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Discussion : Abandon ou indépendance, le paradoxe ?

Topper
le jeudi 31 octobre 2024 à 14h56
Bonjour @Nicogab, ouvrir une relation initialement monogame, c'est comme ouvrir la porte d'une cage. Est-ce que l'oiseau va revenir ? On peut l'espérer mais il n'y aura jamais de certitude. Et sur le temps long, qu'est-ce que ça va donner ? Si l'oiseau revient toujours dans la cage, qu'est-ce qu'il en sera dans 6 mois ou un an, quand il aura pris plus de confiance et d'indépendance ?
Il y a toujours une part de risque qui est liée à une part d'inconnu que l'on ne peut pas maîtriser.
Dans votre cas, la plus grosse difficulté que je vois est la distance géographique qui vous sépare. Il y aura forcément au début des doutes, des angoisses, des incompréhensions qui vont naître. Il est bien dans ce cas là de pouvoir se voir. Les insécurités, les conflits, le manque, la distance, ça multiplie les difficultés.
Le polyamour peut exacerber ta peur de l'abandon. Tu multiplies les partenaires et c'est autant de partenaires qui peuvent t'abandonner. Le meilleur moyen de ne pas activer une peur de l'abandon est de n'avoir aucune relation.
Par contre, le polyamour peut aider à mieux gérer la dépendance affective. Si tu n'as qu'une partenaire, tu mets toute ta dépendance sur cette personne. Cette personne doit combler tous tes besoins et te sécuriser. Le moindre problème dans ta relation avec cette personne et c'est tous tes repères de stabilité qui se fragilisent. En multipliant les relations, la dépendance est moins marquée. Tu peux trouver de l'attention, de l'amour, de la complicité, du soin, à travers plusieurs personnes. Ainsi, ton attachement peut être plus sain.
Quant à la compersion, c'est un ressenti que l'on peut découvrir à travers le polyamour. Ce n'est pas non plus un graal. On n'est pas un mauvais polyamoureux ou un polyamoureux non-accompli si on ne ressent pas de compersion. C'est agréable et procure de l'ocytocine, mais ce n'est pas indispensable pour se sentir bien en tant que polyamoureux.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Topper
le jeudi 31 octobre 2024 à 12h36
Je fais suite à ma précédente réponse, mais cette fois-ci je voudrais évoquer l'aspect candauliste initial.
Cette relation très intime et complice que vis ta femme, et qu'en plus elle a une sexualité qui lui est propre en dehors du couple, c'est le rêve absolu que beaucoup de candaulistes t'envieraient.
Je sais que ça va beaucoup plus loin que tes projections. Cela t'a fait gravir une marche beaucoup plus haute que ce à quoi tu t'attendais. Tu n'as pas bénéficié d'une progression qui aurait pu être bien plus confortable pour toi.
Je suppose selon ton récit que tu as été avide d'avoir tous les détails sexuels puisque tu sais ce qu'elle fait avec lui et pas avec toi. Rien de surprenant pour un candauliste. Tu ne peux pas revenir en arrière et effacer ce que tu as entendu.
Toutefois, tu peux entrer dans une dynamique où tu n'as plus ces détails. Tu as déjà une idée de la teneur de leur relation et de leur vie sexuelle. Tu peux estimer que c'est suffisant et axer le côté excitant sur le fait de retrouver ta femme après qu'elle se soit éclatée à l'extérieure, comblée et reconnaissante de lui offrir ça.
Ne plus être confronté à ce qu'il se passe en détail dans sa relation extérieure te donnera moins de matière pour alimenter tes angoisses.
Cela ne t'empêche pas de revenir plus tard dans une dynamique de partage lorsque tu te sentiras capable d'orienter les expériences vécues par ta femme comme quelque chose d'excitant*.
Il est aussi tout à fait possible de partager énormément sur certaines relations et quasiment rien sur d'autres. C'est ce que je fais avec ma compagne. Il y a des relations qui m'insécurisent davantage et je limite volontairement le niveau d'informations. Pour d'autres, elle peut absolument tout me dire et cela ne m'impacte aucunement.
* Je précise que dans le candaulisme, une grande part d'excitation est mélangée à de l'angoisse. C'est ce qui explique l'intensité des émotions et de l'excitation qui est ressentie. Elle s'abandonne dans les bras d'un autre, elle jouit de manière incroyable, elle est terriblement enthousiaste à l'idée de le retrouver, elle est sur un petit nuage, elle a telle pratique avec lui, il est plus endurant, il a un sexe plus gros, etc. Les candaulistes recherchent ce genre de situations, déjà parce qu'il y a une part de risque, mais aussi parce qu'il y a un caractère excitant de voir sa femme dans un état de plaisir et d'excitation inhabituel.
Il y a de nombreuses dynamiques dans le candaulisme, avec ou sans détails, avec ou sans humiliation, avec ou sans tromperie, ou "Stag & Vixen". Il y a quelque chose qui rejoint tous les candaulistes, c'est cette satisfaction de voir leur femme heureuse, comblée et épanouie.
Heureuse, comblée et épanouie.
Lorsque tu as des doutes, des peurs qui resurgissent, repense à cette envie.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Topper
le jeudi 31 octobre 2024 à 11h56
Bonjour @Belnion8, merci pour tes compliments. Ça fait chaud au coeur. Il y a certains points que je voulais évoquer mais que j'ai zappés. Ma réponse était déjà très longue.
Concernant l'attitude de ta femme, c'est très compréhensible. Tu vois les laisses pour chien avec un enrouleur ? Eh bien ça fait un peu le même effet. Elle court vers une nouvelle aventure, se croyant libre, la laisse se déroule et n'exerce aucune contrainte jusqu'à ce que tu appuies sur le bouton, et TAC ! Arrêt violent et inattendu.
Tu as incité ta femme à tenter cette aventure (il n'y a pas de jugement dans cette phrase) et elle ne t'a pas semblée partante. Elle t'a pourtant écouté attentivement et a eu besoin de faire son cheminement de son côté. Elle a sans doute retourné cette possibilité dans tous les sens, sondé ses envies, mesuré les risques, peut-être aussi lutté avec la représentation du couple monogame, jusqu'à ce qu'elle se sente assez prête pour tenter. Est-ce que vous avez discuté en détail de ce cheminement ?
Tout ce processus n'a rien d'anodin.
Peu importe l'attrait qu'elle peut avoir pour l'autre personne, cela demande un certain courage de flirter et tenter de créer une nouvelle relation. C'est notamment se mettre en situation de vulnérabilité et de rejet. C'est aussi se jeter dans le vide sans trop savoir comment ça va se finir et comment elle va gérer tout ça.
Elle a finalement pris son courage à deux mains. Elle est sortie de sa zone de confort, en prenant de gros risques pour elle. Elle l'a fait pour elle mais aussi parce que tu étais là pour l'encourager.
La quantité et l'intensité des émotions qu'elle a pu ressentir en très peu de temps a dû être énorme. Peurs multiples, trac, soulagement, enthousiasme, plaisir, satisfaction, déception, culpabilité, colère, rancoeur...
Dans ta position, cela doit être déjà confus dans ta tête par rapport à tes ressentis, imagine pour elle qui en plus doit gérer désormais une autre personne.
Vivre tout ça, c'est une épreuve et émotionnellement épuisant. Si le résultat est que c'est conflictuel entre vous, c'est normal qu'elle soit refroidie.
Tu es son compagnon, son quotidien, ses projets de vie. Elle se dit certainement très raisonnablement, aussi chouette son amourette soit-elle, cela ne vaut pas une vie de conflits avec toi.
Il va falloir qu'elle reprenne confiance et que votre relation s'apaise pour qu'elle se sente suffisamment à l'aise pour continuer.
Je te conseillerais de la rassurer sur ton envie à poursuivre, lui dire qu'elle n'a rien fait de mal et n'a rien à se reprocher, le problème vient de toi et des peurs que tu as. Tu dois identifier tes sources d'angoisses pour travailler dessus et peut-être trouver ensemble des aménagements pour que tes peurs soient plus gérables dans un premier temps. Cherchez ensemble aussi si il y a des moyens pour elle de te rassurer sans non plus que ce soit trop contraignant lors de ses sorties.
Garde en tête que désormais lorsqu'elle va rentrer à la maison après avoir passé du temps avec un autre homme, elle aura énormément d'appréhensions et sera sur la défensive. Elle s'attendra forcément à ce que ça se passe mal. À toi de bien gérer à ce moment là même si tu as passé un sale moment.
