Ma compagne me propose d'ouvrir notre couple - je suis perdu
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PabloB
le lundi 07 octobre 2024 à 17h56
Bonjour à toutes et à tous,
Je vous écris car je me sens un peu perdu... Voici le contexte.
J'ai 33 ans et je suis en couple avec ma compagne depuis 11 ans. Nous avons deux enfants ensemble. Avant d'être partenaires, nous étions meilleurs amis, puis le désir est né et nous avons entamé notre vie de jeunes adultes avec une relation très passionnée et beaucoup de libido. Nous avons vécu presque 10 ans à l'étranger dans notre cocon, où nos deux enfants sont nés. Notre relation a toujours été fusionnelle et empreinte d'amour.
Au fil des années, la libido de ma compagne a diminué, en partie à cause de deux accouchements difficiles, ainsi que probablement en raison d'une certaine routine qui s'est installée, malgré nos efforts pour y remédier. Toutefois, notre amour est resté intact.
En février dernier, j'ai commencé à la trouver un peu distante. Rien de flagrant, mais j'avais un pressentiment que quelque chose n'allait pas. Après avoir tenté d'aborder le sujet à plusieurs reprises, j'ai finalement regardé dans son téléphone (un acte dont j'ai honte, et que je n'avais jamais fait auparavant) pour me rassurer. C'est là que je suis tombé sur des conversations avec un collègue à elle (elle travaille à 100 % en virtuel) qui n'étaient pas anodines ("j'espère que nous ne sommes pas que de simples collègues", etc.). Cela peut paraître anodin, mais pour moi, c'était un coup de poignard. Ma confiance, qui était le socle de notre couple, s'est brisée. Je lui en ai parlé, complètement effondré. Elle m'a avoué qu'elle avait effectivement une connexion particulière avec lui, et que cela avait ravivé son désir. Elle m'a toutefois assuré que cela allait se tasser.
En juin, lors d'un séminaire en présentiel, elle a rencontré ce collègue. Rien ne s'est passé, selon elle, mais elle est revenue troublée, ressentant que l'attirance était réciproque.
Finalement, fin septembre, leur relation a franchi une nouvelle étape, et j'ai découvert (encore une fois en regardant son téléphone) qu'ils parlaient maintenant ouvertement de sexe. J'étais anéanti. Je lui ai exprimé ma colère face à ce manque d'empathie, mais elle m'a expliqué qu'elle ne pouvait pas résister, car elle n'avait pas ressenti cela depuis 7 ans. À contrecœur, je lui ai dit que pour son bonheur, et parce qu'elle est l'amour de ma vie, elle pouvait explorer cette relation. S'en sont suivis des échanges très explicites entre eux, dont elle m'a même lu certains passages, ce qui m'a profondément marqué (ils évoquent des pratiques que nous n'avons jamais expérimentées, etc.).
Aujourd'hui, ma femme souhaite que nous soyons dans une relation libre, lui permettant de poursuivre cette relation avec son collègue, qu'elle verra environ tous les deux mois pour des raisons professionnelles. De mon côté, je suis encore incertain quant à cette situation, qui m'a été imposée par des découvertes successives et inattendues. Je l'aime profondément, et je sais qu'elle est la femme de ma vie (apparemment, je suis aussi l'homme de sa vie), mais tout cela a réveillé en moi un manque de confiance et une tristesse que je n'aurais jamais imaginés, moi qui suis d'ordinaire plutôt confiant et joyeux.
Paradoxalement, je me dis parfois que c'est une bonne chose, car depuis cette situation, sa libido est revenue et nos rapports sont excellents (même si elle doit parfois imaginer que c'est lui, et non moi, qui lui fait l'amour). Cependant, j'ai aussi des moments de rechute où je me sens très mal. J'ai peur qu'elle se tourne vers d'autres personnes, et je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.
Je suis perdu et je serais vraiment reconnaissant de recevoir des conseils sur les règles ou les actions à mettre en place pour que nous puissions évoluer sereinement dans cette situation. Je crois sincèrement que cela pourrait être bénéfique pour notre couple, mais je ne sais pas par où commencer.
Merci d'avance pour votre aide.
