Participation aux discussions
Discussion : Basculer ?

Double4
le samedi 03 mars 2018 à 21h12
Bonsoir,
Je ne suis pas venu ici quelques jours et je reviens clôturer cette discussion (ou pas selon les réactions) car j'ai compris que le polyamour sera peut être une conséquence de mon évolution future, mais il ne peut être la solution au problème auquel je suis confronté. Si Clématite et Nuées acceptaient de vivre cela, une troisième viendrait tôt ou tard ébranler l'édifice, puis une quatrième...
Ces derniers jours, je suis descendu très bas dans le baromètre moral mais j'ai pu toucher un certain nombre de mes fonctionnements et faire la lumière sur certains blocages.
J'ai compris qu'avec mes comportements possessifs et contrôlants, je ne laissais pas la place à une femme de se dévoiler à moi, de m'offrir ce qu'elle est vraiment. Poussé très probablement par un besoin de reconnaissance, par la croyance qu'on ne peut pas m'aimer simplement pour ce que je suis, j'avais besoin de prendre toute la place. Je ramenais tout à moi, si quelqu'un dans n'importe quelle relation pas forcément amoureuse parlait de quelque chose, il fallait que moi aussi, et si possible plus que lui. J'ai pris les décisions, décidé des destinations... J'ai vécu avec Clématite comme avec Nuées du 99% Double 4 avec à mes côtés une Merveille que je ne voyais pas vraiment. Bien sûr, je grossis le trait. Tout ceci avec un gant de velours, beaucoup de gentillesse et de tendresse, et, je le croyais jusqu'ici, d'écoute.
En poussant plus loin, je me suis demandé si j'avais jamais fait l'Amour avec une femme, ou seulement joui du plaisir de la posséder. Bien sûr, une fois de plus je grossis le trait et ces femmes m'ont trouvé très à l'écoute de leur plaisir, ont eu des orgasmes. Mais... Je me suis assis tout à l'heure sur un banc où nous avions fait l'amour avec Nuées et me suis remémoré cet instant en me demandant si j'avais réellement aimé cet instant pour lui même ou simplement pour la satisfaction qu'elle se donne à moi...
Et j'ai compris, en relisant mon histoire avec Nuées, que je ne lui avais jamais offert l'occasion de s'ouvrir pleinement à moi, de m'offrir pleinement son cadeau. J'ai juste essayé de l'attraper, de la posséder. Mais une nuée ne s'attrape pas (ce pseudo n'a pas été choisi au hasard, c'est son initiale et nous nous sommes beaucoup bercés de la poésie des levers de soleil d'hiver, quand les nuages deviennent roses et oranges), pour saisir l'essence d'une nuée, il faut abandonner sa matière solide et devenir nuée, s'imprégner de sa substance vaporeuse. Alors seulement on peut fusionner et goûter qui elle est.
Avec Clématite, évidemment les mêmes constats fonctionnent, mais nous sommes plus "de même nature". Il existe une compréhension naturelle entre nous qui pèse très lourd dans notre lien.
La situation aujourd'hui est que le polyamour, on oublie, au moins dans l'immédiat. Clématite (avec qui j'étais en relation officielle en ce moment) part deux semaines en Amérique, c'est donc l'occasion idéale de faire une pause (je lui ai promis que même si je sentais que je repartirais avec Nuées, il ne se passerait rien sur le plan physique durant cette période). Nuées a coupé le contact avec moi pour se protéger (et elle a raison) mais nous vivons très proches, ce qui n'est pas toujours évident. Mais surtout, subsiste entre nous ce sentiment d'inachevé, cette sensation de ne pas avoir su saisir l'essence de notre Amour.
Je sens que mon chemin, celui qui va me faire le plus évoluer, serait de rétablir le lien avec Nuées mais sans tomber dans tous les écueils du passé. Si c'est possible, c'est clairement ma dernière chance. En jouant cartes sur tables en lui exposant toutes ces compréhensions, en lui donnant les garde-fous (les comportements à repérer chez moi pour les désamorcer) et en ne prenant pas toute la place pour lui permettre de s'exprimer pleinement et ainsi de m'offrir ce cadeau que j'ai écrasé dans mes mains à chaque fois. Voici mon rêve ce soir. Il a quelques jours pour maturer et s'affiner. J'aimerais tant pouvoir offrir à Nuées pour ses 60 ans, le cadeau d'un homme si différent d'elle-même qui fait le voeu d'apprendre à l'aimer vraiment...
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Basculer ?

