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LilouM

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Grenoble (France)

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Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

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LilouM

le jeudi 28 novembre 2024 à 20h52

Je vais aussi partager mon expérience ici, parce qu'on a exploré tout un tas de choses avec mon conjoint avant d'en arriver là (là, c'est à dire le deuil lourd qu'on traverse actuellement).

Dans notre ouverture de couple on est sortis du dilemme mono-poly parce que mon conjoint, bien que très anxieux, était volontaire. On a exploré des entres deux longuement.

J'avais identifié mes aspirations non-monogames au tout début de notre relation (au bout de 3 ans) après être tombée amoureuse d'un ami (sans aucun passage à l'acte) alors que j'étais très amoureuse de mon conjoint. Mais à cette époque, j'avais fait l'autruche. Ça a fonctionné 5 ans de plus.

La sortie de la politique de l'autruche a pris la forme d'un baiser avec un inconnu, loin de mon domicile. J'ai pu en parler à mon conjoint qui a exprimé sa colère mais aussi sa reconnaissance de lui en avoir parlé.
On a eu tout un tas d'alternatives à l'absolutisme qui ont découlé des questions "à quel besoin réponds cette ouverture de couple".

"Sexualité et découverte" étaient les principaux. Et une volonté tous les deux de garder "notre cocon" : pas dans nos villes, pas dans nos cercles d'amis, pas de relations suivies. De mon côté, qui était celle qui avait amené l'idée, j'étais prête à faire preuve de patience pour qu'il puisse lui expérimenter toutes les choses qui me semblait assez évidentes de mon point de vue de personne avec un style d'attachement évitant, une faible tendance à la jalousie et une vision très pragmatique des relations, mais très dures pour lui : ça n'est pas parce qu'on flirt/embrasse/couche avec quelqu'un qu'on va avoir du jour au lendemain envie de foutre 8 ans de relations et des beaux projets en l'air.
Il a expérimenté et s'est vraiment épanoui dans la relation et on a eu deux années très belles comme ça. Ça a donné un renouveau à notre sexualité et nous avons gagné en proximité et en authenticité. On a même décidé de s'engager encore plus à travers un achat immobilier (c'est dire comme on était optimiste).

Mais la vie fait que nous avons changé, j'ai changé. J'ai eu besoin d'autres choses.

Ce travail d'ouverture m'a amené à mieux me connaître (et je suis aujourd'hui encore très reconnaissante d'avoir pu le faire dans la sécurité de la relation à mon conjoint). J'ai découvert que je me trainais un état de stress post-traumatique depuis 10 ans qui influait sur mes choix de partenaires, j'ai découvert que je me devalorisais beaucoup aussi, et que j'avais énormément de mal à faire confiance aux autres.

Les nouvelles alternatives ça a été de me laisser plus de liberté dans mes amitiés. Me permettre d'aller les voir sans forcément culpabiliser de ne pas l'inviter. Partir en vacances avec elles (sans lui). Partir seule en vacances...

Aujourd'hui, j'ai dis "me séparer" dans l'autre post mais la réalité c'est que je déménage simplement, car le quotidien est devenu lourd et que tenter de ne plus cohabiter est une alternative. C'est aussi une façon l'un pour l'autre de savoir ce que nous voulons sans nous polluer de réflexions liées au fait qu'on a un bien en commun et qu'une séparation implique des engagements financiers.

Dans ce que tu décris @HareRama, je vois quelque chose de très "dramatique" avec peu d'alternatives.
Je trouve ça vraiment chouette que vous fassiez une thérapie de couple parce que vous trouverez probablement certaines réponses.

