Participation aux discussions
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le samedi 04 janvier 2025 à 20h28
Bonjour De Passage,
Quelles réactions as-tu des difficultés à comprendre ? Sommes-nous simplement des « situations » ? Dans mon cas précis, qui diffère sur ce plan de celui de FlorFlore et d’AD32, je suis pleinement responsable de la situation car c’est moi qui suis à l’initiative d’une ouverture « inversée » du couple : je voulais que ma femme ait des relations sexuelles avec d’autres hommes. Quand elle a décidé de passer le pas, le problème est qu’elle l’a fait « sans filet » et qu’elle a aujourd’hui une relation suivie, intense, avec un autre homme, qui dépasse largement le « plan cul », même si elle se défend d’avoir des sentiments pour lui, car cela ne faisait pas partie du « contrat initial ».
Elle a au final instrumentalisé, consciemment ou inconsciemment, mon fantasme candauliste pour vivre ce qu’elle avait à vivre, lorsqu’elle s’en sentait prête, et lorsqu’elle a trouvé la bonne personne pour le faire. Mais je peux difficilement lui reprocher.
Devant mes réserves, elle m’a proposé plusieurs fois d’arrêter, mais je ne pense pas que ça serve notre relation sur le long terme car elle ne pourra qu’en nourrir du ressentiment, et ce sera bien légitime. Il y a cependant danger car je la sens s’éloigner. Je n’ai qu’une attitude possible à adopter : attendre. En espérant que son aventure se tasse d’elle-même, car elle ne réunit pas les facteurs clés de succès sur le long terme (homme ne souhaitant pas d’engagement, un peu aventurier, qui partira loin dans quelques mois). Toute la question est de savoir si notre couple survivra à cette étape, si cela le rendra plus fort ou au contraire décidera l’un de nous deux à passer à autre chose. Je peux aussi décider de partir si cela devient trop douloureux pour moi. J’ai espoir qu’elle privilégiera notre couple face à son aventure, ou à un nouveau départ, mais je me trompe peut-être.
Que veux-tu dire par « reprendre sa place » ?
Merci
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le mardi 24 décembre 2024 à 18h59
Bonjour à tous les deux,
Merci @AD32 de prendre des nouvelles.
Je pense que la situation est comme la vôtre : c’est un entre-deux, avec une alternance rapide de sentiments positifs et négatifs.
Nous fêtons Noël chez les parents de ma femme, donc je ne suis même pas « sur mon terrain », ce qui n’arrange rien.
Une distance pacifiée s’est instaurée entre nous depuis quelques jours et c’est encore le mieux que je peux souhaiter pour passer cette période entre parenthèses.
Pas de reproches, pas de crises, pas de longues discussions compliquées. Juste le statu quo, le quotidien, mais peu de proximité physique, peu d’échanges.
Le fait de contempler la perspective de la rupture me rassure paradoxalement. C’est le pire qui puisse nous arriver, même si je veux éviter cette extrémité, ne serait-ce que pour préserver les enfants, qui ne doivent pas porter le poids de notre irresponsabilité.
Nous venons de passer les 3 mois de l’ouverture de notre couple, sentiment de fiasco et d’inéluctabilité, alors que notre relation n’allait pas si mal avant (du moins je le pensais).
Comme toi AD32, ma femme rejoint son amant après les fêtes, pour la fin des vacances (4 jours). Il a un petit voilier et ils vont passer 2 jours dessus. Cette perspective de « virée », romantique à souhait, transporte ma femme et me ronge le bide bien évidemment. Ce sera a priori une des seules fois où ils pourront le faire donc je considère cela comme un mauvais moment à passer pourront moi, un bon pour elle. Je m’entraîne à la compersion, même si ce n’est pas facile. Je me dis qu’en lui laissant toute cette liberté, en ne la bridant pas, elle ne peut que m’en être reconnaissante. Je me suis par ailleurs réservé un super séjour dans un hôtel à la campagne avec les enfants, pour couper et profiter malgré tout.
Je suis de tout cœur avec vous, et si cela vous peut vous aider, je garde optimisme et force pour traverser cette situation, quelle que soit son issue.
Je vous souhaite de passer un très bon réveillon et un très joyeux Noël!
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le lundi 25 novembre 2024 à 20h23
Bonjour @Topper,
Effectivement la discussion initiale a un peu essaimé mais ce n’est pas gênant, et mon commentaire n’était pas du tout un reproche, simplement une sollicitation de tes avisés conseils.