Double4
le jeudi 01 mars 2018 à 07h50
Merci Hinatea et Siestacorta,
Je tiens à m'excuser pour mes réponses très tardives (c'est quand même moi qui pose les questions !!!) mais ne suis pas souvent connecté.
Oui Hinatea "bad boy honnête" et dépendant affectif. Ou plutôt rebelle honnête car je suis au contraire un très gentil garçon attentionné et que l'image du bad boy ne me plait pas trop.
J'ai décidé de trouver un thérapeute pour m'accompagner pour essayer de sortir de cette boucle sans fin. Trouver une thérapie qui passe par le corps plutôt que par la tête puisque la tête ne sait pas résoudre. Apprendre à faire dialoguer ces deux parts de moi qui ne savent pas s'écouter pour qu'elles trouvent ensemble une solution vivable (je n'aime pas le terme compromis).
Un jour une osthéopate m'a dit "Il n'y a personne dans ce corps, où habitez vous ?". Moi qui me croyais au contraire bien incarné avec un corps puissant et stable, un métier à la fois intellectuel et manuel, et des activités sportives intenses dont des sports de glisse ou du VTT en terrain très difficile demandant de l'équilibre. Donc trouver une reconnexion entre la tête et le corps semble la première des choses à faire si je veux être capable de partir à l'aventure en me sentant en sécurité...
En ce moment, bien sécurisé par Clématite, je me dis que la différence de Nuées m'apporterait plus que ce cocon ronronnant (au sens de la confrontation dont tu parles Siestacorta) et j'aurais tendance à foncer, une fois de plus vers elle. Mais qu'en serait-il quand je serai de nouveau assailli par mes questions ?
Même à force de dialogue, il semble bien que l'idée que je vive les deux relations n'est qu'un rêve. Peut être même qu'en ne permettant pas que je vive cela, elles me forcent à trouver la solution en moi. Irais-je chercher un thérapeute si je pouvais vivre ce polyamour ? Probablement un peu plus tard car je sais qu'une troisième se présenterait pour mettre à mal le fragile édifice. Ce ne sont pas les femmes qui manquent pour qui j'éprouve du désir...
Il y a 19 ans, je me mariais et déjà ce jour là je savais qu'une partie de moi n'était pas d'accord avec cet acte. J'avais même la sensation que le mariage était une espèce de garantie à rester dans le droit chemin que je m'imposais ! J'ai un peu l'impression que c'est ce même chemin que Clématite souhaite. Mais une partie de moi est d'accord. Une partie seulement...
Discussion : Basculer ?

Double4
le lundi 26 février 2018 à 18h44
Merci pour votre écoute et vos réponses. Oui bonheur, je sens cette déconstruction nécessaire chez moi. Probablement que si mes deux amoureuses ne s'alignent pas c'est parce que je suis moi même imprégné jusqu'aux os du modèle monogame.
Poser les choses me permet déjà de cheminer et déjà aujourd'hui la question semble se poser différemment.
Ce matin, je suis tombé sur la table du salon sur "les nourritures terrestres" d'André Gide. Je ne sais qui avait posé ce livre ici. Je n'en connaissais que le titre. Il m'attendait. J'ai très vite vu mes peurs et mes impasses. Très vite vu cet idéal de liberté qui me semble si difficile à atteindre. Immédiatement reconnu la pensée d'Osho que Nuées m'avait partagée il y a un an (il m'en semble 10...).
Cet idéal libertaire dont nous parlions mais que nous avons lacéré en attachements et détachements. Cette liberté est d'une exigence que nos coeurs meurtris ne croient pas savoir atteindre.
"Ne demeure pas auprès de ce qui te ressemble"... (me parle de Clématite)
"Ne cherche pas dans l'avenir à retrouver jamais le passé. Saisis de chaque instant la nouveauté irressemblable et ne prépare pas tes joies, ou sache qu'en son lieu préparé te surprendra une joie autre." (me parle de Nuées)
Au delà du polyamour, je sens bien que mon idéal est dans le non attachement complet. Mais j'en suis très loin et il me faut cheminer et regarder en face cette peur qui me retient ou me rappelle sans cesse à quai. Je sais que la vraie sécurité consiste à savoir naviguer en pleine mer. Mais mon mental si puissant me commande si vite de m'arrimer en lieu "sûr". Vraiment si sûr ?...
J'ai su faire de ma passion mon métier. Ma vie est passionnante, mes clients deviennent mes amis, les projets fleurissent, je n'ai besoin de rien d'autre que ce que je sais créer moi-même pour garder la flamme. Mon feu intérieur intense voudrait souvent me pousser au dehors vers de folles aventures amoureuses.
Pourtant souvent, le soir surtout, je ressens ce besoin d'un havre de paix, trouver une sécurité que je ne sais me donner seul. Je crois bien que la clé est là mais comment avancer sur ce fil ?
Long is the road...
Discussion : Basculer ?

Double4
le dimanche 25 février 2018 à 20h39
Ah non, je ne pense pas que ce soit elle. J'ai choisi ce pseudo pour l'initiale et aussi parce qu'elle aime les coquelicots. Clématite n'est pas pris?
merci
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
Discussion : Basculer ?

