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Discussion : Amour et ménage à trois caché depuis 10 ans...

Topper
le jeudi 18 septembre 2025 à 10h48
Bonjour @Rose_Pivoine,
Rose_Pivoine
J'aime mon copain, profondément, nous avons traversé tant de choses et sommes une véritable équipe complémentaire. On partage tellement de choses.
On a la fâcheuse tendance à prendre l'amour comme élément déterminant pour justifier une relation. Aimer quelqu'un n'est pas suffisant pour faire une relation heureuse. L'affection et le lien construit pendant 13 ans, quasiment la moitié de ta vie, non plus.
Ce sont des choses qui donnent une importance à cette histoire et qui pèsent dans la balance lorsqu'il s'agit de faire un choix concernant la poursuite de la relation. Attention toutefois à ne pas donner trop de poids à ces arguments.
Comme tu dis...
Rose_Pivoine
J'ai fait mille efforts pour le soutenir mais me suis abîmée et oubliée... Mes proches m'ont vue m'éteindre et m'épuiser, pourtant par amour je supportais tout, j'aimais notre relation. J'ai parfois pensé à partir, que je ne l'aimais plus, mais suis restée.
Pour résumer, par amour tu t'es rendue malheureuse. Pire, pourtant consciente que tu étais au bout de ce que tu pouvais supporter, par amour, tu as persévéré.
Ce n'est pas une critique personnelle. Comme je disais plus haut, on a généralement tous tendance à mettre l'amour au-dessus de tout. J'appuie là dessus pour mettre en évidence ce que l'on peut justifier et endurer uniquement par amour, et à quel point ça peut être néfaste pour soi et une mauvaise façon de considérer une relation.
La formule "j'aimais notre relation" m'a fait tiquer. Est-ce que tu aimais vraiment votre relation (tu t'épanouissais dedans), ou tu aimais l'image que donnait ta relation ?
Rose_Pivoine
Mais il veut des enfants, je ne veux pas, et il aime le business, qui moi m'épuise.
Voici des éléments pertinents pour juger de si vous devez continuer votre histoire ou non. Sur ces deux points, la famille et le travail, qui sont centraux dans la vie quotidienne et une relation, vous ne vous accordez pas. Non seulement tu ne veux pas d'enfants, mais j'imagine que si il est à fond focalisé sur son travail, les enfants seront à ta charge. Je suppose d'ailleurs que durant ces nombreuses années à le soutenir, tu devais être une éponge à émotions, et avoir la charge mentale du couple.
De ce que je comprends, il n'est pas disposé à changer d'activité professionnelle et il semblerait que tu as déjà donné, que c'est quelque chose qui te bouffe et que tu ne veux plus vivre.
Pour moi, vous êtes incompatibles.
Pour enfoncer le clou, ce qui a rendu la situation supportable durant ces années, c'est grâce à la présence de cet autre homme qui t'a apporté un équilibre. Un équilibre précaire tout de même. Il a l'air d'avoir surtout permis d'éviter un effondrement. Or, il ne supporte plus non plus cette situation (pour d'autres raisons) et a décidé de s'en extraire. Ce qui fait que si tu choisis ton partenaire actuel, tu seras désormais seule. Cela se passait déjà pas super bien, comment cela pourrait bien se passer à l'avenir ?
Rose_Pivoine
Aujourd'hui je les rends extrêmement malheureux car ils attendent ma réponse, mon choix, chacun de leur côté...
Tu ne rends personne malheureux.
Tu as été aux côtés de ton partenaire dans des moments difficiles. Tu as tenu ce que tu as pu. Tu es épuisée par cette relation qui, elle, t'a rendue malheureuse. Il réalise qu'il peut te perdre et il est dans une position inconfortable. Ce n'est pas évident mais il s'agirait de ne pas inverser les rôles.
L'autre homme a développé des sentiments pour toi. Sans doute qu'une certaine proximité et ambiguïté entre vous n'a pas arrangé les choses. A la longue, la situation est devenue pénible pour lui. Quoi qu'il en soit, les espoirs qu'il peut avoir te concernant ne sont pas de ta faute. Sachant ta situation, il aurait pu garder ses sentiments pour lui. En les révélant, il s'est mis lui-même dans une position d'attente. C'est un choix, qui peut tout à fait se comprendre. A lui de l'assumer.
Rose_Pivoine
Là où j'essaye aussi de me choisir moi avant tout et que cela prend du temps...
Oui, c'est un moment charnière dans ta vie. C'est important de prendre ce temps, pour toi, pour eux. Je doute que qui que ce soit voudrait que tu prennes une décision à la légère.
En venant ici, tu sembles envisager les relations non-monogames. Ce n'est pas une démarche simple mais qui pourrait être une option intéressante dans ton cas. Outre que chacun veuille tenter ce type de relation, la principale difficulté est que ces deux hommes ont un lien particulier qui risque de compliquer les choses.
Je trouve que c'est un contexte casse-gueule avec des considérations de loyauté et de trahison qui risquent de conflictualiser les relations. Si vraiment, il y a une envie d'aller dans ce sens, il serait plus viable (et sain selon-moi), de prendre ton indépendance, avoir une période de coupure nette, avant de proposer de reprendre une relation avec l'un et l'autre.
En outre, le polyamour peut-être une solution qui t'arrangerait bien dans ta situation, mais es-tu vraiment en accord avec cette philosophie ? On ne devient pas polyamoureuse en un claquement de doigts. C'est un véritable travail sur soi à faire. Cela en vaut la peine, mais c'est éprouvant. Es-tu prête à reconsidérer toutes tes certitudes sur l'amour, la sécurité dans une relation, sur les relations, sur l'exclusivité amoureuse et sexuelle ? Es-tu prête à déconstruire la monogamie ? Comment vivrais-tu que ces deux hommes aient aussi d'autres relations amoureuses ? Est-ce que si tu redevenais célibataire, tu envisagerais vraiment ce mode relationnel ?
Discussion : Relation libre : Gérer l’envie de rencontrer vs La souffrance de mon/ma partenaire

Topper
le vendredi 12 septembre 2025 à 13h22
Bonjour @Lip63,
Les décalages dans les relations libres sont habituels pour plein de raisons.
Certaines personnes ont plus de facilités à nouer des relations, certaines ont plus d'opportunités, certaines ont plus de temps et d'énergie à consacrer au développement de nouvelles relations, certaines sont plus téméraires tandis que d'autres sont plus prudentes, et puis il y a un facteur chance sur les rencontres.
Au-delà de la capacité à avoir de nouvelles relations, la teneur des relations peut-être très variable et créer un décalage sur le vécu de celles-ci. Par exemple, un personne qui a plusieurs relations légères qui occupent peu de temps en dehors des rencontres, tandis que l'autre personne a une seule relation très prenante et chronophage au quotidien.
Il est donc impossible d'avancer au même rythme dans un couple et aussi d'avoir la même expérience des relations libres. Il faut accepter que ce soit différent pour l'un et l'autre.
Dans ma conception, soit on accepte que l'autre soit libre, soit on n'accepte pas. Cela ne devrait pas être conditionnel à si l'on est soi-même dans un contexte favorable.
Goûter à la liberté de relationner avec les personnes de son choix peut susciter un bouleversement profond dans la vie de quelqu'un. Si bien que le retour en arrière est extrêmement difficile et peut générer une rancoeur assez intense.
Toutes personnes débutantes voudrait pouvoir se dire (et généralement se dit) pour se rassurer qu'il est possible de tenter et revenir en arrière si c'est mal vécu. Malheureusement, c'est rarement aussi simple, et j'aurais tendance à conseiller de prendre le temps de réfléchir et mesurer au mieux les conséquences et ensuite : "Fais-le, ou ne le fais-pas. Il n'y a pas d'essai."
Au-delà du sentiment que procure le fait qu'on te donne de la liberté, et qu'ensuite on te la retire, il faut se rendre contre de ce que cela occasionne de nouer un lien affectif, sexuel, romantique qui doit être soudainement interrompu. C'est quelque chose que je trouve extrêmement violent. Pour certaines personnes, cela peut avoir un effet tellement dévastateur que cela provoque des dégâts irrémédiables sur le couple.
A mon sens, il faut être particulièrement prudent avec les "changements d'avis". Ta partenaire n'est pas une marionnette que tu peux contrôler à ta guise, ses partenaires éventuels qui sont aussi impactés non plus.
Si il y a de la jalousie, travaillez là-dessus ensemble, déconstruisez vos mécanismes et modes de pensée, rassurez-vous, adaptez votre rythme, laissez vous aussi le temps de vous habituer. Je pense de toute façon que c'est quelque chose qui ne peut évoluer qu'en situation. Je ne vois pas comment on peut apprendre à gérer et neutraliser la jalousie si on ne se confronte à rien. Les émotions négatives sont des informations qui nous permettent de comprendre comment on fonctionne et quelles sont nos insécurités.
Tu as coupé l'herbe sous le pied de ta compagne. Elle n'a pas envie de recommencer. Il est possible que ce qu'elle a vécu a été difficile à gérer et n'a pas envie de revivre la même chose. Qu'elles que soient ses raisons, discutez-en ensemble.
Mettez-vous d'accord sur les conditions pour reprendre, accordez-vous sur les envies et besoins de chacun, avancez au rythme de la personne la plus lente, ne cherchez pas à accélérer ou forcer les choses et relancez-vous dans l'aventure UNIQUEMENT lorsqu'il y a un consentement enthousiaste.
Discussion : Couple avec 20 ans d'écart

