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Discussion : [Réseau] comptes Instagram sur le polyamour

GeorgyPorgy
le lundi 27 janvier 2025 à 09h31
Celui-ci est pas forcément tourné polyamour, mais plutôt porté sur des réflexions autour de l'autonomie affective et sexuelle. Certains aspects "gratteront" surement les "puristes" du polyA, mais le compte a des réflexions / perspectives souvent intéressantes & faisant réflechir...
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame

GeorgyPorgy
le mardi 03 décembre 2024 à 06h28
artichaut
Pourtant l'adultère, ou même le libertinage, font complétement partie de la monogamie, en tant que système.
La différence, comme dirait Françoise Simpère, ce n'est pas d'avoir plusieurs relations, mais de l'assumer au grand jour (en tout cas, ou a foriori, en tant que femme).
Et même ça, ça ne suffit pas. Les Dom juan assument leurs relations multiples et ne remettent pas véritablement en cause la monogamie en tant que système. Ils sont juste monogames de façon sérielle. En somme ils ne vivent que la NRE, et certains pourraient dire qu'ils la magnifie, qu'ils "font de la monogamie un art", …ou sont l'exception qui permettent à la règle de tenir.
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La vraie différence, je dirais plutôt que c'est la compersion.
La compersion me semble porter un coup sévère au principe même de la monogamie. Avoir plusieurs relations passe encore, il faut juste le minimiser un peu, le cacher sous le tapis, ne pas trop en faire cas… mais être heureux que notre partenaire ai d'autres relations, et l'assumer au grand jour, là on touche au sacré.
Et on reviens à une idée que j'aime bien : la personne la moins monogame de l'histoire, n'est pas celle qui vit une seconde ou une troisième relation, mais celle qui s'en réjouit pour l'autre.
Lorsque j'éprouve de la compersion je quitte concrétement la monogamie, je romps avec le principe de dépendance qui est au coeur même de la monogamie, je déclare l'autre (et soi-même) autonome, et je le/la rends libre.
La compersion c'est un peu l'amour sans la gamie, sans l'attachement de l'autre à soi.
…et peu importe alors que l'on soit monoamoreux ou polyamoureux, monocompersif ou polycompersif… si la gamie disparaît, il n'y a plus de monogamie qui tienne, ou en tout cas elle est bien bien remise en question.
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Et je précise au cas ou : je ne dis pas qu'il faut vivre de la compersion, je ne veut pas en faire une injonction, encore moins un nouveau dogme, une nouvelle religion. je dis juste qu'à mon sens, cumuler des relations ne nous fait pas — en soi — quitter la monogamie, là ou éprouver de la compersion, me semble au contraire un écart au game, bien plus significatif.
Et ça me fait me dire qu'à mon sens, mono ou poly est peu signifiant, là où quitter le game me semble à la fois, bien plus engageant et bien plus signifiant.
Être non-monogame, c'est pas juste être non-mono, c'est aussi (et surtout ?) être non-game.
J'aime bien ce dernier point @artichaut.
Ces derniers temps, contrairement au debut de mon "cheminement" sur ces questions, ce qui a pris de l'importance dans mon rapport à ce qu'on pourrait appeler "le rythme du plus lent", c'est moins la revendication de quelque chose que je chercherais moi a obtenir (=plus d'ouverture à la non exclu) que l'affirmation et la reconnaissance de l'autonomie totale de ma compagne sur ce plan là.
Je faisais reference au fait de ne pas "parler la meme langue" en reponse dans un autre thread face a une personne dont je percevais qu'elle cherchait a "convaincre"...
Et bien, ce serait plutot de cette maniere que j'envisagerais de parevenir a parler le meme langage, dans l'eventualité (encore virtuelle) oú ma compagne arriverait à un moment de sa vie oú elle s'ouvrirait plus elle-même à cette possibilité d'ouverture.
("Si jamais ca se presente a toi, ce desir de vivre un truc, sache que je considere que tu es autonome la dessus")
Ainsi, j'ai le sentiment de sortir d'un rapport de force stérile très pesant dans la relation, et de ne pas tomber dans l'ecueil de la revendication perpetuelle de ce que moi j'aurais souhaité a un moment donné.
Bien sur ca ne solutionne rien concretement quand a mon propre desir immediat, et ce ne dit pas que je ne serai pas amené a galérer émotionnellement si elle venait à éprouver des sentiments en dehors du couple...
Mais bizaremment, ça a un effet assez apaisant émotionnellement pour moi et ça résoud pas mal de frustrations que j'ai pu ressentir.
Ca me donne le "pouvoir" d'affirmer la possibilité de la non-exclusivité dans la relation, de la faire exister malgré tout sans avoir a insister pour en obtenir des materialisations sonnantes et trebuchantes dans le réel. Et ça a l'avantage de désamorcer un peu le rapport de force, tout en invitant l'autre à réflechir à son propre désir, ses propres attentes là dessus
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