Et notamment, qu'est-ce qui fait "couple", ou plutôt qu'est-ce qui fait la relation ? J'entends qu'il y à la parentalité (avec peut-être une vision commune), la cohabitation... Il y à sûrement beaucoup de choses.
Quel est le besoin derrière ton envie d'ouverture ? Est-ce la sexualité ? L'intimité ? La nouveauté ?
Peut-être que cette autre personne dont tu es amoureux réponds à certains besoins affectifs ? Lesquels ? Est-ce qu'elle réponds à d'autres besoins/valeurs qui sont tiennes ?
Est-ce que ces valeurs et besoins peuvent s'exprimer aussi avec ta compagne ? Je ne veux surtout pas dire qu'une relation doit tout combler, mais en tous cas, est-ce que cette facette de toi existe et est parlée dans ta relation ?
Et ta compagne, si elle a elle même été infidèle, à quel besoin/valeur répondait cette relation qu'elle a eu ? Comment a t'elle vécu ce qu'elle a pu apprendre sur elle dans cette relation ?

Et d'ailleurs tu parles peu de cette autre personne... Comment elle vit les choses ? Tu disais que tu avais peur de la perdre, est-ce que vous vous êtes promis des choses ? Si c'est le cas, la situation doit vraiment être complexe pour toi et j'en suis désolée... J'espère que vous trouverez quelque chose qui vous ira. Mais dans tous les cas, il y à des deuils à faire (d'un mono-amour idéalisé, de projections poly, d'une ou plusieurs relations...)

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Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

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LilouM

le vendredi 22 novembre 2024 à 23h17

Bonjour,

J'amène un sujet de réflexion qui me trotte dans la tête depuis quelques temps. Je vais parler un petit peu de mon cas particulier (c'est bien dans ma tête que sa trotte), mais je serai intéressée d'entendre vos points de vue.

Je traverse une période un petit peu compliquée d'un point de vue identitaire. Je me sépare actuellement d'une relation de couple historiquement monogame de longue durée. C'est extrêmement dur mais aussi très libérateur... Mais cela génère aussi tout un tas de raisonnement sur mon (nos) mode de vie.

J'ai toujours eu un intérêt pour la non monogamie. Jeune, je me préférais célibataire. J'aimais être indépendante, passer du temps avec mes ami•es et avoir des relations intimes ou de la sexualité avec certain•es, sans éprouver de jalousie particulière.
Mais à cette époque c'était considéré comme de "la rigolade". Rien de sérieux. Je voulais de l'amour et je voulais construire. J'ai eu le sentiment que le seul choix que j'avais, c'était le couple.
J'ai été très heureuse en couple. Je sais que l'amour ne me rendais pas aveugle aux autres, mais pendant plusieurs années les choses étaient bien comme elles étaient.

J'ai vu de plus en plus de personnes autour de moi s'orienter vers la non monogamie. Lu des témoignages. J'ai réouvert cette porte dans mon cœur, et lorsque que j'ai fini par me sentir suffisamment confiante dans mes choix (je redoutais la réaction de mon partenaire, très insecurisé dans sa personnalité), et notamment après avoir rencontré des personnes en relation ouverte avec des dizaines d'années d'engagement au compteur, j'en ai parlé à mon partenaire. C'était il y à 5 ans L'ouverture a été très compliquée, elle reste aujourd'hui très compliquée (ce qui explique entre autres que nos chemins se séparent).

Dans ce moment douloureux, j'ai reçu des réactions parfois "maladroites", du type "en même temps, les relations libres ça ne marche pas" de ceux qui étaient au courant. Ou d'autres conseils me parlant très très peu de personnes nous pensant monogames ("mais tu ne crois pas qu'il a rencontré quelqu'un" ou qui me demandait si on se parlait encore). Je me suis sentie extrêmement seule.

Je me suis surprise à plusieurs reprises à m'en vouloir énormément de ne pas réussir à être heureuse en monogamie. D'ailleurs, c'était le premier motif de consultation de ma psychothérapie : j'aimerais convenir à l'idéal de couple de mon compagnon. (Spoiler, mon thérapeute ne m'a pas aidé à ça, merci).
Lorsque je constate mon attirance/affection pour plusieurs personnes ou que je n'arrive pas à me projeter dans un futur avec la même personne jusqu'à la mort, je me sens triste. Il y aurait des fois où j'aurais aimé éteindre mon désir (ou mon cerveau) tellement c'était douloureux d'imaginer perdre mon partenaire pour cela. Je suis devenue spécialiste dans l'art de ne pas m'exposer à des personnes qui pourraient me plaire, ou de me détacher rapidement. Lorsqu'une personne maladroite me demande ce que je cherche dans ce type de relation libre, je suis en colère, car au fond j'ai l'impression de ne pas avoir le choix.

