Et l'éthique dans tout ça ?
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CharliePrincesseDesEnferts (invité)
le vendredi 26 juillet 2024 à 18h42
Bonjour,
Ça fait un bon moment que je vous lis tous ( environ 3 ans)
J'ai deja posté avec un autre pseudo.
Pourquoi ne pas le reprendre? car la situation est différente aujourd'hui.
Alors petite présentation rapide : je suis une femme de 44ans polyamoureuse bi-sexuelle et demi-sexuelle ( c'est à dire que j'ai besoin de créer un fort lien affectif et émotionnel avant d'avoir du désir sexuel pour quique ce soit) je le précise car je pense que ça influence beaucoup mes relations et ma manière de voir les choses.
Je fais partie des polyA qui hiérarchissent leur relation ( ce n'est ni mieux ni moins bien que l'anarchie relationnelle c'est juste un fait).
Actuellement je suis en relation primaire avec un homme ( que je vais nommé R1) et en relation secondaire avec un autre homme ( que je vais nommé R2).
Nous sommes tous les 3 polyA depuis des années.
R2 est en relation avec une autre femme ( que je vais nommé F) qui a toujours été monogame.
Quand ils se sont rencontrés R2 à été clair et honnête avec cette femme, il lui a expliqué comment il vivait les relations amoureuses et elle a accepté de s'engager dans une relation avec lui en toute connaissance de cause.
Quand leur relation à commencée R2 et moi nous étions amis sans rien de plus.
Et on a commencé à ressentir de l'attirance l'un pour l'autre avec l'envie de vivre plus que de l'amitié.
Au final cette situation ressemble à beaucoup de celles que je lis ces derniers temps.
Il y a eu plusieurs posts qui ont fait états de situations similaires.
Mais ici cela n'a pas été traité et ce n'est pas vécu de la même manière que ce que j'ai pu lire ailleurs.
Nous avons abordé les choses différemment.
Alors oui dans un premier temps il y a eu une discussion entre moi et R1 et entre R2 et F.
Et même si nous sommes tous polyA où presque cette discussion AVANT tout rapprochement possible entre R2 et moi était indispensable.
Avec accord respectifs de nos amoureux nous avons pu entamer une relation moins amicale et plus amoureuse.
Le rythme est très lent ( au bout de 6 mois on en est à notre 3 ème rdv, sans dodo commun) et c'est volontaire afin d'être sûr que tout le monde est ok.
On va au rythme du plus lent d'entre nous.
Je ne sais pas comment ça se passe entre R2 et F parce que cela ne me regarde pas et c'est normal.
Dans mon couple historique ( on va dire ça même si je n'apprécie pas trop ce terme).
Je fais attention au ressentis de R1 et a ses attentes.
Si j'ai dégagé du temps pour vivre une relation avec R2 j'en ai aussi dégagé pour vivre ma relation avec R1.
Nous nous sommes rendu compte R1 et moi que nous parlions que enfants, boulot,maison bref logistique...
Alors on a repris les resto, ciné et Weekend ensemble c'est très important.
L'éthique pour moi dans les relations non-nomogames c'est de faire attention aux sentiments de toutes les personnes impliquées dans la relation.
Il ne suffit pas de dire à sa relation historique : "je t'aime tu es ma préfèrèe"...ça ne veut rien dire..il faut monter son amour à cette relation d'autant plus quand on en a aussi une autre.
Sortir boire un verre,passer un weekend ensemble offrir des fleurs si cela correspond au langage de l'amour de votre partenaire.
C'est aussi ranger son téléphone et ne pas passer son temps dessus avec l'autre relation par ex.
Je suis polyA ça veut dire que les sentiments de F content aussi pour moi, si elle est inconfortable alors on fait machine arrière.
Si quoique ce soit est inconfortable on fait machine arrière.
Quand je lis que certaines d'entre vous renonce à attendre des gestes d'amour de leur partenaire je suis très triste pour vous.
Peut-être qu'il faudrait faire lire à vos partenaires ce que vous avez écrit ici ( Souris et Miamou je pense à vous deux en particulier) ils ne peuvent pas rester insensibles à vos souffrances.
Du moins je l'espère pour vous.
Pourquoi ce titre parce que pour moi l'éthique c'est de respecter les besoins et limites de chacun.