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre !
En ce qui concerne le refus de la sexualité, ce n’est pas un refus net, plutôt un art de l’esquive, et une adaptation aux contraintes qui nous sont propres : avec les contraintes liées aux enfants, au quotidien, nous ne pouvons pas consacrer des heures aux galipettes, ce qu’elle fait sans aucun complexe quand elle rejoint son amant… Heureux sont les oisifs !
Je peux au moins me satisfaire de lui laisser la liberté de vivre tout cela, mais l’ego en prend en coup.
Cela n’a rien à voir avec des pratiques d’humiliation/kinky liées à la dimension « cuckold ». Ma femme n’est pas trop là-dedans. Je pense que c’est effectivement un manque de désir, ravivé par l’accessibilité d’un corps « tout nouveau tout beau ». Nous continuons à avoir une sexualité - sans doute même marginalement meilleure qu’avant l’ouverture du couple - mais je ne sais pas à quel point ses motivations tiennent du vrai désir ou du « devoir conjugal ».
Je sais que la volonté de calquer notre sexualité sur celle qu’elle a avec son amant est une quête perdue d’avance, et sans intérêt réel. Le fait de lui faire remarquer son relatif manque d’intérêt ne conduit par ailleurs qu’à la faire se refermer. Je dois gagner cet intérêt, d’une façon ou d’une autre. Le fait d’être autonome sexuellement, ne pas dépendre d’elle seule, ne peut qu’être bénéfique. Ce qui rejoint le sujet des nouvelles rencontres.
L’hypothèse d’Intermittent est un peu extrême : le fait qu’elle m’enjoigne à faire des rencontres ne serait qu’une façon d’externaliser ses relations sexuelles avec moi afin de pouvoir passer encore plus de temps et d’investissement avec son amant. Je connais ma femme et je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense qu’elle veut limiter sa charge mentale et rééquilibrer la situation pour mieux la vivre de son côté.
Les sites de rencontre sont réellement déprimants mais quelle autre alternative reste-t-il ? Merci pour tes conseils dans ce domaine. As-tu pu rencontrer des personnes en les utilisant ? As-tu connu un « déclic » qui t’a permis de matcher ?
Merci encore
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le dimanche 24 novembre 2024 à 12h33
Merci beaucoup @Intermittent pour le lien vers le blog « Les fesses de la crémière » qui est effectivement très bien écrit et très bien conçu, et répond à beaucoup de mes interrogations, de façon humoristique, ce qui n’enlève rien.
Je te trouve en revanche un peu pessimiste sur le bilan de la situation, celle de @AD32, et celle de @Florflore. @Florflore a raison, il faut rester positif, malgré les difficultés que nous traversons. Les prophéties auto-réalisatrices fonctionnent dans les deux sens, et être optimiste permet souvent de mieux vivre une situation et donc de lui donner plus de chance de tourner à notre avantage.
Je suis désolé de lancer une sollicitation directe mais j’aimerais beaucoup avoir l’avis de @Topper sur mon dernier post. Tes conseils sont très précieux et je suis certain qu’ils m’aideront à mieux appréhender les prochaines étapes.
Merci infiniment
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le dimanche 17 novembre 2024 à 13h21
Bonjour @AD32,
Merci beaucoup pour ta réponse.
Si je me souviens bien, cela fait environ 2 ans que tu es dans cette situation. Constates-tu une évolution dans ta façon de gérer ta jalousie, tes émotions, ta frustration, sur cette période assez longue ? La vis-tu mieux qu’au début ? Ou souffres-tu toujours autant ?
Tu indiquais aussi il y a quelques semaines être à un croisement, et que tu mettrais ta femme devant un choix si elle n’était pas claire dans ses intentions. Peux-tu nous partager ton évolution ?
1) tu as raison sur le premier point. Le contexte où elle rencontrerait un autre homme avec moi, de façon ponctuelle, en mode libertinage, aurait été beaucoup plus sécurisant. Nous l’avons d’ailleurs fait une fois (il y a 10 ans!) et cela ne m’a posé aucun problème, au contraire. Elle est dans une dynamique complètement différente, où elle rencontre régulièrement son amant, sans moi bien sûr, et où ils font d’ailleurs d’autres activités. Elle juge que voir une carte blanche totale car je suis candauliste mais il s’agit d’une vraie relation qu’elle a nouée et qu’elle développe avec cet homme. Elle est heureuse et épanouie (qui ne le serait pas dans sa situation), ne remet pas en question notre couple, mais le remue-méninges/ménage émotionnel est très important pour moi.