Un conseil : lors d'un retour de date, ne parlez pas en détail de celui-ci. Souciez-vous de savoir si ça s'est bien passé et c'est tout. La priorité est de vous reconnecter. Faites des câlins, du sexe, selon ce dont vous avez envie et besoin. Reprenez le cours de votre vie comme si il ne s'était rien passé. Le retour à la normale a quelque chose de très apaisant.
Le lendemain, ou quelques jours plus tard, il sera toujours temps d'évoquer des difficultés ou de rentrer plus dans le détail du date.
Tu disais qu'il y avait des moments où ça allait mieux et d'autres où tu sombrais. C'est tout à fait normal d'avoir ces fluctuations. Une chose à savoir est que tu dois prendre soin de toi. Cela passe par avoir un bon sommeil. Sans repos, tu verras toujours les choses plus négativement, tu seras plus angoissé, stressé, irascible, impulsif. Essaie aussi de t'accorder chaque jour des moments de quiétude seul pour reposer ton cerveau, même si c'est 20-30 minutes. Cela peut être faire une balade, rester assis sur un banc, faire du jardinage, faire de la pleine conscience, du yoga, de la méditation, etc.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Topper
le mercredi 30 octobre 2024 à 11h12
Bonjour @Belnion8,
Tu dois absolument faire le deuil de ton couple d'avant. Qu'aujourd'hui la relation soit plus engageante que ce que tu avais escompté ne change rien. Au final, tu aurais eu ce deuil à faire. Il est naïf de croire que la non-exclusivité, même si elle n'est que sexuelle, ne modifie pas radicalement la dynamique du couple. Il est encore plus naïf de croire que relationner de manière suivie, en plus avec quelqu'un de l'entourage (professionnel ou amical) ne va pas créer des sentiments affectifs forts ou amoureux.
Tant que tu seras en résistance et que tu seras dans l'angoisse de ce que tu peux perdre, tu le vivras mal. D'une certaine façon, tu as déjà perdu ton couple d'avant. Désormais, tu lui as donné la liberté de vivre une autre relation. C'est dans cette nouvelle configuration que tu dois trouver ta place. Et même si tu refermais le couple, ça ne redeviendrait jamais comme avant. Vous redeviendriez monogame, mais ce serait différent de ce que vous avez connu car les expériences nous changent. Considère votre relation telle qu'elle était comme appartenant au passé.
Est-ce que c'est grave ? Non, pas forcément. A vous de bien gérer les choses pour faire évoluer correctement votre couple sans vous abimer ou vous éloigner.
Tu dois commencer par lâcher prise. Comme dit plus haut, on peut partir du principe que ce qui est fait, est fait, et ce n'est pas possible de revenir en arrière. Il est inutile de lutter contre ça. Plus vite tu accepteras cette situation, plus vite tu gagneras en apaisement. Cela te donnera du temps de cerveau disponible pour avancer qui est aujourd'hui occupé à imaginer toutes les situations négatives possibles.
Ensuite, tu dois faire un "switch" mental consistant à voir ta relation (et toutes les autres relations d'ailleurs) autrement. Ta femme est une personne, pas un objet. Si elle veut partir, elle partira. Peu importe votre mode relationnel, que vous soyez monogames ou non. Il y a tous les jours des couples monogames qui se séparent parce qu'il y a une envie de vivre une autre histoire. Le contexte n'a que peu d'importance. Cela peut être par ennui dans le couple, un coup de coeur à la salle de sport, un collègue, etc. Ce qui est important, c'est que dans la monogamie, il n'est pas possible de cumuler les relations. Ainsi, à moins de passer par l'adultère, une histoire chasse l'autre.
En étant non-monogames, vous vous donnez l'opportunité de vivre des nouvelles histoires sans que ça jette l'ancienne à la poubelle.
Garde bien ça en tête car c'est ce que vous cherchez à faire aujourd'hui. Votre relation est importante pour tous les deux et vous voulez absolument conserver ce lien si particulier que vous avez entre vous.
Tu as peur de la perdre, je comprends. C'est normal. Ce qu'il se passe pour toi est vertigineux. Tu as une perte totale de repère. Dans la monogamie, l'exclusivité sexuelle et amoureuse sont censés être des marqueurs fiables et sécurisants. Tu dois trouver d'autres moyen de te sentir en sécurité dans ta relation.
Cela peut passer par une autre façon de considérer cette sécurité dans le couple. Est-ce que mettre ta femme dans une cage (la monogamie) c'est vraiment de la sécurité alors qu'elle peut faire le choix de quitter la cage à n'importe quel moment ? Est-ce que c'est de la faire sortir de la cage en ayant un contrôle sur sa liberté possible avec une laisse (le libertinage) ? Ou alors, est-ce que la meilleure preuve d'amour n'est pas de laisser la cage ouverte et qu'elle revienne toujours alors qu'elle est totalement libre d'aller ailleurs ?
Je te garantie que ce changement d'état d'esprit peut tout changer sur ta façon d'appréhender ta relation avec ta femme.
A partir de là, tu pourras faire en sorte d'alimenter positivement ta relation avec elle qui fera que tu n'auras plus peur qu'elle parte car tu seras le meilleur chéri du monde pour elle. Sois attentionné, aimant, compréhensif, soutenant, à l'écoute, affectueux, etc. Cherche en toi les lacunes ou les défauts sur lesquels tu peux travailler. Ne cherche pas forcément la perfection, mais fais en sorte d'être encore mieux qu'avant. T'améliorer (pour elle mais aussi pour toi) va augmenter ta confiance en toi et réduire ta dépendance.
Quand je dis "être le meilleur chéri du monde", c'est une image. L'idée n'est pas d'être en compétition avec ses autres partenaires. Ce serait malsain et à côté de la plaque.
Il ne faut pas comparer les relations. Cela demande un effort conscient car cerveau a cet automatisme naturel.
Je prends l'exemple du sexe car c'est un aspect qui met souvent en insécurité par comparaison mais c'est valable pour n'importe quel aspect d'une relation. Avec l'expérience de la non-monogamie, on se rend compte que le sexe est chaque fois différent selon les partenaires. On pourrait éventuellement le remarquer en étant monogame avec des relations successives mais c'est moins évident. On pourrait imaginer qu'en multipliant les partenaires, on devrait retomber sur des dynamiques identiques, d'autant plus qu'on est un élément commun, mais non. Il y a toujours des différences, des nuances, qui font que la sexualité dans une relation aura toujours quelque chose d'unique et irremplaçable.
Ainsi, on a pas à se sentir remplacé. chaque partenaire a ses spécificités, ses caractéristiques, ses attraits, ses pratiques, etc. On ne peut pas remplacer quelqu'un d'autre. On ne peut pas non plus être le nouvel amant (avec la dose d'interdit que procure le cadre professionnel et la relation cachée). On ne peut pas apporter ce déluge d'émotions liées à ces situations excitantes et nouvelles découvertes. On ne peut pas être une femme si on est un homme. On ne peut pas être le petit jeune de 25 ans si on en a 40.
De la même manière, les autres partenaires ne peuvent pas remplacer le conjoint. Tu évoquais le candaulisme au début. Cette dynamique et cette complicité que vous pouvez avoir tous les deux, est propre à votre couple. Un amant ne peut pas lui apporter ce sentiment de confort, de confiance, d'excitation de te retrouver, cet amour et cette reconnaissance de lui permettre de vivre ça.
Et globalement, ils auront toujours 11 ans de retard (dans ton cas) par rapport à toi. Ils n'auront jamais autant de temps avec elle que toi. Ils n'auront pas ce lien particulier apporté par vos souvenirs, vos projets, vos expériences, vos obstacles passés ensemble, votre confiance respective, etc. (Dans le polyamour, c'est souvent un sujet de souffrance pour les relations dites secondaires.)
Ta femme t'engage à rencontrer d'autres personnes et ça pourrait être une bonne idée. Déjà pour perdre de la dépendance vis-à-vis de ta femme. Se rendre compte que l'on plait à d'autres, que l'on peut nouer d'autres relations, c'est valorisant. Attention à ne pas en faire une croisade car cela peut avoir l'effet inverse. Il est difficile de faire des rencontres (en particulier en étant déjà en couple) et ça peut être vraiment très déprimant. Je t'invite à te limiter aux services de rencontre adaptés comme OKCupid, polyrencontre ou veenvibe et t'ouvrir aux opportunités qui pourraient se présenter dans la vraie vie.
Discussion : Ma compagne me propose d'ouvrir notre couple - je suis perdu