Topper
le mardi 09 septembre 2025 à 14h55
Bonjour @Aki,
Aki
Dans certains cas, j'ai fini par apprendre que mes partenaires (ou des jeunes femmes qui me faisaient des avances) avaient eu un rapport complexe avec leur propre père : certaines l'avaient perdu très jeune ou n'avaient pas reçu de considération / amour de sa part, d'autres avaient un père très contrôlant, voir violent (relationnellement, voir physiquement). Sans verser dans la psychanalyse (au secours !), je me suis quand même souvent demandé si ça n'avait pas eu une influence dans leur choix de relationner avec un homme plus âgé.
Qu'en pensez-vous ?
Les hommes sont quand même globalement médiocres et lacunaires. De ce fait, statistiquement, tu as une forte probabilité de tomber sur des partenaires qui ont un rapport compliqué avec leur père.
Est-ce que ça peut influencer leur choix de relationner avec un homme plus âgé ? Possible, mais pour le savoir il faudrait décortiquer ça avec la personne. Je pense qu'il y a aussi énormément d'influence de la société qui peut expliquer cela.
Discussion : Couple avec 20 ans d'écart

Topper
le mardi 09 septembre 2025 à 14h21
J'en pense que la différence d'âge n'est pas quelque chose de radicalement important. Je précise que dans mon propos, je n'inclue pas les relations entre adultes et mineurs qui est un sujet spécifique.
L'idée selon laquelle deux personnes qui ont une différence d'âge importante ne "doivent pas" relationner est pour moi à la fois réductrice et à la fois dangereuse.
La première raison est que la plupart des gens s'entendent pour dire que ce n'est pas bien mais sans donner de limite de ce qui est de l'ordre de l'acceptable ou de l'inacceptable. C'est quoi alors ? Plus ou moins 5 ans, 10 ans ? 15 ans ? 20 ans ? Et si ça dépasse de deux ans la limite de la société c'est invalidé ? La réalité est que chacun va avoir sa propre limite en fonction de sa perception, ses représentations, sa sensibilité. C'est donc totalement subjectif. Je trouve absurde de vouloir convenir d'une règle sociale aussi floue pour juger de qui a le droit ou non de relationner.
La seconde raison est que le seul élément que je trouve pertinent à la considération de l'âge pour valider de si une relation est saine ou non, c'est le biais de pouvoir que cela peut engendrer. Et par rapport à cet aspect, attention à ne pas limiter ce pouvoir à ce qui est le plus évident. En étant plus âgé, on peut avoir une meilleure installation dans la vie, plus d'expérience dans de nombreux domaines, plus de confort matériel, etc. Ce sont des choses qui peuvent exercer une influence et une domination sur l'autre.
On part du principe que la personne la plus jeune est celle qui est dominée car on garde en tête le stéréotype de l'homme prédateur qui profite de la jeune fille. Sans remettre en question ce schéma de manipulation beaucoup trop courant, cela met sous obscurité, deux autres phénomènes pas moins problématiques, lorsqu'une femme est plus âgée que l'homme, et lorsque la personne plus jeune profite de la personne la plus âgée. En étant plus jeune on peut tirer de multiples avantages à relationner avec une personne plus âgée tout en ayant un biais malsain lié à l'écart d'âge que l'on peut résumer à "à ton âge, estime toi heureux ou heureuse de m'avoir. Tu as intérêt à combler mes envies ou besoins si tu ne veux pas que je parte avec quelqu'un de mon âge." Aussi, être la personne plus âgée peut créer des insécurités qui met la personne plus jeune dans une position de pouvoir. Pourtant, ces autres situations sont généralement minimisées ou ignorées comme si cela permettait de rétablir un équilibre face à la domination masculine dans le patriarcat. En ce qui me concerne, je n'y vois aucune différence s'agissant des biais de domination liés à l'âge. Toutefois, il y a une réelle complaisance et hypocrisie concernant d'autres situations.
La troisième raison est que selon-moi, l'âge n'est absolument pas un déterminant fiable pour définir la maturité d'une personne. Lorsqu'on parle de l'âge, on évoque la maturité. En d'autres termes, lorsqu'on est jeune on est pas fini, on est un peu con et on manque d'expérience. Je suis d'accord avec ça mais c'est à nuancer. C'est très variable selon les personnes et les différences peuvent être gigantesques. Il y a des personnes qui ont pu avoir une jeunesse plutôt compliquée, eu des responsabilités très tôt, et ont dû apprendre à être autonome bien avant leur majorité. D'autres quittent le domicile parental à plus de 25 ans et donnent l'impression de tomber du nid en ne sachant rien de la vie.
En plus de ça, la maturité est une notion floue. On peut être assez mature pour gérer des factures, des courses, etc. Ne pas l'être du tout au niveau relationnel. On peut être assez mature pour naviguer en milieu professionnel et dans les relations amoureuses, et être une catastrophe lorsqu'il s'agit de gérer un budget, sa santé ou d'autres affaires courantes. C'est donc des choses indépendantes sur lesquels on peut considérer quelqu'un de mature ou non. Difficile ensuite, d'en faire une moyenne générale.
J'ai relationné avec des personnes de 10 ans de plus à 15 ans de moins. Cela m'a donné l'occasion de me rendre compte qu'avec 25 ans d'écart, la personne la plus jeune était plus mature, plus réfléchie, plus saine que la plus âgée. De ce que j'ai analysé, cela tenait beaucoup à l'histoire personnelle de chacune.
En considérant ces trois raisons, je pense que la différence d'âge n'est pas forcément un problème. Comme toutes les histoires, cela demande de se pencher sur le contexte pour déterminer si la relation est malsaine. Est-ce que cette différence d'âge est un hasard de rencontre ? Est-ce que c'est une recherche délibérée ? Si oui, pourquoi cette recherche ? Est-ce lié à une attirance et pourquoi ? Quels sont les biais de domination qui entrent en oeuvre ? Est-ce que la personne dans une position favorable en a conscience et surtout fait en sorte d'avoir un rapport équilibré et sain ? Est-ce que les deux personnes sont heureuses et sereines ? Quelle est la teneur de la dépendance qui s'exerce dans la relation ?
Pour conclure, je parlais de dangerosité au début car définir qu'une relation est problématique ou toxique à partir d'une donnée numérique ne me parait pas pertinent, pas suffisant, et à tendance à exclure du jugement les relations de personnes du même âge. On part du principe que lorsqu'on a le même âge, la relation est forcément plus équilibrée et plus saine. Cela réduit, voire efface toutes précautions des personnes concernées ou la défiance de l'entourage. Selon-moi, c'est une erreur.
J'ai beaucoup vu de relations en apparence saines qui s'avéraient extrêmement toxiques en causant de gros dégâts psychologiques au passage. Mais ces personnes ont le même âge, elles sont égales, elles sont en capacité de régler leurs problèmes d'elles-mêmes, alors on ne s'en préoccupe pas.
Si je prends mon expérience personnelle, les relations les plus toxiques et abusives que j'ai eu dans ma vie viennent de personnes ayant sensiblement le même âge que moi, et ont en commun que de l'extérieur elles n'auraient inspiré aucune méfiance et aucun doute.
Pour moi, la différence d'âge est une information que l'on peut prendre en compte, mais qui vient en complément de beaucoup d'autres informations.
Discussion : Rupture amoureuse

Topper
le mardi 09 septembre 2025 à 08h50
Bonjour @Ptit_Lu,
Est-ce que c'est trop tard ? Seule elle peut le dire et à mon avis ce n'est pas une question pertinente. Ce qui est important par contre, c'est que vous n'êtes absolument pas compatibles aujourd'hui.
Ton ex semble avoir une envie extrêmement forte de papillonner et concrétiser les attirances qui se présentent à elle. En ce qui te concerne, tu ressens une jalousie beaucoup trop vive. Se faire embrasser la main c'est un acte physique très léger par rapport à tout ce qui peut se passer entre deux personnes (et il peut y avoir beaucoup d'intensité sans contact physique). Autant dire que tu es très loin d'être capable de gérer une relation libre et tout ce que ça implique.
De ce que tu racontes, j'imagine que tu as des années de travail devant toi avant de pouvoir ne serait-ce qu'envisager un couple ouvert. Et je parle juste de l'envisager, ce qui ne signifie pas que si un jour tu optes pour ce mode relationnel, ce sera simple tout de suite.
Aujourd'hui, tu as beaucoup de choses à débloquer sur ta confiance en toi, sur la représentation des relations, sur des mécanismes que tu as intégré durant ta construction et la représentation du couple.
Vous vous aimiez tellement fort, alors je comprends que ce soit difficile. Cependant l'amour pour quelqu'un n'est pas suffisant pour faire une relation fonctionnelle et heureuse. Fais très attention à ça. Cela ne doit absolument pas être pris comme unique boussole pour poursuivre une relation. Et ceci n'a rien à voir avec le polyamour. Dans tes relations futures, si vous n'êtes pas alignées, ou pas compatibles, il faut savoir l'accepter.
Aimer quelqu'un, c'est aussi le laisser partir et s'épanouir sans soi. Aimer quelqu'un, c'est aussi le laisser s'éloigner de soi car on n'est pas bien pour cette personne. De ton côté, tu pourras aimer beaucoup de personnes dans ta vie. Ce ne sera jamais parfait, mais il y aura moins d'incompatibilités indépassables.
Discussion : Comment gérer une relation libre après une relation toxique ?