Dans une relation polyA ça veut les besoins et limites de toutes les personnes impliquées.
Et aussi parce qu'on trouve sur ce forum beaucoup de personnes qui pensent vivre du polyamour là où ce n'est que de l'adultère autorisé : donc subit et imposé...
Le polyamour ce n'est pas ça.
Le consentement doit être libre, éclairé et surtout rétractable sinon ce n'est pas un vrai consentement c'est un faux consentement.
Et oui un retour en arrière est possible sans renoncer à sa vision des choses et des relations.
Il faut juste laisser le temps où se rendre compte que la relation ne sera pas possible.
Le polyamour n'est pas fait pour tout le monde.
Encore une dernière chose : il n'y a pas d'urgence en amour on peut prendre tout son temps si c'est de l'amour véritable il attendra.
Sinon ce n'était que des papillons dans le ventre pas des vrais sentiments.
Je ne juge pas je compatis avec vous et je suis désolée de voir des situations où sous couvert de polyamour on vous force à accepter de l'adultère.
Bon courage à tous et toutes
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Robje (invité)
le vendredi 26 juillet 2024 à 21h16
Bonjour,
Cela fait du bien de vous lire.
Cela m’éclaire énormément sur ce que doit être une relation poly.
Merci.
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De passage (invité)
le vendredi 26 juillet 2024 à 21h30
Pour l'éthique faut demander aux anciens (et anciennes) du forum, ils en connaissent un rayon au vu de leur expérience personnelle exemplaire.
Ils sont capable de déceler d'un coup d’œil une situation polya d'une autre, plus toxique.
Bon, généralement ils se plantent complètement, mais c'est pas grave.
En fait, leur truc c'est d'abord de parler d'eux ( il y a des spécialistes) pour assoir une prétendue légitimité issue de leur expérience perso répétée à longueur de post.
Et puis je sature de ces relations décrites ici, qui renforcent sans mal ma misanthropie et me désespère du genre humain.
Bonne route à toustes (menteur, je m'en contre fiche). Juste, je serais toujours du côté des victimes.
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Nouna
le samedi 27 juillet 2024 à 11h55
Le polyamour, ça veut dire, dans le mot, aimer plusieurs personnes.
Donc dans une ouverture de couple, si la nouvelle relation est aimé et pas la relation historique c’est triste, et cela semble compliqué d’appeler ça du polyamour. Si on est plus amoureux cela semble, et encore, chaque histoire est unique, cela semble plus juste de se séparer.
Après il n’y a pas que le polyamour dans la vie. Il y a plein de manière d’aborder le couple et la sexualité. Et vouloir mettre des règles absolues c’est enfermant. Et je ne suis pas d’accord avec ça, je trouve ça ultra restrictif. Et on se retrouve a dire il y a les bonnes personnes polyamoureuses et les mauvaises personnes polyamoureuses. Moi je ne rentrerai pas dans cette définition de bonne personne polyamoureuse, en tout cas dans la théorie, car dans la pratique je suis irréprochable. Mais je déteste le mono amour. La fidélité imposée, je trouve ça archaïque, enfermant et injuste. Que la société m’impose ça, car c’est cela dont il est question, je trouve que c’est abusé. C’est mon corps. Pourquoi sous prétexte d’amour je dois rendre des comptes sur mon corps à quelqu’un. Pourquoi ne pas rendre des comptes sur ma virginité pendant qu’on y est ?
Bref je ne suis pas d’accord, je n’ai pas trop le temps de développer mais je veux que ce soit dit, il existe des point de vue variés. Et cette histoire de consentement absolu n’est qu’un point de vue parmi d’autres dans le polyamour. Et là je ne parle pas que de moi, mais de plein d’autres personnes, notamment des ouvrages de penseurs américains. On a même lu sur le forum que si on avait pas le consentement de l’autre personne cela était équivalent à un viol. C’est une dérive grave de dire cela, surtout lorsqu’on sait ce qu’est un viol.
En plus de la violence envers les personnes violées, c’est une manière de culpabiliser les personnes qui ne sont pas bien dans les relations monogames et de leurs faire porter la souffrance des autres sur les épaules, alors qu’ils veulent juste la liberté sur leur corps.