GeorgyPorgy
le jeudi 28 novembre 2024 à 15h48
HareRama
@GeorgyPorgy merci pour ta réponse. J'entends les autres voies vers la non-exclu (donc non amoureuses ou sexuelles). C'est autant de pistes à explorer, mais dans l'état qui est le mien, j'ai un peu du mal à me projeter (pour faire vite, certes je pourrais partir seul faire un stage de macramé, mais face à une relation amoureuse et sexuelle intense, franchement, ça ne fait pas le poids).
Peut-être que j'arriverai à identifier d'autres façons de satisfaire mes besoins (une fois ceux-ci identifiés)... L'avenir me le dira.
@HareRama J'ai bien conscience de ce qui se joue ici, de l'enjeu qui parait peu "séduisant" dans le contexte où tu te trouves. Mais ça dépend de degré de "care" que tu veux allouer aussi à ta relation existante : bien souvent dans un désir d'ouverture, je pense qu'on a tendance à se focus sur la nouvelle relation, et on tient le discours "je t'aime toujours autant, ca change rien". Mais le fait est qu'on est obnubilé par rendre "possible" & "acceptée" la nouvelle relation - et même avec les meilleures intentions du monde, on néglige l'existante. Or dans polyAmour il y a aussi l'amour de la.les relation(s) pré-existante(s). Parvenir à être inventif dans sa relation existante pour introduire des touches de non-exclusivité ça peut faire du bien à tout le monde... Et là dedans il ne s'agit pas que de s'accorder le droit de faire un ciné en solo (là c'est caricaturer)... Mais plutôt penser ce qui peut changer la donne actuelle pour redonner de la vie à la relation : oui ca peut être faire chambre à part (mine de rien, après 25 ans ensemble, c'est pas négligeable & ca peut donner lieu à quelque chose...), sexuellement ca peut être aussi se donner la possibilité de partager certains fantasmes avec l'autre (c'est rare qu'on fantasme à fond sur son/sa partenaire, ou en tout cas, on peut essayer d'évoquer la présence de tiers dans ses fantasmes si c'est okay...), savoir qu'est ce qu'on fait de la possibilité d'un flirt imprévu ici ou là sans aller plus loin... Ca aussi ca peut correspondre à "aller au rythme du plus lent" (il ne s'agit pas que d'attendre en proposant de la litterature théorique) + ca a l'avantage d'inclure l'autre, de nourrir la relation en la faisant bouger d'un point A à un point B ou Z progressivement.
Faut juste le faire de manière sincère, authentique, désintéressée, avec une réelle envie de vivre ça dans ta relation existante, pas uniquement pour servir un objectif final d'ouverture...
HareRama
En ce qui concerne cette autre relation, contrairement à ce que j'ai compris de ton histoire, le lien n'est pas rompu. C'est la proximité physique qui l'est. Les échanges continuent, certes souvent tristes car emplis d'amertume, mais ils restent fréquents, profonds et je ne pense pas que ça s'arrête un jour. Ça entretient également la possibilité d'une continuation plus complète, et n'aide certainement pas à passer à autre chose, mais c'est un lien que je chéris et qui me fait du bien.
Disons que des distances ont été prises qui ont été plus ou moins respectées dans le temps & avec les fluctuations émotionnelles de chacun.e. Ce qui a été salutaire pour tout le monde je pense. C'était aussi par empathie (=et par polyamour tiens!) que j'ai pris acte des attentes de la nouvelle relation, de certaines impossibilités & donc une certaine volonté de ne pas continuer à alimenter le désir d'une relation qui créait de la souffrance pour tous.tes.
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
Discussion : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)

GeorgyPorgy
le mercredi 27 novembre 2024 à 11h23
Hello @HareRama
Je reprends sur ce fil dédié la suite de la conversation & rebondis aussi sur ce qui a pu être dit entre temps...
En vrai, je ne voulais pas t'emmener autre part que vers les pistes que te proposes @artichaut.
Dans le cheminement que j'ai eu, j'en suis arrivé à peu près aux mêmes orientations (c'est à peu près là où je me trouve aujourd'hui) comparé à une certaine époque où j'ai pu ressentir le dilemne que tu évoques.
Je pense être parvenu à sortir de cet état frustrant via plusieurs aspects :
1. la sortie progressive d'un état de limérence, de passion qui faisait naître je pense la peur de "perdre" la relation (en tout cas sous la forme dont je l'espérais initialement, dont je me la représentais...). C'est bête à dire, mais cet état là "passe" aussi, même si on a envie d'y rester éternellement, qu'on l'idéalise etc. Ca créée un regard différent sur la situation, et ça désarmoce le sentiment d'urgence qu'on cherche à assouvir en tentant de "convaincre" l'autre. Là dessus, il faut faire confiance au temps, et en fonction de la force des sentiments, je pense que ca peut se chiffrer en mois (voire en une paire d'années si je prends ma propre expérience).
2. la compréhension qu'il ne s'agit pas de "convaincre" & l'empathie. Je sais que ça n'est pas vraiment ton intention, mais je comprends aussi que tu cherches à sensibiliser ta compagne au sujet qui t'anime, en comptant sur le fait que la lecture de témoignages, ect pourra la sensibiliser à tes désirs d'ouverture, voire l'amener à le vouloir elle aussi. Spoiler : c'est voué à l'échec probablement. Faut arriver à te dire que vous ne parlez pas le même langage : c'est comme si tu lui parlais en italien, et qu'elle elle maîtrisait que l'allemand. Pour moi, la rencontre sur un tel sujet, passe essentiellement par l'expérience intime & l'émotionnel. Si ta compagne ne fait pas l'expérience d'une attirance forte vers l'extérieur de votre couple (une nouvelle rencontre qui la chamboule sentimentalement, un gros crush pour lequel elle a envie d'aller plus loin etc.), la plupart des arguments théoriques ou toute la litterature existante feront flop aussi puissants soient-ils.
3. savoir voir des endroits de non-exclusivité moins évidents, et apprendre à apprécier comment ils peuvent satisfaire certains besoins, tout en enrichissant la relation positivement. La non-exclusivité comme l'a dit @artichaut, ca peut se traduire par le passage à un polyamour "total" dans la relation - et c'est probablement ce qui nous apparait le plus évident, le plus souhaitable & désirable. Mais en vrai, tout le monde confirmera que c'est pas la modalité la plus facile à mettre en place dans une relation existante. C'est donc souhaitable & possible aussi de chercher des micro-endroits de non-exclu, qui change la donne dans la relation & peuvent aussi satisfaire des besoins profonds dont on peut faire l'erreur de croire que uniquement un passage au PolyA sera la réponse. Et là le spectre des possibilité est infini, en fonction du mode de fonctionnement de chacun.e. Ca peut se trouver dans la sexualité, mais aussi dans plein d'autres choses sur un spectre large de la vie conjuguale. Là dessus j'avais été bien accompagné par une thérapeute pour travailler profondément sur distinguer mes besoins VS les stratégies que j'envisageais (ou pas) pour y répondre
4. la reconnaissance & l'acceptation qu'une relation peut être "autre"... Cette relation forte que j'ai eu, qui a tout chamboulé pour moi - je me suis détaché de l'attente qu'elle se matérialise dans le concret & la durée par une relation sentimentale & sexuelle. Elle est autre. Bien qu'on ne se voit plus, elle existe malgré tout, elle a son histoire, ses joies & ses peines. Mais elle ne sera jamais calquée sur mes précédentes relations (a fortiori avec un engagement sentimental & sexuel durable, bien qu'il y ait eu des sentiments de part & d'autres). Rarement j'ai des retours de baton à la faveur de ce qui peut s'approcher d'un love bombing ou d'un simple texto de nouvelles, c'est pas évident de maintenir la ligne mais je m'y fais...
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