Topper
le dimanche 07 septembre 2025 à 12h49
Bonjour @Pier24,
Pour répondre précisément à ta question, c'est possible de se lancer dans une relation libre en étant jaloux/possessif. Forcément, c'est plus compliqué que si tu ne l'étais pas et ça va demander un travail sur toi particulièrement intense.
Même si je comprends vaguement le raisonnement que tu fais de fuir les relations monogames car tu t’attaches vite et trop fort, je trouve que c'est totalement hors de propos et est une mauvaise stratégie.
Avoir plusieurs relation ne t'empêche pas de t'attacher vie et fort à une personne, voire à plusieurs personnes. Cela ne règle donc rien par rapport à ça. Cela peut éventuellement te permettre d'être moins dépendant à une personne, encore faut-il avoir plusieurs relations.
Si tu as un manque de confiance en toi et une peur de l'abandon et qu'il se trouve que la relation libre consiste à être en relation avec quelqu'un qui multiplie les relations mais pas toi, ça peut avoir un effet inverse à celui escompté.
Ce n'est pas parce que je pense que c'est une mauvaise stratégie que c'est insurmontable. On va dire que c'est une démarche qui est loin d'être la plus simple.
J'ai moi-même forcé les choses et appris à gérer la jalousie et la possessivité en situation. C'est certainement pas la manière la plus douce pour évoluer là dessus, mais en ce qui me concerne c'était nécessaire pour me confronter aux choses et faire que ça avance réellement sur ces sujets.
Eh bien ça n'a pas loupé, j'ai bien morflé et les premiers mois, voire la première année, c'était éprouvant. Mais avec le temps, c'est devenu de plus en plus facile.
Je n'ai pas de recette universelle à te proposer pour gérer la jalousie ou la faire disparaitre. Je ne sais pas si il y a une solution qui fonctionne pour tout le monde et je trouve que ça manque de témoignages sur les méthodes qu'ont utilisé les personnes qui ont fait ce travail pour trouver des similitudes. Je peux néanmoins te donner ce qui a fonctionné pour moi.
Déjà, attention à la transparence totale. Tu dis : Il est complètement transparent avec moi et répond à toutes mes questions. Alors c'est bien et cette transparence peut permettre de calmer des angoisses. Toutefois, le fait que cette transparence existe et que rien n'est volontairement caché, c'est dans certains cas suffisant. Vouloir absolument tout savoir et être confronté à des détails que l'on a du mal à gérer est contre-productif. Cela peut devenir un véritable carburant à angoisses.
Comment faire alors ? Mettez en place une communication par strates pour les sujets sensibles. Informez-vous d'évènements importants pour ne pas que ce soit caché mais restez en surface. Par exemple, "ce week-end, je vois quelqu'un". L'autre est ainsi informé de ce qu'il se passe. Dans l'absolu, il n'y a pas un besoin fondamental d'en savoir plus, vraiment.
Si cela provoque une émotion négative qui te submerge, c'est le signe que ce n'est probablement pas opportun de creuser. Si il y a une envie d'en savoir plus, il est possible de poser une question. A ce moment là, il est bon de se demander pour quelle raison tu demandes ça ? Est-ce que c'est pour partager l'évènement ou par curiosité malsaine ? Demande-toi également si tu es vraiment capable d'encaisser la réponse avant de poser la question. Enfin, répondez aux questions précisément sans en dire plus que ce qui est demandé, ni plus, ni moins. Ensuite, il est toujours possible de se sonder émotionnellement et sentir si on peut encaisser plus et poser des questions supplémentaires ou si il vaut mieux en rester là pour le moment.
Même avec cette méthode, il peut arriver de poser la question de trop. Ce n'est pas dramatique. Il suffit d'arrêter la discussion dès que l'on sent que ça devient trop compliqué à gérer. Avec l'expérience, on arrive mieux à anticiper lorsqu'on s'approche de la ligne rouge.
Avant, je voulais tout savoir et c'était beaucoup trop violent. En optant pour cette méthode par strates, j'ai pu me confronter à la réalité à mon rythme, selon mes capacités et avec parcimonie. Ce fut alors bien plus gérable, ce qui m'a laissé de l'espace pour avancer au lieu d'être dans une gestion perpétuelle d'angoisses.
Lorsqu'il y a néanmoins des angoisses qui surgissent, j'ai appris à les repousser. Je ressens physiquement l'émotion négative et au lieu de la garder en moi et me focaliser dessus, je la laisse me traverser et partir. Une respiration lente et profonde aide, ainsi que s'occuper à une activité quelconque, si possible qui occupe les mains (jardinage, ménage, etc.) ce qui nous concentre sur l'extérieur et pas sur l'intérieur de soi.
Lorsque c'est passé, mettre la pensée qui a provoqué cette angoisse pour plus tard, par exemple 2-3 jours plus tard. A ce moment là, si la cause a été oubliée, c'est que c'était pas si important. Bravo, tu as géré une angoisse comme un chef ! Si la pensée est encore bien présente, tu choisis un moment opportun pour te replonger dedans. Par exemple, quand tu te sens bien, apaisé, et que tu as de temps. Le soir au fond de ton lit, tu comprendras que c'est le pire moment.
Réfléchis alors à cette angoisse et cherche des explications en toi sur pourquoi tu as eu peur à ce moment là. Essaie de décomposer cette angoisse et chercher comment la neutraliser la pensée en rationnalisant. Par exemple, "J'ai peur qu'il s'attache à quelqu'un d'autre" par "Il peut s'attacher à quelqu'un d'autre dans des milliers de circonstances et ce n'est pas de mon ressort. C'est parce que l'autre personne est chouette, pas parce que je suis nul. Je ne contrôle pas le lien qu'il peut avoir avec d'autres personnes, mais j'en ai sur notre relation. Le seul truc que je peux faire, c'est d'être une chouette personne avec qui relationner. Si malgré ça, il se détourne de moi, c'est tant pis pour lui et c'est que c'est pas une personne pour moi."
Globalement, dans la rationalisation, il faut être dans l'acceptation qu'une relation peut s'arrêter d'une façon ou d'une autre. Et c'est un fait : les relations vont et viennent. Certaines sont extrêmement éphémères, d'autres sont courtes, d'autres sont longues. Il est néanmoins impossible de savoir laquelle va durer jusqu'à la fin et je ne pense pas que cela doit être une finalité en soi. Cela dure, tant que ça dure. Ce qui importe, c'est d'être bien ensemble, pas combien de temps.
Je pense aussi que vouloir faire durer une relation à tout prix et ne pas accepter la fin potentielle est la meilleure façon de s'enfermer dans des relations toxiques.
Je pense aussi que c'est une mauvaise chose de vouloir retenir quelqu'un. Tu as envie d'être avec quelqu'un qui se force, qui a pitié, qui culpabilise, qui n'a pas pleinement envie ? Ou tu as envie d'être avec quelqu'un qui a vraiment envie d'être avec toi ? Dans ce cas, il faut accepter de laisser partir l'autre si il le souhaite. Cela peut être triste, difficile, décevant... mais faire l'inverse, vouloir forcer les choses, ne peut rien apporter de bien pour qui que ce soit.
Il y a des choses qui sont de ton ressort, d'autres pas. Tu ne peux pas empêcher quelqu'un de tomber amoureux d'une autre personne. Tu ne peux pas empêcher quelqu'un de te quitter si il en a envie. En acceptant cette possibilité, tu peux neutraliser ces peurs. Ce n'est pas pertinent de s'attarder là dessus car tu ne peux rien y faire.
Ce que tu peux contrôler, c'est toi, alors concentre-toi là dessus. Tu ne seras jamais parfait (et cela ne doit pas être un but à atteindre), mais tu peux faire en sorte de t'améliorer pour toi et pour les autres. Lorsque tu fais des erreurs, fais en sorte de travailler là dessus. Cela va améliorer ta confiance en toi. Lorsqu'on te reproche des choses, écoute. N'accepte pas toutes les critiques inconditionnellement (ce serait toxique pour toi), mais une critique peut mettre en évidence quelque chose à corriger.
Avec le temps, tu vas te rendre compte de tes progrès, ce qui va améliorer ton avis sur ta propre valeur, te rendre plus serein, et calmer beaucoup de tes angoisses. Peu à peu, tu vas réaliser que tu es une personne chouette toi aussi, que tu es attirante, que tu vaux le coup, et que ça justifie que l'on t'aime et que l'on veuille être avec toi pour ce que tu es.
En résumé, ce qui a fonctionné pour moi est d'arrêter d'être en résistance contre la possibilité que quelqu'un me quitte. Si cette personne veut partir, il vaut mieux qu'elle parte. Si elle veut de moi dans sa vie, alors tant mieux.
Discussion : Célibataire et pas là pour les contes de fées

Topper
le dimanche 07 septembre 2025 à 11h01
Bonjour @carole,
carole
Oui, je suis célibataire… et pour être honnête, je ne crois pas vraiment en l’amour romantique à la « happy ending ». Les histoires parfaites, les âmes sœurs instantanées… tout ça me fait sourire. 😏
Je ne crois pas du tout en tout ça. Pour moi, c'est joli, c'est mignon, c'est naïf. C'est de l'enrobage intellectuel pour sacraliser la relation amoureuse. C'est à dire lui donner quelque chose de l'ordre du mystique, pas explicable, qui nous dépasse et nous relie à l'autre malgré nous. Comme on ne contrôle pas ce qui est "au-dessus de nous", cela permet aussi de justifier des comportements jugés impulsifs, immatures, irraisonnables, violents, répréhensibles et immoraux. Nos oeuvres culturelles mettant en scène l'amour sont bourrés de ça.
Mais je ne rejette pas l'amour comme quelque chose de beau pour autant.
Il y a quelque chose de complexe dans l'attirance que l'on peine à expliquer scientifiquement. J'ai notamment vécu plusieurs coups de foudre dans ma vie et c'est une expérience à la fois euphorisante et surprenante. Pour moi, ce n'est pas de l'amour mais beaucoup aiment le lier à ça et je comprends que ça puisse évoquer quelque chose de surnaturel.
Sans aller jusqu'à un sentiment aussi bouleversant, l'amour est précédé par une attirance qui est la plupart du temps compliquée à expliquer, en particulier en ce qui concerne l'attrait physique. On peut parfois se surprendre à être attiré par une personne qui ne correspond pas à ce qu'on imaginait être "notre genre", ou alors être sidéré par la rapidité de cette attirance. Comment c'est possible que au milieu d'un groupe, mon attention soit instantanément focalisée sur cette personne que je n'ai jamais vu auparavant ? Il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu. Et pourtant, le cerveau a effectué une analyse d'une rapidité totalement déconcertante. Cela ne me surprend pas que chez beaucoup de personnes, ce genre de situation amène à y voir quelque chose d'extraordinaire.
En ce qui me concerne, je crois en l'amour comme une attirance vers l'autre, puis le fait d'aimer cette personne comme elle est, l'admirer sous certains aspects, vouloir l'avoir prêt de soi et partager sa vie avec (que ce soit en continu ou en pointillé). Il y a pour moi quelque chose de beaucoup plus intellectuel et conscient que l'attirance simplement physique. Cela n'empêche pas que ça peut se concrétiser par l'envie de "fusionnalité" par le contact physique et sexuel.
Et justement, en parlant de sexe, je trouve que de manière générale cela peut être excitant et stimulant sans amour. Mais lorsqu'il y a de l'amour, ça prend une dimension incomparable.
Je n'y vois rien de parfait et c'est selon-moi quelque chose qui s'entretient pour le faire durer.
Discussion : Equilibre entre soi et les relations