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De passage (invité)
le samedi 12 octobre 2024 à 14h34
Pas de conseil à te donner. Par contre si tu lis les dix ou vingt dernières pages de ce forum tu auras peut être des réponses à tes questions sachant que ta situation représente pas loin de 90% des sujets. Bon courage
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sansidentite (invité)
le samedi 12 octobre 2024 à 15h27
Citation:
PabloB
'Je l'aime profondément, et je sais qu'elle est la femme de ma vie (apparemment, je suis aussi l'homme de sa vie),'
Tu l'aimes profondément : Pourquoi pas?
Elle est la femme de ta vie? Pas sûr du tout!
Tu es l'homme de sa vie? Certainement pas
Situation récurrente jusqu'à l'écœurement.
Ce forum est saturé de situations analogues.
Une femme dit à un homme : tu es l'homme de ma vie, mais j'assouvis mes passions ailleurs.
Le prototype même de la tromperie malicieuse.
Il est tellement commode de vivre un adultère en cachette et d'évoquer des tas de termes alambiqués pour se justifier quand cela est découvert.
D'une banalité paralysante.
Quels conseils cherches-tu ?
Tu es déjà dans l'acceptation 'pour son bonheur'.
Tout le reste est du baratin fumeux sans valeur.
Si j'ai un conseil à te donner, ce sera celui là:
Pars en courant!
Tu l'aimes et tout les trucs qui vont avec, et après?
Quand elle partira, souhaites-lui bon vent et commence ta reconstruction.
L'amour n'est pas toujours facile à trouver, mais le désamour si.
ça semble être le cas pour 'la femme de ta vie'.
Bonne soirée à toutes et à tous.
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Intermittent
le samedi 12 octobre 2024 à 22h24
Citation :
J'ai peur qu'elle se tourne vers d'autres personnes, et je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.
Oui, il est probable que cela se reproduira. Le contrat vous liant basé sur l'exclusivité ayant été brisé de manière unilatérale, tu es fondé à donner ton avis sur ce qui suis.
Si aucune négociation satisfaisante pour toi n'est possible, tu peux toujoursconsidérer que votre relation peut être arrêtée à ce stade, même si tu es encore trs- amoureux
C'est toujours une chose qui doit être évoquée comme possible, car faute de cela, ta femme est en situation de force dans les discussions.
Citation :
"(apparemment, je suis aussi l'homme de sa vie)"
Assure toi quand même que être l'homme de sa vie, ne se résumé pas à être le père cohabitant des enfants. Il est clair que si tu pars, ce n'est pas son amant qui prendra la place.
D'autre part, le couple libre implique la transparence pour tout le monde, y compris pour la femme de l'amant si elle existe.
Je te suggère de prendre ton indépendance sentimentale et d'essayer d'avoir toi aussi une relation parallèle.
Ca peut à la fois te permettre de supporter la relation de ta femme et lui faire goûter au risque de te perdre.
Ca changera probablement ses perspectives de réflexions.
Ce point a-t-il été évoqué entre vous ?
Fais toi aider par un psy parce qu'on est toujours en situation de faiblesse psychologique dans ce cas de figure.
Et réfléchis à l'adage suivant :
"ne pas faire de quelqu'un une priorité dans sa vie, si l'on n'est qu'une option dans la sienne".
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sansidentite (invité)
le dimanche 13 octobre 2024 à 03h25
CITATION:
Intermittent
'Assure toi quand même que être l'homme de sa vie, ne se résumé pas à être le père cohabitant des enfants. Il est clair que si tu pars, ce n'est pas son amant qui prendra la place.
D'autre part, le couple libre implique la transparence pour tout le monde, y compris pour la femme de l'amant si elle existe.'
Si! l'amant prendra la place dans le lit!
Et seulement dans le lit.
Et le mari sera comme tu le dis si bien le père cohabitant des enfants.
De quelle transparence est capable cette femme? tromperie et mensonges.
Bonne journée à toutes et à tous
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gloubigloub (invité)
le dimanche 13 octobre 2024 à 17h37
Je te souhaite beaucoup de courage pour résoudre ce dilemme relationnel.