Je me questionne aujourd'hui sur le poids que cette non acceptation de mon orientation relationnelle a eu sur moi. J'ai l'impression que ça a beaucoup influencé la capacité à m'aimer (ou plutôt, ne pas m'aimer).
J'ai eu l'occasion par deux fois que des personnes avec qui je discutais me parlent de biphobie intériorisée (j'ai même eu le droit à des références de podcasts sur le sujet après un date, malaise). Ces personnes avaient repéré ça chez moi.

Interioser des stéréotypes semble être présent partout où il y à de la stigmatisation (orientation sexuelle, genre, maladie mentale, origine ethnique...) donc ça m'apparaît logique que ce phénomène puisse aussi être à l'œuvre dans un système ou la non-monogamie (et je dirais même, le non couple) n'a pas sa place.

Est-ce que certains d'entre vous ont ressenti ou ressentent parfois la stigmatisation ou l'auto-stigmatisation ? Comment le vivez-vous ?

Je vous remercie

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Discussion : Je suis tombée amoureuse d'un polyamoureux et je ne sais pas comment gérer ça

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LilouM

le samedi 21 septembre 2024 à 18h43

Bonjour,

C'est bien la première fois que je contribue à ce forum non pas pour demander de l'aide, mais pour en donner... Je me rends compte que j'ai avancé.

Il y à plusieurs choses que tu évoques et qui peuvent être des points sur lesquels tu pourras trouver des solutions en te connaissant mieux et en lisant sur le sujet. La société dans laquelle nous vivons ne nous prépare pas vraiment à questionner tout cela et nous sécurise avec des règles et des implicites sur le couple (présence, soutien, sexualité, lieu d'habitation etc...) qui ne conviennent pas à tout le monde malheureusement.

La première question que tu pourrais te poser c'est déjà qu'attends tu vraiment de votre relation amoureuse ? Comment tu te projetes idéalement avec cette personne ? Et est-ce que tu penses qu'elle se projette de la même manière ? (Il semble que non mais je me trompe peut-être). Avec ces besoins différents, est-ce que tu pourrais imaginer des compromis qui te conviennent et te sécurises, ou est-ce que tu ne vois que des concessions unilatérales qui te feront souffrir ?

Pour ce qui est de la gestion des moments très intenses de proximité puis de plus rien, ça semble te perturber. Il y à peut-être des accords à trouver pour que ce soit moins difficile ? Ton idée qu'il ne soit pas H24 chez toi semble être une bonne piste par exemple. Moi ça me fait un peu penser aux retours de vacances entre amis. Les premiers jours sans eux, on sent un peu le manque... Est-ce que dans l'autre sens, des petits signes de vie et d'amour de sa part quand il est à Rennes pourrait t'aider ? Pour faire la transition.

Pour ce qui est des MST. Pour moi c'est un gros point noir. Si lui veut mettre sa santé en danger (et celle de ses autres partenaires) c'est son problème, mais il n'a pas le droit de te l'imposer ! Personnellement je ne trouve pas ça très responsable.

Et pour le fait de ne pas dire, je ne sais pas... Personnellement, j'ai pas de soucis avec le fait que mon conjoint ne me parle pas de ses relations (enfin des détails). Je pense que c'est lié à notre dynamique où il a tendance à se rassurer sur sa culpabilité auprès de moi lorsqu'il est anxieux dans une autre relation. Du coup, ça m'apporte rien. Mais je ne ressens pas trop de jalousie en règle générale donc c'est probablement pour ça. Par contre pour la logistique il m'informe c'est normal. Donc je dirai que c'est à toi d'explorer ça sur tes besoins à toi.