Topper
le samedi 06 septembre 2025 à 09h55
Je voudrais rajouter quelque chose dans mon propos car en rédigeant, j'ai omis de faire passer une réflexion qui me parait importante.
Topper
Ce que je te donnerais comme conseil, c'est tout d'abord de ne pas chercher à équilibrer à part égale pour éviter les sentiments d'injustice. C'est ce qui peut sembler le plus simple pour éviter les jalousies. Toutefois ça ne fonctionne pas car ça n'empêche pas l'un ou l'autre de considérer qu'il mérite plus que 50% de ton temps (ou 33%, ou 25%, etc. selon le nombre de partenaires).
Lorsque j'ai débuté, j'ai cherché à faire ça au maximum. Je voulais de cette manière éviter les jalousies. "J'ai vu l'une, il faut que je vois l'autre maintenant, et ainsi de suite."
En agissant ainsi, je me disais que ce n'était pas possible qu'on me reproche de privilégier l'une ou l'autre puisque chacune était traitée de la même manière. C'est peut-être le cas en surface. Effectivement, dans la logistique, cela pouvait sembler totalement équilibré. Pourtant, dans la réalité les relations sont différentes et une égalité parfaite est illusoire.
En adoptant cette façon de faire rigide pour contenter tout le monde, je me forçais donc à être avec l'une alors que j'aurais préféré à ce moment là être avec l'autre.
Je faisais ainsi en sorte de ménager les émotions de chacune au détriment de mes propres envies que je n'écoutais pas. En plus de ça, je ne trouve pas ça correcte vis-à-vis de la personne avec qui je suis. Je suppose qu'elle a envie que sois là pleinement et parce que j'en ai envie, pas juste pour faire plaisir.
Je ne dis pas que tu as un fonctionnement similaire, mais c'est pour mettre en évidence que ton envie entre en ligne de compte et a plus d'importance que tu ne l'imagines pour prendre ta décision d'être avec l'un, avec l'autre ou seule.
Si tes partenaires t'aiment, ils devraient vouloir que tu sois heureuse et contente d'être avec eux. Cela passe donc par le fait que prennes en considération tes propres envies. Si physiquement tu es là mais que dans ta tête tu as envie d'être ailleurs, ça n'en vaut pas la peine. Pour personne.
Attention aussi aux concessions. Parfois ça permet de trouver un entre-deux satisfaisant. Cela peut aussi faire en sorte qu'au final personne ne soit satisfait. Par exemple, au lieu d'accepter un prolongement de séjour, qui sera de toute façon trop long pour toi et de toute façon trop court pour lui, tu peux dire "non" et proposer un séjour plus long à un autre moment pour compenser. Mais cette fois-là, tu en auras vraiment envie, tu auras pu anticiper et t'organiser en fonction de ça.
Discussion : Equilibre entre soi et les relations

Topper
le vendredi 05 septembre 2025 à 14h45
Bonjour @Layri,
Tu fais face à une difficulté inhérente à la vie polyamoureuse : le temps et l'énergie ne peuvent pas se démultiplier. Tu ne peux donc pas satisfaire tout le monde, et répondre à chacune des envies pour faire plaisir.
Ce que je te donnerais comme conseil, c'est tout d'abord de ne pas chercher à équilibrer à part égale pour éviter les sentiments d'injustice. C'est ce qui peut sembler le plus simple pour éviter les jalousies. Toutefois ça ne fonctionne pas car ça n'empêche pas l'un ou l'autre de considérer qu'il mérite plus que 50% de ton temps (ou 33%, ou 25%, etc. selon le nombre de partenaires).
Ce serait aussi ne pas prendre en compte ce dont toi tu as vraiment envie. Si tu as plus envie d'être avec l'un qu'avec l'autre à ce moment là, ou tu as plus envie de partager telle activité avec l'un qu'avec l'autre, c'est normal de privilégier quelqu'un à certains moments. C'est quelque chose qui est un fondamental pour te prendre en compte et ne pas vivre tes relations en ne faisant que répondre à des demandes.
Enfin, ce ne serait pas prendre en compte un temps que tu voudrais ne consacrer qu'à toi. Cela peut être aussi quelque chose d'important pour certaines personnes.
Je pense que le meilleur moyen pour éviter que chacun tire la couette vers lui, c'est d'imposer tes choix personnels.
Cela passe par plusieurs choses :
- Ecouter ce qu'on te propose et demande pourquoi. Le pourquoi peut faire pencher la balance dans ta décision. Par exemple, si la personne veut un séjour plus long juste pour que ce soit plus long, ça ne va être un argument significatif pour toi. Si c'est parce que à telle date, il y a un évènement qu'il veut partager avec toi, ou si c'est pour partir quelque part, ça peut jouer sur ton envie. Cela peut aussi être simplement parce que tu lui manques, que ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas vus... peu importe. Ce qui compte, c'est que la raison a du sens pour toi et qu'elle correspond aussi à ton envie.
- Egalement proposer des choses ou faire des contre-propositions, pour ne pas être toujours celle qui suit et qui rapplique quand on la siffle. Tu as forcément des envies à toi. Quand on a pas l'habitude, c'est très compliqué à aller chercher et difficile à exprimer. Cela se travaille et ça se fait petit à petit en commençant par de petites choses qui peuvent sembler anodines (imposer une heure pour se retrouver, la composition d'un repas, l'ordre des activités, etc.). Effet bonus : ça peut avoir un effet bénéfique sur l'expression des envies sexuelles et du non-consentement.
- Enfin, lorsqu'une décision est prise, t'attribuer ce qui a été décidé. Si il y en a un qui veut te voir 7 jours, que tu as envie que ce soit 7 jours, tu as tes raisons. C'est ton choix à toi. Tu ne le fais pas pour faire plaisir, mais parce que tu en as envie. Etant donné que ça devient ton choix et non la réponse à une demande, l'autre ne peut pas contester ta propre envie. C'est la tienne. Il n'y a pas de débat à avoir. Si il n'est pas content, c'est la même chose.
Layri
J'ai peur de les décevoir, peur d'être trop égoïste.
Je comprends cette peur, mais tu n'as pas du tout l'air d'être égoïste. Bien au contraire, tu sembles apporter beaucoup d'importance à satisfaire tout le monde et te faire passer après. C'est plutôt le contraire d'être égoïste. Dans ce contexte, le moindre choix que tu imposes te fait te sentir égoïste parce que tu donnes l'impression de ne pas prendre en compte les désirs de chacun. Il faut néanmoins relativiser et prendre la situation dans son ensemble. Sur une fois où tu imposes ton envie, combien de fois tu te plies aux envies des autres ou fait des concessions.
Pour ce qui est de décevoir, il n'y a pas à en avoir peur parce que c'est normal et surtout ce n'est pas que de ton ressort. Il faut tenir compte de plusieurs choses à ce propos.
Les attentes non exprimées de l'autre, c'est à dire qu'il va avoir envie de certaines choses mais ne pas te le dire, peut-être parce que c'est pas dans son habitude ou ce n'est pas assumé. Comme c'est pas dit, tu ne peux pas savoir, et ça provoque une déception. Tu peux ne même pas comprendre pourquoi l'autre est contrarié.
Il y a aussi les attentes trop nombreuses. Forcément, plus l'autre as des attentes, moins tu es capable de répondre positivement à toutes, et cela crée de la déception.
Il y a les attentes trop compliquées. Par exemple si tu vois quelqu'un le vendredi, tu as le samedi de libre et le dimanche un déjeuner de famille. L'autre veut te voir le samedi, c'est 24h de ton temps. Cela peut sembler pas grand chose de son point de vue. Lui, il ne fait rien le vendredi et le dimanche. De ton point de vue, ça implique plein de choses : ne pas trop tirer sur la corde vendredi, enchainer le samedi avec des heures de trajets, puis même chose dans l'autre sens le lendemain, et tu te reposes quand exactement ?
Enfin, les attentes irréalistes. Par exemple, tu dis que t'as pas le temps parce que tu dois travailler sur un projet et malgré ça on te propose quelque chose. Ou alors tu as des obligations et on te demande de t'organiser autrement pour prolonger un séjour. Là encore, cela génère de la déception. Ce n'est pas de ta faute. C'est la personne qui a des attentes incompatibles avec la réalité.
Tu n'es pas responsable des attentes des autres à part le fait que tu es une personne formidable et qu'on veut tout le temps ta compagnie.
A part devenir une personne médiocre, il n'y a pas d'autres solutions que chacun doit comprendre que tu es une personne à part entière, que tu n'existes pas pour répondre aux attentes de chacun et que chacun doit apprendre à gérer la frustration sans chercher à te culpabiliser comme des enfants de 8 ans.
Layri
Le souci c'est qu'à côté de ça j'ai Will qui est saoulé, parce qu'il trouve qu'1 semaine c'est trop long. Il ne comprends pas pourquoi je pars 1 semaine alors que j'avais dit 5 jours, il dit que je me fais mener par le bout du nez et que c'est la honte.
Je ne pense pas que le souci est que Will soit saoulé, parce qu'il trouve qu'1 semaine c'est trop long. Il a tout à fait le droit de penser ça. Comme il a le droit de ne pas comprendre pourquoi tu pars 1 semaine alors que tu avais dit 5 jours initialement. Et ça, à la limite il n'a pas forcément à comprendre car ça ne change rien à ton choix et tu peux éventuellement lui expliquer si tu en as envie.
Par contre, le souci c'est qu'il se permet de donner un avis extrêmement négatif sur toi et de comment tu gères ta relation. Et a moins que tu lui ais demandé son avis, ce n'est pas correct et potentiellement toxique. En faisant ça, il fait pire que ce qu'il insinue à travers son jugement.
Discussion : Je me sens brisée