GeorgyPorgy
le mercredi 27 novembre 2024 à 09h30
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

GeorgyPorgy
le mardi 26 novembre 2024 à 06h24
@HareRama : oui j'ai déjà posté sur mon histoire (un peu). Je pense que si tu fais une recherche sur mon pseudo, ca devrait te ramener les conversations en questions ou mes propres posts.
PS : je me permets de réagir (aussi) à cette phrase avec bienveillance...
"je prends tout ce qui pourrait aider à démontrer que le polyA n'est pas contraire à l'engagement"
Le choix des termes m'interpelle ("démontrer") surtout, je ne sais pas quelle est l'intention mais si c'est dans l'optique d'échanges avec la personne qui partage ta vie... je dirais : attention. Partager des témoignages ca peut aider a nourrir la communication pour peu que l'autre ait une certaine curiosité pour le sujet. Essayer de démontrer me semble plus aventureux et peut même être contre productif, voire envahissant pour une personne qui ne serait pas en demande de ça.
Dans ce contexte, je pense que les choses se jouent à un autre niveau - il ne s'agit pas (que) d'une reconnaissance théorique que ca "peut" fonctionner via des témoignages etc. Le paramètre essentiel de mon point du vue est surtout émotionnel, dans sa vie intérieure, sa propre expérience des ressentis des attentes etc (le fameux "fuck yes!" du consentement enthousiaste).
La frontière entre la démonstration et le forçage est très fine, voire inexistante et invite à la prudence
Discussion : Stigmatisation et auto-stigmatisation de la non-monogamie

GeorgyPorgy
le lundi 25 novembre 2024 à 12h15
Hello,
Je ne me définis pas comme polyamoureux, je me trouve plutôt dans un entre-deux qui s'est déclenché il y a quelques années suite à une rencontre qui a donné lieu à une histoire importante pour moi, très engageante émotionnellement avec la naissance de sentiments ...
Tout en étant en couple avec ma compagne depuis plus de 20 ans.
Ca m'a amené a beaucoup réflechir sur la question de la monogamie, les injonctions intériorisées dans le couple etc.
Désolé pour ce préambule qui m'amène à la réponse à ta question :
=> Oui j'ai eu à ressentir ce sentiment de stigmatisation dans ce contexte que je décris plus haut, et à plusieurs endroits :
* en premier lieu avec 2 thérapeuthes différentes que nous avions choisi de consulter avec ma compagne. Ca s'est passé différemment avec chacune des thérapeuthes, plus ou moins maladroitement on va dire. Le "pire" épisode étant celui où je me suis vu invité à garder mes réflexions sagement "dans ma tête", autrement dit de mettre ça de côté, si je voulais favoriser la "paix" dans mon couple. C'était accompagné de tout un discours stéréotypé du genre : c'est une lubie qui passera, les gens n'ont pas de "double" vie etc. Pour ma réaction, comment je l'ai vécu : ça a déclenché de la colère. Le sentiment de mettre à nu ma vulnérabilité, dans une démarche de recherche de compréhension mutuelle, d'autant plus en face d'un tiers supposé "neutre" & se voir invité à "taire" cela - j'ai vécu cela avec beaucoup de violence
* en second lieu je pense l'avoir vécu dans mon couple. Je refais pas mon histoire ici, mais il se trouve que cette histoire que j'évoque s'est bizarrement passée au même moment où ma compagne en vivait également une de son côté, sans qu'on ait connaissance réciproque des évènements. On a tous les deux eu notre propre manière de réagir face à ces évènements : moi j'ai engagé une réflexion profonde sur le couple quitte à affronter toutes les questions compliquées que ca soulève, quand ma compagne a eu plutôt tendance à étouffer les implications pour elle, pour nous. Du coup, j'ai aussi vécu cette situation comme stigmatisante, dans la mesure où le rôle que m'attribuait la tournure des choses était celui du vilain , qui apportait quelque chose de dangereux & de perturbateur dans l'équilibre à devoir retrouver... Ca a pu être violent par certains aspects, à certains moments même si ça va mieux mais je pense c'est au prix d'une certaine auto-censure que je perçois comme pas vraiment saine sur le long terme... D'aucuns dirait "politique de l'autruche"... Mais c'est le choix que j'ai fait pour préserver ma santé mentale, retrouver une certaine sérennité dans le quotidien & faire disparaitre un sentiment d'insécurité latent si les questions de non-exclusivité (théoriques) restaient trop présente dans l'air.
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
Discussion : La fermeture du couple