2) dépendance sexuelle oui. Car je n’ai pas d’autre partenaire qu’elle actuellement et qu’elle préfère indéniablement le sexe avec son amant en ce moment. Donc je passe en second et dans des modalités qui ne me sont pas avantageuses. Mais n’est-ce pas tout le principe du candaulisme ? Je suis en pleine contradiction avec moi-même en souffrant de la situation. Cependant, elle cultive encore ce lien avec moi (sans que je lui demande) et cela est très important pour moi. Autrement, je lui dirais que la situation ne nous convient plus - et elle le sait. Je pense que si j’avais une autre partenaire, il n’y aurait pas de dépendance sexuelle et son désir « animal » pour moi serait ravivé et ne serait plus un simple désir « conjugal ».
Dépendance affective : beaucoup moins en ce moment pour moi. Je me déconstruis beaucoup et arrive à me gérer seul. J’ai envie de faire des choses pour moi et ne laisser aucune prise à l’impression que je puisse dépendre d’elle. Cela pourrait même me conduire à me détacher d’elle, et à envisager d’autres voies pour moi, même si ce n’est pas ce que je veux actuellement. C’est un combat de tous les jours, mes émotions sont fluctuantes, tout comme mon état d’esprit, mais je tiens bon.
Merci
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le samedi 16 novembre 2024 à 22h42
Bonjour à tous,
Toutes mes excuses pour le long silence, en particulier à toi @Topper, qui avait pris le soin de me répondre de façon si détaillée, bienveillante et constructive à mes premiers messages. J'ai eu besoin de faire maturer mes pensées et de laisser la situation suivre son cours depuis la crise que nous avons traversée ma femme et moi il y a presque 3 semaines.
@Florflore : je suis ravi que le fil initial de discussions que j'ai créé ait "bourgeonné" et t'ait permis d'échanger avec d'autres membres du forum :) Je compatis sincèrement à la situation dans laquelle tu es, et à la souffrance que tu dois éprouver. Je suis assez mal placé pour donner des conseils en ce moment, mais je rejoins l'avis d'autres membres en t'enjoignant à prendre du temps pour toi et à montrer à ton mari que tu peux t'émanciper, même par petites touches, du rapport de forces qu'il semble avoir instauré.
De mon côté, les choses ont évolué, et en même temps, rien n'a été révolutionné. Nous nous sommes reconnectés avec ma femme, cela a pris plusieurs jours et une nouvelle semaine à distance liée à des obligations professionnelles n'a pas aidé, mais nous y sommes parvenus. La communication a été rétablie entre nous, ainsi que la complicité et l'intimité. Elle m'a dit qu'elle avait "besoin et envie" (ce sont ses termes) de continuer à fréquenter son collègue, mais que les fondamentaux que nous avons posés ensemble au début de la relation restent inchangés : elle m'aime, ne veut absolument pas me quitter, mais souhaite s'épanouir dans cette aventure qui lui permet d'être "deux personnes à la fois", et d'assouvir sans culpabilité les deux besoins fondamentaux d'un être humain (là c'est moi qui analyse, merci Esther Perel) : 1. la stabilité et la sécurité avec moi 2. l'aventure et la nouveauté avec son collègue.
Je parviens à naviguer tant bien que mal dans cette nouvelle phase de notre relation, et me sens globalement beaucoup plus stable émotionnellement et psychologiquement qu'il y a 3 semaines. Mais chaque jour est différent et apporte son lot de défis et de nouvelles émotions à gérer. Elle voit son collègue régulièrement (2
fois par semaine en moyenne) et souhaite "profiter de lui" autant qu'elle peut. La peur que ma femme me quitte, qui était infondée et générée par des projections déformées de mon mental, a pour l'instant disparu. Je suis conscient qu'il existe toujours un risque qu'elle le fasse, car aucune relation n'en est immunisée. Elle aurait cependant de façon très rationnelle beaucoup plus à perdre qu'à y gagner : son amant ne veut pas d'engagement (pas de mariage, pas d'enfants, pas d'appartement, pas de relation stable) et s'éloignera géographiquement dans 8 mois. Aussi, en guise de rappel, c'est moi qui ai poussé ma femme dans cette relation, pour satisfaire mon fantasme candauliste, et c'est maintenant moi qui ai du mal à gérer l'intensité de cette relation, que je n'avais pas du tout anticipé. Mais cela ne remet en cause ni notre amour mutuel, ni tout ce que nous avons construit ensemble, ni nos projets. Quelle que soit la puissance de la NRE qu'éprouve ma femme, son prisme rationnel fait la distinction entre le court terme et le long terme, entre le désir et l'engagement.