La solutide, la peur de ne pas être assez, la jalousie sont des sentiments normaux et très humains (après tout, on est des petits animaux sociaux). C'est désagréable, parfois même douloureux, mais ça se travaille (si TOI tu en as vraiment envie, ça ne doit pas être une injonction de sa part. Et si vous vous sentez suffisamment proche, il peut t'y aider).

Les relations non exclusives amènent à travailler des choses très profondes, sur nos attachement, notre estime de nous même. Ça peut être très douloureux surtout si on ne l'a pas choisi.
N'hésites pas à te faire aider par un thérapeute.
Dis toi que la relation n'évoluera peut-être pas comme tu l'avais imaginé et souhaité, mais que dans tous les cas tu auras appris des choses sur tes besoins et tes limites.

Bon courage

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Discussion : Vivre l'amour libre avec des symptômes traumatiques

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LilouM

le samedi 20 juillet 2024 à 14h15

Je me permets un petit up car je réexperimente aujourd'hui une relation (ça se passe plutôt bien) et je suis toujours curieuse d'avoir des témoignages.

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Discussion : Vivre l'amour libre avec des symptômes traumatiques

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LilouM

le jeudi 16 mai 2024 à 21h39

Bonjour à tous.tes,

Je reviens vers vous pour échanger sur un sujet qui m'a causé quelques soucis il y à plusieurs mois (j'étais venu en parler ici d'ailleurs).
Pour le contexte, on est en période d'ouverture avec mon conjoint qui est ma première relation de 11 ans (ouverture depuis 4 ans déjà, mon conjoint est très jaloux et c'est pas facile tous les jours).
Le dernier épisode en date m'a beaucoup coûté et m'a permis de réouvrir certaines boîtes fermées à la va vite quand j'étais plus jeune.

Dans les règles que nous avons fixées actuellement avec mon compagnon, nous ouvrons notre couple à des relations éphémères hors de notre cercle proche et la ville dans laquelle nous vivons. Cette règle nous convient à tous les deux sur les relations proches, bien qu'elle me semble un peu restrictive pour moi pour l'aspect ville (mon conjoint est en déplacement plusieurs fois par an, moi jamais).

L'épisode déclencheur c'est au mois de janvier, quand dans un contexte de deuil et de colère contre mon conjoint qui n'entendait pas certains de mes besoins, sur fond de frustration, et de beaucoup d'alcool, j'ai cédé au baiser d'un collègue de travail. Sur le coup, ça c'est plutôt bien passé lorsque j'en ai parlé à mon conjoint. Il a compris.
La suite a été très compliquée pourtant. Pour faire court, j'ai paniqué. Entre ledit collègue qui s'est mis à me souffler le chaud et le froid, l'amie que j'avais malencontreusement blessée parce qu'elle crushait sur lui, et mon conjoint qui a lui aussi paniqué en voyant mon état où j'étais incapable de savoir où j'en étais, ça a été une catastrophe... Mais pour une bonne chose finalement.

La "proximité" et le sentiment d'urgence de devoir régler au plus vite cette situation a déclenché chez moi énormément de pensées intrusives, de flashbacks, de ruminations, d'angoisses, d'agitation... Des choses que j'ai toujours vécues dans des relations avec certains hommes (souvent chez des profils très similaires, des personnes très indisponibles voir négligentes) mais c'était vraiment très très intenses cette fois là, à n'en pas dormir la nuit et je ressentais énormément de honte. Avec l'ouverture de couple, c'est choses qui n'étaient plus présentes ou a bas bruit ont refait surface.
Un travail en thérapie m'a permis d'identifier qu'il s'agissait de symptômes post-traumatiques, héritées de violences que j'ai pu vivre dans des relations intimes. L'alcool, l'ambiguïté, le sentiment de rejet... Un florilège de trigger qui entraînent finalement chez moi un sentiment d'urgence incontrôlable. C'est pas de l'amour. C'est juste du chaos.