Évidemment il ne faut pas mentir, et il faut être honnête et sincère afin que chacun puisse être totalement libre. Mais personnes n’est responsables des choix d’un autre. Et ce n’est pas plus aux mono amoureux qu’aux polyamoureux d’être responsable du bonheur de l’autre. Ce que je veux dire c’est que la responsabilité de chacun, c’est de ne mettre personne en danger, mais pas de rendre les autres heureux au prix de son malheur personnel. Si quelqu’un n’est pas heureux dans une relation, c’est de son devoir, et de sa liberté, de faire ses choix et de partir, s’il en a envie. Mais personnes n’a a imposer ses choix à une autre personne. Et ce n’est pas parce qu’on est d’un côté ou d’un autre de la barrière qu’on a plus de droits que l’autre personne. Le consentement ça marche dans les deux sens, et non le consentement des mono amoureux ne prime pas sur le consentement des polyamoureux, uniquement parce que la société le dit.
Je voulais juste preciser qu’il n’y a pas qu’une pensée unique sur ce sujet.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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pas important (invité)
le samedi 27 juillet 2024 à 13h13
De passage : je trouve ça dommage que tu partes. Tu fais partie des personnes qui savent exactement poser les bonnes questions sans s'étaler comme je le fais.
Évidemment que tu es rejetée par certaines personnes : tu vas à l'encontre d'un certain discours de propagande. J'étais tombé sur un fil de discussion qui parlait justemment de la stratégie de publicité à mener et une personne poly qui était contre était partie très en colère.
Maintenant, il y a les pots cassés, les "dégâts collatéraux" qui arrivent.
Je trouverai cela dommage que tu ne reviennes pas. Tu repères rapidement la problématique, sans blabla et tes interventions concises sont de qualité.
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Miamou (invité)
le samedi 27 juillet 2024 à 13h53
Bonjour!
Merci pour ce retour, tout simplement rassurant. En termes de bienveillance, de patience et d'éthique.
Il est facile, en étant pris dans les enjeux relationnels, les demandes, exigences, besoins, déclarations, de se perdre.
De lire que le temps peut être perçu comme un allié des relations et pas comme un élément qu'il faut absolument contrer.
Qu'il est possible qu'un consentement ait besoin de se réajuster en fonction de la réalité vécue, perçue et ressentie. Que ce n'est pas toujours une demande de contrôle de l'autre mais que cela peut être une manière de se réapproprier son histoire, de reprendre son souffle, d'être acteur de ce que l'on vit en étant à l'écoute de ce qui peut être nécessaire pour ne pas que ce soit traumatique. Que ça ne signifie pas forcément un retour en arrière mais peut-être juste une manière de pouvoir avancer par la suite.
Noune, bonjour !
Je crois bien comprendre ce que tu avances.
Simplement, même s'il y a plusieurs manière d'être au monde et d'aimer, différentes manières de vivre et d'aborder l'amour, la sexualité et le couple, il y a aussi, je le crois vraiment, plusieurs manières façons d'être respectueux de l'autre tout en étant à l'écoute de ses propres besoins et d'autres, moins respectueuses. Et je crois qu'il est là le problème. Pas le polyamour, ni la monogamie. Abuser de pressions, profiter d'un consentement non éclairé, imposer un rythme qui ne convient pas l'autre etc etc etc. Et ça, quelque part, ça me semble vrai, quel que soit le mode relationnel.
Je n'ai de détestation pour aucun mode relationnel, ni la monogamie, ni la non-exclusivité. Et j'ai du mal à percevoir en quoi c'est un problème qu'un monogame, en se sentant bien dans ce type de relation, cherche ce type de relation. Il y a des choses générées par la société et la culture dans laquelle nous évoluons mais il y a aussi des fonctionnements qui appartiennent à chaque individu et c'est juste comme ça. Et j'ai également du mal à percevoir le problème si une personne non-exclusive cherche ce type de relation.
Une des difficultés me semble résider bien souvent dans le fait que beaucoup de personnes qui se découvrent la capacité d'aimer plusieurs personnes, en cours de route d'un engagement déjà pris, changent les termes du contrat, tant explicite qu'implicite. Et ça peut prendre du temps et se faire dans la douleur. Il y a souvent l'attente d'acceptation, de compersion de leur partenaire de vie, la modification du quotidien ...tout en étant tellement en difficulté face au temps du processus en jeu dans le couple et pour le partenaire, que le consentement de celui ci n'en devient plus que partiel, parce que la pression, même implicite, devient un peu constante. Et c'est une forme de violence, selon moi.