Topper
le jeudi 04 septembre 2025 à 18h18
Bonjour @astrogirl,
Ce qui va suivre ne va possiblement pas être facile à lire mais je n'ai pas l'habitude d'être complaisant. Parfois ça plait parce que même si ça bouscule ça donne une autre perspective, parfois ça braque.
Je vais commencer par ton rapport à M. Tu la détestes car tu la vois comme l'obstacle principal à ta relation avec Q. Je comprends ce sentiment. C'est quelque chose de courant de désigner la personne extérieur à la relation comme étant source de difficultés. On voit aussi dans ce genre de configuration un rapport de force ou chacun semble chercher à imposer ses exigences au détriment de l'autre. La pensée que si cette personne n'était pas dans l'équation, cela résoudrait tout est une raccourci facile à emprunter.
C'est une pensée simple, séduisante et réconfortante pour soi, car ça permet de désigner une personne tierce fautive de l'échec. Cela a l'avantage d'exclure soi-même des causes, ainsi que le/la partenaire directe, souvent mise sur un piédestal et considérée comme une victime. Le problème est que ça génère un fort sentiment d'injustice et fausse une analyse correcte de la situation.
M est en relation avec Q. C'est une relation historique de 13 ans avec 3 enfants. On peut comprendre dans ce contexte que M a un certain poids dans les décisions que peut prendre Q, et ceci peu importe l'état de leur relation amoureuse. Il y a un passé et un lien fort.
Ce couple tente la vie non-monogame selon un parcours relativement banal : une tromperie, une envie d'ouverture de madame, elle s'épanouie dans ce nouveau mode de vie, monsieur en profite à son tour avec un certain décalage, finalement madame le vit mal et veut revenir en arrière, monsieur ne veut pas parce qu'il a morflé un certain temps et ce serait injuste d'arrêter alors qu'il commence juste à en profiter.
Une expérimentation sans déconstruction du couple monogame, donc forcément ça coince à plein de niveaux. Tu arrives dans ce contexte là. M et Q est en réalité encore un couple monogame qui transitionne doucement vers le polyamour. Le rythme de votre relation à toi et Q résulte des accords que M et Q ont mis en place pour permettre à votre relation d'exister. Il est important de réaliser que sans le concours de M, votre relation n'aurait sans doute pas existé, et certainement pas telle que tu l'as vécue.
Si Q avait forcé les choses et que M n'avait pas accepté, ils se seraient séparés dans un contexte déjà très compliqué, avec une bataille pour la garde des enfants et d'autres complications dans le même genre. Sans doute que dans ce contexte de bordel ambiant, il aurait eu autre chose à faire que de se focaliser sur votre relation, ou alors tu aurais été une relation "tampon", il aurait peut être voulu revenir dans une relation monogame, si ça avait été avec toi cela aurait quand même posé un problème avec ton désir d'ailleurs et ses enfants.
Tout ça pour dire qu'on peut reconnaitre ce qui a favorisé l'émergence et la continuité d'une histoire, tandis que les hypothèses autres n'ont aucune valeur car les chemins de vie prennent des tournures bien plus complexes que ce que l'on peut imaginer pour se rassurer.
Le fait est que M t'a fait une place, alors que c'était loin d'être facile et qu'elle était dans une évolution radicale de sa façon de relationner avec le père de ses enfants. Même si M était philosophiquement en accord avec le polyamour, cela ne veut pas dire que c'était quelque chose d'évident. Comme toutes personnes venant de la monogamie, elle a dû se battre avec des mécanismes complexes. Par exemple, cette journée en famille, qui se ponctue par une représentation au théâtre, un dîner à trois, et une nuit avec lui était un très bon souvenir pour toi. Pour elle qui est rentrée seule chez elle, je doute qu'elle ait une lecture aussi idyllique du moment.
En outre, il est bon de rappeler qu'elle a engagé ce processus après que son conjoint l'ait trompée, ce qui n'est pas le contexte le plus sécurisant pour naviguer sereinement dans la non-monogamie. Malgré ça, vous avez, toi et Q, bénéficié d'une fréquence de rencontres assez soutenue et très rapide. De ce qui semblait être la situation de M, elle parait avoir été plutôt arrangeante pour le développement de votre histoire. Au delà de ça, M reste une personne à part entière, avec ses propres intérêts. Elle n'agit pas contre toi. Pour elle, tu n'es qu'une personne extérieure, une relation de relation, au même titre que ce qu'elle est pour toi.
Tu as toi même tes propres intérêts selon les envies que tu as par rapport à Q. Etant au centre de la configuration, c'est à lui de gérer au mieux les besoins et envie de chacun et d'effectuer des choix en fonction de ses propres besoins et envies. Parfois, cela a été à ton bénéfice, parfois, cela a été au bénéfice de M ou de sa famille. En d'autres termes, tu n'es pas victime de M, tu as subi les choix de Q.
Maintenant, intéressons-nous à Q. Tromperie, forcing sur le polyamour, ce qui ne donne pas un contexte favorable à une situation stable, une compagne en souffrance, excessivement jalouse où il a sans doute une part de responsabilité. Toi-même, tu le trouves trop dur avec elle. Il quitte M alors qu'elle vit très mal une autre relation, suite à quoi elle tombe en dépression. Là encore, à plusieurs reprises tu trouves Q trop dur avec elle. Conflits avec lui. Lorsque tu sembles avoir un grand besoin de soutien de sa part, il n'est pas présent et se focalise sur une nouvelle relation. Mensonges à nouveau liés à cette histoire.
Si on se limite simplement à ça, tout le monde te dirait de fuir cette personne. Tu as mis les détails que tu as bien voulu mettre et ce qui t'a semblé intéressant à évoquer mais il y a sans doute bien plus de choses à ajouter au tableau.
Autre chose, selon-moi, dans un contexte de relations multiples, c'est très utile de s'attarder sur le comportement d'un ou une partenaire avec ses autres relations. Cela en dit beaucoup sur sa manière de gérer ses relations et éventuelles complications, car tôt ou tard, tu pourras être à la place de l'autre relation.
Si on poursuit ton récit, c'est une succession de choix de Q qui paraissent irraisonnés provoquant sans cesse des retours en arrière et une instabilité permanente qui impacte durablement tout le monde autour de lui. Le nombre de ruptures sans cesse avec les mêmes personnes est particulièrement signifiant.
Enfin, qu'il te propose un appel pour expliquer la situation, qu'il finit par annuler et tu restes sans nouvelles pendant 15 jours... qui fait ça ? C'est là tout le soin qu'il peut t'apporter ?
Et là, j'en viens à toi @astrogirl. Même si le début semblait merveilleux de ton point de vue, tout au long du récit, je ne vois qu'une relation se dégrader, avec beaucoup d'erreurs, à la fois de M, en particulier de Q. Par contre, en ce qui te concerne, tu sembles juste subir et souffrir. A te lire, on dirait que tu n'as aucune influence sur ce qu'il se passe, et tu ne fais que t'adapter à ce qu'on te propose. Je doute qu'en 10 ans, ce soit aussi lisse. Je pense que tu as une responsabilité dans ce qu'est ta relation avec Q, son évolution, et sa poursuite dans le temps.
Au fil des années, je vois des blessures qui s'accumulent pour tout le monde alors que les précédentes ne sont pas cicatrisées. Chacun, à tour de rôle, cherche à s'extraire de cette situation et finit irrémédiablement par retomber dedans et Q semble y être pour beaucoup car il est le point commun à vous tous. On dirait un cycle perpétuel où vous vous rendez malheureux à continuer toujours tout droit et heurter toujours le même mur.
Je trouve que ça fait déjà trop longtemps que tu laisses une chance à cette relation et que tu en souffres. Tu as tes raisons. Q est évidemment une personne qui compte pour toi. Cela n'en fait pas pour autant une personne qui te fait du bien.
Tu peux encore encaisser et attendre son retour, jusqu'au cycle suivant où il va te jeter parce que ce sera trop compliqué à gérer pour lui. Mais est-ce que tu as envie de ça ? Est-ce que tu as envie d'être une variable d'ajustement ?
Pour ton bien, je ne pense pas que ce soit la solution la plus raisonnable. Ta vie sans Q semble impensable. Pourtant, comme le dit justement @Caellan, il y a possiblement dans le futur une @astrogirl qui a pris son envol et qui est heureuse sans Q. Il fera toujours partie de toi et ton histoire. Je pense que tu dois te sevrer et avancer de ton côté.
C'est terrible, mais c'est comme ça. On peut aimer profondément quelqu'un et ne pas être compatibles, alignés dans la vie, ou bon pour l'autre.
Il ne s'agit pas de tourner la page, mais de fermer ce livre définitivement. Et alors, tu auras l'espace pour en ouvrir un autre avec une jolie histoire à écrire dedans.
Discussion : Ma femme est bi-curieuse et veut ouvrir notre couple

