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Soissons (France)

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le dimanche 24 novembre 2024 à 20h06

Belnion8
Je suis désolé de lancer une sollicitation directe mais j’aimerais beaucoup avoir l’avis de @Topper sur mon dernier post. Tes conseils sont très précieux et je suis certain qu’ils m’aideront à mieux appréhender les prochaines étapes.

Bonjour @Belnion8,

Comme ensuite il y a eu des échanges entre d'autres personnes sur une autre situation, j'ai lâché le fil et je n'ai pas vu tes messages de mises à jour.

J'ai parcouru ton récit et la première chose qui m'interpelle, c'est ce refus d'avoir la même sexualité avec toi qu'avec son amant.

Cela peut être une volonté dans certaines dynamiques candaulistes où le refus de certains actes est une volonté. Cela peut être pour imposer un statut de domination, ou dans un acte d'humiliation. Cela peut d'ailleurs se cumuler à des remarques visant à rabaisser et comparer avec l'amant.

Si ce n'est pas un objectif de ta femme ou entre vous, cela peut être dû à un manque de désir. Il est possible que le fait de ne plus être dans la passion du début de relation fait que son désir est moindre. Avec un nouveau partenaire et toutes les découvertes que cela implique, vous ne partez pas avec les mêmes cartes. Il faut imaginer qu'elle projette ses moments avec lui avec de se voir, ce qui stimule le désir. Elle est déjà à un niveau d'excitation particulier avant même de le retrouver. C'est extrêmement stimulant par rapport au conjoint qui est toujours accessible et avec qui il n'y a pas cette projection.

Cela peut aussi être dû à une difficulté à assumer une sexualité plus intense, plus kinky, plus bestiale, plus spontanée, plus libérée (rayer les mentions inutiles). Avec toi, c'est la maman qui fait l'amour. Avec lui, c'est la salope qui se fait baiser. Séparer ces deux sexualités lui permet d'être pleinement une autre personne avec son amant et se lâcher en perdant du contrôle. Cette perte de contrôle (qui reste mesurée) lui permet d'explorer d'autres choses qui serait beaucoup plus difficiles sous ton regard. Il peut y avoir une culpabilité et/ou une honte vis-à-vis de toi.

Il peut être intéressant de creuser ça avec elle. Effectivement, ce n'est pas parce qu'elle a certaines pratiques avec son amant qu'elle doit le faire avec toi. Je dirais même qu'elle doit surtout faire avec toi ce dont elle envie. J'imagine que tu trouverais ça triste qu'elle se force et fasse semblant d'apprécier quelque chose alors qu'elle en a aucune envie.

Par contre, elle peut quand même t'expliquer pourquoi car il y a forcément des raisons. Si elle ne sait pas, tu peux l'aider à l'exprimer en lui soumettant des propositions qui pourraient te sembler pertinentes.

Dans tous les cas, est-ce que tu as vraiment envie de te calquer sur la sexualité qu'elle a avec son amant ? Déjà, ça facilite la comparaison, ce qui n'est pas une bonne chose. En plus de ça, cela signifie que votre sexualité ne lui apporterait rien de nouveau et stimulant. Si tu en viens à être une copie de l'amant sans la NRE qui va avec, ce n'est pas très intéressant.

Au contraire, tu peux ignorer ce qu'elle fait avec son amant et te concentrer sur de nouvelles pratiques ou de nouvelles façons de faire celles que vous connaissez ensemble. Tu peux aussi prendre la direction opposée de son amant. Ils sont du genre à faire du sexe bestial ? Alors pourquoi pas faire l'éloge de la lenteur en pratiquant avec elle le edging, la frustration, le massage, le sexe tantrique ?

Je t'invite à ne pas délaisser certains services de rencontre. Prends du temps à peaufiner tes profils et les rendre attrayant. Essaie de donner envie par ta personnalité. Après, ne mise pas tout là dessus et ne mets pas trop d'énergie à swiper les profils. C'est extrêmement déprimant d'autant plus que tu n'es pas une personne recherchée de par ton statut. Les retombées seront faibles mais il ne faut rien exclure.

D'ailleurs, si tu matches, essaie de rencontrer rapidement. Il faut avoir conscience que la personne qui te parle, parle également à de nombreuses autres personnes en parallèle. Si elle a une rencontre concluante, les autres prétendant passent à la trappe, alors autant faire en sorte qu'on ne te passe pas devant à cette étape.

Si tu souhaites un avis sur un aspect particulier que j'ai omis, n'hésite pas à m'en faire part. J'essaierai de te répondre du mieux que je peux.

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Discussion : Polyamour et chute

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Topper

le dimanche 24 novembre 2024 à 10h55

Bonjour @Exordium,

Je n'ai pas vécu ta situation mais c'est quelque chose qui revient dans certains témoignages où une personne est poussée à expérimenter le polyamour malgré elle.

- Le partenaire A veut ouvrir le couple.
- Le partenaire B accepte pour ne pas se séparer.
- Le partenaire A débute une relation.
- Le partenaire B souffre énormément, et perd de la confiance en lui.
- Le partenaire B s'éloigne émotionnellement du partenaire A pour se protéger.
- Le partenaire B débute une relation qui détourne son attention de sa souffrance, lui apporte de la validation et de la sécurité.
- Le partenaire B vient à remplacer le partenaire A par sa nouvelle relation.

C'est à ce moment là que le partenaire A panique et vient demander de l'aide.

Malheureusement, il n'y a pas de solution universelle car les personnes et les historiques ont leur singularité. Toutefois, il y a quelques éléments qui semblent être des déclencheurs communs à ce type de situation :

- Le partenaire A n'a pas su modérer sa NRE. Beaucoup font l'erreur de se précipiter lorsque l'autre accepte l'ouverture du couple. Obnubilé par cette nouvelle opportunité, il est oublié que c'est extrêmement violent pour la personne qui était la veille encore monogame. C'est une perte soudaine de tous les repères. Elle n'a pas eu des mois de réflexion sur sa propre envie avant d'en parler. Pour bien faire les choses, il faut laisser des mois de réflexion, échanger sur la question, discuter de l'évolution du couple, ce que ça va changer. C'est aussi l'occasion de déconstruire la monogamie ensemble. La situation de couple s'est dégradé progressivement sans que ce soit remarqué par le partenaire A.

- Le partenaire B est resté plongé dans sa souffrance. Il ne travaille pas sur ses insécurités révélées par la non-monogamie. Il ne déconstruit pas la monogamie. La solution trouvée pour combler la solitude créée par l'éloignement du partenaire A et ses absences, est de trouver quelqu'un d'autre. Ce n'est pas une envie de vivre une autre relation qui s'inscrit dans une volonté de polyamour. C'est une envie conduite par l'angoisse d'être seul et abandonné. Lorsqu'une nouvelle relation débute, c'est une autre relation monogame qui débute, ce qui implique d'abandonner émotionnellement la précédente.

Tu peux déterminer si ces descriptions pourraient coller à ta situation. Demande à ton compagnon si il a été dans un processus semblable. Si tu sais précisément ce qui s'est passé dans sa tête, tu sauras mieux sur quoi agir.

Je te conseillerais de vous laisser du temps. Continuez à vivre votre vie de famille normalement, même si ça ressemble à une collocation. Ne précipitez rien pour éviter une issue radicale.

Posez-vous tous les deux, et prenez le temps de retracer en détail tout ce qui a été vécu par toi et par lui depuis ta demande d'ouverture du couple. Peu importe si ça semble être des choses connues. Il y a toujours des détails intéressants qui peuvent apparaitre ou des émotions qui sont mieux comprises avec le recul. Et justement, concentrez-vous sur les ressentis de chacun à chaque nouveau évènement.

Ce sera forcément très long. Faites par petits morceaux de vie, de temps en temps. N'hésitez pas à revenir en arrière si il y a un besoin de creuser quelque chose.