Pour le moment tu es en situation de faiblesse et de dépendance et elle ne l'est pas.
As-tu parlé avec elle de la possibilité que toi tu t'autorises à flirter avec d'autres femmes?
tu n'as pas besoin de passer à l'acte. Mais sa réaction à cette proposition pourrait t'informer sur ses intentions.
Sans malice, juste de manière informative bien entendu.
ça te permettrait de savoir si elle veut la liberté de façon égoïste en te gardant sous le coude (bien commode d'avoir un homme à la maison qui l'aide avec la logistique des enfants et le reste) ou si elle veut réellement ouvrir votre couple vers un autre type de relation. Ainsi prendre ta décision serait peut être plus facile.
Dans un cas tu pourras te demander si tu es prêt à accepter un couple polyamoureux. et essayer de discuter des conditions avec elle en lui demandant de ne plus te mentir comme par le passé.
dans l'autre cas, si elle ne veut pas que tu t’inscrive sur tinder ou autre tu sauras au moins à quoi t'en tenir...
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Ad32 (invité)
le mercredi 23 octobre 2024 à 21h52
Bonsoir,
J'ai 39 ans et je vis la même chose.
Que te dire..
Je découvre en effet avec stupeur ici que nous sommes nombreux, à voir nos femmes vriller et s'accommoder de ce terme de "polyamour" qui signifie surtout beaucoup de souffrance pour nous (et de l'adultère tout court souvent).
Cela fait deux ans que ma femme voit très rarement quelqu'un.
Qui lui apporte cette fameuse Nouvelle Énergie. Bref, de ma passion et du sexe évidemment.
Peut-on rivaliser ? Évidemment que non
Peut-on nous aussi en profiter ? Oui..mais en a t on envie et tomberons nous amoureux..? Moins sûr.
J'ai beaucoup parlé aussi , ecouté..bref tenté des pistes.
Je ne sais pas où cela va me mener mais dans tous cas, cela casse quelque.
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Aki
le lundi 28 octobre 2024 à 17h03
Cette situation génère de la souffrance parce qu'elle est subie (et/ou pas claire, cadrée), non ?
Pourquoi vos femmes "vrilleraient"-elles ?
Ce terme est un peu jugeant, non ?
Peut-être qu'il est temps de sortir de l'idée que le seul modèle relationnel (romantico-sexo-affectif-etc) souhaitable est le couple monogame. Ce modèle peut être frustrant, voir faire souffrir discrètement, beaucoup de personnes, qui vont essayer des alternatives.
Quel mal y a-t-il à vouloir ressentir de la passion et partager de la sexualité avec d'autres personnes ? Les relations ne sont pas une compétition. Arrêter de se voir comme celle/celui qui comblera toutes les attentes, les envies et les besoins de l'autre permet de ne plus voir les métamours/amant-es potentiel-les comme des rivaux et comme une menace pour nos relations, mais comme un enrichissement pour la personne qu'on aime.
Si une personne qu'on aime à envie d'essayer d'avoir d'autres relations, quelle est la meilleure option : lui interdire, la quitter, la soutenir ?
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De passage aussi (invité)
le lundi 28 octobre 2024 à 22h01
@Aki :
C'est sûr qu'avec cette réponse culpabilisante, AD32 va se sentir mieux....
Je dirais même plus, ce ne serait pas un peu jugeant comme réponse ?
Parce que dans cette réponse, il manque un terme essentiel pour qualifier de polyamour, une banale relation adultère.
C'est le "consentement éclairé et non contraint " de la personne à qui on propose le polyamour.
Ce n'est pas un option, et si ce terme n'apparait pas dans ta réponse c'est que tu considères que ce n'est pas nécessaire.
Citation :
"de ce terme de "polyamour" qui signifie surtout beaucoup de souffrance pour nous (et de l'adultère tout court souvent)."
On est loin de la souffrance discrête des personnes "contraintes" à la monogamie ...
