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Discussion : Relation entre mon ex et ma meilleure amie

Siatta
le mardi 12 juillet 2022 à 17h07
Merci à vous deux pour vos réponses que j'ai découvertes seulement ce matin, étant en vacances avec mes enfants.
@lau93, tu as raison, je me sens "rejetée" par eux deux, dans le sens où je ne sens pas d'attention à mes émotions (ni au moment où ils ont renoué - ils auraient pu choisir de m'en parler alors - ni après) de leur part.
Sexuellement, mon amie ne me doit évidemment rien. Il s'agit plutôt d'une question de proximité et d'honnêteté. Je questionne rétrospectivement la signification de cette amitié entre nous pour elle.
Je ne parlais pas de veto, effectivement, car je n'y crois pas (pour des raisons éthiques : nul ne peut ni ne doit selon moi interdire des choses à ses partenaires ou proches). J'avoue qu'éviter de mélanger les partenaires et les proches, a minima sans discussion posée qui permette à tout le monde d'exprimer ses points de vue, me semble en revanche à la fois du bon sens et de l'attention à ne pas ajouter de difficultés à des situations qui restent parfois exigeantes même avec des années de pratiques du polyamour ou de la non-monogamie éthique.
Mon amie, dans l'étrange lettre qu'elle m'a adressée, m'a d'ailleurs écrit avoir "tenté de ne pas mélanger ce que je lui disais avec ce qu'elle échangeait avec P" : preuve me semble-t-il qu'effectivement ce genre de situation pose des défis supplémentaires.
@bonheur, oui, je vais faire ma vie de mon côté, sans eux. Je ne pense pas me sentir toujours concernée par la vie sexuelle ou sentimentale de mon ex, qui a d'autres relations, et j'en suis bien contente pour lui. C'était d'ailleurs déjà le cas quand nous étions encore ensemble. Mais effectivement, j'aurais vraiment préféré qu'il ne jette pas son dévolu sur une amie très proche (et l'inverse). De même, je souhaite que mon amie soit épanouie (ce qui n'est pas le cas ces temps-ci).
(Le mari… oui j'ai de la peine pour ce qu'il vit à cette occasion, mais ce n'est pas vraiment quelqu'un dont j'apprécie le comportement par ailleurs.)
Comme nous sommes bien d'accord qu'on ne dicte pas la conduite des autres et que cela n'est absolument pas souhaitable, je vais effectivement agir sur l'endroit où j'ai possibilité d'agir : ma vie à moi. Et donc orienter la relation avec mon ex vers moins d'amitié et plus de stricte co-parentalité, et me protéger de mon (ancienne) amie en m'en éloignant drastiquement. C'est encore un deuil à faire, mais c'est toujours mieux qu'une relation où je me trahirais moi-même.
Discussion : Relation entre mon ex et ma meilleure amie

Siatta
le lundi 04 juillet 2022 à 20h23
Bonjour à tous,
Je m’en viens solliciter vos lumières et vos avis sur une situation qui me peine beaucoup actuellement…
J’ai été en couple pendant 19 ans avec le père de mes enfants (couple qui a été polyamoureux ces six dernières années), et nous avons fini par nous séparer il y a de cela quelques mois, pour un certain nombre de raisons qui n’étaient pas liées à notre polyamour (hormis l’impression d’un « deux poids deux mesures » de mon côté en ce qui concernait les exigences de mon compagnon par rapport à mes relations vs ce qu’il se permettait de son côté).
En parallèle de cela, j’ai développé une relation de forte amitié avec A ces trois dernières années, qui s’est également aussi beaucoup rapprochée de celui qui était encore mon compagnon à l’époque (appelons-le P). Au mois de décembre, elle nous a proposé un plan à quatre, ce que j’ai décliné car j’ai expliqué vouloir me concentrer sur nos problèmes de couple, et que son mari (ils étaient dans une relation exclusive) a décliné également. Suite à cela, P et A sont passés à l’acte tous les deux, et ceci a occasionné des discussions tendues entre moi et P (nous étions encore en couple) et moi et A. À la suite de cela, elle a exprimé ne pas vouloir continuer (cela créait aussi pas mal de problèmes dans son couple). Quelques semaines plus tard, j’ai pris la décision de me séparer de P.
