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Soissons (France)

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Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude

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Topper

le jeudi 16 janvier 2025 à 18h58

Bonjour @David57000,

Le polyamour ou la non-monogamie ne règle pas les problèmes de couple.

Autant on peut avoir envie de liberté et d'explorer d'autres relations, ce qui est entendable, autant énumérer tout ce qui est insatisfaisant dans le couple et embrayer sur l'envie d'aller voir ailleurs, qui plus est avec une relation déjà existante n'est pas une bonne façon de faire.

De plus, c'est quelque chose qui se discute, qui se laisse mûrir, qui se questionne. Peut-être qu'elle a eu le temps d'y réfléchir pendant des mois avant de passer à l'acte, toi non. Et c'est quelque chose qu'elle aurait dû et qu'elle doit prendre en compte.

Tu as une responsabilité dans la situation actuelle. Tu as cédé à ses envies à contre-coeur. Ce n'est pas pour t'accabler mais pour t'amener à changer radicalement de position.

Elle serait malheureuse de redevenir monogame ? Ce n'est pas ton problème. C'est le sien. Qu'elle se débrouille pour gérer ses émotions. Tu as déjà beaucoup à faire avec les tiennes.

Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de possibilités qui se présentent à toi. Soit vous restez monogames, soit vous devenez non-monogames, soit vous vous séparez.

On va partir du principe que l'option de la séparation n'est pas celle qui est voulue mais il faut quand même la prendre en considération. Aujourd'hui, si l'un veut être monogame, l'autre non-monogame, et que c'est un rapport de force pour faire plier l'autre, alors peut-être qu'il faut se résoudre au fait que vous n'êtes plus compatible.

Si sa nouvelle histoire l'amène à jeter la vôtre à la poubelle, ou la laisser se dégrader, ce qui revient au même, alors tu ne perds pas grand chose.

Le polyamour doit se faire avec un vrai consentement libre et éclairé. Cela peut être difficile, on peut galérer, on peut morfler méchamment, mais on doit le vouloir au moins en théorie.

Maintenant, que ce soit la monogamie ou la non-monogamie, pour que votre relation perdure, vous devez régler ce qui pose problème dans votre couple. Un chantier après l'autre. Passer de la monogamie à la non-monogamie n'a rien d'anodin. Cela peut sévèrement dégrader votre relation de couple.

De toute évidence, les bases ne sont pas bonnes, notamment en terme de communication. Si t'as besoin de parler de vous et de ce qui ne va pas, elle doit l'accepter et être ouverte à la discussion, même si ça tourne en rond, même si elle a l'impression d'avoir déjà répondu. C'est primordial.

Tu as besoin de comprendre et de décortiquer des choses. C'est normal. Il n'y a aucune chance que tu sois serein dans cette situation si tu es dans la peur du lendemain, l'insécurité, la jalousie, l'abandon et l'abnégation permanente.

Même si tu n'as pas envie qu'elle soit malheureuse et frustrée, rendez-vous service et mettez tout ça en pause pour le moment. Des choses négatives ont été dites sur votre couple. Réglez ça. D'ailleurs, si il y a encore des non-dits, c'est l'occasion de tout mettre sur la table.

Si sa nouvelle histoire est importante pour elle, que la vôtre l'est aussi, elle fera les efforts nécessaires pour offrir un contexte relationnel favorable pour que ça se passe bien et qu'il y ait un avenir pour les deux relations.

Bon courage et pense à toi, à ce que tu veux et ton intérêt dans ce changement de mode relationnel. Et pour ça, il te faut du temps et de l'espace de cerveau disponible.

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Discussion : Monogame en relation Poly

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Topper

le lundi 13 janvier 2025 à 10h24

Elariel17
Au début j'ai sincèrement pensé (et je continu de le penser toujours) que mon type d'attachement ne permet pas de relationner sereinement moi vis à vis des autres avec plusieurs personnes. Je ne dis pas que c'est impossible je dis juste que la chose devient beaucoup plus compliqué.
Ce que je ressens n'est pas de la jalousie mais bien un sentiment profond d'abandon qui s'enclenche dans ma tête comme un scénario catastrophe.

Bref, cela me semble curieux et plutôt triste tout de même que la réflexion ne soit pas plus en avant sur le lien entre difficulté psy et relation polyA.
Il y a un côté assez essentialiste dans la manière dont est pensé la chose !

Il y a des problématiques liées au mode relationnel polyamoureux, qui ne sont pas tant que ça inhérentes à la non-monogamie, mais plutôt à une construction monogame. Si nous ne passions pas par cette phase, tout serait plus simple.

Cette confrontation entre ce que l'on veut dans l'idéal (ici vivre le polyamour sereinement) et des mécanismes monogames intégrés depuis l'adolescence revient tout le temps. Et ce n'est même pas qu'un truc de débutant. Les polyamoureux aguerris trainent des mécanismes monogames même après 10 ans de pratique. On reste dans une société majoritairement monogame qui nous influence malgré nous.

Je ne nie pas les autres difficultés et ma réponse n'a pas la prétention de régler tous tes problèmes. Tu remarqueras que mon intervention ne pointe qu'un seul élément de ton récit. Il porte justement sur le point qui précède et qui est selon-moi une évolution primordiale pour bien vivre la non-monogamie et valable pour qui que ce soit.

Pour ce qui est de ton attachement, c'est un autre sujet. Tu vois déjà une psy avec qui tu peux creuser là dessus. C'est un problème relationnel qui n'a pas de rapport direct avec le polyamour. A toi de voir d'où ça te vient et comment tu peux le gérer. Est-ce que selon tes difficultés propres, tu peux bien vivre le polyamour ? Je n'en sais rien. C'est ton histoire, ton expérience, ton chemin.

En ce qui me concerne, je suis dépendant affectif. Je l'ai toujours été et cela n'a pas de rapport avec le polyamour. Cela me rend ce mode relationnel plus difficile que si je n'avais pas cette dépendance. Quoi qu'il en soit, je vis les choses sereinement aujourd'hui et ce n'est pas parce que j'ai réglé ce problème. C'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur les mécanismes monogames que je me trainaient malgré moi. Et ça, si ce n'est pas fait, c'est une certitude que ça ne fonctionnera pas. C'est comme se heurter à un mur en espérant que ça passe un jour. Le mur, faut le casser. Et pour le casser, il faut prendre conscience qu'il est là.

Je t'ai exposé des angles de réflexion qui me paraissent intéressant selon ce que tu as exposé. A toi de déterminer si ça te parle, si c'est pertinent, aidant, ou si c'est à côté de la plaque.

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Discussion : Monogame en relation Poly

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Topper

le dimanche 12 janvier 2025 à 17h04

Elariel17
Aussi, je relie l'engagement à l'exclusivité car c'était un moment de ma vie ou j'avais de nombreux partenaires différent et j'avais besoin de faire "tabula rasa" pour consacrer plus de temps et d’énergie dans la relation avec elle. C'est pour ça que j'ai choisi l'exclusivité comme manière de relationner avec elle. (Et comme je l'avais dit j'ai vite compris mes limites personnelles quant au fait de vivre plusieurs relations en même temps).

J'ai l'impression qu'il y a une confusion à ce niveau là.

Il arrive que des personnes polyamoureuses se limitent en nombre de relations. Soit parce que l'un d'elle occupe beaucoup de temps, soit parce que la vie est prenante et il y a peu de place pour une nouvelle relation sans que ça pose problème.

On parle de polysaturation et c'est variable selon les personnes ou les périodes de la vie. On peut être polysaturé à 5 relations, 3, 2 ou 1. Il n'en demeure pas que la personne reste polyamoureuse et il n'y a pas de notion d'exclusivité, même en ayant une relation.

Même si d'un point de vue extérieur ça revient au même, en pratique ce n'est pas le même état d'esprit. On peut se dire que c'est une situation temporaire, qu'il y a une ouverture aux possibilités. C'est souvent qu'une question de personne et de contexte. Toutes les relations ne sont pas chronophages.

L'exclusivité a une signification bien particulière car elle fait partie du contrat moral monogame implicite. Elle est représentative de la possession, que ce soit de posséder l'autre et avoir des droits de contrôle dessus. C'est valable autant pour l'autre que pour soi-même.

C'est un élément central de la monogamie et se rendre soi-même exclusif dans une relation non-monogame alors que la non-monogamie est mal vécue me paraît signifiant.