Topper
le mardi 29 octobre 2024 à 20h24
PabloB
je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.
Normal, les règles sont des contraintes. Pourquoi voudrait-elle des contraintes alors qu'elle souhaite une relation libre ?
Dans ta situation, c'est elle qui serait amenée à profiter immédiatement de cette liberté. Elle a une histoire déjà engagée. Toi, non.
Nul doute que si la situation était inversée, elle voudrait mettre en place un paquet de règles.
PabloBJe suis perdu et je serais vraiment reconnaissant de recevoir des conseils sur les règles ou les actions à mettre en place pour que nous puissions évoluer sereinement dans cette situation. Je crois sincèrement que cela pourrait être bénéfique pour notre couple, mais je ne sais pas par où commencer.
Merci d'avance pour votre aide.
Les règles c'est une mauvaise chose.
Voilà, ça c'est dit, parce que ça doit l'être. Les règles sont déjà en contradiction avec l'idée même de liberté. Cela vise à réduire les possibilités de notre partenaire. C'est ni plus ni moins que du contrôle sur l'autre.
Qu'est-ce qui peut se passer avec les règles ?
La première chose est que ça peut créer une frustration. Au début, on s'en contente. La nouvelle liberté acquise est forcément satisfaisante. Avec le temps, on veut plus et ça devient un problème. Cela peut notamment interférer dans l'évolution des relations et avoir des effets catastrophiques. Cela peut créer de la déception, des tensions ou de la rancoeur.
La seconde chose est qu'une règle peut toujours avoir une interprétation différente. Entre ce qu'on pense, ce qu'on dit, ce que l'autre entend, et ce qui est compris, il peut y avoir à chaque étape une dégradation de l'information. L'autre n'est pas dans notre tête. Il y aura donc une variabilité entre ce qui est attendu et ce qui est pratiqué. Et ça, ça crée des conflits.
La troisième chose est qu'il n'est pas possible de prévoir toutes les situations en avance. Lorsqu'une règle est pensée, elle ne prend pas en compte tous les aléas de la vie. Un classique dans ce genre d'expérience est de ne pas avoir la notion du temps qui passe. Si il y a une règle stricte qui dicte qu'il faut rentrer à telle heure, envoyer un message avant telle heure, en dictant une telle règle, il y a de fortes probabilités qu'à un moment, elle puisse être enfreinte.
La quatrième chose est qu'une règle enfreinte brise la confiance. Et lorsque la confiance est brisée, en particulier dans une situation provoquant potentiellement de la souffrance, cela met le couple à rude épreuve.
La cinquième chose est que si l'on dicte des règles, on tient à ce qu'elles soient respectées. Or, cela crée une attention toute particulière sur le respect des règles qui peut virer à l'obsession. Ainsi, une règle peut être davantage une source d'angoisse que l'apaisement qu'elle est censée susciter.
Enfin, il y a tout ce que symbolise la règle en terme de contrat moral. Qu'est-ce qui va se passer si une règle est enfreinte ? Est-ce que ça signifie que tout va s'effondrer ? Que c'est le début de la fin de la relation ? Qu'elle ne me respecte pas ? Qu'elle s'en fout de moi ? Qu'elle est en train de perdre pied ? Est-ce que ça veut dire qu'il faut refermer le couple ? Après avoir goûté à la liberté, comment va-t-elle réagir ? Et si je laisse passer, est-ce que les règles ont encore un sens ? Qu'est-ce qui va l'empêcher de recommencer ? Quelle est la marge de manoeuvre ? Est-ce que je dois faire des menaces ? Agir comme si ma partenaire était un enfant que je dois punir ?
Maintenant que ça c'est dit, et qu'on a une vision plus claire de ce qui est délétère avec les règles, on peut fixer des règles de manière plus saines, car les règles ne sont pas inutiles, loin de là.
Dans un premier temps, les règles ont l'avantage de créer un cadre dans lequel chacun est à l'aise. Faire passer un couple monogame en relation libre n'a rien d'évident. Cela prend du temps, car il y a un apprentissage pour chacun. Il y aura des erreurs, des souffrances, des doutes, des incompréhensions, des réflexions sur l'autre, sur soi, sur le couple, les relations en générales. Tout ça prend beaucoup de temps. Il faut en avoir conscience.
Ouvrir les vannes d'un coup en ayant une liberté totale, c'est se donner toutes les chances de tout cramer. Tout verrouiller avec des règles trop nombreuses, trop strictes, trop difficiles à appliquer, pareil.
Il est plus facile de se donner un peu de liberté avec des règles. Prendre ses habitudes, se familiariser avec ce nouveau mode de vie, puis peu à peu modifier les règles pour ouvrir à plus de liberté. Cela permet d'avancer un pas après l'autre plutôt que de courir derrière l'autre qui est en train de vivre sa meilleure vie.
Discutez ensemble des règles. Projetez-vous en échangeant les rôles. Essayer d'imaginer comment cela peut s'appliquer. Même si vous n'êtes pas d'accord et que c'est la personne en situation de vulnérabilité qui décide ou non de l'application d'une règle, écoutez vos arguments respectifs.
Mettez ces règles par écrit. Laissez passer quelques jours, réfléchissez chacun de votre côté et voyez si il y a des modifications, suppressions ou ajouts à faire.
Une fois que c'est fait, lancez-vous. Vous n'aurez jamais la certitude d'être prêts. A un moment, il faut pratiquer.
Ensuite, gardez en tête plusieurs choses très importantes pour que ça fonctionne :
Il est possible à n'importe quel moment de rediscuter les règles. Avec l'expérience, certaines règles vous paraitrons inutiles, d'autres pourront être pertinentes pour des situations qui n'avaient pas été prévues.
Vous allez tâtonner pour trouver le fonctionnement qui vous convient. Les règles doivent évoluer avec vous. Elles ne doivent pas être considérées comme quelque chose d'intangible.
Ne soyez pas rigides. Si une règle est enfreinte, il y a sans doute une raison. Personne a envie de rentrer à la maison pour se faire gronder comme un gamin de 8 ans. Discutez et essayez de comprendre la situation. A moins d'être dans une relation toxique, l'autre ne nous veut pas du mal, donc agissez en conséquence.
Voyez avant tout les règles comme un cadre réconfortant. Si il y a une sortie du cadre, ce n'est pas cool, et crée un paquet d'émotions et pensées négatives. Toutefois, la plupart du temps c'est surtout un problème parce qu'on veut en faire un problème.
Bon courage pour ce grand changement dans votre histoire.
Discussion : Perdu entre acceptation et ma projection