Je fais une pause dans les relations, du coup. J'ai bien morflé avec les symptômes PT.
La pause nous permet de reconsolider la relation. Je peux me consacrer à d'autres choses et ça me fait du bien. Mais je sais aussi que l'envie reviendra. Et je sais qu'à ce moment là, je me réexposerai à tout ça. J'ai bon espoir que ça finisse par se régler, mais j'attends aussi certains ratés...

J'aimerai savoir si certains d'entre vous doivent composer avec la même chose. Comment vivez vous la honte ? la culpabilité ? la peur pour soi et la peur de soi ? Et tout ça en ayant peur pour l'autre aussi.

Je vous remercie, et remercie aussi toutes les personnes qui permettent à ce forum d'exister car il m'a déjà apporté un grand soutien.

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Discussion : Culpabilité et sentiment d'être un bourreau

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LilouM

le mercredi 14 février 2024 à 13h48

Non pas de soucis je ne l'ai pas pris comme une injonction. Je pense que c'est ce que ça génère chez l'autre aussi, et la pluralité des avis est important

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Discussion : Culpabilité et sentiment d'être un bourreau

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LilouM

le mardi 13 février 2024 à 19h23

Alabama

Merci pour les messages. La question de prendre du temps pour moi, de la distance... C'est une des choses qui a précipité les difficultés.
Quand j'ai commencé ma thèse, j'ai eu moins de temps, moins d'énergie. Plus besoin de "tranquilité". Mon suivi thérapeutique m'a amené à créer ces temps de tranquillité et les demander. Tout ça insécurise mon conjoint et nourri ma colère, car je constate effectivement qu'il a besoin de moi, de mon temps. C'est normal, en soi.
C'est tout cet équilibre qui est difficile.

Merci, pour la question du déni je pense que c'est bien de l'aborder effectivement ensemble.

Pour la question des psys, il est très insécurise par les psys. Même par mes amis. On pose les mêmes questions, on soulève les mêmes choses qu'il cherche à éviter. J'aurais eu trop peur qu'il se braque. Mais le fait qu'il aille voir quelqu'un nous permettra de débloquer cette carte là en cas de soucis.

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Discussion : Culpabilité et sentiment d'être un bourreau

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LilouM

le mardi 13 février 2024 à 19h14

Topper

Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire ce long message, que j'ai lu attentivement en prenant des notes. Ça me fait énormément de bien, et me permets de réaliser également que nous avons besoin d'être entourés de gens vivant les mêmes choses.

Je pense que j'ai un tempérament parfois très "intense", ou j'ai du mal à ne pas paniquer quand je vois que le temps ne fait pas les choses. Pour donner un exemple concret, lorsque 3 mois après la première et seule relation sexuelle que j'ai eu, j'informe mon conjoint que je vais passer la nuit chez une copine avec une bande d'amies (qui étaient présentes lorsque j'ai rencontré la personne) mon conjoint me dit directement "ah, ça vient de m'angoisser de savoir que tu vas avec elles". Si je creuse il ne m'en dis rien, n'en fait rien. Et une part de moi panique fortement de me sentir si minable 3 mois plus tard, simplement parce que mon conjoint a eu une image intrusive et qu'il ne peut pas faire autrement que m'en parler.
Il faudrait que dans ces moments-là, je puisse avoir la patience et la bienveillance de ne pas paniquer en me disant que "rien ne bouge".

Merci pour les règles. Je pense qu'effectivement, pouvoir énoncer les miennes permettrait de rétablir un équilibre. Jusque là on est sur quelque chose comme "c'est toi le plus anxieux des deux, donc c'est toi qui fixe les règles car je m'en fout". Alors que finalement, ce n'est pas tout à fait vrai. Le fait qu'il ait une relation avec une de mes amies pourrait me blesser. Le fait qu'il débute aujourd'hui une relation sérieuse avec quelqu'un ayant envie d'enfants maintenant aussi (une des souffrances actuelle de mon couple. Mon conjoint souhaite des enfants bientôt, moi plus tard). Et puis la règle de ne pas me quitter sous la colère, ni hurler, de pardonner mes imperfections.