Topper
le dimanche 31 août 2025 à 10h24
Bonjour @Nekfeu,
Je m'aperçois que mon message de vendredi ne s'est pas envoyé. Je vais recommencer, mais avant tout, je suis très d'accord avec ça :
Alastor
Et surtout il aurait été bon de voir comment tu vivais le premier WE avant de prévoir le second.
Enfin si cette relation date de juillet c'est vraiment très rapide pour décider comme ça de déjà passer des WE avec son autre amoureuse alors que toi tu es encore en pleine réflexion et émotions du changement de modalité relationnel de votre couple.
Ce n'est pas une situation très originale car on la voit passer régulièrement ici : un couple tombé en désuétude, pris dans la course de la vie, avec maison et enfants, un quotidien fatiguant qui donne aux parents un rôle de co-gestionnaires de la famille. Le temps passe, puis un ou les deux parents passent par une réalisation que les années sont passées trop vite. Cela arrive à l'approche ou après un anniversaire qui fait basculer une dizaine, lors d'un changement de vie professionnel, suite à un décès, un problème de santé, etc.
"Ma jeunesse m'a glissé entre les doigts. Il me reste peu de temps. Qu'est-ce que je veux en faire ? Et est-ce que je veux continuer m'a vie actuelle jusqu'à la fin ?"
Il y a alors urgence de profiter de la vie, de changer de vie, et les discours qui reviennent le plus souvent sont "je veux me prioriser pour une fois", "je donne, je donne, mais ne reçois pas", "je me suis enfermée dans le rôle de maman", "j'ai tout ce que je voulais (matériellement), je ne suis pas heureux"...
Il arrive que l'ouverture du couple et le polyamour soient vus comme un moyen de s'écouter et vivre pour soi, ce qui n'est pas forcément absurde. Développer des relations à l'extérieur du couple, c'est littéralement avoir une autre vie à soi, où on se lie à qui on veut selon ses propres envies. C'est aussi l'occasion de vivre des émotions fortes qui rappellent les jeunes années où frôler une main fait tambouriner le coeur. Tout cela, sans forcément mettre tout ce qui a été réalisé dans sa vie antérieure à la poubelle. C'est pas forcément une mauvaise chose. Lorsque les relations libres n'étaient pas popularisées, ça passait simplement par une rupture.
Pour ces personnes, il y a quelque chose de l'ordre du vital et ça donne des réactions extrêmes et que l'on pourrait qualifier d'égoïste. Elles savent qu'elles font du mal, mais c'est soit elles ou l'autre. Dans les deux cas, quelqu'un sera profondément malheureux, sauf que dans la balance une des deux personnes est en train de vivre une aventure inespérée et qui, dans leur tête, ne se représentera pas car paraissant unique dans leur histoire. En outre, dans un contexte où ce sont des personnes qui ont été beaucoup dans l'abnégation, faire passer les autres devant soi, est un effort qu'elles ne veulent plus faire.
Alors que faire dans ce cas là ?
Les options ne sont pas nombreuses face à une personne qui ne prend pas conscience de ce qu'elle inflige.
Je n'ai jamais vu le rapport de force fonctionner. Cela a pu interrompre la dynamique temporairement, mais ça termine irrémédiablement par exploser en faisant des dégâts bien plus importants. Ou alors, l'autre, se sentant prise au piège demande la séparation.
Certaines personnes serrent les dents en attendant que ça passe. C'est une possibilité qui met néanmoins dans l'attente de quelque chose d'hypothétique et demande une capacité à vivre pour soi, éventuellement en vivant la même chose de son côté, tout en travaillant à trouver un nouvel équilibre.
Rompre pour se protéger. Pour ça, c'est à chacun de déterminer l'intérêt de finalement précipiter le pire qui pourrait arriver. Il faut mettre dans la balance ce qu'on ressent, sa propre santé mentale, et ce qu'on pense qu'il y a à sauver dans le couple.
Discussion : Partagé entre couple libre et exclusif (trouble de la personnalité borderline - TPB)

Topper
le vendredi 29 août 2025 à 10h16
Bonjour @Efron,
Tes difficultés sont très spécifiques. J'ai connu une personne ayant un trouble de la personnalité borderline et ayant tenté les relations non-monogames. Elle était pas bien tout le long. Je précise qu'elle était avec un partenaire évitant et toxique, donc même une personne sans ces difficultés aurait mal vécu la relation. J'ai vu néanmoins les crises que ça a pu provoquer.
Je ne dirais pas que ce serait impossible pour toi de vivre correctement une relation polyamoureuse, mais cela demanderait sans doute un certain nombre de contextes favorables.
Ce qui me vient en tête :
- une partenaire extrêmement aimante, rassurante et démonstrative
- une partenaire compréhensive, à l'écoute et patiente
- une aide psychologique avec un psychologue/psychanaliste*
- une aide médicamenteuse avec un psychiatre*
- une capacité à créer des liens affectifs/amoureux
- avoir un cercle social présent sur lequel se reposer (amis, confident, famille)
(* si ce n'est pas le cas, tu devrais faire ça avec ou sans relation libre.)
Une chose est sure, tu vas morfler. Je ne dis même pas ça par rapport à ton trouble. Socialement, nous nous sommes construits pour être monogames. Il y a certaines personnes qui ont été moins influencées par cette norme durant leur construction et qui ont plus de facilité à s'en extraire et vivre les relations monogames. Tant mieux pour eux. C'est quand même une infime minorité.
Le reste des gens doit batailler avec des fonctionnements inconscients et spontanés, des mécanismes et émotions issues de la construction monogame et qui sont incompatibles et en contradiction totale avec les relations libres.
Un exemple caricatural mais trivial et compréhensible : dans la monogamie on considère que la jalousie est une preuve d'amour. On a tous entendu ce genre de phrases "si il est pas jaloux, c'est qu'il t'aime pas". Ou alors des stratégies de manipulation qui consistent à rendre l'autre jaloux pour tester son amour.
Dans un contexte de relation libre, si la partenaire est contente que l'on ait une autre relation amoureuse et que ça ne lui pose aucun problème, la construction monogame amène à penser qu'elle s'en fout de nous perdre et n'est donc pas amoureuse. Or, ce n'est pas absolument pas une preuve de quoi que ce soit dans ce mode relationnel.
C'est pourquoi, je ne cesse de le répéter ici, il est impossible de bien vivre les relations multiples avec une façon de penser de monogame. Il faut déconstruire tous les mécanismes monogames que l'on a intégré, les comportements associés et raisonnements que l'on peut avoir. On doit notamment arrêter de penser avec des interprétations et de l'implicite car on ne fait plus face à un mode relationnel normé (c'est de toute façon une très mauvaise façon de faire, même dans un contexte monogame).
En résumé, cette transition est longue, fastidieuse et lorsque l'on débute ce chantier, c'est particulièrement tumultueux. Si l'on rajoute à ça ton trouble, cela ne facilite pas la tâche.
Si tu as absolument besoin d'une petite vie calme, sereine, et sécurisante, alors faire le choix de la relation libre n'est pas la meilleure option, car avant de revenir à ça, cela prendra du temps. Et là encore, ton trouble peut allonger considérablement cette période de transition qui fait que tu pourrais avoir le sentiment de ne jamais en voir la fin et ne jamais faire de progrès en raison des crises ponctuelles que tu pourrais avoir.
Si tu le fais pour faire plaire à ta partenaire, et ne pas l'enfermer dans votre relation, c'est très louable, mais ne le fais pas.
Si tu le fais, tu dois le faire parce que tu en as envie pour toi, parce que c'est ton choix de vie. Etant donné que tu passeras par des moments difficiles et éprouvants, il faut absolument que tu sois pleinement convaincu de ta volonté à vivre ce mode relationnel. C'est quelque chose sur lequel tu pourras t'appuyer dans ces moments là.
Discussion : Ma femme est bi-curieuse et veut ouvrir notre couple