Tu aurais pu simplement supprimer les relations dont tu ne veux plus, sans changer de position par rapport à ta relation. Aujourd'hui, tu ne veux qu'une relation. Très bien. Si c'est amené à changer, tu fais ce que tu veux.

A la place, tu te déclares exclusif. C'est un autre mode relationnel. Tu te fermes à toutes opportunités relationnelles autres qu'amicales. Si c'est amené à changer, tu devras informer ta partenaire que tu changes de mode relationnel. C'est complètement différent.

Je me demande si cette démarche d'exclusivité ne cache pas surtout ton désir qu'elle te soit exclusive.

Dans le cas contraire, je ne vois pas un autre contexte où tu vivrais si mal lorsqu'elle est avec quelqu'un d'autre ou que son incertitude quant au futur te soit si problématique.

Si effectivement tu attends que vous ayez une relation monogame, vous ne semblez pas avoir les mêmes attentes.

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Discussion : Monogame en relation Poly

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Topper

le dimanche 12 janvier 2025 à 14h08

Bonjour @Elariel17,

Elariel17
J'ai voulu m'engager plus en étant exclusif à elle et qu'elle aime du coup deux personnes différentes.

Cette phrase me pose question. Qu'est-ce que l'engagement pour toi ? Comment ça se matérialise, et qu'est-ce que ça représente pour toi ?

Que tu relies ça a l'exclusivité me donne l'impression d'une perception très monogame. Cela ne me surprendrait pas que tu aies des mécanismes monogames qui entrent en total contradiction avec ton mode relationnel. Cela pourrait expliquer qu'il y ait des choses qui se confrontent en toi et que l'envie soit en décalage avec la pratique.

Tu ne peux pas vivre sereinement une relation non-monogame en pensant comme un monogame. Ce changement de paradigme se fait sur le temps long. Il faut être patient même si c'est difficile.

Une autre difficulté est de ne pas être bien seul et être dans le besoin de l'autre pour combler un tas d'insécurités. Autant on peut se servir de l'autre comme d'un pansement dans une relation monogame, autant c'est casse-gueule d'être dans une dynamique de dépendance dans une relation non-monogame.

Il faut donc apprendre à rechercher de la validation autrement, par toi-même (accomplissement dans le travail ou d'autres activités) ou par des sources variées (famille, amis, autres relations).

Ainsi, tu pourras prendre un certain recul avec ta relation. Je ne dis pas de t'éloigner émotionnel mais d'avoir un rapport plus sain. Tu accepteras alors mieux ses spécificités, son rythme différent, sa singularité, ses envies. Tu considéreras davantage cette relation comme une personne indépendante de toi et qui fait le choix de vivre une histoire avec toi, plutôt que comme quelqu'un qui doit combler tes besoins.

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Discussion : Dilemme amoureux

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Topper

le lundi 30 décembre 2024 à 18h39

Bonjour george, tu veux aborder cette situation ? Parles-en à ta copine. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

Parle de ton désir d'avoir d'autres relations qu'elle. Tu seras tout de suite fixé.

Si elle n'est pas ouverte à ça, oublie tout, fais-toi une raison, comme toutes les personnes monogames respectueuses de leur couple.

Si ça ne te convient pas, quitte-la, et fais ta vie en adoptant le mode relationnel qui te convient.

Elle est ouverte à la proposition ? Très bien. Oublie la meilleure amie, je te prédis un désastre. Explorez de nouvelles relations avec des personnes avec qui vous n'avez aucun lien.

Voilà, et préalablement à tout le reste, suis le conseil de @Intermittent et pose-toi les bonnes questions :

Intermittent
Avant toute chose, pose toi la question de savoir si tu accepterais que ta copine officielle fasse de même et développe le même type de relation avec un autre homme.

Et accepterais-tu que cela se fasse avant que toi tu engages cette autre relation ?

Parce que oui, en admettant que ta copine soit ouverte à la relation libre, prépare-toi à la probabilité qu'elle en profite, et pas toi. Et dans ce cas, il sera malvenu de venir chouiner parce que finalement ça te convient pas car tu n'as pas eu ce que tu voulais.

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Discussion : En découverte, polyacceptant pour le moment ... Peur de mon identité

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Topper

le mardi 10 décembre 2024 à 08h23

Bonjour @katai,

Ça me semble extrêmement court 4 mois pour savoir si le polyamour est un mode relationnel qui te convient. Certaines personnes mettent 4 ans pour s'en compte et être vraiment sereines. A l'inverse, certaines personnes mettent 40 ans à se rendre compte que la monogamie ne leur convient pas.

Plutôt que d'une limite pour acter de si ça te convient ou pas, tu peux te faire un rendez-vous régulier, par exemple tous les 3 à 6 mois pour faire un bilan : Est-ce que je gère mieux ce mode relationnel ? Est-ce qu'il y a eu de nouveaux événements difficiles à gérer ? Comment ça s'est passé ? Est-ce que j'évolue dans le bon sens par rapport à ce que je pensais ? Au contraire, est-ce que je le vis de plus en plus mal ?

L'idée est de se rendre compte de ta progression. Car tant que tu progresses, tu peux être optimiste sur le futur. Il faut que ces bilans soient assez espacés pour avoir une vue d'ensemble. Les progrès ne sont pas linéaires mais en dent de scie. Il y a des périodes plus simples et d'autres plus difficiles.

Pour les moments où ça ne va pas, demande-toi pourquoi tu réagis comme ça. Qu'est-ce qui se joue en toi ? A quoi tu penses ? Qu'est-ce qui te fait peur ? C'est ce genre de réflexion qui va te permettre de travailler sur toi, déconstruire tes mécanismes et remettre en question ta construction monogame. Cela peut te permettre aussi de communiquer à ta partenaire ce que tu ressens. Elle pourra ainsi te rassurer. Tu ne dois pas que compter là dessus car ça te rendra dépendant à sa réassurance et t'empêchera de travailler sur toi.

Dis-toi que dans cette jolie relation que tu décris, tu as tout à y gagner (qu'elle continue) et tu n'as rien à y perdre (sauf si tu préfères être célibataire, ce qui est aussi un choix possible). Accueille cette opportunité avec légèreté comme une belle aventure qui t'arrive dans la vie. Rien que de la vivre, c'est déjà bien. Et même si ça s'arrête, tu auras au moins eu le plaisir de partager de bons moments avec cette personne qui semble beaucoup te plaire.

Dernière petite chose, il est dommage de décréter qu'un mode relationnel nous convient pas après une expérience négative. Cela peut être une question de maturité et/ou de partenaire. Les monogames ne disent pas que la monogamie n'est pas pour eux à la première rupture.

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Discussion : Trio asymétrique - Comment avancer sereinement ?

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Topper

le mardi 03 décembre 2024 à 15h16

Bonjour @JohannS !

Mon avis : Ne fais pas ça.

Partir sur le développement d'une relation à deux avec une amie commune, il est évident que plus rien ne sera comme avant. La probabilité que cela n'ait aucune conséquence négative est extrêmement faible, pour ne pas dire nulle. Dans ton récit, tu sembles être conscient que ce n'est pas la situation la plus favorable pour passer du mode relationnel monogame à polyamoureux.

Non seulement la relation est préexistante au polyamour, mais en plus ta femme a un lien particulier avec cette autre personne, et pour couronner le tout elle a eu une sexualité avec cette dernière. Elle aura donc dans la tête des images en 4D Imax THX 8K pour imaginer à quoi ressemble votre temps à deux. Tous les témoins sont au rouge.

Si elle le vit mal, cela va être une déflagration totale et tu peux t'attendre à faire du "damage control" pendant des mois. Autant dire que tu pourras oublier de continuer quoi que ce soit avec l'autre personne pendant cette période, au risque d'aggraver les dégâts.

Mon conseil : Relationne avec quelqu'un de neutre.

Quitter la monogamie dans un couple est déjà un processus long et compliqué. Si tu veux que ce processus se fasse dans les meilleures conditions, rencontre une personne qui est complètement extérieure à ta vie actuelle. Débute une relation avec cette personne, et habituez vous déjà à ce grand changement dans votre vie.

Pour ce qui est de l'amie commune, continuez à faire des trios ensemble selon l'envie.

Si le polyamour devient un mode de vie serein dans votre couple, il sera toujours possible de revoir l'éventualité de la relation avec l'amie.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le vendredi 29 novembre 2024 à 09h18

Bonjour @Bergamotte8, (changement de compte ?)