Pour le "à peu près", c'est qu'une des règles que nous avions fixée était de ne pas nous faire prendre de risques via le sexe oral. Mon compagnon avait déjà été un peu "flex" en en parlant (me disant que "c'était nul" avec protection) mais je restais ferme là dessus. Et lors de sa première relation sexuelle, dans le feu de l'action, il ne l'a pas respectée.
Lorsqu'il me l'a dit, je n'étais pas vraiment en colère car il a pris ses responsabilités de faire des tests. Juste deux semaines sans rapport. Tranquille. Après ça je lui ai dit "en fait, on peut aussi se dire que si ça arrive, ça arrive, on fait les tests et voilà, ce ne sont pas des pratiques très à risque non plus". Je pense qu'il se sentait honteux et donc n'a pas dit un franc non ni un franc oui. Et c'est donc cette règle là que j'ai fait sauté en toute bonne foi, pensant qu'on était d'accord sur le fait qu'elle n'était pas ferme. My bad, pour le coup... On en a rediscuté depuis, acheté des préservatifs pour ne plus que ça arrive.

Concernant le collègue de travail, oui, je suis d'accord. Complètement d'accord au fond, que c'est une très mauvaise idée. Et toujours d'accord finalement sur la règle qui est que du mieux qu'on peut, on évite pour le moment de relationner avec des gens de notre entourage.
Je pense que je me suis réellement fait peur à voir que je pouvais craquer et que j'ai surtout eu besoin de me rassurer sur le fait qu'il pourrait me pardonner mes erreurs, puisque j'avais vu qu'avec toute la bonne volonté du monde, j'en avais fait une.
Ce que j'ai demandé à mon conjoint, c'est de me laisser le choix de pouvoir décider par moi même. Au fond, je le sais, je ne veux pas relationner avec lui sur un plan amoureux. Amitié peut-être mais c'est tout.

Communiquer, évoluer... Je crois que c'est effectivement ça qui est important.
Il rencontre une psychologue pour la première fois bientôt, justement pour travailler aussi de son côté sur la confiance en soi qui est très mise à mal par notre relation. J'ai peur qu'il tombe sur quelqu'un de jugeant car c'est aussi très compliqué pour nous le jugement des autres personnes...

Merci pour tout cet espoir dans ton message également. Comme je l'ai déjà bien signalé, entre catastrophisme et sentiment d'être une mauvaise personne, j'ai du mal à voir l'avenir positivement... Et comme je ne me résous toujours pas aujourd'hui à voir l'avenir sans lui tellement j'ai le sentiment d'avoir trouvé mon âme sœur, c'est parfois très coûteux.

Au plaisir d'échanger...
Merci milles fois.

(Et navrée de ne pas pouvoir répondre comme tu l'as fait, je ne sais pas éditer les messages pour intégrer des paragraphes).

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Culpabilité et sentiment d'être un bourreau

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LilouM

le mardi 13 février 2024 à 07h52

Merci pour ton retour,

Je fais quelques petits arrêts par ci par la, je tiens le coup pour le moment.
Pour la distance, ça reste assez compliqué pour lui je pense du fait de son insécurité...

Pour le polyamour au sens large avec lui, c'est là que ça se complique... Pour ma part, la demande initiale était plutôt un amour libre, sans forcément développer de relation avec les personnes qui viendraient graviter autour du couple. C'était assez "simple" pour moi car je sais que je m'attache peu aux gens. C'est donc lui le premier à en avoir parlé, car pour lui ça faisait plus de sens d'aller plutôt vers une forme de polyamour hiérarchique.
Aujourd'hui encore, lorsque je lui demande sincèrement si il souhaite continuer dans ce sens, il me dit que oui, que ça fait du sens pour lui, que ça reste la façon qu'il voyait notre couple évoluer et que si ça n'avait pas été proposé par moi, il l'aurait fait.

En dehors des angoisses il est plutôt bien en phase avec tout cela.