Bien sûr, cela ne me place pas pour autant dans le rôle auquel j'aurais aspiré: la connexion sexuelle entre ma femme et son amant est extrêmement forte, et la libido de ma femme n'a jamais été aussi emballée. Le fait que je sois candauliste rend irrésistible pour moi le récit de leurs étreintes, que je demande à ma femme de faire de façon détaillée (ce qu'elle fait bien volontiers). Beaucoup d'excitation sur le moment, puis le retour de bâton qui dure plusieurs jours, avec des mots et des images imprimés dans mon esprit qui me tourmentent et me font douter. Sans rentrer dans les détails graphiques, ma femme expérimente des pratiques avec lui qu'elle me refuse ensuite, de façon douce mais ferme, en m'expliquant que ce n'est pas parce qu'elle fait quelque chose avec lui qu'elle doit le reproduire exactement avec moi, au contraire même. Elle préfère séparer les deux sphères. Nous avons toujours une sexualité, mais elle me parait bien pâle en comparaison avec ce qu'elle vit avec son amant.
Un exemple "soft" et parlant : ils s'embrassent souvent très longuement (parfois 10 à 15 minutes!). Nous échangeons aussi des baisers, mais le plus long doit durer 30 secondes. Pourtant, j'adore l'embrasser, c'est simplement elle qui coupe court rapidement. Lorsque je lui ai fait remarquer, elle m'a répondu que je serai toujours insatisfait d'elle, qu'elle ne faisait jamais rien comme il le fallait. C'est pourtant tout à fait autre chose: j'ai simplement envie d'échanger de longs baisers passionnés avec elle mais elle n'en a visiblement pas envie avec moi, et mon ego en prend un coup. C'est certainement puéril et immature de ma part de réagir ainsi, mais je ne peux m'en empêcher.
Lorsque j'essaie de rationaliser tout cela, notamment en m'appuyant sur tes conseils, @Topper, j'ai conscience que chaque partenaire est différent et qu'il n'y pas lieu de comparer. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle m'accorde ses faveurs pour ne pas briser sa dynamique plutôt que par réel désir pour moi, car toute son attirance semble concentrée sur son amant. Merci la NRE !
Ce qui me permet une transition vers mon nouveau sujet de préoccupation : ma propre quête de relation externe à notre couple. Ma femme souhaite vraiment que je rencontre quelqu'un "pour me distraire" et vivre la même chose qu'elle. Elle devient de plus en plus insistante sur le sujet, et cela paraît même être une source d'excitation sexuelle et de fantasmes pour elle (j'en viens à me demander si elle n'est pas aussi candauliste). Je pense surtout qu'elle juge que si je relationne de mon côté, je vivrais moins mal l'aventure qu'elle a avec son collègue, et qu'elle s'économisera la gestion de mes émotions et de mes doutes (gestion que j'estime raisonnable mais qui lui pèse visiblement). Egalement, elle doit vouloir cet aiguillon pour rééquilibrer partiellement son désir vers moi, et qu'il ne se perde pas entièrement sur son collègue comme dans un vortex. Cela peut lui faire peur.
J'ai également envie de profiter de mon côté, car je pense que cela me permettra de me distancier de la situation entre elle et son amant, de rééquilibrer le rapport de forces qui s'est instauré en sa faveur, et donc de me sentir mieux. Ce n'est pas un besoin fondamental mais c'est sans doute une des clés pour que je ressente enfin un vrai sentiment de compersion vis-à-vis d'elle et que je profite des aspects positifs de la situation (qui sont réels), au lieu de ruminer des doutes et des pensées négatives.
