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Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour
Topper
le lundi 05 mai 2025 à 14h12
Hawkeye
@Topper, @Siestacorta, vous parlez de vécu, de retour d'expériences ?
Autant je suis d'accord avec vous qu'il y a une différence entre une aventure sans lendemain et une relation suivie. Mais le côté multiplicateur de la durée existe pour celui qui est "victime" de la tromperie surtout qu'il s'agit d'une relation en continu, ils étaient en contact quotidien, se voyaient presque tous les jours au travail dans le cas de @Slump94.
On se rejoue dans sa tête tous ces moments passés à 2, où l'autre n'était pas bien, pas impliqué dans le couple. Mais aussi ceux où d'un coup sans explication il y avait un regain temporaire d'intérêt, de libido. Et l'on se demande alors si c'était pour soi ou par culpabilité, ou encore parce qu'elle pensait à l'autre.
Et il y a aussi tous ces mensonges, ces réponses fuyantes, ces excuses pour s'absenter.
Donc pour moi 6 mois ou 6 ans ce n'est pas pareil car le temps multiplie ces moments qui font mal et peuvent tourner dans la tête.
Je comprends bien ce à quoi tu fais allusion @Hawkeye. Je ne peux qu'être d'accord avec toi sur le fait que plus la durée de l'adultère est longue, plus les moments de mensonges sont multiples.
Mais pour moi, ce n'est pas utile ni pertinent d'isoler chaque mensonge, chaque dissimulation, chaque manipulation. Tout ça, c'est intrinsèque à l'adultère. A partir du moment où il y a le choix d'entretenir une relation adultère, c'est quelque chose qui est constant. L'existence de l'amant ou l'amante est toujours là. Il n'y a pas des moments de tromperie et des moments de fidélité qui s'alternent. La vie quotidienne de la personne qui trompe s'organise en fonction de ça. Je le vois comme un tout.
Lorsque j'ai été victime de tromperie, j'avais une conception des relations extrêmement monogame. Aujourd'hui, j'aurais évidemment une façon de vivre ça de manière très différente. Par contre, je sais déjà qu'à l'époque, je ne prêtais aucune importance à la multiplicité des évènements.
Ce qui compte à mon sens, c'est ce moment de bascule entre la fidélité au contrat moral monogame, et la trahison. Ce moment où il est décidé que l'honnêteté, la sincérité, la confiance, le respect pour la personne qui partage sa vie, compte moins que l'attrait pour une autre personne.
Ce basculement n'arrive qu'une fois. Ensuite, la durée d'une relation cachée et donc la multiplicité des évènements qui la compose, n'est due qu'à une chose : lorsque c'est découvert.
Topper
Pour moi, la durée, qu'elle soit de 6 mois ou 6 ans, c'est pareil. Si la relation est suivie, l'adultère est accepté comme mode relationnel, et une fois que ça commence et que la culpabilité est là, il n'y a aucune raison d'en sortir. C'était pas moral à 6 mois. Ce n'est pas plus immoral à 6 ans.
C'est pourquoi je dis que "pour moi", la durée ne change pas fondamentalement la situation. Si on prend les premiers 6 mois, il y a déjà le coup de canif dans le contrat moral, les mensonges, les messages envoyés en cachette, les escapades à l'hôtel, etc. 6 ans d'adultère, n'est qu'une répétition des 6 premiers mois 12 fois parce que ça n'a pas été découvert.
J'ai lu beaucoup de témoignages et confidences de personnes en situation d'adultère. C'est un sujet qui m'a toujours très intéressé. Ce sont essentiellement des récits de femmes car elles exposent bien plus facilement leurs aventures sur les forums et réseaux sociaux.
Il y a quelque chose de récurrent, c'est que une fois qu'il y a le basculement vers la relation adultérine, il n'y a un sentiment de retour en arrière impossible. C'est un renoncement à tout ce qui constitue les valeurs morales du couple. C'est aussi rompre définitivement avec l'image de la femme respectable, monogame, fidèle, exclusive à son conjoint à laquelle elles se sont conformées.
Les femmes, encore plus que les hommes, ont tellement d'injonctions notamment au niveau relationnel, sentimental et vie de couple, que ce basculement est encore plus difficile et définitif. Lorsqu'il a lieu, l'image de soi dégradée et la culpabilité est là et restera. La durée n'y changera rien. Le mal est fait et il y a un discours "foutu pour foutu, autant continuer. Il y aura surement des conséquences désastreuses, alors je vais en profiter à fond tant que ce sera possible".
Parfois c'est 6 mois, parfois c'est 6 ans, mais la démarche reste la même.
Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour
Topper
le dimanche 04 mai 2025 à 09h09
Slump94
Bonsoir à tous .. Je suis revenu ici voir par curiosité, franchement je n’avais plus envi de revenir. Oui ma situation permet des interrogations, mais certains commentaires m’ont vraiment plongés au plus bas ces derniers jours.
Comme je le répète, vous ne pouvez pas ressentir le contexte. Ma femme ne reste pas par confort, on a une famille qui s’aime vraiment. On fait des projets etc …
Ce qui me mine le moral en ce moment ces sont ces 6 années sans que je le sache. J’ai voulu l’oublier, le sexologue m’a dit qu’il ne fallait pas.
C’est dur de discuter de tout ça avec ma femme. On pleure tous les deux et j’aime pas ces moments.
J’aimerai oublier mais je n’arrive pas.
Le présent ne me dérange pas, et le futur non plus.
J’aime la voir avec lui. Lui a une situation très stable, 20 ans de mariage.
Quand il me parle d’elle c’est comme si c’était moi.
On a la même vision des choses sur comment traiter une femme.
Donc non il n’y aura jamais de séparation, elle n’est pas là par confort.
Il faut juste que j’arrive à digérer cette trahison et je ne sais pas comment. Je sais qu’il va falloir dialoguer mais je ne sais pas comment faire, on a déjà parler pleins de fois. Je pensais avoir digérer mais ça revient, surtout après certains commentaires.
Alors oui je suis peut être con, crédule mais je le dis encore vous ne sentez pas l’atmosphère du contexte ici.
Bonne soirée
Bonjour @Slump94,
Je comprends ton ressenti. J'ai lu des propos absolument abjectes en plus d'être à côté de la plaque car ne se basant absolument sur rien de concret.
Des suppositions peuvent êtres faites sur des tournures que peuvent prendre la situation en s'appuyant sur des situations similaires. Cela s'arrête là. Personne ne peut dire avec cette certitude ce que pensent/envisagent/vivent ta femme ou son autre relation. Eux seuls peuvent le savoir et ensuite, tu es celui qui est le plus proche d'eux pour savoir ce qu'il en est.