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Pyrrhus (invité)
le mardi 29 octobre 2024 à 14h39
Bonjour Pablo,
D'abord bravo ! Votre témoignage est d'une très grande force. Vous faites l'expérience de la distinction fondamentale entre le désir (éros) et l'amour désintéressé (agapè). La relation qui vous unit à votre épouse, fondée sur une amitié profonde, est d'une grande qualité. Ne vous laissez pas troubler par les commentaires négatifs qui suivent votre question. La plupart des gens réagissent suivant l'opinion (doxa) plutôt que suivant la vérité (alètheia). Ne leur en veuillez pas, ils ne peuvent pas vous comprendre. La très grande force de votre témoignage est comprise comme une faiblesse, mais c'est une faiblesse apparente qui recèle une très grande maturité.
L'opinion et la vérité sont deux concepts parfaitement opposés dans la plupart des sagesses philosophiques ou religieuses. La vérité, comme souvent, est simple. Les mammifères ne sont pas, pour la plupart, monogames (un seul partenaire sexuel au cours de l'existence). C'est plus particulièrement le cas des grands singes. L'habitus social, les mœurs, nous invitent à un comportement qui s'oppose à notre nature. En réalité, la sexualité est un mode de communication ludique parfaitement normal dans les relations humaines. Même si cette sexualité est évidemment très intéressante, tant qu'elle reste un mode d'échange véritable et de relation privilégiée à l'autre, elle est très secondaire par rapport au véritable amour qui concerne davantage la vie spirituelle (religieuse ou philosophique) qui est une dimension de l'être évidemment bien supérieure. L'exclusivité sexuelle n'existe que dans les sociétés sédentaires et pas avant dix mille ans avant Jésus Christ. L'homo sapiens a plus de deux cent mille ans. Chassez le naturel...
Ce dont vous faites l'expérience, c'est de la différence entre la réalité du monde et les représentations intellectuelles que l'on en a. Ce décalage est très douloureux, mais la souffrance est nécessaire pour affronter la réalité du monde et réduire ce décalage pour vivre heureux. En vérité, votre épouse vous donne l'opportunité d'évoluer dans votre vie, même si les étapes pour y parvenir ne sont pas toujours faciles à vivre.
Regardez autour de vous. Cinquante pourcents des mariages se terminent par un divorce. Quatre-vingt pourcents des couples font face à l'infidélité. La monogamie signifie un seul partenaire sexuel au cours de l'existence. C'est un comportement qui existe chez certaines espèces d'oiseaux, mais rarissime chez les humains. Ceux qui défendent la monogamie à tout prix ne sont eux-mêmes pas monogames, puisqu'ils ont très souvent plusieurs partenaires sexuels au cours de leur vie, même s'ils n'ont pas plusieurs partenaires sexuels en même temps.
Voyez ce paradoxe. Une femme qui n'a connu que deux partenaires sexuels au cours de sa vie, mais qui a partagé sa vie sexuelle entre deux hommes en même temps est jugée avec opprobre. Une autre femme qui a eu vingt partenaires sexuels au cours de sa vie, mais qui les a connus à des moments différents de sa vie est moins inquiétée. Il en est de même pour un homme. C'est évidemment très injuste, a fortiori si la sexualité n'a rien de répréhensible en soi-même, en tant qu'elle est un mode de communication intime normal entre deux êtres humains qui s'apprécient (remarquez que je n'ai pas parlé d'amour). L'exclusivité sexuelle n'est qu'une convention sociale. Elle n'a en effet aucune importance réelle, raison pour laquelle cette question ne peut altérer un amour véritable.
Il n'est pas souhaitable que le désir (naturel) que votre épouse éprouve pour d'autres hommes abîme le pur amour qui vous unit et que toutes les positions qu'elle pourrait imaginer de faire ou même pratiquer avec quelqu'un d'autre vous empêche de vivre heureux avec elle. Réjouissez-vous d'avoir une femme belle, désirable, désirée et qui vous aime vous, qui a choisi de passer sa vie avec vous. En vérité, la sexualité respectueuse et consentie n'a jamais sali personne. Continuez de l'aimer telle qu'elle est, dans ses qualités et ses faiblesses et jusque dans le désir qui l'anime et la porte vers les autres (ce qui, en réalité, est très positif).
Je vous renvoie au sous-titre du Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot (un des plus puissants philosophes des Lumières) : De l'inconvénient d'associer des idées morales à des actions physiques qui n'en comportent pas.