Le problème est que je ne sais absolument pas comment m'y prendre. Je n'ai pourtant jamais vraiment eu de problème pour séduire et avoir des relations (sans être un Dom Juan non plus). Je suis conscient de réunir un certain nombre d'atouts pour plaire, mais j'ai eu le temps de me rouiller et de vieillir en 11 ans, et ma confiance en moi s'est beaucoup érodée depuis plusieurs semaines. Sans m'apitoyer sur mon sort, je suis dans un contexte qui ne m'est pas du tout favorable : homme marié, 2 enfants, toujours amoureux de sa femme, souhaitant rééquilibrer l'ouverture de son couple. Pas très vendeur...
J'ai fait deux tentatives avec deux personnes de mon entourage qui me plaisent vraiment (une collègue - mauvaise idée -, et une ancienne camarade d'école). Elles n'ont pas été concluantes, malgré un intérêt dans les deux cas, mais pas de volonté, ou une peur de concrétiser de leur part, car ces deux femmes sont en couple monogame. Issue très logique après tout, mais nouveaux coups à l'ego, ne serait-ce qu'en voyant que ma femme semblait déçue. J'ai peur qu'elle me juge incapable de séduire une autre femme et donc dénué d'intérêt, même si je sais que c'est faux et irrationnel. Les sites de rencontre, même "spécialisés" (OkCupid pour ne nommer que lui), sont très décourageants également. ll faut peut-être du temps pour les apprivoiser, mais l'absence de tout signe d'intérêt pour mon profil renforce la dégradation de ma confiance en moi, c'est un vrai cercle vicieux.
Restent les rencontres "inopinées". Je ne veux simplement pas faire n'importe quoi et me jeter dans les bras de la première venue en l'instrumentalisant pour combler mes insécurités. Je souhaite une vraie connexion, mais la situation n'est pas un avantage.
Si quelqu'un a des conseils à me donner sur ce plan, cela me serait d'une grande aide, car je pense qu'à partir du moment où je commencerai à relationner, je sortirai enfin la tête de l'eau. Le vrai risque est que ma femme connaisse le même processus que moi car malgré son envie apparente que que je fasse des rencontres, je l'ai sentie fébrile lorsque j'ai tenté les deux rapprochements évoqués plus haut. Je sais aussi, pour l'avoir cruellement éprouvé, que le gouffre entre la théorie et la réalité est immense et je regretterais de "casser" quelque chose entre nous en me lançant dans une aventure pour une affaire d'ego et d'incapacité de gérer l'ouverture de mon couple de façon déséquilibrée.
Navré pour le très long message, mais il résume bien l'état de la situation et de mes pensées aujourd'hui. Un immense merci à celles et ceux qui voudront bien s'exprimer et me permettre d'alimenter mes réflexions.
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le jeudi 31 octobre 2024 à 09h16
Bonjour @Topper,
Merci infiniment pour tout le temps et l'attention que tu as consacrées à répondre à mon témoignage, de façon aussi précise et développée. J'ai bien entendu remarqué la qualité de tes posts dans un grand nombre de discussions, et je suis honoré que tu t'intéresses à mon histoire.
Je n'ai rien à redire par rapports à tes conseils. Ils sont tous pertinents et certains sont actionnables à court terme, ce qui est utile dans le type de situation que je vis, où le temps se distend sous l'effet de l'attente et des doutes. Tu ne me culpabilises pas et me donne les pistes pour accepter la situation sans jamais parler de rupture. Cela ne signifie pas que la rupture n'est pas envisageable pour moi - j'ai vécu plusieurs ruptures dans ma vie - mais je pense qu'il est prématuré de la déclencher.
A l'heure où j'écris, ma femme est refroidie par l'expérience à cause de mes réactions, a besoin de réfléchir à la situation, n'est pas sûre de poursuivre l'ouverture de notre couple, mais ne parle ni de break ni de rupture entre nous. Elle est en colère, déçue par le fait que je ne sois pas à la hauteur d'une certaine manière. J'essaie de mon côté de ne pas trop culpabiliser et ne brade pas ma dignité, car les émotions que j'ai ressenties était sincères et je constate qu'elles sont partagées et vécues par de nombreux contributeurs de ce forum. Pour répondre à @De passage aussi...,, oui il s'agit indéniablement de dépendance affective, mais est-il vraiment nécessaire de nous blâmer ? J'ai été pris de court par cette situation, que je n'ai pas connue en 11 ans de relation. J'éprouve de la dépendance affective au moment précis où mon couple traverse une crise qui le métamorphose profondément, cela me semble assez naturel. Pour autant, je suis déterminé à faire disparaître ou du moins à réduire le plus possible cette dépendance affective, pour mon bien et pour le bien de notre relation (ouverte ou non).