Il y a ici des personnes qui projettent énormément leur expériences négatives sur celles des autres. C'est en outre des personnes très actives sur le forum ce qui fausse la teneur des interactions. Il faut savoir que le polyamour occupe beaucoup de temps. Les personnes qui le vivent bien et sainement sont malheureusement plus souvent occupées à le vivre qu'à venir adresser des conseils. Elles ne sont donc pas là, ou rarement là pour donner un avis plus modéré.
Fais-toi confiance sur ce que tu perçois de ta situation. Oui, il y a eu une trahison du contrat moral monogame qui vous liait. Ce qui peut faire une différence c'est si c'est arrivé une seule fois. Pour moi, la durée, qu'elle soit de 6 mois ou 6 ans, c'est pareil. Si la relation est suivie, l'adultère est accepté comme mode relationnel, et une fois que ça commence et que la culpabilité est là, il n'y a aucune raison d'en sortir. C'était pas moral à 6 mois. Ce n'est pas plus immoral à 6 ans.
Tu ne changeras pas le passé. Soit tu as des choses à régler avec ta femme là dessus et il est toujours le temps de poser les questions qui te rongent, soit ça fait partie de votre histoire et tu fais avec.
Aujourd'hui, vous n'avez plus cette image du couple modèle de la pub Ricoré. Ce n'est pas grave. C'est une illusion. Chaque histoire est différente et pas parfaite. La vôtre sera différente et pas parfaite. Par contre, à vous d'en faire votre histoire dans laquelle tout le monde se sent bien. Ce sera peut être long en travail et ajustements mais c'est faisable si vous prenez soin les uns des autres.
Oublie les pronostics de tiercé du bar PMU. Il n'y a pas de fatalité. C'est à vous de créer votre chemin et votre nouvelle relation.
Rien dans ton récit ne m'a laissé penser à une relation toxique. Il n'en demeure que tu dois garder en tête ton propre bonheur, tes propres aspirations et tes propres envies sexuelles (à vivre avec ta femme ou d'autres) et ne pas vivre à travers la relation de ta femme et son autre partenaire.
Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour
Topper
le vendredi 02 mai 2025 à 14h38
Slump94
Je ne mise pas que sur le cul mais on va dire que c’est ce qui me manque pour être épanoui, et me dire que madame profite mais moi aussi et je ne souffre pas de ce manque. C’est souvent ce qui me déprime en me disant que j’ai gardé mon épouse et la mère de mes enfants , mais que mon amante et ma chérie n’est plus là.
Si seulement sa libido avec moi pouvait repartir comment avant les enfants.
Je peux être heureux de cette situation et de leur relation, mais je veux y trouver mon compte
Je pense avoir une idée sur ce qui se joue car je suis passé par quelque chose de similaire même si nos situations ne sont pas comparables.
Il y a cette comparaison qui se fait entre la sexualité à l'extérieur et celle à la maison. Cela n'apporte rien de comparer des contextes incomparables, mais le cerveau humain est très doué pour faire ça. Il suffit de nier les spécificités de contexte (ce qui est absurbe), et la comparaison qui en découle pose problème et fait ressentir un malaise. Normal, puisque le résultat comparatif est absurde.
Tu es l'homme avec qui elle a choisi de vivre, avec qui partager un quotidien, des projets, une vie de famille. Tu ne peux être à la fois ça et à la fois être l'amant avec qui tout est nouveau, excitant, exaltant, fascinant.
Au-delà de la découverte, la relation d'extérieure a une caractéristique propre qui est d'être extérieure à sa vie de tous les jours. C'est une parenthèse, un moment qu'à elle, hors norme (dans notre société monogame), et tout ça est excitant et épanouissant.
Par contre, tu as un rôle dans cette épanouissement. Tu es celui qui rend ça possible. Si vous vous séparez, cette relation ne sera plus une relation extérieure, un amusement, un moment à elle. Ce sera juste une relation comme une autre. Cette relation pourrait prendre la place disponible et devenir celle avec qui elle partage le quotidien, les factures, les galères, la monotonie, etc. Si aujourd'hui, cette relation est satisfaisante, c'est parce qu'elle est un plus positif dans sa vie avec toi.
Tu trouves un intérêt dans ce qu'il se passe pour vivre des envies candaulistes, mais tu restes sur ta faim concernant votre sexualité à tous les deux. Le candaulisme ne remplace pas ou ne compense pas votre sexualité de couple. Vous pourriez tout à fait trouver ça pleinement satisfaisant pour tous les deux, mais ça peut aussi laisser un sentiment de manque. Car le candaulisme reste une sexualité qui est dépendante de quelqu'un d'autre. Tu es un participant très important car tu es vecteur d'excitation, mais tu n'es pas forcément celui qui nécessite du désir. Tu as donc une frustration bien compréhensible, même si tu y trouves ton compte avec le candaulisme.
J'ai eu un déclic à un moment donné qui a été de réaliser que je ne pouvais pas susciter la même chose que les relations extérieures. Leur situation intrinsèque fait que c'est différent, et ces personnes sont aussi différentes de moi, que ce soit par leur personnalité, ou leurs caractéristiques physiques.
Je suis passé par une phase de deuil qui est que je ne serai plus jamais celui qui l'embrasse pour la première fois, la redécouvrir comme au début, etc. Je ne susciterai plus jamais ce type d'excitation pour ma compagne. C'est absurde car durant toute notre relation monogame, ce n'était pas quelque chose qui me dérangeait. Par contre, la comparaison avec les nouvelles relations qu'elle avait, me projetait ça en pleine face et je ne le vivais pas bien.
J'ai alors réalisé que ça n'avait rien de grave. C'est normal. Et même, je suis content qu'elle puisse revivre ces nouveautés, ces découvertes, et cet enthousiasme spécifique, car c'est quelque chose qu'elle ne pourrait pas revivre avec moi. J'ai aussi réalisé que au lieu de comparer et vouloir la même place que ses autres relations, je devais faire un pas de côté et faire de notre vie sexuelle quelque chose d'unique et donc la rendre spéciale avec une exploration de pratiques/fantasmes qui nous sont propres.
Peut-être que vous pourriez communiquer autour de vos désirs de pratiques pour trouver des activités sexuelles communes à partager.
Aussi, prévoyez-vous des moments à deux. Rien que de se réserver une escapade sans contraintes et responsabilité, s'y préparer, est stimulant.
Discussion : Cocu→Candaulisme→Polyamour
Topper
le mardi 29 avril 2025 à 10h22
Bonjour @Slump94,
Tant mieux si la situation a pu se transformer en quelque chose de plus honnête et dans laquelle tu trouves un équilibre et un intérêt par rapport à tes envies candaulistes.
Je t'invite à sonder régulièrement comment tu vis cette relation extérieure, son évolution, ainsi que la relation avec ta femme et tes propres envies. Pensez à faire des check-up de temps en temps sur ce que vous ressentez.