Double4
le dimanche 25 février 2018 à 19h53
Bonjour à toutes et tous
Je me sens en ce moment dans une impasse. Je crois que je suis foncièrement polyamoureux. En tout cas l'ombre de cette envie a plané sur mes amours monogames depuis plus de 20 ans. Mais jamais je n'ai su vivre de relation de ce type. Mon année 2017 a été particulièrement mouvementée. Toute l'année j'ai été tiraillé entre deux femmes, Clématite, avec qui je suis "officiellement" en couple depuis 3 ans, et Nuées, dont je suis amoureux depuis environ 6-7 ans.
Mon histoire avec Nuées est particulière. Déjà attirés l'un par l'autre, nous nous sommes rapprochés en 2012 alors qu'elle n'avait plus de véritable relation avec son ami, accro aux jeux, et que la mère de mes enfants était en train de partir pour une nouvelle aventure. Ne sachant pas trancher entre lui et moi, elle a pris le large pour 2 ans. Entre temps j'ai rencontré Clématite sans que jamais Nuées ne quitte vraiment mon coeur. A son retour à l'été 2015, nous avons vécu un court intermède ensemble avant que je retourne auprès de Clématite. Nuées a alors rencontré un autre homme, plus pour mettre une distance entre nous que véritablement par amour. Cela a fonctionné en 2016.
Mais en 2017 nous nous sommes retrouvés et toute l'année ne fut qu'alternance entre ces deux merveilles que ma tête me demande de départager alors que mon coeur ne sait pas... Ces deux femmes très différentes m'apportent énormément chacune à leur façon. Si le désir n'intervenait pas ce serait simple. Mais ce coquin de désir (et le plaisir aussi) est bien là et réciproque de part et d'autres.
Avec Clématite, bien que nous ne soyons pas officiellement diagnostiqués comme tels, il est plus que probable que nous soyons deux zèbres. Très vifs d'esprit, à l'aise avec les concepts abstraits, souvent emplis de doutes... Le point le plus fort de notre relation est cette compréhension mutuelle instantanée. On peut partir loin, l'autre suivra. En retour, toute cette "cérébralité" peut parfois peser lourd. Clématite m'apporte aussi beaucoup de sécurité affective. Notre relation est une relation de construction.
Nuées, je ne sais pas si elle est zèbre. Moins cérébrale en tout cas, mais probablement plus connectée avec le monde subtil. Entre nous il existe un fluide, une connexion parfois vraiment tangible. Avec elle, je ne peux pas laisser mon cerveau partir aussi loin, mais elle m'apporte douceur, simplicité, légèreté. Elle aime l'air frais comme moi, est toujours partante et bien qu' âgée de 15 ans de plus que moi, tout à fait à même de me suivre, non dans les idées, mais sur les terrains les plus escarpés à pied ou à vélo. Positive et croyant en la vie simplement, elle sait répondre à mes doutes par un "on trouvera" qui me déconcerte et m'émerveille.
Je suis donc très amoureux de l'une comme de l'autre, j'aime ce que chacune m'apporte, j'ai des projets avec chacune. Moi qui croyais ne pouvoir être aimé que par défaut, j'ai là deux femmes qui m'aiment d'un amour puissant. Suffisamment puissant pour m'accueillir encore et encore.
Les bascules incessantes de 2017 sont à bout de souffle. Les mêmes scénarios se sont reproduits maintes et maintes fois. Les yeux noirs de Nuées perdent de leur éclat quand l'ombre des yeux clairs disparus de Clématite passe devant les miens, et réciproquement. Je sens que la perte de ma relation avec l'une m'empêche d'aimer pleinement l'autre. J'ai la ferme impression que si je pouvais vivre simultanément ces deux relations, j'apporterais à chacune bien plus d'Amour que je ne lui en apporte actuellement. Je pourrais goûter pleinement l'Amour de chacune sans que la rancœur lui donne son amertume.
Mais voilà. La question du polyamour semble ne pas trouver de solution. Clématite se dit clairement monogame, tout en reconnaissant les peurs qui se cachent derrière. Nuées a souffert de la tromperie du père de ses enfants et a, je crois, peur de souffrir encore. Mais le discours libertaire d'un Osho lui parle. Quant à moi, je sais, pour l'avoir vécu avec la mère de mes enfants et simplement par construction de mon cerveau avec Nuées, que je peux souffrir puissamment d'insécurité affective si je sais (ou simplement suppose) mon amie avec un autre homme (et il est évident pour moi que j'accorde la même liberté à mes amies qu'elles m'en accordent).
Bref, je me sens désemparé, au fond de l'impasse. Je sais que Nuées souffre et met une distance artificielle avec moi. J'ai dit cet après midi à Clématite mon incapacité à faire le deuil de ma relation avec Nuées et le mur de la monogamie s'est à nouveau dressé avec son lot de tristesse. Alors je me tourne vers vous. Avez vous vécu une expérience similaire ? Voyez vous des pistes ?
merci
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.