Topper
le mardi 27 août 2024 à 10h02
Bonjour Ding, tu projettes ta propre histoire en te disant : pourquoi ce serait différent ?
C'est tout à fait compréhensible et naturel. Pourtant, pourquoi ça se passerait de la même façon ?
Il y a une différence fondamentale entre les deux situations. Déjà, tu n'es pas la même personne que le copain précédent et elle l'a quitté pour toi. Sans doute qu'elle se sent mieux avec toi, non ? Est-ce que vous avez suffisamment parlé de ce qui s'est passé pour elle à ce moment là ? Comment elle voit les choses ? Est-ce que tu aurais besoin de réassurance à ce sujet ?
Un autre élément et pas des moindres : admettons que sa précédente séparation est due au fait qu'elle cherche à vivre de nouvelles histoires parce que ça la stimule, ça l'enrichit, ça lui procure du plaisir. C'est bien le but des relations non-monogames.
Or, ce qui a provoqué la fin de son couple précédent, c'est la monogamie. Il y a peut-être eu d'autres raisons mais concentrons nous sur ce contexte. Si à l'époque, elle avait eu la liberté de relationner avec qui elle veut, comme elle veut, est-ce qu'elle aurait été dans l'obligation de se séparer pour vivre pleinement une nouvelle histoire ? Non.
Aujourd'hui, elle est avec toi, mais elle peut vivre d'autres histoires car votre couple a cette ouverture qui rend ça possible. Pourquoi risquerait-elle de perdre un couple aimant, attentionné et compréhensif qui lui permet de vivre ses envies et amours ?
Si vous êtes amenés à vous séparer, c'est que le problème vient de votre relation, pas parce qu'il y a quelqu'un d'autre.
Allez-y doucement, mais essaie de lâcher progressivement la bride. Le temps qui passe pourrait calmer tes angoisses.
Discussion : Questionnements sur les Cafés-poly