Pense aussi à toi. Tu as peut-être envie d'explorer des choses à l'extérieur du couple (ensemble ou séparément) ?
Discussion : Passage d'un couple exclusif à un couple libre - besoins de conseils
Topper
le mardi 29 avril 2025 à 09h58
Bonjour @Paraguacu,
Je suis d'accord avec ce qui est dit précédemment.
Croire qu'il n'y aura pas de sentiments en partageant du sexe avec des personnes de l'entourage connu, est totalement naïf. J'ai même envie de rajouter que c'est un manque évident de discernement.
Si une personne de l'entourage est choisie, c'est parce qu'il y a une attrait qui va bien au-delà du physique. Ce n'est pas un choix fait sur une photo et quelques heures de discussion sur une application de rencontres. Le désir d'être intime vient déjà d'une affinité et une attirance en fonction de ce qu'elle connait de la personne. Cela se traduira potentiellement (et surement) par des sentiments d'affection et/ou amoureux en vivant des émotions fortes procurées par les échanges sexuels.
Ce sera évidemment renforcé à chacune des rencontres, en supposant que ce soit une relation suivie. Car ne nous leurrons pas, si l'ambition est de trouver des partenaires sexuels dans un cercle aussi restreint, il vaut mieux que cela se transforme en relation suivie. Les possibilités de nouveaux partenaires sont quasi nulles. C'est une sacré contrainte.
Si cette contrainte n'est pas un problème pour elle, je ne serais pas surpris qu'elle ait déjà quelqu'un en tête pour passer à l'acte.
J'appuie également sur le fait qu'ouvrir le couple sous la pression, ce n'est pas du consentement enthousiaste. On est jamais parfaitement prêt à ça. C'est un gros chamboulement dans la vie, mais il faut un minimum avoir envie d'affronter ça et se sentir suffisamment fort pour endurer des épreuves encore inconnues. Si tu sens que tu as encore un problème avec l'alcool, ce n'est sans doute pas le bon moment.
Tout le monde réagit différemment et tu ne peux pas savoir en avance comment ce sera pour toi. Il faut vraiment avoir conscience que la transition peut être extrêmement éprouvante et qu'il va falloir faire ce chemin ensemble en vous soutenant mutuellement. C'est pas seulement "chacun fait sa vie de son côté l'espace de quelques heures".
Elle envisage de te quitter parce que tu ne vas pas assez vite à son goût ? Eh bien soit. Peu importe votre passé, car ça ne rentre pas en considération et tu ne dois pas te victimiser par rapport à ça. Est-ce que tu as vraiment envie d'être avec une personne qui risquerait d'affecter ton état physique et mental simplement pour tirer un coup ?
Vous n'êtes pas obligés de vivre l'ouverture du couple de la même manière. D'ailleurs, chez les couples hétérosexuels, c'est souvent différent pour plein de raisons explicables socialement. Elle peut tout à fait utiliser cette liberté pour vivre des relations principalement sexuelles, et toi pour des relations principalement sentimentales.
Enfin, la non-monogamie ne corrige pas des problèmes d'un couple monogame. Cela peut permettre d'assouvir des envies et s'épanouir sous certains aspects, mais ça s'arrête là. Si c'est une aventure personnelle qui vous motive, pourquoi pas. Par contre, n'espérez pas de cette manière sauver un couple en perte de vitesse ou abimé par des évènements passés. Cela risquerait plutôt de vous éloigner ou détruire.
Réglez vos problèmes de couple si il y en a. N'incluez pas des personnes tierces qui n'ont rien demandé dedans. Et partez sur des bases saines pour vivre au mieux cette expérience. Ne vous précipitez pas et allez au rythme de la personne la moins rapide.
Discussion : Je l'aime, mais je ne supporte pas son polyamour
Topper
le mercredi 16 avril 2025 à 16h55
Bonjour @Nobell,
Nobell
Je suis une femme foncièrement mono
Cette formulation laisse penser que tu n'as pas de volonté de changer ça et que c'est même une affirmation de toi-même. Si c'est le cas, ça me paraît illusoire d'espérer dépasser ça si tu y es accrochée.
Tu sembles avoir testé autant que possible, ou du moins tu as subi la situation autant que possible. C'est déjà une bonne chose de vouloir se documenter et lire des témoignages mais ce n'est pas suffisant.
Il faut reconsidérer ce qu'est une relation et un couple. Tu ne peux pas bien vivre une relation polyamoureuse si tu gardes tes certitudes initiales sur ce que doit être une relation de couple.
Tu as une multitude de comportements, de mécanismes et d'attentes liées à ton mode relationnel monogame. Si tu ne changes pas cette façon de penser, tu ne peux que en souffrir car ça entre en contradiction avec ce que tu crois profondément.
NobellBeaucoup des personnes avec qui j'en ai parlé, (dont ma psy) mon fait comprendre que c'était une limite que je ne pouvais peut-être pas dépasser, qu'être dans une relation non exclusive ne convenait pas aux fondations de ma personnalité et de ma vision de l'amour, et qui par conséquent, changer la compatibilité que nous avions jusqu'à présent.
Tu es sans doute arrivée à la limite des compétences de ta psy. C'est un peu facile de conclure que c'est peut-être pas fait pour toi au lieu de travailler sur tes insécurités, les fondements de ta possessivité et ta jalousie. C'est rare que des psychologues s'intéressent et maîtrisent le sujet, donc rien d'inhabituel.
Nobell
Ce qui ne me laisse pas beaucoup de possibilités soit rester avec elle mais souffrir de son polyamour, soit la quitté.
Selon-moi, rester avec elle et souffrir n'est pas une possibilité envisageable. Ta santé mentale est importante et rester dans une situation qui te met en souffrance risque simplement te te faire sombrer.
Tu peux effectivement la quitter. Même si tu ne vois pas ta vie sans elle (et à mon avis ça fait partie de ton problème d'acceptation du polyamour), tu guériras, tu trouveras quelqu'un d'autre et ça deviendra un épisode de ton histoire. Ainsi va la vie, et c'est pour tout le monde pareil. Ta vie amoureuse ne s'arrête pas à la fin d'une relation.
Tu peux continuer à être en relation avec elle mais ça doit passer par plusieurs étapes :
- faire le deuil de votre relation de couple exclusive. Ce ne sera plus jamais ainsi et si tu t'accroches à ça, tu ne peux pas avancer. Il faut lâcher prise et avancer vers une nouvelle relation que celle que vous avez connues.
- décortiquer tes angoisses et tes réactions. Pourquoi tu réagis comme ça lorsqu'elle porte de l'attention pour quelqu'un d'autre ? Qu'est-ce qui se joue en toi ? Est-ce que ça change quelque chose entre vous ? Est-ce que c'est grave ? Comment tu peux te rassurer autrement sur votre relation ?