Bergamotte8
En ce qui concerne le refus de la sexualité, ce n’est pas un refus net, plutôt un art de l’esquive, et une adaptation aux contraintes qui nous sont propres : avec les contraintes liées aux enfants, au quotidien, nous ne pouvons pas consacrer des heures aux galipettes, ce qu’elle fait sans aucun complexe quand elle rejoint son amant…

Alors là tu mets le doigt sur une difficulté des relations principales ayant une vie de famille, qui n'est jamais prise en considération par des relations secondaires jamais satisfaites du temps passé avec la personne.

Quand tu es dans la relation principale, tu partages toutes la charge de la vie de famille (faire les courses, gérer les enfants, le ménage, les repas, le linge, changer le phare de la voiture, etc.).

Avec la relation secondaire, tu loues un AirBnb, tu commandes à manger, tu fais une activité divertissante, tu fais du sexe... Forcément, c'est idyllique. Certaines relations secondaires devraient se rendre compte que c'est comme ça, justement parce que ce sont des relations secondaires.

Le piège dans ce cas là, c'est que la relation principale s'enferme dans la logistique quotidienne et que le couple ne partage quasiment plus que ça. La relation extérieure devient alors le moment de parenthèse de la vie courante, sans charge mentale, avec que du fun et du relâchement. C'est aussi l'occasion de faire des activités qui deviennent trop compliquées à organiser parce qu'il faut faire garder les enfants ou les prendre avec soi. Cela renforce le fait que la relation secondaire a tout le fun.

Il faut être attentif à ça, notamment pour les activités extérieures à deux, mais aussi pour le sexe. Même si il est tard, accordez-vous du temps d'intimité. Même si vous avez 15 minutes dans la journée, faites du sexe. Même si c'est de la masturbation et que ça ne va pas au bout. Touchez-vous sensuellement en passant à côté de l'autre. Exprimez des envies à distance. Complimentez-vous. En bref, restez dans une dynamique stimulante comme si vous étiez un jeune couple. C'est quelque chose de possible si on en a envie.

Ce qui est plus compliqué, c'est de s'organiser des moments spécifiquement à deux. Il faut essayer de prendre chaque opportunité qui se présente.

Bergamotte8
Je peux au moins me satisfaire de lui laisser la liberté de vivre tout cela, mais l’ego en prend en coup.

C'est bien effectivement, mais je comprends que ça te rende un peu amère.

Bergamotte8
Nous continuons à avoir une sexualité - sans doute même marginalement meilleure qu’avant l’ouverture du couple - mais je ne sais pas à quel point ses motivations tiennent du vrai désir ou du «   devoir conjugal ».

C'est bien que la relation extérieure ait un effet positif dans le couple. Cela est quand même quelque chose qui peut s'estomper avec le temps, lorsque cette situation devient la normalité notamment.

Pour ce qui est de ton interrogation, elle est normale. Prônez au maximum le consentement et la liberté d'arrêter le sexe à n'importe quel moment.

Laisse-la prendre l'initiative aussi, même si cela signifie moins de sexe. Tu auras plus l'assurance de son envie.

Bergamotte8
Les sites de rencontre sont réellement déprimants mais quelle autre alternative reste-t-il ? Merci pour tes conseils dans ce domaine. As-tu pu rencontrer des personnes en les utilisant ? As-tu connu un «   déclic » qui t’a permis de matcher ?

Tout dépend de ta vie sociale et ton milieu de vie. Les milieux associatifs ou militants sont des vecteurs de rencontre efficaces.

Les événements comme les cafés-poly, les munchs BDSM, les ateliers sexpo sont aussi des contextes permettant de rencontrer de nouvelles personnes chaque fois.

En ce qui me concerne, j'ai essentiellement rencontré des personnes par OKCupid. Il n'y a jamais eu de déclic. C'est le hasard des personnes qui parcourent ton profil. Il y a vraiment une question de planètes qui s'alignent. Il faut se "croiser" et être en recherche au même moment.

Il faut trouver un équilibre entre trop liker et pas assez. Si le profil est presque vide, like ou pas mais passe vite au suivant. Ne perd pas ton temps.

Il faut prendre le temps de lire les profils très complets. Cela permet de savoir un maximum de choses sur la personne sans avoir à discuter. Tu peux alors déterminer si il peut y avoir des sujets de discussion et un état d'esprit qui s'accorde. (C'est aussi pour ça que ton profil doit être bien renseigné.) Il ne suffit pas de matcher. Il faut surtout capter l'attention et que ce soit fluide.

La majorité des matchs débouchent sur aucune discussion ou quelques échanges qui ne mènent à rien.

Si une conversation débute, demande à passer rapidement sur WhatsApp ou une autre type de messagerie instantanée. Cela permet de garder un contact direct.

Rester sur OkCupid est un risque d'être oublié. La majorité des femmes sur-sollicitées désactivent les notifications. Donc si pour une raison ou une autre, elle ne vont plus systématiquement sur OkCupid, tu n'es plus dans leur esprit.

Rencontre rapidement. Inutile de perdre 3 mois à discuter en ligne pour s'apercevoir qu'en vrai ça ne le fait pas. Pour cela, au moment opportun exprime simplement ton envie de voir la personne, sans proposer quoi que ce soit pour ne pas mettre la pression. Parle juste de cette envie, c'est un premier pas qui peut amener à discuter concrètement de comment ça pourrait s'organiser.

Sois dynamique et enthousiaste dans tes conversations. Pose des questions en rapport avec le sujet en cours, ou sur la personne (peu importe si ça vient de nulle part) pour en apprendre plus sur elle, sur sa vie. Les questions permettent de réalimenter la discussion et c'est très important pour conserver l'attention.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le dimanche 24 novembre 2024 à 20h06

Belnion8
Je suis désolé de lancer une sollicitation directe mais j’aimerais beaucoup avoir l’avis de @Topper sur mon dernier post. Tes conseils sont très précieux et je suis certain qu’ils m’aideront à mieux appréhender les prochaines étapes.

Bonjour @Belnion8,

Comme ensuite il y a eu des échanges entre d'autres personnes sur une autre situation, j'ai lâché le fil et je n'ai pas vu tes messages de mises à jour.

J'ai parcouru ton récit et la première chose qui m'interpelle, c'est ce refus d'avoir la même sexualité avec toi qu'avec son amant.

Cela peut être une volonté dans certaines dynamiques candaulistes où le refus de certains actes est une volonté. Cela peut être pour imposer un statut de domination, ou dans un acte d'humiliation. Cela peut d'ailleurs se cumuler à des remarques visant à rabaisser et comparer avec l'amant.

Si ce n'est pas un objectif de ta femme ou entre vous, cela peut être dû à un manque de désir. Il est possible que le fait de ne plus être dans la passion du début de relation fait que son désir est moindre. Avec un nouveau partenaire et toutes les découvertes que cela implique, vous ne partez pas avec les mêmes cartes. Il faut imaginer qu'elle projette ses moments avec lui avec de se voir, ce qui stimule le désir. Elle est déjà à un niveau d'excitation particulier avant même de le retrouver. C'est extrêmement stimulant par rapport au conjoint qui est toujours accessible et avec qui il n'y a pas cette projection.

Cela peut aussi être dû à une difficulté à assumer une sexualité plus intense, plus kinky, plus bestiale, plus spontanée, plus libérée (rayer les mentions inutiles). Avec toi, c'est la maman qui fait l'amour. Avec lui, c'est la salope qui se fait baiser. Séparer ces deux sexualités lui permet d'être pleinement une autre personne avec son amant et se lâcher en perdant du contrôle. Cette perte de contrôle (qui reste mesurée) lui permet d'explorer d'autres choses qui serait beaucoup plus difficiles sous ton regard. Il peut y avoir une culpabilité et/ou une honte vis-à-vis de toi.

Il peut être intéressant de creuser ça avec elle. Effectivement, ce n'est pas parce qu'elle a certaines pratiques avec son amant qu'elle doit le faire avec toi. Je dirais même qu'elle doit surtout faire avec toi ce dont elle envie. J'imagine que tu trouverais ça triste qu'elle se force et fasse semblant d'apprécier quelque chose alors qu'elle en a aucune envie.