Ne cherchez pas à savoir à qui revient la faute. C'est un débat stérile et est contre-productif. Le but est de comprendre le déroulé des évènements et la raison de se désamour qui te préoccupe. Si tu as des doutes, besoin de creuser, ou qu'il développe une séquence, tu peux dire "J'ai l'impression que... Est-ce que j'ai raison ? Qu'est-ce que tu en penses ?".

A noter : Il ne pourra pas t'affirmer si il a déconstruit la monogamie. Déjà, ça ne se fait pas en un an et demi. C'est une multitude de réalisations plus ou moins importantes sur sa propre construction et ses mécanismes. On ne s'en rend compte que lorsqu'on passe des étapes. Par contre, tu peux déterminer quel est son niveau de déconstruction. Par exemple, en lui demandant ce que représente une relation amoureuse pour lui. Si il te sort la représentation qui consiste à avoir des projets ensembles et une relation exclusive, c'est que la déconstruction n'a pas eu lieu.

Pour initier cette communication avec ton compagnon, je t'invite à exposer de manière pragmatique tes inquiétudes sur la situation actuelle et reconnaitre les erreurs que tu as identifiées et qui t'incombent. Epargne-lui le poids de tes angoisses personnelles ce qui pourrait le culpabiliser, le renfermer et éventuellement le braquer si il a des rancoeurs par rapport à ses propres souffrances passées ou présentes.

Dans une démarche de rétablissement de votre lien, réduit l'existence de ton autre relation. Si tu communiques avec un peu tout le temps, limite ça désormais aux moments où tu n'es pas avec ton compagnon. Rencontre ton autre relation moins souvent, moins longtemps. Peu importe si tu te retrouves seule à la maison pendant que ton compagnon est de sortie.

Explique évidemment à ton autre relation la raison de ces changements pour que cela ne développe pas des insécurités de son côté. Rassure sur le fait que c'est temporaire mais que tu as besoin de te concentrer sur ton couple socle, et que c'est indirectement une façon de sauvegarder votre relation.

Bon courage.

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Discussion : Metamour et insécurité

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Topper

le mardi 19 novembre 2024 à 10h06

Bonjour @Feedesbois, de ce que je comprends, vous aviez prévu un week-end avec ton compagnon. Puis, ce qui devait être un moment privilégié à deux, s'est transformé en séjour à trois. Tu as quand même fait un effort d'adaptation particulier qui n'est pas anodin. En outre, son attitude n'a pas été à la hauteur des efforts que tu as fait pour que les choses se passent bien. Tu as possiblement ressenti cela comme un manque de motivation et de reconnaissance, ce qui peut se traduire par un sentiment d'hostilité à ton égard.

Pire, alors que ça devait être un week-end à deux, tu t'es retrouvée à dormir seule parce qu'elle ne supportait pas ta présence. Comment se fait-il que ce soit toi qui soit exclue alors qu'elle est la pièce rapportée ? Comment bien se sentir dans une telle situation ?

Il n'en faut pas beaucoup pour que le cerveau extrapole cet évènement. Tu peux très bien la percevoir désormais comme une menace et que sa relation avec ton compagnon interfère dans la vôtre, voire que tu te retrouves mise sur la touche.

Je note que dans ton récit, tu ne parles que de toi et d'elle, mais pas du comportement de ton compagnon. Il a pourtant eu un rôle majeur dans le déroulement du séjour. Il est le pivot entre vous deux, et si il n'est pas responsable des ressentis de chacune, il me parait primordial que ce soit lui qui doit être attentif et fasse en sorte que cela se passe bien sans en privilégier une plus que l'autre, d'autant plus que c'était son initiative.

Pour avancer, je t'invite à parler de tes ressentis à ton compagnon. Tu as développé des insécurités suite à ce week-end, il faut donc agir en conséquence. A lui d'être à l'écoute, prendre soin de toi et cherchez des solutions pour t'apaiser. Par exemple, je me dis que refaire un week-end dans le même genre, à deux cette fois-ci, pourrais te faire du bien.

Je vous invite également à bien compartimenter vos relations. Evite de croiser cette autre femme désormais ou d'interagir. Ton compagnon ne devrait pas parler de l'une à l'autre et inversement, ni de ce qu'il fait avec chacune.

Parfois les relations entre métamours se passent merveilleusement bien. Cela reste rare et au mieux simplement cordial, ce qui est déjà vraiment pas mal.

Aller jusqu'à partager un week-end à trois et l'intimité d'un lit peut compliquer les choses même pour des personnes qui sont habituellement à l'aise ensemble en temps normal.

Je comprends l'envie de voir ses amours ensemble. C'est idyllique, mais on ne peut pas forcer deux personnes à s'apprécier. Mettre en relation des métamours est toujours un risque et le résultat peut être catastrophique, pouvant amener à de la jalousie, des conflits de loyauté, voire à des ruptures par l'usure.

Selon-moi, la solution la plus sage est de compartimenter les relations. Si il y a vraiment une envie commune de polyamour "kitchen-table", procéder très progressivement me parait indispensable. Par exemple, en se contentant de passer des déjeuners ou soirées ensemble sur des temps relativement courts, ou que les métamours passent des moments à deux. Le genre de choses qui peuvent permettre de jauger de l'entente et créer du lien et de la complicité. Si ce n'est pas fluide, il est ainsi plus facile de revenir en arrière sans faire de dégâts (encore que ça peut toujours être mal pris par certaines personnes).

Et même si ça se passe bien entre les métamours à un moment, rien n'assure que ça ne va pas exploser à un moment donné. Cela peut venir d'un conflit entre les deux métamours, mais ça peut être aussi simple que lorsqu'il y a des intérêts divergents comme les deux métamours qui veulent voir la personne pivot plus souvent/longtemps au détriment de l'autre.

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Discussion : Abandon ou indépendance, le paradoxe ?

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Topper

le dimanche 10 novembre 2024 à 20h18

NicogabLa question que je me pose, c’est si une relation doit être préférablement stable et suffisamment nourrissante avant d’expérimenter le polyamour, ou si au contraire, une autre relation parallèle peut (ou consiste a) équilibrer les choses en apportant ailleurs ce que l’un et l’autre ne parvenons pas a nous apporter ?

Une relation doit être préférablement stable et non conflictuelle pour s'adapter au mieux à la non-monogamie et au polyamour.

La transition vers un autre mode relationnel est source de difficultés qui peuvent amener à des conflits. Si il y a déjà des problèmes dans la relation, c'est en rajouter une couche.

Il vaut donc mieux régler tout ce qui pose problème, décortiquer les rancœurs si il y en a, histoire de partir sur une base saine.

Est-ce que le polyamour peut combler des manques dans une relation ? Je ne pense pas. Faire du sexe avec Valérie, ça ne remplace pas de faire du sexe avec Marie si on a envie de faire du sexe avec Marie.

Est-ce que le polyamour peut combler des envies qui ne sont pas liées à une personne ? Je pense que oui. Si on a envie d'aller au cinéma avec quelqu'un, que Valérie déteste ça, mais Marie adore, alors tout le monde est satisfait et en plus Valérie n'a plus la pression d'aller au cinéma pour faire plaisir.

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Discussion : Début en poly A dans ma relation historique

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Topper

le mardi 05 novembre 2024 à 16h59

Bonjour @Maillemaille,

Il y a de nombreux couples historiques qui perdurent en ayant changé de mode relationnel. J'en fait partie. Ce n'est pas simple et pour plusieurs raisons.

Nous nous sommes construits dans un monde monogame, dont nous avons appris tous les codes et nous avons développé des sensibilités et mécanismes en fonction de ça, également des objectifs de vie (escalator relationnel, avec projets de couple).