Alors je pense qu'il y a différentes manières de faire, mais je reste persuadée que certaines sont mieux que d'autres, juste humainement.
Quant au fait d'être responsable de son bonheur, bien sûr. Cela dit, cela dépend aussi du niveau de construction de la relation. Si celle-ci se crée au début de la relation en toute connaissance de cause, c'est différent. Et encore, pas simple pour autant. Mais, tu fais peut être plus facilement le choix de partir face à un "changement de contrat" relationnel quand tu n'as pas ,10-15-20..de vie commune et des enfants. Alors tu essayes, tu souffres peut-être, pour différentes raisons, tu es peut être heureux pour d'autres, mais les pressions liées à la construction de la vie commune, en soit, constituent déjà une pression, pour la personne à l'initiative du changement, et celui qui découvre le changement de son partenaire de vie. Qui, s'il n'est pas heureux du changement de vie, hésitera quand même a laisser tout tomber. Pour lui, ses enfants, et tout simplement toute la vie qu'il a construite avec une personne, dans un mode relationnel spécifique. Et dans ce cas là, la question du libre consentement, me semble d'autant plus importante.
Bonne journée!
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Intermittent
le samedi 27 juillet 2024 à 18h30
Noune
Mais je déteste le mono amour. La fidélité imposée, je trouve ça archaïque, enfermant et injuste. Que la société m’impose ça, car c’est cela dont il est question, je trouve que c’est abusé. C’est mon corps. Pourquoi sous prétexte d’amour je dois rendre des comptes sur mon corps à quelqu’un. Pourquoi ne pas rendre des comptes sur ma virginité pendant qu’on y est ?
Mettre ça sur le compte de la société, c'est un peu facile ... Personne ne t'impose la fidélité, ou la monogamie, pas plus que la virginité tout du moins dans la plupart des pays occidentaux.
Je crois que tu te montes le bourrichon toute seule, parce que tu n'arrives pas à gérer la contradiction entre tes désirs et la nature monogame de ton couple et que c'est plus simple de coller cette contradiction sur la société que sur le modèle de couple choisi à l'origine.
Des couples, beaucoup en ont eu plusieurs, parfois sur des modèles différents.
Choisir, c'est renoncer ... à un modèle ou à un autre.
En réalité ,c'est plus un problème de perception personnelle et quelques fois de valeurs personnelles.
On le voit dans un post de Hestia qui écrit, alors qu'à l'origine elle est polyamoureuse :
"Puis le temps a passé, j'ai mis plus d'un an à me détendre assez pour oser dire ce qui me mettait en inconfort (lui m'y a toujours encouragé, mais moi je n'y arrivait pas). Et en fait si je m'écoute vraiment, non, actuellement je me sens très mal qu'il ai une autres relation."
Pas de responsabilité de la société là-dedans.
Le polyamour suscite plus de curiosité et d'interrogations voire d'envie que de condamnation définitive.
La première réaction des personnes serait plutôt :
"je ne m'en sentirai pas capable mais si vous y arrivez, c'est tant mieux pour vous".
Et au vu des témoignages, on se rend compte que gérer différentes relations, d'un point de vue émotionnel et relationnel, c'est tout sauf facile ....
La relation de couple, ce n'est déjà pas toujours simple alors quand il y a plus de deux personnes en jeu, ça peut devenir très compliqué.
Et beaucoup préfèrent la simplicité même au détriment d'une certaine liberté. C'est probablement pour çà que la monogamie est le modèle dominant mais pas obligatoire ....
Les couples libres, ca ne date pas d'aujourd'hui ...
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Nouna
le dimanche 28 juillet 2024 à 08h25
Miaou,
J’entends tout ce que tu dis. Et je suis totalement d’accord. Ce que je dis, c’est que tout cela fonctionne dans les deux sens. Combien de fois des personnes en couple depuis 15, 20, 30 ans se plieront à la volonté de leur conjoint en n’expérimentant pas l’amour avec une autre personne, sans que jamais, finalement, leur consentement à cette situation ne leur soit demander, à eux. C’est systématiquement la même idée, sans même que l’on se questionne dessus. « Si tu couches avec quelqu’un d’autre je te quitte ». Perso je trouve ça ultra violent.