Par contre, elle peut quand même t'expliquer pourquoi car il y a forcément des raisons. Si elle ne sait pas, tu peux l'aider à l'exprimer en lui soumettant des propositions qui pourraient te sembler pertinentes.

Dans tous les cas, est-ce que tu as vraiment envie de te calquer sur la sexualité qu'elle a avec son amant ? Déjà, ça facilite la comparaison, ce qui n'est pas une bonne chose. En plus de ça, cela signifie que votre sexualité ne lui apporterait rien de nouveau et stimulant. Si tu en viens à être une copie de l'amant sans la NRE qui va avec, ce n'est pas très intéressant.

Au contraire, tu peux ignorer ce qu'elle fait avec son amant et te concentrer sur de nouvelles pratiques ou de nouvelles façons de faire celles que vous connaissez ensemble. Tu peux aussi prendre la direction opposée de son amant. Ils sont du genre à faire du sexe bestial ? Alors pourquoi pas faire l'éloge de la lenteur en pratiquant avec elle le edging, la frustration, le massage, le sexe tantrique ?

Je t'invite à ne pas délaisser certains services de rencontre. Prends du temps à peaufiner tes profils et les rendre attrayant. Essaie de donner envie par ta personnalité. Après, ne mise pas tout là dessus et ne mets pas trop d'énergie à swiper les profils. C'est extrêmement déprimant d'autant plus que tu n'es pas une personne recherchée de par ton statut. Les retombées seront faibles mais il ne faut rien exclure.

D'ailleurs, si tu matches, essaie de rencontrer rapidement. Il faut avoir conscience que la personne qui te parle, parle également à de nombreuses autres personnes en parallèle. Si elle a une rencontre concluante, les autres prétendant passent à la trappe, alors autant faire en sorte qu'on ne te passe pas devant à cette étape.

Si tu souhaites un avis sur un aspect particulier que j'ai omis, n'hésite pas à m'en faire part. J'essaierai de te répondre du mieux que je peux.

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Discussion : Polyamour et chute

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Topper

le dimanche 24 novembre 2024 à 10h55

Bonjour @Exordium,

Je n'ai pas vécu ta situation mais c'est quelque chose qui revient dans certains témoignages où une personne est poussée à expérimenter le polyamour malgré elle.

- Le partenaire A veut ouvrir le couple.
- Le partenaire B accepte pour ne pas se séparer.
- Le partenaire A débute une relation.
- Le partenaire B souffre énormément, et perd de la confiance en lui.
- Le partenaire B s'éloigne émotionnellement du partenaire A pour se protéger.
- Le partenaire B débute une relation qui détourne son attention de sa souffrance, lui apporte de la validation et de la sécurité.
- Le partenaire B vient à remplacer le partenaire A par sa nouvelle relation.

C'est à ce moment là que le partenaire A panique et vient demander de l'aide.

Malheureusement, il n'y a pas de solution universelle car les personnes et les historiques ont leur singularité. Toutefois, il y a quelques éléments qui semblent être des déclencheurs communs à ce type de situation :

- Le partenaire A n'a pas su modérer sa NRE. Beaucoup font l'erreur de se précipiter lorsque l'autre accepte l'ouverture du couple. Obnubilé par cette nouvelle opportunité, il est oublié que c'est extrêmement violent pour la personne qui était la veille encore monogame. C'est une perte soudaine de tous les repères. Elle n'a pas eu des mois de réflexion sur sa propre envie avant d'en parler. Pour bien faire les choses, il faut laisser des mois de réflexion, échanger sur la question, discuter de l'évolution du couple, ce que ça va changer. C'est aussi l'occasion de déconstruire la monogamie ensemble. La situation de couple s'est dégradé progressivement sans que ce soit remarqué par le partenaire A.

- Le partenaire B est resté plongé dans sa souffrance. Il ne travaille pas sur ses insécurités révélées par la non-monogamie. Il ne déconstruit pas la monogamie. La solution trouvée pour combler la solitude créée par l'éloignement du partenaire A et ses absences, est de trouver quelqu'un d'autre. Ce n'est pas une envie de vivre une autre relation qui s'inscrit dans une volonté de polyamour. C'est une envie conduite par l'angoisse d'être seul et abandonné. Lorsqu'une nouvelle relation débute, c'est une autre relation monogame qui débute, ce qui implique d'abandonner émotionnellement la précédente.

Tu peux déterminer si ces descriptions pourraient coller à ta situation. Demande à ton compagnon si il a été dans un processus semblable. Si tu sais précisément ce qui s'est passé dans sa tête, tu sauras mieux sur quoi agir.

Je te conseillerais de vous laisser du temps. Continuez à vivre votre vie de famille normalement, même si ça ressemble à une collocation. Ne précipitez rien pour éviter une issue radicale.

Posez-vous tous les deux, et prenez le temps de retracer en détail tout ce qui a été vécu par toi et par lui depuis ta demande d'ouverture du couple. Peu importe si ça semble être des choses connues. Il y a toujours des détails intéressants qui peuvent apparaitre ou des émotions qui sont mieux comprises avec le recul. Et justement, concentrez-vous sur les ressentis de chacun à chaque nouveau évènement.

Ce sera forcément très long. Faites par petits morceaux de vie, de temps en temps. N'hésitez pas à revenir en arrière si il y a un besoin de creuser quelque chose.

Ne cherchez pas à savoir à qui revient la faute. C'est un débat stérile et est contre-productif. Le but est de comprendre le déroulé des évènements et la raison de se désamour qui te préoccupe. Si tu as des doutes, besoin de creuser, ou qu'il développe une séquence, tu peux dire "J'ai l'impression que... Est-ce que j'ai raison ? Qu'est-ce que tu en penses ?".

A noter : Il ne pourra pas t'affirmer si il a déconstruit la monogamie. Déjà, ça ne se fait pas en un an et demi. C'est une multitude de réalisations plus ou moins importantes sur sa propre construction et ses mécanismes. On ne s'en rend compte que lorsqu'on passe des étapes. Par contre, tu peux déterminer quel est son niveau de déconstruction. Par exemple, en lui demandant ce que représente une relation amoureuse pour lui. Si il te sort la représentation qui consiste à avoir des projets ensembles et une relation exclusive, c'est que la déconstruction n'a pas eu lieu.

Pour initier cette communication avec ton compagnon, je t'invite à exposer de manière pragmatique tes inquiétudes sur la situation actuelle et reconnaitre les erreurs que tu as identifiées et qui t'incombent. Epargne-lui le poids de tes angoisses personnelles ce qui pourrait le culpabiliser, le renfermer et éventuellement le braquer si il a des rancoeurs par rapport à ses propres souffrances passées ou présentes.

Dans une démarche de rétablissement de votre lien, réduit l'existence de ton autre relation. Si tu communiques avec un peu tout le temps, limite ça désormais aux moments où tu n'es pas avec ton compagnon. Rencontre ton autre relation moins souvent, moins longtemps. Peu importe si tu te retrouves seule à la maison pendant que ton compagnon est de sortie.

Explique évidemment à ton autre relation la raison de ces changements pour que cela ne développe pas des insécurités de son côté. Rassure sur le fait que c'est temporaire mais que tu as besoin de te concentrer sur ton couple socle, et que c'est indirectement une façon de sauvegarder votre relation.

Bon courage.

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Discussion : Metamour et insécurité

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Topper

le mardi 19 novembre 2024 à 10h06

Bonjour @Feedesbois, de ce que je comprends, vous aviez prévu un week-end avec ton compagnon. Puis, ce qui devait être un moment privilégié à deux, s'est transformé en séjour à trois. Tu as quand même fait un effort d'adaptation particulier qui n'est pas anodin. En outre, son attitude n'a pas été à la hauteur des efforts que tu as fait pour que les choses se passent bien. Tu as possiblement ressenti cela comme un manque de motivation et de reconnaissance, ce qui peut se traduire par un sentiment d'hostilité à ton égard.

Pire, alors que ça devait être un week-end à deux, tu t'es retrouvée à dormir seule parce qu'elle ne supportait pas ta présence. Comment se fait-il que ce soit toi qui soit exclue alors qu'elle est la pièce rapportée ? Comment bien se sentir dans une telle situation ?

Il n'en faut pas beaucoup pour que le cerveau extrapole cet évènement. Tu peux très bien la percevoir désormais comme une menace et que sa relation avec ton compagnon interfère dans la vôtre, voire que tu te retrouves mise sur la touche.