Ce schéma monogame offre un cadre commun à tous qui nous permet de savoir ce qui est attendu, ce qui est correct, ce qui ne l'est pas, etc. Bref, tout un tas de certitudes qui nous donne un mode d'emploi sur comment vivre les relations et à partir de quand nos émotions sont considérées comme légitimes ou non. Encore mieux, la monogamie permet d'excuser certains comportements toxiques comme la possessivité et la jalousie.

La monogamie est en apparence un mode relationnel sécurisant puisqu'il permet (en théorie) que notre partenaire reste exclusif sexuellement et sentimentalement.

Lorsqu'on quitte ce mode relationnel, ce sont tous ces repères qui s'effondrent.

On doit apprendre à vivre les relations autrement, comprendre nos émotions, pour pouvoir ensuite les gérer correctement, se sécuriser autrement que par l'exclusivité, travailler sur ses insécurités.

Au-delà des difficultés propres au polyamour (temps à partager, soin des relations multiples, organisation, coût), il y a toute une déconstruction à faire de la monogamie, et une reconstruction. C'est du travail, et il n'est pas juste question de le vouloir. Cela prend du temps et c'est variable selon les personnes.

Selon-moi, il n'est pas possible d'être une personne polyamoureuse sereine et épanouie en gardant une conception monogame des relations. Cela n'empêche absolument pas d'avoir une vie de couple avec cohabitation en apparence classique.

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Discussion : Besoin d'aide en tant que personne invitée dans un couple

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Topper

le mardi 05 novembre 2024 à 15h49

Bonjour @Meta, je n'ai pas tout suivi des évènements qui sont durs à suivre car l'anonymisation et les pronoms neutres rendent le récit confus.

Quoi qu'il en soit, de ce que j'ai compris, il y a un couple initial et l'un des deux personnes ne supporte pas la non-monogamie.

C'est un contexte explosif et je t'engage à t'en t'éloigner. En restant dans les parages, ça ne se calmera pas. Tu resteras une menace et même si tu n'en est pas une, tu symbolises une source d'insécurité et d'anxiété. Tu ne peux rien faire contre ça. Seule cette personne doit faire le travail nécessaire pour cela. Tu ne peux pas l'aider. Tu n'as pas une position suffisamment neutre pour ça, c'est même l'inverse. En outre, cette personne semble communiquer avec toi quand elle en a besoin, puis coupe tout contact lorsque c'est ton cas. Pas très respectueux et éthique tout ça...

Les limites lorsque tu relationnes avec des personnes déjà ensemble sont généralement fixées par le couple initial. Cela ne t'empêche pas d'avoir tes propres limites. Parfois, elles n'interfèrent pas les unes avec les autres. Parfois c'est le cas et la relation n'est pas possible.

Toutes les demandes sont légitimes dans une perspective polyamoureuse même quand on est le "nouveau", du moment qu'il n'y a pas une demande d'exclusivité. Ensuite, il convient de faire en fonction des limites connues de chacun. C'est du respect de de l'éthique relationnelle.

Tu n'es pas en relation avec tes métamours. La personne qui est au milieu des relations doit gérer/accepter/refuser les demandes en fonction des limites/besoins de chacun et de ses propres envies.

Lorsque la relation avec les métamours est compliquée, il vaut mieux compartimenter un maximum. Focalise-toi sur tes envies/besoins et tes relations directes. Dans ce cas, ce sont aux personnes "pivot" de gérer les difficultés. Ce n'est pas ta responsabilité et ton problème.

Par contre, si la situation est trop pourrie, pense à toi. Ne te laisse pas entrainer dans quelque chose qui va t'affecter durablement. Si ce n'est pas possible d'avoir de la sérénité dans cette relation, cela n'en vaut pas la peine.

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Discussion : Abandon ou indépendance, le paradoxe ?

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 14h56

Bonjour @Nicogab, ouvrir une relation initialement monogame, c'est comme ouvrir la porte d'une cage. Est-ce que l'oiseau va revenir ? On peut l'espérer mais il n'y aura jamais de certitude. Et sur le temps long, qu'est-ce que ça va donner ? Si l'oiseau revient toujours dans la cage, qu'est-ce qu'il en sera dans 6 mois ou un an, quand il aura pris plus de confiance et d'indépendance ?

Il y a toujours une part de risque qui est liée à une part d'inconnu que l'on ne peut pas maîtriser.

Dans votre cas, la plus grosse difficulté que je vois est la distance géographique qui vous sépare. Il y aura forcément au début des doutes, des angoisses, des incompréhensions qui vont naître. Il est bien dans ce cas là de pouvoir se voir. Les insécurités, les conflits, le manque, la distance, ça multiplie les difficultés.

Le polyamour peut exacerber ta peur de l'abandon. Tu multiplies les partenaires et c'est autant de partenaires qui peuvent t'abandonner. Le meilleur moyen de ne pas activer une peur de l'abandon est de n'avoir aucune relation.

Par contre, le polyamour peut aider à mieux gérer la dépendance affective. Si tu n'as qu'une partenaire, tu mets toute ta dépendance sur cette personne. Cette personne doit combler tous tes besoins et te sécuriser. Le moindre problème dans ta relation avec cette personne et c'est tous tes repères de stabilité qui se fragilisent. En multipliant les relations, la dépendance est moins marquée. Tu peux trouver de l'attention, de l'amour, de la complicité, du soin, à travers plusieurs personnes. Ainsi, ton attachement peut être plus sain.

Quant à la compersion, c'est un ressenti que l'on peut découvrir à travers le polyamour. Ce n'est pas non plus un graal. On n'est pas un mauvais polyamoureux ou un polyamoureux non-accompli si on ne ressent pas de compersion. C'est agréable et procure de l'ocytocine, mais ce n'est pas indispensable pour se sentir bien en tant que polyamoureux.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 12h36

Je fais suite à ma précédente réponse, mais cette fois-ci je voudrais évoquer l'aspect candauliste initial.

Cette relation très intime et complice que vis ta femme, et qu'en plus elle a une sexualité qui lui est propre en dehors du couple, c'est le rêve absolu que beaucoup de candaulistes t'envieraient.

Je sais que ça va beaucoup plus loin que tes projections. Cela t'a fait gravir une marche beaucoup plus haute que ce à quoi tu t'attendais. Tu n'as pas bénéficié d'une progression qui aurait pu être bien plus confortable pour toi.

Je suppose selon ton récit que tu as été avide d'avoir tous les détails sexuels puisque tu sais ce qu'elle fait avec lui et pas avec toi. Rien de surprenant pour un candauliste. Tu ne peux pas revenir en arrière et effacer ce que tu as entendu.

Toutefois, tu peux entrer dans une dynamique où tu n'as plus ces détails. Tu as déjà une idée de la teneur de leur relation et de leur vie sexuelle. Tu peux estimer que c'est suffisant et axer le côté excitant sur le fait de retrouver ta femme après qu'elle se soit éclatée à l'extérieure, comblée et reconnaissante de lui offrir ça.

Ne plus être confronté à ce qu'il se passe en détail dans sa relation extérieure te donnera moins de matière pour alimenter tes angoisses.

Cela ne t'empêche pas de revenir plus tard dans une dynamique de partage lorsque tu te sentiras capable d'orienter les expériences vécues par ta femme comme quelque chose d'excitant*.

Il est aussi tout à fait possible de partager énormément sur certaines relations et quasiment rien sur d'autres. C'est ce que je fais avec ma compagne. Il y a des relations qui m'insécurisent davantage et je limite volontairement le niveau d'informations. Pour d'autres, elle peut absolument tout me dire et cela ne m'impacte aucunement.