- déconstruire ta vision du couple monogame et tout ce qui est rattaché, notamment tous les modes de pensée et mécanismes que tu as intégré.
- communiquer dans votre couple et avancer ensemble. Cherchez ensemble des solutions pour que ce soit plus facile.
C'est un travail qui prend des mois pour le vivre à peu près bien, des années pour que ce soit vraiment fluide, et bien plus pour se sentir très à l'aise.
En outre, les progrès ne sont pas linéaires mais en dent de scie. Se dire au bout de 6 mois, "j'y arriverai jamais" me paraît prématuré. C'est vraiment un processus qui peut être extrêmement long et c'est variable selon les personnes.
Notons que c'est toujours plus facile pour la personne qui initie ça dans le couple car elle a eu des mois/années pour faire mûrir cette idée dans sa tête avant de l'annoncer à son/sa partenaire qui doit s'adapter immédiatement. D'autant plus que le "déclic" se fait souvent par l'urgence d'une nouvelle relation potentielle, ce qui laisse peu de place à l'autre pour en discuter et y réfléchir longuement avant d'accepter. Enfin, elle n'a pas à vivre la concurrence d'autres relations car le/la partenaire historique est plus occupée à essayer de gérer ce qu'il se passe plutôt que d'explorer de nouvelles histoires.
Je pense que ce qui compte aujourd'hui pour toi, c'est ce que tu veux pour ton futur. Est-ce que tu peux te voir épanouie dans une relation ouverte ? Est-ce que tu peux y trouver ton compte aussi ? En dépit de tes difficultés est-ce que dans la théorie, c'est une idée qui te plaît ? Car si tu pars vers cette possibilité, ce sera difficile. Il faut au moins être convaincue que c'est ce que tu veux.
Si ce n'est pas le cas, épargne-toi de la douleur et considérez-vous incompatibles. Bon courage pour démêler tout ça. ❤️
Discussion : Mon partenaire se marie bientôt... Je suis perdue !
Topper
le lundi 03 février 2025 à 13h45
Bonjour @carin3e,
Pour ce qui est de ta question : tu dois te privilégier si cette situation t'es insupportable. Tu n'as pas à faire bonne figure. Fais en fonction de ce que tu ressens. Ta santé mentale est plus importante que les conventions sociales.
carin3e
Nous étions si bien à trois ensemble, et là, je me demande si mon partenaire a encore des projets avec moi ou si tout ça signifie qu'il a décidé d'exclure notre relation.
Comment ça tu te demandes ? Si tu as ce genre d'interrogations, demande à la personne concernée pour savoir ce qu'il en est. Si votre relation a changé, qu'est-ce qui a changé ? Est-ce que le mariage modifie la teneur et le cadre de votre relation ? Cela me paraît primordial de commencer par ça : communiquez.
Discussion : Commencer en polyamour
Topper
le mardi 28 janvier 2025 à 17h27
Bonjour @Stef77, c'est un peu court pour déduire quoi que ce soit.
La dépendance affective peut rendre certaines choses plus difficiles mais ça n'empêche pas d'être polyamoureux.
Pour que ça se passe bien, il faut que chacun gère les choses correctement :
- avoir conscience de ce qu'est la NRE, se modérer et comprendre que les ressentis sont biaisés,
- prendre soin de sa ou ses relations historiques,
- ne pas se précipiter dans un escalator relationnel,
- ne pas prendre de décision hâtive, se laisser le temps de la réflexion,
- être à l'écoute de ses envies (indépendamment de ses partenaires),
- être à l'écoute des ressentis et besoins des partenaires,
- être compréhensif,
- être clair sur le cadre relationnel que l'on a avec chaque partenaire,
- se remettre en question lorsqu'on gère mal une situation,
- déconstruire la monogamie, tout le temps,
- comprendre son propre fonctionnement, ses mécanismes et quand surgissent les émotions négatives.
Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude
Topper
le mercredi 22 janvier 2025 à 14h35
David57000
Son courrier remonte au 13 novembre et comme tu l'as très bien dit. Au début tu t'accroches et je lui ai répondu que je ferais tout pour la rendre heureuse même si cela devait passer par des instants avec lui.
Mais quand vient le moment où il se rencontre, je ne l'ai pas supporté, colère, jalousie, etc ...
Je l'imagine sincère mais le problème c'est moi
Lorsque j'ai débuté le polyamour, c'était un ascenseur émotionnel permanent. Je passais par des phases où j'étais convaincu que le chemin pris était le bon, que je voulais le bonheur absolu de ma compagne et que je ne voulais plus qu'elle se sente contrainte par notre relation, puis par d'autres phases où je me sentais en perte de repère, flippé par le fait de perdre ma place dans sa vie, ou que l'amour s'en aille, voire que je me retrouve seul.
La dégringolade émotionnelle pouvait être quand elle était avec un partenaire (l'angoisse totale), quand j'étais épuisé (le sommeil aide à voir les choses moins négatives), ou à des moments aléatoires comme lorsque j'essaie de m'endormir et que j'étais submergé par des pensées angoissantes alors qu'elle était à côté de moi dans le lit.
Le temps à beaucoup aidé. Une situation angoissante qui se répète mais qui n'a au final pas le résultat dramatique qu'on redoute perd de son intensité. Cela devient simplement la normalité. C'est semblable à quand on est enfant et rien qu'acheter une baguette à la boulangerie est insurmontable. On le fait une fois, deux fois, trois fois... Au bout d'un moment, ça devient normal et les peurs initiales ont disparues.
Bien sûr, pour que le temps qui passe calme les angoisses, il faut qu'en parallèle le couple fonctionne normalement, voire que ça s'améliore, voire que l'autre relation n'affecte pas la vie de couple.
Relativiser est une bonne chose. par exemple en se disant que ça peut amener à la fin de la relation mais rester monogame pourrait provoquer exactement le même résultat. Comme le dit justement @Intermittent, tu peux te préparer au pire. C'est une éventualité dans laquelle tu peux te projeter assez facilement car tu peux avoir du contrôle dessus. Si tu acceptes l'idée de la séparation, cela fait moins peur.
Une pensée qui m'a beaucoup aidé et qui a finalement été très sécurisante (encore aujourd'hui) est que la meilleure preuve d'amour est de laisser l'autre libre de vivre d'autres histoires. Si malgré le fait qu'elle peut découvrir d'autres personnes, elle revient toujours à la maison, c'est qu'elle est bien avec moi. A côté de ça, j'essaie d'être le meilleur chéri possible et je travaille sur ce qui est améliorable.
Dans la monogamie, des personnes tombent amoureuses d'autres personnes. Ce n'est pas la monogamie qui empêche ça. Soit ces sentiments sont étouffés dans la frustration, soit cela donne de l'adultère, soit une rupture. Les monogames ont des relations multiples dans la vie. La seule différence c'est que la nouvelle relation remplace la précédente, alors que pour les non-monogames plusieurs relations peuvent coexister sans se remplacer.
Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude
Topper
le mardi 21 janvier 2025 à 20h52
David57000
Je ne suis pas certains de pouvoir tomber amoureux d'une autre femme que H.
C'est tout à fait normal que tu n'arrives pas à te projeter dans cette éventualité dans les circonstances actuelles.
L'amour est une question de rencontre et de connexion. Or, il faut être ouvert à ce que ce soit possible pour que ça arrive.
Partir sur l'objectif d'être amoureux me paraît prématuré. Déjà faire des rencontres, découvrir de nouvelles personnes, partager sa vie, de l'affection et éventuellement de l'intimité peut changer drastiquement ta vision des relations multiples et ce que ça peut t'apporter, notamment concernant ta confiance en toi fortement érodée actuellement.
Reprendre de la confiance en toi, te rendre compte que tu peux plaire, obtenir de la validation d'autres personnes, peut t'aider à prendre ta situation de couple avec plus de recul. Ainsi, tu pourrais envisager la non-monogamie comme quelque chose de moins dramatique et mettant forcément en péril ton couple.
Bien sûr ça ne réglera pas vos problèmes de couple qu'il faudra de toute façon travailler, peu importe votre mode relationnel.
Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude
Topper
le mardi 21 janvier 2025 à 20h39
David57000
Il n'était pas là pour me voler celle que j'aimais mais pour collaborer à la rendre heureuse.
Qu'est-ce que ça te fait ressentir cette position ?
Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude
Topper
le vendredi 17 janvier 2025 à 14h33
Lorsque les émotions sont intenses, ça donne des réactions extrêmes et dramatiques.
Essayez de vous modérer. Quand je dis "modérer", je ne dis pas qu'il faut vous censurer mais adopter des positions moins radicales.
"ne plus le voir, bloquer son numéro" ça en fait partie. Il n'est pas nécessaire de dramatiser les choses et tout envoyer valser. Forcément, devant cette réaction extrême, tu vas vouloir ménager ses émotions et finalement céder en sa faveur. (Attention à cette dynamique qui peut être manipulatoire et toxique.)
Faire une pause, c'est faire une pause. Cela ne fixe rien dans le futur. C'est juste mettre les choses en suspend pendant un certain temps (et le certain temps, j'y reviendrai plus bas).
Par exemple, ils peuvent continuer de discuter. Par contre, elle peut s'abstenir de le faire quand vous êtes ensemble. Ceci, sans que ce soit une interdiction. Là encore, si elle répond à un message en passant d'une pièce à l'autre, ce n'est pas un drame. Il s'agit de réduire l'espace que prend cette autre relation dans votre quotidien. A vous de trouver la formule qui vous convient, et surtout qui te convient à toi.
J'appuie là dessus, ce qui compte le plus maintenant, c'est de t'écouter et de faire en fonction de tes envies et tes capacités. Il ne faut pas inverser les rôles. Ce n'est pas à toi de la ménager, mais à elle de te ménager. Elle a de la frustration à gérer. Toi tu as tous tes repères qui s'effondrent. Vous devez avancer à ton rythme. C'est peut-être compliqué pour toi d'imposer ça, mais c'est nécessaire sinon vous irez droit dans le mur.
Ne prenez jamais de décision hâtive suite à une discussion. Echangez vos points de vue, arguments, propositions, puis laissez passer quelque jours/semaines pour réfléchir chacun de votre côté. Revenez ensuite vers l'autre pour poursuivre la discussion, poser des questions, échanger des impressions, des réflexions ou des conclusions.
Pour ce qui est du temps de pause, fixez-vous un délai reconductible, par exemple 3 mois, mais ça peut être un mois ou 6 mois. Cela n'a pas beaucoup d'importance et ça peut même changer dans le futur. Choisissez une période qui vous parait pertinente en fonction des avancées que vous pouvez faire.
Durant la période choisie, ça te fait une baisse de charge mentale car tu sais qu'il n'y aura pas d'évolution concrète de la situation. Cela fait ça de moins à penser et te permet de mieux réfléchir à ce que tu veux pour toi et votre relation. Pour elle, ça lui donne un objectif pour avancer avec toi sur votre couple.
A l'issue de la période, constatez les avancées, votre évolution, ce qui est bloqué. En bref, faite le bilan du temps écoulé. En fonction de ça, soit vous reconduisez la pause telle quelle, soit vous arrêtez cette démarche, soit vous continuez en assouplissant les règles précédentes.
Discussion : Polyamour : relation principale qui tombe en désuétude
Topper
le jeudi 16 janvier 2025 à 18h58
Bonjour @David57000,
Le polyamour ou la non-monogamie ne règle pas les problèmes de couple.
Autant on peut avoir envie de liberté et d'explorer d'autres relations, ce qui est entendable, autant énumérer tout ce qui est insatisfaisant dans le couple et embrayer sur l'envie d'aller voir ailleurs, qui plus est avec une relation déjà existante n'est pas une bonne façon de faire.
De plus, c'est quelque chose qui se discute, qui se laisse mûrir, qui se questionne. Peut-être qu'elle a eu le temps d'y réfléchir pendant des mois avant de passer à l'acte, toi non. Et c'est quelque chose qu'elle aurait dû et qu'elle doit prendre en compte.
Tu as une responsabilité dans la situation actuelle. Tu as cédé à ses envies à contre-coeur. Ce n'est pas pour t'accabler mais pour t'amener à changer radicalement de position.
Elle serait malheureuse de redevenir monogame ? Ce n'est pas ton problème. C'est le sien. Qu'elle se débrouille pour gérer ses émotions. Tu as déjà beaucoup à faire avec les tiennes.
Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de possibilités qui se présentent à toi. Soit vous restez monogames, soit vous devenez non-monogames, soit vous vous séparez.
On va partir du principe que l'option de la séparation n'est pas celle qui est voulue mais il faut quand même la prendre en considération. Aujourd'hui, si l'un veut être monogame, l'autre non-monogame, et que c'est un rapport de force pour faire plier l'autre, alors peut-être qu'il faut se résoudre au fait que vous n'êtes plus compatible.
Si sa nouvelle histoire l'amène à jeter la vôtre à la poubelle, ou la laisser se dégrader, ce qui revient au même, alors tu ne perds pas grand chose.
Le polyamour doit se faire avec un vrai consentement libre et éclairé. Cela peut être difficile, on peut galérer, on peut morfler méchamment, mais on doit le vouloir au moins en théorie.
Maintenant, que ce soit la monogamie ou la non-monogamie, pour que votre relation perdure, vous devez régler ce qui pose problème dans votre couple. Un chantier après l'autre. Passer de la monogamie à la non-monogamie n'a rien d'anodin. Cela peut sévèrement dégrader votre relation de couple.