Je note que dans ton récit, tu ne parles que de toi et d'elle, mais pas du comportement de ton compagnon. Il a pourtant eu un rôle majeur dans le déroulement du séjour. Il est le pivot entre vous deux, et si il n'est pas responsable des ressentis de chacune, il me parait primordial que ce soit lui qui doit être attentif et fasse en sorte que cela se passe bien sans en privilégier une plus que l'autre, d'autant plus que c'était son initiative.

Pour avancer, je t'invite à parler de tes ressentis à ton compagnon. Tu as développé des insécurités suite à ce week-end, il faut donc agir en conséquence. A lui d'être à l'écoute, prendre soin de toi et cherchez des solutions pour t'apaiser. Par exemple, je me dis que refaire un week-end dans le même genre, à deux cette fois-ci, pourrais te faire du bien.

Je vous invite également à bien compartimenter vos relations. Evite de croiser cette autre femme désormais ou d'interagir. Ton compagnon ne devrait pas parler de l'une à l'autre et inversement, ni de ce qu'il fait avec chacune.

Parfois les relations entre métamours se passent merveilleusement bien. Cela reste rare et au mieux simplement cordial, ce qui est déjà vraiment pas mal.

Aller jusqu'à partager un week-end à trois et l'intimité d'un lit peut compliquer les choses même pour des personnes qui sont habituellement à l'aise ensemble en temps normal.

Je comprends l'envie de voir ses amours ensemble. C'est idyllique, mais on ne peut pas forcer deux personnes à s'apprécier. Mettre en relation des métamours est toujours un risque et le résultat peut être catastrophique, pouvant amener à de la jalousie, des conflits de loyauté, voire à des ruptures par l'usure.

Selon-moi, la solution la plus sage est de compartimenter les relations. Si il y a vraiment une envie commune de polyamour "kitchen-table", procéder très progressivement me parait indispensable. Par exemple, en se contentant de passer des déjeuners ou soirées ensemble sur des temps relativement courts, ou que les métamours passent des moments à deux. Le genre de choses qui peuvent permettre de jauger de l'entente et créer du lien et de la complicité. Si ce n'est pas fluide, il est ainsi plus facile de revenir en arrière sans faire de dégâts (encore que ça peut toujours être mal pris par certaines personnes).

Et même si ça se passe bien entre les métamours à un moment, rien n'assure que ça ne va pas exploser à un moment donné. Cela peut venir d'un conflit entre les deux métamours, mais ça peut être aussi simple que lorsqu'il y a des intérêts divergents comme les deux métamours qui veulent voir la personne pivot plus souvent/longtemps au détriment de l'autre.

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Discussion : Abandon ou indépendance, le paradoxe ?

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Topper

le dimanche 10 novembre 2024 à 20h18

NicogabLa question que je me pose, c’est si une relation doit être préférablement stable et suffisamment nourrissante avant d’expérimenter le polyamour, ou si au contraire, une autre relation parallèle peut (ou consiste a) équilibrer les choses en apportant ailleurs ce que l’un et l’autre ne parvenons pas a nous apporter ?

Une relation doit être préférablement stable et non conflictuelle pour s'adapter au mieux à la non-monogamie et au polyamour.

La transition vers un autre mode relationnel est source de difficultés qui peuvent amener à des conflits. Si il y a déjà des problèmes dans la relation, c'est en rajouter une couche.

Il vaut donc mieux régler tout ce qui pose problème, décortiquer les rancœurs si il y en a, histoire de partir sur une base saine.

Est-ce que le polyamour peut combler des manques dans une relation ? Je ne pense pas. Faire du sexe avec Valérie, ça ne remplace pas de faire du sexe avec Marie si on a envie de faire du sexe avec Marie.

Est-ce que le polyamour peut combler des envies qui ne sont pas liées à une personne ? Je pense que oui. Si on a envie d'aller au cinéma avec quelqu'un, que Valérie déteste ça, mais Marie adore, alors tout le monde est satisfait et en plus Valérie n'a plus la pression d'aller au cinéma pour faire plaisir.

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Discussion : Début en poly A dans ma relation historique

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Topper

le mardi 05 novembre 2024 à 16h59

Bonjour @Maillemaille,

Il y a de nombreux couples historiques qui perdurent en ayant changé de mode relationnel. J'en fait partie. Ce n'est pas simple et pour plusieurs raisons.

Nous nous sommes construits dans un monde monogame, dont nous avons appris tous les codes et nous avons développé des sensibilités et mécanismes en fonction de ça, également des objectifs de vie (escalator relationnel, avec projets de couple).

Ce schéma monogame offre un cadre commun à tous qui nous permet de savoir ce qui est attendu, ce qui est correct, ce qui ne l'est pas, etc. Bref, tout un tas de certitudes qui nous donne un mode d'emploi sur comment vivre les relations et à partir de quand nos émotions sont considérées comme légitimes ou non. Encore mieux, la monogamie permet d'excuser certains comportements toxiques comme la possessivité et la jalousie.

La monogamie est en apparence un mode relationnel sécurisant puisqu'il permet (en théorie) que notre partenaire reste exclusif sexuellement et sentimentalement.

Lorsqu'on quitte ce mode relationnel, ce sont tous ces repères qui s'effondrent.

On doit apprendre à vivre les relations autrement, comprendre nos émotions, pour pouvoir ensuite les gérer correctement, se sécuriser autrement que par l'exclusivité, travailler sur ses insécurités.

Au-delà des difficultés propres au polyamour (temps à partager, soin des relations multiples, organisation, coût), il y a toute une déconstruction à faire de la monogamie, et une reconstruction. C'est du travail, et il n'est pas juste question de le vouloir. Cela prend du temps et c'est variable selon les personnes.

Selon-moi, il n'est pas possible d'être une personne polyamoureuse sereine et épanouie en gardant une conception monogame des relations. Cela n'empêche absolument pas d'avoir une vie de couple avec cohabitation en apparence classique.

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Discussion : Besoin d'aide en tant que personne invitée dans un couple

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Topper

le mardi 05 novembre 2024 à 15h49

Bonjour @Meta, je n'ai pas tout suivi des évènements qui sont durs à suivre car l'anonymisation et les pronoms neutres rendent le récit confus.

Quoi qu'il en soit, de ce que j'ai compris, il y a un couple initial et l'un des deux personnes ne supporte pas la non-monogamie.

C'est un contexte explosif et je t'engage à t'en t'éloigner. En restant dans les parages, ça ne se calmera pas. Tu resteras une menace et même si tu n'en est pas une, tu symbolises une source d'insécurité et d'anxiété. Tu ne peux rien faire contre ça. Seule cette personne doit faire le travail nécessaire pour cela. Tu ne peux pas l'aider. Tu n'as pas une position suffisamment neutre pour ça, c'est même l'inverse. En outre, cette personne semble communiquer avec toi quand elle en a besoin, puis coupe tout contact lorsque c'est ton cas. Pas très respectueux et éthique tout ça...

Les limites lorsque tu relationnes avec des personnes déjà ensemble sont généralement fixées par le couple initial. Cela ne t'empêche pas d'avoir tes propres limites. Parfois, elles n'interfèrent pas les unes avec les autres. Parfois c'est le cas et la relation n'est pas possible.

Toutes les demandes sont légitimes dans une perspective polyamoureuse même quand on est le "nouveau", du moment qu'il n'y a pas une demande d'exclusivité. Ensuite, il convient de faire en fonction des limites connues de chacun. C'est du respect de de l'éthique relationnelle.

Tu n'es pas en relation avec tes métamours. La personne qui est au milieu des relations doit gérer/accepter/refuser les demandes en fonction des limites/besoins de chacun et de ses propres envies.

Lorsque la relation avec les métamours est compliquée, il vaut mieux compartimenter un maximum. Focalise-toi sur tes envies/besoins et tes relations directes. Dans ce cas, ce sont aux personnes "pivot" de gérer les difficultés. Ce n'est pas ta responsabilité et ton problème.

Par contre, si la situation est trop pourrie, pense à toi. Ne te laisse pas entrainer dans quelque chose qui va t'affecter durablement. Si ce n'est pas possible d'avoir de la sérénité dans cette relation, cela n'en vaut pas la peine.

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Discussion : Abandon ou indépendance, le paradoxe ?