* Je précise que dans le candaulisme, une grande part d'excitation est mélangée à de l'angoisse. C'est ce qui explique l'intensité des émotions et de l'excitation qui est ressentie. Elle s'abandonne dans les bras d'un autre, elle jouit de manière incroyable, elle est terriblement enthousiaste à l'idée de le retrouver, elle est sur un petit nuage, elle a telle pratique avec lui, il est plus endurant, il a un sexe plus gros, etc. Les candaulistes recherchent ce genre de situations, déjà parce qu'il y a une part de risque, mais aussi parce qu'il y a un caractère excitant de voir sa femme dans un état de plaisir et d'excitation inhabituel.

Il y a de nombreuses dynamiques dans le candaulisme, avec ou sans détails, avec ou sans humiliation, avec ou sans tromperie, ou "Stag & Vixen". Il y a quelque chose qui rejoint tous les candaulistes, c'est cette satisfaction de voir leur femme heureuse, comblée et épanouie.

Heureuse, comblée et épanouie.

Lorsque tu as des doutes, des peurs qui resurgissent, repense à cette envie.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le jeudi 31 octobre 2024 à 11h56

Bonjour @Belnion8, merci pour tes compliments. Ça fait chaud au coeur. Il y a certains points que je voulais évoquer mais que j'ai zappés. Ma réponse était déjà très longue.

Concernant l'attitude de ta femme, c'est très compréhensible. Tu vois les laisses pour chien avec un enrouleur ? Eh bien ça fait un peu le même effet. Elle court vers une nouvelle aventure, se croyant libre, la laisse se déroule et n'exerce aucune contrainte jusqu'à ce que tu appuies sur le bouton, et TAC ! Arrêt violent et inattendu.

Tu as incité ta femme à tenter cette aventure (il n'y a pas de jugement dans cette phrase) et elle ne t'a pas semblée partante. Elle t'a pourtant écouté attentivement et a eu besoin de faire son cheminement de son côté. Elle a sans doute retourné cette possibilité dans tous les sens, sondé ses envies, mesuré les risques, peut-être aussi lutté avec la représentation du couple monogame, jusqu'à ce qu'elle se sente assez prête pour tenter. Est-ce que vous avez discuté en détail de ce cheminement ?

Tout ce processus n'a rien d'anodin.

Peu importe l'attrait qu'elle peut avoir pour l'autre personne, cela demande un certain courage de flirter et tenter de créer une nouvelle relation. C'est notamment se mettre en situation de vulnérabilité et de rejet. C'est aussi se jeter dans le vide sans trop savoir comment ça va se finir et comment elle va gérer tout ça.

Elle a finalement pris son courage à deux mains. Elle est sortie de sa zone de confort, en prenant de gros risques pour elle. Elle l'a fait pour elle mais aussi parce que tu étais là pour l'encourager.

La quantité et l'intensité des émotions qu'elle a pu ressentir en très peu de temps a dû être énorme. Peurs multiples, trac, soulagement, enthousiasme, plaisir, satisfaction, déception, culpabilité, colère, rancoeur...

Dans ta position, cela doit être déjà confus dans ta tête par rapport à tes ressentis, imagine pour elle qui en plus doit gérer désormais une autre personne.

Vivre tout ça, c'est une épreuve et émotionnellement épuisant. Si le résultat est que c'est conflictuel entre vous, c'est normal qu'elle soit refroidie.

Tu es son compagnon, son quotidien, ses projets de vie. Elle se dit certainement très raisonnablement, aussi chouette son amourette soit-elle, cela ne vaut pas une vie de conflits avec toi.

Il va falloir qu'elle reprenne confiance et que votre relation s'apaise pour qu'elle se sente suffisamment à l'aise pour continuer.

Je te conseillerais de la rassurer sur ton envie à poursuivre, lui dire qu'elle n'a rien fait de mal et n'a rien à se reprocher, le problème vient de toi et des peurs que tu as. Tu dois identifier tes sources d'angoisses pour travailler dessus et peut-être trouver ensemble des aménagements pour que tes peurs soient plus gérables dans un premier temps. Cherchez ensemble aussi si il y a des moyens pour elle de te rassurer sans non plus que ce soit trop contraignant lors de ses sorties.

Garde en tête que désormais lorsqu'elle va rentrer à la maison après avoir passé du temps avec un autre homme, elle aura énormément d'appréhensions et sera sur la défensive. Elle s'attendra forcément à ce que ça se passe mal. À toi de bien gérer à ce moment là même si tu as passé un sale moment.

Un conseil : lors d'un retour de date, ne parlez pas en détail de celui-ci. Souciez-vous de savoir si ça s'est bien passé et c'est tout. La priorité est de vous reconnecter. Faites des câlins, du sexe, selon ce dont vous avez envie et besoin. Reprenez le cours de votre vie comme si il ne s'était rien passé. Le retour à la normale a quelque chose de très apaisant.

Le lendemain, ou quelques jours plus tard, il sera toujours temps d'évoquer des difficultés ou de rentrer plus dans le détail du date.

Tu disais qu'il y avait des moments où ça allait mieux et d'autres où tu sombrais. C'est tout à fait normal d'avoir ces fluctuations. Une chose à savoir est que tu dois prendre soin de toi. Cela passe par avoir un bon sommeil. Sans repos, tu verras toujours les choses plus négativement, tu seras plus angoissé, stressé, irascible, impulsif. Essaie aussi de t'accorder chaque jour des moments de quiétude seul pour reposer ton cerveau, même si c'est 20-30 minutes. Cela peut être faire une balade, rester assis sur un banc, faire du jardinage, faire de la pleine conscience, du yoga, de la méditation, etc.

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Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

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Topper

le mercredi 30 octobre 2024 à 11h12

Bonjour @Belnion8,

Tu dois absolument faire le deuil de ton couple d'avant. Qu'aujourd'hui la relation soit plus engageante que ce que tu avais escompté ne change rien. Au final, tu aurais eu ce deuil à faire. Il est naïf de croire que la non-exclusivité, même si elle n'est que sexuelle, ne modifie pas radicalement la dynamique du couple. Il est encore plus naïf de croire que relationner de manière suivie, en plus avec quelqu'un de l'entourage (professionnel ou amical) ne va pas créer des sentiments affectifs forts ou amoureux.

Tant que tu seras en résistance et que tu seras dans l'angoisse de ce que tu peux perdre, tu le vivras mal. D'une certaine façon, tu as déjà perdu ton couple d'avant. Désormais, tu lui as donné la liberté de vivre une autre relation. C'est dans cette nouvelle configuration que tu dois trouver ta place. Et même si tu refermais le couple, ça ne redeviendrait jamais comme avant. Vous redeviendriez monogame, mais ce serait différent de ce que vous avez connu car les expériences nous changent. Considère votre relation telle qu'elle était comme appartenant au passé.

Est-ce que c'est grave ? Non, pas forcément. A vous de bien gérer les choses pour faire évoluer correctement votre couple sans vous abimer ou vous éloigner.

Tu dois commencer par lâcher prise. Comme dit plus haut, on peut partir du principe que ce qui est fait, est fait, et ce n'est pas possible de revenir en arrière. Il est inutile de lutter contre ça. Plus vite tu accepteras cette situation, plus vite tu gagneras en apaisement. Cela te donnera du temps de cerveau disponible pour avancer qui est aujourd'hui occupé à imaginer toutes les situations négatives possibles.

Ensuite, tu dois faire un "switch" mental consistant à voir ta relation (et toutes les autres relations d'ailleurs) autrement. Ta femme est une personne, pas un objet. Si elle veut partir, elle partira. Peu importe votre mode relationnel, que vous soyez monogames ou non. Il y a tous les jours des couples monogames qui se séparent parce qu'il y a une envie de vivre une autre histoire. Le contexte n'a que peu d'importance. Cela peut être par ennui dans le couple, un coup de coeur à la salle de sport, un collègue, etc. Ce qui est important, c'est que dans la monogamie, il n'est pas possible de cumuler les relations. Ainsi, à moins de passer par l'adultère, une histoire chasse l'autre.