Topper
le mardi 21 mai 2024 à 16h55
Harah
Comment l'avez-vous vécu ?
Je l'ai bien vécu.
HarahVous y êtes vous rendu seul ou accompagné ?
Je m'y suis rendu seul.
HarahQuelle était l'ambiance ?
L'ambiance était simple, chaleureuse, inclusive.
HarahAvez vous fait des rencontres surprenante ?
Je n'ai pas fait de rencontres surprenantes. Par contre, j'ai noté que c'était que des personnes qui se questionnent, qui débutent et/ou qui n'ont pas de relations polyamoureuses en cours. J'imagine que les personnes qui sont dans des relations polyamoureuses satisfaisantes préfèrent passer du temps avec leurs partenaires.
HarahTenu des discussions profondes avec des inconnues ?
J'ai eu des discussions intéressantes. Je ne dirais pas qu'elles étaient profondes. Pour cela, il faudrait des discussions en 1+1 et dans mon cas ça se faisait en groupe. Les échanges des uns et des autres font que la conversation passe vite d'un sujet à un autre au grès des interventions.
HarahÉtiez-vous dans la moyenne d'âge du groupe ?
Non, j'ai 45 ans et la moyenne d'âge était plus vers 30 ans.
HarahAvez-vous eu l'envie d'y retourner et l'avez vous fait ?
Discussion : Insécurités / applications de rencontres

Topper
le mardi 21 mai 2024 à 11h46
Blue movie
J'aimerais travailler sur moi-même pour faire face à cette situation. Je sais que notre relation est unique. Auriez-vous des conseils à me donner ? Vos avis seraient précieux.
Bonjour, ce que tu peux faire et d'essayer de prendre du recul sur votre relation. Et quand je dis ça, c'est vraiment faire des pas en arrière et la regarder de l'extérieur . A partir de là, te poser des questions pour déterminer ce qui est de l'ordre du factuel ou de ta perception. Egalement, faire un état des lieux de ce qu'est votre relation ?
Vous êtes en relation libre, alors ton partenaire peut-il avoir des relations avec d'autres personnes ?
Est-ce que ce qu'il fait est mal ou va à l'encontre de votre mode relationnel ?
Est-ce que de manière générale dans votre relation tout se passe bien ?
Est-ce que ton partenaire a du désir pour toi ?
Est-ce que tu sens un changement dans ta relation ces derniers mois et est-ce que ça t'insécurise ?
Est-ce que le problème est Grindr ou si il faisait des rencontres par d'autres biais ce serait pareil ? Et si ça vient de Grindr, pourquoi ? Qu'est-ce que représente pour toi cette application ?
Est-ce que tu as plus de mal que ton partenaire crée des liens purement sexuels et éphémère, ou des relations amoureuses impliquantes et suivies ?
Est-ce que ton partenaire est transparent avec toi ? C'est à dire qu'il ne te partage pas forcément tout mais ne te cache rien si c'est demandé ?
Est-ce qu'il y a des sujets tabous ou vous pouvez évoquer tous les sujets vous concernant facilement ?
Est-ce que tu voudrais moins ou plus de transparence ? Qu'est-ce que ça t'évoque que des choses ne soient pas dites/partagées ?
Est-ce que tu es satisfait de ta relation avec ton partenaire en l'état, et si il n'y avait pas eu cette découverte sur Grindr, est-ce que tout irait bien ?
Et si tout irait bien sans ça, est-ce vraiment un problème ? Est-ce que ça ne signifie pas que votre relation n'est pas impactée négativement par ce qu'il fait avec d'autres ?
Blue movie
Je suis tenté de désinstaller Grindr, mais en même temps avec cette action, je me demande si je ne préfère pas ignorer ce qui est déjà là.
Tu peux effectivement supprimer Grindr. Ce n'est pas ignorer ce qu'il se passe car tu sais que que ton partenaire l'utilise. Par contre, ça peut t'éviter d'avoir cette pulsion de surveillance qui est à la fois inutile (car cela ne t'apporte absolument rien) et délétère. Ce type de mécanisme obsessionnel crée du stress et des angoisses, ce qui peut impacter ton rapport avec ton partenaire.
Tu peux sinon être dans une plus grande transparence et que ce soit pleinement partagé entre vous. Tu peux lui demander de t'en parler ce qui renforce le fait que la situation est "ok", que tu es au courant que ça se passe et que ce n'est pas caché. Cela peut créer une complicité particulière entre vous. C'est notamment possible d'être intégré (en prenant des photos pour lui, en commentant les messages, en vous mettant en scène, etc.).
Blue movie
J'essaie de voir cela comme quelque chose de positif pour lui, mais j'ai du mal à ne pas craindre la perte. J'ai l'impression de me saboter moi-même.
Tu peux te dire que aujourd'hui, il est heureux avec toi et c'est pour ça qu'il est en relation avec toi. Il n'y a pas de raison que ça change. Il communiquait déjà avec d'autres hommes et il ne te quittait pas pour autant. En outre, si il est bien avec toi et qu'il a la liberté d'avoir d'autres partenaires, pourquoi se séparer de toi ?
Si il te quitte, c'est qu'il n'est pas bien avec toi. Ce serait un problème entre vous et qui ne vient pas de quelqu'un d'autre.
Discussion : Rupture du couple

