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Amour et propriété

Engagement
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Profil

Kalere

le mardi 03 mai 2016 à 09h59

Bonjour,
Mon ex m´a quitté il y a un mois. Nous avons un enfant ensemble.
Je fais depuis une grosse remise en question de tout ce que je suis, étant donné que c´est la première fois que je ressens un tel chagrin. Je mets tout à plat dans ma vie.
Depuis tout petit, je n´ai jamais cru à UN partenaire pour toute la vie. Je trouvais ca inhumain (c´est personnel et je ne veux hérisser personne). Dû à quelques trucs d´enfance, j´ai commencé tard avec le couple. J´ai toujours partagé mes opinions sur la fidélité : fidélité de coeur mais pas de corps si l´occasion se présente. Je suis ouvert à tout. Deux de mes ex m´ont "trompé" mais ca ne m´a pas du tout gêné puisque je savais qu´elles avaient un manque de mon côté. Je n´étais pas disponible quand elles avaient besoin de moi. J´ai juste posé deux questions, les mêmes à chaque fois : "M´aimes-tu ?", "Veux-tu continuer à vivre avec moi ?". Oui aux deux donc c´était reparti.
Je vis l´appart en-dessous de mon ex, pour l´enfant. Je répète, je n´ai jamais été jaloux. Pourtant quand cette dernière a eu un amant et que je devais tout entendre, ca m´a laminé grave. Vraiment. Et cette réaction m´a profondément étonnée.
Du coup je me suis mis à lire beaucoup. Ca a beaucoup à voir avec mes insécurités, mes doutes. Après tout je suis un homme et faut que je sois performant (le pur cliché je sais mais je travaille dessus).
La raison de mon fil maintenant, ma très grande question : "Est-ce que l´amour doit être propriétaire pour exister ? Comment se détacher de ce sentiment ? Comment se fait-il que, sans être jaloux, j´en arrive à me dire que c´est moi qui devrait être là-haut ?
Merci de vos réponses. Avec ces dernières, je pourrais être plus précis.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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Tom_Lutin

le mardi 03 mai 2016 à 10h17

Bonjour Kalère,
Pour moi être ouvert au relation pluriel ne veut pas dire qu'on ne sera pas jaloux.
Entendre ton ex et son amant dans leur ébat est évidemment très difficile si tu es exclu de toute relation avec eux. Je pense que chaque couple doit conserver son intimité. C'est la règle qu'on se fixe avec mon amoureuse et son compagnon. Même si tu sais que ton ex passe un bon moment avec son amant, il est nécessaire que toi aussi tu passes un bon moment même seul, avec tes propres activés, lectures, etc...
A mon humble avis, il ne faut pas que tu te retrouves en ce moment dans la situation de spectateur de leur couple. Donc parles-en avec elle. Peuvent-ils plutôt aller chez lui? Sinon, peut-elle te prévenir quand il est là afin que tu organises une soirée chez des amis, etc... et peut-être faudrait-il déménager un peu plus loin?

Mes réponses sont un peu direct mais j'espère qu'elles pourront t'aider.

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EdK

le mardi 03 mai 2016 à 10h48

Je pense que tu dois accepter tes émotions pour pouvoir mieux les gérer ensuite.
Concernant la question de la possession je dirais que nos émotions et nos sentiments nous appartiennent mais que ça s’arrête là. L’autre ne nous appartient pas, aucunement, jamais. Cependant il est essentiel de tenir compte des besoin de l’autre pour que la relation soit équilibré c’est pourquoi le dialogue est indispensable.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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(compte clôturé)

le mardi 03 mai 2016 à 12h58

Bonjour Kalere, Amote et Edk,

Amote
Bonjour Kalère,

Pour moi être ouvert au relation pluriel ne veut pas dire qu'on ne sera pas jaloux.

Entendre ton ex et son amant dans leur ébat est évidemment très difficile si tu es exclu de toute relation avec eux. Je pense que chaque couple doit conserver son intimité.

A mon humble avis, il ne faut pas que tu te retrouves en ce moment dans la situation de spectateur de leur couple. Donc parles-en avec elle"

Suis complètement d'accord là dessus : l'intimité est primordiale dans toutes relations et surtout dans ton cas. Ne pas être jaloux en général (à partir du moment où on sait et sent que l'on reste important-e dans la vie de l'être aimé) est totalement différent de la jalousie (voir peut être plus de l'ENVIE dans cette situation non ?) d'entendre les ébats de l'être aimée avec un autre ! En parler avec elle, oui bien sûr pour toi mais aussi pour elle parce que de son côté c'est peut être inconfortable aussi !