En étant non-monogames, vous vous donnez l'opportunité de vivre des nouvelles histoires sans que ça jette l'ancienne à la poubelle.

Garde bien ça en tête car c'est ce que vous cherchez à faire aujourd'hui. Votre relation est importante pour tous les deux et vous voulez absolument conserver ce lien si particulier que vous avez entre vous.

Tu as peur de la perdre, je comprends. C'est normal. Ce qu'il se passe pour toi est vertigineux. Tu as une perte totale de repère. Dans la monogamie, l'exclusivité sexuelle et amoureuse sont censés être des marqueurs fiables et sécurisants. Tu dois trouver d'autres moyen de te sentir en sécurité dans ta relation.

Cela peut passer par une autre façon de considérer cette sécurité dans le couple. Est-ce que mettre ta femme dans une cage (la monogamie) c'est vraiment de la sécurité alors qu'elle peut faire le choix de quitter la cage à n'importe quel moment ? Est-ce que c'est de la faire sortir de la cage en ayant un contrôle sur sa liberté possible avec une laisse (le libertinage) ? Ou alors, est-ce que la meilleure preuve d'amour n'est pas de laisser la cage ouverte et qu'elle revienne toujours alors qu'elle est totalement libre d'aller ailleurs ?

Je te garantie que ce changement d'état d'esprit peut tout changer sur ta façon d'appréhender ta relation avec ta femme.

A partir de là, tu pourras faire en sorte d'alimenter positivement ta relation avec elle qui fera que tu n'auras plus peur qu'elle parte car tu seras le meilleur chéri du monde pour elle. Sois attentionné, aimant, compréhensif, soutenant, à l'écoute, affectueux, etc. Cherche en toi les lacunes ou les défauts sur lesquels tu peux travailler. Ne cherche pas forcément la perfection, mais fais en sorte d'être encore mieux qu'avant. T'améliorer (pour elle mais aussi pour toi) va augmenter ta confiance en toi et réduire ta dépendance.

Quand je dis "être le meilleur chéri du monde", c'est une image. L'idée n'est pas d'être en compétition avec ses autres partenaires. Ce serait malsain et à côté de la plaque.

Il ne faut pas comparer les relations. Cela demande un effort conscient car cerveau a cet automatisme naturel.

Je prends l'exemple du sexe car c'est un aspect qui met souvent en insécurité par comparaison mais c'est valable pour n'importe quel aspect d'une relation. Avec l'expérience de la non-monogamie, on se rend compte que le sexe est chaque fois différent selon les partenaires. On pourrait éventuellement le remarquer en étant monogame avec des relations successives mais c'est moins évident. On pourrait imaginer qu'en multipliant les partenaires, on devrait retomber sur des dynamiques identiques, d'autant plus qu'on est un élément commun, mais non. Il y a toujours des différences, des nuances, qui font que la sexualité dans une relation aura toujours quelque chose d'unique et irremplaçable.

Ainsi, on a pas à se sentir remplacé. chaque partenaire a ses spécificités, ses caractéristiques, ses attraits, ses pratiques, etc. On ne peut pas remplacer quelqu'un d'autre. On ne peut pas non plus être le nouvel amant (avec la dose d'interdit que procure le cadre professionnel et la relation cachée). On ne peut pas apporter ce déluge d'émotions liées à ces situations excitantes et nouvelles découvertes. On ne peut pas être une femme si on est un homme. On ne peut pas être le petit jeune de 25 ans si on en a 40.

De la même manière, les autres partenaires ne peuvent pas remplacer le conjoint. Tu évoquais le candaulisme au début. Cette dynamique et cette complicité que vous pouvez avoir tous les deux, est propre à votre couple. Un amant ne peut pas lui apporter ce sentiment de confort, de confiance, d'excitation de te retrouver, cet amour et cette reconnaissance de lui permettre de vivre ça.

Et globalement, ils auront toujours 11 ans de retard (dans ton cas) par rapport à toi. Ils n'auront jamais autant de temps avec elle que toi. Ils n'auront pas ce lien particulier apporté par vos souvenirs, vos projets, vos expériences, vos obstacles passés ensemble, votre confiance respective, etc. (Dans le polyamour, c'est souvent un sujet de souffrance pour les relations dites secondaires.)

Ta femme t'engage à rencontrer d'autres personnes et ça pourrait être une bonne idée. Déjà pour perdre de la dépendance vis-à-vis de ta femme. Se rendre compte que l'on plait à d'autres, que l'on peut nouer d'autres relations, c'est valorisant. Attention à ne pas en faire une croisade car cela peut avoir l'effet inverse. Il est difficile de faire des rencontres (en particulier en étant déjà en couple) et ça peut être vraiment très déprimant. Je t'invite à te limiter aux services de rencontre adaptés comme OKCupid, polyrencontre ou veenvibe et t'ouvrir aux opportunités qui pourraient se présenter dans la vraie vie.

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Discussion : Ma compagne me propose d'ouvrir notre couple - je suis perdu

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Topper

le mardi 29 octobre 2024 à 20h24

PabloB
je semble être le seul à vouloir fixer des règles qui nous conviennent pour cette nouvelle dynamique.

Normal, les règles sont des contraintes. Pourquoi voudrait-elle des contraintes alors qu'elle souhaite une relation libre ?

Dans ta situation, c'est elle qui serait amenée à profiter immédiatement de cette liberté. Elle a une histoire déjà engagée. Toi, non.

Nul doute que si la situation était inversée, elle voudrait mettre en place un paquet de règles.

PabloBJe suis perdu et je serais vraiment reconnaissant de recevoir des conseils sur les règles ou les actions à mettre en place pour que nous puissions évoluer sereinement dans cette situation. Je crois sincèrement que cela pourrait être bénéfique pour notre couple, mais je ne sais pas par où commencer.

Merci d'avance pour votre aide.

Les règles c'est une mauvaise chose.

Voilà, ça c'est dit, parce que ça doit l'être. Les règles sont déjà en contradiction avec l'idée même de liberté. Cela vise à réduire les possibilités de notre partenaire. C'est ni plus ni moins que du contrôle sur l'autre.

Qu'est-ce qui peut se passer avec les règles ?

La première chose est que ça peut créer une frustration. Au début, on s'en contente. La nouvelle liberté acquise est forcément satisfaisante. Avec le temps, on veut plus et ça devient un problème. Cela peut notamment interférer dans l'évolution des relations et avoir des effets catastrophiques. Cela peut créer de la déception, des tensions ou de la rancoeur.

La seconde chose est qu'une règle peut toujours avoir une interprétation différente. Entre ce qu'on pense, ce qu'on dit, ce que l'autre entend, et ce qui est compris, il peut y avoir à chaque étape une dégradation de l'information. L'autre n'est pas dans notre tête. Il y aura donc une variabilité entre ce qui est attendu et ce qui est pratiqué. Et ça, ça crée des conflits.

La troisième chose est qu'il n'est pas possible de prévoir toutes les situations en avance. Lorsqu'une règle est pensée, elle ne prend pas en compte tous les aléas de la vie. Un classique dans ce genre d'expérience est de ne pas avoir la notion du temps qui passe. Si il y a une règle stricte qui dicte qu'il faut rentrer à telle heure, envoyer un message avant telle heure, en dictant une telle règle, il y a de fortes probabilités qu'à un moment, elle puisse être enfreinte.

La quatrième chose est qu'une règle enfreinte brise la confiance. Et lorsque la confiance est brisée, en particulier dans une situation provoquant potentiellement de la souffrance, cela met le couple à rude épreuve.