Que faire ? Laissez votre femme assouvir son désir. Accompagnez-la dans cette démarche. Rassurez-la sur l'amour que vous éprouvez pour elle. Ne luttez pas. Lâchez prise. Ce serait comme de vouloir qu'une bille lâchée sur un plan incliné ne roule pas dans le sens de la pente. Distinguez bien le désir de l'amour désintéressé, amour véritable qui est la seule raison permettant d'expliquer que vous soyez encore avec elle, alors que ce qui se passe va à l'encontre de vos représentations. Vous voyez bien que l'amour est plus fort que la pensée. N'écoutez pas les idées négatives qui vous minent et avancez pas à pas ensemble.
Quant à la manière dont les choses devraient se passer, je vous encourage à discuter ouvertement de la fréquence à laquelle votre femme pourrait avoir des rapports intimes avec d'autres hommes. Invitez-la à exprimer ses désirs sexuels et, bientôt, c'est vous qui bénéficierez le plus de cette expérience et du réveil de sa libido, comme vous vous en êtes vite aperçu. Ce sur quoi vous devriez être vigilant, c'est sur le temps qu'elle passe avec vous. Vous aurez besoin d'être rassuré sur l'amour qui vous unit. Dégagez du temps pour communiquer et faire des activités à deux (massages, soirées en amoureux, week-ends, ...). Faites tous deux attention également à ce que le désir ne vous empêche ni l'un ni l'autre d'assumer pleinement vos responsabilités parentales. La priorité devrait être l'épanouissement de votre couple ainsi que l'épanouissement de vos enfants. Contrairement à ce qu'on croit souvent, l'épanouissement sexuel extérieur peut y aider.
Une dernière chose. Assurez-vous tous deux que le tiers est parfaitement au fait de vos priorités communes et qu'il passe après votre couple et vos enfants. Établissez des limites claires dès le début. Le tiers doit savoir que vous êtes au courant de ce qui se passe, que vous faites confiance à votre femme pour réaliser son désir sans cesser de vous aimer, que vous discutez ensemble de ce que votre femme vit avec ce tiers. Le tiers doit respecter les conditions établies par le couple. Par exemple : préservatif obligatoire, une soirée tous les..., retour à une heure convenue (plus ou moins une demi-heure), sanctuarisation du domicile conjugal, etc. Si le tiers n'accepte pas les conditions établies, il faudra qu'il passe son chemin et votre épouse pourra réaliser ses fantasmes avec vous, avec quelqu'un d'autre ou pourquoi pas dans un club libertin.
Je termine en précisant que je suis strictement monogame, suivant la définition que j'ai préalablement posée, mais ce choix personnel ne m'aveugle pas au point d'exiger des autres un comportement pareil au mien. Vous avez demandé un conseil, voici le mien. S'il vous paraît prescriptif, libre à vous d'adapter en fonction de vos besoins. En dernière instance, c'est à vous de décider la manière dont vous voulez vivre ensemble et pas à des habitudes sociales plus ou moins justifiées ou périmées.
Soyez heureux ensemble.
Vous le méritez.
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Topper
le mardi 29 octobre 2024 à 20h24
PabloB
je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.
Normal, les règles sont des contraintes. Pourquoi voudrait-elle des contraintes alors qu'elle souhaite une relation libre ?
Dans ta situation, c'est elle qui serait amenée à profiter immédiatement de cette liberté. Elle a une histoire déjà engagée. Toi, non.
Nul doute que si la situation était inversée, elle voudrait mettre en place un paquet de règles.
PabloBJe suis perdu et je serais vraiment reconnaissant de recevoir des conseils sur les règles ou les actions à mettre en place pour que nous puissions évoluer sereinement dans cette situation. Je crois sincèrement que cela pourrait être bénéfique pour notre couple, mais je ne sais pas par où commencer.
Merci d'avance pour votre aide.
Les règles c'est une mauvaise chose.
Voilà, ça c'est dit, parce que ça doit l'être. Les règles sont déjà en contradiction avec l'idée même de liberté. Cela vise à réduire les possibilités de notre partenaire. C'est ni plus ni moins que du contrôle sur l'autre.