Merci pour l'idée de la thérapie de couple... J'y ai déjà pensé plusieurs fois, mais comme il était déjà stressé par une thérapie individuelle, j'avais la crainte qu'il trouve la situation inégalitaire. De plus, je n'ai pas précisé mais je suis moi même psy, d'où ma crainte de rapport de force inéquilibré...

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Discussion : Culpabilité et sentiment d'être un bourreau

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LilouM

le lundi 12 février 2024 à 19h07

Bonjour à tous.tes,

Je traverse de nouveau un passage difficile dans mon aventure d'amour libre...
Je constate dans mon historique que j'avais posté un message en 2021 (supprimé depuis), où je galerais déjà...

Pour le contexte, j'ai toujours été intéressée par l'amour libre. Mon compagnon actuel est ma première relation (de 11 ans) monogame, avant ça ne m'intéressait pas. J'ai conscience aujourd'hui d'être partie dans ce schéma car je tenais fortement à lui, et que je pensais que c'était la seule façon de vivre l'amour.

Il y à 4 ans, après un moment de vie très difficile pour moi (notamment le décès d'une ancienne relation) qui a amené à beaucoup de changements dans ma vie, j'ai commencé à souffrir fortement de la monogamie. Je me voyais vieillir, m'angoisser de ne pas pouvoir vivre d'autres relations et d'être finalement coincée dans un couple qui ne pouvait pas m'apporter ce que je voulais (j'ai rencontré à la même période des amis qui étaient en relation libre). J'ai commencé à en parler à mon compagnon, c'était un mur. Il a toujours été extrêmement jaloux et m'a évoqué clairement son impossibilité à faire avec. Il a commencé cependant à suggérer que "si je le trompais, il ne partirait pas". Ça a été plusieurs mois d'ambivalence, et un jour, dans une soirée sans lui, j'ai embrassé un homme.
J'ai mis plusieurs mois à lui dire. Quand j'ai enfin réussi, il m'en a beaucoup voulu. Il m'a quitté puis à changé d'avis. J'ai pu lui formuler difficilement que je souffrais de ne pas pouvoir expérimenter un nouveau mode relationnel, et que je ne pouvais pas lui promettre que ça n'arriverait plus car manifestement même avec toute la bonne volonté du monde, j'avais fait une erreur. Là aussi, c'était un non absolu. Après de nombreux mois de discussion où il souhaitait de son côté avoir une première expérience qui a fini par arriver de son côté et qui l'a beaucoup aidé à cheminer, le "couple libre" était arrivé.

Traumatisée par ma première ecartade, j'ai "tenu" à ce que mon conjoint ait une première relation sexuelle avant moi. Il a passé plusieurs nuits avec des filles, puis à eu une expérience. Ça allait plutôt bien à ce moment là.
De mon côté, lorsque j'ai eu une première expérience (il y à 6 mois), ça a été une catastrophe... Tout était à peu près "dans les règles", mais ça n'a pas empêché qu'il soit extrêmement en colère contre moi pour des raisons dont on avait jamais discuté (typiquement que ce soit un ami d'une amie...). Il a eu beaucoup de "flash" d'images de moi et cet homme. A été malade plusieurs jours... Ça a vraiment été très très dur.
J'ai demandé plusieurs fois à ce qu'il aille voir un psychologue pour régler ça car je ne me sentais plus d'être à l'écoute tellement c'était dur pour moi aussi de l'entendre souffrir.

De l'eau a coulé sous les ponts ensuite, mais notre relation s'est détériorée... Il est redevenu jaloux, insécure, me demandant en permanence des réassurances que j'étais incapable de lui fournir (sur mon engagement envers lui oui, mais pas sur le fait que je n'avais pas envie de poursuivre la relation libre). Et surtout, du temps que j'étais incapable de lui donner car je travaille énormément en ce moment.