GeorgyPorgy
le jeudi 14 novembre 2024 à 11h52
Hello @artichaut
Merci d'ouvrir ce thread! Le sujet me turlupine depuis quelques temps & je trouve la manière dont tu amènes la question ("si besoin d'ouverture, pourquoi / en quoi le couple enferme-t-il à la base?") assez percutante...
Dans mes réflexions intérieures sur le sujet depuis quelques temps, je pense isoler quelques éléments saillants (en tout cas dans mon expérience perso, je monte pas en généralité) :
- l'élèment le plus important à mes yeux est le phénomène inconscient, induit, intuitif où une sorte postulat de contrôle respectif des membres du couple s'installe dans la durée. Je m'explique. A mesure que le couple s'installe dans un certain engagement, des postulats induits / non-dits opérent & peuvent provoquer un sentiment d'enfermement, pour peu que l'un.e des partenaires voit son désir, ses envies évoluer. C'est pas verbalisé, mais ca revient quand même à considérer que : "on est en couple ensemble, donc ton corps, ta sexualité, ton désir est *pour* moi en tant que ton.ta partenaire, et tu n'es pas totalement autonome là dessus". Ce qui est quand même une forme de contrôle super fort qu'on laisse exister inconsciemment quand on y pense...
- un second élément la propension du couple à ne pas "savoir" dealer avec l'impermanence. Le couple en tant qu'entité nous permet de mettre en oeuvre notre engagement sur plein d'aspects (enfants, projets de vie, immobilier, mode de vie) & donne quand tout ça se construit un sentiment de sécurité. L'impermanence (= la vie quoi) apporte du risque & de la menace pour cet équilibre sécurisé, et donc le couple a tendance à vouloir "figer" les choses, et se protéger de toute menace extérieure. Ainsi, d'avoir une tendance à la fermeture vis à vis de certains éléments (nouveaux désirs, nouvelles relations, évolutions des pratiques...).
- il y a aussi en corrolaire une "idéalisation" de la phase de passion dans la relation de couple, qui a une dimension enfermante & pressurante à mon sens dans le sens où elle fait peser une chappe de plomb sur les possibles du couple dans son évolution (on doit "tendre" vers maintenir une relation de couple où la passion est toujours peu ou prou toujours présente,l'horizon qu'il faut viser ensemble, toujours)
Discussion : Attente, frustration et plouf

GeorgyPorgy
le mardi 12 novembre 2024 à 11h29
Hello @PattiSim
A lire tes mots, ce qui est surprenant dans l'histoire c'est cet aspect : "c'est en construction avec son amoureuse, qui elle relationne avec d'autres personnes".
C'est un aspect peu développé de ton message mais qui est frappant vis-à-vis de la teneur du reste de ton message, et notamment sur l'impossibilité que tu décris de concrétiser votre relation.
Je trouve qu'il est surprenant de lire que sa compagne entretient des relations avec alors que lui semble être "empêché" dans son désir d'en commencer une avec toi...
Est-ce que tu es sais plus? Ou tu pourrais développer cet aspect?
On pourrait prendre l'hypothèse que si sa compagne entretient des relations avec d'autres personnes, c'est que le sujet a été déjà abordé, travaillé, discuté au sein de leur couple - et du coup je trouve que ça entre un peu en contradiction avec ce que tu décris dans la suite du message (frustration de sa part à ne pas pouvoir avancer dans la possibilité de votre relation etc).
Ca soulève deux possibilités / scénarios :
1. Sa compagne vit effectivement d'autres relations mais pas lui dans les faits. Le fait qu'il "apporte" la possibilité d'en avoir une pose problème à sa compagne qui se retrouve confrontée à quelque chose jusque là théorique dans le réel (=mon compagne commence une relation)... On a vu sur ce forum plusieurs exemples de "déséquilibre" en ce sens, avec quelqu'un qui se dit, se croit (parfois) sincèrement poly quand c'est lui/elle qui pratique une relation extérieure mais beaucoup moins quand c'est le/la conjoint.e qui le fait...
2. Le fait que son couple soit en "construction" d'une ouverture au polyA qu'il a évoqué était peut être ambitieux de sa part (?), et le fait que sa compagne elle-même relationne était peut-être éloigné de la réalité (?)... Ca peut être problématique car ca signifierait que le dialogue entre eux autour du polyA est "poussé" par lui à l'aune de votre possible relation. Ca pose un halo d'urgence, de pression (même inconsciemment) sur le sujet qui n'est pas forcément super sain. Et du coup, il a pu être optimiste au début mais se rendre compte en ayant effectivement une conversation plus ouverte que ca allait être plus "difficile" que prévu...
Perso, j'aurais tendance à penser que tu as bien fait de dire ton ressenti, de lui permettre de le connaître. Votre relation a bel et bien commencée, vous êtes en lien malgré tout, avec semble-t-il un certain engagement émotionnel l'un envers l'autres. Ca ne passe pas forcément par un date, une relation sexuelle pour que ca "devienne" une relation.
Formuler ton ressenti envers lui, aussi tes attentes est important.
Même si les choses n'évoluent pas comme vous l'auriez imaginé (et certainement, ça n'est jamais comme ça que ça se passe), un peu de care envers cette relation est souhaitable pour tous les deux - ne serait-ce que pour qualifier ce qu'il se passe ou ne se passera pas entre vous
Discussion : Comment accueillir le sentiment amoureux sans douiller ?