De toute évidence, les bases ne sont pas bonnes, notamment en terme de communication. Si t'as besoin de parler de vous et de ce qui ne va pas, elle doit l'accepter et être ouverte à la discussion, même si ça tourne en rond, même si elle a l'impression d'avoir déjà répondu. C'est primordial.
Tu as besoin de comprendre et de décortiquer des choses. C'est normal. Il n'y a aucune chance que tu sois serein dans cette situation si tu es dans la peur du lendemain, l'insécurité, la jalousie, l'abandon et l'abnégation permanente.
Même si tu n'as pas envie qu'elle soit malheureuse et frustrée, rendez-vous service et mettez tout ça en pause pour le moment. Des choses négatives ont été dites sur votre couple. Réglez ça. D'ailleurs, si il y a encore des non-dits, c'est l'occasion de tout mettre sur la table.
Si sa nouvelle histoire est importante pour elle, que la vôtre l'est aussi, elle fera les efforts nécessaires pour offrir un contexte relationnel favorable pour que ça se passe bien et qu'il y ait un avenir pour les deux relations.
Bon courage et pense à toi, à ce que tu veux et ton intérêt dans ce changement de mode relationnel. Et pour ça, il te faut du temps et de l'espace de cerveau disponible.
Discussion : Monogame en relation Poly
Topper
le lundi 13 janvier 2025 à 10h24
Elariel17
Au début j'ai sincèrement pensé (et je continu de le penser toujours) que mon type d'attachement ne permet pas de relationner sereinement moi vis à vis des autres avec plusieurs personnes. Je ne dis pas que c'est impossible je dis juste que la chose devient beaucoup plus compliqué.
Ce que je ressens n'est pas de la jalousie mais bien un sentiment profond d'abandon qui s'enclenche dans ma tête comme un scénario catastrophe.
Bref, cela me semble curieux et plutôt triste tout de même que la réflexion ne soit pas plus en avant sur le lien entre difficulté psy et relation polyA.
Il y a un côté assez essentialiste dans la manière dont est pensé la chose !
Il y a des problématiques liées au mode relationnel polyamoureux, qui ne sont pas tant que ça inhérentes à la non-monogamie, mais plutôt à une construction monogame. Si nous ne passions pas par cette phase, tout serait plus simple.
Cette confrontation entre ce que l'on veut dans l'idéal (ici vivre le polyamour sereinement) et des mécanismes monogames intégrés depuis l'adolescence revient tout le temps. Et ce n'est même pas qu'un truc de débutant. Les polyamoureux aguerris trainent des mécanismes monogames même après 10 ans de pratique. On reste dans une société majoritairement monogame qui nous influence malgré nous.
Je ne nie pas les autres difficultés et ma réponse n'a pas la prétention de régler tous tes problèmes. Tu remarqueras que mon intervention ne pointe qu'un seul élément de ton récit. Il porte justement sur le point qui précède et qui est selon-moi une évolution primordiale pour bien vivre la non-monogamie et valable pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de ton attachement, c'est un autre sujet. Tu vois déjà une psy avec qui tu peux creuser là dessus. C'est un problème relationnel qui n'a pas de rapport direct avec le polyamour. A toi de voir d'où ça te vient et comment tu peux le gérer. Est-ce que selon tes difficultés propres, tu peux bien vivre le polyamour ? Je n'en sais rien. C'est ton histoire, ton expérience, ton chemin.
En ce qui me concerne, je suis dépendant affectif. Je l'ai toujours été et cela n'a pas de rapport avec le polyamour. Cela me rend ce mode relationnel plus difficile que si je n'avais pas cette dépendance. Quoi qu'il en soit, je vis les choses sereinement aujourd'hui et ce n'est pas parce que j'ai réglé ce problème. C'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur les mécanismes monogames que je me trainaient malgré moi. Et ça, si ce n'est pas fait, c'est une certitude que ça ne fonctionnera pas. C'est comme se heurter à un mur en espérant que ça passe un jour. Le mur, faut le casser. Et pour le casser, il faut prendre conscience qu'il est là.
Je t'ai exposé des angles de réflexion qui me paraissent intéressant selon ce que tu as exposé. A toi de déterminer si ça te parle, si c'est pertinent, aidant, ou si c'est à côté de la plaque.
Discussion : Monogame en relation Poly
Topper
le dimanche 12 janvier 2025 à 17h04
Elariel17
Aussi, je relie l'engagement à l'exclusivité car c'était un moment de ma vie ou j'avais de nombreux partenaires différent et j'avais besoin de faire "tabula rasa" pour consacrer plus de temps et d’énergie dans la relation avec elle. C'est pour ça que j'ai choisi l'exclusivité comme manière de relationner avec elle. (Et comme je l'avais dit j'ai vite compris mes limites personnelles quant au fait de vivre plusieurs relations en même temps).
J'ai l'impression qu'il y a une confusion à ce niveau là.
Il arrive que des personnes polyamoureuses se limitent en nombre de relations. Soit parce que l'un d'elle occupe beaucoup de temps, soit parce que la vie est prenante et il y a peu de place pour une nouvelle relation sans que ça pose problème.
On parle de polysaturation et c'est variable selon les personnes ou les périodes de la vie. On peut être polysaturé à 5 relations, 3, 2 ou 1. Il n'en demeure pas que la personne reste polyamoureuse et il n'y a pas de notion d'exclusivité, même en ayant une relation.
Même si d'un point de vue extérieur ça revient au même, en pratique ce n'est pas le même état d'esprit. On peut se dire que c'est une situation temporaire, qu'il y a une ouverture aux possibilités. C'est souvent qu'une question de personne et de contexte. Toutes les relations ne sont pas chronophages.
L'exclusivité a une signification bien particulière car elle fait partie du contrat moral monogame implicite. Elle est représentative de la possession, que ce soit de posséder l'autre et avoir des droits de contrôle dessus. C'est valable autant pour l'autre que pour soi-même.
C'est un élément central de la monogamie et se rendre soi-même exclusif dans une relation non-monogame alors que la non-monogamie est mal vécue me paraît signifiant.
Tu aurais pu simplement supprimer les relations dont tu ne veux plus, sans changer de position par rapport à ta relation. Aujourd'hui, tu ne veux qu'une relation. Très bien. Si c'est amené à changer, tu fais ce que tu veux.
A la place, tu te déclares exclusif. C'est un autre mode relationnel. Tu te fermes à toutes opportunités relationnelles autres qu'amicales. Si c'est amené à changer, tu devras informer ta partenaire que tu changes de mode relationnel. C'est complètement différent.
Je me demande si cette démarche d'exclusivité ne cache pas surtout ton désir qu'elle te soit exclusive.