Et pour revenir au titre de ton message : pour moi l'Amour c'est justement l'antithèse de la propriété. Outre des mots comme "emprisonnement, étouffement, castration...", Ce mot ne m'inspire que le côté sombre de l'être. Comment espérer voir s'épanouir l'autre si on lui fait sentir constamment (avec des mots, en posant des actes...) qu'il est à nous ! Mais on a déjà plusieurs fils de discussion sur ce thème.
Bref et pour terminer par une expérience Perso, j'ai une relation amoureuse avec un garçon qui a un trouble la personnalité limite (dit aussi borderline). De par sa pathologie, il est extrêmement dépendant affectif mais il souffre énormément de la jalousie de ses conquêtes (je le pense poly dans sa manière de vivre et concevoir ses relations aujourd'hui...). Il fini par les quitter ou s'éloigne par moment durant plusieurs mois car il "étouffe" me dit-il (et ce n'est apparemment pas seulement lié à son trouble psy). Il est visiblement très attaché à moi (aussi) par la liberté qu'il se sait avoir avec moi, malgré tout ce qu'il me raconte...et après 4 ans d'une relation compliqué il est toujours présent pour moi et moi pour lui.
On peut donc en déduire que la possession ou propriété de l'autre n'est équilibrant pour personne, même ceux qui ont besoin de sécurité affective car la liberté individuelle est indispensable à l'épanouissement de l'être, pour des tas de raisons trop longues à développer mais faciles à deviner et comprendre.

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EdK

le mardi 03 mai 2016 à 14h22

Je vois les choses de deux manières possible.

Soit on se sacrifie partiellement pour que l'autre en fasse autant vis à vis de nous. (Monogamie)
Soit on accepte l'autre dans son entièreté en respectant sa liberté. (Non-Monogamie)

Dans le dernier cas cela suppose de déterminer ce qui nous dérange et de comuniquer dessus afin que l'autre fasse ses choix en toute connaissance de cause.

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gdf

le mardi 03 mai 2016 à 14h41

C'est marrant, je vois pas les deux mêmes options. Pour moi :
Soit on se sacrifie partiellement pour que l'autre en fasse autant vis à vis de nous. (Polyamour, j'accepte que l'autre fasse ce qu'il veut, même si ça peut me faire souffrir un peu de jalousie)
Soit on en a rien à foutre de l'autre et on lui impose son mode de vie même si ça ne lui convient pas (tout le reste)

J'imagine qu'il y a plein d'autres options possibles en vrai :)

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EdK

le mardi 03 mai 2016 à 16h00

En fait on ne résonne pas sur la même base.
Mais dans tous les cas la constante c’est que le polyamour est basé sur le respect.
Dans ton cas tu pars du principe que laisser l’autre faire ce qu’il veut s’est se sacrifier au sens où tu perds quelque chose. Alors qu’en fait à la base tu n’as pas l’exclusivité de l’autre.
L’exclusivité est un sacrifice que l’on consent dans une relation monogame afin d’obtenir l’exclusivité de l’autre. Je ne considère pas qu’il soit légitime de considérer que l’on a droit à l’exclusivité de son partenaire par défaut.
Mes deux cas partent sur des bases de relations où les personnes en questions sont intègre. C’est-à-dire dans le cas de la monogamie ou elle est consciemment choisis par les deux partenaires et non pas appliqué « par défaut ».

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gdf

le mardi 03 mai 2016 à 16h20

Monogame ou pas, exclusive ou pas, il y a forcément un compromis dans toute relation. Quand je suis avec quelqu'un, je lui demande être avec moi et je m'engage à être avec lui. Ceci dit, on peut de mettre d'accord pour avoir une liberté totale, et ca se termine avec chacun fourré sur son téléphone (on voit ça de plus en plus au resto, bonjour les dîners en amoureux....), mais c'est pas mon trip. C'est un "sacrifice" pour moi de partager ma femme avec son boulot quand elle reçoit un coup de fil à pas d'heure.
Je respecte la liberté de l'autre en lui offrant le choix de passer la soirée avec moi mais sans facebook, sans son autre amoureux, sans son boulot, sans ses enfants OU de passer la soirée sans moi et de faire ce qu'il veut. Une fois qu'il a choisi, de son plein gré, en connaissance de cause, d'étre avec moi, est-ce que je restreint sa liberté parce que je lui interdit boulot, enfants et likes facebook ?