Topper
le lundi 13 mai 2024 à 13h55
Bonjour @Elisade,
Elisade
Je lui ai fait part de ma souffrance, nous avons donc décidé de fermer notre couple pour une période determinee. Mais j’ai l’impression que mes insécurités sont encore pires qu’avant.
Cela ne me surprend pas que tu aies des insécurités pires qu'avant. Je ne me sentirais pas serein de me mettre en couple avec une personne libertine/polyamoureuse pour au final fermer le couple et lui supprimer toute liberté. C'est aller à l'encontre de son envie initiale (même si son envie peut tout à fait changer), en le contrôlant.
Elisade
Je suis tourmentée entre une rupture net (ça me ferait très mal au cœur car j’ai encore envie de l’avoir dans ma vie car il est importunant pour moi), ou continuer à se voir à partager des moments ensemble mais on voyant aussi d’autres personnes, sans vraiment se rendre des comptes car nous ne serions plus un couple.
La rupture nette est sans doute la solution la plus difficile maintenant, mais tu t'en remettra avec le temps. Je comprends que ce soit compliqué voire impossible d'imaginer ta vie sans lui. Tu as eu une vie avant lui. Tu en auras une autre après lui.
Le seconde solution que tu as en tête nécessiterait un changement de mode de pensée pour bien le vivre. Or, je n'ai pas l'impression que tu aies réussi à faire ce chemin. Je ne vois pourquoi tu y arriverais mieux en n'étant plus officiellement un couple mais je peux me tromper.
Elisade
Comment gérez vous les ruptures ou changement relationnelles dans le poly à?
Les ruptures que l'on soit monogame ou polyamoureux, c'est pareil. Selon l'importance de la relation, c'est douloureux.
Les changements de mode relationnel, c'est variable selon les contextes. Il y a des contextes plus difficiles que d'autres.
Si un couple est polyamoureux, que les deux veulent devenir monogame, ça ne pose pas de problème.
Si un couple initialement monogame devient polyamoureux, que les deux veulent revenir en arrière, ça ne pose pas de problème non plus.
Si la fermeture du couple est imposée à l'autre, c'est déjà plus compliqué.
Si dans le couple, un des deux est initialement polyamoureux et que l'autre referme le couple, ça risque d'être encore plus difficile.
Si la fermeture impose à l'autre de mettre un terme à des relations existantes, potentiellement importantes, voire historiquement antérieures au couple, ça complique encore plus les choses.
Ensuite, tout dépend des histoires, des expériences, des sensibilités de chacun, des besoins de liberté, du sentiment d'oppression dans la monogamie. Cela peut-être très différent d'une personne à l'autre.
Intermittent
Citation :
"J’ai essayé d’accepter ses libertés, ses dragues d’autres filles devant moi, ses regards. J’en ai terriblement souffert. "
Ce polyamoureux est aussi un gougeât en draguant devant toi. C'est extrêmement dévalorisant pour le/la partenaire et un manque de respect.
Non. Chacun vit le polyamour de manière différente. Certaines personnes sont très libérées et ne voient pas de problème à flirter, voire partager une intimité devant leur partenaire. Etant libertins, il doit en plus avoir une certaine aisance et habitude à agir simplement comme ça.
D'autres personnes polyamoureuses sont plus réservées, discrètes ou ont besoin de bien compartimenter.
Ce n'est en aucun cas dévalorisant. Et c'est un manque de respect uniquement si c'est fait devant un ou une partenaire qui a préalablement exprimé qu'il ou elle ne voulait pas être confrontée à ça.
Discussion : Le trouple

Topper
le lundi 13 mai 2024 à 11h39
Bonjour. Oui, cela reste du polyamour. Le polycule (les personnes qui sont connectées par les relations entre chaque personne) est dans ce cas dit "fermé".
Discussion : Changement de vie

Topper
le lundi 13 mai 2024 à 09h17
Le polyamour ne règle pas des problèmes de couple. Cela a plutôt tendance à accentuer des problèmes existants.
Il faudrait analyser pourquoi tu veux quitter la "vie normale de couple", ce qui ne te va pas dans la "vie normale de couple", voir si cela a un sens de rester ensemble et si c'est possible d'améliorer la situation.
Discussion : Choisir sa relation socle

Topper
le mercredi 08 mai 2024 à 11h54
Bonjour, qu'est-ce que tu entends par "devenir trop importante" ? Si la problématique revient plusieurs fois, c'est que c'est peut-être là qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
Discussion : Compagne polyamoureuse

Topper
le mercredi 08 mai 2024 à 10h03
benhur
L'intervention de Topper est sidérante!
J'avais dit EXACTEMENT la même chose à propos de deux autres hommes dans la même situation, à qui j'avais proposé de quitter leur compagne car ils allaient vivre l'enfer. Il m'est tombé dessus à bras raccourcis, soulignant que le conseil de quitter leur compagne est un drôle de conseil. Et quel conseil disait-il!
Enfin il n'est pas interdit de changer d'opinion et même d'orientation d'idée..
Tu vas vivre un enfer (Dixit Topper):
EXACTEMENT et dans les termes ce que j'avais dis.
Quitte là EXACTEMENT ce que j'avais dis.
On est pas dans le cas où la personne accepte la situation mais demande des conseils pour gérer la jalousie. Déjà, les contextes ne sont pas les mêmes.
Ensuite, je ne dis pas qu'il doit quitter sa compagne. Je comprends que tu aies pu lire mon message d'une autre façon car ma position donne l'impression que ça va dans ton sens, mais ce n'est pas le cas.
Je parle de séparation comme d'une option possible et surtout pour démontrer que le sentiment qu'on lui "impose" quelque chose n'est pas tout à fait vrai. Cette impression est complètement entendable dans une telle situation mais je pense qu'elle est délétère car elle donne aussi une impression que l'on ne peut que subir et qu'on a aucune marge d'action.
Et justement, toute la seconde partie de mon message s'appuie sur cette marge d'action pour proposer d'autres alternatives.
Comme @Siestacorta, je pense ceci :
Siestacorta
Et je contredis pas, en l'occurrence, sur les redflags importants ici.
Une rupture sera rarement mon premier conseil, mais évidemment que c'est parfois le choix le plus sain.
Pour l'instant la situation est encore à un point où il existe un bon nombre de possibles entre rompre et devenir une triade du jour au lendemain.
Discussion : Compagne polyamoureuse