Topper
le jeudi 28 août 2025 à 09h59
Bonjour @Nekfeu,
Nekfeu
Naïvement, à l’époque, je pensais que ce serait plus facile pour moi si c’était avec une autre femme (2e spoiler alert : finalement non 😊).
Ahahaha, alors... attend qu'il se passe la même chose avec un homme qu'avec cette femme, et on en reparle. Dans un contexte de couple hétérosexuel et de société hétéronormative, le partenaire de sexe opposé est toujours vécu davantage comme une menace. C'est plutôt logique, et légitime comme crainte.
Nekfeu
Ma femme est quelqu’un d’impulsif
J'imagine assez facilement que le tempérament de ta femme doit être une source d'angoisse conséquente. (J'ai la même à la maison)
Nekfeu
Etre ok avec la théorie est une chose, mais être confronté à la réalité en est une autre.
On est toujours extrêmement loin de la réalité dans ce qu'on imagine. Dans certains cas, la réalité est moins dramatique, dans d'autres elle est pire. C'est une bonne leçon pour la suite : il ne sert à rien de se torturer l'esprit sur comment ça peut se passer, que ce soit pour prendre une décision, ou juste pour le plaisir d'angoisser. Ta projection sera forcément à côté de la plaque.
Tu pourrais me rétorquer : comment prendre une décision si je ne me projette pas dans la situation ?
Déjà, je ne crois pas que ce soit vraiment pertinent de se projeter dans une situation qui n'existera pas. Dommage, le cerveau humain est extrêmement doué pour faire ça, et il le fait avec une telle facilité que ça demande peu d'effort et est réalisé spontanément. Au point que cela demande un effort conscient de ne pas le faire. Je pense que ce sur quoi tu dois porter ton attention c'est sur ce que tu veux plutôt que sur comment tu vas le vivre.
Comment tu vas ressentir une situation inconnue est totalement imprévisible, alors que ce que tu désires ça fait partie de toi. Tu peux sonder à un instant précis si telle ou telle perspective est en accord avec ce que tu désires. C'est relativement stable et c'est quelque chose sur lequel tu peux t'appuyer à tous les moments : pour prendre une décision, pour apaiser des émotions, pour te confronter à la réalité.
A toi de faire ta liste de "je veux", éventuellement l'écrire peut être utile : je veux que ma femme soit heureuse, je veux qu'on soit libre, je veux qu'elle vive de belles histoires avec quelqu'un d'autre, je veux qu'elle rentre contente, je veux qu'elle continue à m'aimer, je veux qu'elle s'épanouisse, je veux qu'on ne soit pas acquis, etc.
Lorsque tu es face à une situation difficile, c'est plus facile à gérer lorsque tu es certain que ce qu'il se passe et en accord avec ce que tu veux. "Je ressens des émotions compliquées à gérer. Du calme. Il se passe quelque chose que je veux. Cela va passer."
C'est beaucoup plus stabilisateur que "Ohlala, je pensais bien le vivre alors que pas du tout. Je ne comprends pas ce que je ressens. C'est catastrophique. A l'aide !".
Nekfeu
J’ai réagi comme je déteste être : ne pas vouloir lui parler, la fuir, etc. Il m’a fallu plusieurs jours pour digérer (et oui, je sais que j’ai dit que j’étais ok).
Ce n'est pas grave, et c'est même plutôt une bonne façon de faire. Il vaut mieux digérer les évènements, se laisser le temps de bien analyser ce qu'il s'est passé et ce qu'on ressent, plutôt que de se laisser conduire par les émotions, partir dans tous les sens, avoir des paroles malencontreuses, être agressif, etc.
Attention néanmoins à communiquer (le plus calmement possible) à l'autre les raisons de la mise à distance. "Là, je vais avoir besoin d'un temps seul pour digérer les choses et faire le point sur ce que je ressens."
Nekfeu
Depuis, elle l’a revue encore deux fois, et à chaque fois, c’est très difficile à supporter pour moi. Je passe sans arrêt par des ascenseurs émotionnels, où d’un côté j’ai envie de la serrer fort dans mes bras, tandis que de l’autre je lui en veux que ça aille si vite, sans que je puisse m’adapter.
Est-ce que vous faites un rapport de tout ce qui s'est passé avec les détails à chaque retour de rencontre ?
Nekfeu
Je ne veux pas être celui qui l’empêche de vivre ses expériences pour être heureuse. De l’autre côté, j’ai beaucoup de mal à accepter (le we prochain, elle va chez elle tout le we, et j’ai une boule au ventre 10x par jour en pensant à ça).
Sans l'en empêcher, tu peux ralentir les choses. Cela va effectivement très vite.
Nekfeu
Et ce qui me fait mal : l’impression que son envie de la voir est plus forte que le respect de mes sentiments sur la question.
Elle n'est pas dans ta tête. Elle ne ressent pas ce que tu ressens. Par contre, elle est dans sa tête, est elle a très envie de passer un week-end complet avec cet autre femme.
A toi d'exprimer ce que tu veux. Par exemple, "Je suis très content de ce que tu es en train de vivre, et je veux vraiment que tu te sentes libre d'expérimenter ce que tu souhaites, mais j'ai besoin de temps pour m'adapter. Il faut que ça ralentisse parce que je le vis très mal."
Aussi, tu pourrais rajouter que, car je ne doute pas que c'est une réalité :
"Je suis tellement focalisé et malmené par ton histoire, que je suis dans l'incapacité de me projeter sereinement dans ce que je peux vivre de mon côté".
Et j'en viens là...
Nekfeu
Pour ma part, j’ai aussi rencontré une fille via une app (que j’ai vue deux fois avec l’accord de ma femme), mais je ne sais pas encore vraiment dire si je fais ça en réaction, où si j’en ressens vraiment le besoin…Là, je viens d’annuler un date, car je me sens dans un état mental trop négatif (et pas envie de prendre l’autre personne pour mon psy 😉).
Car je pense que tu en as besoin sans le savoir.
Comprenons-nous bien que cette fille, c'est une personne avec des sentiments, ce n'est effectivement pas une psychologue gratuite et ce n'est pas non plus un pansement. Tu en as conscience, alors fais en sorte que ce ne soit pas le cas.
C'est aussi une bonne chose d'annuler si tu n'es pas dans de bonnes conditions.
Néanmoins, vivre toi-même des relations de ton côté permet des choses extrêmement importantes :
- Tu te rends compte que tu peux partager de la sexualité avec quelqu'un ou des sentiments, puis rentrer chez toi, reprendre ta vie normale, et toujours aimer ta femme comme avant. Cette réalisation permet de calmer beaucoup d'angoisses vis-à-vis de ce que peut vivre ta femme de son côté.
- Tu es moins dépendant de ta femme. Si tu partage de l'affection, du sexe, de l'amour avec d'autres personnes, tu te sens moins vulnérable que si ça ne vient que d'une personne, alors que celle-ci a son attention portée sur quelqu'un d'autre.
- Cela équilibre votre relation. Aujourd'hui, ta femme est très en avance par rapport à toi. Tu suis tant bien que mal. Elle n'a aucune raison d'angoisser. Elle vit sa meilleure vie et elle ne sent pas son couple menacé. C'est quelque chose de terriblement récurent dans les couples polyamoureux hétérosexuels. Passe un week-end entier avec une autre femme, pendant qu'elle s'occupe des enfants à la maison. Son euphorie va certainement se modérer d'elle-même.
Discussion : Questionnements sur le PolyA et sur moi-même

Topper
le mercredi 27 août 2025 à 07h21
Sly1807
J'ai tenté de me relancer dans d'autres histoires, mais ça ne fonctionne pas. J'aime "beaucoup" ces relations mais pas assez pour entamer une relation amoureuse. Je ne m'en sens pas capable. Suis-je vraiment polyamoureuse ?
Je pense que c'est une manière inappropriée de définir le polyamour et si tu es polyamoureuse.
La définition Wikipédia pour rappel : Le polyamour est une orientation relationnelle qui désigne la capacité à aimer et/ou avoir de l'affection pour plusieurs personnes en même temps, ce qui peut se traduire par plusieurs relations amoureuses non exclusives, avec le consentement éclairé de tous les partenaires.
Il faut bien porter de l'attention à "aimer et/ou avoir de l'affection [..] ce qui peut se traduire par" qui apporte une nuance sur le lien entre les personnes. Contrairement à la monogamie où les sentiments et l'interaction sexuelle définissent la relation entre deux personnes, c'est beaucoup plus nuancé et flou dans un contexte polyamoureux.
La raison est que définir précisément la relation n'est pas nécessaire. Il n'y a pas d'exclusivité sentimentale et sexuelle, donc partager des sentiments amoureux et/ou de la sexualité n'implique pas de se considérer en couple, supprimer les autres relations amoureuses/sexuelles, et s'engager dans l'escalator relationnel qui s'en suit.
On peut avoir un amoureux qu'on voit très régulièrement, un homme qu'on ne voit que pour partager du sexe parce que c'est vachement bien, un ami très important avec qui on partage parfois de la sexualité mais très rarement, un amoureux avec qui il n'y a pas de sexualité mais énormément d'affection...
Pour certaines relations, ça peut être assez simple de définir ce qu'elle est, parce qu'elle correspond parfaitement à une représentation commune. Pour d'autres, c'est plus compliqué, soit parce que c'est un entre-deux ou c'est fluctuant. Dans ce cas, certaines personnes créent des dénominations qui leur sont propre, tandis que d'autres ne s'embarrassent pas avec ça parce qu'au final, ça n'a aucune importance. Il est possible que ton amoureux soit dans ce cas.
Là encore, contrairement à la monogamie où le partenaire doit absolument combler toutes les attentes amoureuses et sexuelles, dans le polyamour, chaque personne peut t'apporter des choses différentes. L'exclusivité force à choisir car tu ne peux avoir qu'un seul partenaire avec qui tu partages des sentiments amoureux et du sexe. Cela amène à comparer les partenaires pour déterminer celui qui est mieux que les autres. Dans le polyamour, si les deux personnes se sentent bien dans une relation, peu importe ce qu'elle est, elle peut continuer. C'est aussi simple que ça.
Il est important de comprendre qu'être polyamoureuse, ce n'est pas cumuler plusieurs relations de couple monogame.
J'aime "beaucoup" ces relations mais pas assez pour entamer une relation amoureuse.
Si tu aimes beaucoup ces relations, que tu as le temps et l'énergie pour ça (en sachant que toutes les relations ne demandent pas autant de temps et d'énergie), alors tu peux rester en relation avec ces personnes. Tu n'as pas à entamer quoi que ce soit et toutes tes relations n'ont pas à être au même niveau d'engagement et d'implication.
Suis-je vraiment polyamoureuse ?
Tu dois mettre de côté tes difficultés et te concentrer sur ce que tu veux au fond de toi. Est-ce tu as envie d'être exclusive, n'avoir qu'un partenaire, qu'il ait uniquement toi comme partenaire, que tu fasses reposer tous tes besoins sur cette personne, et qu'il fasse de même ? Ou est-ce que tu as envie de te sentir plus indépendante et être libre d'avoir plusieurs partenaires, développer les relations que tu souhaites en fonction des rencontres que tu peux faire dans ta vie ?
Tu dois déterminer ce avec quoi tu es le plus alignée. Si c'est le polyamour, à toi de travailler sur tes insécurités qui peuvent venir à la fois de ton histoire, et à la fois de ta construction monogame. Tu as sans doute des mécanismes et façons de penser à déconstruire.
Dans ce processus, garde en tête que certaines difficultés peuvent venir de la personne avec qui tu es en relation et que ça n'a rien à voir avec le polyamour.
Discussion : Questionnements sur le PolyA et sur moi-même

Topper
le mardi 26 août 2025 à 20h41
Bonjour @Sly1807,
Sly1807
Est-ce que cela semble irrationnel le fait d'avoir ce besoin de savoir qui il voit et quand?
Non. Déjà, je considère que c'est un signe d'intérêt de savoir ce que l'autre fait et cela n'a rien à voir avec fliquer la personne. En outre, c'est important pour moi de savoir car ça permet de comprendre une indisponibilité à distance. Ce n'est pas un problème que la personne soit indisponible, mais ça peut être inconfortable qu'elle ne réponde plus ou succinctement sans en connaitre la raison.
Sly1807
Est-ce que le fait d'être avec une relation switch complètement les autres pour vous ?
Lorsque je suis avec mon amoureuse de loin, je ne suis pas très disponible pour ma compagne. On a peu de temps, alors j'en profite un maximum. Je prends quand même des nouvelles de temps à autre.
Sly1807
Est-ce qu'il vous arrive de "douter" de la confiance accordée à une relation ?
Si tu doutes, tu dois avoir des raison de douter. Interroge-toi sur les raisons que tu as de douter.
Sly1807
Est-ce que le polyamour est fait pour des personnes comme moi : qui sont en insécurité affective ?
Tout à fait. Comme toute les insécurités, ça se travaille.
Au delà de ça, il faut avoir conscience que tu peux avoir des insécurités mais qu'elles sont liées à la relation et la personne, et pas au mode relationnel.
Discussion : D'amour ou d'amitié

Topper
le lundi 18 août 2025 à 09h54
Bonjour @JeanneLeaf,
Je ne suis pas certain de saisir le problème.
Tu es en couple libre. Tu fais des rencontres. Tu as une connexion forte avec quelqu'un. C'est réciproque et cette personne semble attendre une initiative de ta part pour que cela devienne une relation plus intime.
Ce qui te pose problème, c'est un décalage trop élevé entre ce que tu ressens pour cette personne et ta partenaire principale actuelle ?
Discussion : Est-ce mal d'avoir des attentes dans nos relations (et dans la vie en général) ?