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 14h56

Bonjour @Nicogab, ouvrir une relation initialement monogame, c'est comme ouvrir la porte d'une cage. Est-ce que l'oiseau va revenir ? On peut l'espérer mais il n'y aura jamais de certitude. Et sur le temps long, qu'est-ce que ça va donner ? Si l'oiseau revient toujours dans la cage, qu'est-ce qu'il en sera dans 6 mois ou un an, quand il aura pris plus de confiance et d'indépendance ?

Il y a toujours une part de risque qui est liée à une part d'inconnu que l'on ne peut pas maîtriser.

Dans votre cas, la plus grosse difficulté que je vois est la distance géographique qui vous sépare. Il y aura forcément au début des doutes, des angoisses, des incompréhensions qui vont naître. Il est bien dans ce cas là de pouvoir se voir. Les insécurités, les conflits, le manque, la distance, ça multiplie les difficultés.

Le polyamour peut exacerber ta peur de l'abandon. Tu multiplies les partenaires et c'est autant de partenaires qui peuvent t'abandonner. Le meilleur moyen de ne pas activer une peur de l'abandon est de n'avoir aucune relation.

Par contre, le polyamour peut aider à mieux gérer la dépendance affective. Si tu n'as qu'une partenaire, tu mets toute ta dépendance sur cette personne. Cette personne doit combler tous tes besoins et te sécuriser. Le moindre problème dans ta relation avec cette personne et c'est tous tes repères de stabilité qui se fragilisent. En multipliant les relations, la dépendance est moins marquée. Tu peux trouver de l'attention, de l'amour, de la complicité, du soin, à travers plusieurs personnes. Ainsi, ton attachement peut être plus sain.

Quant à la compersion, c'est un ressenti que l'on peut découvrir à travers le polyamour. Ce n'est pas non plus un graal. On n'est pas un mauvais polyamoureux ou un polyamoureux non-accompli si on ne ressent pas de compersion. C'est agréable et procure de l'ocytocine, mais ce n'est pas indispensable pour se sentir bien en tant que polyamoureux.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 12h36

Je fais suite à ma précédente réponse, mais cette fois-ci je voudrais évoquer l'aspect candauliste initial.

Cette relation très intime et complice que vis ta femme, et qu'en plus elle a une sexualité qui lui est propre en dehors du couple, c'est le rêve absolu que beaucoup de candaulistes t'envieraient.

Je sais que ça va beaucoup plus loin que tes projections. Cela t'a fait gravir une marche beaucoup plus haute que ce à quoi tu t'attendais. Tu n'as pas bénéficié d'une progression qui aurait pu être bien plus confortable pour toi.

Je suppose selon ton récit que tu as été avide d'avoir tous les détails sexuels puisque tu sais ce qu'elle fait avec lui et pas avec toi. Rien de surprenant pour un candauliste. Tu ne peux pas revenir en arrière et effacer ce que tu as entendu.

Toutefois, tu peux entrer dans une dynamique où tu n'as plus ces détails. Tu as déjà une idée de la teneur de leur relation et de leur vie sexuelle. Tu peux estimer que c'est suffisant et axer le côté excitant sur le fait de retrouver ta femme après qu'elle se soit éclatée à l'extérieure, comblée et reconnaissante de lui offrir ça.

Ne plus être confronté à ce qu'il se passe en détail dans sa relation extérieure te donnera moins de matière pour alimenter tes angoisses.

Cela ne t'empêche pas de revenir plus tard dans une dynamique de partage lorsque tu te sentiras capable d'orienter les expériences vécues par ta femme comme quelque chose d'excitant*.

Il est aussi tout à fait possible de partager énormément sur certaines relations et quasiment rien sur d'autres. C'est ce que je fais avec ma compagne. Il y a des relations qui m'insécurisent davantage et je limite volontairement le niveau d'informations. Pour d'autres, elle peut absolument tout me dire et cela ne m'impacte aucunement.

* Je précise que dans le candaulisme, une grande part d'excitation est mélangée à de l'angoisse. C'est ce qui explique l'intensité des émotions et de l'excitation qui est ressentie. Elle s'abandonne dans les bras d'un autre, elle jouit de manière incroyable, elle est terriblement enthousiaste à l'idée de le retrouver, elle est sur un petit nuage, elle a telle pratique avec lui, il est plus endurant, il a un sexe plus gros, etc. Les candaulistes recherchent ce genre de situations, déjà parce qu'il y a une part de risque, mais aussi parce qu'il y a un caractère excitant de voir sa femme dans un état de plaisir et d'excitation inhabituel.

Il y a de nombreuses dynamiques dans le candaulisme, avec ou sans détails, avec ou sans humiliation, avec ou sans tromperie, ou "Stag & Vixen". Il y a quelque chose qui rejoint tous les candaulistes, c'est cette satisfaction de voir leur femme heureuse, comblée et épanouie.

Heureuse, comblée et épanouie.

Lorsque tu as des doutes, des peurs qui resurgissent, repense à cette envie.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 11h56

Bonjour @Belnion8, merci pour tes compliments. Ça fait chaud au coeur. Il y a certains points que je voulais évoquer mais que j'ai zappés. Ma réponse était déjà très longue.

Concernant l'attitude de ta femme, c'est très compréhensible. Tu vois les laisses pour chien avec un enrouleur ? Eh bien ça fait un peu le même effet. Elle court vers une nouvelle aventure, se croyant libre, la laisse se déroule et n'exerce aucune contrainte jusqu'à ce que tu appuies sur le bouton, et TAC ! Arrêt violent et inattendu.

Tu as incité ta femme à tenter cette aventure (il n'y a pas de jugement dans cette phrase) et elle ne t'a pas semblée partante. Elle t'a pourtant écouté attentivement et a eu besoin de faire son cheminement de son côté. Elle a sans doute retourné cette possibilité dans tous les sens, sondé ses envies, mesuré les risques, peut-être aussi lutté avec la représentation du couple monogame, jusqu'à ce qu'elle se sente assez prête pour tenter. Est-ce que vous avez discuté en détail de ce cheminement ?

Tout ce processus n'a rien d'anodin.

Peu importe l'attrait qu'elle peut avoir pour l'autre personne, cela demande un certain courage de flirter et tenter de créer une nouvelle relation. C'est notamment se mettre en situation de vulnérabilité et de rejet. C'est aussi se jeter dans le vide sans trop savoir comment ça va se finir et comment elle va gérer tout ça.

Elle a finalement pris son courage à deux mains. Elle est sortie de sa zone de confort, en prenant de gros risques pour elle. Elle l'a fait pour elle mais aussi parce que tu étais là pour l'encourager.

La quantité et l'intensité des émotions qu'elle a pu ressentir en très peu de temps a dû être énorme. Peurs multiples, trac, soulagement, enthousiasme, plaisir, satisfaction, déception, culpabilité, colère, rancoeur...

Dans ta position, cela doit être déjà confus dans ta tête par rapport à tes ressentis, imagine pour elle qui en plus doit gérer désormais une autre personne.

Vivre tout ça, c'est une épreuve et émotionnellement épuisant. Si le résultat est que c'est conflictuel entre vous, c'est normal qu'elle soit refroidie.

Tu es son compagnon, son quotidien, ses projets de vie. Elle se dit certainement très raisonnablement, aussi chouette son amourette soit-elle, cela ne vaut pas une vie de conflits avec toi.

Il va falloir qu'elle reprenne confiance et que votre relation s'apaise pour qu'elle se sente suffisamment à l'aise pour continuer.

Je te conseillerais de la rassurer sur ton envie à poursuivre, lui dire qu'elle n'a rien fait de mal et n'a rien à se reprocher, le problème vient de toi et des peurs que tu as. Tu dois identifier tes sources d'angoisses pour travailler dessus et peut-être trouver ensemble des aménagements pour que tes peurs soient plus gérables dans un premier temps. Cherchez ensemble aussi si il y a des moyens pour elle de te rassurer sans non plus que ce soit trop contraignant lors de ses sorties.

Garde en tête que désormais lorsqu'elle va rentrer à la maison après avoir passé du temps avec un autre homme, elle aura énormément d'appréhensions et sera sur la défensive. Elle s'attendra forcément à ce que ça se passe mal. À toi de bien gérer à ce moment là même si tu as passé un sale moment.