C’est tellement logique dans notre société actuelle, que la personne, en général, n’osera même pas poser la question. Soit elle le fera en secret, soit ne le fera pas du tout et se taira sur la question. Alors oui, personne ne dois se comporter mal et sans empathie vis-à-vis de son conjoint. Mais je trouve ça un peu exagéré que lorsque quelqu’un ose dire « voilà moi ma vision de la vie, mes besoins actuels », on dise : il faut que ton partenaire te donne l’autorisation. Car c’est ça le consentement en réalité. C’est demander l’autorisation. Et ce n’est pas l’autorisation pour utiliser le corps d’un autre, mais l’autorisation pour avoir la liberté sur son propre corps, sur sa propre vie. (Et c’est là où je trouve le mot consentement particulièrement mal adapté car faisant référence à l’univers du viol, et à l’utilisation du corps d’un autre)
En plus du poids du mot, je trouve que derrière cette idée de consentement il y a un peu deux poids deux mesures. Parce que le consentement a être fidèle est considéré en général, par l’ensemble de la société, comme acquis, comme n’ayant pas à être demandé.
Et lorsqu’on dit, il faut laisser du temps à l’autre, lui laisser du pouvoir sur l’organisation de la situation, je suis d’accord à 100 pour cent. Mais, demander le consentement (l’autorisation), et laisser du temps, cela n’a rien à voir.
Que le conjoint monoamoureux puisse dire, « non je ne suis pas d’accord », je veux que tu reste avec moi ET que tu sois fidele, c’est logique. Le conjoint peut demander cela. Mais là, ce que l’on dit, notamment dans cet article « poly yes » dont il est question dans cette conversation ; c’est même que, même si le conjoint ne dit pas cela, l’autre doit s’assurer que c’est 100 pour 100 ok, dans tous les sens du terme, que l’autre n’est pas en souffrance d’avoir dit oui. Il doit être surattentif à l’autre car c’est lui uniquement qui doit s’assurer du consentement de l’autre. Et c’est lui qui a la charge de la rupture. Il doit s’engager plus que l’autre il est plus responsable que l’autre, et cela uniquement car c’est lui qui est polyamoureux, et qu’il serait, à priori, une exception dans la société.
Moi je trouve cela injuste.
Si le conjoint n’est pas d’accord, il doit le dire, et oui il y aura peut-être une séparation à la clefs. Mais on ne peut pas imposer à quelqu’un d’être fidèle et de rester. Donc oui, des fois la meilleure solution c’est la séparation.
Je ne parle pas de votre histoire, que je ne connais pas. Je ne sais pas si votre ami/mari est polyamoureux, ni si il s’interroge sur l’amour, ni si il tolérerait que vous alliez voir ailleurs, ni si il est sympa, empathique, tolérant. Je n’ai pas d’avis et même si je savais tout ça je n’aurais pas d’avis, car c’est vous uniquement qui savez. Je parle en général, de cette idée que c’est au polyamoureux, ou de la personne mal à l’aise dans le monoamour, d’être ultra attentif au consentement de l’autre, car on considère son consentement, à lui, comme acquis.
Moi personnellement je trouve que la vie est longue, mais beaucoup trop courte pour ne pas vivre à fond tous les amour qu’on a à vivre. Parce que une fois que la vie est fini on a pas de deuxième chance. Cela me semble tellement logique. Et je trouve ça fou qu’on considère comme normal d’avoir à demander l’autorisation pour ça.
J’exagère en disant que je trouve cela fou. J’ai grandi dans la même société que tout le monde sur ce forum, j’ai bien compris que c’était « normal ». Mais en y réfléchissant bien, je trouve cela vraiment étrange.
Évidemment qu’il faut se caler avec son conjoint pour être respectueux, et pour que cela se passe bien. Mais si c’est le bonheur, cela doit se passer.
Et évidemment le vrai taff est effectué par le conjoint. Dans le sens où c’est un peu facile de demander au conjoint de renverser tous ses principes, alors qu’on a pas à le faire nous même. Est-ce que ton conjoint acceptera que tu ailles voir ailleurs ? Que tu tombes amoureuse de quelqu’un d’autres tout en restant avec toi, et ne t’imposant pas de quitter l’autre ? On en sait rien. C’est un vrai travail d’accepter ça.