J'ai commencé à accumuler des ressentiments. De la colère. Lui s'est mis à mettre de plus en plus de règles (que je tolère, mais qui ne font pas sens pour moi) autour de la relation libre (pas d'amis, pas de personnes qu'on pourrait recroiser, pas de personnes dans notre ville...) et la jalousie s'étendant à d'autres sphères (ma réussite professionnelle, mes nouveaux amis).
Il refusait toujours d'aller consulter. De mon côté je suis suivie depuis 1 ans par un psychologue en partie à cause de notre relation.

Depuis septembre, j'ai également de plus en plus de problèmes dans ma vie personnelle (maladie de proches entre autres). Je sens que la culpabilité que je ressens vis à vis de mon conjoint m'empêche de lui faire des demandes de soutien. Et que la colère qu'il ressent encore envers moi, l'empêche d'être aidant.
Il y à un mois, quelques jours après le décès d'un proche qui m'a beaucoup heurté (notamment parce que mon conjoint n'a pas réussi à être soutenant), j'ai beaucoup trop bu à une soirée et cédé au baiser d'un collègue de travail.
Quand j'essaie de comprendre ce qui a pu m'arriver (car ça n'était pas du tout du tout prévu, la personne ne m'intéressait pas et jusqu'au moment du baiser, j'étais convaincue qu'il n'était pas attiré par les femmes...), je comprends que 25% était lié à l'alcool sur l'instant, mais que 75% est lié au fait que j'en avais envie, que je trouve ses règles inégalitaires (il est tout le temps en voyage, moi jamais...), et que je me sentais seule, triste, en colère...

Je lui ai dit le lendemain. Il n'a pas semblé en colère sur le moment.
Puis j'ai traversé un énorme moment d'angoisse car j'ai réalisé que je ne pouvais plus me faire confiance. J'ai vécu un véritable choc d'avoir pu de nouveau trahir sa confiance. Cet homme est sur mon lieu de travail et ça me fait peur. J'ai peur car j'ai envie à la fois de vivre cette relation. Et je comprends tellement que mon conjoint ait peur. J'ai l'impression de ne plus pouvoir me faire confiance à ne plus suivre ce dont j'ai envie au fond, car cette expérience m'a prouvé que je pouvais craquer.
Je l'ai dit à mon conjoint qui m'a quitté sur le champ. Et de nouveau changé d'avis le lendemain.
J'ai passé plusieurs semaines complètement déprimée (je commence à voir le bout).
J'ai à la fois très peur de passer à l'acte. Je me surprends à penser à lui, à flirter mais sans que nous n'engagions rien. Et je me contrôle. Je ne bois plus d'alcool. Je cherche un psychiatre pour mettre en place un traitement pour mon impulsivité.

Et à la fois, je me sens seule et triste dans ma relation qui ne ressemble plus à celle que j'avais avant. Je continue d'être convaincue que c'est l'homme de ma vie, et m'en veux terriblement de toute la souffrance que mes envies lui génère. Je ressens énormément de jugement de la part de son entourage sur moi. J'ai l'impression d'être une relation d'emprise qui le force à accepter le fait que je ne me contrôle plus. Et de lui faire le coup de la grenouille dans la marmite. Je lis énormément de choses sur le polyamour, lui très peu et nous avons de plus en plus un décalage dans nos visions des relations.
Je me sens une mauvaise personne en permanence. C'était mon anniversaire il y à quelques jours, et je me sentais si honteuse qu'il m'offre un cadeau.

J'ai conscience d'être actuellement dans un état psychologique très compliqué pour lequel je me soigne, mais je constate aussi que toutes ces émotions négatives consume l'amour que je ressens.

Dans mon entourage, j'ai des amis qui me valide dans ce que je vis mais cela ne m'aide pas beaucoup. Beaucoup sont monogames, et j'ai l'impression que personne ne peut comprendre ce que je traverse.

Je m'excuse pour la longueur du message, je pense que j'avais besoin de déposer tout ça. J'aimerai avoir des retours d'expériences. Des idées pour avancer là dedans...

Je vous remercie.

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Discussion : Polyamour voué à l'échec ?

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LilouM

le dimanche 28 novembre 2021 à 11h05

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Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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