Un conseil : lors d'un retour de date, ne parlez pas en détail de celui-ci. Souciez-vous de savoir si ça s'est bien passé et c'est tout. La priorité est de vous reconnecter. Faites des câlins, du sexe, selon ce dont vous avez envie et besoin. Reprenez le cours de votre vie comme si il ne s'était rien passé. Le retour à la normale a quelque chose de très apaisant.

Le lendemain, ou quelques jours plus tard, il sera toujours temps d'évoquer des difficultés ou de rentrer plus dans le détail du date.

Tu disais qu'il y avait des moments où ça allait mieux et d'autres où tu sombrais. C'est tout à fait normal d'avoir ces fluctuations. Une chose à savoir est que tu dois prendre soin de toi. Cela passe par avoir un bon sommeil. Sans repos, tu verras toujours les choses plus négativement, tu seras plus angoissé, stressé, irascible, impulsif. Essaie aussi de t'accorder chaque jour des moments de quiétude seul pour reposer ton cerveau, même si c'est 20-30 minutes. Cela peut être faire une balade, rester assis sur un banc, faire du jardinage, faire de la pleine conscience, du yoga, de la méditation, etc.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le mercredi 30 octobre 2024 à 11h12

Bonjour @Belnion8,

Tu dois absolument faire le deuil de ton couple d'avant. Qu'aujourd'hui la relation soit plus engageante que ce que tu avais escompté ne change rien. Au final, tu aurais eu ce deuil à faire. Il est naïf de croire que la non-exclusivité, même si elle n'est que sexuelle, ne modifie pas radicalement la dynamique du couple. Il est encore plus naïf de croire que relationner de manière suivie, en plus avec quelqu'un de l'entourage (professionnel ou amical) ne va pas créer des sentiments affectifs forts ou amoureux.

Tant que tu seras en résistance et que tu seras dans l'angoisse de ce que tu peux perdre, tu le vivras mal. D'une certaine façon, tu as déjà perdu ton couple d'avant. Désormais, tu lui as donné la liberté de vivre une autre relation. C'est dans cette nouvelle configuration que tu dois trouver ta place. Et même si tu refermais le couple, ça ne redeviendrait jamais comme avant. Vous redeviendriez monogame, mais ce serait différent de ce que vous avez connu car les expériences nous changent. Considère votre relation telle qu'elle était comme appartenant au passé.

Est-ce que c'est grave ? Non, pas forcément. A vous de bien gérer les choses pour faire évoluer correctement votre couple sans vous abimer ou vous éloigner.

Tu dois commencer par lâcher prise. Comme dit plus haut, on peut partir du principe que ce qui est fait, est fait, et ce n'est pas possible de revenir en arrière. Il est inutile de lutter contre ça. Plus vite tu accepteras cette situation, plus vite tu gagneras en apaisement. Cela te donnera du temps de cerveau disponible pour avancer qui est aujourd'hui occupé à imaginer toutes les situations négatives possibles.

Ensuite, tu dois faire un "switch" mental consistant à voir ta relation (et toutes les autres relations d'ailleurs) autrement. Ta femme est une personne, pas un objet. Si elle veut partir, elle partira. Peu importe votre mode relationnel, que vous soyez monogames ou non. Il y a tous les jours des couples monogames qui se séparent parce qu'il y a une envie de vivre une autre histoire. Le contexte n'a que peu d'importance. Cela peut être par ennui dans le couple, un coup de coeur à la salle de sport, un collègue, etc. Ce qui est important, c'est que dans la monogamie, il n'est pas possible de cumuler les relations. Ainsi, à moins de passer par l'adultère, une histoire chasse l'autre.

En étant non-monogames, vous vous donnez l'opportunité de vivre des nouvelles histoires sans que ça jette l'ancienne à la poubelle.

Garde bien ça en tête car c'est ce que vous cherchez à faire aujourd'hui. Votre relation est importante pour tous les deux et vous voulez absolument conserver ce lien si particulier que vous avez entre vous.

Tu as peur de la perdre, je comprends. C'est normal. Ce qu'il se passe pour toi est vertigineux. Tu as une perte totale de repère. Dans la monogamie, l'exclusivité sexuelle et amoureuse sont censés être des marqueurs fiables et sécurisants. Tu dois trouver d'autres moyen de te sentir en sécurité dans ta relation.

Cela peut passer par une autre façon de considérer cette sécurité dans le couple. Est-ce que mettre ta femme dans une cage (la monogamie) c'est vraiment de la sécurité alors qu'elle peut faire le choix de quitter la cage à n'importe quel moment ? Est-ce que c'est de la faire sortir de la cage en ayant un contrôle sur sa liberté possible avec une laisse (le libertinage) ? Ou alors, est-ce que la meilleure preuve d'amour n'est pas de laisser la cage ouverte et qu'elle revienne toujours alors qu'elle est totalement libre d'aller ailleurs ?

Je te garantie que ce changement d'état d'esprit peut tout changer sur ta façon d'appréhender ta relation avec ta femme.

A partir de là, tu pourras faire en sorte d'alimenter positivement ta relation avec elle qui fera que tu n'auras plus peur qu'elle parte car tu seras le meilleur chéri du monde pour elle. Sois attentionné, aimant, compréhensif, soutenant, à l'écoute, affectueux, etc. Cherche en toi les lacunes ou les défauts sur lesquels tu peux travailler. Ne cherche pas forcément la perfection, mais fais en sorte d'être encore mieux qu'avant. T'améliorer (pour elle mais aussi pour toi) va augmenter ta confiance en toi et réduire ta dépendance.

Quand je dis "être le meilleur chéri du monde", c'est une image. L'idée n'est pas d'être en compétition avec ses autres partenaires. Ce serait malsain et à côté de la plaque.

Il ne faut pas comparer les relations. Cela demande un effort conscient car cerveau a cet automatisme naturel.

Je prends l'exemple du sexe car c'est un aspect qui met souvent en insécurité par comparaison mais c'est valable pour n'importe quel aspect d'une relation. Avec l'expérience de la non-monogamie, on se rend compte que le sexe est chaque fois différent selon les partenaires. On pourrait éventuellement le remarquer en étant monogame avec des relations successives mais c'est moins évident. On pourrait imaginer qu'en multipliant les partenaires, on devrait retomber sur des dynamiques identiques, d'autant plus qu'on est un élément commun, mais non. Il y a toujours des différences, des nuances, qui font que la sexualité dans une relation aura toujours quelque chose d'unique et irremplaçable.

Ainsi, on a pas à se sentir remplacé. chaque partenaire a ses spécificités, ses caractéristiques, ses attraits, ses pratiques, etc. On ne peut pas remplacer quelqu'un d'autre. On ne peut pas non plus être le nouvel amant (avec la dose d'interdit que procure le cadre professionnel et la relation cachée). On ne peut pas apporter ce déluge d'émotions liées à ces situations excitantes et nouvelles découvertes. On ne peut pas être une femme si on est un homme. On ne peut pas être le petit jeune de 25 ans si on en a 40.

De la même manière, les autres partenaires ne peuvent pas remplacer le conjoint. Tu évoquais le candaulisme au début. Cette dynamique et cette complicité que vous pouvez avoir tous les deux, est propre à votre couple. Un amant ne peut pas lui apporter ce sentiment de confort, de confiance, d'excitation de te retrouver, cet amour et cette reconnaissance de lui permettre de vivre ça.

Et globalement, ils auront toujours 11 ans de retard (dans ton cas) par rapport à toi. Ils n'auront jamais autant de temps avec elle que toi. Ils n'auront pas ce lien particulier apporté par vos souvenirs, vos projets, vos expériences, vos obstacles passés ensemble, votre confiance respective, etc. (Dans le polyamour, c'est souvent un sujet de souffrance pour les relations dites secondaires.)

Ta femme t'engage à rencontrer d'autres personnes et ça pourrait être une bonne idée. Déjà pour perdre de la dépendance vis-à-vis de ta femme. Se rendre compte que l'on plait à d'autres, que l'on peut nouer d'autres relations, c'est valorisant. Attention à ne pas en faire une croisade car cela peut avoir l'effet inverse. Il est difficile de faire des rencontres (en particulier en étant déjà en couple) et ça peut être vraiment très déprimant. Je t'invite à te limiter aux services de rencontre adaptés comme OKCupid, polyrencontre ou veenvibe et t'ouvrir aux opportunités qui pourraient se présenter dans la vraie vie.