La cinquième chose est que si l'on dicte des règles, on tient à ce qu'elles soient respectées. Or, cela crée une attention toute particulière sur le respect des règles qui peut virer à l'obsession. Ainsi, une règle peut être davantage une source d'angoisse que l'apaisement qu'elle est censée susciter.

Enfin, il y a tout ce que symbolise la règle en terme de contrat moral. Qu'est-ce qui va se passer si une règle est enfreinte ? Est-ce que ça signifie que tout va s'effondrer ? Que c'est le début de la fin de la relation ? Qu'elle ne me respecte pas ? Qu'elle s'en fout de moi ? Qu'elle est en train de perdre pied ? Est-ce que ça veut dire qu'il faut refermer le couple ? Après avoir goûté à la liberté, comment va-t-elle réagir ? Et si je laisse passer, est-ce que les règles ont encore un sens ? Qu'est-ce qui va l'empêcher de recommencer ? Quelle est la marge de manoeuvre ? Est-ce que je dois faire des menaces ? Agir comme si ma partenaire était un enfant que je dois punir ?

Maintenant que ça c'est dit, et qu'on a une vision plus claire de ce qui est délétère avec les règles, on peut fixer des règles de manière plus saines, car les règles ne sont pas inutiles, loin de là.

Dans un premier temps, les règles ont l'avantage de créer un cadre dans lequel chacun est à l'aise. Faire passer un couple monogame en relation libre n'a rien d'évident. Cela prend du temps, car il y a un apprentissage pour chacun. Il y aura des erreurs, des souffrances, des doutes, des incompréhensions, des réflexions sur l'autre, sur soi, sur le couple, les relations en générales. Tout ça prend beaucoup de temps. Il faut en avoir conscience.

Ouvrir les vannes d'un coup en ayant une liberté totale, c'est se donner toutes les chances de tout cramer. Tout verrouiller avec des règles trop nombreuses, trop strictes, trop difficiles à appliquer, pareil.

Il est plus facile de se donner un peu de liberté avec des règles. Prendre ses habitudes, se familiariser avec ce nouveau mode de vie, puis peu à peu modifier les règles pour ouvrir à plus de liberté. Cela permet d'avancer un pas après l'autre plutôt que de courir derrière l'autre qui est en train de vivre sa meilleure vie.

Discutez ensemble des règles. Projetez-vous en échangeant les rôles. Essayer d'imaginer comment cela peut s'appliquer. Même si vous n'êtes pas d'accord et que c'est la personne en situation de vulnérabilité qui décide ou non de l'application d'une règle, écoutez vos arguments respectifs.

Mettez ces règles par écrit. Laissez passer quelques jours, réfléchissez chacun de votre côté et voyez si il y a des modifications, suppressions ou ajouts à faire.

Une fois que c'est fait, lancez-vous. Vous n'aurez jamais la certitude d'être prêts. A un moment, il faut pratiquer.

Ensuite, gardez en tête plusieurs choses très importantes pour que ça fonctionne :

Il est possible à n'importe quel moment de rediscuter les règles. Avec l'expérience, certaines règles vous paraitrons inutiles, d'autres pourront être pertinentes pour des situations qui n'avaient pas été prévues.

Vous allez tâtonner pour trouver le fonctionnement qui vous convient. Les règles doivent évoluer avec vous. Elles ne doivent pas être considérées comme quelque chose d'intangible.

Ne soyez pas rigides. Si une règle est enfreinte, il y a sans doute une raison. Personne a envie de rentrer à la maison pour se faire gronder comme un gamin de 8 ans. Discutez et essayez de comprendre la situation. A moins d'être dans une relation toxique, l'autre ne nous veut pas du mal, donc agissez en conséquence.

Voyez avant tout les règles comme un cadre réconfortant. Si il y a une sortie du cadre, ce n'est pas cool, et crée un paquet d'émotions et pensées négatives. Toutefois, la plupart du temps c'est surtout un problème parce qu'on veut en faire un problème.

Bon courage pour ce grand changement dans votre histoire.

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Discussion : Perdu entre acceptation et ma projection

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Topper

le mardi 27 août 2024 à 10h02

Bonjour Ding, tu projettes ta propre histoire en te disant : pourquoi ce serait différent ?

C'est tout à fait compréhensible et naturel. Pourtant, pourquoi ça se passerait de la même façon ?

Il y a une différence fondamentale entre les deux situations. Déjà, tu n'es pas la même personne que le copain précédent et elle l'a quitté pour toi. Sans doute qu'elle se sent mieux avec toi, non ? Est-ce que vous avez suffisamment parlé de ce qui s'est passé pour elle à ce moment là ? Comment elle voit les choses ? Est-ce que tu aurais besoin de réassurance à ce sujet ?

Un autre élément et pas des moindres : admettons que sa précédente séparation est due au fait qu'elle cherche à vivre de nouvelles histoires parce que ça la stimule, ça l'enrichit, ça lui procure du plaisir. C'est bien le but des relations non-monogames.

Or, ce qui a provoqué la fin de son couple précédent, c'est la monogamie. Il y a peut-être eu d'autres raisons mais concentrons nous sur ce contexte. Si à l'époque, elle avait eu la liberté de relationner avec qui elle veut, comme elle veut, est-ce qu'elle aurait été dans l'obligation de se séparer pour vivre pleinement une nouvelle histoire ? Non.

Aujourd'hui, elle est avec toi, mais elle peut vivre d'autres histoires car votre couple a cette ouverture qui rend ça possible. Pourquoi risquerait-elle de perdre un couple aimant, attentionné et compréhensif qui lui permet de vivre ses envies et amours ?

Si vous êtes amenés à vous séparer, c'est que le problème vient de votre relation, pas parce qu'il y a quelqu'un d'autre.

Allez-y doucement, mais essaie de lâcher progressivement la bride. Le temps qui passe pourrait calmer tes angoisses.

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Discussion : Questionnements sur les Cafés-poly

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Topper

le mardi 21 mai 2024 à 16h55

Harah
Comment l'avez-vous vécu ?

Je l'ai bien vécu.

HarahVous y êtes vous rendu seul ou accompagné ?

Je m'y suis rendu seul.

HarahQuelle était l'ambiance ?

L'ambiance était simple, chaleureuse, inclusive.

HarahAvez vous fait des rencontres surprenante ?

Je n'ai pas fait de rencontres surprenantes. Par contre, j'ai noté que c'était que des personnes qui se questionnent, qui débutent et/ou qui n'ont pas de relations polyamoureuses en cours. J'imagine que les personnes qui sont dans des relations polyamoureuses satisfaisantes préfèrent passer du temps avec leurs partenaires.

HarahTenu des discussions profondes avec des inconnues ?

J'ai eu des discussions intéressantes. Je ne dirais pas qu'elles étaient profondes. Pour cela, il faudrait des discussions en 1+1 et dans mon cas ça se faisait en groupe. Les échanges des uns et des autres font que la conversation passe vite d'un sujet à un autre au grès des interventions.

HarahÉtiez-vous dans la moyenne d'âge du groupe ?

Non, j'ai 45 ans et la moyenne d'âge était plus vers 30 ans.

HarahAvez-vous eu l'envie d'y retourner et l'avez vous fait ?

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Discussion : Insécurités / applications de rencontres

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Topper

le mardi 21 mai 2024 à 11h46

Blue movie
J'aimerais travailler sur moi-même pour faire face à cette situation. Je sais que notre relation est unique. Auriez-vous des conseils à me donner ? Vos avis seraient précieux.

Bonjour, ce que tu peux faire et d'essayer de prendre du recul sur votre relation. Et quand je dis ça, c'est vraiment faire des pas en arrière et la regarder de l'extérieur . A partir de là, te poser des questions pour déterminer ce qui est de l'ordre du factuel ou de ta perception. Egalement, faire un état des lieux de ce qu'est votre relation ?