GeorgyPorgy
le mardi 22 octobre 2024 à 10h26
Hello Saltatio
Je rejoins les pistes envisagées par @artichaut & @Intermittent sur l'aspect "attentes"
Peut-être la pente que tu devrais t'attacher à explorer dans ton cheminement serait de décoreller les sentiments que tu penses éprouver des attentes qu'ils génèrent chez toi.
La construction sociale autour de l'amour "romantique" peut nous amener à confondre les deux aspects, et c'est ce qui créée de la frustration ou du mal-être probablement...
Dans ton message, tu ne nous dit pas pourquoi tu anticipes de "douiller" si tu laisses le sentiment se développer chez toi. Aussi, tu ne nous dit pas si ces "2 fois par le passé", sont avec une même & unique personne, ou bien avec des personnes différentes.
Je prends l'hypothèse que c'est parce que tu anticipes aussi que toute relation s'avérera impossible (me trompe-je?) - et là, on est déjà dans l'attente de quelque chose (si tu tombes amoureuse de cette personne, l'unique moyen de vivre cela serait d'entrer en relation *classique* avec elle or tu sais que ce sera impossible, car il/elle est déjà engagé.e / en couple / en déplacement sur Mars toute la semaine & garde ses week-ends pour sa passion du curling...)
C'est super difficile à mettre en oeuvre cependant dans la vraie vie (je l'ai vécu)
Mais je crois qu'on peut savoir apprendre à regarder en face ses sentiments pour quelqu'un (= j'aime cette personne) & à la fois désamorcer des attentes qu'on sait impossibles (= nous ne serons jamais dans CE type de relation ensemble). A terme, ca permet également de conserver un lien malgré tout (qui reste important à nos yeux), tout en évacuant les effets néfastes / parasitant qui naissent de nos attentes frustrées.
... Après reste aussi l'option évoquée de parvenir à se focaliser sur toutes les tares de cette personne, pour progressivement parvenir à "tuer" les sentiments
Message modifié par son auteur il y a 10 mois.
Discussion : [Bande Dessinée] La rose la plus rouge s'épanouit, de Liv Strömquist, Rackham 2019

GeorgyPorgy
le vendredi 04 octobre 2024 à 14h52
Nouna
Ça me donne envie de la lire quand même.
Oui c'est pas déagréable à lire malgré tout, même si on n'est pas d'accord avec le point de vue - après tout c'est à ça que peuvent servir les livres, envisager des visions différentes de manière développée. Ca donne à réflechir... :)
Sur ton point sur le sentiment de mourrir lors de la séparation, je te rejoins - et c'est le principal reproche que je fais à ses arguments. Elle met en exergue le caractère ABSOLU de l'amour, qui devrait nous amener à nous laisser totalement embarquer alors que notre monde moderne nous amène à développer des stratégies de préservation & de maximisation (du confort, de la sécurité, etc.) individuelles.
Mais on est pas tous des artistes vivant une vie de bohème sans attache, prêt.tes à tout claquer du jour au lendemain pour laisser s'épanouir un nouvel amour.
De plus, j'ai du mal avec cette dichotomie qui ne dit pas son nom entre le confort & la sécurité qu'on arrive à bâtir au long cours avec quelqu'un ET la survenance d'un nouvel amour. Le discours qui dit que ces éléments sont inconciables, n'est-ce pas justement ce avec quoi beaucoup de gens se débattent, galèrent (dans ce forum a fortiori). Ca entretient cette injonction à la monogamie successive, alors qu'on pourrait, devrait essayer de dépasser ces endroits de souffrances
Ce "confort" de l'histoire pré-existante, c'est aussi un engagement de l'amour à un moment donné qui a sa valeur, qui mérite d'être entretenu, chéri & soigné - soyons fous, on peut même y être attaché pour de bonnes & belles raisons. Même si y'a pas le FEU PASSION PAPILLONS DANS L'VENTRE des débuts, être sensible à l'éthique du polyamour devrait aussi nous amener à reconnaître que son imparmence n'est pas le signe de sa perte de valeur.
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Amoureuse d'un homme poly

GeorgyPorgy
le mercredi 02 octobre 2024 à 16h12
Je ne dis pas que la distance te fera du bien. Pour avoir eu à la vivre moi-même - au contraire. On passe vraiment par une phase initiale difficile, comme un sevrage je pense mais arrive un moment où on souffre moins...
Ce que je dis, c'est que la prise de distance permet de "casser" un pattern destructeur ou générateur de souffrance. Ca permet a chacun.e de reprendre son souffle, de sortir la tête de l'eau. Et au delà, quand on arrive sur ce plateau moins souffrant, on constate qu'on porte un autre regard sur la relation, ses mécanismes etc. Ca peut être salutaire, sans dire que toute relation prenne fin pour toujours - même si c'est un risque & que ça peut faire peur...
Discussion : Amoureuse d'un homme poly

