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Discussion : "Monoamoureuse" face à polyamoureux : questions (quasi-existentielles) sur la relation à créer

MonoA_enQuete-deSoi
le lundi 16 août 2021 à 13h29
Merci, je comprends mieux !
Oui, je disais que j'ai mal vécu le retour de mon partenaire après un rdv amoureux, mais la situation était déjà complexe, et je ne pense pas qu'il s'agissait fondamentalement d'un manque de compersion (ou d'empathie, plus largement). On a très mal communiqué pendant cette période, et il n'a pas su gérer la situation, totalement nouvelle pour lui comme pour moi, en rentrant bien plus tard que prévu, un peu ivre, riant de ses maladresses alors que je me rongeais les sangs à l'attendre sans nouvelle - contrairement à ce qui était convenu. Ce n'est pas tant son bonheur que le fait d'avoir été "mise de côté" (je ne sais pas comment le formuler autrement, mais ce n'est pas tout à fait ça non plus) qui a été difficile à gérer de mon côté. Je pense qu'à ce niveau, on a beaucoup appris !
Je suis d'un naturel assez empathique, et je pense qu'une fois bien admise l'idée que je ne suis pas abandonnée et oubliée quand il est avec quelqu'un d'autre (ce qu'on nous apprend, ce qu'on voit dans les couples mis en scène dans les romans, au cinéma, etc!), la compersion sera là...
Pour l'heure, on en a reparlé très récemment, et je lui ai demandé d'être prêt à partager son bonheur, en l'exprimant pour que je le comprenne et puisse me réjouir pour lui et avec lui. Car, si on ne parle toujours que de mes limites et peurs, et de ses frustrations, il sera plus difficile de voir le bonheur qu'il éprouve et trouve dans ces relations...
Je suis complètement d'accord : l'essentiel est le bonheur et son partage.
Discussion : "Monoamoureuse" face à polyamoureux : questions (quasi-existentielles) sur la relation à créer

MonoA_enQuete-deSoi
le dimanche 15 août 2021 à 10h11
Bonjour, merci @bonheur pour cette réponse.
Il ne s’agit en effet pas du tout d’opposer homme et femme, mais d’avoir des relations en adéquation avec les valeurs défendues hors de la sphère intime/amoureuse. Déconstruire les mécanismes d’oppositions et les rapports de pouvoir est, pour moi, nécessaire afin que ma/mes relation(s) soi(en)t épanouie(s).
Je ne comprends pas cette phrase :
bonheur
Le fait que l'être aimé revienne heureux d'un instant amoureux, implique que la compersion n'est pas présente
Pourquoi ne devrait-il pas revenir heureux d’un instant amoureux pour qu’il y ait compersion ? Vous dîtes juste après que
bonheur
La compersion c'est se réjouir du bonheur de l'autre, quelque soit la raison de ce bonheur
mais alors sauf quand c’est un bonheur amoureux ? Je souhaite partager son bonheur quand il revient d’un rendez-vous, mais s’il ne l’est pas ou ne l’exprime pas, comment le pourrais-je ? Pourriez-vous m’éclairer sur ce que vous entendez par là ? Merci !
Discussion : "Monoamoureuse" face à polyamoureux : questions (quasi-existentielles) sur la relation à créer