Et, encore une fois, l’inverse est vrai aussi.
Combien de personnes ont manifesté à leur conjoint l’envie d’ouvrir le couple, ont essuyé un refus, et se sont retrouvées quelques années plus tard à voir que leur conjoint le faisait (en les prévenant, ou plus généralement, dans mon expérience personnelle, en ne les prévenant pas). Parce que c’est un vrai sacrifice de renoncer à ça et finalement ils ne sont pas prêt à le faire.
Enfin bref un texte un peu long, pour dire, que, à mes yeux, ce n’est pas simple, des deux côtés de la barrière ou du chemin. Chacun a des difficultés et ce n’est pas à une des personnes de prendre en charge la totalité de la responsabilité, uniquement parce qu’il ne correspond pas au schéma le plus courant dans la société.
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Miamou (invité)
le dimanche 28 juillet 2024 à 09h25
Bonjour Noune,
Je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un article particulier.
Je comprends ton point de vue.
Mais je crois que dans la situation que tu évoques au début (des années de vie communes et une personne qui se plie à la demande d'exclusivité de son-sa partenaire), le consentement est éclairé, sachant exactement quelle est la demande d'exclusivité. C'est un choix, pour toutes les raisons possibles. Alors, ça n'empêche pas que cela puisse être source de souffrances, mais ça n'enlève en rien, il me semble, le fait que ce soit un consentement éclairé. C'est la même chose pour une relation construite autour des relations plurielles.
Et pour ce qui est de demander l'autorisation du partenaire, à nouveau, je ne pense pas que cela ne soit dû qu'à la société, mais bien à la demande de changement de contrat de départ dans le couple, dans lequel il y a eu un engagement lié à un mode relationnel spécifique au départ. Et c'est pour cela, il me semble, qu'il devrait y avoir une recherche de consentement réel de son partenaire de vie. Parce que si pendant X années les deux ont vécu de façon monogame, et qu'un des deux recherche autre chose, il n'est pas forcément question de demander comment disposer de son corps, mais de s'assurer que les modalités qui changent puissent convenir et ne pas créer de traumatismes pour l'autre. D'ailleurs, plusieurs personnes ne recherchent pas forcément à vivre leur sexualité avec leur(s) autre(s) amours et sont polyaffectifs, ce qui n'empêche pas les difficultés, et ce qui n'empêche pas la demande de consentement, ce qui me fait penser que tout n'est pas que lié au corps en lui-même mais bien, aussi, aux codes relationnels.
Alors, oui, avoir la liberté de son corps, mais dans le cadre d'une relation amoureuse où l'engagement de départ se fait au travers d'une modalité précise (que ce soit monogame ou polyamoureuse), la demande de changement implique que le partenaire soit bien au travers de celui-ci. Que ce soit pour que la personne dispose de son corps en dehors de la relation ou pour que les partenaires en disposent dans la relation de couple uniquement.
C'est un peu "la liberté s'arrête où commence celles des autres".
Sauf que dans un couple, la liberté n'est pas construite qu'individuellement. Et dans ce cas là, oui, consentement , c'est demander l'autorisation, et ça ne me choque pas dutout. A partir du moment où ce qui est en jeu, c'est de préserver cette relation.
Alors que celui qui doive porter la charge et vérifier le consentement, soit celui à l'origine du changement, cela ne me choque pas non plus, puisque par définition, il se sentirait plus à l'aise dans ce nouveau mode relationnel demandé. Et donc, il est plus en charge de vérifier que pour son partenaire c'est bien ok, que c'est bien ok de le suivre sur une nouvelle voie. Ça ne me semble pas exagéré. Et si tu connais ton partenaire et que tu sais que c'est une difficulté de s'exprimer, ça me semble aussi logique de chercher à vérifier par différents biais et que cela nécessite de l'attention et que ça puisse être une charge supplémentaire.
Et oui, évidemment, la séparation peut être la seule solution acceptable.
Ici, pour moi, on est pas dans le cadre de ce que demande ou véhicule la société, on est juste dans les codes spécifiques liés à la relation, au fait d'être en relation et d'en prendre soin, avec la réciprocité qu'elle implique.