Qu'est-ce qui peut se passer avec les règles ?
La première chose est que ça peut créer une frustration. Au début, on s'en contente. La nouvelle liberté acquise est forcément satisfaisante. Avec le temps, on veut plus et ça devient un problème. Cela peut notamment interférer dans l'évolution des relations et avoir des effets catastrophiques. Cela peut créer de la déception, des tensions ou de la rancoeur.
La seconde chose est qu'une règle peut toujours avoir une interprétation différente. Entre ce qu'on pense, ce qu'on dit, ce que l'autre entend, et ce qui est compris, il peut y avoir à chaque étape une dégradation de l'information. L'autre n'est pas dans notre tête. Il y aura donc une variabilité entre ce qui est attendu et ce qui est pratiqué. Et ça, ça crée des conflits.
La troisième chose est qu'il n'est pas possible de prévoir toutes les situations en avance. Lorsqu'une règle est pensée, elle ne prend pas en compte tous les aléas de la vie. Un classique dans ce genre d'expérience est de ne pas avoir la notion du temps qui passe. Si il y a une règle stricte qui dicte qu'il faut rentrer à telle heure, envoyer un message avant telle heure, en dictant une telle règle, il y a de fortes probabilités qu'à un moment, elle puisse être enfreinte.
La quatrième chose est qu'une règle enfreinte brise la confiance. Et lorsque la confiance est brisée, en particulier dans une situation provoquant potentiellement de la souffrance, cela met le couple à rude épreuve.
La cinquième chose est que si l'on dicte des règles, on tient à ce qu'elles soient respectées. Or, cela crée une attention toute particulière sur le respect des règles qui peut virer à l'obsession. Ainsi, une règle peut être davantage une source d'angoisse que l'apaisement qu'elle est censée susciter.
Enfin, il y a tout ce que symbolise la règle en terme de contrat moral. Qu'est-ce qui va se passer si une règle est enfreinte ? Est-ce que ça signifie que tout va s'effondrer ? Que c'est le début de la fin de la relation ? Qu'elle ne me respecte pas ? Qu'elle s'en fout de moi ? Qu'elle est en train de perdre pied ? Est-ce que ça veut dire qu'il faut refermer le couple ? Après avoir goûté à la liberté, comment va-t-elle réagir ? Et si je laisse passer, est-ce que les règles ont encore un sens ? Qu'est-ce qui va l'empêcher de recommencer ? Quelle est la marge de manoeuvre ? Est-ce que je dois faire des menaces ? Agir comme si ma partenaire était un enfant que je dois punir ?
Maintenant que ça c'est dit, et qu'on a une vision plus claire de ce qui est délétère avec les règles, on peut fixer des règles de manière plus saines, car les règles ne sont pas inutiles, loin de là.
Dans un premier temps, les règles ont l'avantage de créer un cadre dans lequel chacun est à l'aise. Faire passer un couple monogame en relation libre n'a rien d'évident. Cela prend du temps, car il y a un apprentissage pour chacun. Il y aura des erreurs, des souffrances, des doutes, des incompréhensions, des réflexions sur l'autre, sur soi, sur le couple, les relations en générales. Tout ça prend beaucoup de temps. Il faut en avoir conscience.
Ouvrir les vannes d'un coup en ayant une liberté totale, c'est se donner toutes les chances de tout cramer. Tout verrouiller avec des règles trop nombreuses, trop strictes, trop difficiles à appliquer, pareil.
Il est plus facile de se donner un peu de liberté avec des règles. Prendre ses habitudes, se familiariser avec ce nouveau mode de vie, puis peu à peu modifier les règles pour ouvrir à plus de liberté. Cela permet d'avancer un pas après l'autre plutôt que de courir derrière l'autre qui est en train de vivre sa meilleure vie.
Discutez ensemble des règles. Projetez-vous en échangeant les rôles. Essayer d'imaginer comment cela peut s'appliquer. Même si vous n'êtes pas d'accord et que c'est la personne en situation de vulnérabilité qui décide ou non de l'application d'une règle, écoutez vos arguments respectifs.