Être polyamoureux ou simplement être respectueux, ce n'est pas laisser à l'autre toute sa liberté, c'est de mettre d'accord ensemble sur la liberté qu'on s'accorde, ou pas. Y compris celle de ne pas se voir ou se séparer si le compromis n'est pas satisfaisant.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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EdK

le mardi 03 mai 2016 à 16h48

On est d’accord en pratique.

Mon avis ne traite que de la théorie pur et dur et ne prenais que la notion d’exclusivité en compte.

Ce que je souhaitais mettre en valeur c'est le fait que l'on ne possède pas la personne et que tout ce qu'on peu avoir l’impression de posséder est en fait un consentement de sa part que celle ci peu reprendre à tout moment.

gdf
Être polyamoureux ou simplement être respectueux, ce n'est pas laisser à l'autre toute sa liberté, c'est de mettre d'accord ensemble sur la liberté qu'on s'accorde, ou pas. Y compris celle de ne pas se voir ou se séparer si le compromis n'est pas satisfaisant.

En lisant ça j'ai réalisé que c'était très proche de la manière dont je défini l'anarchie relationnelle. Puisque ce que tu décris ici peu s'appliquer à tout type de relation.

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gdf

le mardi 03 mai 2016 à 19h32

EdK
j'ai réalisé que c'était très proche de la manière dont je défini l'anarchie relationnelle

Ah oui ? Alors que pour moi c'est pas ça du tout l'anarchie relationnelle. L'anarchie, ça serait plutôt une absence de hiérarchie entre les relations. Pour ma part je vis avec la mère de mes enfants, et personne d'autre ne pourra prendre une telle place dans ma vie, donc je n'hésite pas à la qualifier de "primaire", et je ne me reconnais pas dans l'anarchie relationnelle.
Décidément, il va falloir qu'on écrive un dico EdK / Gdf :)

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EdK

le mardi 03 mai 2016 à 20h47

Je défini l'anarchie relationnelle ainsi :

L'anarchie relationnelle est une manière de relationner selon laquelle les clauses et le fonctionnement d'une relation ne dépendent que des personnes faisant partie de celle ci sans être influencé par la norme ou tout autre intervention extérieur.

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Siestacorta

le mardi 03 mai 2016 à 23h49

EdK

L'anarchie relationnelle est une manière de relationner selon laquelle les clauses et le fonctionnement d'une relation ne dépendent que des personnes faisant partie de celle ci sans être influencés par la norme ou toute autre intervention extérieure.

Tout est dans " intervention extérieure" : soit on considère que chaque relation est totalement extérieure par rapport à chaque autre (elles sont autonomes), soit on considère que, puisqu'on est impliqué dans chacune, on apporte à l'intérieur de la relation les autres relations qu'on entretient (puisqu'on en fait soi-même partie).

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EdK

le mercredi 04 mai 2016 à 00h41

C'est l'idée.
On apporte dans chaque relation une part des autres mais en même temps ça reste soit et donc ce n'est pas réellement une intervention extérieur mais une évolution. Je le voie comme ça.

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Dolly

le mercredi 04 mai 2016 à 11h30

gdf
Ah oui ? Alors que pour moi c'est pas ça du tout l'anarchie relationnelle. L'anarchie, ça serait plutôt une absence de hiérarchie entre les relations. Pour ma part je vis avec la mère de mes enfants, et personne d'autre ne pourra prendre une telle place dans ma vie, donc je n'hésite pas à la qualifier de "primaire", et je ne me reconnais pas dans l'anarchie relationnelle.
Décidément, il va falloir qu'on écrive un dico EdK / Gdf :)

Je suis intéressée par le dico :-P
Pour moi je n'aime pas le terme d'anarchie, que je définis plutôt comme un "bordeldansmatête" et même si je n'aime pas le terme primaire/secondaire (y a t'il des partenaires plus importants? préféré? ou d'autre qu'on peut jeter comme des kleenex? qui sont interchangeables?). En pratique, je vis clairement comme gdf. Je vis avec mon mari, qui est le père de mon fils et je ne ferai pas d'autres enfants avec d'autres hommes et en cela, mon mari aura toujours une place spéciale.
(et merde, qu'est ce que ça peut me culpabiliser par rapport à mon autre amoureux)

Pour en revenir au poste initial, cela doit être difficile d'assister (auditivement) à ces ébats et je ne pense pas que ce soit une question de jalousie/possessivité/propriété parce que c'est ton ex (enfin ça n'aide pas). Genre, quand je vivais en coloc, mon voisin de chambre avait une très charmante copine très expressive. Relation de coloc classique (papotage dans la cuisine commune, coup de main pour chopper une connection wifi,...). Mais qu'est ce que c'était insupportable de les entendre a 2h du matin parce que; merde je veux dormir/fais chier moi j'ai personne/mais qu'est ce qu'il lui fait? (curieuse/jalouse/horrifiée).