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Miamou (invité)
le dimanche 28 juillet 2024 à 09h50
Ce n'était pas vraiment la situation que tu évoquais, je m'en rends compte.
Dans le cas d'une relation longue, un partenaire qui n'ose pas parler de ses envies d'amours plurielles et la question du consentement: il me semble logique que le partenaire monogame ne remette pas en question le consentement implicite, s'il n'a pas conscience des besoins, envies, changements chez son partenaire de vie et que lui se sent bien dans la relation de cette façon. A nouveau, si la personne n'ose pas lui parler, c'est pour moi, une question de codes relationnels. Et évidemment que la société impacte nos constructions mentales, mais il me semble que c'est avant tout,ici, parce qu'en étant en relation avec cette personne, et partant du principe qu'il ne souhaite pas perdre ou abimer cette relation, la peur prend le dessus. A un moment, ça devient un choix de ne pas en parler ou de le vivre secrètement et la question du consentement, n'a pas grand chose en lien avec ça, de mon point de vue.
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Intermittent
le dimanche 28 juillet 2024 à 15h50
Noune
C’est systématiquement la même idée, sans même que l’on se questionne dessus. « Si tu couches avec quelqu’un d’autre je te quitte ». Perso je trouve ça ultra violent.
Pardon, mais ceux qu'on voit arriver ici et qui sont souvent traumatisés ou à minima fortement perturbés, ce sont plutôt les conjoint(e)s de personnes qui veulent passer au polyamour.
Noune
Mais on ne peut pas imposer à quelqu’un d’être fidèle et de rester.
Parce que le consentement a être fidèle est considéré en général, par l’ensemble de la société, comme acquis, comme n’ayant pas à être demandé.
Personne n'a écrit çà ...
La séparation est toujours évoquée comme une solution possible.
Par contre, la plupart pensent que la responsabilité de la séparation repose sur le conjoint qui change le contrat de départ qui est implicitement (ou explicitement en cas de mariage), la fidélité sexuelle et amoureuse.
L’honnêteté voudrait que la personne qui ne veut pas de l'exclusivité, le signale avant le début de la relation.
C'est du même registre que la personne qui s'inscrit sur un site de rencontre en ne mentionnant pas qu'il est déjà en couple parce que ca fait fuir un nombre important de partenaires féminines potentielles ....
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CharliePrincesseDesEnferts (invité)
le dimanche 28 juillet 2024 à 21h26
Bonjour,
Euh...pour répondre à un petit truc : Noune
Je n'ai cité aucun article " poly yes" dans mon message, je n'ai fait que donner un exemple en partant ( comme la plupart des gens ) de ma situation de vie personnelle.
Je pense que toutes les personnes qui sont intervenues sous mon message ont le même point de vue : chacun doit être respecté dans ce qu'il est.
Vous n'avez juste pas le même point de vue car vous n'êtes pas situés à la même place dans la situation de polyamour.
Noune tu as raison personne ne devrait avoir droit de regard sur ce qu'on fait de notre corps et de notre sexualité.
Et quand je parle de consentement ce n'est pas à ce sujet que je parle,moi je parlais du consentement pour changer le mode relationnel du couple.
J'ai toujours vécu en couple libre à minima ou chacun pouvait faire ce qu'il voulait de son corps et de sa sexualité sans rendre de compte.
Sauf pendant 3 ans où j'étais en couple exclusif sexuellement et émotionnellement et vraiment ça été très compliqué à vivre pour moi.
Je ne suis pas faite pour ça.
Aujourd'hui mes deux relations sont des personnes polyamoureuses aussi.
Alors non nous ne sommes pas parfait, non je n'ai pas trouvé la méthode pour que tout le monde soit parfaitement heureux tout les jours ( déjà et surtout car on est soi-même responsable de son bonheur) par contre on a déjà tous souffert par amour alors aujourd'hui on fait attention aux uns et aux autres.
Faire attention ça veut dire : penser à la personne qui a probablement le plus de chemin à faire dans le polyamour et l'accompagner, l'attendre et la respecter.
Ça lui permettra ( on l'espère) de dire si elle est confortable où pas, si c'est un chemin possible pour elle où pas et elle souhaite si engager ou pas.
Et ce que je pense c'est qu'à mon sens dans la situation où un couple installé depuis longtemps à deux, découvre les relations plurielles car l'un d'entre eux tombe amoureux où a dû désir pour une personne extérieure celui qui fait le plus long chemin est son conjoint historique.