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Discussion : Ma compagne me propose d'ouvrir notre couple - je suis perdu

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Topper

le mardi 29 octobre 2024 à 20h24

PabloB
je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.

Normal, les règles sont des contraintes. Pourquoi voudrait-elle des contraintes alors qu'elle souhaite une relation libre ?

Dans ta situation, c'est elle qui serait amenée à profiter immédiatement de cette liberté. Elle a une histoire déjà engagée. Toi, non.

Nul doute que si la situation était inversée, elle voudrait mettre en place un paquet de règles.

PabloBJe suis perdu et je serais vraiment reconnaissant de recevoir des conseils sur les règles ou les actions à mettre en place pour que nous puissions évoluer sereinement dans cette situation. Je crois sincèrement que cela pourrait être bénéfique pour notre couple, mais je ne sais pas par où commencer.

Merci d'avance pour votre aide.

Les règles c'est une mauvaise chose.

Voilà, ça c'est dit, parce que ça doit l'être. Les règles sont déjà en contradiction avec l'idée même de liberté. Cela vise à réduire les possibilités de notre partenaire. C'est ni plus ni moins que du contrôle sur l'autre.

Qu'est-ce qui peut se passer avec les règles ?

La première chose est que ça peut créer une frustration. Au début, on s'en contente. La nouvelle liberté acquise est forcément satisfaisante. Avec le temps, on veut plus et ça devient un problème. Cela peut notamment interférer dans l'évolution des relations et avoir des effets catastrophiques. Cela peut créer de la déception, des tensions ou de la rancoeur.

La seconde chose est qu'une règle peut toujours avoir une interprétation différente. Entre ce qu'on pense, ce qu'on dit, ce que l'autre entend, et ce qui est compris, il peut y avoir à chaque étape une dégradation de l'information. L'autre n'est pas dans notre tête. Il y aura donc une variabilité entre ce qui est attendu et ce qui est pratiqué. Et ça, ça crée des conflits.

La troisième chose est qu'il n'est pas possible de prévoir toutes les situations en avance. Lorsqu'une règle est pensée, elle ne prend pas en compte tous les aléas de la vie. Un classique dans ce genre d'expérience est de ne pas avoir la notion du temps qui passe. Si il y a une règle stricte qui dicte qu'il faut rentrer à telle heure, envoyer un message avant telle heure, en dictant une telle règle, il y a de fortes probabilités qu'à un moment, elle puisse être enfreinte.

La quatrième chose est qu'une règle enfreinte brise la confiance. Et lorsque la confiance est brisée, en particulier dans une situation provoquant potentiellement de la souffrance, cela met le couple à rude épreuve.

La cinquième chose est que si l'on dicte des règles, on tient à ce qu'elles soient respectées. Or, cela crée une attention toute particulière sur le respect des règles qui peut virer à l'obsession. Ainsi, une règle peut être davantage une source d'angoisse que l'apaisement qu'elle est censée susciter.

Enfin, il y a tout ce que symbolise la règle en terme de contrat moral. Qu'est-ce qui va se passer si une règle est enfreinte ? Est-ce que ça signifie que tout va s'effondrer ? Que c'est le début de la fin de la relation ? Qu'elle ne me respecte pas ? Qu'elle s'en fout de moi ? Qu'elle est en train de perdre pied ? Est-ce que ça veut dire qu'il faut refermer le couple ? Après avoir goûté à la liberté, comment va-t-elle réagir ? Et si je laisse passer, est-ce que les règles ont encore un sens ? Qu'est-ce qui va l'empêcher de recommencer ? Quelle est la marge de manoeuvre ? Est-ce que je dois faire des menaces ? Agir comme si ma partenaire était un enfant que je dois punir ?

Maintenant que ça c'est dit, et qu'on a une vision plus claire de ce qui est délétère avec les règles, on peut fixer des règles de manière plus saines, car les règles ne sont pas inutiles, loin de là.

Dans un premier temps, les règles ont l'avantage de créer un cadre dans lequel chacun est à l'aise. Faire passer un couple monogame en relation libre n'a rien d'évident. Cela prend du temps, car il y a un apprentissage pour chacun. Il y aura des erreurs, des souffrances, des doutes, des incompréhensions, des réflexions sur l'autre, sur soi, sur le couple, les relations en générales. Tout ça prend beaucoup de temps. Il faut en avoir conscience.

Ouvrir les vannes d'un coup en ayant une liberté totale, c'est se donner toutes les chances de tout cramer. Tout verrouiller avec des règles trop nombreuses, trop strictes, trop difficiles à appliquer, pareil.

Il est plus facile de se donner un peu de liberté avec des règles. Prendre ses habitudes, se familiariser avec ce nouveau mode de vie, puis peu à peu modifier les règles pour ouvrir à plus de liberté. Cela permet d'avancer un pas après l'autre plutôt que de courir derrière l'autre qui est en train de vivre sa meilleure vie.

Discutez ensemble des règles. Projetez-vous en échangeant les rôles. Essayer d'imaginer comment cela peut s'appliquer. Même si vous n'êtes pas d'accord et que c'est la personne en situation de vulnérabilité qui décide ou non de l'application d'une règle, écoutez vos arguments respectifs.

Mettez ces règles par écrit. Laissez passer quelques jours, réfléchissez chacun de votre côté et voyez si il y a des modifications, suppressions ou ajouts à faire.

Une fois que c'est fait, lancez-vous. Vous n'aurez jamais la certitude d'être prêts. A un moment, il faut pratiquer.

Ensuite, gardez en tête plusieurs choses très importantes pour que ça fonctionne :

Il est possible à n'importe quel moment de rediscuter les règles. Avec l'expérience, certaines règles vous paraitrons inutiles, d'autres pourront être pertinentes pour des situations qui n'avaient pas été prévues.

Vous allez tâtonner pour trouver le fonctionnement qui vous convient. Les règles doivent évoluer avec vous. Elles ne doivent pas être considérées comme quelque chose d'intangible.

Ne soyez pas rigides. Si une règle est enfreinte, il y a sans doute une raison. Personne a envie de rentrer à la maison pour se faire gronder comme un gamin de 8 ans. Discutez et essayez de comprendre la situation. A moins d'être dans une relation toxique, l'autre ne nous veut pas du mal, donc agissez en conséquence.

Voyez avant tout les règles comme un cadre réconfortant. Si il y a une sortie du cadre, ce n'est pas cool, et crée un paquet d'émotions et pensées négatives. Toutefois, la plupart du temps c'est surtout un problème parce qu'on veut en faire un problème.

Bon courage pour ce grand changement dans votre histoire.

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Discussion : Perdu entre acceptation et ma projection

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Topper

le mardi 27 août 2024 à 10h02

Bonjour Ding, tu projettes ta propre histoire en te disant : pourquoi ce serait différent ?

C'est tout à fait compréhensible et naturel. Pourtant, pourquoi ça se passerait de la même façon ?

Il y a une différence fondamentale entre les deux situations. Déjà, tu n'es pas la même personne que le copain précédent et elle l'a quitté pour toi. Sans doute qu'elle se sent mieux avec toi, non ? Est-ce que vous avez suffisamment parlé de ce qui s'est passé pour elle à ce moment là ? Comment elle voit les choses ? Est-ce que tu aurais besoin de réassurance à ce sujet ?

Un autre élément et pas des moindres : admettons que sa précédente séparation est due au fait qu'elle cherche à vivre de nouvelles histoires parce que ça la stimule, ça l'enrichit, ça lui procure du plaisir. C'est bien le but des relations non-monogames.

Or, ce qui a provoqué la fin de son couple précédent, c'est la monogamie. Il y a peut-être eu d'autres raisons mais concentrons nous sur ce contexte. Si à l'époque, elle avait eu la liberté de relationner avec qui elle veut, comme elle veut, est-ce qu'elle aurait été dans l'obligation de se séparer pour vivre pleinement une nouvelle histoire ? Non.

Aujourd'hui, elle est avec toi, mais elle peut vivre d'autres histoires car votre couple a cette ouverture qui rend ça possible. Pourquoi risquerait-elle de perdre un couple aimant, attentionné et compréhensif qui lui permet de vivre ses envies et amours ?

Si vous êtes amenés à vous séparer, c'est que le problème vient de votre relation, pas parce qu'il y a quelqu'un d'autre.

Allez-y doucement, mais essaie de lâcher progressivement la bride. Le temps qui passe pourrait calmer tes angoisses.

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