Topper
le samedi 16 août 2025 à 14h32
Je pense que c'est tout à fait normal d'avoir des attentes dans nos relations.
Je pense même que cela fait partie intégrante des relations humaines. Pour moi, dire que l'on a pas d'attente est à la fois faux et est en soi une attente.
On peut juger que l'on a pas d'attente dans le sens que l'on exige rien de l'autre et que l'on ne souhaite pas que l'autre se conforme à des besoins que l'on aurait. Même dans ce cas, selon-moi, il y a des attentes conscientes ou non.
Je ne pense pas que nous puissions être en relation avec qui que ce soit, amis, familles, amours, et n'attendre absolument rien. Cela n'a aucun sens de consommer de l'énergie à interagir avec des personnes sans attendre du partage, de la stimulation, de la complicité, de la sécurité, de l'affection, de l'amour. Je rejoins donc totalement les propos de @Alastor.
Alabama
J'ai la sensation que nous sommes dans une époque qui valorise beaucoup le fait de diminuer ses attentes, de se suffire à soi-même avant d'entrer en relation, de ne pas compter sur l'autre pour répondre à nos besoins, etc. Cela se reflète dans pas mal d'interventions sur le forum, et on peut lire beaucoup de livres de dév perso qui vont dans ce sens.
J'ai l'impression totalement inverse.
Je comprends bien ce à quoi tu fais allusion. Il y a effectivement un discours de développement personnel qui infuse depuis quelques décennies incitant les gens à se suffirent à eux-mêmes. Au premier abord (et j'imagine bien que ça en est la motivation première), cela peut sembler être une bonne démarche de ne pas faire reposer son bonheur et son équilibre mental sur les autres. Il n'y a rien de plus instable et imprévisible que les autres, car on ne les contrôle pas. Alors, il faudrait apprendre à être heureux et équilibré seul, avant de se mettre en relation et combler tout un tas de lacunes et insécurités avec l'autre. A titre personne, je suis très loin de correspondre à ça, mais cela me parait totalement logique et cohérent que ce serait plus sain et éviterait un phénomène de dépendance qui alimente des rapports de domination involontaires.
Toutefois, le monde est ce qu'il est, et cette approche est facile à détourner pour servir d'autres intérêts.
On peut le retrouver chez certains polyamoureux qui s'en servent pour rendre l'autre responsable, à la fois de ses émotions, et à la fois de la gestion de celles-ci. En d'autres termes, "si ça ne va pas, travaille sur tes insécurités, ce n'est pas mon problème. Je ne veux pas m'embarrasser avec ça."
Ce discours est notamment bien utile pour servir une doctrine politique. L'autonomisation de l'individu permet de briser ce qui constitue l'essence même de la communauté, la solidarité, le syndicalisme ou le recours à un Etat protecteur. Cela colle parfaitement avec l'ambition de nos sociétés actuelles néolibérales.
Le milieu masculiniste est aussi un fervent défenseur de ce discours. En gros, un vrai homme doit être fort et ne dépendre de personne. Ce qui fait aussi que les autres ne doivent pas dépendre d'eux et qu'ils ne veulent pas s'embarrasser des émotions des autres, isolant particulièrement les personnes qui tombent là dedans.
Je perçois que les femmes sont plus exigeantes concernant leurs relations affectives/sexuelles/amoureuses et c'est tant mieux. Sans que l'on s'en rende forcément compte, le discours féministe infuse lentement et avec constance même auprès de personnes qui ne sont pas en direct contact avec les milieux féministes. Aujourd'hui, les femmes attendent un certain nombre de choses dans une relation hétérosexuelle qui n'existaient pas il y a 20 ans de ça.
Je ne pense pas qu'elles ont moins d'attentes mais que les attentes ont changé.
Du côté des hommes, je trouve que c'est moins clairement lisible au-dessus de 25 ans car ils ne s'expriment pas/peu sur ces sujets. En dessous, j'ai le sentiment qu'une partie s'adapte et en vient à davantage questionner leurs attentes, une partie est dans une augmentation irréaliste des attentes (alors qu'ils pensent s'en libérer) concernant les femmes et en totale contradiction avec les leurs, et le reste me semble être dans une résignation dramatique assez générale.
Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

Topper
le jeudi 14 août 2025 à 20h14
artichaut
D'une part une exigence, pas forcément à vouloir plus, mais en tout cas à vouloir ne pas avoir moins (de temps, de rv, de messages, de sexe, de mots d'amour, de nombre de relations, etc). Ce qui peut aussi se traduire par ne pas vouloir de variations (en tout cas si variations doit/peut passer par du moins). Un palier une fois atteint, on ne peut redescendre au palier inférieur.
Je l'ai vécu alors que ce n'était pas mon choix et c'est effectivement difficile à accepter. J'imagine très bien que pour certaines personnes, la rétrogradation n'est pas quelque chose d'envisageable.
Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

Topper
le jeudi 14 août 2025 à 20h07
Alabama
Cette phrase que tu as dite plusieurs fois m'interpelle.
[...] Je peux imaginer que les personnes avec qui tu as vécu cela, voulait depuis le début "plus", mais n'osaient pas l'exprimer, pour x ou y raisons, en lien avec toi ou pas.
C'est très intéressant comme point de vue.
Il est effectivement tout à fait possible que mes partenaires avaient des attentes bien supérieures dès le départ. Elles pouvaient aussi ne pas en avoir conscience et ça s'est révélé sur le tard au fur et à mesure que le lien se renforçait. On peut aussi imaginer qu'au début on est malléable, on cherche à ne pas être contrariant et à mettre ses exigences de côté, entraîné par la NRE qui a tendance à annihiler toutes réflexions pouvant entacher l'euphorie du moment.
J'ai la volonté d'anticiper les problèmes ou souffrances que je pourrais causer. J'ai toujours eu à cœur d'être extrêmement clair sur ce qui était possible ou non dans mes relations en prenant soin de ne jamais faire miroiter quoi que ce soit.
Dans certaines relations, j'avais le sentiment que c'était complètement ignoré. Il m'arrivait de devoir le rappeler cycliquement. C'était "oui, oui", jusqu'à ce que ça devienne "ça me va pas".
Ce que je raconte, c'est dans mon vécu, mais c'est aussi quelque chose que j'ai constaté dans de nombreuses autres relations polyamoureuses.
Il me paraît important de préciser que ce n'est pas une problématique propre au monde polyamoureux.
On retrouve la même chose dans les relations monogames. Lorsqu'un des deux partenaires bloque l'avancée de l'escalator relationnel, cela provoque une frustration qui peut mener à la rupture.
Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

Topper
le mercredi 13 août 2025 à 10h41
LeGrandStyle
Peut-on faire sans escalator relationnel? J’ai l’impression que c’est une condition du psyché humain.
Je pense que l'on peut tout à faire sans escalator relationnel. Certaines relations polyamoureuses en sont totalement exempte. Ces personnes se voient quand elle se voient, passent de merveilleux moments ensemble, s'aiment, ne "construisent" absolument rien d'autre que leur lien, n'ont aucun projet commun et ne veulent pas plus que ça.
J'ai au moins un exemple de couple monogame dans mon entourage qui a fait sans escalator relationnel. Ils ne se sont jamais mariés, jamais d'enfants, et ont toujours vécu séparément tout au long de leur vie. Cela fait quarante ans qu'ils sont ensemble. Ils se sont finalement installés dans la même maison il y a quelques années à environ 65 ans.
Si on y regarde de plus près, qu’est-ce qui n’est pas escalator dans la vie? Notre carrière, nos loisirs, nos sports, notre style de vie etc. j’ai un peu l’impression que tout suit une envie de toujours plus.
C'est vrai, et c'est ce que j'évoque dans mon message précédent. Est-ce que l'envie de toujours plus est propre à l'humain ? Le capitalisme qui est construit ainsi nous pousse-t-il à ça ou est-il la résultante de la construction humaine ?
Quand bien même, est-ce que ça justifie de ne pas le remettre en question ?
Il y a trente ans, on imaginait pas la planète comme quelque chose d'épuisable. Aujourd'hui, on a complètement changé notre perception (du moins pour une part de l'humanité). On réalise que les ressources sont limitées, que la croissance infinie est impossible. Ce n'est pas parce que on a toujours fait comme ça que c'est la bonne et la seule façon de faire.
A mon sens, ce n'est pas ce qui compose les étapes de l'escalator le problème. C'est le mécanisme même d'escalator. Lorsque tu mets le pied sur la première marche, tu es irrémédiablement entrainé vers l'étape suivante. Tu ne te poses pas la question de ce que tu veux. Ton/ta partenaire, ta famille, tes amis, les livres, les films, les séries, la société s'en charge pour toi. Tu n'as pas à réfléchir.
Le problème, c'est que les gens sont conditionnés, ne réfléchissent pas, se réveillent 25 ans plus tard alors qu'ils ont la baraque, le crédit, les gosses, le monospace et s'aperçoivent qu'ils ne sont pas heureux. Entre temps, la moitié de la vie est passée.
Pour revenir à l'escalator relationnel, il me semble intéressant de comprendre pourquoi on ressent une envie de plus, une frustration de ne pas avoir plus, comment ça modifie notre perception de la relation et notre satisfaction. Surtout, pourquoi ça peut nous mettre dans une telle souffrance que l'on peut préférer saboter une relation autrefois satisfaisante, uniquement parce qu'elle ne répond plus à cette envie sans cesse grandissante ?
Aussi, quelle est la limite du toujours plus ? Car si l'aboutissement est la vie monogame, alors toutes relations polyamoureuses qui ne se satisfont pas de ce qu'elles ont à offrir, sont vouées à se terminer à cause de ça.