Dans cette situation on s'en fiche un peu de ce que la société pense.
Car les personnes sont dans une situation personnelle et elles sont complètement ébranlées par la situation qu'elles vivent
Un qui se découvre amoureux de plusieurs personnes : se demande si il est normal, so c'est possible et comment son conjoint va prendre les choses, est-ce qu'il va blesser? et qui va-t-il blesser le plus? Son conjoint ? Lui ? L'autre amour ?
Et si il ne disait rien ?.
Et quand il fini par dire enfin à son conjoint lui a déjà réfléchi dans sa tête depuis longtemps donc il est à la fin du processus d'annonce et avec l'idée du changement de mode relationnel déjà bien avancé dans sa tête.
Un qui apprend que son conjoint aime plusieurs personnes et qui peut douter de cet amour, est-il toujours amoureux de moi ? Est-ce juste de l'habitude ? Est-ce juste du confort ?
Est-ce pour ne pas casser ce qu'on a construit uniquement ?
Cette personne se retrouve elle au début du processus d'annonce et de l'idée du changement de mode relationnel.
Ce que je voulais dire avec mon premier message ce que cette idée de changement de mode relationnel prend du temps.
Cela à pris du temps au partenaire qui se découvre amoureux de 2 personnes en même temps , cela va prendre du temps au partenaire qui reçoit cette révélation et c'est normal.
Ça va prendre du temps juste de savoir si ce changement de mode relationnel est ok pour le second partenaire et puis peut être que finalement il va dire : non ce n'est pas pour moi.
Et si le partenaire amoureux de deux personnes ne laisse pas ce temps à celui qui reçoit l'information alors l'autre n'osera peut être pas dire ce qu'il ressent.
Pour moi le polyamour éthique c'est donner ce temps de réflexion pour décider si le changement de mode relationnel convient à son conjoint historique et lui donner la possibilité de dire "non" "oui" "peut-etre"respecter ce "non", "oui" "peut-etre" et en tirer les conclusions que l'on veut pour son couple : rompre, continuer dans l'exclusivité, tenter le polyamour et surtout surtout de réajuster si l'un des partenaires se sent pas ok avec tout ça à un moment où un autre.
Et là je n'ai donné que la version " dans une seule relation" car tout ce travail d'écoute et d'ajustement est évidemment à faire dans l'autre relation ( où les autres ).
Oui le vrai polyamour c'est un travail relationnel intense et exigeant.
Un travail que tout les partenaires doivent faire.
Enfin selon moi ( qui n'est qu'un petit avis sur la question).
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Intermittent
le dimanche 28 juillet 2024 à 22h47
CharliePrincesseDesEnferts
Un qui apprend que son conjoint aime plusieurs personnes et qui peut douter de cet amour, est-il toujours amoureux de moi ? Est-ce juste de l'habitude ? Est-ce juste du confort ?
Est-ce pour ne pas casser ce qu'on a construit uniquement ?
Cette personne se retrouve elle au début du processus d'annonce et de l'idée du changement de mode relationnel.Ce que je voulais dire avec mon premier message ce que cette idée de changement de mode relationnel prend du temps.
Cela à pris du temps au partenaire qui se découvre amoureux de 2 personnes en même temps , cela va prendre du temps au partenaire qui reçoit cette révélation et c'est normal.
Ça va prendre du temps juste de savoir si ce changement de mode relationnel est ok pour le second partenaire et puis peut être que finalement il va dire : non ce n'est pas pour moi.
Et si le partenaire amoureux de deux personnes ne laisse pas ce temps à celui qui reçoit l'information alors l'autre n'osera peut être pas dire ce qu'il ressent.Pour moi le polyamour éthique c'est donner ce temps de réflexion pour décider si le changement de mode relationnel convient à son conjoint historique et lui donner la possibilité de dire "non" "oui" "peut-etre"respecter ce "non", "oui" "peut-etre" et en tirer les conclusions que l'on veut pour son couple : rompre, continuer dans l'exclusivité, tenter le polyamour et surtout surtout de réajuster si l'un des partenaires se sent pas ok avec tout ça à un moment où un autre.
Je souscris totalement à ce qui a été écrit ci-dessus ....