Topper
le mardi 07 mai 2024 à 20h46
Bonjour @Nicovds,
Je suis d'accord avec les avis précédents.
A part que ta femme te demande d'accepter qu'elle puisse être amoureuse d'une autre personne, il n'y a rien qui va. Qu'elle soit amoureuse de quelqu'un d'autre, ok. C'est de toute façon quelque chose qui n'appartient qu'à elle et contre duquel tu ne peux rien faire. Par contre, ce qu'elle fait de ce sentiment, c'est autre chose.
Elle se dit polyamoureuse ? Permets-moi d'en douter. Les personnes qui soudainement se disent polyamoureuses juste parce que c'est une solution qui permet de régler un problème insoluble dans un contexte monogame, ne le sont pas forcément. Des personnes en couple monogame qui tombent amoureuses d'une autre personne, ça arrive tout le temps. Le polyamour, est donc la solution clef en main pour légitimer et concrétiser cette envie. En plus de ça, cela ressemble simplement à une ancienne relation dont elle n'aurait jamais fait le deuil.
Pourquoi se dit-elle polyamoureuse ? Est-ce qu'elle se sent enfermée dans la monogamie ? Est-ce que si il n'y avait pas cet ex, elle voudrait être polyamoureuse ? Est-ce qu'elle a (au moins commencé) déconstruit la monogamie ? Est-ce que si tu la quittais, elle se mettrait en couple monogame avec son ex ?
Voilà des questions pertinentes pour savoir ce qu'il en est vraiment.
Tu dis que tu as l'impression qu'on t'impose cette situation, mais on ne t'impose rien. On t'inflige cette situation, ce qui est différent. Tu peux la quitter ou dire que tu n'es pas d'accord.
Si tu choisis la seconde option, est-ce qu'elle est prête à mettre dans la balance la vie de couple qu'elle a construit avec toi pour une aventure sans certitude avec son ex ? Au moins, tu seras vite fixé sur l'intérêt qu'elle porte à votre relation. Et je comprends que tu aies peur de la perdre, mais est-ce que tu aurais vraiment envie de partager la vie de quelqu'un qui ne te porterait pas tant d'importance que ça dans sa vie ?
Selon ton récit, tu semble subir et être dans une position soumise par rapport à ce qu'il se passe. Or, selon-moi tu as une position de force que tu peux exploiter. Je m'explique...
Elle veut vraisemblablement rester en couple avec toi et elle veut en même temps vivre une autre relation amoureuse. Si elle veut vraiment ça, on peut supposer qu'elle soit prête à faire selon tes exigences pour que ce soit possible.
Là, le seul truc qu'elle demande, c'est que tu sois poly-acceptant sans aucune compensation ou aspect positif pour toi. Qu'est-ce que ça t'apporte ? Rien. Il s'agirait d'y voir ton intérêt dans la situation car accepter par amour, l'amour a bon dos.
Par exemple, tu peux demander à tester d'abord ce que ça te fait de vivre une autre relation et si tu es toi-même intéressé par le polyamour. Tu peux déjà y trouver un intérêt, et voir aussi si elle est vraiment prête à vivre une relation polyamoureuse. Cela peut-être une condition pour envisager la suite. Je sais que tu n'as aucune envie de ça pour le moment et que tu dois avoir une chute de confiance en toi actuellement. C'est quand même une option à réfléchir et qui a le bénéfice de te laisser du temps.
Je ne compte plus le nombre de témoignages de femmes qui se lancent dans le polyamour pour une personne spécifique, qui entrainent leur conjoint dedans, l'aventure se termine, le conjoint se lance finalement dans une nouvelle relation, et ça déchante. Finalement, le polyamour ce ne serait plus si bien que ça. C'est facile de voir ça comme quelque chose de positif quand ça ne concerne que soi, que le conjoint reste sagement à la maison, qu'il n'y a aucune confrontation à la jalousie et aux insécurités.
Tu peux aussi imposer le fait que vous ne viviez pas ensemble. Que tu acceptes que cette relation vive, c'est déjà énorme. Que vous soyez à trois sous le même toit, c'est juste un enfer. Cela signifierait que tu n'aurais plus d'espace à toi où tu peux te ressourcer sans la présence de l'autre. C'est aussi une intrusion dans ton intimité qui est très difficile à vivre. Beaucoup de polyamoureux débutants font d'ailleurs du domicile un lieu sanctuaire réservé au couple.
Selon-moi, le trouple est la configuration polyamoureuse la plus compliquée à vivre. Il faut au minimum que tout le monde soit enthousiaste à l'idée de vivre ensemble, or ce n'est pas ton cas. Les difficultés liées au polyamour sont accentuées en raison de la promiscuité, l'absence de moments de répit, et l'organisation du quotidien extrêmement lourde et potentiellement conflictuelle. Il faut rajouter à ça les difficultés liées à la vie en communauté, ce qui est loin d'être anodin. En bref, le trouple c'est cumuler les difficultés à un niveau considérable. Je ne conseillerais pas ça à des personnes qui débutent.
Tu ne veux pas ça ? Ils veulent vivre leur relation ? Tu as le droit de dire "non". Qu'ils se débrouillent autrement. Qu'ils trouvent une alternative qui te convienne. Ce n'est pas ton problème.
Je pense que tout le monde serait d'accord pour dire que conserver le projet d'enfant serait une erreur en l'état, et même pour plusieurs années le temps que ça se stabilise et que vous soyez vraiment sûrs de là où vous allez. Une fois que que l'enfant est là, ce n'est pas possible de revenir en arrière, quelle que soit l'issue du couple.
Ta santé mentale est un bon indicateur de ce qui est acceptable ou pas pour toi et si tu vas au-delà de tes limites. Tu es ta priorité car si tu es sûr d'une chose, c'est que tu vas vivre avec toi tout le reste de ta vie. Les anxiolytiques, ça peut t'aider à passer une période d'anxiété intense mais ce n'est pas la solution pour survivre. Prends soin de toi.
Discussion : Petit gros conseils !? Help

Topper
le vendredi 03 mai 2024 à 17h16
Il est possible que les moments que vous avez ensemble, le fait qu'ils soient ponctuels et limités, accentuent l'intensité que vous ressentez.
Si vous aimez cette intensité alimentée par la frustration, profitez de ce que vous vivez déjà comme c'est.
Discussion : Entre couple et ???

Topper
le jeudi 02 mai 2024 à 20h46
Bonjour @Se183,
Tu as vécu une expérience stimulante et qui a été avortée. Cela s'est compliqué par la suite. Tu as doucement essayé de reproduire ce moment mais on peut dire que les planètes ne se sont pas alignées.
Tu as probablement un goût d'inachevé. Comme si tu avais touché du doigt quelque chose que tu n'as pas expérimenté pleinement. De là, tu ressens une grosse frustration et c'est normal.
Est-ce que dans ton esprit, tu en es pas à rendre ta compagne fautive de la non réalisation de ce plan à quatre ? Est-ce que ce n'est pas en partie pour ça que tu te mets à questionner ton couple ? Et notamment le fait qu'elle soit moins téméraire que toi, ce qui pourrait être considéré comme un frein ?
Pourtant, lorsque ça a dérapé avec le couple, ta compagne et toi étiez dans un cadre monogame, donc exclusifs sexuellement et sentimentalement. Tu as merdé complètement ce qui ne met pas en confiance.
Ce n'est quand même pas rien ce qu'il s'est passé. C'est surprenant que ta compagne soit passée là-dessus et ait envisagé finalement de faire cette expérience à quatre.
Je pense qu'il ne faut pas forcer les choses et patienter le temps que tout le monde soit disposé à vivre ça.
Toi et ta compagne pouvez peut-être envisager d'autres expériences en attendant (voyeurisme, mélangisme, libertinage, événements sexpo).
Discussion : Petit gros conseils !? Help