@Topper : tu as commencé ta réponse en indiquant que je devais absolument faire le deuil de mon couple tel qu'il existait. Sans parler de déclic, cette phrase a profondément résonné en moi, et j'ai compris que j'essayais de m'attacher de toute mes forces à quelque chose qui n'existait plus, que j'avais patiemment étouffé, avant que ma femme ne lui donne le coup de grâce. La seule attitude constructive possible est d'aller de l'avant et de rebâtir une nouvelle relation sur les fondations de l'ancienne, qui sont profondes et solides. Cette nouvelle relation peut être meilleure que la précédente, après tout, pour moi comme pour elle.
Le concept de lâcher-prise est lié et tout aussi important. Ne serait-ce que d'un point de vue physique, je dois lâcher prise, faire disparaître cette tension immense qui me pèse depuis plusieurs semaines. Autrement je vais imploser. Je dois aussi lâcher prise intellectuellement, en acceptant la "nouvelle donne" relationnelle, en arrêtant d'y résister, en me laissant même d'une certaine manière porter par elle.
Et quant au switch mental que tu évoques, c'est un concept également très pertinent, et j'ai réellement envie de "l'actionner" pour ressentir le fait que la seule option relationnelle apaisée (hormis la rupture évidemment) est de la laisser vivre son expérience avec cet homme sans lui adresser de reproches si elle respecte les quelques règles que l'ont s'est fixées. C'est une expérience qu'elle a eu besoin de vivre avec cet homme seulement (je suis à peu près certain que c'est une expérience ponctuelle car elle n'osera pas se lancer avec des hommes qu'elle ne connaît pas aussi bien, du moins pas tout de suite) et qui est limitée dans le temps (neuf/dix mois) en raison du départ programmé de cet homme. Mon objectif est désormais de gérer mes émotions, d'actionner ce fameux switch mental et de conserver ma place pour elle afin de limiter la probabilité qu'elle envoie valser la stabilité de notre famille et tout ce qui en découle.
Etre le meilleur chéri du monde, oui, c'est un bel objectif.
Merci encore infiniment Topper, pour tes excellents conseils, je continuerai à alimenter ce fil avec les évolutions de notre relation.
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le mercredi 30 octobre 2024 à 09h16
Bonjour AD32,
Merci beaucoup pour ta réponse et ton témoignage, qui résonne effectivement pour moi.
Puis-je te demander quand tu as découvert que ta femme avait un amant ? Et depuis combien de temps ?
Où en êtes-vous maintenant dans votre relation ? Sait-elle que tu sais qu'elle voit quelqu'un d'autre ?
Je suis d'accord avec toi : ma femme ne partage pas mon fantasme candauliste, mais s'en sert pour vivre cette nouvelle expérience, à un stade de sa vie où elle en a besoin - ce qui n'était pas le cas avant, je ne pense pas qu'elle ait eu aucune velléité d'aller voir ailleurs avant.
Je pense cependant qu'elle s'est initialement lancée dans cette aventure avec la conviction qu'elle le faisait pour moi, et qu'elle s'est faite absorber par une NRE mal gérée.
J'ai du mal à le reconnaître, elle qui était si "rangée", "sage", vit cette relation de façon extrêmement intense, avec une liberté et une frénésie sexuelles que nous n'avons jamais connues tous les deux, hormis à nos débuts. Je sais que je ne dois pas le prendre contre moi, un "mari installé" ne peut pas lutter avec les mêmes armes contre la NRE. Je lui apporte autre chose, la part de stabilité et d'amour qui sont importantes dans sa vie.
Nous avons vécu une crise hier : à ma demande de faire un point sur cette relation et suite à mes aveux renouvelés que je vivais parfois mal la situation, elle a "vrillé" en me disant qu'elle n'en pouvait plus de mes questionnements, de mes doutes, de nos prises de tête (qui ont été effectivement fréquentes ces 2 dernières semaines). Elle m'a dit qu'elle voulait tout arrêter avec son amant et revenir à notre vie d'avant, reprendre notre "rythme habituel" car la situation était devenue trop compliquée à gérer pour elle et que les côtés positifs n'existaient plus. Elle estime que je serai éternellement insatisfait d'elle car après 10 ans de persuasion, je ne tiens pas 6 semaines face à la réalité de la situation. Le problème est que dans mon esprit, cette situation ne correspond pas à mon fantasme, et est bien plus engageante.