Ma relation d’amitié avec A s’est poursuivie sans que je ne lui tienne rigueur de cet épisode, et la relation d’amitié entre P et A également sans que je n’y voie d’inconvénient.
J’en viens à mon souci : j’ai appris tout récemment en posant frontalement la question à P, dorénavant mon ex, suite à une conversation avec le mari d’A qui m’avait mis dans le doute, que leurs relations sexuelles avaient repris.
J’ai été très choquée de l’apprendre : je pensais pouvoir compter sur ce qu’elle m’avait dit à la suite du premier épisode, et n’avais donc pas reposé de question (car tous les deux ont pointé le fait que je n’avais pas posé frontalement la question comme raison du silence qu’ils ont gardé). J’ai pourtant posé d’autres questions, comme essayer de comprendre la persistance des problèmes dans le mariage de A, qui auraient pu être une bonne porte d’entrée pour cette discussion. Mais pour le reste, je pensais pouvoir compter sur sa parole à elle en particulier.
Je me sens très déçue, très triste et en colère. Pour moi, ils m’ont volontairement caché la réalité. Si l’on veut, on pourrait considérer que mon ex ne me doit rien (même si j’avoue que malgré notre séparation j’aurais espéré qu’il puisse avoir envie de faire encore un peu attention à mes émotions, ce qui de mon côté est mon cas). Mais dans une relation de « meilleures amies », j’avoue que ça me paraît dur à encaisser.
Chacun d’entre eux, malgré que j’ai partagé les jours après l’avoir appris ne pas avoir envie de parler, m’a demandé ce qui m’apparaît comme des explications, c’est-à-dire de me justifier d’être peinée. Mon ex m’a même poussée à bout pour pouvoir ensuite me traiter de « poly en carton » et me parler avec un petit sourire supérieur, en profitant du fait que lui n’est pas blessé pour prendre l’ascendant sur moi.
Je me sens relativement dans mon droit d’être blessée du mensonge, de leurs justifications (mon ex m’a dit qu’ils « ne faisaient rien de mal ») et de leur attitude (j’aurais aimé entendre quelque chose qui ressemble à un « désolé(e) de t’avoir peinée », par exemple, mais n’ai rien reçu qui ressemble de près ou de loin à de l’empathie).
Chacun d’eux me renvoie que j’en fais toute une histoire et que je n’ai pas de raison d’être blessée et en colère. Je suis quelqu’un qui a tendance à douter beaucoup, alors cette attitude me complique la tâche de faire le deuil.
J’en arrive à me questionner sur pourquoi cela me dérange que mon (dorénavant) ex couche avec ma meilleure amie. Le gros souci se situe au niveau du mensonge, mais la situation ne me fait pas envie même sans celui-ci (ce que j’avais partagé clairement au mois de janvier, mais j’ai l’impression que ni l’un ni l’autre n’a voulu m’entendre). Il me semble que c’est parce que j’ai envie de moins de mélange dans ma vie, de moins de superpositions et d’entremêlement des liens, sûrement. Ai-je le droit de considérer cette préférence comme suffisante ? Est-ce un instinct de propriété ? Devrais-je le combattre ? Avez-vous, de votre côté, des limites du type « pas ma meilleure amie », « pas ma sœur » (avec un compagnon ou ex-compagnon), ou « pas mon ex » (dans des relations amicales ou familiales proches), même si vous êtes poly depuis des années ?
(Je considère également cette relation comme « pas saine » en tant qu’elle met en danger le couple et la famille de mon amie A, qui a pourtant pour discours d’y tenir beaucoup. Je n’arrive pas à savoir si l’absence de ce problème suffirait à ce que je ne sois pas dérangée de ce lien entre mon ex et ma meilleure amie. Je pense que ce serait difficile quand même – bien que me disant qu’avec une autre attitude de leur part, j’aurais peut-être réussi à faire cet effort d’« accepter » leurs relations sexuelles. Du moins j’en aurais sûrement eu envie.)
Merci par avance de vos retours.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.