Mettez ces règles par écrit. Laissez passer quelques jours, réfléchissez chacun de votre côté et voyez si il y a des modifications, suppressions ou ajouts à faire.
Une fois que c'est fait, lancez-vous. Vous n'aurez jamais la certitude d'être prêts. A un moment, il faut pratiquer.
Ensuite, gardez en tête plusieurs choses très importantes pour que ça fonctionne :
Il est possible à n'importe quel moment de rediscuter les règles. Avec l'expérience, certaines règles vous paraitrons inutiles, d'autres pourront être pertinentes pour des situations qui n'avaient pas été prévues.
Vous allez tâtonner pour trouver le fonctionnement qui vous convient. Les règles doivent évoluer avec vous. Elles ne doivent pas être considérées comme quelque chose d'intangible.
Ne soyez pas rigides. Si une règle est enfreinte, il y a sans doute une raison. Personne a envie de rentrer à la maison pour se faire gronder comme un gamin de 8 ans. Discutez et essayez de comprendre la situation. A moins d'être dans une relation toxique, l'autre ne nous veut pas du mal, donc agissez en conséquence.
Voyez avant tout les règles comme un cadre réconfortant. Si il y a une sortie du cadre, ce n'est pas cool, et crée un paquet d'émotions et pensées négatives. Toutefois, la plupart du temps c'est surtout un problème parce qu'on veut en faire un problème.
Bon courage pour ce grand changement dans votre histoire.
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AD32 (invité)
le mardi 29 octobre 2024 à 23h08
@ali
Souffrance me concernant, car la situation esr subie, pas claire, pas de règle (adultère à la base).
Je ne juge aucun modèle , je ne fais que soutenir ceux et celles qui souffrent.
Dernier point: sur le papier il n'y a pas de compétition. Dans la vraie vie, c'est moins vrai car la ou le polyamoureuse.x se retrouve souvent avec des monos. L'amant de ma femme aimerait récupérer ma femme.
Ce n'est donc pas du polyamour et c'est bien là où je veux en venir : à vous messieurs qui tombez de haut de voir votre femme aimer un autre homme (nombreux d'après les posts ici), et qui allez tenter de comprendre et laisser votre femme "libre", accrochez vous car c'est un parcours dangereux et qui fait mal. C'est la vie !
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Aki
le jeudi 31 octobre 2024 à 17h06
De passage aussi
Parce que dans cette réponse, il manque un terme essentiel pour qualifier de polyamour, une banale relation adultère.
C'est le "consentement éclairé et non contraint " de la personne à qui on propose le polyamour.
@De passage aussi :
En effet, j'ai manifestement mal interprété la situation subie par AD32. S'il s'agit effectivement d'une banale situation d'adultère, pourquoi parler de polyamour (puisqu'il n'a pas pu donner son consentement éclairé et non contraint avant les faits) ?
Et du coup, si elle est "subie, pas claire et sans règle", en quoi cette situation a-t-elle lieu d'être discutée sur ce forum spécifiquement dédié au polyamour ?
Je suis désolé qu'autant de personnes soient trompées par leur conjoint (ça a été mon lot pendant plusieurs années) et ça peut s'expliquer en partie par le fait que notre espèce n'est qu'artificiellement monogame, à la limite monogame en série (seuls 5% des espèces de mammifères sont monogames). Socialement, on ne doit avoir qu'un-e seul-e partenaire à la fois et se séparer avant d'en avoir un-e autre.
Je ne voudrais pas vexer les personnes blessées et désespérées qui passent par là ; si sur ce forum on se concentre sur les cas d'infidélité chez les couples monogames (et où le "polyamour" est instrumentalisé pour faire de la merde), on est pas sorti de l'auberge, AMHA.
@AD32 : en effet, chercher à comprendre pourquoi ta femme agit ainsi peut être confrontant et douloureux (je sais de quoi je parle). Les raisons invoquées pas forcément très reluisantes. Mais ça semble nécessaire pour ne pas laisser cette situation perdurer et cesser de souffrir. Excuse-moi pour ma méprise sur ta situation. Courage à toi.