GeorgyPorgy
le mercredi 02 octobre 2024 à 10h13
Hello,
Désolé de lire ce que vous traversez tous.
Cependant, je rejoins @Miamou - discuter de l'opportunité d'un trouple dans le contexte que tu viens de décrire me paraît (c'est un euphémisme) un peu précipité... Ou alors on n'entends pas la même signification au terme trouple (pour moi ca va quasiment jusqu'à vivre ensemble à 3, et chacun.e des trois a des sentiments pour les 2 autre membres).
Peut-être, l'idée est plutôt de tenter pour chacun.e d'accepter l'existence d'une relation avec toi & avec elle en même temps - donc de rentrer dans un schéma plus proche du polyamour.
Cependant, même là, on sent quand même pas mal de red flags qui devraient tous.tes à y aller avec plus de lenteur.
- la dernière "crise" en date semble de dater d'il y a une semaine
- tu mentionnes des éléments très graves qui renvoient à des souffrances profondes et/ou à des épisodes de violence : envers soi-même (TS), envers les autres peut-être (garde à vue), disputes violentes...
- tu mentionnes aussi la rupture de lien avec les enfants, ce qui montre qu'ils sont de faits pris dans le tumulte de vos difficultés relationnelles. Pour moi, les enfants en souffrance, c'est vraiment rédhibitoire mais je ne sais pas quel âge ils ont..
- le mot que tu emploies pour décrire sa compagne ("furex") me parait aussi violent, même si tu as certainement tes raisons. C'est juste que ça ne laisse pas entrevoir le minimum de bienvellance envers elle (quelque soit ses torts) qu'il va falloir envisager si votre situation évolue vers une relation à 3...
Le cadre me semble super précaire & je pense qu'il est extrêmement important d'y accorder l'attention nécessaire. Ne pas prendre de décisions trop hatives.
Tenter d'essayer "autre chose" ça peut être une solution quand le reste n'a pas fonctionné, mais si j'étais à ta place j'irai vraiment à petits pas, en mettant des gardes fous, peut être en décidant aussi que les adultes voient *ensemble* un thérapeuthe pour les aider à naviguer le truc. Ce qui risque d'être compliqué tant vos relations respectives apparaissent comme violentes & impulsives à la lecture de ton post...
Globalement, peut-être vos priorités individuelles devraient être de retrouver un peu de sérénité individuelle en prenant de la distance ?
Discussion : [Bande Dessinée] La rose la plus rouge s'épanouit, de Liv Strömquist, Rackham 2019

GeorgyPorgy
le mardi 01 octobre 2024 à 10h02
Je l'ai lue il y a quelques années déjà, mais il semble que je suis resté un peu perplexe à la fin de ma lecture.
Son propos de mémoire étaint effectivement d'interroger la forte influence de la matérialité & de l'individualité de la vie moderne, par rapport à la survenance des sentiments amoureux qui devraient logiquement s'en affranchir.
En gros, les matérialités, les contraintes & le souci de préserver son bénéfice individuel dans le monde contemporain nous empêcherait de nous laisser "aller" à vivre des amours réelles au sens profond & désintéressé... (c'est juste des vagues souvenirs)
Elle interroge aussi la différence potentielle entre faire relation, s'engager avec le sentiment amoureux. On a tendance à les associer indiscutablement, et je crois me souvenir qu'elle remettait en cause cet aspect
Je dis que je suis resté perplexe car même si l'angle me paraissait intéressant à aborder, j'ai trouvé le message un peu "bourgeois" & donneur de leçon. Comme si c'était "facile" de s'affranchir de toutes ces contraintes dans nos vies réelles.
Ca a le mérite de nous amener à nous interroger cependant, en mettant à distance certains paramètres qu'on a peut-être tendance à aborder uniquement sous la forme d'éléments indépassables...
Discussion : Poursuit-on la relation historique par confort ou par amour ?

GeorgyPorgy
le vendredi 27 septembre 2024 à 15h48
Nouna
Certaines personnes décident de s’ouvrir aux deux, ou aux trois et je trouve que cela est un choix heureux. On a qu’une vie.
J’ai l’impression que ce que je dis est immature, du fait de mon manque de connaissance en la matière, et surtout c’est très schématique, binaire, catégorique, mais je ressens un truc comme ça. Personnellement je serais très heureuse à l’avenir, de me remettre avec quelqu’un qui soit mon nuage et j’aimerais bien qu’il soit d’accord pour que je vive le feu, je ne transigerai plus sur le désir animal.
Et j’aimerais que lui aussi vive tout ça.
Je ne trouve pas que ce que tu dises soit immature, ça permet d'introduire de la nuance dans un concept qu'en général on conçoit de manière univoque ALORS qu'il est fait de pleins de complexités, de nuances, de couleurs. Plus un spectre qu'un point précis...
Les 3 éléments ça m'a parlé dans le sens où je me suis depuis quelques années mis à envisager la relation amoureuse sous 3 dimensions différentes (la passion, l'engagement, l'intimité). Tes concepts s'en rapprochent je trouve, avec des noms plus poétiques :)
Dans mon esprit, les notions ne sont pas exclusives ni excluantes cependant. Chaque relation amoureuse revêt une part mouvante de chaque dimension, et s'interroger sur leur importance relative à un instant t, ça me permet de mieux "comprendre" de quoi est fait la relation à un moment (et aussi, voir sur quel levier je peux agir pour améliorer un aspect, où déceler où je suis moi en recherche d'amélioration)
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Je me demande à quoi sert ce forum ?