Bien qu'une partie de moi était rassurée qu'elle puisse tout arrêter et revenir à notre vie d'avant, je pense que comme tu le dis, AD32, rien ne sera plus comme avant, et que ce serait le chant du cygne pour notre couple (maintenant ou dans 1 ans, ou dans 5 ans) si nous revenions à notre ancien mode relationnel, après qu'elle a goûté à la "liberté" de la relation libre. Elle m'en voudrait, serait frustrée, et finirait par se détacher petit à petit de moi. Je l'ai donc convaincue une énième fois que j'allais travailler sur moi, ne plus lui faire de reproches, ne me concentrer que sur les aspects positifs (indéniables) que l'ouverture de notre couple nous apporte.
La solution serait vraiment que je me détache, prenne du recul et parvienne à gérer mes émotions. Je veux vraiment y arriver, et je mobilise plusieurs outils pour le faire, mais ces derniers jours ont été émaillés de rechutes qui ont tout remis en cause.
Ma femme pense que je vivrais mieux tout cela si j'avais moi aussi une "distraction" de mon côté, et c'est sans doute une voie pour rééquilibrer notre relation, qui est aujourd'hui fortement à son avantage à elle. Je vais explorer cette voie, bien que je ne sois pas au top de ma confiance en moi et désarmé par le manque d'opportunités pour les hommes en relation libre.
Encore une fois, tous vos témoignages et conseils sont plus que bienvenus, et m'aideraient j'en suis sûr à y voir plus clair sur les dynamiques de la situation et la façon de mieux (à défaut de "bien") la gérer pour moi.
Merci infiniment.
B.
Discussion : Du candaulisme à la relation libre (très) mal vécue

Bergamotte8
le lundi 28 octobre 2024 à 20h25
Bonjour à tous,
Tout d'abord, un grand merci à tous les contributeurs du forum, j'ai beaucoup lu les discussions avant de me lancer, et elles m'ont été très utiles.
Ma situation en quelques mots : je suis en couple depuis 11 ans avec celle qui est devenue ma femme il y a 8 ans. J'ai "adopté" son fils d'1 an au début de notre relation et m'occupe de lui comme s'il était mon fils depuis. Nous avons eu un petit garçon ensemble il y a 3 ans.
Notre relation a été dans l'ensemble harmonieuse et stable, avec des hauts et des bas comme dans tous les couples mais nous sommes toujours amoureux l'un de l'autre après 11 ans de relation.
J'ai toujours eu un fantasme candauliste très puissant : je rêvais que ma femme ait des relation sexuelles avec d'autres hommes, devant moi ou sans moi. J'ai parfois été assez insistant pour le réaliser avec elle, bien qu'elle ne se soit jamais montrée très emballée. Durant toute la durée de notre relation, nous avons expérimenté un seul plan à trois. Notre vie sexuelle a été en partie rythmée par l'expression de mon fantasme inassouvi et par l'absence de volonté de ma femme de le réaliser, malgré quelques phases un peu plus actives mais uniquement basées sur des scénarios.
Tout s'est accéléré il y a un peu plus d'un mois : elle m'a parlé un jour d'un de ses anciens collègues, que j'avais envisagé il y a plusieurs années comme une potentielle "target" pour elle, sans qu'elle ne réponde à cet appel du pied. Elle m'a indiqué qu'elle pensait à lui, qu'elle pouvait pour la première fois envisager quelque chose avec un autre que moi. Je l'ai bien sûr encouragée à concrétiser cette envie : nous étions en plein dans mon fantasme, cela me plaisait énormément. Ce qui a commencé par un baiser s'est mué depuis un mois et demi en relation "extra-conjugale" torride et extrêmement intense. Ma femme et cet homme se voient plusieurs fois par semaine, de façon transparente vis à vis de moi, puisqu'elle me raconte tout ou presque de leurs ébats, afin de "faire vivre" mon fantasme candauliste. La fréquence et l'intensité de nos propres relations sexuelles ont nettement augmenté, mais elle réserve à son "amant" la part du roi, puisqu'elle accepte avec lui des pratiques qu'elle m'a quasiment toujours refusées, et qu'elle me refuse encore maintenant. Egalement, je ne pense pas qu'elle se soit jamais refusée à lui, mais je dois endurer de temps en temps des "stop" difficiles à vivre pour mon ego. Elle est très manifestement emportée par la "NRE" et je confesse avec humilité et une part de honte que la situation est extrêmement difficile à vivre pour moi. Il s'agit de notre première relation non exclusive, je n'étais pas du tout préparé à cela, et je considère que mon fantasme était loin de cette relation intime et complice avec un homme que ma femme peut croiser (et veut croiser) tous les jours.