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AD32
le samedi 02 novembre 2024 à 21h45
@Aki. Merci pour ta réponse. On se retrouve sur ce forum car on entend notre conjoint(e) nous dire :" j'aime deux personnes, je suis polyamoureuse.x"
Donc nous lisons les nombreux posts, les expériences de chacun et faisons notre chemin.
Et je me rends compte que le polyamour (le vrai) concerne peu de personnes, et globalement reste un enchaînement de relations car les insatisfactions des uns ou des autres existent. (Il ou elle en veut plus)
Je te rejoins sur l'évident besoin de notre espèce d'avoir d'autres relations , de séduire, pour se sentir reconnu , vivant, conquérant.
Me concernant, cela démarre par un adultère, qui, comme beaucoup, me fait tomber de haut. Mais ma femme aussi est piégée: ses sentiments croissants la tiraillent. Enfin l'amant, qui en veut davantage, s'agace. Et voici que l'amour signifie douleur pour les trois.
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Intermittent
le lundi 04 novembre 2024 à 21h57
AKI
si sur ce forum on se concentre sur les cas d'infidélité chez les couples monogames
Il se trouve qu'une grosse partie des témoignages de "polyamour" ne sont que des adultères que les protagonistes essaient de faire passer pour du polyamour.
Or, il n'y a polyamour que dans l'acceptation de ce mode de relation, que ce soit par pratique du polyamour par les deux, ou acceptation pleine, entière et non contrainte de celui/celle qui n'est pas pratiquant.
ET dans la majorité, ce n'est pas le cas...
S'il suffit de se trouver un amant/ une maitresse pour se déclarer polyamoureux, tout en gardant le confort du couple initial, c'est vieux comme le monde et ça s'appelle un adultère.
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AD32
le lundi 04 novembre 2024 à 22h32
Intermittent
Il se trouve qu'une grosse partie des témoignages de "polyamour" ne sont que des adultères que les protagonistes essaient de faire passer pour du polyamour.
Or, il n'y a polyamour que dans l'acceptation de ce mode de relation, que ce soit par pratique du polyamour par les deux, ou acceptation pleine, entière et non contrainte de celui/celle qui n'est pas pratiquant.
ET dans la majorité, ce n'est pas le cas...
S'il suffit de se trouver un amant/ une maitresse pour se déclarer polyamoureux, tout en gardant le confort du couple initial, c'est vieux comme le monde et ça s'appelle un adultère.
Totalement d'accord.
Et j'aimerai bien connaître la durée (et le nombre) d'une acceptation "pleine , entière et non contrainte de celui ou celle qui n'est pas pratiquant.e".
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Intermittent
le mardi 05 novembre 2024 à 15h34
Je pense que c'est long, trop pour ceux qui sont pressés de passer à l'acte ....
Après si c'est trop long, rien n'empêche la personne trop pressée de quitter son/sa conjointe pour vivre sa vie sexuelle et amoureuse en toute liberté.
D'après ce que je lis ici, c'est rarement le cas.
La liberté a toujours un coût et pas que dans le domaine amoureux.
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Aki
le mercredi 13 novembre 2024 à 22h49
Disons que le polyamour hiérarchique pose de nombreux problèmes éthiques (et pratiques). Ils ont largement été décrits dans le livre "More than two."
Avoir un couple principal implique qu'il y ait un ou des couples secondaires, et ça n'est pas forcément une situation confortable pour tout le monde. Qui a envie d'etre en relation avec une personne en couple sachant qu'il/elle passera toujours au second plan par rapport à ce couple ?
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Intermittent
le jeudi 14 novembre 2024 à 21h47
Aki
Qui a envie d'etre en relation avec une personne en couple sachant qu'il/elle passera toujours au second plan par rapport à ce couple ?
Une personne déjà en couple primaire par ailleurs .....
Ses besoins d'engagement sont moindres car couverts par la relation primaire.
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Aki
le lundi 18 novembre 2024 à 17h42
+1, en effet.
J'ai souvent vu des personnes poly qui étaient constamment les secondaires de couples principaux. Bin c'est pas toujours marrant quand ce couple prend certaines décisions sans les consulter (déménagement, désir d'enfant, par exemple). Ce type de relation demande un cadre bien clair, notamment sur la prise de décision.