affiche publiquement et le revendique comme son idéal de relation).
W. est comme je l'ai dit ouvertement non monogame, les seuls qui ne sont pas informés de ça sont ses enfants notamment parce que leur mère ne cautionne pas ce type de relation.

B. s'est beaucoup comparée à moi au début de leur relation, elle n'aimait pas que je sois plus jeune qu'elle, que je connaisse ses amis, que je connaisse ses enfants.
Il a fallu beaucoup la rassurer de la part de W. et aussi de la mienne.

Pourquoi la monogamie de B. est un problème parce que chaque "étape de l'escalator relationnel" est comme une acquisition qui ne pourra plus être remise en cause.
Par exemple ils passent un weekend sur deux ensembles et c'est devenu une habitude, B. organise les weekends maintenant sans même lui demander si il est disponible, si il n'a pas prévu autre chose.
Et le jour où un weekend avait été prévu entre W et moi ça été une discussion compliquée entre B. et W. Juste parce qu'on avait prévu de passer du temps ensemble.
Si W veut passer un weekend avec moi, il doit maintenant négocier avec B. pour ça.

B. conçoit les choses comme elle le veut sans prendre en compte l'autre relation de W. c'est a dire moi...
C'est à W de devoir insister pour que notre relation soit respectée et prise en compte par B.

Et si un jour il en a marre je crains qu'il arrête de me prendre en compte.

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Profil

artichaut

le dimanche 30 mars 2025 à 17h19

Alastor
Pourquoi la monogamie de B. est un problème parce que chaque "étape de l'escalator relationnel" est comme une acquisition qui ne pourra plus être remise en cause.

Oui c'est le problème de la norme dominante, qui s'impose sans même s'en rendre compte. Qui considère pour acquis tout ce qui est mis en place une fois. Etc.

Pour un peu, si W devenait A, alors tu deviendrais… une C.

Salut : je suis une C.
- Je ne peux pas définir la relation.
- Je n’ai pas de voix.
- Je n’ai pas d’opinions, ni de souhaits, ni de besoins ou de volonté.
- Ma relation n’est pas reconnue.
- Je ne peux pas participer aux processus de prise de décision sur les aspects qui me concernent.
- Je suis invisibilisée.

Natàlia Wuwei, traduction Elisende Coladan.

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Profil

Alastor

le dimanche 30 mars 2025 à 17h24

artichaut
Oui c'est le problème de la norme dominante, qui s'impose sans même s'en rendre compte. Qui considère pour acquis tout ce qui est mis en place une fois. Etc.

Pour un peu, si W devenait A, alors tu deviendrais… une C.


Salut : je suis une C.
- Je ne peux pas définir la relation.
- Je n’ai pas de voix.
- Je n’ai pas d’opinions, ni de souhaits, ni de besoins ou de volonté.
- Ma relation n’est pas reconnue.
- Je ne peux pas participer aux processus de prise de décision sur les aspects qui me concernent.
- Je suis invisibilisée.


Natàlia Wuwei, traduction Elisende Coladan.

J'ai déjà lu ce texte oui...
Effectivement parfois je me sens comme une C.
Même si je vois bien que W. fait ce qu'il peut pour que je ne me sentes pas comme ça

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