Vous êtes en relation libre, alors ton partenaire peut-il avoir des relations avec d'autres personnes ?

Est-ce que ce qu'il fait est mal ou va à l'encontre de votre mode relationnel ?

Est-ce que de manière générale dans votre relation tout se passe bien ?

Est-ce que ton partenaire a du désir pour toi ?

Est-ce que tu sens un changement dans ta relation ces derniers mois et est-ce que ça t'insécurise ?

Est-ce que le problème est Grindr ou si il faisait des rencontres par d'autres biais ce serait pareil ? Et si ça vient de Grindr, pourquoi ? Qu'est-ce que représente pour toi cette application ?

Est-ce que tu as plus de mal que ton partenaire crée des liens purement sexuels et éphémère, ou des relations amoureuses impliquantes et suivies ?

Est-ce que ton partenaire est transparent avec toi ? C'est à dire qu'il ne te partage pas forcément tout mais ne te cache rien si c'est demandé ?

Est-ce qu'il y a des sujets tabous ou vous pouvez évoquer tous les sujets vous concernant facilement ?

Est-ce que tu voudrais moins ou plus de transparence ? Qu'est-ce que ça t'évoque que des choses ne soient pas dites/partagées ?

Est-ce que tu es satisfait de ta relation avec ton partenaire en l'état, et si il n'y avait pas eu cette découverte sur Grindr, est-ce que tout irait bien ?

Et si tout irait bien sans ça, est-ce vraiment un problème ? Est-ce que ça ne signifie pas que votre relation n'est pas impactée négativement par ce qu'il fait avec d'autres ?

Blue movie
Je suis tenté de désinstaller Grindr, mais en même temps avec cette action, je me demande si je ne préfère pas ignorer ce qui est déjà là.

Tu peux effectivement supprimer Grindr. Ce n'est pas ignorer ce qu'il se passe car tu sais que que ton partenaire l'utilise. Par contre, ça peut t'éviter d'avoir cette pulsion de surveillance qui est à la fois inutile (car cela ne t'apporte absolument rien) et délétère. Ce type de mécanisme obsessionnel crée du stress et des angoisses, ce qui peut impacter ton rapport avec ton partenaire.

Tu peux sinon être dans une plus grande transparence et que ce soit pleinement partagé entre vous. Tu peux lui demander de t'en parler ce qui renforce le fait que la situation est "ok", que tu es au courant que ça se passe et que ce n'est pas caché. Cela peut créer une complicité particulière entre vous. C'est notamment possible d'être intégré (en prenant des photos pour lui, en commentant les messages, en vous mettant en scène, etc.).

Blue movie
J'essaie de voir cela comme quelque chose de positif pour lui, mais j'ai du mal à ne pas craindre la perte. J'ai l'impression de me saboter moi-même.

Tu peux te dire que aujourd'hui, il est heureux avec toi et c'est pour ça qu'il est en relation avec toi. Il n'y a pas de raison que ça change. Il communiquait déjà avec d'autres hommes et il ne te quittait pas pour autant. En outre, si il est bien avec toi et qu'il a la liberté d'avoir d'autres partenaires, pourquoi se séparer de toi ?

Si il te quitte, c'est qu'il n'est pas bien avec toi. Ce serait un problème entre vous et qui ne vient pas de quelqu'un d'autre.

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Discussion : Rupture du couple

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Topper

le lundi 13 mai 2024 à 13h55

Bonjour @Elisade,

Elisade
Je lui ai fait part de ma souffrance, nous avons donc décidé de fermer notre couple pour une période determinee. Mais j’ai l’impression que mes insécurités sont encore pires qu’avant.

Cela ne me surprend pas que tu aies des insécurités pires qu'avant. Je ne me sentirais pas serein de me mettre en couple avec une personne libertine/polyamoureuse pour au final fermer le couple et lui supprimer toute liberté. C'est aller à l'encontre de son envie initiale (même si son envie peut tout à fait changer), en le contrôlant.

Elisade
Je suis tourmentée entre une rupture net (ça me ferait très mal au cœur car j’ai encore envie de l’avoir dans ma vie car il est importunant pour moi), ou continuer à se voir à partager des moments ensemble mais on voyant aussi d’autres personnes, sans vraiment se rendre des comptes car nous ne serions plus un couple.


La rupture nette est sans doute la solution la plus difficile maintenant, mais tu t'en remettra avec le temps. Je comprends que ce soit compliqué voire impossible d'imaginer ta vie sans lui. Tu as eu une vie avant lui. Tu en auras une autre après lui.

Le seconde solution que tu as en tête nécessiterait un changement de mode de pensée pour bien le vivre. Or, je n'ai pas l'impression que tu aies réussi à faire ce chemin. Je ne vois pourquoi tu y arriverais mieux en n'étant plus officiellement un couple mais je peux me tromper.

Elisade
Comment gérez vous les ruptures ou changement relationnelles dans le poly à?

Les ruptures que l'on soit monogame ou polyamoureux, c'est pareil. Selon l'importance de la relation, c'est douloureux.

Les changements de mode relationnel, c'est variable selon les contextes. Il y a des contextes plus difficiles que d'autres.

Si un couple est polyamoureux, que les deux veulent devenir monogame, ça ne pose pas de problème.

Si un couple initialement monogame devient polyamoureux, que les deux veulent revenir en arrière, ça ne pose pas de problème non plus.

Si la fermeture du couple est imposée à l'autre, c'est déjà plus compliqué.

Si dans le couple, un des deux est initialement polyamoureux et que l'autre referme le couple, ça risque d'être encore plus difficile.

Si la fermeture impose à l'autre de mettre un terme à des relations existantes, potentiellement importantes, voire historiquement antérieures au couple, ça complique encore plus les choses.

Ensuite, tout dépend des histoires, des expériences, des sensibilités de chacun, des besoins de liberté, du sentiment d'oppression dans la monogamie. Cela peut-être très différent d'une personne à l'autre.

Intermittent
Citation :
"J’ai essayé d’accepter ses libertés, ses dragues d’autres filles devant moi, ses regards. J’en ai terriblement souffert. "
Ce polyamoureux est aussi un gougeât en draguant devant toi. C'est extrêmement dévalorisant pour le/la partenaire et un manque de respect.

Non. Chacun vit le polyamour de manière différente. Certaines personnes sont très libérées et ne voient pas de problème à flirter, voire partager une intimité devant leur partenaire. Etant libertins, il doit en plus avoir une certaine aisance et habitude à agir simplement comme ça.

D'autres personnes polyamoureuses sont plus réservées, discrètes ou ont besoin de bien compartimenter.

Ce n'est en aucun cas dévalorisant. Et c'est un manque de respect uniquement si c'est fait devant un ou une partenaire qui a préalablement exprimé qu'il ou elle ne voulait pas être confrontée à ça.

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Discussion : Le trouple

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Topper

le lundi 13 mai 2024 à 11h39

Bonjour. Oui, cela reste du polyamour. Le polycule (les personnes qui sont connectées par les relations entre chaque personne) est dans ce cas dit "fermé".

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Discussion : Changement de vie

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Topper

le lundi 13 mai 2024 à 09h17

Le polyamour ne règle pas des problèmes de couple. Cela a plutôt tendance à accentuer des problèmes existants.

Il faudrait analyser pourquoi tu veux quitter la "vie normale de couple", ce qui ne te va pas dans la "vie normale de couple", voir si cela a un sens de rester ensemble et si c'est possible d'améliorer la situation.