Dans le cas contraire, je ne vois pas un autre contexte où tu vivrais si mal lorsqu'elle est avec quelqu'un d'autre ou que son incertitude quant au futur te soit si problématique.
Si effectivement tu attends que vous ayez une relation monogame, vous ne semblez pas avoir les mêmes attentes.
Discussion : Monogame en relation Poly
Topper
le dimanche 12 janvier 2025 à 14h08
Bonjour @Elariel17,
Elariel17
J'ai voulu m'engager plus en étant exclusif à elle et qu'elle aime du coup deux personnes différentes.
Cette phrase me pose question. Qu'est-ce que l'engagement pour toi ? Comment ça se matérialise, et qu'est-ce que ça représente pour toi ?
Que tu relies ça a l'exclusivité me donne l'impression d'une perception très monogame. Cela ne me surprendrait pas que tu aies des mécanismes monogames qui entrent en total contradiction avec ton mode relationnel. Cela pourrait expliquer qu'il y ait des choses qui se confrontent en toi et que l'envie soit en décalage avec la pratique.
Tu ne peux pas vivre sereinement une relation non-monogame en pensant comme un monogame. Ce changement de paradigme se fait sur le temps long. Il faut être patient même si c'est difficile.
Une autre difficulté est de ne pas être bien seul et être dans le besoin de l'autre pour combler un tas d'insécurités. Autant on peut se servir de l'autre comme d'un pansement dans une relation monogame, autant c'est casse-gueule d'être dans une dynamique de dépendance dans une relation non-monogame.
Il faut donc apprendre à rechercher de la validation autrement, par toi-même (accomplissement dans le travail ou d'autres activités) ou par des sources variées (famille, amis, autres relations).
Ainsi, tu pourras prendre un certain recul avec ta relation. Je ne dis pas de t'éloigner émotionnel mais d'avoir un rapport plus sain. Tu accepteras alors mieux ses spécificités, son rythme différent, sa singularité, ses envies. Tu considéreras davantage cette relation comme une personne indépendante de toi et qui fait le choix de vivre une histoire avec toi, plutôt que comme quelqu'un qui doit combler tes besoins.
Discussion : Dilemme amoureux
Topper
le lundi 30 décembre 2024 à 18h39
Bonjour george, tu veux aborder cette situation ? Parles-en à ta copine. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Parle de ton désir d'avoir d'autres relations qu'elle. Tu seras tout de suite fixé.
Si elle n'est pas ouverte à ça, oublie tout, fais-toi une raison, comme toutes les personnes monogames respectueuses de leur couple.
Si ça ne te convient pas, quitte-la, et fais ta vie en adoptant le mode relationnel qui te convient.
Elle est ouverte à la proposition ? Très bien. Oublie la meilleure amie, je te prédis un désastre. Explorez de nouvelles relations avec des personnes avec qui vous n'avez aucun lien.
Voilà, et préalablement à tout le reste, suis le conseil de @Intermittent et pose-toi les bonnes questions :
Intermittent
Avant toute chose, pose toi la question de savoir si tu accepterais que ta copine officielle fasse de même et développe le même type de relation avec un autre homme.
Et accepterais-tu que cela se fasse avant que toi tu engages cette autre relation ?
Parce que oui, en admettant que ta copine soit ouverte à la relation libre, prépare-toi à la probabilité qu'elle en profite, et pas toi. Et dans ce cas, il sera malvenu de venir chouiner parce que finalement ça te convient pas car tu n'as pas eu ce que tu voulais.
Discussion : En découverte, polyacceptant pour le moment ... Peur de mon identité
Topper
le mardi 10 décembre 2024 à 08h23
Bonjour @katai,
Ça me semble extrêmement court 4 mois pour savoir si le polyamour est un mode relationnel qui te convient. Certaines personnes mettent 4 ans pour s'en compte et être vraiment sereines. A l'inverse, certaines personnes mettent 40 ans à se rendre compte que la monogamie ne leur convient pas.
Plutôt que d'une limite pour acter de si ça te convient ou pas, tu peux te faire un rendez-vous régulier, par exemple tous les 3 à 6 mois pour faire un bilan : Est-ce que je gère mieux ce mode relationnel ? Est-ce qu'il y a eu de nouveaux événements difficiles à gérer ? Comment ça s'est passé ? Est-ce que j'évolue dans le bon sens par rapport à ce que je pensais ? Au contraire, est-ce que je le vis de plus en plus mal ?
L'idée est de se rendre compte de ta progression. Car tant que tu progresses, tu peux être optimiste sur le futur. Il faut que ces bilans soient assez espacés pour avoir une vue d'ensemble. Les progrès ne sont pas linéaires mais en dent de scie. Il y a des périodes plus simples et d'autres plus difficiles.
Pour les moments où ça ne va pas, demande-toi pourquoi tu réagis comme ça. Qu'est-ce qui se joue en toi ? A quoi tu penses ? Qu'est-ce qui te fait peur ? C'est ce genre de réflexion qui va te permettre de travailler sur toi, déconstruire tes mécanismes et remettre en question ta construction monogame. Cela peut te permettre aussi de communiquer à ta partenaire ce que tu ressens. Elle pourra ainsi te rassurer. Tu ne dois pas que compter là dessus car ça te rendra dépendant à sa réassurance et t'empêchera de travailler sur toi.
Dis-toi que dans cette jolie relation que tu décris, tu as tout à y gagner (qu'elle continue) et tu n'as rien à y perdre (sauf si tu préfères être célibataire, ce qui est aussi un choix possible). Accueille cette opportunité avec légèreté comme une belle aventure qui t'arrive dans la vie. Rien que de la vivre, c'est déjà bien. Et même si ça s'arrête, tu auras au moins eu le plaisir de partager de bons moments avec cette personne qui semble beaucoup te plaire.
Dernière petite chose, il est dommage de décréter qu'un mode relationnel nous convient pas après une expérience négative. Cela peut être une question de maturité et/ou de partenaire. Les monogames ne disent pas que la monogamie n'est pas pour eux à la première rupture.
Discussion : Trio asymétrique - Comment avancer sereinement ?
Topper
le mardi 03 décembre 2024 à 15h16
Bonjour @JohannS !
Mon avis : Ne fais pas ça.
Partir sur le développement d'une relation à deux avec une amie commune, il est évident que plus rien ne sera comme avant. La probabilité que cela n'ait aucune conséquence négative est extrêmement faible, pour ne pas dire nulle. Dans ton récit, tu sembles être conscient que ce n'est pas la situation la plus favorable pour passer du mode relationnel monogame à polyamoureux.
Non seulement la relation est préexistante au polyamour, mais en plus ta femme a un lien particulier avec cette autre personne, et pour couronner le tout elle a eu une sexualité avec cette dernière. Elle aura donc dans la tête des images en 4D Imax THX 8K pour imaginer à quoi ressemble votre temps à deux. Tous les témoins sont au rouge.