GeorgyPorgy
le mardi 17 septembre 2024 à 10h57
En vrai, il y a un peu de tout sur le forum, à l'image de ce qui se passe dans la "vraie" vie.
Après, c'est le propre du format forum, certains sujets s'éteignent presque d'eux-mêmes si les correspondants n'alimentent pas la conversation rapidement, passent à autre chose, et que de nouveaux fils plus récents viennent capter l'attention des visiteurs / participants.
Perso, je trouve que le format un peu internet "old school" est assez satisfaisant, car simple & pas sujets aux codes / artefacts des "nouveaux" réseaux sociaux (longueur du post offerte, notifications, tags associés etc).
Ca laisse plus de temps aux participants de prendre le temps de lire, de réflechir à ce qu'ils lisent, de réflechir s'ils ont une participation intéressante à partager, des questions etc. (c'est comme ça que j'aborde le forum en tout cas...)
Peut-être certain.e.s ne aussi pas "en phase" avec le format forum VS ce qui peut se pratiquer sur les réseaux (ils s'attendent à ce que les réponses "push" vers eux automatiquement comme sur un RS type FB ou Insta, alors qu'ici il faut avoir un compte, cocher une checkbox pour être sur d'être notifié d'une réponse etc). C'est aussi une question de la manière d'aborder ta relation avec le support (si tu postes en invité, et que tu ne reviens pas activement regarder ce qu'il se passe ici de jour en jour, le forum va pas venir te chercher...)
La plupart des gens tentent d'obtenir un début de réponse à des questions qu'ils / elles se posent, quelque soit le contexte (auquel cas, ce qu'ils/elles lisent les aident à aller de l'avant & ils ne reviennent pas, ne poursuivent pas...).
D'autres viennent (c'est ma vision) pour nourrir un biais de confirmation : ils / elles s'attendent à obtenir des validations de leurs visions des choses, de leurs comportements, à se rassurer par le fait que plusieurs individus puissent leur dire "oui c'est comme ça qu'il faut faire"... Du coup, quand ca commence à questionner, à interroger dans un sens différent, ça devient inconfortable & ils se dirigent ailleurs...
Perso, mes posts & ma présence ici sont plutôt destinés à obtenir des points de vues divers, nourrir un peu mes réflexions sur les thématiques des relations, voir ce qui peut se pratiquer par d'autres, où sont les endroits où les gens ont merdé / réussi & bénéficier d'un peu de cette richesse pour enrichir mon rapport au monde.
Du coup j'essaie de répondre quand on s'addresse à moi directement :)
Mais c'est vrai que c'est pas un endroit destiné à tisser des liens forts, voire des relations - même si ça doit arriver à côté j'imagine...
Discussion : Polyamour et privilège de couple

GeorgyPorgy
le vendredi 16 août 2024 à 10h11
@Miamou
Désolé je prends seulement le temps de ré-intervenir après plusieurs jours, ma vie de famille / pro m'a empêcher de me poser & faire une réponse digne de ce nom :)
Désolé pour la tournure qu'à pris le fil, c'est dommage. Et c'est l'objet du forum d'échanger des perspectives différentes - parfois les gens sont à fleur de peau j'imagine & ça déclenche probablement des réactions disproportionnées.
Dans mon intervention à ton propos, il n'y avait absolument rien de négatif à ton endroit.
J'essayais juste de questionner ce point qui semble t'occuper principalement (ça ressort de chacun de tes posts je trouve :) ). Pour moi, ton questionnement sur le fait que le couple ne serait que le lieu du confort matériel / sécurisant & "l'autre" relation l'unique lieu de la passion mérite pour moi d'être intérrogé. Ca peut être vrai dans beaucoup de situations, notamment pour les personnes qui sont en dépendance (financière par ex) de leur partenaire, et ne peuvent envisager de "quitter" la cellule couple sans s'exposer à de gros risques.
Cependant, quand j'indique que ça ne devrait pas être aussi binaire, je pense que c'est justement l'exercice auquel on peut s'atteler pour faire un peu évoluer les choses :
- essayer de remettre de la passion dans le couple quand on ne le perçoit plus que comme le lieu d'un confort molasson mais sécurisant
- essayer de rendre possible ce même confort, cette sécurité dans les relations extérieures au couple
Parvenir à avoir cette imagination, pour moi, c'est ce qui peut permettre de quitter les lunettes invisibles qu'on porte tous, et qui nous font voir le monde amoureux à travers l'unique prisme du couple.
Je dis pas que c'est facile, mais en tout cas, perso c'est une intention que je m'attache à conserver depuis quelques années (en tout cas dans mon couple, car je ne pratique pas de relations amoureuses / affectives / sexuelles extérieures).
Dans mon histoire, le fait que la relation ait pris fin je pense est beaucoup lié à cela :
- Pour ma compagne, c'était impossible d'imaginer l'existence d'une seconde relation qui implique de l'amour romantique sans se projeter dans une situation où ce serait fatalement une duplicata de notre vie de couple actuelle. Ce revenait à se projeter dans une vie quasi schizophrénique où tout serait en "double" - notamment le temps consacré à chacun, les enjeux de vie commune / cohabitation, activités etc.
- Pour l'autre amoureuse, c'était presque la même chose mais en inversé (je m'attends à n'avoir que les miettes résiduelles de ton temps de vie de couple, ce qui va rendre notre possible relation triste et frustrante)
- Aussi, chaque "meta" discussion autour du sujet de la relation, avec l'une ou l'autre, accordait une présence trop forte à la cellule "originale" du couple.
- De même, le terme même de "tiers" est super problématique je trouve. Ca objectifie la personne en question & la place fatalement en périphérie du couple en question.
Encore une fois, l'aspect monolithique du couple "dévore" la valeur intrinsèque de la nouvelle relation, et ne lui laisse que très peu de place pour exister en tant que telle.
C'est comme si toute imagination d'un possible ensemble se faisait à l'aune du couple pré-existant.
Perso, j'ai beaucoup évolué là dessus. Un exemple très précis & radical peut être est l'autonomie que j'accorde à l'individu vis-à-vis de ce qui peut le / la traverser, notamment concernant le désir sexuel. Pour moi, je n'ai aucune espèce de droit de regard / veto sur cet aspect, sur ce que peut ressentir ma compagne par exemple ou avoir envie de faire / pas faire à un moment donné. Je sors en conscience du postulat implicite du couple mono qui veut que, sexuellement, l'autre n'ait pas l'autonomie de disposer de son désir, de son corps, de ses sentiments. Malgré le fait qu'on ne soit pas "parvenu" à s'entendre sur la possibilité effective d'une non-exclusivité, par ailleurs.
C'est d'ailleurs en cela que je rejette plutôt le terme même d'adultère qui pour moi comporte une grosse couche de morale liée justement au prisme du couple (= "nouer des sentiments, développer du désir en dehors de la cellule couple c'est une faute & c'est interdit, car on s'est implicitement promis que nos corps & désirs sexuels s'appartiennent mutuellement" alors que la réalité est toute différente). Dans ce cadre-là, dans un couple qui dure, à quel moment le/la partenaire va recevoir la survenue du désir extérieur de l'autre avec bienveillance? Et d'ailleurs, as-tu vraiment à me faire part de cela "en avance" (me demander la permission?)? C'est l'entretien d'un rapport de force mutuel du couple qui créé beaucoup plus de frustrations & de dégats psychologiques que de bienfaits - à mon humble opinion. Attention, ça ne veut pas non plus dire que je promeut le mensonge. Simplement, ca bride notre imagination collective, ca empêche la vie simplement,... autre chose de moins binaire devrait être possible.
[Je conseille au passage le compte insta "Fidélité mes fesses" qui poste de très bonnes réflexions à ce sujet]
Discussion : Polyamour et privilège de couple