Par contre, je rejoins Amote, même pour les enfants, il serait utile et agréable de vivre un peu plus loin que dans l'appart en dessous (pas besoin non plus de vivre à 5/20/100km hein mais ne fusse que quelques maisons d'écart), ça te préserve, ça préserve un peu vos intimités à tous

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Profil

EdK

le mercredi 04 mai 2016 à 11h54

Je pense que c'est un choix et que chacun à ses limites vis à vis de ça.

Pour avoir vécu une relation en trio forme en V en étant à une extrémité ça m’aie arrivé une fois d'entendre les ébat de ma copine avec son autre copain a cause d'un fail de porte mal fermé. Ce qui m'a surtout dérangé c'était que je voulais dormir et que vu que pouvais pas j'aurais bien été les rejoindre mais on en avais pas encore parlé entre nous. On en a discuter et puisque tout le monde était d’accord les tabous lié à la pudeur et la sexualité on sauté et ça convenais très bien à tout le monde (et on à aussi fait plus attention aux portes). Au final le problème c'était plus le bruit que de savoir ce qui était en train de se passer.

Dolly

Par contre, je rejoins Amote, même pour les enfants, il serait utile et agréable de vivre un peu plus loin que dans l'appart en dessous (pas besoin non plus de vivre à 5/20/100km hein mais ne fusse que quelques maisons d'écart), ça te préserve, ça préserve un peu vos intimités à tous

Dans notre cas personne n'avais d'enfant et nous vivions très bien la promiscuité (jusqu’à un autre événement qui à tout mis en vrac mais qui n'est pas lié au sujet). Tant que chacun pouvais s’isoler s'il souhaitais un moment pour lui ça nous allais.

Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas de règles et que chacun doit faire au mieux en fonction de ses envies et de ses désirs.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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LuLutine

le mercredi 04 mai 2016 à 22h56

Dolly
Pour moi je n'aime pas le terme d'anarchie, que je définis plutôt comme un "bordeldansmatête"

Oh c'est drôle !

Moi c'est quand j'essayais de mettre des étiquettes sur mes relations que c'était "bordeldansmatête" !

"Mais alors euh, truc que j'ai pas vu.e depuis six mois ? C'est un.e ami.e maintenant ? Ou alors c'est toujours un.e amoureux.se ? Et qu'est-ce que je dis si on me demande ? Et qu'est-ce qui va se passer si on se revoit ?!"

"Et cette autre personne que je n'ai pas vue non plus depuis des mois et qui n'a pas répondu à mon dernier message ? Iel fait la tête ? Iel considère qu'on a rompu ? Iel est juste trop occupé.e ?"

"Et celle que je viens de rencontrer, ça se passe super bien, on se voit plusieurs fois par semaine...je dois considérer que c'est une relation primaire ? Qu'on est en couple ? Mais qu'est-ce qu'on met derrière ce mot ?"

AAAaaaaAAAAaaaaAAAaaahhhh !

Bug bug bug !

Erreur système !

Plouf. Dans l'eau. (Non, ça veut rien dire, mais j'ai buggué)

[Reboot...]

J'aime bien ta définition de l'anarchie relationnelle EdK, je pense qu'elle rejoint la mienne.

Et plus le temps passe, plus je pense qu'elle rejoint pas mal (ou au moins en partie) la vision de Françoise Simpère, et son "jamais toujours, jamais jamais".

L'anarchie relationnelle n'empêche pas que certaines relations prennent de fait plus de place / temps / importance / whatever, mais ce n'est jamais déterminé a priori ou par des normes / interventions extérieures à la relation.

Aussi, je trouve que l'anarchie relationnelle rend à chacun son individualité. Nous sommes tous interdépendants, certes, mais pas codépendants (enfin, on évite...).

Sinon je plussoie le fait que si entendre les ébats de ton ex te gênent, Kalere, déménager un chouia plus loin (ou s'organiser comme évoqué plus haut : elle va ailleurs ou elle te prévient pour que tu ailles ailleurs) ne me semble pas une mauvaise solution....

A noter que ça peut aussi être elle qui déménage, à vous de voir ce qui est faisable.

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