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Discussion : Choisir sa relation socle

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Topper

le mercredi 08 mai 2024 à 11h54

Bonjour, qu'est-ce que tu entends par "devenir trop importante" ? Si la problématique revient plusieurs fois, c'est que c'est peut-être là qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

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Discussion : Compagne polyamoureuse

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Topper

le mercredi 08 mai 2024 à 10h03

benhur
L'intervention de Topper est sidérante!
J'avais dit EXACTEMENT la même chose à propos de deux autres hommes dans la même situation, à qui j'avais proposé de quitter leur compagne car ils allaient vivre l'enfer. Il m'est tombé dessus à bras raccourcis, soulignant que le conseil de quitter leur compagne est un drôle de conseil. Et quel conseil disait-il!
Enfin il n'est pas interdit de changer d'opinion et même d'orientation d'idée..
Tu vas vivre un enfer (Dixit Topper):
EXACTEMENT et dans les termes ce que j'avais dis.
Quitte là EXACTEMENT ce que j'avais dis.

On est pas dans le cas où la personne accepte la situation mais demande des conseils pour gérer la jalousie. Déjà, les contextes ne sont pas les mêmes.

Ensuite, je ne dis pas qu'il doit quitter sa compagne. Je comprends que tu aies pu lire mon message d'une autre façon car ma position donne l'impression que ça va dans ton sens, mais ce n'est pas le cas.

Je parle de séparation comme d'une option possible et surtout pour démontrer que le sentiment qu'on lui "impose" quelque chose n'est pas tout à fait vrai. Cette impression est complètement entendable dans une telle situation mais je pense qu'elle est délétère car elle donne aussi une impression que l'on ne peut que subir et qu'on a aucune marge d'action.

Et justement, toute la seconde partie de mon message s'appuie sur cette marge d'action pour proposer d'autres alternatives.

Comme @Siestacorta, je pense ceci :

Siestacorta
Et je contredis pas, en l'occurrence, sur les redflags importants ici.
Une rupture sera rarement mon premier conseil, mais évidemment que c'est parfois le choix le plus sain.
Pour l'instant la situation est encore à un point où il existe un bon nombre de possibles entre rompre et devenir une triade du jour au lendemain.

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Discussion : Compagne polyamoureuse

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Topper

le mardi 07 mai 2024 à 20h46

Bonjour @Nicovds,

Je suis d'accord avec les avis précédents.

A part que ta femme te demande d'accepter qu'elle puisse être amoureuse d'une autre personne, il n'y a rien qui va. Qu'elle soit amoureuse de quelqu'un d'autre, ok. C'est de toute façon quelque chose qui n'appartient qu'à elle et contre duquel tu ne peux rien faire. Par contre, ce qu'elle fait de ce sentiment, c'est autre chose.

Elle se dit polyamoureuse ? Permets-moi d'en douter. Les personnes qui soudainement se disent polyamoureuses juste parce que c'est une solution qui permet de régler un problème insoluble dans un contexte monogame, ne le sont pas forcément. Des personnes en couple monogame qui tombent amoureuses d'une autre personne, ça arrive tout le temps. Le polyamour, est donc la solution clef en main pour légitimer et concrétiser cette envie. En plus de ça, cela ressemble simplement à une ancienne relation dont elle n'aurait jamais fait le deuil.

Pourquoi se dit-elle polyamoureuse ? Est-ce qu'elle se sent enfermée dans la monogamie ? Est-ce que si il n'y avait pas cet ex, elle voudrait être polyamoureuse ? Est-ce qu'elle a (au moins commencé) déconstruit la monogamie ? Est-ce que si tu la quittais, elle se mettrait en couple monogame avec son ex ?

Voilà des questions pertinentes pour savoir ce qu'il en est vraiment.

Tu dis que tu as l'impression qu'on t'impose cette situation, mais on ne t'impose rien. On t'inflige cette situation, ce qui est différent. Tu peux la quitter ou dire que tu n'es pas d'accord.

Si tu choisis la seconde option, est-ce qu'elle est prête à mettre dans la balance la vie de couple qu'elle a construit avec toi pour une aventure sans certitude avec son ex ? Au moins, tu seras vite fixé sur l'intérêt qu'elle porte à votre relation. Et je comprends que tu aies peur de la perdre, mais est-ce que tu aurais vraiment envie de partager la vie de quelqu'un qui ne te porterait pas tant d'importance que ça dans sa vie ?

Selon ton récit, tu semble subir et être dans une position soumise par rapport à ce qu'il se passe. Or, selon-moi tu as une position de force que tu peux exploiter. Je m'explique...

Elle veut vraisemblablement rester en couple avec toi et elle veut en même temps vivre une autre relation amoureuse. Si elle veut vraiment ça, on peut supposer qu'elle soit prête à faire selon tes exigences pour que ce soit possible.

Là, le seul truc qu'elle demande, c'est que tu sois poly-acceptant sans aucune compensation ou aspect positif pour toi. Qu'est-ce que ça t'apporte ? Rien. Il s'agirait d'y voir ton intérêt dans la situation car accepter par amour, l'amour a bon dos.

Par exemple, tu peux demander à tester d'abord ce que ça te fait de vivre une autre relation et si tu es toi-même intéressé par le polyamour. Tu peux déjà y trouver un intérêt, et voir aussi si elle est vraiment prête à vivre une relation polyamoureuse. Cela peut-être une condition pour envisager la suite. Je sais que tu n'as aucune envie de ça pour le moment et que tu dois avoir une chute de confiance en toi actuellement. C'est quand même une option à réfléchir et qui a le bénéfice de te laisser du temps.

Je ne compte plus le nombre de témoignages de femmes qui se lancent dans le polyamour pour une personne spécifique, qui entrainent leur conjoint dedans, l'aventure se termine, le conjoint se lance finalement dans une nouvelle relation, et ça déchante. Finalement, le polyamour ce ne serait plus si bien que ça. C'est facile de voir ça comme quelque chose de positif quand ça ne concerne que soi, que le conjoint reste sagement à la maison, qu'il n'y a aucune confrontation à la jalousie et aux insécurités.

Tu peux aussi imposer le fait que vous ne viviez pas ensemble. Que tu acceptes que cette relation vive, c'est déjà énorme. Que vous soyez à trois sous le même toit, c'est juste un enfer. Cela signifierait que tu n'aurais plus d'espace à toi où tu peux te ressourcer sans la présence de l'autre. C'est aussi une intrusion dans ton intimité qui est très difficile à vivre. Beaucoup de polyamoureux débutants font d'ailleurs du domicile un lieu sanctuaire réservé au couple.

Selon-moi, le trouple est la configuration polyamoureuse la plus compliquée à vivre. Il faut au minimum que tout le monde soit enthousiaste à l'idée de vivre ensemble, or ce n'est pas ton cas. Les difficultés liées au polyamour sont accentuées en raison de la promiscuité, l'absence de moments de répit, et l'organisation du quotidien extrêmement lourde et potentiellement conflictuelle. Il faut rajouter à ça les difficultés liées à la vie en communauté, ce qui est loin d'être anodin. En bref, le trouple c'est cumuler les difficultés à un niveau considérable. Je ne conseillerais pas ça à des personnes qui débutent.

Tu ne veux pas ça ? Ils veulent vivre leur relation ? Tu as le droit de dire "non". Qu'ils se débrouillent autrement. Qu'ils trouvent une alternative qui te convienne. Ce n'est pas ton problème.

Je pense que tout le monde serait d'accord pour dire que conserver le projet d'enfant serait une erreur en l'état, et même pour plusieurs années le temps que ça se stabilise et que vous soyez vraiment sûrs de là où vous allez. Une fois que que l'enfant est là, ce n'est pas possible de revenir en arrière, quelle que soit l'issue du couple.

Ta santé mentale est un bon indicateur de ce qui est acceptable ou pas pour toi et si tu vas au-delà de tes limites. Tu es ta priorité car si tu es sûr d'une chose, c'est que tu vas vivre avec toi tout le reste de ta vie. Les anxiolytiques, ça peut t'aider à passer une période d'anxiété intense mais ce n'est pas la solution pour survivre. Prends soin de toi.

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