MonoA_enQuete-deSoi
le samedi 07 août 2021 à 13h49
@31Tolosa :
Merci pour cette réponse 31Tolosa !
Ce que tu écris me donne de nouvelles pistes de réflexion et travail sur moi, et m’aide beaucoup. Je me permets un nouveau long message pour exprimer tout ça et rebondir sur certains points !
Au sujet de la jalousie entre femmes, je suis tout à fait d’accord. Il est extrêmement difficile de se détacher d’une forme de rivalité, surtout dans les relations amoureuses. Je reconnais que, si je suis fière et heureuse de voir des femmes réussir, j’ai tout de suite eu le réflexe de me comparer à cette autre femme il y a quelques mois, d’autant plus que nous avions des points communs tout en étant différentes. Je crois que je me suis vite sentie en concurrence avec cette femme, intelligente, magnifique – physiquement mon contraire et correspondant beaucoup plus aux canons de beauté en place – qui partageait des centres d’intérêt avec mon compagnon que je ne partage pas forcément. Je me revois chercher un domaine sur lequel j’aurais pu me dire « mais au moins, là, dans ce cas précis, je suis meilleure » et être en même temps dégoûtée de moi, de cet élan trop spontané vers la comparaison pour me rassurer, au lieu de puiser en moi-même des bases saines de confiance. Tu as raison de le souligner, il y a là un point à dénouer, parce que c’est très dur d’admettre ce sentiment de rivalité, qui va à l’encontre de mes valeurs et qui, en plus, n’était surement pas partagé ! Je te rejoins sur ça : difficile de ne pas se comparer, quand bien même on sait qu’il n’y a ni compétition ni calcule de points... On a tellement l’habitude d’exister par rapport aux autres, compétitivement plutôt que par l’empathie.
Suite à ce post, nous avons reparlé de notre situation et de mon point de vue, de mes doutes et de mes attentes. Petit à petit, on clarifie les choses, on réfléchit ensemble. Même si on n’a jamais eu de mal à parler à cœur ouvert, on se rend compte qu’on peut toujours faire mieux et que la parole libère la parole. Je parlais de rythme : dans le travail de déconstruction aussi, chacun à son propre rythme. Je crois que, de ce côté, même si on se déconstruit dans des directions différentes, on arrive mieux à faire profiter l’autre de nos avancées et que nos rythmes sont assez proches.
Encore une fois, je te rejoins sur le rapport à l’écriture. Grâce à ça, j’ai réussi à formuler des choses que je sentais sans totalement les conscientiser. Par exemple, que pour déplacer les limites pour l’instant perçues comme très (trop) restrictives, il faut aussi qu’il me montre le positif – je puisse voir qu’il est heureux pour apprendre à être heureuse avec et pour lui. J’ai pris conscience qu’il doit avoir un rôle de guide, puisqu’il a un savoir (empirique : compersion, amours multiples) que je n’ai pas encore mais auquel j’aspire, pour lui bien sûr, mais aussi pour moi. J’ai compris, et je lui ai dit, que j’avais besoin de ne pas voir que le côté restrictif de mes limites. Que, comme ces limites sont pour l’instant nécessaires, on devait tous les deux réussir à voir le positif – parce que je pense que s’il n’y a pas d’autre point positif que « c’est mieux que rien », on n’arrivera pas à évoluer dans l’immédiat. Pour l’instant, sur ce point, je crois que c’est à moi d’assumer le rôle de guide et de l’aider à trouver le positif et une liberté réelle au sein de mes limites. J’ai l’impression que, sans le formuler ainsi, il a peur que s’il trouve une liberté et un épanouissement dans mes limites, je ne veuille pas les déplacer, alors qu’au contraire, c’est justement en pouvant voir son épanouissement que je voudrais, j’espère, élargir les limites, que l’élan vers plus d’ouverture puisse venir de moi et non uniquement de lui.
Merci de rappeler que, tout déconstruit qu’on soi, il ne faut pas culpabiliser de se sentir bien dans la norme ou d’avoir des limites. Je crois que je laisse beaucoup trop de place à ma culpabilité (celle de me sentir bien dans une relation monogame, celle d’imposer mes peurs à mon compagnon, celle de ne pas avancer assez vite, celle de devoir toujours poser des questions sur des sentiments intimes, etc.). Je suis vraiment heureuse, et rassurée, de t’avoir lu et de me sentir comprise, de pouvoir me reconnaitre dans ce que tu as dit de toi – merci d’avoir partagé des bouts de ta propre expérience. Je viens de me créer un compte (j’ai posté le premier message en compte invité) pour qu’on puisse éventuellement échanger en messages privés si tu préfères. Je parle beaucoup de moi dans ces quelques lignes, mais si tu as envie d’aborder tes questionnements et tes doutes plus en détail, n’hésite pas.
Je connais de nom les podcasts dont tu parles (sauf « Balance ta peur ») sans les avoir écoutés, je suis plus à l’aise avec les ressources écrites. Il est peut-être temps de changer mes habitudes et de les écouter plutôt que de simplement les lister pour « un jour, si j’ai le temps » ! Ils m’apporteront peut-être une forme de soutien pour faire face à mes peurs. Car, comme tu le dis, il n’est pas toujours facile de demander de l’aide, quand bien même on sait qu’il en faudrait peut-être.
@bonheur :
Merci pour ce rappel de la distinction entre consensus et sacrifice ! Je crois que ça va aussi dans le sens de ma réflexion : réussir à trouver tous les deux notre liberté dans les limites, pour arriver à des consensus plutôt qu’à des accords où l’un a l’impression de « lâcher » quelque chose à l’autre, qui évoque alors plus une forme de sacrifice.