Topper
le jeudi 02 mai 2024 à 15h20
Vous n'êtes pas ridicules.
Vous kiffez ressentir cette attirance entre vous et c'est normal.
Cela arrive qu'une connexion particulière fasse perdre tout discernement. C'est tellement fou, tellement intense, que rien d'autre n'a d'importance, et certainement pas les conséquences négatives possibles.
Tu sembles avoir une certaine lucidité de la situation.
En ce qui te concerne, tu n'as pas grand chose à perdre.
Pour elle, c'est plus compliqué. Elle veut vivre son idylle avec toi tout en ménageant sa relation historique. C'est un apprentissage et c'est très demandeur en temps et énergie.
Elle doit sérieusement se demander si elle veut conserver les deux relations ou si elle veut garder l'ancienne dans un souci de loyauté. A elle de voir si la non-monogamie est un choix pertinent.
Si c'est le cas, tu peux être un soutien dans le processus en étant dans une écoute bienveillante par rapport aux doutes, questionnements et insécurités de chacun. Aussi et surtout en leur laissant du temps pour avancer à leur rythme.
Par rapport à ce qu'il se passe entre lui et elle, je te conseillerais de ne pas t'en mêler et ne pas prendre parti dans les conflits qu'ils pourraient avoir. C'est leur histoire. C'est elle qui doit gérer ce qu'elle fait dans son couple.
Discussion : Petit gros conseils !? Help

Topper
le mercredi 01 mai 2024 à 16h30
Bonjour @Duper22,
Déjà t'ouvrir à d'autres relations serait une bonne chose. Cela te rendrait moins dépendant d'elle au niveau affectif. En plus, elle est déjà en couple, et a priori elle est dans une situation où elle ne peux pas te donner une exclusivité.
Qu'elle ait plusieurs relations, et toi plusieurs relations, cela permettra déjà d'assainir un peu cette histoire.
Ensuite, je n'ai pas bien compris votre délire, mais j'ai l'impression qu'il y a une sorte d'euphorie dévorante et romantisée. Il y a peut-être quelque chose à contrôler à ce niveau là. Cela peut être sympa et exaltant, mais cela peut aussi accentuer le sentiment de dépendance et des pulsions de vivre l'instant présent sans réfléchir.
Il n'y a pas à se séparer et se remettre ensemble sur des coups de tête. C'est limite manipulatoire et toxique.
Si vous tenez l'un à l'autre, modérez-vous. Faîtes en sorte de menager l'autre partenaire afin qu'il ne voit pas votre relation comme une menace. Continuez à vous voir, moins souvent. Trouvez un équilibre qui convienne à tout le monde pour le moment.
Une fois dans une certaine stabilité, il sera possible de faire évoluer les choses.
Discussion : Pleins des questions, trop de questions

Topper
le mardi 30 avril 2024 à 18h13
Bonjour @Rumike, pour ce qui est d'un déséquilibre au niveau des opportunités de rencontres (hétérosexuelles) entre hommes et femmes, c'est une réalité.
Tu dois le prendre comme un contexte sur lequel tu n'as pas prise et qui n'est pas relatif à toi mais à n'importe quelle personne qui cherche à rencontrer des femmes.
A noter que les femmes ont aussi des difficultés à rencontrer des femmes.
Tout réside dans la recherche et il faut garder ça en tête pour relativiser le sentiment initial.
Si tu veux avoir autant d'opportunités de rencontre que ta femme, installe et crée un profil sur Grindr. Tu auras un date avec un mec pour du sexe en moins de 5 minutes.
Si ça ne te fait pas envie, c'est ok. Toutefois, ce sera la majorité des propositions qu'aura ta femme alors si tu n'as pas envie de ça, il n'y a pas lieu de jalouser sa situation et encore moins de comparer.
Si tu as envie de développer une relation suivie sexuelle/sentimentale avec une femme, malgré le nombre d'opportunités considérablement plus faible, les femmes rencontrées seront proportionnellement plus disposées à correspondre à ta recherche.
Si tu veux juste explorer du sexe avec des femmes, c'est possible mais ce ne sera pas aussi simple que d'être sur Tinder. Pour cela, tu peux faire des événements sexpo (ce qui peut être pertinent pour prendre de la confiance en soi), ou aller dans des lieux libertins.
Discussion : À mon cher amour

Topper
le jeudi 25 avril 2024 à 13h42
louluna
Cette réfléxion (la violence du texte) me fait rire, si ça c'est "violent", un texte à l'assemblée nationale contre l'immigration c'est quoi? C'est quoi la violence si cette lettre est violente ??
Je sais pas, faut vivre dans du coton, être calé dans de la ouate, pour voir ça comme de la violence,bref, ça en est carrément risible.
Ton propos est quant à lui dédaigneux et absolument pas risible.
Je ne vois pas en quoi cette relativisation de la violence a quelque chose de pertinent. C'est quoi l'étape d'après ? Tu trouves qu'un texte à l'assemblée nationale contre l'immigration c'est violent alors que des enfants se font bombarder en Palestine ? Non seulement ce n'est pas un argument mais en plus c'est applicable à n'importe quoi.
En faisant comme toi, je pourrais aussi répondre au message initial : "La descente aux enfers fut rude, t'exagères pas un peu ? T'es encore vivant et t'as vécu qu'une rupture, un peu de dignité quand même." Tu trouverais ça correct ?
Si j'étais la femme qui est la cible de cette soit disant lettre d'amour, je trouverais ça très violent. Si tout ce qu'on retenait de moi, c'est un mépris de tout ce qui est ma personne et mon identité, je trouverais ça violent. Si au milieu de ça, on ne retiendrait aucune qualité que je pourrais avoir, et qu'au lieu de ça on me ramènerait à mes plus jeunes années lorsque j'étais docile et que j'avais une joie enfantine, je trouverais ça violent. Je me dirais qu'on ne m'a jamais aimée pour ce que je suis mais pour une image idéalisée de ce que j'étais.
Donc, oui je rejoins les personnes qui trouvent ce texte violent. Que la personne lise ou pas le texte qui la concerne ne change rien à sa teneur. Je ne vois pas une once d'amour là dedans.
Intermittent
S'insurger contre "la violence du texte" sans se poser une seule question sur le comportement de celle, qui l'a inspiré, c'est plutôt ça qui est chaud ....
Parce que tu te poses des questions sur son comportement à lui ? Quelqu'un qui est dans une abnégation totale et qui juge négativement à ce point les engagements de l'autre, ses activités, ses idéaux, ses relations, son évolution, tu crois que ça donne quoi concrètement comme relation ? Tu penses vraiment que ça donne un rapport sain ? Selon-moi, c'est le meilleur terreau pour une relation toxique.