Si elle le vit mal, cela va être une déflagration totale et tu peux t'attendre à faire du "damage control" pendant des mois. Autant dire que tu pourras oublier de continuer quoi que ce soit avec l'autre personne pendant cette période, au risque d'aggraver les dégâts.
Mon conseil : Relationne avec quelqu'un de neutre.
Quitter la monogamie dans un couple est déjà un processus long et compliqué. Si tu veux que ce processus se fasse dans les meilleures conditions, rencontre une personne qui est complètement extérieure à ta vie actuelle. Débute une relation avec cette personne, et habituez vous déjà à ce grand changement dans votre vie.
Pour ce qui est de l'amie commune, continuez à faire des trios ensemble selon l'envie.
Si le polyamour devient un mode de vie serein dans votre couple, il sera toujours possible de revoir l'éventualité de la relation avec l'amie.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue
Topper
le vendredi 29 novembre 2024 à 09h18
Bonjour @Bergamotte8, (changement de compte ?)
Bergamotte8
En ce qui concerne le refus de la sexualité, ce n’est pas un refus net, plutôt un art de l’esquive, et une adaptation aux contraintes qui nous sont propres : avec les contraintes liées aux enfants, au quotidien, nous ne pouvons pas consacrer des heures aux galipettes, ce qu’elle fait sans aucun complexe quand elle rejoint son amant…
Alors là tu mets le doigt sur une difficulté des relations principales ayant une vie de famille, qui n'est jamais prise en considération par des relations secondaires jamais satisfaites du temps passé avec la personne.
Quand tu es dans la relation principale, tu partages toutes la charge de la vie de famille (faire les courses, gérer les enfants, le ménage, les repas, le linge, changer le phare de la voiture, etc.).
Avec la relation secondaire, tu loues un AirBnb, tu commandes à manger, tu fais une activité divertissante, tu fais du sexe... Forcément, c'est idyllique. Certaines relations secondaires devraient se rendre compte que c'est comme ça, justement parce que ce sont des relations secondaires.
Le piège dans ce cas là, c'est que la relation principale s'enferme dans la logistique quotidienne et que le couple ne partage quasiment plus que ça. La relation extérieure devient alors le moment de parenthèse de la vie courante, sans charge mentale, avec que du fun et du relâchement. C'est aussi l'occasion de faire des activités qui deviennent trop compliquées à organiser parce qu'il faut faire garder les enfants ou les prendre avec soi. Cela renforce le fait que la relation secondaire a tout le fun.
Il faut être attentif à ça, notamment pour les activités extérieures à deux, mais aussi pour le sexe. Même si il est tard, accordez-vous du temps d'intimité. Même si vous avez 15 minutes dans la journée, faites du sexe. Même si c'est de la masturbation et que ça ne va pas au bout. Touchez-vous sensuellement en passant à côté de l'autre. Exprimez des envies à distance. Complimentez-vous. En bref, restez dans une dynamique stimulante comme si vous étiez un jeune couple. C'est quelque chose de possible si on en a envie.
Ce qui est plus compliqué, c'est de s'organiser des moments spécifiquement à deux. Il faut essayer de prendre chaque opportunité qui se présente.
Bergamotte8
Je peux au moins me satisfaire de lui laisser la liberté de vivre tout cela, mais l’ego en prend en coup.
C'est bien effectivement, mais je comprends que ça te rende un peu amère.
Bergamotte8
Nous continuons à avoir une sexualité - sans doute même marginalement meilleure qu’avant l’ouverture du couple - mais je ne sais pas à quel point ses motivations tiennent du vrai désir ou du « devoir conjugal ».
C'est bien que la relation extérieure ait un effet positif dans le couple. Cela est quand même quelque chose qui peut s'estomper avec le temps, lorsque cette situation devient la normalité notamment.
Pour ce qui est de ton interrogation, elle est normale. Prônez au maximum le consentement et la liberté d'arrêter le sexe à n'importe quel moment.
Laisse-la prendre l'initiative aussi, même si cela signifie moins de sexe. Tu auras plus l'assurance de son envie.
Bergamotte8
Les sites de rencontre sont réellement déprimants mais quelle autre alternative reste-t-il ? Merci pour tes conseils dans ce domaine. As-tu pu rencontrer des personnes en les utilisant ? As-tu connu un « déclic » qui t’a permis de matcher ?
Tout dépend de ta vie sociale et ton milieu de vie. Les milieux associatifs ou militants sont des vecteurs de rencontre efficaces.
Les événements comme les cafés-poly, les munchs BDSM, les ateliers sexpo sont aussi des contextes permettant de rencontrer de nouvelles personnes chaque fois.
En ce qui me concerne, j'ai essentiellement rencontré des personnes par OKCupid. Il n'y a jamais eu de déclic. C'est le hasard des personnes qui parcourent ton profil. Il y a vraiment une question de planètes qui s'alignent. Il faut se "croiser" et être en recherche au même moment.
Il faut trouver un équilibre entre trop liker et pas assez. Si le profil est presque vide, like ou pas mais passe vite au suivant. Ne perd pas ton temps.
Il faut prendre le temps de lire les profils très complets. Cela permet de savoir un maximum de choses sur la personne sans avoir à discuter. Tu peux alors déterminer si il peut y avoir des sujets de discussion et un état d'esprit qui s'accorde. (C'est aussi pour ça que ton profil doit être bien renseigné.) Il ne suffit pas de matcher. Il faut surtout capter l'attention et que ce soit fluide.
La majorité des matchs débouchent sur aucune discussion ou quelques échanges qui ne mènent à rien.
Si une conversation débute, demande à passer rapidement sur WhatsApp ou une autre type de messagerie instantanée. Cela permet de garder un contact direct.
Rester sur OkCupid est un risque d'être oublié. La majorité des femmes sur-sollicitées désactivent les notifications. Donc si pour une raison ou une autre, elle ne vont plus systématiquement sur OkCupid, tu n'es plus dans leur esprit.
Rencontre rapidement. Inutile de perdre 3 mois à discuter en ligne pour s'apercevoir qu'en vrai ça ne le fait pas. Pour cela, au moment opportun exprime simplement ton envie de voir la personne, sans proposer quoi que ce soit pour ne pas mettre la pression. Parle juste de cette envie, c'est un premier pas qui peut amener à discuter concrètement de comment ça pourrait s'organiser.
Sois dynamique et enthousiaste dans tes conversations. Pose des questions en rapport avec le sujet en cours, ou sur la personne (peu importe si ça vient de nulle part) pour en apprendre plus sur elle, sur sa vie. Les questions permettent de réalimenter la discussion et c'est très important pour conserver l'attention.