J'ai cependant conscience de ne pas avoir grand chose à lui reprocher, j'ai provoqué cette situation, et me retrouver dans la situation de l'arroseur arrosé. Il y a sans aucun doute des aspects positifs sur notre couple: notre relation quelque peu bercée par la routine a pris un sacré coup de fouet, notre vie sexuelle est plus riche, plus rythmée, nous continuons à beaucoup communiquer, et surtout, ma femme a l'air plus épanouie et heureuse qu'elle ne l'a jamais été.
Quelques disputes ont éclaté, provoquées au fond par mon inconfort face au tsunami émotionnel provoqué par cette aventure. Elle m'a reproché de vouloir être dans le contrôle sous couvert de lui laisser sa liberté, d'être trop tatillon sur des détails, de l'étouffer. Elle m'a laissé entendre que si cette humeur continuait, elle arrêterait de voir son amant, mais elle en serait très attristée et elle culpabiliserait aussi puisque c'est elle qui est "allée le chercher" et qu'il s'est depuis beaucoup accroché à elle. J'ai le sentiment qu'elle veut le protéger, le préserver, lui faire du bien.
Nous sommes passés au-dessus de ces disputes, et venons depuis quelques jours d'atteindre une forme de "plateau" - favorisé par une période de 2 semaines pendant laquelle ma femme va être seule, sans moi ni son amant - mais ce sont les montagnes russes pour moi. J'ai par exemple passé toute la journée d'aujourd'hui le coeur serré, l'angoisse au ventre, sans raison particulière.
Ma femme m'aime, me le dit tous les jours, me montre des signes d'amour et surtout, me dit qu'elle ne veut pas me quitter, que ce serait absurde de le faire. Cet homme ne peut en effet pas lui offrir l'engagement, la quiétude familiale et la stabilité nécessaires à ce que ma femme recherche sur le long terme. Il lui apporte tout l'inverse : un cocktail de sensations fortes et de nouveauté que je ne peux pas malheureusement pas lui offrir. Egalement, elle le connaît très bien, depuis des années, et cette proximité crée chez elle une confiance qu'elle juge être la clé de son entrée dans le monde des relations libres, après une décennie de résistances.
Malgré les promesses répétées de ma femme, j'ai peur, viscéralement, profondément, peur qu'elle me quitte pour lui, ou qu'elle me délaisse. Je me suis enchaîné à une forme de dépendance affective vis à vis d'elle, que je n'avais jamais éprouvée avant car je jugeais notre relation "acquise", ce qui expliquait pourquoi j'étais théoriquement à l'aise avec l'idée qu'elle diversifie ses partenaires.
Dernier point important : leur relation a, sur le papier du moins, une "date de péremption", dont ils ont tous les deux conscience, car cet homme a des projets de long terme qui le poussera à s'éloigner géographiquement. Cela joue en ma faveur, et me pousse à vouloir être patient et "serrer les dents" mais elle pourrait aussi décider de tout larguer et me quitter pour lui, angoissée par la perspective de le laisser partir.
Je lis énormément (les classiques du polyamour et de la relation libre), me renseigne, écoute des podcasts, travaille sur moi, médite, respire, cherche à me déprendre de ma dépendance affective pour ne pas l'imposer à ma femme car je sais que cela est contre-productif pour moi. Certains jours, ou à certains moments, tout va bien (surtout quand elle est avec moi et que nous partageons des moments en couple ou en famille, mais également des moments où je ne suis pas avec elle). D'autres jours, à d'autres moments, je souffre énormément, mais seul et en silence car je pense qu'il est légitime pour moi de faire profil bas et d'attendre que "cela passe".
Je serais très reconnaissant de lire vos conseils, histoires vécues, recommandations pratiques, afin de mieux passer ce cap, qui me fera j'en suis sûr grandir et devenir plus fort, et que je souhaite être aussi un moment de crise qui va rendre notre couple plus solide.
Merci,
B.