GeorgyPorgy
le mercredi 14 août 2024 à 17h04
Après de longues semaines à être resté dans la position du visiteur / lecteur silencieux... je me décide à participer à nouveau à la conversation car le sujet du post me parle.
Sans refaire mon parcours ici (qui peut être lu / compris dans mes interventions précédentes), je réagis car la thématique en question a grandement joué dans celui-ci.
Depuis plus de 20 ans, je suis dans ce qui est défini ici & ailleurs comme le couple "socle". Il y a quelques années, je suis tombé amoureux d'une tierce personne, ce qui a donné lieu à ce que d'aucuns qualifient d'adultère (perso j'ai du mal avec ce qualificatif, du fait qu'il soit super chargé négativement par rapport à ce que moi j'ai vécu dans cette histoire). Le hasard de la vie a fait que ma compagne a vécu elle-même "son" adultère avec un tiers, dans la même période, sans que l'on soit mutellement au courant. Bon, à un moment les choses se sont dites, et ça a fait des dégats - mais aussi déclenché beaucoup d'évolutions positives.
C'est à ce moment que j'ai commencé à fréquenter le forum, et explorer la litterature autour de la non-exclusivité etc.
Je ne me définis pas comme polyamoureux. Simplement je suis tombé amoureux d'une personne "en plus" & j'ai compris (après une période de confusion) que j'aimais toujours également ma compagne. Cette nouvelle relation s'est terminée cependant, pour tout un tas de raisons - notammement la difficulté à faire se rencontrer des attentes, la difficulté à surmonter les représentations pour imaginer un possible & aussi parce que j'ai décidé de renoncer à mes propres attentes par souci des 2 personnes concernées...
Mais aussi, avec le recul, je pense que la thématique du post y a beaucoup joué.
Le fait est que j'aurais souhaité que s'invente dans une certaine intelligence & une certaine imagination, créativité un "possible" pour l'existence de cette relation dans ma vie (à moi), en harmonie relative avec ma vie au sens plus large (présence du couple "historique", vécu que je ne souhaite pas voir disparaitre - au contraire). En vain...
Je fais le constat après un certain temps, que la cellule couple dans tout ce qu'elle porte (en conscience ou pas) de représentations, d'attentes implicites etc a empêché cette intelligence émotionnelle "d'éclore" - et je pense c'est valable sur chaque sommet du triangle des protagonistes. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine que nos visions des possibles à chacun.e ont été grandement oblitérées par le prisme du couple, que ça a laissé très peu de place à :
- l'acceptation d'une impermanence possible
- l'ouverture à de l'incertain (et ce pour chacun / chacune)
- la fluidité & l'imagination
Je pense cet aspect en dehors des aspects de "confort" strict tels que décrits par @Miamou (que je parviens à comprendre, même si je ne comprends pas entièrement le split que tu y mets versus les papillons... la dichotomie rationnel / passionnel... est-ce que ça doit être aussi "binaire" dans le réel? c'est un peu ce que je reproche au couple d'ailleurs, le fait de devoir positionner les choses dans l'une ou l'autre des cases laisse peu de place à l'imagination & à la fluidité)
Discussion : Questions en lien avec l'abstinence

GeorgyPorgy
le mardi 11 juin 2024 à 09h06
Un homme
Est-il le début du polyamour ou bien simplement le cours de la vie et des aventures extra conjugale ?
Là encore, je pense que ça n'a rien à voir. Si tu regardes un peu les échanges ici, tu constateras que le polyamour s'attache à permettre la mise en place d'une pluralité de relations possibles, dans le consentement de chacun.e, sans forcément y attacher une dimension sexuelle.
La variation du désir et de la libido dans une relation de couple qui dure un peu est quelque chose de tout à fait courant. Ca peut engendrer des souffrances & des difficultés pour l'un ou l'autre, ou les deux, mais ça n'implique en rien une bascule vers une ouverture du couple. Encore une fois, c'est un choix parmi d'autres - au même titre que décider ensemble de chercher des pistes pour réinventer une sexualité "nouvelle", plus satisfaisante à l'intérieur de la cellule du couple ou décider d'accepter une abstinence temporaire...
Discussion : Questions en lien avec l'abstinence

GeorgyPorgy
le mardi 11 juin 2024 à 09h00
Un homme
Et donc ouvrir son couple à une autre relation ?
Je ne vois pas de logique dans l'enchainement entre ta première question et celle-ci.
L'ouverture du couple & la présence/absence de sexe dans un couple n'ont pas de lien. Certains couples peuvent décider d'ouvrir leur couple dans un contexte où ils constatent *ensemble* en conscience que leur sexualité dans la relation ne les satisfait pas ou plus. Mais ça n'est pas absolument pas une suite logique ou automatique, simplement une modalité possible parmi tant d'autres.